A l'origine de toutes les épidémies qui n'ont pas été endiguées alors qu'on avait la connaissance pour, on trouve des raisons économiques.
Je pense notamment à la peste marseillaise de 1720 : si le règlement très strict du bureau de santé, conçu à cet effet, avait été respecté, on aurait sans doute évité 40 000 morts (et la fermeture du port pendant 30 mois. Je dis ça pour ceux qui croient que le coronavirus est exceptionnel). Mais l'armateur, copain-coquin avec les échevins, a fait pression (sans trace écrite, pas fou) pour que les marchandises infestées soient débarquées. On connaît la suite.
Je suis dérangé par la fascination qu'exerce le modèle autoritaire chinois sur certains. Certes, la Chine a pris des mesures drastiques et a réussi à endiguer l'épidémie. Mais cette épidémie n'aurait pas eu une telle ampleur si la Chine n'avait pas commencé par bâillonner pendant un mois les lanceurs d'alerte.
Taiwan et la Corée s'enorgueillissent à juste titre d'avoir jugulé le coronavirus sans prendre de mesures autoritaires de confinement. Elles ont fait tout ce qui manque à la France : contrôle précoce et sévère des voyageurs entrants (dès le 20 janvier à Taïwan), tests massifs, gratuits et faciles, forte discipline comportementale.
Comme la France a raté le coche (le pays où on a écrit Le Hussard sur le toit et La peste - je préfère le premier) , où on n'a rien prévu, rien anticipé, ne restent plus comme solutions que la confinement à l'italienne ou laisser pisser en mode panique.
Pour plein de raisons, je préfère le choix du fatalisme (bien sûr, j'aurais préféré que nous soyons préparés, mais ce n'est pas le cas, alors il faut passer en mode guerrier, trancher dans le vif). Ma raison principale est qu'il s'agit du moins mauvais choix à long terme : la population survivante sera immunisée.
Le confinement à l'italienne, c'est bien beau, mais qu'est-ce qui se passe dans un mois, dans un an ? Ce sont d'ailleurs les défauts du confinement qui ont amené au XIXème siècle à élaborer d'autres techniques de maitrise des épidémies.
Pendant que Boris Johnson repousse les élections locales, nous allons voter ce dimanche pour les mêmes brêles à fusiller d'urgence :
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