Nous aïeux ont continué à vivre (certains diront « parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement », nous y reviendrons) malgré la peste, la variole, le choléra, la tuberculose.
Nous, occidentaux de 2020, mettons nos pays à l'arrêt pour une grosse grippe. Disons, pour ne pas être accusé de minimiser, une très grosse grippe (je n'en suis même pas sûr, très difficile d'y voir clair : on n'a toujours que des chiffres partiels, et peut-être partiaux. Le seul chiffre global pour la France, c'est l'INSEE qui indique que, du 1er au 23 mars, il y avait moins de morts en 2020 qu'en 2019).
Au pire, allez, la mortalité sera de 0,1 %, soit 67 000 morts en France. On sera très probablement largement en-dessous.
Pour les épidémies historiques, on parlait en pour-cents, voire en dizaines de pour-cents.
Nous n'avons par comparaison aucune résilience, nous sommes en fromage blanc. Jamais on n'avait ravagé l'économie pour si peu. Et ce n'est pas difficile de comprendre pourquoi.
Nos sociétés sont physiquement très fragiles : connectées, homogènes, centralisées. Tout le contraire de la robustesse, sans même parler d'anti-fragilité.
Mais, évidemment, la plus grande fragilité est dans les têtes : quand le narcissisme vous a fait perdre toute notion de dépendance et de finitude, la mort devient un danger hors de proportions, littéralement. Tout risque de mort, si minime soit-il, devient infiniment dangereux et donc non-hiérarchisable.
Ce qui hiérarchise, ce n'est plus la rationalité, puisque toute échelle de jugement a été abolie, c’est la mode. Aujourd'hui, le virus et le réchauffement climatique. Par contre, le cancer, 60 000 morts par an, pas à la mode.
Je ne sais pas si nous en tirerons les leçons, j'en doute. Ca nécessiterait un changement de vision du monde.
Alors, nos ancêtres qui « ne pouvaient pas faire autrement » ? A ma connaissance, la condition humaine n'a pas changé. Chaque génération a toujours fait comme elle pouvait. Et nous, avec toutes nos technologies, nous aurions pu faire autrement.
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