Ce billet est dédié à l'épouse et à la fille de Philippe.
Arthur Vivien est le fondateur et animateur du site Homme Culture & Identité, un laboratoire d'idées sur les question liées à l'identité.
Un certain féminisme diffuse tant de clichés sur les relations entre les femmes et les hommes, tant d’idées convenues qu’il n’est que trop temps de ne plus laisser le champ libre à ces idéologues. Les femmes sont enfermées dans des rôles de victime par ces idéologues. Leur dogme le plus abouti est la sacro-sainte domination masculine. Idée devenue simpliste qui ne résiste plus à l’épreuve des faits : la vérité est beaucoup plus en nuance comme nous le verrons ci-après.
Il convient de noter l’immense faiblesse du féminisme : il est à géométrie variable. Lorsque dans un domaine les hommes dominent : elles vont le dénoncer à corps et à cri au nom de l’égalité. La Journée de la femme (le 8 mars) est le moment privilégié de cette dénonciation. En revanche, dans tous les domaines où ce sont les femmes qui dominent alors l’égalité n’a plus lieu d’être ! Tout cela les discrédite fortement.
Mais faut-il leur laisser encore le monopole de la parole sur ces questions sociétales plus que fondamentales. Ne serait-il pas venu le temps d’aider nos politiques à structurer réponse politique courageuse ?
Voici quelques perspectives qui permettront de combattre le dogme de la domination masculine et le sexisme anti-hommes qu’il génère insidieusement :
- Les violences conjugales n’ont pas de sexe : en 2009, 100 000 hommes ont porté plainte pour violences physiques au sein de leur couple (chiffres publiés par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales). Ce chiffre n’inclut évidemment pas le champ des violences psychologiques. Depuis 2010 justement, les violences psychologiques sont pénalement condamnées. Des femmes sont aujourd’hui condamnées pour cela. Le tabou social demeure largement même si des études et des ouvrages commencent à émerger sur cette question. En attendant, des initiatives apparaissent pour venir en aide aux hommes victimes au sein de leur couple.
- Le salaire et l’emploi : Les femmes ont un rôle évident à tenir dans le monde de l’économie mais pas en se laissant bercer par des slogans égalitaristes convenus et simplistes. Est-ce l’avenir de la femme de singer l’homme, de se mettre au niveau des hommes professionnellement ? Travailler au 4/5ème et voir ses enfants grandir n’est-ce pas un signe de progrès pour les femmes et les hommes qui font ce choix avec le souci bien compris d’équilibrer leurs vies familiale et professionnelle (Lire les Echos sur l’égalité salariale hommes-femmes)
- Dans les études, les femmes dominent : aujourd’hui en médecine et en droit, 75% des étudiants sont des étudiantes. Sur 150 000 élèves qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme, 100 000 sont des garçons… La liste est longue et fastidieuse des domaines où les femmes sont devant les hommes. Les féministes ont très bon jeu de parler uniquement des formations d’ingénieurs où les garçons restent largement majoritaires, mais c’est devenu aujourd’hui un arbre qui cache la forêt.
- Le médecin Boris Cyrulnik vient de donner une interview au magazine Le Point (édition du 29/09/2011). En voici un extrait qui aborde précisément la question de la supposée domination masculine : « Les partisans de la théorie du genre considèrent qu'on éduque distinctement les filles des garçons pour perpétuer la domination masculine. Les croyez-vous ? Je ne crois pas du tout à la suprématie des garçons, bien au contraire. Vers 17 mois, les filles disposent de cinquante mots, de règles de grammaire et d'un début de double réarticulation, par exemple être capable de dire "réembarquons", au lieu de "on va encore une fois dans cette barque". Avec quatre phonèmes, les filles expriment un discours. Les garçons obtiennent cette performance six mois plus tard ! 75 % des garçons commettent de petites transgressions (chiper un biscuit, pincer un bras, etc.), contre 25 % des filles. Alors ces filles, plus dociles, parlant aisément, sont bien mieux entourées. Il est plus aisé d'élever une fille qu'un garçon. D'ailleurs, en consultation de pédopsychiatrie, il n'y a que des petits garçons, dont le développement est bien plus difficile.
Certains scientifiques expliquent ce décalage par la biologie. La combinaison de chromosomes "XX" serait plus stable, parce qu'une altération sur un "X" pourra être compensée par l'autre "X". La combinaison "XY" serait, elle, en difficulté évolutive. Ajoutons à cela le rôle majeur de la testostérone, l'hormone de la hardiesse et du mouvement, et non de l'agressivité, comme on le croit souvent. À l'école, les garçons ont envie de grimper aux murs, ils bougent, ils souffrent d'être immobilisés. Or notre société ne valorise plus la force et le courage physique, mais l'excellence des résultats scolaires. Elle valorise la docilité des filles.
Pourquoi n'avoir rien dit dans cette querelle autour de la théorie du genre ? Je pense que le " genre" est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas. Freud disait que le pervers est celui qu'indisposait l'absence de pénis chez sa mère. On y est. Pourtant, ces théories font observer que les filles, meilleures à l'école, sont beaucoup moins nombreuses dans les études prestigieuses ? C'est vrai, mais il n'est pas dit que cela dure. Aux États-Unis et au Canada, les filles ont envahi les grandes écoles. Et on est obligé d'aider les garçons à y parvenir. »
A force de nous laisser bercer par un discours qui met en exergue chaque zone d’inégalité à la défaveur de femmes en passant sous silence les domaines dans lesquels elles dominent incontestablement, on passe au moins à côté de la moitié du sujet… tout cela pour asseoir un discours revendicatif de lutte entre les sexes. Il est grand temps d’ouvrir collectivement les yeux pour permettre à notre société d’avancer sans idéologie, ni démagogie. Une exigence de vérité et de justesse en somme !
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