Michel Wieviorka, historien, a écrit l'article suivant dans Libération :
Ségolène Royal met la gauche intellectuelle en panne
Ce qui me frappe, c'est que, tout au long de son article, il dit ou sous-entend qu'il faut faire gagner la gauche, sans jamais s'interroger sur ce que c'est qu'être de gauche, sur pourquoi il faudrait si absolument faire gagner la gauche.
Pour lui, il semble qu'une donnée du problème sur laquelle il ne vaut pas pas la peine de se triturer le cervelet, c'est que la gauche serait intrinsèquement le Bien et la droite le Mal, indépendamment des discours, des idées, des débats.
Ainsi, il parle des "intellectuels de gauche" comme d'une catégorie ontologique. On n'est pas un intellectuel (pour vague que soit ce terme) qui aujourd'hui exprime des opinions plutôt à gauche mais qui demain, au gré des circonstances et des réflexions, pourra adopter des idées de droite.
Non, on est d'abord de gauche, quasiment de naissance, ensuite, on réfléchit.
Naïvement, moi qui ne suis pas un grand intellectuel, je pensais qu'on réfléchissait d'abord. Il est vrai que je ne suis pas un de ces esprits supérieurs bateleurs d'estrades médiatico-universitaires et que, par conséquent, la compréhension de ces lumières célestes m'est inaccessible.
J'arrête d'ironiser une seconde : ces gens qui sont obligés de prendre une "posture" pour se faire de la publicité (dont il ont besoin pour se faire une réputation, vendre leurs livres et leurs travaux, donc, au fond, pour manger) m'inspirent quelquefois du mépris, mais aussi bien souvent une grande pitié.
On sait à quel point, pour faire carrière dans l'université française gangrenée par l'idéologie (notamment dans le secteurs des"(pseudo) sciences humaines"), il convient d'afficher les "bonnes" opinions (L'affaire du jury d'agrégation présidé par Pascal Salin suffirait à le rappeler).
Sauf à se préparer à voter Bayrou, Voynet ou Buffet, ou à déserter carrément, ne vaut-il pas mieux se taire, ronger son frein, et ne pester qu'en privé ?
RépondreSupprimerQue voilà une bien belle vision de la démocratie participative.
Si Ségolène Royal base réellement sa campagne et son programme sur "ce que veulent les Français", je serais curieux de voir sa tête si elle n'est pas présente au second tour.
L'excuse qu'elle invoquerait alors ne serait pas piquée des vers.
Au moment où certains journaleux commencent à parler de Bayrou en tant que "3ème" homme, je me demande si, battant Jospin en 2002, l'idiote poitevine n'occuperait pas tout simplement... la 4ème place.
RépondreSupprimerAprès mon fou-rire du 21/04/2002, ce serait pour moi un humour d'une qualité rare.
En attendant de se faire manger à la sauce étatique Sarkoz(ienne )(iste? ude?)
Savez vous, j'en ai encore eu la preuve pas plus tard qu'hier, qu'il y a encore des gens persuadés que la France courait un grave danger fasciste en 2002 ? Merveille du bourrage de crânes !
RépondreSupprimerQuand j'ai rappelé cette évidence que les partisans de Chirac étaient plus nombreux (de peu) que ceux de Le Pen dès le premier tour, je n'ai pas été vraiment compris.
Encore récemment, je vous aurais dit que la nullité de SR aurait ce mérite de pousser les socialistes intelligents (il doit bien y en avoir) à constater le vide intellectuel de leur parti et à se remettre à penser.
Aujourd'hui, j'en suis moins sûr : j'ai peur que les socialistes intelligents ne mettent leurs facultés à trouver des explications circonstancielles très raffinées alors que la vraie raison est fondamentalement une incapacité à penser le monde actuel.
Le problème le plus important est bien celui la : le PS n'a plus de sens, de vision, d'idéologie.
RépondreSupprimerEt mine de rien, c'est un vrai problème, il faut aussi une gauche dans ce putain de pays qui marche au consensus caché quand ca va vraiment pas. Aprés 2007, Sarkozy élu (je donnais SR gagnante il y a qq mois et je me ravise donc ce n'est plus la peine d'aller voter Sarko ?), après 2007, il faudra enfin faire la révolution Sociaux-démocrates au PS. Y'a du boulot
Si la campagne présidentielle continue comme cela, nous risquons un drame, un président élu sans mandat clair ou avec un faux mandat, exactement comme Chirac en 1995.
RépondreSupprimer