La trajectoire de Donald Trump nous oblige à poser une question : les politiciens anti-Système sont-ils condamnés à la vulgarité et à la provocation ?
Je pense que, sauf dans les quelques rares pays de l'est où le politiquement correct ne règne pas aussi fort que chez nous, la réponse est, hélas, positive.
En effet, la provocation remplit deux fonctions :
1) Une fonction médiatique : elle assure la visibilité. Les opposants vulgaires sont tels que le Système les désire, les fantasme, il leur laisse donc la parole.
2) Une fonction politique. Celle-ci me paraît la plus importante. La provocation brûle les vaisseaux, coupe les ponts, lève le doute. Les anti-Système, qui ont été trompés tant de fois par des faux durs à la Sarkozy, ont besoin de cette garantie. Si tu es vraiment anti-Sytème, ne parle pas avec les mots du Système, ne te comporte pas comme quelqu'un du Système.
C'est ce qu'ont du mal à comprendre les bourgeois et les intellectuels à la Sowell, à la Hitchens ou à la Bilger. Ils voudraient des anti-Système qui aient un discours posé, cohérent, poli. C'est possible dans les pays où le peuple n'est pas trahi à chaque seconde. Mais, dans nos pays, le peuple est comme une femme battue, pour qu'il ait de nouveau confiance, il faut que le sauveur soit vraiment différent des bourreaux qu'il a connus, dans ses idées, mais aussi dans ses mots, dans son comportement et même dans son physique. Les technocrates chauves à costume sombre, chemise blanche,cravate bleue et discours soporifique c'est bon, on connaît. Et on connaît les dégâts qu'ils ont faits.
Un petit peu de Scott Adams :
The Crook Versus the Monster
Et l'Amérique à la fin du mandat Clinton III (bin oui, il y a déjà eu Clinton I et Clinton II, don't you remember ?) :
Mais a-t-on vraiment besoin d'attendre la fin du mandat de Clinton III pour en être là ?
Bon, OK, j'exagère un tantinet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire