J'entends sur BFM la suggestion que le prochain président de la république sera obligé d'utiliser l'article 16 de la constitution donnant les pleins pouvoirs. Malheureusement, suite à la désastreuse modification de la constitution de 2008 (1), venant après d'autres révisions funestes, ces pleins pouvoirs sont limités à trente jours, ce qui est insuffisant pour réformer.
En effet, nos institutions françaises sont bloquées : le dernier exemple en date, la pseudo-réforme des retraites, un simple ajustement des potars, est parlant, la montagne a accouché d'une souris. La vraie réforme, c'était un biseau sur vingt ans vers la capitalisation. La masse des ayants-droit du système qui coule est trop grande (2) pour que les réformes se fassent dans le cadre ordinaire. La dernière grande vague de réformes date d'ailleurs de 1958, année tragique.
Dans tout pays bien foutu, il y a une procédure d'urgence, l'équivalent de la fameuse dictature provisoire des Romains.
Malheureusement, je crois que la France, avec ses réactions d'épave endormie, qui ne désire rien tant qu'on la laisse mourir en paix, serait dérangée dans sa veulerie par tout appel à un sursaut. Une fois de plus, le juridisme tatillon serait le prétexte de la lâcheté.
J'espère avoir tort.
**************
(1) : la constitution de 1958 avait une cohérence qui a été progressivement détruite, sous prétexte de démocratie, car elle avait l'inconvénient de gêner les délicieux petits jeux de partis et de couloirs. Je pense qu'en cas de crise, nous serions bien près de retrouver la paralysie de 1940, que la constitution de 1958 avait précisément pour but d'éviter.
(2) : par exemple, il y a 510 000 élus en France ! C'est d'autant plus grave qu'il y a une profession politique, des gens, comme Nicolas sarkozy ou François Hollande, qui font de la politique de l'école à la retraite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire