Certains lecteurs, angoissés et fébriles, m'interrogent gravement : «Qu'est-ce que ce fameux pacte républicain, invoqué par Cécile Duflot pour excommunier Manuel Valls ?»
C'est très simple : c'est comme le contrat social. Un truc que personne n'a jamais vu ni signé. Un assemblage de sons qui sert aux gauchistes à épouvanter les imbéciles de la fausse droite et à s'insulter entre gauchos. Et à imposer leur pouvoir et leur racket aux pauvres Français.
Le contrat social, le pacte républicain, les valeurs républicaines, la démarche citoyenne : les gauchos se payent de mots creux. A nous de ne pas nous faire prendre et de revenir à la Vérité.
dimanche, septembre 29, 2013
samedi, septembre 28, 2013
Rush
C'est un bon moment, ce n'est pas un film français subventionné prise de tête. Un bon film d'action qui ne cherche pas midi à quatorze heures.
Une époque révolue, où un pilote de F1 pouvait fumer et picoler.
Et la personnalité de Niki Lauda.
La décadence (juin 40 et Rome) : toute ressemblance ...
Je retrouve deux billets, l'un sur juin 40 dont voici un extrait (texte de JP Girardot) :
***********
Ce qui s'est passé à Bordeaux est une constante du pays à travers le temps.
Chez nous, en France, il y a bien souvent refus du réel et refus de vérifier la réalité, de recouper les faits, d'aller sur le terrain pour voir si ce que l'on a cru, à un moment, si l'hypothèse que l'on a formulée est bien fondée.
Bref, il y a fréquemment rejet de l'information, et rejet de la vérification modeste de l'information.
[...]
La France est un beau pays qui depuis très longtemps se raconte de très belles histoires à elle-même, le soir avant de se coucher.
Et puis, elle se réveille en état de stupéfaction, de drame. Notre pays nie constamment le réel. Mais le réel s'entête. Chassez l'animal, il revient au galop.
Et cela donne Bordeaux 1940, le vertige devant le vide institutionnel que l'on a soi-même créé, la cessation du combat alors que l'on a tous les moyens de le poursuivre de l'autre coté de la mer, aux cotés d'un allié résolu.
Notre pays est la seule démocratie qui ait renoncé à elle-même pour chercher à plaire à Adolf Hitler, afin d'avoir de meilleures conditions de paix le lendemain.
Et le peuple, sur les routes et dans la détresse, n'y a rien compris.
[...] Civilisation réussie, parfois même éblouissante, la France est un Etat raté. [...] Dans cet Etat hypercentralisé, il n'y a aucune ligne de repli au point de vue militaire et politique [et aujourd'hui, éducatif], aucune solution de rechange. Tout est joué avec une seule carte et une seule doctrine. L'imagination est interdite. Les généraux allemands ont plus de liberté d'esprit que leurs adversaires français.
***********
L'autre sur sur la chute de Rome :
***********
La deuxième [analyse], très générale, attribue la fin de Rome à l'oubli du bien public, à la priorité des empereurs de durer au détriment de tout effort pour l'intérêt général, ainsi qu'à l'atomisation (diviser pour régner) et à l'expansion (tout contrôler) de la bureaucratie qui en découlent.
Les hommes étant toujours les mêmes, pas meilleurs sous Auguste et Marc-Aurèle, Goldsworthy trouve un point de bascule dans le fait que la période de Commode et de Pertinax, vingt ans de guerre civile, habitua les Romains à une morale politique dégradée.
Notamment, avant cette période fatidique, un préjugé aristocratique faisait que les rivaux de l'empereur ne pouvaient être que de la classe sénatoriale, c'est-à-dire d'un petit groupe assez facile à contrôler. L'empereur pouvait donc se consacrer à autre chose qu'à sa propre survie.
A la suite des guerres civiles, plusieurs militaires de l'ordre équestre parvinrent à la pourpre impériale. Le groupe des rivaux potentiels s'est donc considérablement élargi et l'empereur est totalement absorbé par la préservation de son pouvoir, et de sa vie.
***********
Toute ressemblance avec la situation actuelle n'est pas fortuite.
***********
Ce qui s'est passé à Bordeaux est une constante du pays à travers le temps.
Chez nous, en France, il y a bien souvent refus du réel et refus de vérifier la réalité, de recouper les faits, d'aller sur le terrain pour voir si ce que l'on a cru, à un moment, si l'hypothèse que l'on a formulée est bien fondée.
Bref, il y a fréquemment rejet de l'information, et rejet de la vérification modeste de l'information.
[...]
La France est un beau pays qui depuis très longtemps se raconte de très belles histoires à elle-même, le soir avant de se coucher.
Et puis, elle se réveille en état de stupéfaction, de drame. Notre pays nie constamment le réel. Mais le réel s'entête. Chassez l'animal, il revient au galop.
Et cela donne Bordeaux 1940, le vertige devant le vide institutionnel que l'on a soi-même créé, la cessation du combat alors que l'on a tous les moyens de le poursuivre de l'autre coté de la mer, aux cotés d'un allié résolu.
Notre pays est la seule démocratie qui ait renoncé à elle-même pour chercher à plaire à Adolf Hitler, afin d'avoir de meilleures conditions de paix le lendemain.
Et le peuple, sur les routes et dans la détresse, n'y a rien compris.
[...] Civilisation réussie, parfois même éblouissante, la France est un Etat raté. [...] Dans cet Etat hypercentralisé, il n'y a aucune ligne de repli au point de vue militaire et politique [et aujourd'hui, éducatif], aucune solution de rechange. Tout est joué avec une seule carte et une seule doctrine. L'imagination est interdite. Les généraux allemands ont plus de liberté d'esprit que leurs adversaires français.
***********
L'autre sur sur la chute de Rome :
***********
La deuxième [analyse], très générale, attribue la fin de Rome à l'oubli du bien public, à la priorité des empereurs de durer au détriment de tout effort pour l'intérêt général, ainsi qu'à l'atomisation (diviser pour régner) et à l'expansion (tout contrôler) de la bureaucratie qui en découlent.
Les hommes étant toujours les mêmes, pas meilleurs sous Auguste et Marc-Aurèle, Goldsworthy trouve un point de bascule dans le fait que la période de Commode et de Pertinax, vingt ans de guerre civile, habitua les Romains à une morale politique dégradée.
Notamment, avant cette période fatidique, un préjugé aristocratique faisait que les rivaux de l'empereur ne pouvaient être que de la classe sénatoriale, c'est-à-dire d'un petit groupe assez facile à contrôler. L'empereur pouvait donc se consacrer à autre chose qu'à sa propre survie.
A la suite des guerres civiles, plusieurs militaires de l'ordre équestre parvinrent à la pourpre impériale. Le groupe des rivaux potentiels s'est donc considérablement élargi et l'empereur est totalement absorbé par la préservation de son pouvoir, et de sa vie.
***********
Toute ressemblance avec la situation actuelle n'est pas fortuite.
vendredi, septembre 27, 2013
Trop de bureaucratie tue ... la France
Cela n'est qu'un exemple parmi mille :
Vers un "Louvois" de la communication de la Défense
Le mécanisme est bien connu : il n'y a jamais assez de fonctionnaires puisque les fonctionnaires ont la capacité d'inventer leur propre travail.
Il leur suffit d'écrire une circulaire pour justifier l'augmentation des effectifs pour appliquer cette circulaire.
D'où la création d'organismes aux missions de plus en plus parcellaires et qui se marchent sur les pieds. Et plus il y a de monde sur une mission, plus c'est le bordel et moins bien le boulot est fait. L'administration française ne souffre du manque de «moyens» (ils ne peuvent pas dire d'«argent», comme tout le monde, ces hypocrites ?) mais , au contraire, d'un trop-plein d'argent racketté au pauvre moutontribuable.
Il n'y a qu'une vraie manière d'arrêter ces conneries : couper le robinet à argent «gratuit» qui fait vivre tout ce petit monde. Affamer la bête.
Vers un "Louvois" de la communication de la Défense
Le mécanisme est bien connu : il n'y a jamais assez de fonctionnaires puisque les fonctionnaires ont la capacité d'inventer leur propre travail.
Il leur suffit d'écrire une circulaire pour justifier l'augmentation des effectifs pour appliquer cette circulaire.
D'où la création d'organismes aux missions de plus en plus parcellaires et qui se marchent sur les pieds. Et plus il y a de monde sur une mission, plus c'est le bordel et moins bien le boulot est fait. L'administration française ne souffre du manque de «moyens» (ils ne peuvent pas dire d'«argent», comme tout le monde, ces hypocrites ?) mais , au contraire, d'un trop-plein d'argent racketté au pauvre moutontribuable.
Il n'y a qu'une vraie manière d'arrêter ces conneries : couper le robinet à argent «gratuit» qui fait vivre tout ce petit monde. Affamer la bête.
dimanche, septembre 22, 2013
Antifragile (NN Taleb)
Livre passionnant dont je vous conseille la lecture.
Taleb se fait beaucoup d'ennemis parce qu'il dit du mal, en le justifiant par des arguments fondamentaux, des universitaires, des banquiers, des PDGs et des politiques. Mais il a fait fortune avec sa théorie, il s'en fout : il a de la «fuck you money».
Essayons de résumer :
Fragile : ce qui craint les événements inattendus
Robuste : ce qui est indifférent aux événements inattendus
Antifragile : ce qui profite des événements inattendus
Antifragile
Un exemple pour vous faire comprendre.
Une espèce animale est antifragile : les événements inattendus (à condition de ne pas faire disparaître l'espèce entière) tuent les membres les plus faibles, seuls les plus forts transmettent leurs gènes, et renforcent l'espèce.
A partir de ce premier exemple, vous comprenez mieux les caractéristiques d'un système antifragile :
> les sous-systèmes doivent être diversifiés, de manière à ce qu'il y ait toujours des sous-systèmes qui profitent des événements inattendus
> il doit y avoir un mécanisme de mise à mort des sous-systèmes frappés négativement par les événements inattendus
> la volatilité, à condition qu'elle soit raisonnable, apporte de l'information.
Le secret philosophique de l'antifragilité est de ne pas essayer de prévoir les événements inattendus, qui sont par définition imprévisibles (le fragile s'épuise dans les prévisions vaines, les plans stratégiques, les gros rapports de prospective, d'où les krachs, les catastrophes, les chutes du mur de Berlin, les faillites etc.), mais de travailler la robustesse et l'antifragilité, qui, elles, sont mesurables.
Le secret pratique est l'optionalité et l'asymétrie : toujours avoir plusieurs fers aux feux avec des pertes potentielles limitées et des gains potentiels très grands, voire illimités. Par exemple, pour Taleb, un loyer HLM est une option cachée dont vous ne payez pas le prix : suivant l'état du marché, vous avez l'option de devenir propriétaire.
Il préconise la règle du 90/10 : 90 % très sûr, 10 % très risqué. Pas de 100 % de risque moyen, exposé aux catastrophes.
Quelques exemples : un portefeuille avec 90 % de cash et 10 % d'options très risquées. Au pire, vous perdez 10 %, mais au mieux vous pouvez gagner 30, 40,50 %. Autre exemple : les écrivains fonctionnaires, comme Stendhal, Claudel ou Saint John Perse. La littérature procure un revenu très aléatoire mais qui peut faire une fortune, et le revenu de fonctionnaire assure une base insumersible, succès littéraire ou non. Exemple marrant pour les relations de bureau : ne pas critiquer un collègue que vous n'aimez pas, c'est la solution moyenne qui n'a que des inconvénients. Adoptez le 90/10 : soit vous ne pouvez rien (90 % du temps), et vous la fermez et êtes très gentil mais si une occasion se présente (10 % du temps), frappez le avec une pelle et coulez le dans le béton.
Ne pas réprimer la volatilité, elle porte des informations. Réprimer la volatilité, c'est s'exposer à une catastrophe à cause de tous les micro-signaux qu'on a empêchés d'émerger et de tous les mictro-ajustements qu'on n'a pas faits. (Taleb défend les traders et les spéculateurs, qui jouent avec leur argent, avec cet argument de la nécessité de la spéculation comme source de bienfaisante volatilité, en revanche, il déteste les banquiers qui jouent avec l'argent des autres, ne comprennent rien et sont des «empty suits»).
Taleb utilise l'image de deux frères : l'un bureaucrate dans une banque, l'autre taxi. Pour le banquier, la volatilité est écrasée, son revenu est régulier, les micro-signaux s'accumulent dans son dossier et le jour où arrive le plan de licenciement, il est choisi pour être foutu dehors et c'est la catastrophe. Le frère taxi est exposé à la volatilité, il reçoit sans cesse des signaux, moins de courses, moins de clients, auxquels il est obligé de s'adapter, mais de ce fait même, il ne craint pas la catastrophe. Il est même antifragile, exposé à un événement positif, comme une cliente qui lui demande un Paris-Nice parce qu'un volcan finlandais fait des siennes.
Une fois que vous avez bien assimilé les notions que manie Taleb, la transposition dans différents domaines est aisée :
> économie. Taleb est un libéral. Il faut laisser s'exprimer la diversité, l'optionalité et les échecs. Il demande qu'on élève une statue aux entrepreneurs ayant échoué car ils ont apporté de l'information sur ce qu'il ne fallait pas faire. Les systèmes d'économie dirigée à la française, type Sarkozy-Hollande, sont fragiles au possible, exposés à toutes les catastrophes. Taleb déteste la dette (notamment étatique), qui est une source majeure de fragilité (comme je crois qu'on ne tardera pas à le constater en France). Taleb lui préfère le capital, source d'antifragilité.
> politique. Il admire la Suisse, avec son système de communes et de cantons divers et pratiquement pas de gouvernement central (jusqu'à récemment, changement qui pourrait sonner le glas de la Suisse). Pour lui, ce système politique antifragile est la source de la prospérité suisse.
Il pose la question de la Suède et de la France, qui semblent des systèmes étatisés qui ont réussi, contredisant sa théorie.
On s'aperçoit que beaucoup de choses en Suède se traitent au niveau local. Quant à la France, Taleb pense que l'étatisation n'est que de façade jusqu'en 1960, que, jusqu'à cette date, une grande diversité antifragile est préservée malgré les consignes jacobines de Paris. Je le rejoins assez.
Encore un mot sur la France, de moi cette fois, non de Taleb. L'Ancien Régime avec sa diversité baroque était extrêmement robuste, comme l'a prouvé l'histoire de Jeanne d'Arc.
Inversement, l'effondrement de l'Etat en 1940 montre assez la fragilité du jacobinisme, coupez la tète et le reste s'effondre. A l'aune des notions maniées par Taleb, on comprend la profondeur des phrases de Jean Dutourd «Sous l'Ancien Régime, ils pouvaient arriver que les Français soient maheureux, mais la France n'était pas menacée. Depuis la révolution, c'est le contraire : il peut arriver que les Français soient heureux, mais la France est sans cesse en danger».
On en conclut que le système français, à cause de sa rigidité, va droit à la catastrophe, ce que d'autres signaux nous disent également.
Fidèle à sa théorie, il conseille d'introduire de la volatilité en politique en tirant certains postes au sort. Les Anciens pratiquaient ainsi et ont duré (m'étonnerait que La France jacobine dure aussi longtemps que Rome).
Il ne parle guère de l'UERSS bruxelloise, mais il est facile de deviner ce qu'il en pense.
> technologie. La flèche Recherche fondamentale ⇒ Recherche appliquée est pure foutaise du point de vue de Taleb et il a bien raison. C'est juste un moyen pour les universitaires et les fonctionnaires du CNRS de se faire mousser. La vérité, c'est que la plupart des inventions proviennent de bricoleurs de génie et que la théorie est venue ensuite. Il compare la technologie à la cuisine : aucun grand plat n'est venu de l'application d'une théorie du goût, même pas celle de Brillat-Savarin.
Vous devinez que Taleb est un grand partisan de l'empirisme : mieux vaut que ça marche sans qu'on comprenne pourquoi plutôt que d'avoir une belle théorie et que ça ne marche pas. Il va plus loin : il considère qu'avoir une théorie a-priori est un frein au progrès, d'où sa défiance de la recherche fondamentale pour ensuite l'appliquer.
Il faut faire de la recherche par goût du savoir, rien d'autre.
Taleb dresse une liste étonnante de clergymen anglais qui, ayant des loisirs et un hobby, ont fait des découvertes scientifiques.
Taleb n'est pas opposé aux études supérieures, pour faire des honnêtes hommes. Mais si c'est pour enrichir le pays ou faire des découvertes, c'est pure illusion : la richesse ne vient pas des universités, ce sont les universités qui sont un luxe né de la richesse.
Il estime vouée à l'échec la stratégie de certains pays pétroliers d'utiliser l'argent du pétrole pour améliorer le niveau d'études de la population afin de préparer l'après-pétrole. Ce dont ces populations ont besoin et qui leur manque cruellement pour créer une prospérité sans pétrole, c'est de stress.
> médecine. Là, c'est un cas flagrant d'antifragilité. A partie du XVIIIème siècle, le pragmatisme des médecins, souvent libéraux politiquement, profite des catastrophes pour améliorer la médecine. Peu de théorie, beaucoup de pratique. Auparavant, la théorie des humeurs, avec la saignée, a beaucoup tué.
> droit. Taleb fait la même distinction que Bruno Leoni entre la jurisprudence, faite d'en bas, de multiples cas, et la législation décidée d'en haut par de grands savants. Inutile que je précise laquelle est fragile, laquelle est robuste, voire antifragile.
> éducation. Les «soccer moms», les mamans-poules, sont des désastres éducatifs. En supprimant l'incertitude et la surprise dans la vie de leurs bambins, c'est-à-dire la volatilité, elle les empêchent d'apprendre par l'expérience, par l'essai et l'erreur, et préparent la grande catastrophe d'enfants inaptes à la vraie vie (le moins que l'on puisse dire, c'est que les femmes ne semblent pas douées pour l'éducation). Même chose pour les parcours universitaires. Taleb recommande de bosser juste ce qu'il faut pour avoir le chiffon de papier et de mettre son énergie dans l'autoapprentissage, le grignotage dynamique du flâneur motivé.
> entreprises. Inutile que je continue le sketch, vous avez compris. Il y a des boites fragiles et des boites antifragiles.
> guerre et diplomatie. Mieux vaut plein de petites guerres, façon Italie du XVème siècle, qui permettent les ajustements plutôt qu'une guerre mondiale catastrophique. Il remarque qu'on prend toujours la balkanisation en mauvaise part mais que des petits Etats en guerre perpétuelle sont moins dangereux que des grands empires qui s'affrontent deux fois par siècle.
Taleb baptise fragilistas les Bernanke, Greenspan, Obama, Hollande, Sarkozy et compagnie, PDGs, banquiers divers et variés, qui passent leur temps à ajouter de la fragilité au monde.
Small is beautiful
Si vous avez compris les effets de la non-linéarité, vous comprendrez facilement que recevoir un caillou d'un kilo sur la tête, ce n'est pas la même chose que de recevoir 1000 grains de sable de 1 g.
La France ne sera jamais la Suisse ou Singapour car un grand Etat, ce n'est pas un petit Etat en plus grand. Il y a des effets non-linéaires. Certaines mesures absurdes ne seront jamais prises à Singapour parce que les gens se connaissent, même le plus haut dirigeant n'est jamais très éloigné de la base, le pays n'est pas assez grand. En France, au contraire, vu du sommet, les gens ne sont que des statistiques et les technocrates peuvent prendre des mesures absurdes qu'ils n'oseraient pas assumer devant leur boulangère.
Taleb n'est que moyennement convaincu par les économies d'échelle. Il pense que plus les entités, Etats ou entreprises, sont grosses, plus elles manquent de souplesse pour éviter les conséquences néfastes des cygnes noirs négatifs ou saisir les cygnes noirs positifs. Le taux d'échec ahurissant des fusions-acquisitions (qui ne continuent à se faire que pour flatter l'ego des dirigeants) valide ce point de vue.
Taleb n'aime pas l'optimisation. Il a la dent dure contre les optimisations et la chasse aux redondances. L'optimisation prépare les organisations à vivre dans un monde linéaire et nominal alors que le vrai monde est tout sauf linéaire et nominal. Les redondances permettent d'encaisser un choc ou de saisir une occasion.
Taleb pose une question intéressante : pourquoi le Crystal Palace et la Tour Eiffel ont-ils été construits dans les délais alors que tous les projets de génie civil du XXIème siècle sont en retard, voire très en retard ?
La réponse simple est : parce que nos prédécesseurs étaient plus intelligents. Ils comprenaient la supériorité du bricolage sur la planification et l'utilité des redondances. Et aussi, à notre décharge, le rapport risque/complexité n'est pas linéaire : les risques augmentent plus vite que la complexité. D'où la nécessité de bien comprendre que les redondances et les marges ne sont pas un luxe mais une nécessité (il semble que ceux qui ont fait les plannings de l'A380 et du 787 l'ignoraient).
Vieux, c'est mieux
Taleb est un conservateur dans l'âme.
Le temps est un maître terrible, un destructeur implacable, le générateur de volatilité par excellence.
Ce qui a résisté à l'épreuve du temps mérite le respect, par le simple fait de sa résistance, même si le rationalisme naïf ne comprend pas pourquoi cela a résisté, même si les très surfaites Lumières baptisent cela «gothique» avec un air dégouté. Pas besoin de comprendre pour respecter.
Dans le domaine des choses non-périssables (désolé, ça ne marche pas pour les tomates et les humains), le fait d'avoir duré augmente la probabilité de durer encore.
Bien sûr, il arrive que des choses très vieilles, comme l'empire austro-hongrois, disparaissent, mais on raisonne en probabilité. Les vieilles choses ont plus de chances de survivre que les jeunes.
On surestime la robustesse de la nouveauté. Taleb ne nie pas la possibilité d'innovation, mais il la remet à sa place.
Une règle «à la grosse» : la probabilité est de durer autant que cela a duré. Plus on a de passé derrière soi, plus on a de futur devant.
La Bible existe depuis 3000 ans, elle durera encore bien 3000 ans. Harry Potter a 20 ans, il durera peut-être encore 20 ans.
Le christianisme et le judaïsme ont des millénaires derrière eux, beaucoup plus que les quelques siècles d'athéisme militant, il est donc probable que ces religions survivent à l'athéisme (on voit d'ailleurs déjà le phénomène en Israel, où les laïcs sont de plus en plus souvent mis en minorité par les religieux des deux bords, musulmans et juifs).
La voiture est là depuis un siècle, elle durera bien un siècle de plus. Vélib est là depuis dix ans, peut-être qu'il durera encore dix ans (les éoliennes, c'est pareil). Pareil pour le livre relié contre la liseuse électronique (je suis ravi que Taleb partage ma détestation des livres électroniques avec exactement mes arguments).
Les formes politiques des cités-Etats (Athènes, Venise, Singapour) ou des empires (Rome, Perse, Chine) sont beaucoup plus anciennes que les Etats-nations et les Etats-providence, il y a donc de bonnes chances que celles-ci vivent plus longtemps que celles-là.
Un domaine qui m'a touché au coeur : l'éducation. Vous voulez que vos enfants soient armés pour le futur ? Qu'ils lisent Homère, Sénèque, Montaigne, monuments qui ont tenu l'épreuve des siècles, et non pas la stupide littérature enfantine qui se périme plus vite qu'un programme politique (c'est dire !).
La beauté du raisonnement est qu'il est très économe d'hypothèses, il n'y a pas besoin de comprendre pourquoi telle chose a duré, plutôt que telle autre, pour en déduire qu'elle est plus robuste. Taleb reste cohérent : mieux vaut se concentrer sur la robustesse, la fragilité et l'antifragilité que sur les mécanismes et les prédictions.
Naturalisme
La nature étant la plus grosse usine à essais et erreurs, et qui dure depuis le plus longtemps, donc qui a largement prouvé sa robustesse et son antifragilité, on doit supposer que ce qui est naturel est bon jusqu'à ce que la preuve du contraire ait été apportée, parce qu'il y a un recul de plusieurs milliers d'années (mais cela ne signifie pas que la nature est parfaite).
Inversement, on doit supposer que ce qui est humain est mauvais jusqu'à ce que la preuve de l'innocuité (qui suppose beaucoup de temps) ait été apportée, car le recul est minime, pas assez de mise à l'épreuve.
Vous comprenez que Taleb n'est pas un chaud partisan des OGMs.
Taleb est donc un adepte du principe de précaution mais cohérent : nul doute que, pour lui, le «mariage pour tous» et le socialisme sont des expérimentations hasardeuses dont il aurait mieux valu se passer.
Il n'est pas non plus un fan des médecines «alternatives», car elles ont encore moins de résultats que la médecine scientifique, qu'il trouve cependant surestimée.
Dans chaque traitement médical, il y a un risque d'effet iatrogène (mal causé par le médecin), par définition inconnu (sinon, on l'éviterait), potentiellement dévastateur (voir l'affaire du Vioxx).
L'effet iatrogène est d'autant plus pernicieux qu'il peut se révéler à long terme alors que l'effet positif est immédiat (toujours le temps, la meilleure des mises à l'épreuve).
Puisque l'effet iatrogène est inconnu, Taleb propose de raisonner sur les effets positifs recherchés.
S'ils sont minimes, mieux vaut laisser faire la nature. Mieux vaut ne rien prendre pour passer de presque bien portant à totalement bien portant que de risquer un effet iatrogène.
C'est pourquoi Taleb rejette les statines, au bénéfice médical très douteux (mais gros bénéfices financiers pour les labos).
Inversement, si les effets positifs recherchés sont grands, comme passer de presque mort à encore un peu vivant, il faut mettre le paquet, effets secondaires ou pas.
C'est très différent du raisonnement rationaliste naïf, linéaire : «Effet secondaire néfaste : inconnu à ce jour, effet bénéfique : petit, rapport efficacité/risque : grand».
Nutrition
C'est le grand dada de Taleb et, comme pour le reste, il a un point de vue fort original (mais, vous allez voir, il garde toujours la cohérence de l'ensemble) :
> il suit les traditions alimentaires de l'Eglise orthodoxe. Cette alternance, au long de l'année, de jeûnes et de ripailles, validée empiriquement par la tradition, augmente la volatilité de son alimentation et renforce son corps.
> autant que faire ce peut, il mange et boit des choses qui ont un nom en Hébreu ou en Grec ancien. Etant descendant d'Hébreux et de Grecs, il suppose que son corps y est plus adapté qu'aux aliments modernes. Eau, vin, pas de soda, ni de jus. Des pommes acides, mais pas d'oranges. Pas de tabac. Pas de chocolat. Il avoue boire, quand même, du café.
Il ne parle pas des tomates et des pommes de terre, venues du Nouveau Monde.
Via negativa
La via negativa consiste, par opposition à la via positiva, à retirer plutôt qu'à ajouter.
Comme disait Saint-Exupéry, l'art est achevé quand il n'y plus rien à retirer, pas quand il n'y a plus rien à ajouter. Michel Ange disait la même chose.
Par exemple, chercher à savoir ce que Dieu n'est pas, plutôt que de définir ce qu'il est.
Chercher à ne pas être malheureux plutôt que chercher à être heureux.
La via negativa est économe, modeste et robuste.
Il est assez facile de faire la liste de ce qui vous rend malheureux et de retirer de votre vie un certain nombre de ces choses. Comme éteindre la radio et mettre la télé aux encombrants.
La via negativa s'inscrit dans la philosophie de Taleb dans la catégorie «l'homme ne peut pas tout prévoir» et doit donc être modeste.
Ethique
Les fragilistas sont anti-éthiques, des salauds : ils introduisent de la fragilité dont ils ne subissent pas les conséquences. L'éthique, c'est de ne pas être antifragile aux dépens des autres.
Le PDG qui coule sa boite à force d'avoir essayé de tout contrôler ne rendra pas les généreux bonus qu'il a touchés. Quand Jean-Marc Ayrault dit : «J'assume», qu'est-ce qu'il assume exactement ? Le risque de voir sa retraite payée jusqu'à sa mort par les moutontribuables ?
Les PDGs (qui touchent les stocks-options ou partent avec un bonus), les politiciens, les universitaires et les journalistes (sauf les reporters de guerre), qui parlent et influencent sans jamais subir les conséquences de leurs erreurs d'analyse ou de prévision («mieux vaut avoir tort avec Sartre ...»), les banquiers qui sont sauvés par l'argent du contribuable, sont antifragiles aux dépens des autres. Ce sont des salauds.
Taleb insiste sur le fait que la robustesse et l'antifragilité éthiques proviennent du fait que le décideur risque sa peau ou, au moins, sa chemise. C'est cohérent avec l'idée que je soutiens depuis des années : les banques doivent avoir une structure en commandite. Le dirigeant d'une banque qui la met en faillite doit être ruiné, à la rue. Ce n'est pas ce qu'on a vu jusqu'à maintenant.
Ne peut, fondamentalement, être éthique qu'un homme libre, c'est-à-dire, par exemple, pas fonctionnaire. La parole de Lawrence d'Arabie n'était pas fiable parce qu'il n'était pas libre, il était fonctionnaire de Sa Majesté. Provocateur, Taleb écrit qu'il fait plus confiance à un don de la mafia qui engage sa réputation qu'à un fonctionnaire !
Une société anonyme n'a ni honneur ni honte, c'est pourquoi Taleb préfère les artisans : eux, ce sont des hommes, accessibles aux sentiments humains. Il abhorre la manipulation mentale de la publicité (les pubs de tabac qui associent tabac et cow-boy, les pubs de voitures qui associent bagnoles et gonzesses ...). Il remarque que les artisans vivent surtout du bouche à oreille, d'où la règle heuristique suivante : tout ce qui a besoin de faire de la publicité pour vendre doit subir le soupçon de tromper le consommateur (Taleb, pas un grand fan de Coca-Cola !).
Morgan fait de bonnes voitures artisanales et aucune publicité.
Taleb est extrêmement méfiant de la collectivité, qui dilue la responsabilité et fournit des excuses aux comportements immoraux, «si je ne le fais pas, d'autres le feront», «je fais comme les autres». Il fait remarquer que, si tous les banquiers avaient subi le sort du banquier de la mafia, «suicidé» pour mauvaise gestion, ou si tous les patrons avaient reçu pour mauvaise gestion un à-payer symétrique de leur bonus pour bonne gestion, la crise aurait été moins grave. Les grosses organisations sont des machines à diluer la responsabilité, par essence personnelle, au risque de mettre en péril l'ensemble.
Il évoque la décimation romaine : quand une légion avait failli, les Romains tuaient au hasard un légionnaire sur dix. Proportion assez forte pour inspirer la crainte, assez modérée pour ne pas affaiblir l'armée. Cette peine créait une saine solidarité entre les légionnaires et peu de désir de reculer. Elle n'y eut pas beaucoup d'occasions de l'appliquer.
Mais elle est une transformation de besoin collectif (une légion ne doit pas reculer) en responsabilité individuelle (si, moi, légionnaire Tartempionus, je recule, j'ai une chance sur dix de me faire zigouiller).
L'ultime traduction de l'antifragilité éthique est : «Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse». Si les individus restent fragiles (c'est la condition humaine), la société devient antifragile.
Conclusion
Taleb embrasse un vaste ensemble de sujets. Par exemple, il estime que les religions sont une source de robustesse, voire d'antifragilité. En effet, une source majeure de fragilité est l'illusion que les hommes peuvent contrôler leur destin, faire des prévisions, c'est l'illusion technocratique. L'homme religieux qui s'en remet à la Providence a déjà une source de fragilité en moins.
Il a aussi un avis sur la condamnation à mort de Socrate, qu'il trouve justifiée.
D'une manière générale, il considère que les Anciens, à l'instar de Sénèque, avaient une notion intuitive de l'antifragilité totalement perdue par les modernes. Il voit la modernité comme le monde de l'illusion technocratique, donc de la fragilité, de l'exposition maximale à la catastrophe.
J'ai déjà dit que la haine du religieux, notamment du catholicisme, que portent les modernes (c'est flagrant avec le gouvernement Hollande) était une haine adolescente du Père et un fantasme de toute-puissance infantile. Mais cette haine peut aussi avoir comme source le sentiment inavoué de fragilité des modernes.
Une troisième guerre mondiale (que Taleb n'essaie pas de prévoir) détruisant 80 % de l'humanité n'aurait rien pour le surprendre.
Il préconise de priver les humains des moyens de faire des manipulations génétiques, d'utiliser l'atome et d'acheter des options financières. A chaque fois, les risques liés à la non-linéarité sont trop grands. On est dans un cas, toujous la sagesse des anciens, que les Grecs appelaient l'hubris (ὕβρις).
Il trouve que la volonté de l'homme moderne de vivre le plus longtemps possible à tout prix est une hérésie dont il faudra un jour payer le prix. Conformément à la sagesse classique, l'homme doit transmettre ses gènes, transmettre son savoir, être prêt à se sacrifier pour le groupe et mourir sans regrets.
C'est ainsi que l'humanité est antifragile.
****************
Nota : j'emploie beaucoup dans ce billet le mot diversité, mais ce n'est pas au sens de la bien-pensance. Il s'agit de diversité interne, et non d'une agression externe déguisée sous le nom de diversité. Le virus de la variole n'est pas de la diversité. C'est l'agent stressant qui permet de tester la robustesse du système, c'est différent, sachant que cet agent peut aussi le détruire.
vendredi, septembre 20, 2013
Transition énergétique : encore une connerie écologique
J'entends parler de "transition énergétique". C'est un concept fumeux. Ça ne veut rien dire.
Les énergies et leurs modes de consommation sont en évolution permanente, en transition perpétuelle.
Pourquoi y aurait-il besoin aujourd'hui plus qu'hier d'une transition énergétique pilotée par les gros doits boudinés des hommes de l'Etat ? Transition de quoi vers quoi ?
Qu'est-ce qui justifie que l'Etat impose cette vague transition en contradiction avec les signaux du marché qui ne montrent aucune nécessité économique d'une telle évolution ?
Y a-t-il une rupture technologique ? Une pénurie énergétique ? Une famine ? Quoi que ce soit qui oblige les politiciens à intervenir ?
Tout cela n'a évidemment aucun sens.
D'autant plus que dans toutes ces fadaises, je n'entends pas parler (ou alors, pour en dire du mal) des deux énergies de l'avenir : charbon (très abondant et bon marché) et nucléaire (thorium, z-machines, ...).
Parler de "transition énergétique" en tournant le dos aux sources d'énergie les plus prometteuses, c'est assez fantastique.
A l'inverse, j'entends beaucoup parler de sources d'énergie qui ont un point commun : irrégulières (c'est super l'éolienne, les jours sans vent) et très peu denses (combien de km2 de panneaux solaires pour faire une centrale nucléaire ?), c'est-à-dire exactement les caractéristiques inverses des besoins du monde moderne.
Sommes nous fous ?
Les énergies et leurs modes de consommation sont en évolution permanente, en transition perpétuelle.
Pourquoi y aurait-il besoin aujourd'hui plus qu'hier d'une transition énergétique pilotée par les gros doits boudinés des hommes de l'Etat ? Transition de quoi vers quoi ?
Qu'est-ce qui justifie que l'Etat impose cette vague transition en contradiction avec les signaux du marché qui ne montrent aucune nécessité économique d'une telle évolution ?
Y a-t-il une rupture technologique ? Une pénurie énergétique ? Une famine ? Quoi que ce soit qui oblige les politiciens à intervenir ?
Tout cela n'a évidemment aucun sens.
D'autant plus que dans toutes ces fadaises, je n'entends pas parler (ou alors, pour en dire du mal) des deux énergies de l'avenir : charbon (très abondant et bon marché) et nucléaire (thorium, z-machines, ...).
Parler de "transition énergétique" en tournant le dos aux sources d'énergie les plus prometteuses, c'est assez fantastique.
A l'inverse, j'entends beaucoup parler de sources d'énergie qui ont un point commun : irrégulières (c'est super l'éolienne, les jours sans vent) et très peu denses (combien de km2 de panneaux solaires pour faire une centrale nucléaire ?), c'est-à-dire exactement les caractéristiques inverses des besoins du monde moderne.
Sommes nous fous ?
Non-cumul : je suis d'accord avec Zemmour
Décidément, c'est le festival Zemmour sur La Lime, ces temps-ci :
Vive le cumul des mandats ! par rtl-fr
J'ai beaucoup varié sur le sujet. Sur ce blog, vous trouverez des avis contradictoires.
Maintenant, je suis favorable au cumul, parce que, comme l'explique Zemmour, le non-cumul est une victoire supplémentaire des bobos parisiens et du politiquement correct sur les bouseux et la vraie vie.
On se plaint, à juste titre, que les politiciens sont détachés du peuple. Le non-cumul aggrave le problème.
En revanche, je suis d'autant plus favorable au renouvellement limité à une fois, qui empêche la constitutions de fiefs et seigneuries.
Quand on nous dit, par la magie des sondages, que les Français sont favorables au non-cumul, je doute qu'on leur ait présenté l'alternative entre non-cumul et non-renouvellement.
Vive le cumul des mandats ! par rtl-fr
J'ai beaucoup varié sur le sujet. Sur ce blog, vous trouverez des avis contradictoires.
Maintenant, je suis favorable au cumul, parce que, comme l'explique Zemmour, le non-cumul est une victoire supplémentaire des bobos parisiens et du politiquement correct sur les bouseux et la vraie vie.
On se plaint, à juste titre, que les politiciens sont détachés du peuple. Le non-cumul aggrave le problème.
En revanche, je suis d'autant plus favorable au renouvellement limité à une fois, qui empêche la constitutions de fiefs et seigneuries.
Quand on nous dit, par la magie des sondages, que les Français sont favorables au non-cumul, je doute qu'on leur ait présenté l'alternative entre non-cumul et non-renouvellement.
jeudi, septembre 19, 2013
Zemmour analyse les rapports hommes-femmes
Je connaissais pas cette video :
Je suis bien entendu d'accord : je pense que la féminisation de notre société (ou sa dévirilisation) et la décadence sont exactement synonymes.
En société, l'homme est ce qui se tient droit (j'assume l'image phallique).
Je suis bien entendu d'accord : je pense que la féminisation de notre société (ou sa dévirilisation) et la décadence sont exactement synonymes.
En société, l'homme est ce qui se tient droit (j'assume l'image phallique).
Un mot sur la «pénibilité»
Les retraites des métiers «pénibles» seront plus avantageuses.
Comment va-t-on décréter qu'un métier est pénible ? Tous les métiers vont vouloir être «pénibles». Les commerçants s'y mettent. Et croyez vous que les électriciens d'EDF et les cheminots ne vont pas se battre pour que leur métier soit «pénible» ? La liste des métiers non-pénibles va être très courte à dresser. C'est de bonne guerre.
Evidemment, tout cela va se décider au rapport de forces, à l'habileté du lobby, à la campagne médiatique bien menée. Comme les métiers réellement pénibles ne bénéficient pas toujours d'une structure et d'un lobby bien introduits dans les allées du pouvoir, on aura une fois de plus généré au nom de la justice encore plus d'injustice.
L'essentiel, c'est que les hommes de l'Etat puissent continuer à mettre leurs gros doigts boudinés dans nos vie.
On voit toute la perversité du système de retraite par répartition, où l'Etat, c'est-à-dire les policticens et leurs clientèles, intervient sans cesse, arbitrairement, au nom de logiques politiciennes et électoralistes.
Cela va encore être, une fois de plus, «grâce» à la «solidarité» étatisée, la guerre de tous contre tous.
La vraie réponse juste à la pénibilité réelle ? Le marché. Dans un pays où le marché du travail fonctionne et où il y a 3 % de chomage, les métiers pénibles sont mieux payés ou on les quitte. Et avec un système de retraite par capitalisation, ça se sent sur la retraite. Malheureusement, dans ce système, les hommes de l'Etat perdent leur rôle te leur pouvoir, une catastrophe.
Bref, on est toujours dans la même saloperie : les hommes de l'Etat, l'étatisme, l'Etat, créent un problème par leurs décisions absurdes et se proposent ensuite de le régler par des décisions encore plus absurdes, et ainsi de suite.
On observe le même phénomène sur le logement, par exemple. Sur l'emploi. Sur l'industrie. Etc.
Jusqu'à la faillite.
Le socialisme, ça ne marche pas. En quelle langue faut-il le dire et l'écrire ?
mercredi, septembre 18, 2013
Justice française : la honte et la peur
Seuls les imbéciles disent «Je fais confiance à la justice de mon pays». Les autres n'ont pas confiance, ils ont honte.
Mais pas seulement : ils ont peur. Ils savent que la justice est compréhensive avec les criminels endurcis et sévères avec les honnêtes gens. Taubiresque avant Taubira.
Comme disait un ancien ministre de la justice : «N'ayez jamais à faire à la justice». Ce n'était pas un avertissement aux criminels mais une recommandation aux honnêtes.
Mais pas seulement : ils ont peur. Ils savent que la justice est compréhensive avec les criminels endurcis et sévères avec les honnêtes gens. Taubiresque avant Taubira.
Comme disait un ancien ministre de la justice : «N'ayez jamais à faire à la justice». Ce n'était pas un avertissement aux criminels mais une recommandation aux honnêtes.
La France de 2050
Ce texte est longuet, le style peu percutant. Mais je suis entièrement d'accord avec le fond du propos :
La France de 2050
La France de 2050
Mosco(u) pris en flagrant délit de mensonge
Tous les ministres sont insupportables, mais chacun à leur façon. Pierre Moscovici fait dans la condescendance, il prend les autres pour des cons (les autres ministres aussi, en fait).
AFP :
«L'endettement va atteindre un maximum et ensuite ça décroîtra», a déclaré sur France 2 le ministre interrogé sur les chiffres du quotidien Le Figaro d'un taux d'endettement de la France grimpant à 95,1% du Produit intÈrieur (PIB) fin 2014, contre 93,4% fin 2013.
Rappelons qu'il n'y a qu'une seule manière de faire baisser l'endettement : avoir un budget en excédent, ce qui, à ma connaissance, n'est pas prévu pour 2014.
L'interprétation tendancieuse du journaliste sur le taux d'entdettement est juste une marque de complaisance. Ce n'est pas ce que le minustre a dit. Ce qu'il a dit est clair et c'est un mensonge.
D'ailleurs, même s'il avait parlé de taux d'endettement, cela aurait encore été un mensonge.
Nous avons un gouvernement de menteurs, à commencer par le président.
Là tout de même, il fait fort. Plus c'est gros ... plus ça ne passe pas : la crédibilité du gouvernement est si basse que la découverte inopinée de gaz de schiste est à craindre.
A propos du bourrage de crâne sur la fraude fiscale
Je tombe encore sur un article à propos de la fraude fiscale, ce coup-ci sur le manque à gagner de la TVA.
Rappelons tout de même que la fraude, en particulier le travail au noir, est la soupape d'un système confiscatoire et ressenti comme tel ; qu'il est illusoire de croire que la chasse à la fraude augmentera les rentrées fiscales. Cela rendra juste le système encore plus rigide et encore plus proche de l'explosion.
Les Serbes vont se faire b..ser
AFP :
L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, qui a accepté de conseiller le gouvernement serbe, a promis mardi de faire de son mieux pour sortir du marasme une économie moribonde mais s'est gardé de prédire un redressement miraculeux.
mardi, septembre 17, 2013
lundi, septembre 16, 2013
Pourquoi je ne crois pas à une remise en cause de l'hégémonie de l'UMPS aux élections municipales
La gauche s'amuse avec son jouet de 40 ans, le FN. On rejoue sans cesse à «Marine, fais moi peur» pour mieux diviser la droite molle et celle-ci court se flanquer la gueule dans le panneau comme Vil Coyote berné par Bip-Bip.
Mais la vérité est qu'il n'y a absolument aucune menace pour l'hégémonie municipale UMPS et, même (c'est mon pronostic), pour l'hégémonie PS (en effet, le clientélisme municipal socialiste est tellement ancré que les clientèles socialistes ont toutes quelque chose à perdre à ne pas voter PS, elle le feront en râlant, mais elle le feront).
Examinons les choses.
Les analystes et les commentateurs sous-estiment l'influence du mode de scrutin sur le résultat.
Je vous rappelle donc le monde scrutin des municipales :
1) l'élection peut se limiter à un seul tour en cas de majorité absolue, ou donner lieu à un second tour, auquel cas :
a) les listes qui ont obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés peuvent s'y maintenir
b) les candidats d'une liste qui a obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés mais moins de 10 %, peuvent figurer sur une autre liste (ralliement au second tour), ce qui peut amener à modifier l'ordre de présentation des candidats.
c) les élections municipales des communes de plus de 1 000 habitants constituent un scrutin majoritaire avec une dose proportionnelle : on attribue d'abord la moitié (arrondie si nécessaire à l'entier supérieur) des sièges à pourvoir à la liste qui a le plus de voix ; les autres sièges sont répartis entre toutes les listes ayant eu plus de 5 % des suffrages exprimés (y compris la liste majoritaire) à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
Il est assez facile de comprendre qu'avec un tel mode scrutin, le FN n'a aucune chance de faire autre chose qu'une vaguelette bleu pâle : remporter une poignée de petites villes, et encore, dans la douleur.
Bien sûr, cela sera décrit dans les medias comme un cataclysme de portée mondiale, mais, quand la poussière journalistique sera retombée, on s'apercevra que la réalité du pouvoir municipal n'échappe absolument pas à l'UMPS, et probablement, même pas au PS.
Or, ces gens-là ne comprennent que le rapport de forces. Si le FN ne gagne que très peu de pouvoir dans les communes, l'oligarchie ne sera pas menacée.
J'espère me tromper.
Ecole : par leur prénom, comme les bébés
De nos jours, à l'école primaire, les instituteurs et les élèves s'adressent les uns aux autres par leur prénom.
Cela montre un irrespect réciproque bien regrettable. Mais pas seulement.
Alors que le but de l'éducation est d'élever (c'est la racine latine), l'école de 2013 infantilise. Pour faire de parfaits petits gibiers de politiquement correct.
Cela montre un irrespect réciproque bien regrettable. Mais pas seulement.
Alors que le but de l'éducation est d'élever (c'est la racine latine), l'école de 2013 infantilise. Pour faire de parfaits petits gibiers de politiquement correct.
dimanche, septembre 15, 2013
L'information en continu ou les aventures de Lippe et Ri
J'apprécie deux miens collègues, baptisons les Lippe et Ri pour conserver leur anonymat. Ils ont les idées saines . Ils ne rechigneraient pas à organiser une compétition sportive pour les jeunes défavorisés des banlieues. La traversée de la Méditerranée à la nage par exemple (dans le sens nord-sud bien évidemment).
Néanmoins, ils sont affectés d'un grave défaut : ils écoutent des radios d'information en continu, style France Bolcho et ils me sortent l'argument stupide pour se justifier : «Oui, mais je filtre».
Ils n'ont pas compris malgré mes explications (je déduis qu'elles sont insuffisantes) que l'idée d'information en continu est nocive en soi, même sur radio Courtoisie. Ils ne comprennent pas qu'il n'y a aucun filtre humain assez puissant pour circonvenir la nocivité fondamentale de l'information en continu, que le seul filtre pertinent, c'est de mettre le bouton sur «arrêt».
Vladimir Volkoff insiste bien sur cette nocivité de l'information en continu et recommande de s'informer de manière espacée, sereine et rigoureuse. Le conseil de Volkoff : lire Minute et L'Huma in extenso tous les jours et seulement cela.
Encore plus intéressant, un homme né au XIXème siècle, mais habitué à analyser et à décider, Charles De Gaulle fait dans les années 60 des remarques judicieuses à Alain Peyrefitte sur la nécessité de ne pas se laisser submerger par le flot de l'actualité.
Or, je trouve dans Antifragile (dont il faudra que je parle plus longuement tant ce livre est passionnant) quelques lignes sur le sujet. NN Taleb fait, en mathématicien, une tentative de chiffrage : la ratio signal/bruit se dégrade à mesure qu'on augmente l'échantillonnage.
Pour lui, dans l'information quotidienne, il y a 95 % de bruit et 5 % de signal. Dans l'information horaire, il y a 99,5 % de bruit. D'où sa conclusion (je cite) : «Celui qui écoute l'information en continu est une étape en-dessous du crétin» (one step below sucker). Il ne parle pas de ceux qui font cette information en continu mais je doute qu'il les aie en grande estime.
Peut-être est-ce que je devrais expliquer à mes collègues qu'ils sont «une étape en-dessous du crétin».
Ce n'est pas anecdotique. Ce point est fondamental et philosophique : voulons nous être la dupe de la société de l'endoctrinement qui vise à «libérer du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola», cette société qui travaille par hystérisation de tout, qui met sur le même plan la guerre en Syrie et Nabillah, cette société qui fait de l'abrutissement son moyen et son but ? Ou voulons nous être des «honnêtes hommes», qui se forgent avec calme et sérénité un avis et qui n'hésitent pas à avouer leur ignorance si besoin ?
Montaigne recevait les nouvelles par courrier à cheval avec plusieurs semaines (mois ?) de retard, croyez vous qu'il comprenait moins bien le monde qui l'entourait que l'auditeur «scotché» à Rance Info ?
Ce n'est pas anecdotique. Ce point est fondamental et philosophique : voulons nous être la dupe de la société de l'endoctrinement qui vise à «libérer du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola», cette société qui travaille par hystérisation de tout, qui met sur le même plan la guerre en Syrie et Nabillah, cette société qui fait de l'abrutissement son moyen et son but ? Ou voulons nous être des «honnêtes hommes», qui se forgent avec calme et sérénité un avis et qui n'hésitent pas à avouer leur ignorance si besoin ?
Montaigne recevait les nouvelles par courrier à cheval avec plusieurs semaines (mois ?) de retard, croyez vous qu'il comprenait moins bien le monde qui l'entourait que l'auditeur «scotché» à Rance Info ?
En tous les cas, je n'écoute aucune information en continu et j'ai tendance à échantillonner quotidiennement, mais en différé. Je me demande même si je ne vais pas arrêter de m'informer et attendre que l'information vienne à moi sous la forme des conversations de bureau ou de rue.
Bref, vous avez bien compris : si vous avez un appareil qui diffuse une information en continu, vous mettez le bouton sur «arrêt», vous foutez un coup de fusil, vous piétinez les débris, vous brulez le tout et vous dispersez les cendres en mer après les avoir fait exorciser par un prêtre. Vous ne pouvez pas vous tromper.
Je comprends les jeunes djihadistes français
Je comprends les jeunes djihadistes français de souche. Je ne les excuse pas.
Dans nos sociétés femelles, les jeunes hommes ont bien du mal à exprimer leur virilité, réprimée de toutes les façons. Les plus ordinaires se livrent à des sports violents, risqués et souvent stupides.
Mais il est des âmes plus élevées qui ont soif de se sacrifier et de s'éprouver au feu de la guerre. L'exutoire naturel pour ses âmes exaltées est l'armée ou la mission religieuse.
Cependant, en France, on cultive un tel ethnomasochisme (lisez l'article hallucinant de Natacha Polony sur ce salopard d'Askolovitch), je comprends que des égarés choisissent l'anti-France, le djihad. Alphonse Boudard raconte qu'il n'a tenu qu'à son antipathie pour le milicien du quartier qu'il fût résistant.
Si je les avais en face de moi, respectueux de leur choix (qui est mauvais), je ne leur chercherais pas d'excuse, je ne les infantiliserais pas. Je leur mettrais une balle dans la tête. Sans mépris et sans haine.
Dans nos sociétés femelles, les jeunes hommes ont bien du mal à exprimer leur virilité, réprimée de toutes les façons. Les plus ordinaires se livrent à des sports violents, risqués et souvent stupides.
Mais il est des âmes plus élevées qui ont soif de se sacrifier et de s'éprouver au feu de la guerre. L'exutoire naturel pour ses âmes exaltées est l'armée ou la mission religieuse.
Cependant, en France, on cultive un tel ethnomasochisme (lisez l'article hallucinant de Natacha Polony sur ce salopard d'Askolovitch), je comprends que des égarés choisissent l'anti-France, le djihad. Alphonse Boudard raconte qu'il n'a tenu qu'à son antipathie pour le milicien du quartier qu'il fût résistant.
Si je les avais en face de moi, respectueux de leur choix (qui est mauvais), je ne leur chercherais pas d'excuse, je ne les infantiliserais pas. Je leur mettrais une balle dans la tête. Sans mépris et sans haine.
vendredi, septembre 13, 2013
Bientôt la gégène et la corvée de bois à Marseille ?
De grandes gueules parlent d'envoyer l'armée rétablir l'ordre à Marseille.
Comme d'habitude, on se radicalise d'autant plus en paroles qu'on est bien décidé à rester passif en actions. Phénomène compensatoire très connu, en particulier chez nos politiciens.
Rappelons qu'il n'y a qu'une manière militaire de rétablir l'ordre. Elle a été expérimentée par les Français en Algérie et par les Américains en Irak. Gégène et corvée de bois.
Les problèmes marseillais ne sont pas différents de ceux de la France entière, juste plus visibles, car Marseille est un laboratoire de la France d'après.
Les solutions n'ont rien d'inédit, elles sont connues de tous et, par là même, puisque tout le monde les connait depuis des années et que personne n'a rien fait, nous savons (de Marseille) qu'il ne sera pas plus fait aujourd'hui. La volonté manquait hier, elle continuera à manquer aujourd'hui et demain.
Du général vers le particulier :
• Mettre fin au Grand Remplacement
• Mettre fin à l'assistanat et au clientélisme. Notamment, cesser d'arroser de subventions les quartiers à problèmes
• Faire des lois simples, sévères, et construire des prisons pour les appliquer, voire rétablir la peine de mort
• Modifier la loi pour faciliter l'autodéfense et la détention d'armes (cela ne concerne que les honnêtes gens. De toute façon, les voyous ne demandent pas de permis). Permettre à la police de tirer la première.
• Chasser la corruption partout, notamment dans la police
• Quadriller les quartiers à problèmes pour priver les criminels de refuges
• Faire en sorte que les indics aient plus peur de la police que des voyous
• Rassurer les populations par une action policière et judiciaire visible, efficace et persévérante. Dit autrement, le caïd du quartier doit disparaître de la circulation pour longtemps
À la lecture de cette liste, vous comprenez pourquoi je disais que les mesures pour rétablir l'ordre à Marseille sont simples, connues de tous, et ne seront pas appliquées.
jeudi, septembre 12, 2013
Le socialisme est irréversible en France ... Jusqu'au naufrage, voire plus loin.
Certains font mine de s'étonner : le nombre de fonctionnaires a encore augmenté en 2013.
C'est tout simplement que le socialisme est irréversible en France, il a atteint un point de non-retour. On ne peut pas ne pas embaucher toujours plus de ponctionnaires. C'est l'effet mécanique du clientélisme : ceux qui vivent de l'Etat, c'est-à-dire de l'argent des autres, sont majoritaires et ils ont intérêt à ce qu'il y ait toujours plus de ponctionnaires. Dans le système absurde "un homme, une voix", le point d'emballement est dépassé, la réaction clientéliste diverge comme une réaction nucléaire. Il n'y a pas plus de freins internes susceptibles de l'arrêter qu'il n'y a eu de freins à la catastrophe de Tchernobyl.
Comme toujours dans les systèmes divergents, on va jusqu'à l'explosion et la réaction s'arrête quand tout l'explosif à été consommé.
En l'occurrence, l'explosif est l'argent des autres dont vit le système. Quand il n'y en aura plus, quand ce sera la banqueroute, la vraie, le système s'arrêtera. Pas avant.
On remarque qu'en Grèce, l'argent des autres n'est toujours pas épuisé grâce à la générosité forcée des Européens et que le clientélisme continue.
J'ajoute que, si la vraie banqueroute oblige à mettre sous l'étouffoir, momentanément, le clientélisme, elle n'oblige en rien à prendre les bonnes décisions. La banqueroute est le symptôme d'une mauvaise gouvernance, d'institutions vérolées, et il n'y a aucune raison que la gouvernance s'améliore après la banqueroute, au contraire. L'Argentine nous le prouve assez.
C'est pourquoi je vois à la France un destin espagnol. D'autant plus que la population de la France ayant été abâtardie par quarante ans de colonisation à rebours et le patriotisme discrédité, il n'y a plus de levier pour un sursaut collectif.
mercredi, septembre 11, 2013
Augusto Pinochet, un bienfaiteur du Chili ?
Le point d'interrogation du titre est inutile, c'est juste pour ménager les susceptibilités.
Colbert, Smith et Hollande
J'aime écouter Alain Madelin, le mardi matin sur BFM. Il a toujours des images simples qui synthétisent à merveille les situations.
Ce matin, il faisait remarquer que la science économique a été inventée il y a trois cents ans pour tenter d'expliquer l'échec du mercantilisme d'Etat de l'époque, le colbertisme (1).
Or, François Hollande, en prétendant aider, orienter, guider, inciter les entreprises, fait du mercantilisme d'Etat. Autrement dit, le hollandisme est une régression intellectuelle de trois cents ans. Bonjour le PS, soi-disant parti des gens intelligents !
La recette de Madelin ? Casser les monopoles, favoriser la concurrence, attirer les talents en baissant les dépenses publiques et les impôts, favoriser les marges, l'investissement et le capital. Il rêve ! Comment on arrose les clientèles, avec son système ?
**********
(1) : hé, oui. Le colbertisme fut un échec. Qu'un comité de gens très importants ait pu prendre le nom de celui que Mme de Sévigné surnommait le Nord en dit long sur l'ignorance crasse des zélites françaises en économie.
C'est comme si un comité d'armateurs français choisissait de se baptiser le Radeau de la Méduse.
mardi, septembre 10, 2013
Peut-on déduire la moralité des ministres du comportement de leurs enfants ?
Après le fils Fabius en délicatesse avec la justice pour escroquerie, le fils Touraine (pas son vrai nom, même pas capables d'assumer leur nom, ces gens) condamné pour avoir attaqué une vieille dame.
Cela nous apprend-il quelque chose sur leurs ministres de parents ? Non. Nous savions déjà que ces personnages peu recommandables n'avaient aucune morale.
Tout juste est-ce une confirmation. Peu utile au demeurant : leur comportement et leurs décisions ne laissent pas de place au doute quant à leur immoralité (des gens qui se font gloire de prendre aux uns pour donner à leurs clientèles tout en prélevant leur dîme au passage ne peuvent être moraux, quels que soient les noms ronflants avec lesquels ils tentent de déguiser leurs vilenies).
lundi, septembre 09, 2013
Le moutontribuable et le cache-col
Alain Madelin fait cette remarque : les 120 milliards d'euros d'aides aux entreprises sont l'équivalent de l'impôt sur le revenu plus l'impôt sur les sociétés plus les cotisations sociales pour la famille. On ferait mieux de supprimer toutes ces aides et tous ces impôts. Mais voilà : des centaines de milliers de postes de ponctionnaires et l'interventionnisme de milliers de politichiens perdraient leur justification.
Quand Ayrault dit : "Entreprises, je vous aime, je vais vous aider.", c'est une catastrophe (c'est la phrase qui terrifiait le plus Ronald Reagan). Cela signifie mercantilisme d'Etat et capitalisme de connivence. On n'est pas loin de la NEP léniniste.
ce qu'on souhaite entendre, c'est "Entreprises, je vous fous la paix." Et on n'est pas près de l'entendre.
Bref, l'Etat tond le moutontribuable, lui donne un tout petit cache-col pour ne pas qu'il ait trop froid et pousse le vice jusqu'à lui demander de dire "merci".
samedi, septembre 07, 2013
Pourquoi les rupins aiment-ils rouler en corbillard ?
La plupart des voitures de luxe sont blanches, grises ou noires, couleurs dont la fadeur élève l'endive au rang de reine de l'exubérance gustative.
J'ai par exemple croisé une Mercedes SLK noire. Le cabriolet est une voiture par essence joyeuse. Mercedes fait un joli rouge, traditionnel pour cette marque, qui sied mille fois mieux à cet engin. J'ai eu envie de descendre insulter le propriétaire de son manque de goût, qu'il ne méritait pas son véhicule.
Et je ne vous parle pas des pelletés de Porsche Cayenne noires.
Le choix limité n'est pas une excuse à ce manque de goût : les constructeurs offrent une large palette de couleurs bourgeoises sans être ni sinistres ni déprimantes. Bleu clair, bleu marine, ocre, rouge, bordeaux, vert clair, vert forêt, etc.
Le mauvais goût des riches est certes un des malheurs de notre époque, mais il devrait y avoir des limites.
Probable victoire de François Hollande aux élections municipales
Le Parti Socialiste va perdre les élections municipales mais François Hollande va les gagner :
• le score socialiste va rabattre le caquet des ténors du PS et des écolos
• la droite va être divisée
• la droite va être mise face à ses responsabilités et face à son vide doctrinal abyssal
• la défaite socialiste sera un excellent prétexte pour dissoudre l'assemblée nationale et pour provoquer une cohabitation, prélude à la réélection de François Hollande en 2017, à l'exemple de François Mitterrand et de Jacques Chirac.
Bien sûr, la France sera la grande perdante, mais, parmi les politocards, qui s'en préoccupe ? Et surtout pas le plus minable d'entre eux : François Hollande.
Que serait une défaite de François Hollande et une victoire de la France ?
Une droite unie, ferme sur sa doctrine anti-socialiste et n'ayant pas peur d'affronter le politiquement correct.
Autant croire au Père Noël.
jeudi, septembre 05, 2013
Les hommes de l'Etat ne combattront jamais l'insécurité publique
Aussi contre-intuitif que cela puisse paraître, les hommes de l'Etat ne combattront jamais l'insécurité publique croissante qui fait le malheur des Français. Il y a à cette attitude, paradoxale au premier abord, des causes solides, à la fois personnelles et générales, matérielles et idéologiques :
1) Les hommes de l'Etat vivent dans un monde à part où tout est calme, luxe et volupté. L'insécurité ne les touche pas (à tel point qu'une sénatrice qui se fait voler son sac à main, ça devient un événement) et atteint des gens qu'ils méprisent de toutes leurs fibres : le peuple.
2) L'insécurité aboutit à une demande encore plus forte d'interventions de l'Etat. Autrement dit, plus l'Etat est inefficace, plus on réclame d'Etat. C'est tout bénéf' pour les hommes de l'Etat. D'autant plus que, si l'Etat gouverne mal, il se défend bien : toutes les alternatives, autodéfense, milices, sont combattues avec une fougue qu'on aimerait voir dans la poursuite du crime.
3) C'est le syndrome du kapo, la théorie du "socialement proche". Les criminels, ces pauvres victimes de la société, sont un moyen de contrôler le peuple des Français qui, si on les laissait tranquilles, auraient l'énergie de se débarrasser de cette aristocratie de droit jacobin que constitue la caste des hommes de l'Etat.
Vous voyez : ce n'est pas demain qu'un politichien lèvera le petit doigt pour combattre vraiment, dans les faits, l'insécurité des Français, qui a tant d'avantages pour lui.
Addendum :
J'ajoute, pour ceux qui croiraient que la mauvaise volonté des hommes de l'Etat à régler le problème de l'insécurité est un fantasme de ma part, que les solutions sont connues ("tolérance zéro", "pas de vitre cassée", sont des expressions qui recouvrent des techniques éprouvées) et tout à fait à la portée de l'Etat français.
Les 30 000 places de prison qui nous ramèneraient dans la bonne moyenne européenne coûtent nettement moins que les 60 000 postes d'enseignants parfaitement inutiles promis par le gouvernement. Sans compter les milliards de la "politique de la ville", en réalité tribut payé à la délinquance immigrée, dont une bonne partie serait économisée.
Quand tout est dit, la lutte contre l'insécurité, c'est-à-dire le maintien de l'ordre, est faite de choses simples : identifier les criminels et les enfermer pour longtemps. Cela ne demande pas un talent fou, juste de la rigueur et de la persévérance.
Donc on sait ce qu'il faut faire et l'on a les moyens de le faire. Il manque juste la volonté, objet de ce billet.
Future loi criminophile Taubira : François Hollande gère la France comme le PS. Les Français méritent-ils mieux ?
François Hollande a donné raison à Christiane Taubira pour donner tort à Manuel Valls, qui prend trop la grosse tête. Et peu lui importent les conséquences catastrophiques de ce choix politichien sur la sécurité des Français.
Bref, François Hollande gère la France comme naguère le PS. Mais peut-on le lui reprocher, sachant que ce goût pour la petitesse, la mesquinerie et les magouilles, et le mensonge, l'a mené là où il est ?
Avant de critiquer, les Français feraient bien de s'interroger sur leur manière de choisir un candidat.
mardi, septembre 03, 2013
S'intéresser aux juifs d'il y a soixante-dix ans, c'est bien. S'intéresser aux chrétiens d'Orient d'aujourd'hui, c'est mieux.
Je remarque que ceux qui crachent sur nos grands-parents pour ne pas avoir tout sacrifié au sauvetage des juifs sont les mêmes qui ne sacrifient absolument rien au sauvetage, sans risque personnel, des chrétiens d'Orient.
Bref, des cons. Ou des salauds. Ou les deux.
Syrie : Hollande fait une démonstration de farce
Soyons honnêtes : la déliquescence des institutions françaises n'a pas commencé avec François Hollande. Il en est le produit plus que la cause, même s'il a joyeusement contribué au naufrage.
Il n'est pas aidé par les nuls du Quai d'Orsay, incapables d'une analyse juste depuis deux ans. Mais ses ministres, sur lesquels il ne peut pas s'appuyer dans l'épreuve, c'est bien lui qui les a choisis.
dimanche, septembre 01, 2013
La gauche et la guerre
La gauche et la guerreExcellent article que j'aurais aimé écrire.
On peut le résumer ainsi : la gauche vivant dans l'idéologie, c'est-à-dire le mépris de la réalité, elle ne peut jamais obtenir sur le plan intérieur des résultats probants. Elle est donc sans cesse obligée de recourir à la guerre extérieure, voire à la guerre civile, pour masquer ou expliquer ses inévitables échecs.