Pierre Lefranc, décédé récemment, est à la fois un jeune résistant et un résistant de la première heure, puisqu'il a dix-huit ans lorsqu'il organise, avec d'autres, la manifestation étudiante du 11 novembre 1940, ce qui lui vaut de connaitre les joies de la prison de la Santé.
Membre d'un réseau, grillé, il passe en Espagne fin 42. Prisons, camps, expulsion, engueulade par De Gaulle qui reproche aux volontaires d'avoir trainé (cela leur plaît beaucoup : ce discours les change des larmes de crocodile du pétainisme), arrivée en Grande-Bretagne, cadets de la France Libre, parachutage dans un maquis de Touraine.
Ce faux roman raconte ses aventures entre sa sortie de France et son retour. Beaucoup d'humour. Il ne nous épargne pas ses conquêtes et les difficultés d'enlever le corsage militaire des auxiliaires féminines peu farouches.
Il projette même de séduire la princesse Elizabeth et de l'épouser pour redorer le prestige terni de la France ! Ambition qu'il racontera, au cours d'un diner à l'Elysée, trente ans plus tard, à l'intéressée devenue reine. Elle voudra bien en sourire.
En 1974, ce livre rompait avec la solennité résistantialiste. En 2012, il rompt avec la morbidité repentante.
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