On parle de plus de 10 000 policiers mobilisés pour le sommet du G7 à Bayonne. Les habitants éprouvant des difficultés à simplement rentrer chez eux. Ce dispositif de « sécurité » ( à ce stade de folie, il me semble plus adéquat de parler de « dispositif de paranoïa ») ne peut que mettre mal à l'aise les bons citoyens.
Après tout, des assassinats de présidents américains ou français (je connais moins les autres pays), il y en a déjà eu et les présidents ne sortaient pas pour autant isolés par une armée. Qu'est-ce qui a changé ?
Je pense que c'est tout simplement le sens du devoir : nos dirigeants, qui passent leur temps avec le mot « assumer » à la bouche (plus la chose manque, plus on en parle), n'assument plus le risque d'être tués dans leurs hautes fonctions. Ils sont à rebours des rois de France qui préféraient risquer un coup de couteau plutôt que de repousser un sujet.
Leur souci de sécurité (que je comprends) n'est plus équilibré par le sentiment qu'ils devraient avoir de leur devoir de disponibilité (et non de proximité). Alors, on simule, d'où les mascarades de bains de foule hyper-organisés pour mimer une disponibilité disparue.
Par là dessus, se greffe le mensonge démocratique : ça fait bien longtemps qu'ils ne gouvernent plus par et pour le peuple. Dans l'idéal, la meilleure protection d'un dirigeant est l'amour de son peuple. De ce point de vue, ce n'est pas un hasard si ceux qui peuvent encore prendre un authentique bain de foule sont Salvini et Poutine.
Enfin, il y a tout simplement le narcissisme, le complexe de supériorité et le mépris de classe.
Au fond, il suffit de citer Philippe Muray :
Le problème de notre temps est peut-être la disparition des élites, c’est-à-dire d’une classe qui déduisait de ses privilèges une forme de responsabilité. Aujourd’hui, les élites –celles que Chevènement appelle élites mondialisées- n’ont de cesse de s’affranchir de toute responsabilité.
Alors, les 10 000 policiers et les contraintes des Bayonnais ? C'est le prix de l'irresponsabilité.
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