Je suis jaloux. J'aurais aimé écrire cette scène piquée sur un blog.
La scène se passe dans un palais présidentiel avant le lever du jour.
Première concubine :
- Allons, debout, les tambours sont déjà là pour couvrir l'événement !
Moiprésidentje :
- Eh bien ... qu'ils attendent ... je ne suis pas à leur service ... tout de même.
Première concubine (un peu agacée, la patience n'est pas son fort) :
- Dépêche toi quand même, il ne reste que vingt minutes.
La scène se transforme en salle de réception, où se pressent les tambours de résonance.
Premier tambour de résonance :
- Merci M. le président de nous faire assister en direct à ce grand moment.
Moiprésidentje :
- Je vous en prie … c'est tout naturel … je ne suis qu'un homme normal, vous savez.
Second tambour de résonance :
- Nous avons hâte de faire partager cette expérience avec le public !
Troisième tambour de résonance :
- M. le président, ne pensez-vous pas que nous donnons une dimension exagérée à quelque chose de banal ?
Moiprésidentje encore tout sourire, fait semblant de ne pas le voir. Le regard perçant de la première concubine se vrille sur lui.
Première concubine (en aparté, un sourire glacial sur les lèvres) :
- Virez moi cet énergumène, il va tout gâcher !
Garde du corps :
- Tout de suite, madame.
Le rideau s'ouvre, Moi présidentje ouvre largement les bras et le soleil darde ses premiers rayons dans la grande salle.
Tambours de résonance en même temps :
- … Nous voyons le président faire se lever le soleil en direct, il l'a plié à sa volonté, c'est un moment inoubliable ...
**********
Nota : le titre m'est venu en pensant à La fausse suivante, dont le titre complet est La fausse suivante ou le fourbe puni. Mais, bien entendu, n'y voyez aucune prédiction pour l'avenir ni aucun jugement sur notre vénéré «président de tous les Français».
jeudi, mai 31, 2012
Déjà, la nostalgie
Je trouve excellente cette chronique de Stéphane Denis dans Valeurs Actuelles. Elle traduit exactement mon sentiment.
L'allusion à l'invasion de la Pologne est une reprise de Woody Allen : «Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne.»
*****************
Déjà, la nostalgie
Stéphane Denis
le jeudi, 31/05/2012
– Comment trouvez-vous le nouveau gouvernement ?
– Un peu cheap.
– Ce n’est pas une raison pour parler anglais.
– Pardonnez-moi, je ne trouve pas l’équivalent en français. Petit bras, peut-être.
– Vous voulez parler du style ? De François Hollande dans sa Citroën hybride ou de Duflot en jean ?
– Pas vraiment. Duflot a eu raison de mettre un jean, pour une fois il était propre et il lui va bien. Si ça plaît au président de se ridiculiser dans une voiture trop petite pour remonter les Champs-Élysées déserts, on aurait dit les Bidochon sur la route des vacances, c’est son affaire. Non, c’est autre chose. Un mélange d’amateurisme et d’entre-soi.
– C’est vrai, on a l’impression qu’ils n’ont jamais rien vu.
– Mais ils n’ont jamais rien vu. Ce sont des socialistes : ils vivent entre eux, avec des problèmes de socialistes, dans des réunions de socialistes, en parlant le socialiste.
– J’ai compris. Vous êtes comme les journaux qui les soutiennent, comme Laurent Joffrin qui les met en garde dans le Nouvel Observateur, vous les trouvez trop gentils.
– Mais ils ne sont pas trop gentils. Ils ne sont pas gentils du tout. Ils sont extrêmement sectaires, pour commencer. Prenez M. Musca, secrétaire général de l’Élysée du président Sarkozy. Il aurait dû être nommé à la direction de la Caisse des dépôts et consignations. Pour un secrétaire général battu, il y avait là quelque chose de naturel, qui tient à parts égales du dépôt et de la consignation : M. Musca était confié à l’État qu’il avait servi en attendant que la chance lui sourie à nouveau. Le président Sarkozy n’a pas voulu le faire avant le résultat de l’élection, alors qu’il le pouvait, c’était l’usage. Cette délicatesse charmante vient de recevoir sa récompense : le président Hollande va en nommer un autre. Un à lui. Vous verrez que ce sera tout le temps comme cela. Entre socialistes, vous dis-je.
– Qu’est-ce que parler le socialiste ?
– Des mots comme “république” ou “responsabilité” prononcés sur un ton définitif, plus personne dès qu’il faut prendre une décision, une grande détermination sur les principes et une grande souplesse dans leur application. On baigne là-dedans depuis trois semaines.
– C’est tout ?
– Non, il y a aussi le recours universel à l’argent des autres, mais nous en avons déjà parlé.
– Pourtant, qu’il s’agisse de Bruxelles, de Chicago, de Berlin, le président Hollande se montre partout très ferme.
– Oui, il a pris 10 kilos.
– Je croyais que vous l’aimiez bien.
– Je l’aime beaucoup. Je crois simplement qu’il a une haute idée de lui-même depuis qu’il a été élu et que cela suffit à son horizon.
– Allons donc, il sait se montrer impitoyable. Tenez, il a fait signer par les ministres une charte de déontologie.
– Et dans le quart d’heure trois d’entre eux se sont fait pincer, mais c’est le problème des chartes de déontologie : la charte c’est pour le public, la déontologie, c’est pour les autres. En maintenant si jovialement Ayrault, Montebourg et Taubira en place, François Hollande a fait preuve d’un cynisme dont j’avais oublié qu’il fût capable.
– Cependant les médias saluent le retentissement mondial de son élection, les perspectives qu’il a ouvertes en Europe, l’enthousiasme du pays rassemblé.
– Vous voulez parler des médias français. Il faut les comprendre : les uns se sont retournés, les autres ont fait campagne contre le président Sarkozy ; il faut bien qu’ils trouvent aujourd’hui son successeur remarquable, que dis-je, surhumain ! Mais cela dit, je me demande…
– Oui ?
– Je ne sens pas beaucoup de conviction dans ces articles. On dirait que leurs auteurs cherchent à se persuader. Je flaire même un léger doute.
– Allons donc ! Vous n’allez pas regretter l’ancien régime ?
– Mais si ! La fausse modestie du nouveau m’horripile, sa vertu m’exaspère et son perpétuel “Nous verrons après une vaste concertation” me donne envie d’envahir la Pologne. Quand je pense aux foucades du président Sarkozy, son style épouvantable, son entregent international… Nous ne connaissions pas notre bonheur !
Stéphane Denis
L'allusion à l'invasion de la Pologne est une reprise de Woody Allen : «Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne.»
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Déjà, la nostalgie
Stéphane Denis
le jeudi, 31/05/2012
– Comment trouvez-vous le nouveau gouvernement ?
– Un peu cheap.
– Ce n’est pas une raison pour parler anglais.
– Pardonnez-moi, je ne trouve pas l’équivalent en français. Petit bras, peut-être.
– Vous voulez parler du style ? De François Hollande dans sa Citroën hybride ou de Duflot en jean ?
– Pas vraiment. Duflot a eu raison de mettre un jean, pour une fois il était propre et il lui va bien. Si ça plaît au président de se ridiculiser dans une voiture trop petite pour remonter les Champs-Élysées déserts, on aurait dit les Bidochon sur la route des vacances, c’est son affaire. Non, c’est autre chose. Un mélange d’amateurisme et d’entre-soi.
– C’est vrai, on a l’impression qu’ils n’ont jamais rien vu.
– Mais ils n’ont jamais rien vu. Ce sont des socialistes : ils vivent entre eux, avec des problèmes de socialistes, dans des réunions de socialistes, en parlant le socialiste.
– J’ai compris. Vous êtes comme les journaux qui les soutiennent, comme Laurent Joffrin qui les met en garde dans le Nouvel Observateur, vous les trouvez trop gentils.
– Mais ils ne sont pas trop gentils. Ils ne sont pas gentils du tout. Ils sont extrêmement sectaires, pour commencer. Prenez M. Musca, secrétaire général de l’Élysée du président Sarkozy. Il aurait dû être nommé à la direction de la Caisse des dépôts et consignations. Pour un secrétaire général battu, il y avait là quelque chose de naturel, qui tient à parts égales du dépôt et de la consignation : M. Musca était confié à l’État qu’il avait servi en attendant que la chance lui sourie à nouveau. Le président Sarkozy n’a pas voulu le faire avant le résultat de l’élection, alors qu’il le pouvait, c’était l’usage. Cette délicatesse charmante vient de recevoir sa récompense : le président Hollande va en nommer un autre. Un à lui. Vous verrez que ce sera tout le temps comme cela. Entre socialistes, vous dis-je.
– Qu’est-ce que parler le socialiste ?
– Des mots comme “république” ou “responsabilité” prononcés sur un ton définitif, plus personne dès qu’il faut prendre une décision, une grande détermination sur les principes et une grande souplesse dans leur application. On baigne là-dedans depuis trois semaines.
– C’est tout ?
– Non, il y a aussi le recours universel à l’argent des autres, mais nous en avons déjà parlé.
– Pourtant, qu’il s’agisse de Bruxelles, de Chicago, de Berlin, le président Hollande se montre partout très ferme.
– Oui, il a pris 10 kilos.
– Je croyais que vous l’aimiez bien.
– Je l’aime beaucoup. Je crois simplement qu’il a une haute idée de lui-même depuis qu’il a été élu et que cela suffit à son horizon.
– Allons donc, il sait se montrer impitoyable. Tenez, il a fait signer par les ministres une charte de déontologie.
– Et dans le quart d’heure trois d’entre eux se sont fait pincer, mais c’est le problème des chartes de déontologie : la charte c’est pour le public, la déontologie, c’est pour les autres. En maintenant si jovialement Ayrault, Montebourg et Taubira en place, François Hollande a fait preuve d’un cynisme dont j’avais oublié qu’il fût capable.
– Cependant les médias saluent le retentissement mondial de son élection, les perspectives qu’il a ouvertes en Europe, l’enthousiasme du pays rassemblé.
– Vous voulez parler des médias français. Il faut les comprendre : les uns se sont retournés, les autres ont fait campagne contre le président Sarkozy ; il faut bien qu’ils trouvent aujourd’hui son successeur remarquable, que dis-je, surhumain ! Mais cela dit, je me demande…
– Oui ?
– Je ne sens pas beaucoup de conviction dans ces articles. On dirait que leurs auteurs cherchent à se persuader. Je flaire même un léger doute.
– Allons donc ! Vous n’allez pas regretter l’ancien régime ?
– Mais si ! La fausse modestie du nouveau m’horripile, sa vertu m’exaspère et son perpétuel “Nous verrons après une vaste concertation” me donne envie d’envahir la Pologne. Quand je pense aux foucades du président Sarkozy, son style épouvantable, son entregent international… Nous ne connaissions pas notre bonheur !
Stéphane Denis
L'insupportable Valérie T. nous fait déjà regretter Carla
L'insupportable Valérie T. nous fait déjà regretter Carla
Ce qu'il y a de bien avec l'élection présidentielle qui vient de se dérouler, c'est que les gagnants sont conformes à ce que j'en attendais. Pas de surprise.
François Hollande est mou, fuyant et escouillé, mais sectaire. Valérie Trierweiller est insupportablement arrogante. Elle se mêle de tout et intervient sans aucune légitimité ni retenue. Une sorte d'Hélène de Portes.
Et la presse (que je classe parmi les gagnants) est soumise et couve son maitre de regards langoureux.
Judiciarisation de la guerre : une preuve de plus que nous sommes devenus cons
Le Drian est "très préoccupé" par la judiciarisation des opérations militaires
La spécificité du métier de soldat, c'est le droit de tuer et l'engagement à se faire tuer si nécessaire. Quand un soldat meurt en opérations, c'est que quelque chose a merdé, sinon, c'est le salopard d'en face qui meurt. Comme disait Henri IV, à la guerre, il faut laisser beaucoup de choses au hasard.
Je trouve très choquant les parents de soldats tués au combat qui font un procès civil : c'est la négation totale de l'engagement de celui qui est mort. La mort pour un soldat n'est pas un accident du travail comme pour le type de la DDE qui, pressé d'aller au boulot (c'est juste pour illustrer, ça n'a aucun rapport avec la réalité), a un accident de la route.
Juger selon les critères civils, c'est une dégueulasserie en même temps qu'une idiotie.
Les soldats meurent et, à l'origine de leur mort, il y a toujours des erreurs et même des fautes, car rien n'est jamais parfait, les moyens sont toujours limités, l'ennemi attaque les points faibles et les généraux sont humains. Laissons les militaires régler leurs problèmes entre eux, dans leur cadre très spécifique.
La guerre, c'est un autre monde que celui des civils. D'ailleurs, l'armée américaine a découvert que c'était très mauvais pour le moral des soldats de ne pas séparer ces deux mondes. C'est pourquoi, malgré les moyens modernes, elle limite les communications avec les familles.
Soyons logiques : tant qu'à nier la spécificité de l'engagement des soldats et les particularités de la guerre, poussons l'idiotie jusqu'au bout, pourquoi les familles ne font-elles pas un procès aux talibans ?
Mais les cons, ça ose tout ...
La spécificité du métier de soldat, c'est le droit de tuer et l'engagement à se faire tuer si nécessaire. Quand un soldat meurt en opérations, c'est que quelque chose a merdé, sinon, c'est le salopard d'en face qui meurt. Comme disait Henri IV, à la guerre, il faut laisser beaucoup de choses au hasard.
Je trouve très choquant les parents de soldats tués au combat qui font un procès civil : c'est la négation totale de l'engagement de celui qui est mort. La mort pour un soldat n'est pas un accident du travail comme pour le type de la DDE qui, pressé d'aller au boulot (c'est juste pour illustrer, ça n'a aucun rapport avec la réalité), a un accident de la route.
Juger selon les critères civils, c'est une dégueulasserie en même temps qu'une idiotie.
Les soldats meurent et, à l'origine de leur mort, il y a toujours des erreurs et même des fautes, car rien n'est jamais parfait, les moyens sont toujours limités, l'ennemi attaque les points faibles et les généraux sont humains. Laissons les militaires régler leurs problèmes entre eux, dans leur cadre très spécifique.
La guerre, c'est un autre monde que celui des civils. D'ailleurs, l'armée américaine a découvert que c'était très mauvais pour le moral des soldats de ne pas séparer ces deux mondes. C'est pourquoi, malgré les moyens modernes, elle limite les communications avec les familles.
Soyons logiques : tant qu'à nier la spécificité de l'engagement des soldats et les particularités de la guerre, poussons l'idiotie jusqu'au bout, pourquoi les familles ne font-elles pas un procès aux talibans ?
Mais les cons, ça ose tout ...
mercredi, mai 30, 2012
Why defeat an evil empire – and then embrace a stupid one ?
Peter Hitchens
The European Union is like a hospital where all the doctors are mad. It doesn’t matter what is wrong, the treatment is always the same – more integration – and it is always wrong. The best thing to do is never to enter it.
Once you are in, the best thing to do is to leave. If you can’t get out, you will probably die.
Those of us who pay attention to history, politics and truth have known this for many years.
But as the EU’s ‘experts’ and ‘technocrats’ insanely destroy the economies of Greece, Spain and Italy, it must now surely be obvious to everyone.
The EU, far from being a bright future, offers nothing but bankruptcy and decline.
If the old USSR was an Evil Empire – and it was – the EU is the Stupid Empire.
Obsessed with the idea that the nation state is obsolete, the EU has sought to bind its colonies tightly, while pretending they are still independent.
This is why what is essentially a modern German empire is not held together by armies, but by a sticky web of regulations and a currency that destroys prosperity wherever it is introduced (with one important exception, Germany itself, for whom the euro means cheap exports to Asia).
It is also why it has been built backwards, starting with the roof and ending with the foundations. Old-fashioned empires were at least honest.
They marched in, plundered everything they could cart away, killed or imprisoned resisters, suborned collaborators, and imposed their language on the conquered.
Other humiliating measures followed – forcing the newly-subject people to live according to the invader’s time, to pay special taxes to their new masters, to surrender control of their borders, to use the invader’s weights and measures, salute the invader’s flag and obey the invader’s laws.
Eventually, after a few years of imposed occupation money, set at a viciously rigged exchange rate, the subjugated nation’s economy would have been reduced to such a devastated and dependent state that it could be forced to accept the imperial currency.
The EU, which cannot admit to being what it really is, has to achieve the same means sideways or backwards. The colonial laws are disguised as local Acts of Parliament. The flag is slowly introduced, the borders stealthily erased, the weights and measures and the clocks gradually brought into conformity.
Resources (such as Britain’s fisheries) are bureaucratically plundered, giant taxes are quietly levied, but collected by our own Revenue & Customs as our ‘contribution’, our banking industry is menaced.
Opponents are politically marginalised, collaborators discreetly rewarded, armed forces quietly dismantled or placed under supranational command. It is happening before our eyes and yet, while the exit is still just open, we make no move to depart.
Our grandchildren will wonder, bitterly, why we were so feeble.
mardi, mai 29, 2012
Appel au peuple : Zemmour, les femmes, la politque
Eric Zemmour a souvent soutenu la thèse suivante : les femmes sont politiquement conservatrices. Quand la droite était conservatrice, elles votaient à droite.
Maintenant que c'est la gauche qui est conservatrice, elles votent à gauche.
Comme je n'ai pas envie de creuser la question, je laisse mes lecteurs en débattre.
Maintenant que c'est la gauche qui est conservatrice, elles votent à gauche.
Comme je n'ai pas envie de creuser la question, je laisse mes lecteurs en débattre.
La censure est indispensable au gouvernement Hollande
Eric Zemmour va peut-être échapper à la privation d'antenne de RTL, mais il est sous surveillance.
La censure est indispensable à la gauche. En effet, elle n'a accédé au gouvernement et ne peut s'y maintenir qu'en ignorant les réalités. Il est donc de toute première importance que les Français les ignorent aussi. Bien sûr, ils les soupçonnent, ces vérités, ils les sentent, on ne peut tout de même pas les empêcher d'être humains. Mais le point clé est que cela reste des sentiments diffus (les fameux sentiment d'exclusion, sentiment xénophobe, sentiment d'insécurité, vote protestataire) qui ne trouvent aucune expression doctrinale articulée, portée sur la place publique de manière cohérente.
Le sujet de l'immigration est emblématique : quand Zemmour a dit que la plupart des trafiquants étaient noirs ou arabes (ce qui est une vérité factuelle), on n'a pas discuté des causes et des conséquences, on a porté plainte.
Il en est de même sur tous les sujets. Par exemple, l'économie. Le premier ministre néo-zélandais (un ancien banquier, abomination de la désolation) est très populaire : il a baissé les déficits, la croissance repart. Qui en parle en France ? Personne, alors qu'on a imposé le faux débat austérité contre croissance. Le vrai débat est : comment faire de la croissance ?
La Nouvelle-Zélande, c'est loin ? On pourrait parler de la Suisse, du Danemark, de la Pologne. Rien.
Le coup de génie des socialistes de 2012 est d'entourer leur répression de mollesse. Il n'y a plus de goulag, d'assignation à résidence et autres joyeusetés. Il y a juste un doux étouffement, éventuellement quelques amendes. Deux poids deux mesures systématique. Une incitation permanente à l'autocensure, fort bien intériorisée par tout ce petit monde.
Tout cela n'est possible qu'avec le concours actif des journaleux et des maitres en moraline.
Le pire, c'est que cela fonctionne formidablement bien : François Hollande est au pouvoir sans aucune opposition, puisque la prétendue opposition n'a aucune doctrine, aucune politique alternative, à lui opposer.
La censure est indispensable à la gauche. En effet, elle n'a accédé au gouvernement et ne peut s'y maintenir qu'en ignorant les réalités. Il est donc de toute première importance que les Français les ignorent aussi. Bien sûr, ils les soupçonnent, ces vérités, ils les sentent, on ne peut tout de même pas les empêcher d'être humains. Mais le point clé est que cela reste des sentiments diffus (les fameux sentiment d'exclusion, sentiment xénophobe, sentiment d'insécurité, vote protestataire) qui ne trouvent aucune expression doctrinale articulée, portée sur la place publique de manière cohérente.
Le sujet de l'immigration est emblématique : quand Zemmour a dit que la plupart des trafiquants étaient noirs ou arabes (ce qui est une vérité factuelle), on n'a pas discuté des causes et des conséquences, on a porté plainte.
Il en est de même sur tous les sujets. Par exemple, l'économie. Le premier ministre néo-zélandais (un ancien banquier, abomination de la désolation) est très populaire : il a baissé les déficits, la croissance repart. Qui en parle en France ? Personne, alors qu'on a imposé le faux débat austérité contre croissance. Le vrai débat est : comment faire de la croissance ?
La Nouvelle-Zélande, c'est loin ? On pourrait parler de la Suisse, du Danemark, de la Pologne. Rien.
Le coup de génie des socialistes de 2012 est d'entourer leur répression de mollesse. Il n'y a plus de goulag, d'assignation à résidence et autres joyeusetés. Il y a juste un doux étouffement, éventuellement quelques amendes. Deux poids deux mesures systématique. Une incitation permanente à l'autocensure, fort bien intériorisée par tout ce petit monde.
Tout cela n'est possible qu'avec le concours actif des journaleux et des maitres en moraline.
Le pire, c'est que cela fonctionne formidablement bien : François Hollande est au pouvoir sans aucune opposition, puisque la prétendue opposition n'a aucune doctrine, aucune politique alternative, à lui opposer.
lundi, mai 28, 2012
Le génie de Napoléon et les tabous de l'époque
J'ai entendu en passant sur une radio dont j'ignore le nom un rigolo expliquer doctement que le génie de Napoléon était surtout dans sa réforme du code civil et de l'administration.
Cette réflexion en dit plus sur celui qui la prononce que sur Napoléon. Conforme à notre époque, il se soumet au tabou de la guerre.
Bien entendu, pour nous qui n'avons pas peur de la vérité, le génie de Napoléon était d'abord guerrier.
Austerlitz était la cinquantième bataille à laquelle il participait, ce qui en faisait de très loin le capitaine le plus expérimenté de son temps. Je ne sais à combien s'établit le compte au moment de Waterloo, mais on ne doit pas être loin de quatre-vingt. Je n'y vois que deux défaites incontestables : Leipzig et Waterloo.
Nous sommes cernés de tabous, il faut un Anglais pour rappeler que les Français furent des guerriers :
Blood and Iron versus Bread and Wine, the Sad Fate of France in a German Europe
La guerre est une habitude très humaine. On doit en prendre son parti.
Il est d'autres tabous : par exemple, les différences entre races et entre sexes. Les laboratoires travaillent à fond sur des médicaments raciaux mais, chut, il ne faut pas en parler. Et d'autres choses encore ... Et nous nous croyons «libérés».
Je ne crois pas que cela soit la recette pour de bonnes décisions que de les prendre en méconnaissances de cause.
Cette réflexion en dit plus sur celui qui la prononce que sur Napoléon. Conforme à notre époque, il se soumet au tabou de la guerre.
Bien entendu, pour nous qui n'avons pas peur de la vérité, le génie de Napoléon était d'abord guerrier.
Austerlitz était la cinquantième bataille à laquelle il participait, ce qui en faisait de très loin le capitaine le plus expérimenté de son temps. Je ne sais à combien s'établit le compte au moment de Waterloo, mais on ne doit pas être loin de quatre-vingt. Je n'y vois que deux défaites incontestables : Leipzig et Waterloo.
Nous sommes cernés de tabous, il faut un Anglais pour rappeler que les Français furent des guerriers :
Blood and Iron versus Bread and Wine, the Sad Fate of France in a German Europe
La guerre est une habitude très humaine. On doit en prendre son parti.
Il est d'autres tabous : par exemple, les différences entre races et entre sexes. Les laboratoires travaillent à fond sur des médicaments raciaux mais, chut, il ne faut pas en parler. Et d'autres choses encore ... Et nous nous croyons «libérés».
Je ne crois pas que cela soit la recette pour de bonnes décisions que de les prendre en méconnaissances de cause.
dimanche, mai 27, 2012
Et hop, une double dose de Zemmour
Comme on risque de nous supprimer notre médicament relaxant Zemmour, j'injecte des doses massives :
samedi, mai 26, 2012
Eric Zemmour, jugé "clivant et partisan", débarqué de RTL
Eric Zemmour, jugé "clivant et partisan", débarqué de RTL
Le politiquement correct est si puissant qu'il arrive même à aller contre la logique commerciale (Zemmour fait de l'audience). Terrifiant. Funeste présage.
Nous nous tiendrons chaud dans les catacombes.
Le politiquement correct est si puissant qu'il arrive même à aller contre la logique commerciale (Zemmour fait de l'audience). Terrifiant. Funeste présage.
Nous nous tiendrons chaud dans les catacombes.
La Ferté Alais 2012
Excellente édition. Beau temps. Jolis avions.
Deux temps forts à mes yeux :
> le P38 de Red Bull. J'ai été étonné par son silence relatif : les turbos étouffent les bruits d'échappement. Magnifique en alu poli. Bernard Chabbert a demandé à la foule d'accueillir l'atterrissage en silence, en hommage à Saint-Exupéry. Par réflexe ou par imitation, tout le monde s'est levé, c'était assez impressionnant.
> une séance de voltige en planeur DFS Habicht. L'avion est superbe et c'est un des deux en état de vol (il y en a un autre, pas en état, au musée du Bourget. Autrement dit, il est perdu pour l'aviation). La voltige en planeur est toujours très majestueuse.
Deux temps forts à mes yeux :
> le P38 de Red Bull. J'ai été étonné par son silence relatif : les turbos étouffent les bruits d'échappement. Magnifique en alu poli. Bernard Chabbert a demandé à la foule d'accueillir l'atterrissage en silence, en hommage à Saint-Exupéry. Par réflexe ou par imitation, tout le monde s'est levé, c'était assez impressionnant.
> une séance de voltige en planeur DFS Habicht. L'avion est superbe et c'est un des deux en état de vol (il y en a un autre, pas en état, au musée du Bourget. Autrement dit, il est perdu pour l'aviation). La voltige en planeur est toujours très majestueuse.
Je me lance sur Twitter
Je lance sur Twitter avec deux contraintes :
> rédiger en bon français
> ne pas abuser des abréviations
Exprimer quelque chose de pas trop con en 140 caractères est un défi. Je risque de m'en lasser.
> rédiger en bon français
> ne pas abuser des abréviations
Exprimer quelque chose de pas trop con en 140 caractères est un défi. Je risque de m'en lasser.
vendredi, mai 25, 2012
L'économie, c'est simple
Il faut arrêter les foutaises et les théories fumeuses : la prospérité dépend du capital accumulé et du travail. Tout ce qui défavorise l'accumulation de capital ou le travail est néfaste pour la croissance. Tout le reste est fumisterie pour justifier l'extorsion de fonds des ponctionnaires aux dépens du moutontribuable.
Je ne me lasse pas de rappeller ce bon mot d'un braqueur lors de son procès : «Croyez bien, M. le juge, que si je pouvais, comme le percepteur, envoyer mes menaces par la poste, je cesserais aussitôt les attaques à main armée».
Dans notre situation de surendettement, la priorité est la croissance. Donc chaque mesure du gouvernement Hollande doit être jugée sur ces critères simples : est-ce que cela favorise le capital et l'investissement ? Est-ce que cela favorise le travail et la créativité ?
Je vous laisse estimer par vous-même quel chemin nous prenons.
Je ne me lasse pas de rappeller ce bon mot d'un braqueur lors de son procès : «Croyez bien, M. le juge, que si je pouvais, comme le percepteur, envoyer mes menaces par la poste, je cesserais aussitôt les attaques à main armée».
Dans notre situation de surendettement, la priorité est la croissance. Donc chaque mesure du gouvernement Hollande doit être jugée sur ces critères simples : est-ce que cela favorise le capital et l'investissement ? Est-ce que cela favorise le travail et la créativité ?
Je vous laisse estimer par vous-même quel chemin nous prenons.
jeudi, mai 24, 2012
Il n'y a pas de dilemme austérité / croissance
Les couillons des medias, en extase hollandolâtre, opposent austérité et croissance. Angela serait la méchante qui veut l'austérité et François le gentil qui veut la croissance.
C'est faux. Les deux gouvernements veulent la croissance, seul moyen de rembourser les dettes. Mais le gouvernement français veut la croissance grâce à la dépense publique et le gouvernement allemand répond que la dépense publique, bien loin de provoquer la croissance, l'empêche.
Une fois, la vérité du débat rétablie, on voit bien que Hollande fait de l'esbroufe. En effet, pour des pays surendettés, le seul moyen de "faire de la dépense publique" est de monétiser la dette en espérant un regain d'inflation. C'est totalement illusoire d'attendre d'un pays vieillissant, donc de rentiers, comme l'Allemagne qu'il accepte l'inflation.
D'ailleurs, même pour la France, l'inflation est un remède illusoire : l'inflation d'aujourd'hui est le chômage de demain.
On se berce du souvenir des Trente Glorieuses, mais l'inflation y était de rattrapage, une conséquence de la croissance et non une cause.
Bref, Hollande nous bourre le mou. Etonnant, non ?
Les conneries de Hollande : les euro-bonds
On nous parle de la mutualisation des dettes européennes, les euro-bonds. Seulement voila, comme le dit François Lenglet, la situation comme si les euro-bonds existaient, nous la connaissons. Nous l'avons eu il y a dix ans : tous les pays de l'Eurolannd empruntaient aux taux allemands. Résultat ? Les 35 h en France et la retraite des fonctionnaires à 55 ans en Grèce.
Quand on est allemand, on est donc enclin à penser que les euro-bonds sont un moyen pour les pays du Club Med de continuer à faire les cigales.
Peut-on leur donner tort ? Franchement ?
«Fédéralisme ! Fédéralisme ! Fédéralisme !» disent-ils en sautant comme des cabris
«Fédéralisme ! Fédéralisme ! Fédéralisme !» disent-ils en sautant comme des cabris.
Cependant, mettre en commun plein de petits pots de merde dans une bassine, cela fait une bassine de merde, pas une bassine de caviar.
On sait bien la finalité cachée de ce fédéralisme : piquer les sous de l'Allemagne en contrepartie de notre acceptation d'être dirigés par Berlin. C'est bien dommage d'avoir fait deux guerres mondiales pour en arriver là. Nous vendons notre liberté contre le confort post-moderne payé par l'Allemagne. Illusion !
Tous les pays européens, y compris l'Allemagne, souffrent du même problème : les Etats-providences sont condamnés par la mondialisation (conférence de 1998).
De plus, les empires centralisateurs, nécessaires au temps de l'information rare et chère, sont totalement dépassés dans notre monde de l'information abondante et bon marché. Il faut au contraire être petit et agile pour exploiter l'information et agir vite. C'est pourquoi les petits pays s'en sortent mieux.
Ces deux raisons font que le fédéralisme européen est condamné. Ce n'est pas au moment où la Belgique est au bord de l'éclatement qu'on doit se bercer de l'idée de fédéraliser l'Europe. Les Etats-Unis d'Europe, c'est une idée du XIXème siècle, portée sur les fonts baptismaux par des hommes nés au XIXème siècle (Monnet, Gasperi, Schumann).
Deux solutions :
> la mauvaise : c'est la solution du vaniteux Montebourg, la démondialisation. Mais nous tirons, en tant que consommateurs, de tels bénéfices de la mondialisation qu'il serait suicidaire d'y renoncer.
> la bonne : le libéralisme économique. Désengagement de l'Etat. Assurances sociales privées. Retraite par capitalisation. Chacun a droit à ce que son travail vaut sur le marché. Cela n'empêche nullement la solidarité, la vraie, pas celle de l'Etat. Notons que le libéralisme économique ne signifie pas être libertarien. Au contraire, la prospérité économique retrouvée donnerait de la puissance à l'Etat pour les missions régaliennes.
Et cela n'oblige pas à se rapprocher du niveau de vie de la Chine : les pays en tête du PIB / habitant (rentes pétrolières exceptées) sont aussi, malheureux hasard d'après les socialistes, conséquence logique d'après les libéraux, les plus libéraux.
Bien entendu, nous choisirons plutôt la première solution, car la deuxième est la voie de l'effort et nous sommes las de vivre et de travailler.
Cependant, mettre en commun plein de petits pots de merde dans une bassine, cela fait une bassine de merde, pas une bassine de caviar.
On sait bien la finalité cachée de ce fédéralisme : piquer les sous de l'Allemagne en contrepartie de notre acceptation d'être dirigés par Berlin. C'est bien dommage d'avoir fait deux guerres mondiales pour en arriver là. Nous vendons notre liberté contre le confort post-moderne payé par l'Allemagne. Illusion !
Tous les pays européens, y compris l'Allemagne, souffrent du même problème : les Etats-providences sont condamnés par la mondialisation (conférence de 1998).
De plus, les empires centralisateurs, nécessaires au temps de l'information rare et chère, sont totalement dépassés dans notre monde de l'information abondante et bon marché. Il faut au contraire être petit et agile pour exploiter l'information et agir vite. C'est pourquoi les petits pays s'en sortent mieux.
Ces deux raisons font que le fédéralisme européen est condamné. Ce n'est pas au moment où la Belgique est au bord de l'éclatement qu'on doit se bercer de l'idée de fédéraliser l'Europe. Les Etats-Unis d'Europe, c'est une idée du XIXème siècle, portée sur les fonts baptismaux par des hommes nés au XIXème siècle (Monnet, Gasperi, Schumann).
Deux solutions :
> la mauvaise : c'est la solution du vaniteux Montebourg, la démondialisation. Mais nous tirons, en tant que consommateurs, de tels bénéfices de la mondialisation qu'il serait suicidaire d'y renoncer.
> la bonne : le libéralisme économique. Désengagement de l'Etat. Assurances sociales privées. Retraite par capitalisation. Chacun a droit à ce que son travail vaut sur le marché. Cela n'empêche nullement la solidarité, la vraie, pas celle de l'Etat. Notons que le libéralisme économique ne signifie pas être libertarien. Au contraire, la prospérité économique retrouvée donnerait de la puissance à l'Etat pour les missions régaliennes.
Et cela n'oblige pas à se rapprocher du niveau de vie de la Chine : les pays en tête du PIB / habitant (rentes pétrolières exceptées) sont aussi, malheureux hasard d'après les socialistes, conséquence logique d'après les libéraux, les plus libéraux.
Bien entendu, nous choisirons plutôt la première solution, car la deuxième est la voie de l'effort et nous sommes las de vivre et de travailler.
mercredi, mai 23, 2012
Les premiers pas du gouvernement Hollande-Ayrault
Je suis assez content : le gouvernement Hollande-Ayrault est conforme à mes prévisions. Socialiste, fonctionnaire, sectaire, fuyant, médiatique. Hollande lui-même n'est pas une surprise : la presse s'extasie, il n'y a pas de quoi (enfin, si : pour une presse de gauche, il y a toujours de quoi s'extasier devant un président de gauche).
Jugement de Jean-Pierre Petit sur l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire : «Les historiens vont rigoler. Voilà un pays qui traverse la plus grave crise économique depuis un siËcle, dont la capacité à maitriser les dépenses publiques est douteuse vu les trente dernières années, et la première mesure que prend le nouveau gouvernement, c'est une dépense. La France est victime de son inflation démocratique.»
Ce que JP Petit appelle l'inflation démocratique, c'est ce que Charles Gave nomme le social-clientélisme.
Hollande, les conneries continuent : l'hopital
Après C. Taubira parlant de supprimer les dernières lois visant les mineurs, Marisol Touraine revient sur les réformes de l'hôpital, en dénonçant le secteur privé.
Je dis ça juste pour ceux qui croient que ce gouvernement n'est pas socialiste.
Le socialisme é échoué toujours et partout (même dans les kibboutz !). Nous allons échouer. Mais nous avons voté pour cela, alors ...
Je dis ça juste pour ceux qui croient que ce gouvernement n'est pas socialiste.
Le socialisme é échoué toujours et partout (même dans les kibboutz !). Nous allons échouer. Mais nous avons voté pour cela, alors ...
Non au mariage homosexuel
Je vous recopie cette opinion parce que, au-delà de cette question du «mariage» homosexuel, je suis convaincu que les réformes dites sociétales (en réalité, très politiques) qu'on nous propose sont inspirées par un nihilisme profond. Tout se vaut, rien n'engage, n'héritons rien et ne léguons rien. Ni passé, ni futur, un éternel présent. Aucune responsabilité, aucune contrainte, que des désirs, que des droits, une éternelle enfance.
Non au mariage homosexuel
Par Chantal Delsol
Dans un pays très affecté par la crise économique, où beaucoup craignent pour leur emploi et celui de leurs enfants, les débats électoraux ont porté largement sur les dites «questions de société» - et tant mieux, car il est au moins aussi important de se demander: «Comment allons-nous vivre?» que de se demander: «Combien aurons-nous pour vivre?»
Ainsi, un certain nombre de citoyens n'ont pas voté Hollande, parce qu'il était entendu qu'il légitimerait aussitôt le mariage homosexuel (mesure qui ne coûte pas un sou et qui fait plaisir aux journalistes). Mais chacun savait bien que Sarkozy, lui, aurait fait la même chose quelque temps ou quelques années plus tard. On dirait bien que ce genre de mesure nous attend comme un destin grec! Un futur inéluctable, et cela est corroboré par la déclaration récente du président Obama. Dire le contraire ne serait pas moderne, et jetterait aussitôt un président dans les marges du populisme.
Pourquoi inéluctable? Parce que, dans nos sociétés, tous les arguments susceptibles de s'opposer à ces mesures sont d'ordre religieux. Et nos concitoyens n'ont plus de religion. Alors, on ne voit pas à quel titre on les empêcherait de faire n'importe quoi. Et tous les combats contre le mariage homosexuel ou l'euthanasie (pour prendre ces deux exemples récents) sont des combats le dos au mur, obsidionaux, et évidemment perdus d'avance: leur justification n'est comprise et partagée que par quelques arriérés dans mon genre.
Des chrétiens vont me répondre que le mariage homosexuel heurte la nature, et que la religion à cet égard ne fait qu'écouter la nature. Mais la nature a bon dos. Avec ce même argument, les catholiques prétendaient, il y a un siècle, que les femmes devaient souffrir pendant l'accouchement parce que c'était naturel… L'homme est un être de culture. Nous distançons et nous dominons sans cesse la nature, et c'est tant mieux. La difficulté consiste à savoir quelles limites il faut se garder de franchir, à partir de quand les dégâts dépasseront les avantages, et finalement, à partir de quand le progrès coûte trop cher.
On pourrait dire les choses ainsi: c'est dans notre nature de dépasser la nature, et nous sommes vraiment humains quand nous le faisons ; mais c'est notre devoir de nous poser la question des limites, et nous sommes irresponsables et insensés si nous ne le faisons pas.
Ainsi, dans toutes les sociétés, les limites sont définies et précisées, chez nous jusque-là par la religion monothéiste qui a irrigué notre continent, ailleurs par les traditions, religieuses ou non. En Chine, la récusation du clonage s'appuie sur les traditions et sur la valeur consacrée de la famille et de la filiation. Seulement, chez nous, toutes les valeurs traditionnelles sont chrétiennes, et quand la chrétienté s'efface, c'est comme si on nous retirait le sol sous les pieds - plus rien ne reste. C'est à dessein que je dis «rien». Car l'exigence du mariage homosexuel, et de l'adoption des enfants qui va avec, est un dessein nihiliste. Non parce qu'il va contre la «nature». Mais parce que, par principe, il refuse de débattre sur la question des limites: tout ce que je veux, et tout de suite, et quelles qu'en soient plus tard les conséquences. Deux facteurs suscitent ce nihilisme.
Le premier est la détestation de la religion, de ses dogmes et de ses interdits: et les adeptes de ces mesures sont clairement prêts à tout, et même à tout casser, pour briser définitivement des croyances ennemies. D'où la haine qui les porte, d'où une telle hargne qui les a portés (contre toute légalité démocratique, à force de menaces et de lobbying) à rendre illégale toute opinion contraire à la leur. De la même façon l'apologie de l'euthanasie atteint une hargne qui dépasse largement la compassion qu'on invoque: il s'agit bien d'une volonté fanatique de revenir au paganisme ordinaire - dans toutes les sociétés du monde, depuis la Grèce ancienne jusqu'à l'Inde moderne, on tue l'enfant-fille qui gêne, pour ne prendre que cet exemple.
Le deuxième facteur, c'est le remplacement des valeurs morales par l'unique critère de la souffrance et du désir individuels: empêcher deux homosexuels de se marier est inhumain, car enfin ils en souffrent.
Pourquoi les en empêcher puisqu'ils s'aiment? Avec ce raisonnement, on justifie n'importe quoi. Des Hollandais ont contracté un mariage à trois. Un jeune Australien s'est marié l'année dernière avec son chien. Des enfants de 10 ans pourraient se marier, s'ils s'aiment. Et aussi un père avec sa fille de 10 ans, s'ils s'aiment.
Lorsque plus rien n'arrête le désir, ni la religion ni la tradition, ni aucune sagesse plus haute, alors les dégâts ne sont pas loin. Nos contemporains, d'ailleurs, le savent bien, puisque dans tous les autres domaines ils militent contre la loi du désir tout-puissant: face à l'environnement, face à l'économie. Dans ces domaines, ils sont conservateurs au bon sens du terme: au sens où nous devons conserver l'avenir. Pourquoi faudrait-il limiter nos caprices dans le but de protéger l'avenir des forêts ou celui des salariés, et non de protéger l'avenir de la famille et de la filiation?
Non au mariage homosexuel
Par Chantal Delsol
Dans un pays très affecté par la crise économique, où beaucoup craignent pour leur emploi et celui de leurs enfants, les débats électoraux ont porté largement sur les dites «questions de société» - et tant mieux, car il est au moins aussi important de se demander: «Comment allons-nous vivre?» que de se demander: «Combien aurons-nous pour vivre?»
Ainsi, un certain nombre de citoyens n'ont pas voté Hollande, parce qu'il était entendu qu'il légitimerait aussitôt le mariage homosexuel (mesure qui ne coûte pas un sou et qui fait plaisir aux journalistes). Mais chacun savait bien que Sarkozy, lui, aurait fait la même chose quelque temps ou quelques années plus tard. On dirait bien que ce genre de mesure nous attend comme un destin grec! Un futur inéluctable, et cela est corroboré par la déclaration récente du président Obama. Dire le contraire ne serait pas moderne, et jetterait aussitôt un président dans les marges du populisme.
Pourquoi inéluctable? Parce que, dans nos sociétés, tous les arguments susceptibles de s'opposer à ces mesures sont d'ordre religieux. Et nos concitoyens n'ont plus de religion. Alors, on ne voit pas à quel titre on les empêcherait de faire n'importe quoi. Et tous les combats contre le mariage homosexuel ou l'euthanasie (pour prendre ces deux exemples récents) sont des combats le dos au mur, obsidionaux, et évidemment perdus d'avance: leur justification n'est comprise et partagée que par quelques arriérés dans mon genre.
Des chrétiens vont me répondre que le mariage homosexuel heurte la nature, et que la religion à cet égard ne fait qu'écouter la nature. Mais la nature a bon dos. Avec ce même argument, les catholiques prétendaient, il y a un siècle, que les femmes devaient souffrir pendant l'accouchement parce que c'était naturel… L'homme est un être de culture. Nous distançons et nous dominons sans cesse la nature, et c'est tant mieux. La difficulté consiste à savoir quelles limites il faut se garder de franchir, à partir de quand les dégâts dépasseront les avantages, et finalement, à partir de quand le progrès coûte trop cher.
On pourrait dire les choses ainsi: c'est dans notre nature de dépasser la nature, et nous sommes vraiment humains quand nous le faisons ; mais c'est notre devoir de nous poser la question des limites, et nous sommes irresponsables et insensés si nous ne le faisons pas.
Ainsi, dans toutes les sociétés, les limites sont définies et précisées, chez nous jusque-là par la religion monothéiste qui a irrigué notre continent, ailleurs par les traditions, religieuses ou non. En Chine, la récusation du clonage s'appuie sur les traditions et sur la valeur consacrée de la famille et de la filiation. Seulement, chez nous, toutes les valeurs traditionnelles sont chrétiennes, et quand la chrétienté s'efface, c'est comme si on nous retirait le sol sous les pieds - plus rien ne reste. C'est à dessein que je dis «rien». Car l'exigence du mariage homosexuel, et de l'adoption des enfants qui va avec, est un dessein nihiliste. Non parce qu'il va contre la «nature». Mais parce que, par principe, il refuse de débattre sur la question des limites: tout ce que je veux, et tout de suite, et quelles qu'en soient plus tard les conséquences. Deux facteurs suscitent ce nihilisme.
Le premier est la détestation de la religion, de ses dogmes et de ses interdits: et les adeptes de ces mesures sont clairement prêts à tout, et même à tout casser, pour briser définitivement des croyances ennemies. D'où la haine qui les porte, d'où une telle hargne qui les a portés (contre toute légalité démocratique, à force de menaces et de lobbying) à rendre illégale toute opinion contraire à la leur. De la même façon l'apologie de l'euthanasie atteint une hargne qui dépasse largement la compassion qu'on invoque: il s'agit bien d'une volonté fanatique de revenir au paganisme ordinaire - dans toutes les sociétés du monde, depuis la Grèce ancienne jusqu'à l'Inde moderne, on tue l'enfant-fille qui gêne, pour ne prendre que cet exemple.
Le deuxième facteur, c'est le remplacement des valeurs morales par l'unique critère de la souffrance et du désir individuels: empêcher deux homosexuels de se marier est inhumain, car enfin ils en souffrent.
Pourquoi les en empêcher puisqu'ils s'aiment? Avec ce raisonnement, on justifie n'importe quoi. Des Hollandais ont contracté un mariage à trois. Un jeune Australien s'est marié l'année dernière avec son chien. Des enfants de 10 ans pourraient se marier, s'ils s'aiment. Et aussi un père avec sa fille de 10 ans, s'ils s'aiment.
Lorsque plus rien n'arrête le désir, ni la religion ni la tradition, ni aucune sagesse plus haute, alors les dégâts ne sont pas loin. Nos contemporains, d'ailleurs, le savent bien, puisque dans tous les autres domaines ils militent contre la loi du désir tout-puissant: face à l'environnement, face à l'économie. Dans ces domaines, ils sont conservateurs au bon sens du terme: au sens où nous devons conserver l'avenir. Pourquoi faudrait-il limiter nos caprices dans le but de protéger l'avenir des forêts ou celui des salariés, et non de protéger l'avenir de la famille et de la filiation?
mardi, mai 22, 2012
Hollande, les conneries commencent (3) : le bouclier anti-missiles
Otan : François Hollande ne s'est pas opposé au bouclier antimissile
Les Français s'en foutent, les journalistes du tout-venant sont trop cons pour s'y intéresser, et pourtant, je pense que c'est première grosse bourde de Guimauve le conquérant.
Les Français s'en foutent, les journalistes du tout-venant sont trop cons pour s'y intéresser, et pourtant, je pense que c'est première grosse bourde de Guimauve le conquérant.
lundi, mai 21, 2012
La presse française de qualité telle qu'elle va
Je tombe sur cet article du Figaro à propos des grèves étudiantes au Québec. Passons sur le fait que le concept de grèves pour des gens qui n'ont pas d'activité professionnelle m'a toujours paru étrange.
La journaliste française décrit la «dénonciation unanime» de la loi destinée à briser ces grèves. Comme l'article dit aussi que la loi a été votée à une forte majorité, je m'interroge sur la réalité de cette «dénonciation unanime». En moins de trois minutes de recherche, je tombe sur un un sondage canadien disant que le public sondé approuve cette loi à 66 %.
Autant pour la «dénonciation unanime» !
On a vraiment l'impression que les journalistes vivent dans un univers parallèle au nôtre où les mots n'ont pas la même signification, seuls comptent les avis de ceux qui causent dans le poste et les règles de la logique diffèrent.
La journaliste française décrit la «dénonciation unanime» de la loi destinée à briser ces grèves. Comme l'article dit aussi que la loi a été votée à une forte majorité, je m'interroge sur la réalité de cette «dénonciation unanime». En moins de trois minutes de recherche, je tombe sur un un sondage canadien disant que le public sondé approuve cette loi à 66 %.
Autant pour la «dénonciation unanime» !
On a vraiment l'impression que les journalistes vivent dans un univers parallèle au nôtre où les mots n'ont pas la même signification, seuls comptent les avis de ceux qui causent dans le poste et les règles de la logique diffèrent.
samedi, mai 19, 2012
Et si François l'embrouille sauvait la France ?
Mon analyse me conduit à penser que François Hollande peut, au mieux, prolonger l'agonie sans trop de douleur et passer le bâton merdeux à son successeur. Au pire, il accélérera la décadence.
Mais la politique n'est pas forcément rationnelle et, en tout cas, elle n'est certainement pas linéaire. Les cinq ans qui viennent vont être très longs.
François Hollande est un embrouilleur, comme on dit chez les divers. De louvoiements en petits arrangements, de magouilles en refus de décider, il a réussi à passer entre les gouttes jusqu'au poste suprême.
Imaginons que, sous la pression de la nécessité, il mette ses qualités d'embrouilleur non plus au service de la procrastination, mais au service de véritables réformes. S'il mettait son talent d'apparatchik à envenimer les relations entre syndicats, à paralyser les privilégiés et les protégés, il pourrait s'ouvrir une fenêtre pour de vraies réformes.
Bien sûr, vu son parcours, c'est hautement improbable, mais il arrive que le hautement improbable survienne. Paul VI était présenté comme un pape de transition, il a fait vatican II. Alors ? L'espoir fait vivre.
Mais la politique n'est pas forcément rationnelle et, en tout cas, elle n'est certainement pas linéaire. Les cinq ans qui viennent vont être très longs.
François Hollande est un embrouilleur, comme on dit chez les divers. De louvoiements en petits arrangements, de magouilles en refus de décider, il a réussi à passer entre les gouttes jusqu'au poste suprême.
Imaginons que, sous la pression de la nécessité, il mette ses qualités d'embrouilleur non plus au service de la procrastination, mais au service de véritables réformes. S'il mettait son talent d'apparatchik à envenimer les relations entre syndicats, à paralyser les privilégiés et les protégés, il pourrait s'ouvrir une fenêtre pour de vraies réformes.
Bien sûr, vu son parcours, c'est hautement improbable, mais il arrive que le hautement improbable survienne. Paul VI était présenté comme un pape de transition, il a fait vatican II. Alors ? L'espoir fait vivre.
La Grèce aujourd'hui, la France dans cinq ans
La France va suivre le chemin financier de la Grèce. Une fois que le taux français à 10 ans aura atteint 6 %, le Crépuscule des Dieux (socialistes) sera enclenché.
Cela ne va pas se faire tout de suite. En effet, les taux d'intérêt dépendent de l'inflation, donc de la croisssance. Plus le socialisme euthanasie la croissance, moins il y a de risques d'inflation, plus les taux baissent. La mauvaise gestion est récompensée.
Mais à cet effet mécanique se superpose un deuxième facteur : la peur. Un jour, toujours trop tard, les créanciers se réveillent et prennent peur devant l'énorme dette accumulée par le socialisme, ils veulent être payés plus cher pour prêter : bien que la croissance continue à mourir, les taux ne baissent plus.
La charge de la dette devient insupportable, c'est la banqueroute. Puis arrive le discrédit des partis dits de gouvernement, qui vraiment de gauche ou faussement de droite, se sont entendus depuis trente ans pour amener cette catastrophe (pour payer par l'endettement des services «gratuits» à leurs clientèles électorales).
Et ensuite, l'aventure politique.
En France, nous n'en sommes toujours qu'à la première phase : accumulation irresponsable de dettes grâce à des taux bas. Mais nous sommes bien dans le mécanisme infernal des dettes insoutenables, puisque les taux d'intérêt à 10 ans sont environ 1,5 % (estimation optimiste) au-dessus de notre croissance.
Certains pourraient estimer que nous sommes au tout début de la deuxième phase : décorrélation de la croissance et des taux. Je ne sais pas.
Les premières phases étant lentes et cumulatives, il est difficile de les situer dans le temps : on a beau voir l'eau monter derrière la barrage et être certain qu'il craquera un jour, il est toujours ardu de deviner quand. Les cinq ans dont je parle dans le titre de ce billet sont un peu au hasard.
Simplement, la France devient de plus en plus fragile, vulnérable à l'inattendu.
Il est minuit moins une et les mesures à prendre sont de plus en plus pénibles, ce qui augmentent la probabilité que nous ne les prendrons pas et que nous boirons le calice de la banqueroute jusqu'à la lie.
Le dernier qui avait une chance de nous sortir de la merde sans de trop grandes douleurs était Chirac en 1995. Vous savez ce qu'il en a été.
Mais, au fond, bien que l'économie soit la science du sordide, tout cela est presque moral :
> des politiciens ont acheté des électeurs en faisant reposer, dans la pire dégueulasserie, le fardeau sur les générations futures, qui, bien entendu, ne pouvaient pas protester. Les électeurs ont accepté cette corruption. Maintenant, il faut payer ces saloperies.
Seul problème : ce ne sont pas ceux qui nous ont mis dans la mouise qui vont payer. Les Giscard, les Mitterrand, les Chirac et leurs électeurs, tout va bien pour eux. Ils ont eu une retraite précoce (les électeurs) et paisible, avec plusieurs voyages à l'étranger par an, et, pour ceux que ça concerne, une mort avec des services de santé «gratuits» encore en état de marche.
Ce sont ceux qui suivent qui vont trinquer. Mais, eux aussi, cela fait un certain temps qu'ils ont le droit de vote et ils ne se sont pas battus farouchement contre les fossoyeurs. Quand on voit des crétins de lycéens qui n'ont pas encore le droit de vote manifester pour la retraite à 60 ans, on se dit qu'eux et les générations qui les précèdent de peu ont bien mérité ce qui va leur arriver.
Cela ne va pas se faire tout de suite. En effet, les taux d'intérêt dépendent de l'inflation, donc de la croisssance. Plus le socialisme euthanasie la croissance, moins il y a de risques d'inflation, plus les taux baissent. La mauvaise gestion est récompensée.
Mais à cet effet mécanique se superpose un deuxième facteur : la peur. Un jour, toujours trop tard, les créanciers se réveillent et prennent peur devant l'énorme dette accumulée par le socialisme, ils veulent être payés plus cher pour prêter : bien que la croissance continue à mourir, les taux ne baissent plus.
La charge de la dette devient insupportable, c'est la banqueroute. Puis arrive le discrédit des partis dits de gouvernement, qui vraiment de gauche ou faussement de droite, se sont entendus depuis trente ans pour amener cette catastrophe (pour payer par l'endettement des services «gratuits» à leurs clientèles électorales).
Et ensuite, l'aventure politique.
En France, nous n'en sommes toujours qu'à la première phase : accumulation irresponsable de dettes grâce à des taux bas. Mais nous sommes bien dans le mécanisme infernal des dettes insoutenables, puisque les taux d'intérêt à 10 ans sont environ 1,5 % (estimation optimiste) au-dessus de notre croissance.
Certains pourraient estimer que nous sommes au tout début de la deuxième phase : décorrélation de la croissance et des taux. Je ne sais pas.
Les premières phases étant lentes et cumulatives, il est difficile de les situer dans le temps : on a beau voir l'eau monter derrière la barrage et être certain qu'il craquera un jour, il est toujours ardu de deviner quand. Les cinq ans dont je parle dans le titre de ce billet sont un peu au hasard.
Simplement, la France devient de plus en plus fragile, vulnérable à l'inattendu.
Il est minuit moins une et les mesures à prendre sont de plus en plus pénibles, ce qui augmentent la probabilité que nous ne les prendrons pas et que nous boirons le calice de la banqueroute jusqu'à la lie.
Le dernier qui avait une chance de nous sortir de la merde sans de trop grandes douleurs était Chirac en 1995. Vous savez ce qu'il en a été.
Mais, au fond, bien que l'économie soit la science du sordide, tout cela est presque moral :
> des politiciens ont acheté des électeurs en faisant reposer, dans la pire dégueulasserie, le fardeau sur les générations futures, qui, bien entendu, ne pouvaient pas protester. Les électeurs ont accepté cette corruption. Maintenant, il faut payer ces saloperies.
Seul problème : ce ne sont pas ceux qui nous ont mis dans la mouise qui vont payer. Les Giscard, les Mitterrand, les Chirac et leurs électeurs, tout va bien pour eux. Ils ont eu une retraite précoce (les électeurs) et paisible, avec plusieurs voyages à l'étranger par an, et, pour ceux que ça concerne, une mort avec des services de santé «gratuits» encore en état de marche.
Ce sont ceux qui suivent qui vont trinquer. Mais, eux aussi, cela fait un certain temps qu'ils ont le droit de vote et ils ne se sont pas battus farouchement contre les fossoyeurs. Quand on voit des crétins de lycéens qui n'ont pas encore le droit de vote manifester pour la retraite à 60 ans, on se dit qu'eux et les générations qui les précèdent de peu ont bien mérité ce qui va leur arriver.
jeudi, mai 17, 2012
Que peut-espérer du gouvernement Ayrault ?
Puisque j'ai écrit Que peut-on espérer de la présidence Hollande ?, voyons ce qu'on peut espérer du gouvernement Ayrault.
Prendra-t-il des décisions économiques catastrophiques ? Non.
Il prendra de mauvaises ou de très mauvaises décisions pour des raisons idéologiques assorties de mesures techniques réparatrices. Comme d'habitude, une taxe idiote sera compensée par une aide imbécile, au lieu de supprimer et la taxe et l'aide. Tout cela accroitra la complexité ambiante et brouillera l'action.
Cette politique bureaucratique de la médiocrité tranquille serait supportable si la situation n'était pas si grave.
On peut donc espérer du gouvernement Ayrault qu'il ne fasse pas trop de conneries économiques. Quant aux vraies réformes, il faudra au moins attendre la conversion type 1983 et le nouveau gouvernement (à l'automne ?).
Pour le reste, les questions «sociétales» et la politique non-économique en général, le pire étant à craindre, toute promesse non tenue sera un soulagement.
Pas bien réjouissant, tout cela.
Prendra-t-il des décisions économiques catastrophiques ? Non.
Il prendra de mauvaises ou de très mauvaises décisions pour des raisons idéologiques assorties de mesures techniques réparatrices. Comme d'habitude, une taxe idiote sera compensée par une aide imbécile, au lieu de supprimer et la taxe et l'aide. Tout cela accroitra la complexité ambiante et brouillera l'action.
Cette politique bureaucratique de la médiocrité tranquille serait supportable si la situation n'était pas si grave.
On peut donc espérer du gouvernement Ayrault qu'il ne fasse pas trop de conneries économiques. Quant aux vraies réformes, il faudra au moins attendre la conversion type 1983 et le nouveau gouvernement (à l'automne ?).
Pour le reste, les questions «sociétales» et la politique non-économique en général, le pire étant à craindre, toute promesse non tenue sera un soulagement.
Pas bien réjouissant, tout cela.
Allo, Solferino ? On a un problème : Sarkozy n'est plus au pouvoir
Par Isabelle Marchandier :
À entendre les slogans hurlés hier par les jeunes militants socialistes, on s’est dit que la victoire de François Hollande n’était pas vraiment synonyme de la fameuse «France apaisée» dont on nous rebat les oreilles
Ce mardi matin devant les grilles de l’Elysée, les deux camps s’affrontaient en lançant des slogans ayant tous pour destinataire un seul homme, Nicolas Sarkozy. Pendant que les sympathisants et militants UMP exprimaient leur dernier hommage au Président sortant avec des « Nicolas merci », des jeunes socialistes hurlaient leurs délicieux «Nicolas c’est fini!», «Sarkozy dégage!» ou encore, pourquoi se gêner, «Sarkozy en prison!»
Pour ces esprits obsédés par une seule tête et ces cœurs animés par un seul ressentiment, le rassemblement, ce n’était pas vraiment maintenant, ça pouvait attendre demain.
Au lieu d’assister à un mouvement de liesse et à des acclamations joyeuses, qui auraient été en accord avec la nature du discours de François Hollande, on aura eu droit au lynchage symbolique du vaincu. Un seul slogan a été paresseusement concocté pour saluer l’investiture de François Hollande: « Hollande président », comme si tout était à recommencer, que le 6 mai 2012 n’avait pas encore eu lieu ou était frappé d’une étrange irréalité.
Mais derrière cette originalité désopilante, se cache l’incapacité à manifester des affects positifs ce qui incite à penser que ces militants ont tellement aimé détester Nicolas Sarkozy que finalement ils ne savent pas comment aimer le Président qui les a les a émancipés du joug sarkosyste.
Au final, ces militants sont à l’image de François Hollande qui lui non plus n’aura pas eu, hier, l’élégance des vainqueurs. Ne pas raccompagner son prédécesseur plus loin que le perron, et l’évincer comme un malpropre des hommages rendus aux précédents chefs d’Etat de la Vème République, augure assurément d’une présidence petit bras.
Parité - égalité - mixité, etc. : mais où sont les garçons?
Piqué sur le Salon Beige
A lire, cette étude de Claire de Gatellier qui a le mérite de mettre les pieds dans le plat de l'idéologie ambiante alors même qu'il semble que plus ses échecs sont patents, plus elle semble paradoxalement inattaquable :
"Les statistiques tombent et enfoncent le clou. Quelques chiffres au hasard : les 2/3 des jeunes sortant du système éducatif sans aucune qualification sont des garçons. En médecine 62% des titres de doctorat ont été accordés à des filles (2008), à l’Ecole Nationale de la Magistrature 82% sont des filles. L’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort compte, en 2012 80% d’étudiantes. Dans l’ensemble de l’enseignement supérieur, 56% de filles. 86% des femmes contre 80% des hommes âgés de 20-24 ans sont titulaires d'un diplôme de second cycle de l'enseignement secondaire .
Il n’y a plus que dans les écoles d’ingénieur, de technologie ou d’informatique que les garçons soient largement majoritaires…pour combien de temps ?
Les rapports internationaux Pisa et Eurydice soulignent le retard des garçons par rapport aux filles. Eurydice parle même de crise de la masculinité".
Des chiffres qui devraient nous alarmer
Dans le parcours scolaire, dès le début les garçons sont en retard en lecture et écriture et forment l’essentiel des effectifs des structures pour enfants en difficulté ou au comportement violent. Plus souvent que les filles, ils font l’objet d’une « orientation » en cycle professionnel. Meilleures en français, les filles sont pratiquement à égalité avec les garçons en mathématiques. Bref. Quoiqu’on en dise, l’échec scolaire, c’est majoritairement un problème de garçons (...)
Une société féminisée
Quelle place reste-t-il aujourd’hui pour les garçons, et même plus généralement pour les hommes ? Quand tout est jugé, pensé, pesé à l’aulne du compassionnel et du sentiment, quand le principe de précaution est devenu la norme et qu’on a le risque zéro pour toute ambition, quand les femmes se veulent identiques aux hommes et que les mères font un procès pour leurs fils tombés au champ d’honneur, bref, dans une société féminisée et castratrice, on peut comprendre que des hommes se sentent un peu de trop et se réfugient les uns dans l’homosexualité, les autres dans l’affirmation de soi par la violence gratuite ou encore dans la fascination d’un Islam viril et dominateur (...)
Absence de Pères
Dans cette société féminisée, quelles sont les figures du Père auquel ces adolescents vont pouvoir s’identifier ou être confrontés pour « grandir » ? 90% du corps enseignant est féminin, assistantes sociales et magistrats représentant la Loi, ce qui est traditionnellement le rôle du père, sont pour la plupart des femmes ; dans leur famille, bien souvent le père est absent, ou remplacé par un beau-père ; quand le père existe, ce n’est pas lui qui s’intéresse le soir au travail scolaire et il est plutôt assimilé aux loisirs du week-end (...)
L’école faite pour les filles
La mixité, qui n’est pas forcément une mauvaise chose en soi, a été introduite précipitamment et pour de mauvaises raisons. Il s’agissait alors de problèmes de gestion et de démographie scolaire. L’impact pédagogique d’une éducation indifférenciée n’a pas du tout été seulement envisagé. Or, il semble qu’elle se soit faite à l’avantage des filles par rapport aux garçons (...)
Le refus de la différence sexuée se fait au détriment des garçons
A vouloir l’égalité des sexes entendue au sens faussé de « l’un peut-être à la place de l’autre et vice-versa (ou bien : interchangeabilité), peu à peu les hommes s’effacent discrètement, disparaissent et laissent complètement la place aux femmes. C’est un fait dans les petites choses comme dans les grandes. Mgr Anatrella donne l’exemple de la mode : naguère, les hommes portaient des jabots de dentelle, les femmes ornaient leurs toilettes de rubans et autres colifichets. Puis les femmes se sont mises à copier les hommes et à porter de la dentelle. Assez vite, les hommes ont renoncé à la dentelle et ça a été la naissance de la cravate (...)
Rendre l’école aux garçons
Que faire alors ? Faut-il se résigner et se contenter de calmer le ressentiment, la déprime ou l’agressivité (refoulée ou non) de nos fils à coup de Ritaline dont l’usage en France commence à se banaliser ? Continuer à constituer des « cours de soutien » et structures ad hoc presque uniquement peuplés de garçons ce qui renforce encore leur sentiment d’infériorité ?
Ou alors, dire avec J.L. Auduc que si les garçons ne sont pas adaptés à l’école, il faut adapter l’école aux garçons ?
C’est -à-dire accepter de remettre en cause un certain nombre d’idées reçues sur le rapport entre la mixité ou la différence des sexes et l’égalité ? (...)
Accepter les différences sexuées
Le premier remède serait de reconnaître une bonne fois pour toutes qu’un garçon et une fille, un homme et une femme, c’est peut-être égal mais ça n’est pas semblable. Et foin de la théorie du gender ! Si, une fois adultes, les hommes veulent jouer aux femmes et les femmes se croire des hommes, c’est leur affaire, mais laissons au moins leur chance à nos enfants et adolescents (...)
Revaloriser l’image du père et de l’autorité
Le rôle du père n’est plus à démontrer. Tous les Aldo Naouri, Michel Fize, Tony Anatrella, P-F Paoli et autres sociologues, pédiatres, psychiatres, philosophes, psychanalystes ont démontré comment le père, en étant présent à côté de la mère, détache l’enfant des jupes de celle-ci et lui fait prendre conscience, à la fois de ses limites et de son individualité. Le père incarne ensuite la Loi, ce qui est extérieur et ce qui s’impose, par rapport à l’affectivité subjective de la mère (...)
Permettre aux garçons d’être des garçons
Dans ce monde asexué, que reste-t-il aux garçons taraudés par le besoin d’affirmation de leur virilité ? Les expériences sexuelles et la violence ou délinquance.
Les garçons, par nature, aiment le risque et l’expérimentation de leurs limites (...)
Proposer une pédagogie différenciée
On le voit, on n’élève pas un garçon tout à fait comme une fille. Et ce n’est pas là « reproduire les stéréotypes sexués » comme on dit, mais simplement faire preuve de réalisme (...)
La mixité « un impensé » et la non-mixité « un interdit d’y penser »
La mixité n’est pas un absolu » et un minimum de pragmatisme devrait pousser à diversifier l’offre. Sans aller jusqu’à remettre en cause systématiquement la mixité des classes qui peut être fructueuse, si elle est bien réfléchie, il apparaît réaliste d’envisager au moins des temps séparés dans certaines matières (...)"
Le gouvernement d'après
L'impression que me donne le nouveau gouvernement est simple : c'est le gouvernement de la France d'après la France.
Les ministres n'ont pas été choisis en fonction de leur caractère et de leur compétences mais en fonction d'apparences : sexe, couleur de peau, âge, communauté. C'est un gouvernement de zombies et d'ectoplasmes.
C'est le premier gouvernement tout entier festivus festivus : festif, métissé, ouvert, progressiste. On croirait plus voir le casting d'un film porno titré «Grande partouse à l'Elysée» qu'un gouvernement français. D'ailleurs, il n'a rien de spécifiquement français, il pourrait être le gouvernement de n'importe quel confetti mondialisé.
Il sacrifie aux mots et aux totems à la mode, faisant bien attention d'afficher rien qui puisse laisser soupçonner la moindre once d'intelligence susceptible de déranger le citoyen-téléspectateur dans son hypnose télévisuelle.
Bref, ce gouvernement est fait pour tout, sauf pour gouverner la france.
Les ministres n'ont pas été choisis en fonction de leur caractère et de leur compétences mais en fonction d'apparences : sexe, couleur de peau, âge, communauté. C'est un gouvernement de zombies et d'ectoplasmes.
C'est le premier gouvernement tout entier festivus festivus : festif, métissé, ouvert, progressiste. On croirait plus voir le casting d'un film porno titré «Grande partouse à l'Elysée» qu'un gouvernement français. D'ailleurs, il n'a rien de spécifiquement français, il pourrait être le gouvernement de n'importe quel confetti mondialisé.
Il sacrifie aux mots et aux totems à la mode, faisant bien attention d'afficher rien qui puisse laisser soupçonner la moindre once d'intelligence susceptible de déranger le citoyen-téléspectateur dans son hypnose télévisuelle.
Bref, ce gouvernement est fait pour tout, sauf pour gouverner la france.
mercredi, mai 16, 2012
La popularité de François Hollande durera ce que durent les roses
Ca y est, on connaît le nouveau gouvernement.
C'est, comme on l'a reproché à Nicolas Sarkozy, un «gouvernement casting» : les ministres, pléthoriques et aux attributions ridicules («redressement productif» pour Montebourg), sont, sauf trois ou quatre, uniquement des gueules pour la télé, pas grand'chose dans la tronche, à part un gigantesque culot, un narcissisme pathologique et une ambition dévorante.
Autrement dit, en cas de tempête, l'Elysée sera en première ligne. Et la tempête, on est sûr qu'il y en aura.
C'est, comme on l'a reproché à Nicolas Sarkozy, un «gouvernement casting» : les ministres, pléthoriques et aux attributions ridicules («redressement productif» pour Montebourg), sont, sauf trois ou quatre, uniquement des gueules pour la télé, pas grand'chose dans la tronche, à part un gigantesque culot, un narcissisme pathologique et une ambition dévorante.
Autrement dit, en cas de tempête, l'Elysée sera en première ligne. Et la tempête, on est sûr qu'il y en aura.
François Hollande : un président comme les Français les aiment, comme la France en souffre
François Hollande va faire sa toutouille politicarde sans déranger les Français dans leur sommeil d'épave avinée, sans réformes qui bousculent, sans déclarations fracassantes, sans «Casse toi, pauv' con». Rahhhh, le pied, l'orgasme, on va pouvoir continuer à vivre en ignorant la réalité, bien au chaud dans le cocon de notre «modèle social» que le monde entier nous envie sans jamais le copier.
Seulement voilà : c'est toujours la même histoire, la réalité, cette salope, finit toujours par se rappeler à notre bon souvenir. Tout le jeu consiste évidemment à la tenir à la porte pendant cinq ans, pour la refiler à son malheureux successeur.
Mais le temps est de plus en plus couteux et le résultat de cette proscrastination, c'est que la France souffre. Mais la France, «who cares ?», comme on dit en bon français chez les cuistres qui nous dirigent.
Seulement voilà : c'est toujours la même histoire, la réalité, cette salope, finit toujours par se rappeler à notre bon souvenir. Tout le jeu consiste évidemment à la tenir à la porte pendant cinq ans, pour la refiler à son malheureux successeur.
Mais le temps est de plus en plus couteux et le résultat de cette proscrastination, c'est que la France souffre. Mais la France, «who cares ?», comme on dit en bon français chez les cuistres qui nous dirigent.
mardi, mai 15, 2012
Les conneries commencent (2)
François Hollande annonce l'acte III de la décentralisation
Les expériences espagnole et française prouvent largement que la décentralisation est un excellent moyen de creuser des déficits publics incontrôlables. Le moment est on ne peut mieux choisi ! Toute libérale qu'elle était, Margaret Thatcher a commencé par recentraliser pour maitriser les dépenses publiques.
Bien entendu, là n'est pas le problème de notre nouveau président. La France et les déficits publics, il s'en fout. L'important est de se mettre bien avec les grands barons socialistes pour qu'ils ne l'emmerdent pas.
Et si cette trêve dans les guerres entre socialistes est achetée aux dépens de la France, pourquoi se gêner ? On a le pouvoir absolu pour cinq ans, alors vous pouvez faire du bruit avec la bouche, on s'en tamponne.
Une vraie réforme décentralisatrice consistait à supprimer les départements ou les régions. Mais là, ça diminuait le nombre de places à se partager entre apparatchiks socialistes. Verboten !
Ce faisant, François Hollande est fidèle à ce qu'on sait de lui : tout en politicaille et manoeuvres d'appareil, en petits gestes pour de petites ambitions. D'ambition pour la France, pas l'ombre d'une. Il est comme E. Herriot préférant sauver son fief lyonnais plutôt de se battre pour la patrie en péril.
Mais, puisqu'il est fidèle à lui-même, que ce comportement n'est pas nouveau, l'homme n'est pas tant à blâmer que ceux qui l'ont porté au pouvoir en connaissance de cause, de quelque bord qu'ils fussent.
Les Français l'ont voulu. Ils l'ont.
Les expériences espagnole et française prouvent largement que la décentralisation est un excellent moyen de creuser des déficits publics incontrôlables. Le moment est on ne peut mieux choisi ! Toute libérale qu'elle était, Margaret Thatcher a commencé par recentraliser pour maitriser les dépenses publiques.
Bien entendu, là n'est pas le problème de notre nouveau président. La France et les déficits publics, il s'en fout. L'important est de se mettre bien avec les grands barons socialistes pour qu'ils ne l'emmerdent pas.
Et si cette trêve dans les guerres entre socialistes est achetée aux dépens de la France, pourquoi se gêner ? On a le pouvoir absolu pour cinq ans, alors vous pouvez faire du bruit avec la bouche, on s'en tamponne.
Une vraie réforme décentralisatrice consistait à supprimer les départements ou les régions. Mais là, ça diminuait le nombre de places à se partager entre apparatchiks socialistes. Verboten !
Ce faisant, François Hollande est fidèle à ce qu'on sait de lui : tout en politicaille et manoeuvres d'appareil, en petits gestes pour de petites ambitions. D'ambition pour la France, pas l'ombre d'une. Il est comme E. Herriot préférant sauver son fief lyonnais plutôt de se battre pour la patrie en péril.
Mais, puisqu'il est fidèle à lui-même, que ce comportement n'est pas nouveau, l'homme n'est pas tant à blâmer que ceux qui l'ont porté au pouvoir en connaissance de cause, de quelque bord qu'ils fussent.
Les Français l'ont voulu. Ils l'ont.
L'AFP fête la victoire de Hollande
L'AFP fête la victoire de Hollande
Miam, miam. Ca, c'est une agence de presse à la française comme on les aime : neutre, objective, factuelle. Vous pouvez avoir toute confiance dans l'impartialité de l'information diffusée.
La grande illusion
En ce début d’une grande journée d’investiture, les médias (Europe 1 ce matin), mettent l’accent sur la solennité de la fonction présidentielle, la remise du cordon de grand maître de l’ordre national de la légion d’honneur, etc. On sent bien ce qu’il y a derrière en filigrane : marquer la rupture avec le grand reproche fait à Nicolas Sarkozy d’avoir « désacralisé la fonction » par une familiarité excessive.
Or, je suis persuadé que cette accusation relève en grande partie du leurre destiné à faire oublier l’essentiel. Les Français auraient-ils préféré un « Président soleil » du type Félix Faure ? Je ne le crois pas. Les faux pas et les erreurs de Sarkozy ont fait l’objet d’une traque médiatique permanente avant d’être jetés en pâture à l’opinion avec un l’effet d’amplification démentiel. Une caméra braquée en permanence sur chaque fait et geste de François Mitterrand, on n’ose imaginer ce que cela eût donné…
Non, la fureur du système politico médiatique envers Nicolas Sarkozy, tient sur le fond à tout autre chose : avoir voulu transformer le pays, entrepris des réformes difficiles, mis en cause des avantages acquis, crime impardonnable dans notre pays. Tous ceux qui l’ont détesté et combattu en l’insultant pendant 5 ans, au point de le faire chuter, ont mis l’accent sur la « stature présidentielle » bafouée dans un seul but : éluder la vérité. Ce qu’ils n’ont pas supporté, ce qui les a rendus malades de haine, c’est le choix d’une direction prônant l’effort et le mouvement, pour la première fois depuis la politique de Raymond Barre (1976-1980) [NS a fait beaucoup moins que ce qu'il aurait du mais c'est vrai, il a tenté]. Alors que va-t-il se passer aujourd’hui ? D’abord, je déplore pour ma part les manifestations de mépris et les caricatures contre Hollande. Il est notre président élu et s’attaquer à sa personne revient à s’attaquer à la France.
En revanche, mon pressentiment est que sous couvert de retour à la « dignité présidentielle », à la « présidence normale » et sauf surprise, la France va retourner à une ère de grande glaciation où les seuls changements seront dans le sens de la facilité. Dès lors, avec le sourire, dans la joie et la béatitude médiatique, « sa dignité présidentielle » soi-disant retrouvée, le pays va doucement s’enfoncer vers l’abîme.
Maxime TANDONNET
Or, je suis persuadé que cette accusation relève en grande partie du leurre destiné à faire oublier l’essentiel. Les Français auraient-ils préféré un « Président soleil » du type Félix Faure ? Je ne le crois pas. Les faux pas et les erreurs de Sarkozy ont fait l’objet d’une traque médiatique permanente avant d’être jetés en pâture à l’opinion avec un l’effet d’amplification démentiel. Une caméra braquée en permanence sur chaque fait et geste de François Mitterrand, on n’ose imaginer ce que cela eût donné…
Non, la fureur du système politico médiatique envers Nicolas Sarkozy, tient sur le fond à tout autre chose : avoir voulu transformer le pays, entrepris des réformes difficiles, mis en cause des avantages acquis, crime impardonnable dans notre pays. Tous ceux qui l’ont détesté et combattu en l’insultant pendant 5 ans, au point de le faire chuter, ont mis l’accent sur la « stature présidentielle » bafouée dans un seul but : éluder la vérité. Ce qu’ils n’ont pas supporté, ce qui les a rendus malades de haine, c’est le choix d’une direction prônant l’effort et le mouvement, pour la première fois depuis la politique de Raymond Barre (1976-1980) [NS a fait beaucoup moins que ce qu'il aurait du mais c'est vrai, il a tenté]. Alors que va-t-il se passer aujourd’hui ? D’abord, je déplore pour ma part les manifestations de mépris et les caricatures contre Hollande. Il est notre président élu et s’attaquer à sa personne revient à s’attaquer à la France.
En revanche, mon pressentiment est que sous couvert de retour à la « dignité présidentielle », à la « présidence normale » et sauf surprise, la France va retourner à une ère de grande glaciation où les seuls changements seront dans le sens de la facilité. Dès lors, avec le sourire, dans la joie et la béatitude médiatique, « sa dignité présidentielle » soi-disant retrouvée, le pays va doucement s’enfoncer vers l’abîme.
Maxime TANDONNET
L'infrastructure morale
Toute les sociétés ont une infrastructure morale, des valeurs et des références morales rarement exprimées, mais qui cernent le champ des décisions possibles d'interdits, de tabous, ou d'obligations.
Le coup de genie des gauchistes a été de prendre le temps de saper cette infrastructure morale, dans le but avoué de détruire notre société traditionnelle, qu'ils détestent, la baptisant bourgeoise par mépris.
Ce travail arrive à son terme. C'est ainsi qu'on envisage de légaliser l'euthanasie (1), le vote des étrangers et le «mariage» homosexuel, toutes choses qui sont si condamnables au regard de la morale qu'on ne devrait même pas perdre son temps à en discuter.
Notons qu'on a créé de toutes pièces de faux problèmes et de faux débats «de société» pour justifier ces «avancées». Cela ne posait aucun problème à la société que les homosexuels ne se marient pas, que les étrangers ne votent pas et qu'on ne puisse pas tuer un malade aisément.
Une fois qu'on a imposé dans le débat de faux problèmes, il est facile de mettre en avant de fausses solutions.
François Hollande est parfait pour ce rôle de liquidateur. C'est un homme sans : sans famille, sans passé, sans racines, sans religion, sans patrie, sans amis, sans aspérités, sans convictions, sans caractère. Il n'a que des haines et des rancoeurs : contre son père, contre la famille, contre la religion, contre la tradition.
La décadence a trois phases : décadence du caractère, de la morale, de l'intelligence.
Nous avons vécu la première phase entre les deux guerres mondiales. La deuxième des années 50 aux années 80. Et nous sommes en plein dans la troisième.
Addendum : la notion de vide juridique est souvent utilisée pour justifier les fausses solutions de faux problèmes. Si l'on veut dire par là que la loi devrait envisager l'infinité des cas particuliers, c'est absurde. La raison d'être de l'appareil judiciaire est justement l'interprétation de lois générales pour juger des cas particuliers. Le vide juridique n'existe pas, c'est un sophisme.
Excellent article d'Anne-Marie Le Pourhiet à propos du «retoquage» par le conseil constitutionnel de la loi sur le harcèlement sexuel :
Halte au harcèlement législatif
Nous ne souffrons pas de vide juridique, mais de trop-plein. A trop vouloir satisfaire des clientèles spécifiques, les lois se contredisent ou deviennent incompréhensibles.
Francois Hollande aurait eu toute ma considération s'il avait annoncé que son quinquennat serait celui de la simplification juridique.
**************
(1) : on notera qu'il y a pic d'euthanasies, dans les pays «avancés», au moment des départs en vacances. J'imagine la check list de départ :
> Fermer le gaz OK
> Papiers pour la location OK
> Matériel de plage OK
> Abandonner le chien OK
> Liquider papy OK
> Prendre rendez vous avec le notaire pour la succession OK
Le coup de genie des gauchistes a été de prendre le temps de saper cette infrastructure morale, dans le but avoué de détruire notre société traditionnelle, qu'ils détestent, la baptisant bourgeoise par mépris.
Ce travail arrive à son terme. C'est ainsi qu'on envisage de légaliser l'euthanasie (1), le vote des étrangers et le «mariage» homosexuel, toutes choses qui sont si condamnables au regard de la morale qu'on ne devrait même pas perdre son temps à en discuter.
Notons qu'on a créé de toutes pièces de faux problèmes et de faux débats «de société» pour justifier ces «avancées». Cela ne posait aucun problème à la société que les homosexuels ne se marient pas, que les étrangers ne votent pas et qu'on ne puisse pas tuer un malade aisément.
Une fois qu'on a imposé dans le débat de faux problèmes, il est facile de mettre en avant de fausses solutions.
François Hollande est parfait pour ce rôle de liquidateur. C'est un homme sans : sans famille, sans passé, sans racines, sans religion, sans patrie, sans amis, sans aspérités, sans convictions, sans caractère. Il n'a que des haines et des rancoeurs : contre son père, contre la famille, contre la religion, contre la tradition.
La décadence a trois phases : décadence du caractère, de la morale, de l'intelligence.
Nous avons vécu la première phase entre les deux guerres mondiales. La deuxième des années 50 aux années 80. Et nous sommes en plein dans la troisième.
Addendum : la notion de vide juridique est souvent utilisée pour justifier les fausses solutions de faux problèmes. Si l'on veut dire par là que la loi devrait envisager l'infinité des cas particuliers, c'est absurde. La raison d'être de l'appareil judiciaire est justement l'interprétation de lois générales pour juger des cas particuliers. Le vide juridique n'existe pas, c'est un sophisme.
Excellent article d'Anne-Marie Le Pourhiet à propos du «retoquage» par le conseil constitutionnel de la loi sur le harcèlement sexuel :
Halte au harcèlement législatif
Nous ne souffrons pas de vide juridique, mais de trop-plein. A trop vouloir satisfaire des clientèles spécifiques, les lois se contredisent ou deviennent incompréhensibles.
Francois Hollande aurait eu toute ma considération s'il avait annoncé que son quinquennat serait celui de la simplification juridique.
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(1) : on notera qu'il y a pic d'euthanasies, dans les pays «avancés», au moment des départs en vacances. J'imagine la check list de départ :
> Fermer le gaz OK
> Papiers pour la location OK
> Matériel de plage OK
> Abandonner le chien OK
> Liquider papy OK
> Prendre rendez vous avec le notaire pour la succession OK
lundi, mai 14, 2012
La parité, esbroufe médiatique
Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi il faut autant de femmes que d'hommes dans un gouvernement ? Et pourquoi on n'a pas une exigence de parité entre les blonds et les bruns ?
dimanche, mai 13, 2012
La présidence normale, c'est de la com'
Je suis surpris que tant de gogos s'y laissent prendre.
«Bling-bling» ou «normal», c'est de la com', c'est l'écume des choses.
Quand parle-t-on de politique ?
En tout cas, ces deux là parlent politique :
Entièrement d'accord avec Zemmour sur division et rassemblement. Le rassemblement est toujours l'argument des privilégiés pour figer le statu quo.
«Bling-bling» ou «normal», c'est de la com', c'est l'écume des choses.
Quand parle-t-on de politique ?
En tout cas, ces deux là parlent politique :
Entièrement d'accord avec Zemmour sur division et rassemblement. Le rassemblement est toujours l'argument des privilégiés pour figer le statu quo.
Je rentre dans ma coquille
Je suis écoeuré par la bassesse et la bêtise de la parole publique en France. J'en éprouve du dépit et du mépris.
Sur aucun sujet, nous ne pouvons avoir un débat public intelligent entre personnes d'avis opposés. Très vite, il est brouillé par des arguments niais, hypocrites, prétentieux, tendancieux, faux, provenant du public.
Il faut dire que la philosophie qui domine dans le public qui parle, la classe jacassante, ayant pour seuls valeurs l'ego et ses pulsions, est une anti-intelligence (1).
Alors, on ne peut plus avoir de conversations intelligentes qu'en privé.
Comme Machiavel et Montaigne en leurs temps agités, je me réfugie dans la fréquentation des auteurs antiques. Ils me parlent. Bien sûr, modestement, je me tiens coi.
**********
(1) : par exemple, je ris beaucoup (mais jaune) des arguments stupides que j'entends en faveur du «mariage» homosexuel. Que le grotesque de la revendication n'ait pas provoqué un éclat de rire général prouve assez à quel point le débat public est devenu con.
Sur aucun sujet, nous ne pouvons avoir un débat public intelligent entre personnes d'avis opposés. Très vite, il est brouillé par des arguments niais, hypocrites, prétentieux, tendancieux, faux, provenant du public.
Il faut dire que la philosophie qui domine dans le public qui parle, la classe jacassante, ayant pour seuls valeurs l'ego et ses pulsions, est une anti-intelligence (1).
Alors, on ne peut plus avoir de conversations intelligentes qu'en privé.
Comme Machiavel et Montaigne en leurs temps agités, je me réfugie dans la fréquentation des auteurs antiques. Ils me parlent. Bien sûr, modestement, je me tiens coi.
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(1) : par exemple, je ris beaucoup (mais jaune) des arguments stupides que j'entends en faveur du «mariage» homosexuel. Que le grotesque de la revendication n'ait pas provoqué un éclat de rire général prouve assez à quel point le débat public est devenu con.
samedi, mai 12, 2012
Le violon d'Ingres
Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de restaurant.
Nous avons désormais tendance à éviter les restaurant de «grands» chefs. C'est souvent surfait.
Mais nous étions allés au Café Constant, qui nous avait plu. Nous avons donc essayé la version chic, le Violon d'Ingres.
Dans la même idée qu'Alain Senderens, Christian Constant a décidé de «détarer» son restaurant de tête par rapport aux critères Michelin de façon à baisser les prix.
Le service est plus décontracté mais reste rigoureux.
Le vin était très bon.
J'ai particulièrement apprécié l'entrée : araignée de mer en gelée, très iodée et très salée, j'adore ça.
Comptez 120 €/ personne pour apéritif, entrée-plat-dessert à la carte, vin et café. Ce n'est pas donné, mais on a connu franchement pire en rapport qualité/prix.
Si vous trouvez cela excessif, vous pouvez aller au Café Constant. Seul inconvénient : pas de réservation. Arrivez tôt.
Nous avons désormais tendance à éviter les restaurant de «grands» chefs. C'est souvent surfait.
Mais nous étions allés au Café Constant, qui nous avait plu. Nous avons donc essayé la version chic, le Violon d'Ingres.
Dans la même idée qu'Alain Senderens, Christian Constant a décidé de «détarer» son restaurant de tête par rapport aux critères Michelin de façon à baisser les prix.
Le service est plus décontracté mais reste rigoureux.
Le vin était très bon.
J'ai particulièrement apprécié l'entrée : araignée de mer en gelée, très iodée et très salée, j'adore ça.
Comptez 120 €/ personne pour apéritif, entrée-plat-dessert à la carte, vin et café. Ce n'est pas donné, mais on a connu franchement pire en rapport qualité/prix.
Si vous trouvez cela excessif, vous pouvez aller au Café Constant. Seul inconvénient : pas de réservation. Arrivez tôt.
Le modèle social français en action : une anecdote
Je vous garantis l'authenticité de l'anecdote suivante. C'est d'ailleurs pour éviter qu'on reconnaisse des proches que je ne m'étends pas sur les détails.
La campagne française.
Une dame voit arriver le SAMU chez ses voisins, les X.
Inquiète, elle téléphone à des amis pour se renseigner.
Explication :
«Bin oui, c'est parce que le taxi (remboursé à 100 % par la Sécu) n'aidait pas M. X à descendre de voiture pour sa visite hebdomadaire chez le médecin (elle aussi remboursée à 100 %). Alors maintenant ils appellent directement le SAMU».
Dans le même ordre d'idées, M. et Mme X s'étaient fait rembourser par la Sécu le TGV et le taxi pour aller consulter un professeur renommé à Paris. M. et Mme X n'ont absolument aucun problème financier, ils sont plutôt à l'aise, voire très à l'aise.
Signalons, pour que le paysage soit complet, que M. et Mme X sont certes malades mais pas impotents. M. et Mme X sortent encore faire les courses en voiture.
Réponse de M. et Mme X lorsque l'on évoque la question : «On y a droit». Je n'en suis pas si sûr, mais, en tout cas, on les laisse faire.
M'est-il permis de trouver tout cela un brin indécent ?
La campagne française.
Une dame voit arriver le SAMU chez ses voisins, les X.
Inquiète, elle téléphone à des amis pour se renseigner.
Explication :
«Bin oui, c'est parce que le taxi (remboursé à 100 % par la Sécu) n'aidait pas M. X à descendre de voiture pour sa visite hebdomadaire chez le médecin (elle aussi remboursée à 100 %). Alors maintenant ils appellent directement le SAMU».
Dans le même ordre d'idées, M. et Mme X s'étaient fait rembourser par la Sécu le TGV et le taxi pour aller consulter un professeur renommé à Paris. M. et Mme X n'ont absolument aucun problème financier, ils sont plutôt à l'aise, voire très à l'aise.
Signalons, pour que le paysage soit complet, que M. et Mme X sont certes malades mais pas impotents. M. et Mme X sortent encore faire les courses en voiture.
Réponse de M. et Mme X lorsque l'on évoque la question : «On y a droit». Je n'en suis pas si sûr, mais, en tout cas, on les laisse faire.
M'est-il permis de trouver tout cela un brin indécent ?
La rééducation de la droite fière d'être de gauche, première leçon : les mots
Comme vous le savez, il y a une droite fière d'être de gauche (les Juppé, Borloo, NKM, Bertrand, Pécresse, Jouanno, etc.). C'est la droite salope. Salope : quand un degauche est de gauche, qu'on approuve ou qu'on désapprouve, il est fidèle à lui-même, quand un dedroite fait allégeance à la gauche, il trahit sa mission d'offrir au peuple français une alternative à la gauche. C'est bien plus grave.
Une arme très puissante qu'a la gauche est un virus qui mange les cerveaux et fait tomber les barrières immunitaires, une sorte de sida mental, pour reprendre l'expression de Louis Pauwels. C'est le vocabulaire de gauche.
Les mots ne sont pas neutres, ils véhiculent des idées, mais aussi des connotations, des images et des associations. Rappelez vous Joseph Goebbels : «Nous ne cherchons à convaincre les gens de nos idées. Nous cherchons à changer le vocabulaire pour qu'ils ne puissent plus exprimer que nos idées».
Or, il se trouve que, par son hégémonie médiatique, la gauche a réussi à imposer son vocabulaire.
La droite doit commencer par se délivrer de ce carcan et utiliser ses propres mots.
Ce sera donc notre première leçon pour la droite sans couilles.
> «République», «valeurs républicaines» : ces mots sont liés à l'idéal révolutionnaire et anticlérical de la gauche. Les employer, c'est implicitement admettre que l'idéal révolutionnaire gauchiste est louable.
De plus, ces mots ont été tellement utilisés à tort et à travers pour discréditer les adversaires de la gauche qu'ils ont acquis une grande imprécision. Il est malsain, malgré Montesquieu, de lier des valeurs à un régime politique, surtout pour un emploi aussi général et vague. Leur utilisation exclusive sous-entend que les autres régimes politiques n'ont pas de valeurs positives, ce qui est évidemment faux, parlez-en aux Anglais. Cette pratique comporte une forte odeur de malhonnêteté.
Vous voyez donc qu'il est extrêmement important de proscrire ces mots.
La droite, tour à tour constitutionnelle, royaliste, légitimiste, orléaniste, bonapartiste, gaulliste, n'est pas liée à un régime particulier. La droite est patriote et nationale.
A la place, préférez la précision : plutôt que de parler vaguement de «valeurs républicaines», nommez vos valeurs clairement en fonction des circonstances : liberté individuelle, liberté d'entreprendre, responsabilité, patriotisme, loyauté, fidélité, etc.
Si, en raison de la situation, vous voulez rester bref, employez «valeurs démocratiques», ou éventuellement «valeurs françaises».
> «Citoyen», «citoyenne» : là encore, Achtung ! Connotation révolutionnaire gauchiste. La citoyenneté est universaliste, la droite se préoccupe de nationalité et de patriotisme. Préférez civique, patriote, compatriote.
> «égalité» : la gauche a réussi à faire dériver l'égalité en droit vers une égalité de fait justifiant les droits les plus farfelus, au nom de raisonnements spécieux, comme le fameux «mariage homosexuel», qui ne sera jamais qu'une parodie de mariage, une mascarade.
La droite ne se préoccupe pas d'égalité mais de mérite.
Préférez éviter tout en emploi du mot «égalité». En cas de force majeure, soyez précis : «égalité de traitement», «égalité en droit».
> «justice sociale», «justice fiscale» : ces mots sont le paravent de la jalousie et de l'extorsion légale. A proscrire autant que possible.
«Justice fiscale» peut éventuellement s'employer pour justifier une diminution d'impôt, jamais une augmentation.
> «redistribution», «distribution des revenus» : ces mots viennent de l'idée que l'Etat serait légitime à prendre tous les revenus, à les mettre dans une grande piscine, puis à les redistribuer au gré de ses humeurs en puisant dans la piscine.
Non, la plupart des revenus ne sont pas distribués, mais gagnés. Ils appartiennent aux individus qui les ont gagnés.
De plus, ce vocabulaire joue sur une confusion entre le terme technique de distribution statistique et l'acte de distribuer.
A proscrire absolument (voir le mot suivant).
> «solidarité» : la solidarité est un devoir individuel. C'est un acte volontaire. Employer ce mot pour décrire l'acte de distribuer à des clientèles les fruits de l'extorsion fiscale est malhonnête. Pour parler de ces choses dégoutantes, il y a «assistance d'Etat», «assistanat».
> «création d'emplois» : généralement employé pour parler de décréter des embauches dans l'appareil d'Etat.
La création d'emplois ne se décrète pas et ce n'est pas l'Etat qui crée les emplois. Chaque embauche de fonctionnaire détruit 1,5 emploi dans l'économie marchande.
De plus, on n'en a rien à foutre des emplois, c'est très facile de créer des emplois : interdisez les camions, rendez les brouettes obligatoires et vous avez créé des millions d'emplois.
Ce qui compte, c'est la création de richesses.
Parlez de «création de richesses».
> «relancer la croissance» : à proscrire définitivement. Parlez de «libérer la croissance». Voir le billet dédié.
> «sans-papiers» : sous-entend que les immigrés clandestins ont tous vocation à avoir un jour des papiers. Employez «entrants illégaux» (ceux qui sont entrés illégalement ont vocation à ressortir légalement), «immigrés clandestins».
> «Europe» : préemption d'une entité culturelle, historique et géographique par une forme politique. Ne vous faites par les receleurs de ce vol, soyez précis, nommez cette institution politique par son nom «Union Européenne», «UE».
Une arme très puissante qu'a la gauche est un virus qui mange les cerveaux et fait tomber les barrières immunitaires, une sorte de sida mental, pour reprendre l'expression de Louis Pauwels. C'est le vocabulaire de gauche.
Les mots ne sont pas neutres, ils véhiculent des idées, mais aussi des connotations, des images et des associations. Rappelez vous Joseph Goebbels : «Nous ne cherchons à convaincre les gens de nos idées. Nous cherchons à changer le vocabulaire pour qu'ils ne puissent plus exprimer que nos idées».
Or, il se trouve que, par son hégémonie médiatique, la gauche a réussi à imposer son vocabulaire.
La droite doit commencer par se délivrer de ce carcan et utiliser ses propres mots.
Ce sera donc notre première leçon pour la droite sans couilles.
> «République», «valeurs républicaines» : ces mots sont liés à l'idéal révolutionnaire et anticlérical de la gauche. Les employer, c'est implicitement admettre que l'idéal révolutionnaire gauchiste est louable.
De plus, ces mots ont été tellement utilisés à tort et à travers pour discréditer les adversaires de la gauche qu'ils ont acquis une grande imprécision. Il est malsain, malgré Montesquieu, de lier des valeurs à un régime politique, surtout pour un emploi aussi général et vague. Leur utilisation exclusive sous-entend que les autres régimes politiques n'ont pas de valeurs positives, ce qui est évidemment faux, parlez-en aux Anglais. Cette pratique comporte une forte odeur de malhonnêteté.
Vous voyez donc qu'il est extrêmement important de proscrire ces mots.
La droite, tour à tour constitutionnelle, royaliste, légitimiste, orléaniste, bonapartiste, gaulliste, n'est pas liée à un régime particulier. La droite est patriote et nationale.
A la place, préférez la précision : plutôt que de parler vaguement de «valeurs républicaines», nommez vos valeurs clairement en fonction des circonstances : liberté individuelle, liberté d'entreprendre, responsabilité, patriotisme, loyauté, fidélité, etc.
Si, en raison de la situation, vous voulez rester bref, employez «valeurs démocratiques», ou éventuellement «valeurs françaises».
> «Citoyen», «citoyenne» : là encore, Achtung ! Connotation révolutionnaire gauchiste. La citoyenneté est universaliste, la droite se préoccupe de nationalité et de patriotisme. Préférez civique, patriote, compatriote.
> «égalité» : la gauche a réussi à faire dériver l'égalité en droit vers une égalité de fait justifiant les droits les plus farfelus, au nom de raisonnements spécieux, comme le fameux «mariage homosexuel», qui ne sera jamais qu'une parodie de mariage, une mascarade.
La droite ne se préoccupe pas d'égalité mais de mérite.
Préférez éviter tout en emploi du mot «égalité». En cas de force majeure, soyez précis : «égalité de traitement», «égalité en droit».
> «justice sociale», «justice fiscale» : ces mots sont le paravent de la jalousie et de l'extorsion légale. A proscrire autant que possible.
«Justice fiscale» peut éventuellement s'employer pour justifier une diminution d'impôt, jamais une augmentation.
> «redistribution», «distribution des revenus» : ces mots viennent de l'idée que l'Etat serait légitime à prendre tous les revenus, à les mettre dans une grande piscine, puis à les redistribuer au gré de ses humeurs en puisant dans la piscine.
Non, la plupart des revenus ne sont pas distribués, mais gagnés. Ils appartiennent aux individus qui les ont gagnés.
De plus, ce vocabulaire joue sur une confusion entre le terme technique de distribution statistique et l'acte de distribuer.
A proscrire absolument (voir le mot suivant).
> «solidarité» : la solidarité est un devoir individuel. C'est un acte volontaire. Employer ce mot pour décrire l'acte de distribuer à des clientèles les fruits de l'extorsion fiscale est malhonnête. Pour parler de ces choses dégoutantes, il y a «assistance d'Etat», «assistanat».
> «création d'emplois» : généralement employé pour parler de décréter des embauches dans l'appareil d'Etat.
La création d'emplois ne se décrète pas et ce n'est pas l'Etat qui crée les emplois. Chaque embauche de fonctionnaire détruit 1,5 emploi dans l'économie marchande.
De plus, on n'en a rien à foutre des emplois, c'est très facile de créer des emplois : interdisez les camions, rendez les brouettes obligatoires et vous avez créé des millions d'emplois.
Ce qui compte, c'est la création de richesses.
Parlez de «création de richesses».
> «relancer la croissance» : à proscrire définitivement. Parlez de «libérer la croissance». Voir le billet dédié.
> «sans-papiers» : sous-entend que les immigrés clandestins ont tous vocation à avoir un jour des papiers. Employez «entrants illégaux» (ceux qui sont entrés illégalement ont vocation à ressortir légalement), «immigrés clandestins».
> «Europe» : préemption d'une entité culturelle, historique et géographique par une forme politique. Ne vous faites par les receleurs de ce vol, soyez précis, nommez cette institution politique par son nom «Union Européenne», «UE».
vendredi, mai 11, 2012
«La relance, la relance, la relance» crient-ils, en sautant comme des cabris
«Comment relancer la croissance» se demandent avec des airs inquiets et concentrés nos penseurs étatiques à gros cerveau technocrate.
Moi, bêtement (parce que je ne suis pas un technocrate à gros cerveau), je pensais que «relancer la croissance», c'est exactement ce qu'on essayait de faire depuis trente ans avec pour seul résultat d'étouffer un peu plus chaque année la croissance.
Evidemment, si on se posait la bonne question, cela irait sans doute mieux. Hélas, je n'ai entendu personne demander comment libérer la croissance. Mais, comme je ne suis pas technocrate à gros cerveau, je n'ai sans doute rien compris.
Chien : Coluche était prémonitoire
Vous vous souvenez peut-être du sketch de Coluche : «Un chien mord une vieille dame. Vous vous rendez compte, la vie de ses pauvres bêtes : être obligé de manger des vieux ...»
Un chien a été abattu Gare du Nord après avoir mordu plusieurs personnes.
Croyez vous que les commentateurs du Figaro félicitent les policiers de leur initiative ? Pas du tout, ils les accusent de cruauté et espèrent que la SPA va porter plainte !
Quand je vous dis que nous sommes cernés par les cons ...
Il est vrai aussi qu'il y a beaucoup de citadins qui n'ont plus la notion de ce qu'est un animal, à plus forte raison un animal féroce (à part dans les banlieues CPF), qui confondent avec une peluche ou un enfant.
Un chien a été abattu Gare du Nord après avoir mordu plusieurs personnes.
Croyez vous que les commentateurs du Figaro félicitent les policiers de leur initiative ? Pas du tout, ils les accusent de cruauté et espèrent que la SPA va porter plainte !
Quand je vous dis que nous sommes cernés par les cons ...
Il est vrai aussi qu'il y a beaucoup de citadins qui n'ont plus la notion de ce qu'est un animal, à plus forte raison un animal féroce (à part dans les banlieues CPF), qui confondent avec une peluche ou un enfant.
mercredi, mai 09, 2012
Les Français aiment-ils qu'on leur raconte des foutaises ?
En votant Hollande, les Français (au moins 51,6 %) ont choisi celui qui leur chantait la meilleure berceuse.
Et, pourtant, deux tiers disent dans les sondages qu'ils redoutent un destin à la grecque.
Comment réconcilier cette apparente contradiction ?
Très simple : les Français sont inquiets pour leur pays, mais, quand il s'agit de voter, ils choisissent celui dont il pense qu'il leur demandera, à eux personnellement, le moins d'efforts (et, évidemment, beaucoup à leur voisin).
Bref, les Français ont bien mérité ce qui va leur arriver. Comme disait un célèbre humoriste politique de la deuxième moitié du XXème siècle, les Français sont des veaux.
L'idéal serait de changer de peuple (on me dit dans l'oreillette que c'est en cours mais que le peuple de remplacement risque de ne pas me plaire beaucoup).
Et, pourtant, deux tiers disent dans les sondages qu'ils redoutent un destin à la grecque.
Comment réconcilier cette apparente contradiction ?
Très simple : les Français sont inquiets pour leur pays, mais, quand il s'agit de voter, ils choisissent celui dont il pense qu'il leur demandera, à eux personnellement, le moins d'efforts (et, évidemment, beaucoup à leur voisin).
Bref, les Français ont bien mérité ce qui va leur arriver. Comme disait un célèbre humoriste politique de la deuxième moitié du XXème siècle, les Français sont des veaux.
L'idéal serait de changer de peuple (on me dit dans l'oreillette que c'est en cours mais que le peuple de remplacement risque de ne pas me plaire beaucoup).
mardi, mai 08, 2012
Les votes blancs, ça ne compte pas
Certains font une batteuse du fait que Hollande est minoritaire parmi les votants :
Hollande, déjà minoritaire ?
Et alors ? Les votes blancs ne comptent pas. Point barre. C'est un caprice de tortilleurs du cul. La politique, c'est sale. Quand on veut s'en mêler en votant, on se salit les mains en choisissant un candidat. Sinon on s'abstient et on n'emmerde pas le monde.
Hollande, déjà minoritaire ?
Et alors ? Les votes blancs ne comptent pas. Point barre. C'est un caprice de tortilleurs du cul. La politique, c'est sale. Quand on veut s'en mêler en votant, on se salit les mains en choisissant un candidat. Sinon on s'abstient et on n'emmerde pas le monde.
J'aurais bien aimé psychanalyser François Hollande ...
J'aurais bien aimé psychanalyser François Hollande ...
Vous parler de sa haine du père et de son adoration de la mère. De son goût pour les femmes dominatrices et castratrices. Gloser sur le fait qu'un jour, il a comparé la dépression d'après-élection à la dépression post-accouchement, ce qui est bien peu viril (Jean-Marie Le Pen sur le même sujet a dit : «Post coïtum, ...»). J'aurais même envisagé que son embonpoint pût être un ersatz de grossesse et j'aurais tiré des lignes sur sa disparition.
Mais tout cela me fatigue. Une prochaine fois, peut-être.
Vous parler de sa haine du père et de son adoration de la mère. De son goût pour les femmes dominatrices et castratrices. Gloser sur le fait qu'un jour, il a comparé la dépression d'après-élection à la dépression post-accouchement, ce qui est bien peu viril (Jean-Marie Le Pen sur le même sujet a dit : «Post coïtum, ...»). J'aurais même envisagé que son embonpoint pût être un ersatz de grossesse et j'aurais tiré des lignes sur sa disparition.
Mais tout cela me fatigue. Une prochaine fois, peut-être.
Que peut-on espérer de la présidence Hollande ?
Puisque François Hollande est président, essayons de savoir ce qui en sortir de bon.
Le discrédit du socialisme ?
Certainement pas. Si le socialisme pouvait être discrédité par ses échecs, cela fait longtemps qu'il n'y aurait plus un socialiste sur terre.
D'autant plus qu'une presse enamourée protégera M. Hollande à la mesure de ce qu'elle a attaqué Nicolas Sarkozy. La liste des boucs-émissaires est déjà dressée, dans l'ordre : les Allemands, la finance sans visage, les riches sans coeur, les patrons mauvais Français, les Américains, les Chinois, les technocrates de Bruxelles.
L'union de la droite ?
Là encore, prudence. La droite sans couilles a largement prouvé son exceptionnelle capacité à se soumettre à la gauche et, en conséquence, à refuser tout ce qui pourrait la faire gagner.
Des réformes que la droite n'a pas osé faire ?
Cela, c'est possible. On sait bien que les oppositions syndicales et les grèves sont moins virulentes sous la gauche (preuve que syndicats font de la politique).
Le problème, c'est que tout cela est payé à chaque fois de concessions qui paralysent le pays pour des décennies.
Le discrédit du socialisme ?
Certainement pas. Si le socialisme pouvait être discrédité par ses échecs, cela fait longtemps qu'il n'y aurait plus un socialiste sur terre.
D'autant plus qu'une presse enamourée protégera M. Hollande à la mesure de ce qu'elle a attaqué Nicolas Sarkozy. La liste des boucs-émissaires est déjà dressée, dans l'ordre : les Allemands, la finance sans visage, les riches sans coeur, les patrons mauvais Français, les Américains, les Chinois, les technocrates de Bruxelles.
L'union de la droite ?
Là encore, prudence. La droite sans couilles a largement prouvé son exceptionnelle capacité à se soumettre à la gauche et, en conséquence, à refuser tout ce qui pourrait la faire gagner.
Des réformes que la droite n'a pas osé faire ?
Cela, c'est possible. On sait bien que les oppositions syndicales et les grèves sont moins virulentes sous la gauche (preuve que syndicats font de la politique).
Le problème, c'est que tout cela est payé à chaque fois de concessions qui paralysent le pays pour des décennies.
lundi, mai 07, 2012
La droite vaincue parce que victime docile et consentante d'une escroquerie intellectuelle ?
Dans tout ce que j'ai lu, ce texte de Gilles-William Goldnagel sur Atlantico est celui que je partage le plus et que j'aurai aimé écrire moi-même :
Ainsi, le président vilipendé aura été battu sur le fil du rasoir. Ainsi, c’était pour rire, Nicolas Pétain, ne méritait pas, finalement, autant d’indignité, mais du respect, comme l’a indiqué hier soir son victorieux rival dans un discours dont la hauteur n’était pas qu’habileté.
Ceux qui, surtout à gauche, veulent, évidemment pour son bien, empêcher la droite d’être la droite, expliquent doctement sa défaite par l’ignoble « droitisation » et les clins d’œil aux électeurs du Front National, auront du mal à le faire croire au regard du résultat final.
En dépit d’une campagne de dénigrement rarement observé depuis le général De Gaulle, en dépit d’une crise économique et financière qu’il serait euphémique de qualifier d’exceptionnelle et qui a sanctionné tous les sortants en Europe, le nouveau président élu l’aura été à la minorité des électeurs votants [allusion au vote blanc plus important que l'écart entre les deux candidats].
Bien au rebours, si ce retour au peuple avait été à la fois moins tardif et plus franc, donc plus crédible, il est permis de penser que le pari impossible aurait été tenu.
Si l’on décide d’organiser un débat sur l’identité nationale, on ne choisit pas pour le tenir un transfuge du PS qui en avait honte.
Si l’on décide de mener une campagne électorale décomplexée, on ne choisit pas comme porte-parole une femme, certes gracieuse et élégante, mais dont le principal titre littéraire aura été de morigéner la représentante de la droite extrêmement décomplexée.
Il est des erreurs de casting et de timing que comprend le Français.
Il n’empêche, le petit homme tant raillé, y compris pour sa taille, n’aura pas été dégagé par la fenêtre, mais sorti par la porte.
La grande.
Avec la bienveillance qui la caractérise, on peut imaginer, sans grande spéculation intellectuelle, la réflexion de la gauche et de ses relais, si d’aventure le président sortant l’avait emporté avec une majorité aussi étroite : « un président légal sans doute, mais vraiment légitime ? »
Fort heureusement, ce qui caractérise le camp vaincu, c’est précisément, son légitimisme démocratique qui fait de François Hollande, désormais, le président de tous les Français.
Il faut lui reconnaitre une habileté politique dont le mérite est à peine diminué par la complicité de la classe médiatique idéologisée.
Il faut reconnaître également à la gauche d’avoir su, elle, mener cinq années un combat culturel que son camp adverse n’aura finalement mené qu’un trimestre.
François Hollande, il l’a dit, ne pratiquera pas d’ouverture à droite.
A l’aune de l’intelligence politique et de la cohérence intellectuelle, sa victoire est méritée.
A ce stade, il faut, encore et encore, écrire que la droite française aura été la victime docile d’une escroquerie intellectuelle légale que je n’aurais cessé de dénoncer vainement.
Alors que le camp des droites, le premier tour l’aura encore montré, est plus nombreux que son antipode, c’est un président de gauche qui l’aura emporté.
L’explication réside toute entière dans le surmoi qu’aura réussi à imposer la classe médiatique à une partie de la droite française tout en décomplexant la gauche de ses propres liaisons autrement moins platoniques.
Alors que Gérard Longuet aura été tancé pour avoir suggéré que Marine Le Pen, contrairement à son père, était une interlocutrice possible, François Hollande remercie publiquement et impunément son interlocuteur Mélenchon et s’apprête à mener campagne avec un PCF, dans le cadre d’une alliance que même les représentants de la droite démocratique ont oublié hier soir de critiquer dans son principe.
Lorsque la victime est aussi sottement dupe, ce n’est plus, juridiquement, une escroquerie.
Mais il est une autre escroquerie, récidivante, qui aura été commise délibérément et impunément dans la dernière quinzaine : celle de dénoncer la dérive vichyssoise du président aujourd’hui battu.
J’aurais passé une bonne partie de ma vie d’homme à dénoncer et démonter cette escroquerie trentenaire en bande organisée.
Dans sa dernière séquence, il a été reproché à Nicolas Sarkozy de marcher sur les plates-bandes minées de Marine Le Pen.
Le Monde, alors que les jeux étaient faits, dans un article du samedi 5 mai, a reconnu, mais sans le critiquer le « glissement idéologique du PS ». : « Force est de constater que sous la double pression du score de Marine Le Pen au premier tour et d’un Nicolas Sarkozy décidé à faire de cette question le champ majeur de l’affrontement présidentiel, les socialistes, depuis le premier tour, usent d’un registre lexical jusqu’ici plutôt inhabituel ».
« Il y a trop d’immigrés en situation irrégulière » a déclaré le candidat socialiste « celui qui aurait dit ça dans un congrès se serait fait étriper. Jamais personne n’aurait osé, même pas Manuel Valls » déclare un responsable de la rue de Solferino.
Et pourtant, qui a osé dire que Hollande devrait désormais s’appeler Allemagne ?
Un dernier mot : Il ne s’est pas trouvé, un journaliste, un commentateur, un responsable politique pour protester contre la sortie de nombreux drapeaux turcs, marocains et algériens, à la Bastille.
Je le fais. En Français et en républicain.
Ainsi, le président vilipendé aura été battu sur le fil du rasoir. Ainsi, c’était pour rire, Nicolas Pétain, ne méritait pas, finalement, autant d’indignité, mais du respect, comme l’a indiqué hier soir son victorieux rival dans un discours dont la hauteur n’était pas qu’habileté.
Ceux qui, surtout à gauche, veulent, évidemment pour son bien, empêcher la droite d’être la droite, expliquent doctement sa défaite par l’ignoble « droitisation » et les clins d’œil aux électeurs du Front National, auront du mal à le faire croire au regard du résultat final.
En dépit d’une campagne de dénigrement rarement observé depuis le général De Gaulle, en dépit d’une crise économique et financière qu’il serait euphémique de qualifier d’exceptionnelle et qui a sanctionné tous les sortants en Europe, le nouveau président élu l’aura été à la minorité des électeurs votants [allusion au vote blanc plus important que l'écart entre les deux candidats].
Bien au rebours, si ce retour au peuple avait été à la fois moins tardif et plus franc, donc plus crédible, il est permis de penser que le pari impossible aurait été tenu.
Si l’on décide d’organiser un débat sur l’identité nationale, on ne choisit pas pour le tenir un transfuge du PS qui en avait honte.
Si l’on décide de mener une campagne électorale décomplexée, on ne choisit pas comme porte-parole une femme, certes gracieuse et élégante, mais dont le principal titre littéraire aura été de morigéner la représentante de la droite extrêmement décomplexée.
Il est des erreurs de casting et de timing que comprend le Français.
Il n’empêche, le petit homme tant raillé, y compris pour sa taille, n’aura pas été dégagé par la fenêtre, mais sorti par la porte.
La grande.
Avec la bienveillance qui la caractérise, on peut imaginer, sans grande spéculation intellectuelle, la réflexion de la gauche et de ses relais, si d’aventure le président sortant l’avait emporté avec une majorité aussi étroite : « un président légal sans doute, mais vraiment légitime ? »
Fort heureusement, ce qui caractérise le camp vaincu, c’est précisément, son légitimisme démocratique qui fait de François Hollande, désormais, le président de tous les Français.
Il faut lui reconnaitre une habileté politique dont le mérite est à peine diminué par la complicité de la classe médiatique idéologisée.
Il faut reconnaître également à la gauche d’avoir su, elle, mener cinq années un combat culturel que son camp adverse n’aura finalement mené qu’un trimestre.
François Hollande, il l’a dit, ne pratiquera pas d’ouverture à droite.
A l’aune de l’intelligence politique et de la cohérence intellectuelle, sa victoire est méritée.
A ce stade, il faut, encore et encore, écrire que la droite française aura été la victime docile d’une escroquerie intellectuelle légale que je n’aurais cessé de dénoncer vainement.
Alors que le camp des droites, le premier tour l’aura encore montré, est plus nombreux que son antipode, c’est un président de gauche qui l’aura emporté.
L’explication réside toute entière dans le surmoi qu’aura réussi à imposer la classe médiatique à une partie de la droite française tout en décomplexant la gauche de ses propres liaisons autrement moins platoniques.
Alors que Gérard Longuet aura été tancé pour avoir suggéré que Marine Le Pen, contrairement à son père, était une interlocutrice possible, François Hollande remercie publiquement et impunément son interlocuteur Mélenchon et s’apprête à mener campagne avec un PCF, dans le cadre d’une alliance que même les représentants de la droite démocratique ont oublié hier soir de critiquer dans son principe.
Lorsque la victime est aussi sottement dupe, ce n’est plus, juridiquement, une escroquerie.
Mais il est une autre escroquerie, récidivante, qui aura été commise délibérément et impunément dans la dernière quinzaine : celle de dénoncer la dérive vichyssoise du président aujourd’hui battu.
J’aurais passé une bonne partie de ma vie d’homme à dénoncer et démonter cette escroquerie trentenaire en bande organisée.
Dans sa dernière séquence, il a été reproché à Nicolas Sarkozy de marcher sur les plates-bandes minées de Marine Le Pen.
Le Monde, alors que les jeux étaient faits, dans un article du samedi 5 mai, a reconnu, mais sans le critiquer le « glissement idéologique du PS ». : « Force est de constater que sous la double pression du score de Marine Le Pen au premier tour et d’un Nicolas Sarkozy décidé à faire de cette question le champ majeur de l’affrontement présidentiel, les socialistes, depuis le premier tour, usent d’un registre lexical jusqu’ici plutôt inhabituel ».
« Il y a trop d’immigrés en situation irrégulière » a déclaré le candidat socialiste « celui qui aurait dit ça dans un congrès se serait fait étriper. Jamais personne n’aurait osé, même pas Manuel Valls » déclare un responsable de la rue de Solferino.
Et pourtant, qui a osé dire que Hollande devrait désormais s’appeler Allemagne ?
Un dernier mot : Il ne s’est pas trouvé, un journaliste, un commentateur, un responsable politique pour protester contre la sortie de nombreux drapeaux turcs, marocains et algériens, à la Bastille.
Je le fais. En Français et en républicain.
La revanche des électeurs FN contre Sarkozy
Par Ivan Rioufol le 7 mai 2012 13h57 |
Les électeurs du FN, en s’abstenant ou votant blanc, ont fait perdre la droite qui est redevenue la plus bête du monde : alors que le pays est culturellement et sociologiquement à droite, la majorité vient de payer son incapacité à s’adresser au peuple perdu. Les principaux leaders de l’UMP, qui ont cru malin de faire la fine bouche devant l’électorat de Marine Le Pen et ses inquiétudes, sont coresponsables de l’échec de Nicolas Sarkozy (48,38% contre 51,62% à François Hollande), le candidat vaincu payant lui-même ses promesses non tenues en 2007. Il est de bon ton dans les médias de critiquer la "ligne Buisson", du nom du conseiller présidentiel qui avait convaincu le candidat de faire, à côté de ses discours peu mobilisateurs sur le désendettement et le rapprochement franco-allemand, une campagne sur la défense de l’identité française. Je pense, pour ma part, que cette ligne était la bonne et qu’elle a permis à Sarkozy de faire une belle remontée jusqu’à espérer gagner au second tour. Mais cette stratégie à été décidée trop tard, laissant deviner un manque de conviction du candidat. Les réticences de nombreux ténors de la majorité à parler immigration ou communautarisme ont pu convaincre aussi de l’insincérité de la posture de Sarkozy.
Une anecdote : le 6 mai 2011, soit un an jour pour jour avant sa défaite, j’avais fait partie de la délégation d’un club de réflexion reçue par le chef de l’Etat à l’Elysée. Après avoir reconnu l’existence chez les Français d’un besoin "d’enracinement", Il avait exposé les quatre sujets qu’il entendait décliner : la protection sociale, la revalorisation du statut des enseignants, les relations avec l’Allemagne, et Internet, cette société virtuelle qu’il entendait "civiliser". M’étonnant qu’il ne dise pas un mot des problèmes liés à l’identité française et à l’immigration de peuplement, il avait expliqué qu’il entendait laisser à son ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le soin de traiter ces sujets, visiblement subalternes pour lui. J’étais ressorti de cette brève (et unique) entrevue avec la sensation d’avoir eu en face de moi un homme aux préoccupations fluctuantes et déroutantes. C’est, me semble-t-il, ce sentiment qu’ont voulu exprimer hier ceux qui n’ont pas été convaincus par ses derniers discours à la gloire la France éternelle et de ses racines chrétiennes. Je le regrette.
En tout cas, l’élection de Hollande a eu pour premier mérite d’illustrer la réalité du communautarisme en France, ce sujet que le candidat a dit vouloir combattre tout en promettant de faire respecter la laïcité. Je ne pense pas avoir été le seul à avoir été choqué de voir, dimanche soir sur les télévisions, les multiples drapeaux étrangers brandis aux alentours de la colonne de la Bastille : algériens, marocains, palestiniens, etc. Ces manifestations d’appartenance sont à mettre en parallèle avec les excellents scores qu’Hollande enregistre dans les "quartiers populaires" (comprendre : quartiers musulmans). En Seine-Saint-Denis, il l’emporte massivement avec 65,32% des suffrages contre 34,68% pour Sarkozy. A Clichy-sous-Bois, d’où sont parties les émeutes de 2005, il enregistre 72,07%, et même 89,04% dans le quartier "sensible" du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. De semblables résultats se retrouvent jusque dans certains arrondissements de Paris, comme le XX e, le XVIII e ou le XIX e. Hollande s’est donné deux priorités : la justice et la jeunesse. Il n’a pas dit : le désendettement et le communautarisme…
Les électeurs du FN, en s’abstenant ou votant blanc, ont fait perdre la droite qui est redevenue la plus bête du monde : alors que le pays est culturellement et sociologiquement à droite, la majorité vient de payer son incapacité à s’adresser au peuple perdu. Les principaux leaders de l’UMP, qui ont cru malin de faire la fine bouche devant l’électorat de Marine Le Pen et ses inquiétudes, sont coresponsables de l’échec de Nicolas Sarkozy (48,38% contre 51,62% à François Hollande), le candidat vaincu payant lui-même ses promesses non tenues en 2007. Il est de bon ton dans les médias de critiquer la "ligne Buisson", du nom du conseiller présidentiel qui avait convaincu le candidat de faire, à côté de ses discours peu mobilisateurs sur le désendettement et le rapprochement franco-allemand, une campagne sur la défense de l’identité française. Je pense, pour ma part, que cette ligne était la bonne et qu’elle a permis à Sarkozy de faire une belle remontée jusqu’à espérer gagner au second tour. Mais cette stratégie à été décidée trop tard, laissant deviner un manque de conviction du candidat. Les réticences de nombreux ténors de la majorité à parler immigration ou communautarisme ont pu convaincre aussi de l’insincérité de la posture de Sarkozy.
Une anecdote : le 6 mai 2011, soit un an jour pour jour avant sa défaite, j’avais fait partie de la délégation d’un club de réflexion reçue par le chef de l’Etat à l’Elysée. Après avoir reconnu l’existence chez les Français d’un besoin "d’enracinement", Il avait exposé les quatre sujets qu’il entendait décliner : la protection sociale, la revalorisation du statut des enseignants, les relations avec l’Allemagne, et Internet, cette société virtuelle qu’il entendait "civiliser". M’étonnant qu’il ne dise pas un mot des problèmes liés à l’identité française et à l’immigration de peuplement, il avait expliqué qu’il entendait laisser à son ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, le soin de traiter ces sujets, visiblement subalternes pour lui. J’étais ressorti de cette brève (et unique) entrevue avec la sensation d’avoir eu en face de moi un homme aux préoccupations fluctuantes et déroutantes. C’est, me semble-t-il, ce sentiment qu’ont voulu exprimer hier ceux qui n’ont pas été convaincus par ses derniers discours à la gloire la France éternelle et de ses racines chrétiennes. Je le regrette.
En tout cas, l’élection de Hollande a eu pour premier mérite d’illustrer la réalité du communautarisme en France, ce sujet que le candidat a dit vouloir combattre tout en promettant de faire respecter la laïcité. Je ne pense pas avoir été le seul à avoir été choqué de voir, dimanche soir sur les télévisions, les multiples drapeaux étrangers brandis aux alentours de la colonne de la Bastille : algériens, marocains, palestiniens, etc. Ces manifestations d’appartenance sont à mettre en parallèle avec les excellents scores qu’Hollande enregistre dans les "quartiers populaires" (comprendre : quartiers musulmans). En Seine-Saint-Denis, il l’emporte massivement avec 65,32% des suffrages contre 34,68% pour Sarkozy. A Clichy-sous-Bois, d’où sont parties les émeutes de 2005, il enregistre 72,07%, et même 89,04% dans le quartier "sensible" du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. De semblables résultats se retrouvent jusque dans certains arrondissements de Paris, comme le XX e, le XVIII e ou le XIX e. Hollande s’est donné deux priorités : la justice et la jeunesse. Il n’a pas dit : le désendettement et le communautarisme…
L'ouvre-boite qui ouvre toutes les boites
Quelle est l'autorité en politique d'un ingénieur, d'un médecin, d'un magistrat, d'un linguiste, d'un historien, d'un pharmacien, d'un journaliste, d'un généticien ?
Nulle. Ou à peu près. En tout cas, ils n'ont pas plus d'autorité qu'un paysan creusois. L'histoire le prouve d'abondance : les intellectuels parisiens ont dit beaucoup plus de conneries politiques que les paysans creusois.
C'est simple à expliquer : l'intelligence d'un intellectuel est validée par les autres intellectuels. Donc, pourvu que tout le monde soit d'accord, on peut soutenir de grossières conneries. Il y a même un mécanisme grégaire qui provoque l'émulation dans la connerie.
A l'inverse le paysan creusois peut soutenir les plus belles théories horticoles du monde, si ça ne veut pas pousser, ça ne pousse pas.
Hélas, il y a une révérence imméritée pour les intellectuels en politique : c'est le mythe de l'ouvre-boite qui ouvre toutes les boites. Si Einstein est si fort en physique, il ne doit pas être con en politique. Si Axel Kahn est si doué en génétique, il doit parler d'or en politique.
Mythe ayant reçu des démentis cinglants : je ne n'aurais pas assez d'une semaine pour dresser la liste des cadors dans leur domaine qui ont soutenu des horreurs risibles en politique.
A qui ferais-je confiance ? Au retraité, au dilettante, au rentier, à celui qui a le temps de se renseigner sans s'abrutir. La politique doit être une occupation, non une profession. Mais une occupation sérieuse, où on prend le temps de remettre cent fois l'ouvrage sur le métier.
Parmi les professions intellectuelles, je ferais deux exceptions, qui peut-être (et encore) errent moins que les autres en politique : ingénieur et médecin (je dis bien médecin, pas chercheur en médecine).
Pourquoi ? Parce que je suis ingénieur et qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même !
Plus sérieusement, ce sont des professions, au moins dans certains cas, où la réalité empêche la fascination pour les constructions intellectuelles trop parfaites, limite l'engouement pour ses propres idées, où il y a nécessité d'un certain pragmatisme.
L'avion qui tombe, pour l'ingénieur, ou le malade qui meurt sur la table d'opération, pour le médecin, sont des rappels à la modestie dans son analyse.
Je n'ai pas d'exemple d'ingénieur en politique. En revanche, j'ai un exemple de médecin : Clemenceau.
Nulle. Ou à peu près. En tout cas, ils n'ont pas plus d'autorité qu'un paysan creusois. L'histoire le prouve d'abondance : les intellectuels parisiens ont dit beaucoup plus de conneries politiques que les paysans creusois.
C'est simple à expliquer : l'intelligence d'un intellectuel est validée par les autres intellectuels. Donc, pourvu que tout le monde soit d'accord, on peut soutenir de grossières conneries. Il y a même un mécanisme grégaire qui provoque l'émulation dans la connerie.
A l'inverse le paysan creusois peut soutenir les plus belles théories horticoles du monde, si ça ne veut pas pousser, ça ne pousse pas.
Hélas, il y a une révérence imméritée pour les intellectuels en politique : c'est le mythe de l'ouvre-boite qui ouvre toutes les boites. Si Einstein est si fort en physique, il ne doit pas être con en politique. Si Axel Kahn est si doué en génétique, il doit parler d'or en politique.
Mythe ayant reçu des démentis cinglants : je ne n'aurais pas assez d'une semaine pour dresser la liste des cadors dans leur domaine qui ont soutenu des horreurs risibles en politique.
A qui ferais-je confiance ? Au retraité, au dilettante, au rentier, à celui qui a le temps de se renseigner sans s'abrutir. La politique doit être une occupation, non une profession. Mais une occupation sérieuse, où on prend le temps de remettre cent fois l'ouvrage sur le métier.
Parmi les professions intellectuelles, je ferais deux exceptions, qui peut-être (et encore) errent moins que les autres en politique : ingénieur et médecin (je dis bien médecin, pas chercheur en médecine).
Pourquoi ? Parce que je suis ingénieur et qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même !
Plus sérieusement, ce sont des professions, au moins dans certains cas, où la réalité empêche la fascination pour les constructions intellectuelles trop parfaites, limite l'engouement pour ses propres idées, où il y a nécessité d'un certain pragmatisme.
L'avion qui tombe, pour l'ingénieur, ou le malade qui meurt sur la table d'opération, pour le médecin, sont des rappels à la modestie dans son analyse.
Je n'ai pas d'exemple d'ingénieur en politique. En revanche, j'ai un exemple de médecin : Clemenceau.
L'impasse
La vérité n'ayant pas été dite, les vrais problèmes n'ayant pas été posés, dans la campagne électorale qui vient de s'achever, il est illusoire d'espérer que la politique française soit dans autre chose que dans une impasse.
Il faut donc s'attendre à ce que les Français de tout bord soient déçus et molestés.
Il faut donc s'attendre à ce que les Français de tout bord soient déçus et molestés.
A quelque chose malheur est bon ?
Ah, si seulement la droite pouvait conclure de cette élection perdue que, lorsqu'on est élu par la droite et l'extrême-droite, il faut faire une politique de droite et l'assumer, ça serait bien.
Hélas, la droite sans couilles est tellement «stockholmisée» par la gauche qu'elle va encore nous sortir le «pacte républicain» et les «valeurs humanistes». C'est le signal habituel pour signifier «S'il te plaît, Grand Maître de Gauche, ne tape pas trop fort. Vois comme ton serviteur de droite s'humilie et se soumet à tes catégories et à ton vocabulaire».
Evidemment, comme tous les sadiques, le Grand Maitre de Gauche est excité par la soumission masochiste et tape encore plus fort sur cette pauvre droite molle.
Et il a bien raison : quand on veut être respecté, il faut commencer par se respecter soi-même et ne pas passer son temps à se soumettre.
Hélas, la droite sans couilles est tellement «stockholmisée» par la gauche qu'elle va encore nous sortir le «pacte républicain» et les «valeurs humanistes». C'est le signal habituel pour signifier «S'il te plaît, Grand Maître de Gauche, ne tape pas trop fort. Vois comme ton serviteur de droite s'humilie et se soumet à tes catégories et à ton vocabulaire».
Evidemment, comme tous les sadiques, le Grand Maitre de Gauche est excité par la soumission masochiste et tape encore plus fort sur cette pauvre droite molle.
Et il a bien raison : quand on veut être respecté, il faut commencer par se respecter soi-même et ne pas passer son temps à se soumettre.
dimanche, mai 06, 2012
Les conneries commencent déjà
François Hollande a remplacé «mes chers compatriotes» par «mes chers concitoyens».
Ce n'est ni innocent ni anodin : tout le monde peut être citoyen, d'où l'expression «citoyens du monde». En revanche, il n'y a que les natifs d'une même patrie, ceux qui y ont leurs pères, qui peuvent être «compatriotes».
Toujours cette haine du père qui est la marque profonde de François Hollande. Appliquée à notre cas particulier, elle devient la haine de la France historique et des Français de souche.
Tout se déroule comme prévu.
Une leçon que devrait en tirer la droite : les gauchistes élus font une politique de gauche. Pourquoi les droitiers élus ne font-ils pas une politique de droite ?
Ce n'est ni innocent ni anodin : tout le monde peut être citoyen, d'où l'expression «citoyens du monde». En revanche, il n'y a que les natifs d'une même patrie, ceux qui y ont leurs pères, qui peuvent être «compatriotes».
Toujours cette haine du père qui est la marque profonde de François Hollande. Appliquée à notre cas particulier, elle devient la haine de la France historique et des Français de souche.
Tout se déroule comme prévu.
Une leçon que devrait en tirer la droite : les gauchistes élus font une politique de gauche. Pourquoi les droitiers élus ne font-ils pas une politique de droite ?
Psychologie du socialisme (G. Le Bon)
Comme vous le voyez, j'ai des lectures adaptées à l'actualité.
Ce livre écrit en 1905 est remarquable.
Au premier abord, il met mal à l'aise. Car, malgré sa prétention scientifique, c'est de la sociologie du XIXème siècle, très peu chiffrée, très littéraire, raisonnant par types et par catégories, peu étayés par des études et des données.
Mais, comme beaucoup des anticipations de Le Bon se sont avérées justes, cela rassure sur la pertinence du propos. Notamment, excusez du peu, il a prévu en 1895 la férocité des socialistes au pouvoir, il a prévu que la première guerre mondiale serait terrible et que Hitler était très dangereux dès 1924.
Que dit Le Bon ? Que le socialisme est la réaction tribale à l'individualisme moderne. Qu'il s'apparente à une religion et que, de ce fait, se battre contre lui avec des arguments rationnels est aussi futé que de combattre des moulins à vent.
Il n'est pas très optimiste mais pense que les ressources d'une vieille civilisation résident dans ses «fourmis».
Enfin, pour le sujet de notre décadence, sa théorie est limpide : la décadence est d'abord dans le caractère puis dans la morale, puis dans l'intelligence. Nous en sommes bien là : décadence du caractère dans les années 20, décadence de la morale dans les années 60, décadence de l'intelligence dans les années 80, jusqu'à nos jours.
Je vous présente un extrait sur mon dada, les demi-savants. J'ai laissé, par ironie mal-pensante, une note de bas de page sur l'affaire Dreyfus susceptible de choquer un crétin moderne, mais qui, remise dans le contexte, ne me dérange pas.
Quant à l'emploi du mot race, ne vous méprenez pas : il signifie simplement hérédité (Le Bon parle de race limousine et de race parisienne à propos des ouvriers).
Demi-savants et doctrinaires
Ce livre écrit en 1905 est remarquable.
Au premier abord, il met mal à l'aise. Car, malgré sa prétention scientifique, c'est de la sociologie du XIXème siècle, très peu chiffrée, très littéraire, raisonnant par types et par catégories, peu étayés par des études et des données.
Mais, comme beaucoup des anticipations de Le Bon se sont avérées justes, cela rassure sur la pertinence du propos. Notamment, excusez du peu, il a prévu en 1895 la férocité des socialistes au pouvoir, il a prévu que la première guerre mondiale serait terrible et que Hitler était très dangereux dès 1924.
Que dit Le Bon ? Que le socialisme est la réaction tribale à l'individualisme moderne. Qu'il s'apparente à une religion et que, de ce fait, se battre contre lui avec des arguments rationnels est aussi futé que de combattre des moulins à vent.
Il n'est pas très optimiste mais pense que les ressources d'une vieille civilisation résident dans ses «fourmis».
Enfin, pour le sujet de notre décadence, sa théorie est limpide : la décadence est d'abord dans le caractère puis dans la morale, puis dans l'intelligence. Nous en sommes bien là : décadence du caractère dans les années 20, décadence de la morale dans les années 60, décadence de l'intelligence dans les années 80, jusqu'à nos jours.
Je vous présente un extrait sur mon dada, les demi-savants. J'ai laissé, par ironie mal-pensante, une note de bas de page sur l'affaire Dreyfus susceptible de choquer un crétin moderne, mais qui, remise dans le contexte, ne me dérange pas.
Quant à l'emploi du mot race, ne vous méprenez pas : il signifie simplement hérédité (Le Bon parle de race limousine et de race parisienne à propos des ouvriers).
Demi-savants et doctrinaires