Les trois pilotes d'AF 447 ont eu trois minutes pour comprendre la situation et tenter de sauver l'avion.
Ils n'ont pas compris et n'ont rien tenté qui auraient pu sauver l'avion.
Trois minutes, c'est long ou c'est court ?
Trois minutes, c'est long quand il est question d'agir, de faire des gestes.
En revanche, c'est court quand il est question de comprendre. En effet, sous l'effet du stress, l'esprit humain est victime de "l'effet tunnel", il se focalise sur une idée et une seule. Si elle est bonne l'avion est sauvé. Si elle est mauvaise, l'avion est foutu.
Un exemple célèbre est l'accident d'UA 173 : pendant une heure, l'équipage s'est focalisé sur le fait se savoir si le train était sorti ou pas et ils ont fini par tomber en panne de carburant et s'écraser.
Dans le cas d'AF447, les pilotes avaient la mauvaise idée (je suis persuadé qu'ils se croyaient en piqué et non en décrochage). Quand on pense que les trois membres d'équipage d'UA 173 n'ont pas réussi à se sortir de leur effet tunnel en une heure, il n'est pas sûr que quelques minutes de plus auraient changé quoi que ce soit pour AF 447.
En revanche, il y a un mystère : pourquoi le commandant de bord, arrivé dans le cockpit après le début de l'incident, a-t-il adopté sans remise en cause l'effet tunnel de ses subordonnés ?
Loin des schémas simplificateurs du BEA destinés à protéger Airbus, je pense que nous n'aurons la réponse que dans quelques mois, voire dans quelques années, quand un universitaire s'attellera à la tâche de reconstituer les différents panneaux possibles, de croiser cela avec la conversation de l'équipage et de s'apercevoir, peut-être, qu'il y avait une configuration propice à l'erreur.
En tout cas, le BEA fait bien mal son travail officiel d'investigation et très bien son travail officieux de protection d'Airbus.
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