L'Euro est mort, mais les Européistes ne le savent pas encore
L'Euro est mort, mais les Européistes ne le savent pas encore. Ou font semblant de ne pas le savoir.
Le mécanisme mortel est limpide : la Grèce est obligée de dévaluer pour s'en sortir, donc de revenir à la drachme. L'Euro s'évaluant à mesure que les pays-boulets le quittent, le Portugal, puis l'Espagne, puis la France suivent. L'Euro devient la monnaie de la ligue hanséatique moderne.
La seule manière d'échapper à ce mécanisme : réduire la dette grecque, c'est-à-dire donner de l'argent à la Grèce (ou acheter des créances grecques en sachant qu'elles ne seront pas remboursées).
C'est une idée qui peut se défendre économiquement mais en aucun cas politiquement. Justement parce qu'il n'y a pas de peuple européen. On peut demander aux New-Yorkais donner de l'argent aux Californiens, pas aux Allemands de se serrer la ceinture pour les Grecs.
C'est le naufrage de l'européisme, produit de la bien-pensance. La caractéristique principale de la bien-pensance est la négation de la réalité : elle nous explique que les hommes sont des femmes comme les autres, que les races n'existent pas, que tout le monde il est égal, que le mariage n'unit pas un homme et une femme, que l'effort n'est pas la condition de l'instruction, que la nation européenne existe ...
Il fallait bien qu'un jour ou l'autre, la réalité se manifestât sur un point ou sur un autre. Aujourd'hui, c'est sur l'Europe : la nation européenne n'existe pas, le peuple européen n'existe pas.
Cela n'empêche pas l'Europe d'exister, comme entité géographique, historique et culturelle, certainement pas comme entité politique. L'Europe politique est un fantasme de technocrates et de politicards qui rêvent d'étendre ainsi leur pouvoir.
«Si vous êtes contre l'Euro, vous êtes un mauvais Européen.» C'est une escroquerie de confondre l'Europe avec le projet européiste. Montaigne, qui voyagea de France en Italie en passant par l'Allemagne et la Suisse sans recourir à l'Euro, était-il un mauvais Européen ?
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