La prospérité ou la récession se font à la marge. Quelques pour cents de croissance en plus ou en moins, ce sont des chômeurs en plus ou moins, des salaires qui stagnent ou qui augmentent.
Mais en France, comme nous ne comprenons rien à l'économie, nous aimons bien les moyennes, les grosses masses et les agrégats, qui n'ont aucune pertinence.
C'est ainsi qu'on peut entendre des choses aussi intelligentes que «on n'a pas besoin des riches» sous prétexte qu'ils sont peu nombreux. Il ne viendrait à personne l'idée de dire «on n'a pas besoin des médecins» sous prétexte qu'ils sont peu nombreux. Les riches sont importants, non parce qu'ils sont riches, mais à cause de ce qu'ils ont fait pour devenir riches et par ce qu'ils peuvent encore faire.
Après ce petit détour par la marge, que j'ai déjà évoquée, je reviens à l'essentiel de mon propos.
Le pendant de la marge, c'est l'effet de seuil. Quand une digue cède, la descente des eaux ne se fait pas symétriquement à la montée, elle est brutale. De même, à force de rogner la marge, l'activité ne diminue pas graduellement, il existe un seuil où l'activité s'arrête complètement, c'est la cessation de paiement.
Or, je crains un phénomène du même ordre pour l'économie française. A force que l'économie communiste charge l'économie marchande de taxes, d'impôts, de règlements, j'ai peur que celle-ci s'effondre d'un coup.
Nous ne sommes plus en 1981. Les capitaux, les hommes et le savoir, qui est dématérialisé, sont très mobiles. Il suffirait de pas grand'chose pour que les déménagements de sièges sociaux et d'usines s'enchainent, appauvrissant d'un coup le pays.
Le siège de Schneider a déjà déménagé de fait à Hong-Kong.
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