Certains me disent : «Les politiciens savent ce qu'il faut faire, ils finiront bien par le faire, c'est-à-dire par abandonner le social-clientélisme». Mettons de coté cet optimisme délirant qui fait dire que les politiciens savent ce qu'il faut faire.
J'ai déjà utilisé les arguments qui suivent.
Nous irons droit dans le mur sans donner un seul coup de volant pour l'éviter :
1) Les politiciens socio-clientélistes, de la vraie gauche comme de la fausse droite, ont fait carrière depuis trente ans en tondant la moitié des Français, ceux qui ne manifestent pas, ceux qui ne font pas grève, ceux qui ne votent pas (les salariés du privé, les entrepreneurs, les jeunes, les chômeurs) pour acheter les votes de ceux qui gueulent, qui font grève, qui votent (les fonctionnaires et assimilés, les assistés, les grands patrons accointés avec l'Etat, les retraités).
Ce comportement a merveilleusement réussi à nos politiciens, qui ont multiplié les prébendes avec la décentralisation et qui alternent au pouvoir avec une régularité de métronomes.
Pourquoi changeraient-ils ce qui a fait toute leur vie d'adulte et leur a si bien réussi ? Les Hollande, les Ayrault, les Fillon, les Copé ne portent pas sur leurs personnes les marques de la souffrance et de la misère, que je sache.
Et d'ailleurs, ils ne connaissent que cela, le social-clientélisme.
2) Même si, par un coup de baguette magique, il se trouvait un politicien ayant la volonté et l'intelligence de sortir du social-clientélisme, il n'aurait aucune chance d'être élu, puisque la moitié parasite de la population française, celle qu'on entend le plus, vit de ce social-clientélisme.
C'est pourquoi nous irons droit dans le mur, car nous n'aurons ni le politicien pour donner le coup de volant salvateur, ni la majorité, s'il existait, pour l'élire.
Vous me direz : «Et l'Espagne ? Et l'Italie ?». C'est vrai, ces pays souffrent comme nous du social-clientélisme et tentent de s'en sortir.
Mais, d'une part, rien ne prouve aujourd'hui qu'ils vont réussir. D'autre part, ils sont moins gravement atteints que nous. Ils n'ont pas ce culte imbécile et suicidaire de l'Etat qui atrophie la société et bride les énergies. En France, une bonne part de la vie sociale consiste à essayer d'obtenir plus de l'Etat que son voisin.
Ce qui m'inquiète vraiment, c'est ce qui se passera après la banqueroute (nominale ou déguisée).
Fera-t-on de vrais efforts pour sortir du social-clientélisme, comme la Suède, ou, au contraire, retomberons-nous très vite dans nos folies social-clientélistes, comme l'Argentine ?
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