Ca fait partie des perles pour pas cher qu'on trouve sur internet. Ce livre, agréablement écrit, date de 1968, ce n'est anodin ni d'un point de vue français ni d'un point de vue catholique.
Jean Daniélou n'est pas encore cardinal. L'objet de son livre peut être défini par une citation : « Le vrai drame de l'Eglise est celui de l'affaiblissement de la foi, qui est sournoisement minée par une culture incompatible avec elle ».
Vous savez ce que j'en pense, cinquante ans après : Le pape François n'est pas catholique (il n'a aucune révérence pour l'Eglise et pour ses traditions) et je me demande s'il est vraiment chrétien (certaines déclarations, maladroites mais pas franchement démenties, laissent un gros doute).
Je pense la même chose, avec un peu moins de sévérité, des évêques de France.
Oh, bien sûr, si on les interroge directement, ils ne dévient pas franchement de la doctrine traditionnelle de l'Eglise (quoique, pour le pape François, il y a quand même des déclarations ambigues), mais, indirectement, dans leurs déclarations sur des sujets annexes et dans leurs décisions (encore aujourd'hui, pas de messes pour cause de virus), on sent bien que Jésus n'est guère plus pour qu'un maître de sagesse orientale et l'Eglise une vieille ONG à dépoussiérer.
Leur propension à céder à l'esprit du temps se conjugue avec leur manque d'orgueil à incarner l'éternité. Ce ne sont pas des guerriers de la foi, c'est le moins qu'on puisse dire.
Don Camillo me manque. C'est un personnage de fiction, mais ne vous leurrez pas : il fut une époque pas si lointaine où les clercs n'étaient pas tous des couilles molles efféminées s'habillant des convictions à la mode. Où il prenaient au sérieux leurs rôles de pasteurs d'hommes et se comportaient comme des chefs de peuples. Pas besoin de remonter aux croisades. On les trouva au combat et dans la Résistance.
Daniélou est très impressionnant dans son analyse : c'est limpide, ça coule de source. La tentation est de faire l'Eglise sans le Christ fils de Dieu, qui impose une relation, une manière de vivre chaque instant, mais juste avec un petit Christ maitre de sagesse orientale, qui dit à tout le monde d'être gentil.
Il appelle ça : essayer de prouver qu'on peut faire le bien en se passant de Dieu, ce qui est à son idée, satanique.
Hélas, il n'est pas prolixe sur les remèdes. Prier pour que l'Eglise secrète des saints. Assurément, il a raison, mais, à mes yeux, ça manque de sens pratique.
Par exemple, ramener les hommes, massivement chassés d'une Eglise féminisée, et même « femellisée » j'avais lu plusieurs propositions en ce sens. La première est de rétablir le culte ad orientem, le prêtre tourné vers l'autel : les hommes préfèrent un chef qui les précède à un travailleur social qui fait la causette avec ses copines. Il y en avait cinq ou six autres dans un article que j'ai perdu.
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