Selon Dominique Venner l'Europe commence il y a 30 000 ans, avec l'apparition des langues indo-européennes.
Les textes fondateurs de l'Europe sont l'Iliade et l'Odyssée.
La culture européenne se caractérise par le tropisme hyperboréen, l'attraction vers le nord.
Résumons :
> la division ternaire : chevalier, prêtre, paysan. Il n'y a pas en Europe de fusion du sacré et du temporel, même si les rois de France s'en sont approchés.
> l'idéal noble, l'histoire faite par des groupes d'hommes libres, des Achéens aux Conquistadores ; des Thermopyles à la Résistance.
> la virtu et la dignitas. L'honneur, au sens européen, qui consiste pour un homme libre à se sacrifier à la Cité, ne se retrouve nulle part ailleurs , sauf peut-être au Japon.
> l'esprit d'aventure et la curiosité, dans la lignée d'Ulysse. Pas plus curieux et aventureux que les Européens, peut-être à cause d'une hantise perpétuelle du déclin et de la décadence.
> les religions d'origine européenne, faites pour une nature riche, s'opposent aux arides religions du désert. Le christianisme a tiré sa puissance de savoir se concilier les anciens paganismes. Quand il a coupé cette liaison à partir du XVIIIè siècle, il a perdu sa puissance.
> une conception originale des rapport hommes - femmes (qui ne consiste pas, comme le voudraient les féministes, à transformer les femmes en hommes). L'homme, une fois qu'il a prouvé sa force et sa vaillance, peut se dévouer au service de sa dame.
D. Venner conclut par l'histoire de Miracea Eliade, qui s'est voulu indien parmi les Indiens jusqu'au jour où il a tenté d'épouser le fille de la maison et s'est fait jeté dehors.
Même quand on le veut (et Dieu sait que beaucoup d'Européens le veulent plus que tout au monde en ce moment), on ne peut être autre chose que ce qu'on est.
Europeens, nous sommes de race blanche, fortement imprégnés de christianisme, de culture grecque et latine. Se mentir, prétendre autre chose, nier ce qu'on est et ce que les autres sont (des étrangers), c'est tenter la colère des dieux.
Le nihilisme consiste à se prétendre sans racines, alors, effectivement, on ne doit plus rien à rien ni à personne et plus rien ne vaut. C'est le discours «je suis français par hasard donc je ne dois à rien à la France». Discours ridicule à force de vanité. Les gens qui le tiennent se sentent supérieurs au point de prétendre pouvoir se détacher de ce qui les a faits (culture, patrie, histoire, famille, éducation, parents, enfance) et de n'accepter d'être soumis qu'à leur volonté propre. Vanité ? Ou bêtise ?
D. Venner est assez optimiste. L'histoire en Europe a toujours été faite par une poignée d'hommes nobles. Certes, la démographie compte, mais moins que l'esprit. Il encourage les Européens à retrouver leurs racines, dans Homère, dans Sénèque ...
On connaît l'histoire de la Reconquista : les musulmans qui montent vers le nord, les potentats locaux qui font des alliances à courte vue avec l'envahisseur, puis quelques hommes qui préfèrent la lutte, avec les souffrances qu'elles impliquent et qui retournent la situation.
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J'aime bien ...
RépondreSupprimerD' ailleurs , rien de mieux que de vivre dans le sud de l' Italie , la Magna Graecia , pour savourer l'essence meme de l' européanité ...l' histoire et l'art ...et, meme les vieilles traditions paiennes ...plus qu'en France ...
je viens de découvrir avec interet votre blog en vous lisant sur celui de natacha Polony.
RépondreSupprimerje le le .mets dans mes favoris
Déjà avec les 30000 ans ça démarre mal. Et le christianisme religion du désert...
RépondreSupprimerJ'ai pris les 30 000 ans dans un sens publicitaire, faire un peu de tapage.
RépondreSupprimerEn revanche, le christianisme religion du désert, je ne vois pas en quoi ça vous dérange.
Le christianisme est bien un de ses monothéismes exaltés qui naissent dans le désert (cf le début des Sept piliers de la sagesse).
Qu'il se soit ensuite tempéré au contact du paganisme européen, c'est une autre histoire.
Après qq recherches, Venner, je vois : Nouvelle Droite, GRECE, indo-européaneries, "Boréens". Je connais. C'est problement un zozo.
RépondreSupprimerChristianisme et désert : les textes du Niuveau Testament ne font pas très bédouin.
Je suis surpris par tant de désinvolture, vous nous avez habitués à mieux.
RépondreSupprimerJe connais suffisamment la littérature arthurienne (étudiée en seconde dans un petit lycée de province, en partie dans le texte. Inimaginable de nos jours, cela serait considéré comme de la maltraitance !) pour juger que ce que raconte Venner sur le sujet n'est pas totalement idiot.
Pour certains sujets que je connais moins, je suis obligé de lui faire confiance, mais l'ensemble se tient.
Déjà ma vision de la culture européenne diffère : voir mon commentaire numéro 6 à Yves Egal, Débat: réponse aux immigrationnistes, sur le blog Turgot.
RépondreSupprimerLa Grèce de Venner est celle d'Homère. Ce n'est pas faux pour les Grecs eux-mêmes, mais pour nous c'est aussi les Tragiques, Platon, Aristote, les Stoïciens, Archimède et Euclide, donc c'est bien plus riche, et moins macho.
RépondreSupprimerPour prolonger dans le passé ce que j'ai dit sur l'Institut Turgot, ne pas oublier que la néolithisation de l'Europe à partir de -7000 vient du Proche Orient, et, semblerait-il, pas uniquement par diffusion, mais par migration de population.
RépondreSupprimerEst-on certain que le néolithique vient de l'orient ? J'ai un doute sur la question, il me semble avoir lu autre chose mais je ne me souviens plus où.
RépondreSupprimerComme je n'ai pas lu le livre de Dominique Venner et que j'ai expédié assez vite son auteur, Franck Boizard m'a trouvé un peu désinvolte, ce qui se comprend. Mais en regardant un peu plus, notamment sur le site de DV, qui comprend différents textes, j'ai la pleine confirmation de mon impression à la suite de la présentation du livre de DV par FB. DV appartient à un courant de pensée que je connais bien. Une de ses passions principales est le rejet du judaïsme et du christianisme, passion qui m'est étrangère, et que je juge dangereuse et suicidaire. Dans les textes publics, elle s'exprime avec précaution, dans le privé, elle se manifeste sans ménagement. Plus généralement, pour DV et ceux qui pensent comme lui, il y a les Européens zélateurs de la "Force", opposés aux "Orientaux", qui sont "fatalistes" et taraudés par le sens du péché (mais bizarrement DV s'exalte à l'évocation du "Destin qui commande aux dieux et aux hommes"). S'y ajoutent une idéalisation de la Grèce (l'Iliade et l'Odyssée, c'est la "Bible des Européens"), des fameux "Boréens", d'Ernst Jünger, une nostalgie pour le Maréchal Pétain. Puis l'exécration du commerce, du "capitalisme", des Américains.
RépondreSupprimerC'est donc bien ce que j'entrevoyais immédiatement, c'est le vieux courant de pensée de la Nouvelle Droite, autrefois diffusé pendant une certaine période par le supplément du samedi du Figaro à l'époque où Louis Pauwels s'était entiché de ces idées. C'est le courant du GRECE, et de ce que j'ai appelé sans aménité particulière les indo-européaneries, pour avoir connu ça d'un petit peu près. Il y a et il y a eu dans ce courant des gens qui, par ailleurs, sont des érudits respectables tant qu'ils travaillent dans leur spécialité sans y mêler des éléments idéologiques. Ce fut le cas de Jean Varenne, sanskritiste et spécialiste des Védas, et aussi pilier du GRECE par ailleurs. Mais dès que leur passion les saisit, ils se mettent à rêvasser. J'ai lu jadis dans une revue savante un article où l'auteur s'échinait à démontrer (en fait à affirmer), comme DV, que tout ce qu'il y a de bon dans la culture européenne était endogène, et opposé à l'"Orient", bâtissant tout son texte sur une opposition métaphorique entre la Lumière et les Ténèbres. J'ai illico demandé à l'auteur s'il était conscient du fait que, pour écrire son texte, il fallait bien qu'on lui ait transmis une écriture alphabétique. Une écriture mise au point dans ce fameux Orient uniformément enténébré. Pas de réponse, bien sûr. C'est, dans un style différent, un recyclage de vieilles idées du XIXe siècle, par exemple chez Renan, avec ses élucubrations sur l'"esprit sémite", qui, Collège de France ou pas, ne volaient pas bien haut.
Oui, je crois que c'est certain que la néolithisation de l'Europe est exogène. Voir l'article de Wikipedia "Neolithic Europe" (l'équivalent français est moins développé). Sur "Neolithic Revolution", il y a une carte montrant la demi-douzaine de foyers indépendants de découverte de l'agriculture.
RépondreSupprimerCe qui a fait l'objet de discussion, ce n'est pas le fait que le foyer innovant était hors d'Europe, c'est le mode de propagation. La question est abordée dans "Neolithic Europe", sous "Genetics of the Neolithic". Aux dernières nouvelles, il y aurait bien eu, pour une part, propagation par migration, et non pas seulement par diffusion de l'innovation par imitation des idées. Voir par exemple, "Notre ancêtre, cet agriculture venu de l'est", le Temps, 20janvier 2010.
C'est à cela que je faisais allusion en passant dans mon commentaire sur l'Europe sur le site de l'Institut Turgot.
Pendant que j'y suis, sur l'Europe, j'ai trouvé très suggestif le livre de Rémy Brague, "Europe, la voie romaine", 2008.
Quand un tas de salauds essaie de nous convaincre que toute science et toute intelligence nous vient de l'orient et plus particulièrement des musulmans, il est naturel qu'une réaction en sens inverse se produise.
RépondreSupprimerDV exagère, mais il raconte quand même des choses intéressantes.
Sur le christianisme, je suis d'accord avec lui : ce qui a fait la richesse du christianisme en Europe, c'est l'absorption du paganisme. A partir du moment où le christianisme intellectuel s'est coupé du christianisme populaire, où les relents de paganisme avaient une part, il a dépéri.
"l'Europe commence il y a 30 000 ans, avec l'apparition des langues indo-européennes."
RépondreSupprimerÇa m'étonnerait beaucoup que le langue proto-indo-européenne apparaisse il y a 30000 ans.
Déjà, il n'y a pas de linguistes sérieux pour penser cela (30000 ans ?!...), et on voit mal comment on pourrait trouver de l'Inde à l'Europe des langues Indo-européennes avec des termes en commun pour des choses aussi "récentes" que le métal, la roue ou la bride (attelage; savez vous que "yoga" a le même ancêtre que le mot "joug" ?), par exemple.
Franck Boizard a une théorie sur le christianisme, dont la richesse dépendrait de l'absorption du paganisme, surtout avec l'opposition christianisme intellectuel / populaire.
RépondreSupprimerMais pour y voir plus clair, il faudrait savoir ce qu'il a à l'esprit quand il évoque le paganisme, et le christianisme intellectuel. Où placer Platon, Plotin et le néo-platonisme, Aristote, les Stoïciens, la logique grecque ? Qu'est-ce que le christianisme populaire ? La christianisation en saints des déités locales ?
Atahaualpa : J'ai réagi immédiatement comme vous à propos des 30000 ans. L'unité de compte dans les études indo-européennes est le millénaire, pas la dizaine de millénaire.
RépondreSupprimerJe reviens sur le christianisme comme "un de ces monothéismes exaltés qui naissent dans le désert". De l'exaltation, on en trouve facilement partout, par exemple il y en a plein le monde indo-européen d'Europe. Pythie de Delphes, Sybille de Cumes, cultes à mystère type orphisme, guerriers berserks germaniques. Je me méfie des stéréotypes de psychologie des peuples et autres spéculations similaires, lorsque ça ne repose pas sur du solide. On peut probablement dégager des traits psychologiques favorisés dans tel groupe humain, mais pas en affirmant des choses n'importe comment.
RépondreSupprimerQuant à l'influence déterministe du milieu, dans le style de Montesquieu, on pourra être sceptique. Les religions polythéistes des Sumériens et des Assyro-Babyloniens, des Cananéens, des Edomites, des Eblaïtes, des Phéniciens, sont-elles ou non des religions (exaltées ou pas ?) du désert ? Existe-t-il des études sérieuses, établissant des corrélations entre tels et tels traits des religions et tels ou tels traits des environnements ? J'ai peur qu'on retombe sur ces témoignages "spirituels" fumeux où un client de tour operator vous révèle d'un ton pénétré que "dans le désert on sent la présence de Dieu" (mais dans le métro de Buxelles, non ?).
Renan, avec son "Le désert est monothéiste" des Etudes d'histoire religieuse, ne vole pas plus haut, le malheureux (Renan avait des tas d'idées à la noix, par exemple à propos du déchiffrement du cunéiforme, où il s'est fait ridiculiser pour ses prétendues intuitions linguistiques). Continuons avec notre ami Ernest : "Sublime dans son immense uniformité, il [le désert] révéla dès le premier jour l'idée de l'infini, mais non ce sentiment d'activité féconde qu'une nature incessamment créatrice a inspiré à la race indo-européenne. Voilà pourquoi l'Arabie a toujours été le boulevard du monothéisme. La nature ne joue aucun rôle dans les religions sémitiques : elles sont toutes de la tête, toutes métaphysiques et psychologiques. l'extrême simplicité de l'esprit sémitique, sans étendue, sans diversité [...]". J'arrête, c'est trop nigaud. Voilà un monsieur qui est payé pour savoir que "sémitique" désigne une famille de langues, que "indo-européen" désigne une famille de langues, un monsieur qui sait que les fameuses "religions sémitiques" sont toutes polythéistes, sauf la religion d'Aton et le monothéisme hébreu (en stade ultime). Et Renan nous pond ce morceau d'anthologie d'où dérivent mille resucées toutes aussi approximatives.