« Il faut dire la vérité, la plupart des migrants de la jungle de Calais ne sont pas des réfugiés »
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Le phénomène auquel nous assistons dans le Calaisis signe l'échec de l'État de droit dans la République française. Il est incompréhensible que l'État ait laissé se mettre en place une zone de non droit de cette ampleur. Pis : la solution qui consiste à évacuer de force la jungle et à répartir les migrants dans des centres d'accueil dans les régions est symptomatique du renoncement à faire appliquer les lois sur l'immigration irrégulière.
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En organisant leur dispersion dans les régions, le gouvernement socialiste entérine son renoncement à faire appliquer les lois sur l'entrée, le séjour et l'asile. Paralysé par l'idéologie, la peur du regard des médias et des militants, le pouvoir politique cède sur toute la ligne et renonce au principe de l'État de droit. Au sommet d'une situation absurde, nous voyons des fonctionnaires français qui demandent à des étrangers en situation irrégulière d'accepter de rester en France alors qu'ils devraient en repartir. Ils les incitent même à demander l'asile en France tout en sachant qu'ils ne sont pas des réfugiés et que, en tout état de cause, le droit européen écarte la responsabilité de la France dans l'examen de leur demande d'asile, qui incombe au seul pays d'entrée dans l'Union européenne (règlement Dublin). Le drame du Calaisis est celui d'un État démissionnaire, impuissant, incapable d'assumer ses responsabilités et sa mission fondamentale : faire respecter le droit.
En procédant de la sorte, l'État aggrave le chaos et la confusion ambiante.
En procédant de la sorte, l'État aggrave le chaos et la confusion ambiante. Il n'est pas incompréhensible que les maires renâclent à ouvrir des centres d'accueil de personnes qui ont bafoué les lois pour entrer et rester en France. Mais pour l'État, il est plus facile de contraindre des élus locaux et les populations - sous la menace de les faire passer pour racistes - que d'imposer le respect les règles de l'État de droit.
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Jacques Sapir : « Derrière la colère des policiers, une crise de régime »
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Si François Hollande semble à son aise quand il s'agit de prononcer des discours ou de présider à des cérémonies commémoratives, force est de constater que l'action du gouvernement est restée très en deçà de ce qu'il était nécessaire.
Les zones de «non-droit», les «territoires perdus» de la République, n'ont pas fait l'objet d'un début de reconquête ; la «France périphérique» se sent toujours aussi abandonnée. Le gouvernement n'agit que quand la pression populaire lui devient insupportable, et encore agit-il alors dans l'urgence, sans plan d'ensemble, sans compréhension des interactions et des causes profondes des problèmes qui le font agir. Le règne du court terme, de l'urgence, est aujourd'hui absolu. Nous sommes dans la situation classique de nombreux dessins animés ou un personnage tente de remédier aux voies d'eau de son bateau en y mettant un, puis deux, puis trois doigts. Mais l'on sait bien comment cela se termine.
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Il n'échappe à personne que certains de ses opposants, parce qu'ils se situent sur la même ligne, n'échapperont pas au désamour qui aujourd'hui frappe le président. Les mêmes causes entraînent les mêmes effets. L'exaspération qui aujourd'hui saisit des segments entiers du peuple français envers François Hollande se manifeste déjà envers Nicolas Sarkozy, lui aussi adepte de beaux discours qui ne sont jamais traduits en faits. Elle se manifestera demain envers Alain Juppé, dont tout le monde comprend qu'il n'est que la pale copie de Hollande, en plus vieux et plus rigide, quelqu'un dont il ne faut rien attendre, ou envers François Fillon ou Bruno le Maire. Quant à la « bulle » Macron, il en est de celle-ci ce qui en est de toutes les bulles, qu'elles soient de savon ou financière: elle est en train d'éclater.
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Hollande, sombre? Essayons Valls, ou Ségolène Royale, ou Hamon, ou Montebourg … Mais, tous, ils ne proposent que des variantes de la ligne hollandaise, avec une réserve pour Montebourg, qui doit cependant d'urgence clarifier ses positions sur l'Euro, sur l'Union européenne et sur la laïcité comme on l'a dit dans ce carnet le 22 septembre, et pour cela rompre radicalement et définitivement avec Terra Nova.
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Les manifestations de policiers signalent que la situation politique a pris désormais un cours nouveau. On assiste à l'effondrement, par pans entiers, de la stratégie européiste que défendent, chacun à leur façons, tant le P «S» que les «républicains. Le «moment souverainiste» qui est le nôtre, ce moment, dont j'indiquais l'émergence dans mon livre au début de l'année, est en train de s'imposer à tous avec une force de jour en jour plus redoutable. Les différents candidats souverainistes devraient en profiter.
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Rappelons une évidence : la légitimité de l’Etat repose uniquement, j’insiste : uniquement, sur sa capacité à assumer les missions régaliennes : défense, diplomatie, police, justice. Toutes les autres missions que l’Etat se donne sont accessoires, voire superflues, elles peuvent être rendues par d’autres, elles ne justifient pas l’existence de l’Etat. Les missions régaliennes, si.
C’est pourquoi, si l’Etat manque à ses missions régaliennes, son existence n’est plus justifiée : l’impôt devient du vol, l’administration une tyrannie, la police une milice partisane, les tribunaux un instrument d’oppression.
Or, L’Etat français a perdu ses pouvoirs pour s’en être défait au profit d’entités supra-nationales (UE, BCE, CEDH, OTAN, etc.). C’est pourquoi l’aventure du Brexit est fort intéressante.
Mais cette démission de l'Etat ne peut durer qu'à cause de la trahison par les journalistes de leurs devoirs les plus élémentaires. En effet, ils diraient la vérité au lieu constamment de la maquiller, de l'éluder, de la biaiser, de l'édulcorer, de la travestir, il y a longtemps que les peuples auraient réagi et que de vrais partis du changement auraient émergé. Les journalistes volent le pain qu'ils mangent et l'air qu'ils respirent.
La novlangue des médias belges : Big Brother est Wallon etjournaliste
La voix de nos maîtres
Heureusement, il reste quelques Mohicans ayant encore le goût de l'honnêteté.
Père Olivier-Thomas Venard : « La Bible est moins un livrequ'une bibliothèque, recueil de mille ans d'écriture »
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Le christianisme ne souffre-t-il pas d'être une religion du livre et, partant, liée aux
conditionnements de ceux qui ont rédigé ces textes avec les préjugés, les
conceptions de leur temps ?
Attention! Le christianisme n'est pas une religion du livre, même si c'est une religion
« avec » livre. L'expression « religion du livre » fait partie du discours islamique, qui,
généralement, ne laisse ni le judaïsme ni le christianisme se définir eux-mêmes et les
redéfinit dans ses propres termes. La formule facile « religion du livre » n'appartient pas
au patrimoine chrétien et, sauf bien sûr si l'on est soi-même convaincu de la véracité de
l'islam, on doit donc la récuser.
Pour nous catholiques, en tout cas, l'Écriture a le statut d'aide-mémoire. D'aide-mémoire
sacré, peut-être, que l'on embrasse, que l'on encense, dans la liturgie, mais d'aide-mémoire.
Pour le dire simplement : je ne crois pas que le Christ est ressuscité parce que
c'est écrit dans le livre, mais cela a été écrit parce qu'au départ des témoins ont raconté
leur rencontre avec lui et qu'on a voulu garder une trace !
Le coeur, pour le christianisme, n'est pas un livre, mais la personne de Jésus-Christ : Dieu
venu dans la chair pour se manifester, se dotant de cordes vocales, de poumons, d'une
bouche, de tout un corps pour parler, en mots et en actes, et transmettre un message
vital, crucial aux hommes. Et la transmission vivante et continue de sa révélation, qu'on
appelle la tradition, constamment irriguée par le fleuve des Écritures.
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