Les fusillades de Toulouse et de Montauban (ne pas oublier les militaires) sont navrantes, mais je suis, comme d'habitude en pareille occasion, en retrait de l'émotion de mes contemporains.
En effet, ne regardant pas la télévision, écoutant principalement une radio économique et péchant mon information sur internet au gré de mes humeurs, je me trouve relativement à l'abri des émois collectifs, car je suis protégé des matraquages médiatiques.
Bien sûr, ça ne m'empêche pas de partager une émotion nationale, mais seulement après un minimum de réflexion. Cela m'évite les idioties du genre «Plus jamais ça». Il est humain d'être inhumain : «plus jamais ça» a des chances de se reproduire la semaine prochaine. Les tueurs en série et les tueurs de masse ne sont pas inattendus : ils sont un produit prévisible du monde moderne.
Je pense que ces émotions collectives sont un excellent moyen d'abêtir, volontairement ou non, la population. En effet, ces réactions grégaires, montées en mayonnaise par les medias, sont toutes dans le registre de l'émotion fusionnelle (celui qui reste en dehors est un salaud). La réflexion, pendant quelques temps, est l'ennemie.
C'est pourquoi je participe à ces émotions collectives avec la plus grande circonspection. Il me semble que la dernière fois où j'ai manifesté sans détachement, j'avais seize ans, contre les lois Devaquet.
Et puis, j'avoue aussi que ce qui me coupe l'émotion, ce sont tous ces cons à la Dominique Reynié qui tentent de la récupérer à leur profit.
Mais tout cela est bien malheureux pour les pauvres victimes.
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