Je trouve l'auteur excessif : pour démythifier, il est obligé d'exagérer les mythes. Cependant, son livre est bien intéressant. La remarque qu'il fait sur le peu d'historiens français qui vont chercher dans les archives allemandes interpelle.
Je suis entièrement d'accord avec son interprétation stratégique. Sur le front occidental, trois batailles et trois batailles seulement comptent, les autres furent meurtrières mais sans conséquence stratégique :
1) La Bataille des Frontières, que la France a perdue et qui a failli se conclure par la «traditionnelle» victoire allemande en six semaines (1870, 1940).
Elle est très méconnue et pourtant elle fit beaucoup plus de victimes que Verdun. Quelques uns ont entendu parler du désastre de Charleroi, mais qui connaît Neufchateau ? Pourtant cette rencontre perdue met à mal l'idée, pas forcément idiote, de Joffre de couper la pointe de l'avance allemande. Tout son plan est par terre.
Surtout, elle eut une grande conséquence stratégique : elle donna accès aux Allemands pour toute la durée du conflit à la minette lorraine, qui vint jusqu'à représenter les deux tiers de la production allemande de minerai de fer.
On peut fantasmer sur le nombre de mois sont la guerre aurait été écourtée sans ce fait majeur.
2) La première bataille de la Marne (1914), qui interrompit la poussée victorieuse des Teutons.
3) La seconde Bataille de la Marne (1918) qui entama la marche à la victoire finale. Victoire d'autant plus digne de louanges qu'elle se fit avec deux innovations majeures qui surprirent les Allemands : l'unité de commandement des Alliés et l'emploi massif et inédit du couple char-avion (que ne nous en sommes souvenus en 1940 !)
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