vendredi, juin 08, 2012
Modération de blog : le choix de l'arbitraire
Philippe Bilger a fait le choix de l'absence de censure (à part sur le vocabulaire, où il est quelquefois un peu bégueule).
Je pense que cette décision est mortelle pour un blog : de même que la mauvaise monnaie chasse la bonne, les mauvais commentateurs chassent les bons. Rien de tel qu'une suite de commentaires interminables, insultants, verbeux, narcissiques ou idiots -quand ils ne sont pas tout cela à la fois- pour décourager les bonnes volontés qui voudraient débattre loyalement et de bonne foi.
Or, un blog bien géré s'enrichit de ses commentateurs.
Après avoir tergiversé, j'ai choisi de censurer de manière arbitraire. Mais arbitraire ne signifie pas sans raison. Simplement, je ne peux pas définir de critères a priori.
Je pourrais censurer toutes les insultes, mais il en est qui sont comiques ou qui, par contraste, mettent en valeur les autres commentateurs. J'ai tendance à montrer de l'impatience vis-à-vis des commentaires trop longs mais il y en a d'excellents. Je laisse passer des commentaires que je trouve franchement idiots mais qui me paraissent résulter d'une honnête réflexion.
Finalement, je marque le plus d'hostilité aux commentaires rédigés en petit-nègre.
Je pratique deux niveaux de censure :
> soit je juge le commentateur irrécupérable et je l'exclus définitivement sans explication.
> soit j'avertis le commentateur des raisons pour lesquelles je l'ai censuré et je lui donne une ou deux chances avant de l'exclure.
L'expérience montre que le commentateur honnête fait un effort. Personne n'aime voir ses commentaires jetés à la poubelle.
Comment justifiai-je cet arbitraire ?
1) Je suis chez moi, je fais ce que je veux.
2) C'est une politesse vis-à-vis des commentateurs que j'estime : je dois leur laisser espace de discussion aussi propre que possible, libres de trolls et de malotrus.
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