Pierre Vermeren pose une excellente question :
« Chrétiens massacrés dans le monde : pourquoi cette indifférence des Français ? »
Les medias et les Français, qui bien souvent les suivent sur ce point, sont prêts à s'émouvoir de la moindre tuerie chez une peuplade sans intérêt de traine-savates qui se massacrent les uns les autres depuis des siècles.
Mais quand il s'agit de chrétiens, qui devraient être chers à notre coeur et dont la France s'était donné la mission historique de protéger, plus personne ou presque.
Cette anomalie ouvre une fenêtre terrifiante sur nos valeurs et notre morale :
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Mais notre relative indifférence à ces assassinats de chrétiens du Sud doit aussi
intégrer l’antichristianisme résilient des Français, qui trouve là une nouvelle
manière de s’exprimer.
[…]
Comme nous peinons à reconnaître le « mal » et la violence, ces catégories sont
plus indicibles encore dès lors qu’elles sont pratiquées dans le Sud. Lors de la
grande crise migratoire de 2015-2017, des témoignages ont attesté que des
migrants ont jeté des dizaines de femmes à la mer pour alléger leurs barques
surchargées. Ces faits rapportés par des survivants n’ont jamais donné lieu à
poursuite: il nous est en effet impossible de penser - rousseauisme oblige - que
du « bien » (le migrant en l’occurrence) peut naître le « mal ».
[…]
En définitive, notre incapacité collective à regarder ces crimes de masse pour ce
qu’ils sont, des actes de guerres criminels souvent financés et perpétrés par des
intérêts parfaitement identifiables, atteste d’un indécrottable provincialisme.
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Autrement dit, nous n'avons plus une morale universelle (l'acte -le massacre, l'assassinat- est jugé en soi, que le criminel soit noir, blanc ou gris) mais une morale raciste : le crime d'un blanc est le summum de l'horreur, par contre le crime d'un noir ou d'un gris (pour les jaunes, je ne sais pas) n'est pas si grave et peut être accueilli avec une certaine indifférence, voire avec indulgence.
Je ne sais pas si « abomination » pour qualifier une telle morale (qui est d'autant plus partagée qu'elle est largement impensée) est un mot assez fort.
De toute façon, je ne pense pas qu'il soit possible d'éviter la barbarie sans dieu (c'est la question de Socrate : « Si l'homme est la mesure de toute chose, qu'est-ce qui mesure l'homme ? »). Et même certains dieux sont barbares, c'est dire si ce n'est pas gagné. J'ai mis du temps à arriver à cette conclusion brutale et pourtant évidente : le rejet du Christ est satanique.
Je suis en train de lire Do We Need God to be Good?: An Anthropologist Considers the Evidence. mais je ne découvre pas grand'chose. Biais de confirmation.
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