L'arrivée de Commentaire dans la boite aux lettres est toujours une joie.
Pour vous encourager à le lire voici un extrait :
Sur l'enseignement des sciences économiques au lycée
C'est accablant : programmes mal conçus, manuels approximatifs et entachés d'idéologie (1).
(1) : bien entendu, vous devinez de quelle idéologie il s'agit, pas de l'ultralibéralisme forcené. Meuh, non, l'Education nazionale n'est pas aux mains des gauchistes ;-)
C'est vrai? Il est bien? Moi en général je lis Esprit...Y a t-il d'autres articles qui dans cete nouvelle mouture de Commentaire mérite lecture?
RépondreSupprimerLes idéologues parlent aux idéologues et constatent qu'ils ne partagent pas la même idéologie... Très fort ce post ! Le jour où l'économie sera une science exacte, on vous l'annoncera à son de trompe !
RépondreSupprimerVous allez être satisfaits : dans les nouveaux programmes, il y aura au chapitre "Privatiation des profits et nationalisation des pertes" une actualisation : "La crise financière des subprimes et ses recours publics" !
RépondreSupprimerCher M. Canut,
RépondreSupprimerL'économie n'est certes pas une science exacte, cependant, il y a de nombreux points sur lesquels il y a eu des démonstrations au moins empiriques de la validité de certaines approches - ouverture des marchés, influence de la monnaie, impact de la recherche, etc. -.
Donc certes, ce n'est pas une science exacte, mais ce n'est pas non plus un fatras inimaginable.
Parler à longueur de temps des défaillances de marché et autres enfers dans lesquels ne peut qu'amener l'initiative privée - je reconnais faire un peu court dans ma présentation des manuels - me paraît pour le moins surprenant.
Sauf erreur de ma part, je ne connais aucune économie qui ne se soit développée sur un temps sans un recours à l'initiative privée, au marché comme mode de coordination entre les acteurs.
Je conviens que c'est là une approche très grossière, bien loin d'une science exacte, mais c'est déjà fort loin de la présentation des manuels.
Etre une science "molle" ne signifie pas raconter n'importe quoi et aller n'importe où.
La méthode scientifique existe aussi en la matière, ne serait-ce que par la vérification empirique.
Cordialement
Cher M. Canut,
RépondreSupprimerLa question des subprimes est à mon sens plus complexe pour être résumée de la sorte.
Je vous renvoie aux articles de M. Besnard sur le rôle des pouvoirs publics américains pour Freddie Mac ou Fanny May.
On peut donc se demander légitimement si les torts ne sont pas largement partagés.
Cordialement
@canut : depuis quand l'économie est une science exacte ? Tout calcul économique est basé sur l'incertitude et donc sur la spéculation : eh oui tous les êtres humains spéculent : "s'il fait beau demain je vais à la pêche, sinon je resterai peinard au chaud à lire les brillants sujets de Mr Boizard".
RépondreSupprimerJe peux vous garantir qu'avec le RSA, les profiteurs du système vont bien spéculer pour continuer à en profiter pleinement.
J'ai survolé ce billet. Très juste. S'il y a bien un pays qui est une exception culturelle (et pas dans le bon sens) en économie, c'est bien la France. Quand une majorité de Français croient encore que les patrons paient les charges sociales de leurs employés, il y a de quoi s'inquiéter sur les connaissances de base en économie de nos concitoyens.
Pour le manuel proposé, très intéressant. Il manque quand même un terme absolument essentiel dans ce plan : celui d'échange libre. J'aurais juste supprimé les parties outils de la politique publique et les institutions internationales (anarcho-capitalisme oublige) et remplacé la partie commerce international par Le libre-échange.
L'argument "l'économie n'est pas une science exacte", avancé avec une fatigante régularité par nos gauchistes hexagonaux, révèle le désastre intellectuel dans lequel a sombré "l'élite" française.
RépondreSupprimerTout d'abord parce que le corollaire de cet argument, jamais explicité, réduit à néant l'argument lui-même.
La première forme de ce corollaire est la suivante: l'économie libérale n'est pas une science exacte, donc nous pouvons (et nous devons) la remplacer par la science économique marxiste (mais alors, la non-exactitude vaut tout autant pour la "science" économique marxiste; et en réalité bien davantage -- il suffit d'examiner l'histoire).
La seconde forme de ce corollaire s'exprime ainsi: l'économie n'étant pas une science exacte, on peut (et donc on doit) la remplacer par la politique. Et, bien entendu, par une politique interventionniste, étatique, donc communiste.
L'autre possibilité, conséquence de ce raisonnement, selon laquelle on pourrait fort bien remplacer une science économique inexacte (donc présumée inefficace et inutile) par une politique libérale n'est, bien entendu, jamais envisagée. Mais le gauchiste ne vous le dira pas.
L'argument de l'économie "science inexacte" est, de surcroît, futile parce que science non exacte ne signifie pas science inexistante, inefficace, inutile ou non pertinente pour analyser la réalité et étayer l'action politique.
Le fait qu'une science ne soit pas exacte ne signifie pas que la réalité dont elle rend compte n'existe pas, ni qu'elle soit impuissante à l'analyser; simplement qu'elle est imparfaite et approximative, parce que la réalité sur laquelle elle porte est celle des comportements humains, qui sont comme chacun sait plus incertains que les comportements de la matière ou des concepts mathématiques.
L'escroquerie intellectuelle de l'argument "la science économique est inexacte" saute encore plus aux yeux quand on rappelle à quel point les gauchistes français, incessants promoteurs de cette pseudo-objection, sont de chauds défenseurs de la sociologie -- science parfaitement exacte, comme chacun sait.
Ces gauchistes qui sont, souvent, eux-mêmes bénéficiaires du gâteau sociologique par le biais de leur statut d'étudiant, de leur poste de professeur, de leur qualité de militants "d'assoces", tous financés sur de généreux fonds publics (trois fois plus de chercheurs en sciences humaines que de physiciens au CNRS, pour ne citer que cet exemple parmi des milliers d'autres).
Et, bien entendu, qui dit sociologie, en France, dit sociologie "de gauche". Là encore, le fait qu'il puisse exister -- et qu'il existe -- une sociologie "de droite" est consciencieusement occulté par nos grands intellectuels vivant, directement ou indirectement, aux crochets de l'Etat, donc de tous leurs concitoyens.
@ Bob Marchenoir
RépondreSupprimerJ'approuve intégralement votre commentaire.
Quelques remarques :
> si l'économie n'est pas une science exacte, elle a des lois (comme la courbe de Laffer par exemple !)
> «trois fois plus de chercheurs en sciences humaines que de physiciens au CNRS» : à quoi sert la sociologie ? A peu près à rien. A quoi sert la physique ? A peu près à tout. Ces priorités sont révélatrices.
> «qui dit sociologie, en France, dit sociologie "de gauche". Là encore, le fait qu'il puisse exister -- et qu'il existe -- une sociologie "de droite" est consciencieusement occulté»
Il y a des sociologues de droite, mais étudier les gens en fonction de leur classe sociale, de leurs caractéristiques sociales est intrinsèquement une démarche de gauche.
De plus, dans un milieu aussi politisé (j'allais écrire «fanatisé»), il, est difficile d'avoir la vocation quand on n'est pas dans la ligne du parti.
M. Marchenoir pose de fausses questions pour apporter de fausses réponses, exemple :
RépondreSupprimer"l'économie libérale n'est pas une science exacte, donc nous pouvons (et nous devons) la remplacer par la science économique marxiste", c'est un raisonnement admirable que vous êtes bien le seul à avoir lu sous ma plume !
Le reste est à l'avenant et votre réduction intellectuelle du commentaire à la dénonciation du "gauchiste" que je ne suis pas me laisse indifférent. L'écho de Franck Boizard à votre commentaire est du plus haut comique quand il préten, lui, dénoncer les idéologies. La vôtre, le libéralisme des livres, vous imprègne au moins autant que celle des "gauchistes" que vous prétendez dénoncer.Le clou étant enfoncé avec votre éthique philistine petite-bourgeoise : "le physicien est utile, le sociologue inutile"... Vous auriez brûlé la Joconde et enfermé Verlaine ; comme le dit une certaine publicité : "nous n'avons pas les mêmes valeurs"!
Cher Canut,
RépondreSupprimer«Vous auriez brûlé la Joconde et enfermé Verlaine»
Quel étrange coïncidence que vous preniez cette image.
Savez vous qu'en 1871, des communards, pas précisément libéraux, ont tenté de mettre le feu au Louvre et que le pompier qui les a empêchés a été fusillé, que le bucher qu'ils avaient enflammé à l'intérieur de Notre-Dame a été dispersé par les internes de l'Hotel Dieu et qu'on leur doit la destruction, entre autres, du palais des Tuileries et l'incendie de l'Hotel de Ville (et la disparition subséquente, et dramatique pour les historiens, d'une bonne part des archives parisiennes) ?
Effectivement, nous n'avons pas les mêmes valeurs, mais quelles sont les vôtres exactement ?
Au nom de quelle morale l'Etat est-il légitime à voler les uns pour donner aux autres ?
"Du passé faisons table rase"
RépondreSupprimerC'est probablement un dangereux libéral qui a écrit cette phrase.