Va-t-on vers un enchainement de chutes de banques, comme en 2008 ? Je ne crois pas.
Certes, la faillite ordonnée des banques pourries serait une saine solution, à la fois juste et efficace.
Mais les gouvernements sont dans la main du lobby bancaire, qui a réussi à convaincre nos gouvernants qu'une des leçons (fausse, mais nos gouvernants n'ont aucune culture économique) de la crise de 1929 est qu'il ne faut jamais laisser tomber les banques.
En réalité, la leçon est que la faillite des banques doit être ordonnée, ce qui est très différent.
A cela s'ajoute le problème du «too big to fail / too big to be saved» : les banques islandaises et des centaines de banques régionales américaines ont fait faillite depuis 2008 sans conséquence funeste car elles n'avaient pas une taille dangereuse. Et cela a assaini partiellement le système.
L'idéal pour les banques mammouthesques est de les démanteler par un coup de force pour éviter la panique des marchés en profitant, par exemple, d'un week-end prolongé.
Mais le temps est fini où ce genre d'affaires pouvaient se régler entre le Président, le ministre des finances et le président de la banque de France. Aujourd'hui, il faudrait élargir ce complot à tant de monde que le secret, essentiel à l'affaire, ne pourrait être préservé.
Ne nous le cachons : ne pas pouvoir agir de manière secrète et décisive est un handicap peut-être mortel de notre démocratie jacassante et plaideuse.
Puisque la décision juste et efficace est exclue, nous prendrons la décision injuste et inefficace, à savoir «faire marcher la planche à billets», faire racheter les dettes pourries par la BCE. Elle a de plus l'avantage d'être démagogique.
Elle spolie les épargnants et décourage les investisseurs ? On s'en fout : combien de voix aux élections ?
Les banques naufragées seront donc secourues au détriment des contribuables, des créanciers de l'Etat, des épargnants et des investisseurs.
Comme l'indiquait ce matin à BFM Jean-Pierre Petit (un des très rares économistes à avoir vu juste depuis longtemps), la crise que l'Europe traverse est avant tout une crise intellectuelle et morale, l'économie n'est qu'un symptôme. Nous payons notre préférence pour les vieilles générations sur les jeunes, pour les situations acquises sur l'innovation, pour le loisir sur le travail, pour la consommation sur la production, pour l'endettement sur l'épargne, pour l'assistanat sur la prévoyance, pour le communisme sur le libéralisme.
Les efforts nécessaires sont dificiles mais pas impossibles. Le drame est que nous n'y pensons même pas : de l'extrême gauche à l'extrême droite, pas un seul parti ne propose une de ses idées qui permettraient de nous en sortir (1).
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(1) : à part le FN avec la sortie de l'Euro, mais dans un contexte étatiste et protectionniste fou.
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