Je les avais déjà lus, mais je pensais qu'il y avait une suite. Hé bien non. les mémoires de Druon s'arrêtent en 1945.
Maurice Druon est vaniteux comme un paon, mais ce défaut passe toujours assez bien car on y sent l'enfant abandonné par le suicide de son père.
Il fut pris dans une polémique avec François Bayrou.
Elle lui donna l'occasion de ce jugement (en 2004) que la suite des temps a pleinement validé : « M. François Bayrou, personnage secondaire et destiné à le
rester, n'est remarquable que par sa persévérance à desservir
les intérêts supérieurs de la France. »
Le début, les origines familiales, est laborieux. Le milieu, la vocation littéraire, aussi. Mais la fin, jeune officier de cavalerie pendant le désastre puis la vie à Londres, est bien enlevée.
Druon comprend que la cause militaire de la défaite est l'incompétence des généraux (Weygand est, à juste titre, particulièrement éreinté) et la cause politique la pusillanimité du personnel politique, incapable de s'élever à une vue globale sur la stratégie mondiale (comme beaucoup de jeunes, Druon a été irrité par la voix chevrotante du vieillard Pétain).
A l'instar de tous ceux qui ont été recueillis à cette époque, il en garde une reconnaissance éternelle aux Anglais.
Druon n'est pas un héros, il ne le prétend d'ailleurs pas, mais il a vécu.
Et puis, d'avoir été co-auteur du Chant des Partisans (notre troisième hymne national, avec la Marseillaise et le Chant du Départ), on est éternel (sans doute ce qui excitait la jalousie du minable Bayrou), bien plus que d'avoir été secrétaire perpétuel de l'académie française.
De ce chant rédigé en une après-midi, le 30 mai 1943, comme la Marseillaise le fut en une nuit, les auditeurs comprennent immédiatement qu'ils tiennent quelque chose.
Il est utilisé comme indicatif par la BBC, puis les paroles sont diffusées par les parachutages.
Je lis qu'il n'a été connu qu'à la Libération (mesquinerie de diminuer la Résistance ? Rage de « démythifier » ?). C'est totalement faux. Les témoignages abondent.
Il sert de signal partout où il y a la Résistance, sifflé par les mendiants du métro, sifflé par les tabors marocains au passage du Garigliano, chanté par les maquis, dans les rues de Paris, dans les prisons et devant les pelotons d'exécution.
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