vendredi, juillet 31, 2015
Un voeu pour ce blog
Quand l'immigration détruit la vie en société
On notera avec amusement à quel point notre police politique, d'habitude si obsédée de traquer le sous-entendu, le non-dit et les révélateurs de l'inconscient, est dans cette affaire d'une candeur qui ressemble fort à du foutage de gueule.
Règlement de comptes à Pouff’s Corral
De quoi la bagarre de Reims est-elle le nom?
Publié le 31 juillet 2015 à 9:00 dans Société
- Figure rhétorique consistant, pour le rédacteur, à se mettre dans l’état d’esprit d’un acteur, de son récit, et d’en reproduire les pensées supposées. ↩
En relisant Montesquieu
Et puis, il y a Buffon. Connaît-on aujourd'hui un homme de science, un seul, qui écrive avec son élégance ?
Je vous laisse avec Montesquieu. Je ne souligne rien, tout serait à souligner :
Le vertige de Maxime Tandonnet
Le dernier rapport de l’ONU sur l’avenir de la population mondiale est ainsi passé inaperçu en France. Pourtant, sa lecture donne le vertige. En 2100, la terre sera peuplée de 11,2 milliards d’habitants contre 7 aujourd’hui. La seule population de l’Afrique va quadrupler, atteignant 4,2 milliards et faisant de ce continent le plus peuplé de la planète. L’Inde sera la première puissance démographique devant la Chine avec 1,5 milliard d’habitants. Le Nigéria dépassera les Etats-Unis et à lui seul, comptera plus d’habitants que l’Europe toute entière qui perdra d’ici là 14% de sa population. Le bouleversement en cours soulève des interrogations gigantesques: l’Afrique dans ces conditions peut-elle relever le défi incommensurable de son développement économique et social ? Et sinon, que devient-elle ? Que reste-t-il en tout cas de notre pauvre Europe et de ses peuples en 2100 ?
L’embargo russe nous revient en boomerang
Je suis très circonspect s'agissant de Poutine : contrairement aux poutinolâtres français, j'ai tendance à penser qu'il est assez mauvais pour son pays. Mais, comme dit Goldnadel, quant on a des politiciens aussi incapables de défendre leur pays et son identité que les nôtres, on se fait modeste avant de juger la manière dont les politiciens étrangers défendent leur pays.
La Russie a des visées expansionnistes, mais seulement dans son environnement proche, je n'y vois pas de messianisme idéologique. Bref, une politique de puissance classique, sensible au rapport de forces et à la raison.
L'embargo russe nous revient en boomerang
Varoufakis accusé, Sautarel perquisitionné : la doxa gouverne mal mais se défend bien
Fdesouche : Perquisition chez Pierre Sautarel, smartphone et matériel informatique saisis
Ces deux nouvelles sont en apparence déconnectées, pourtant elles m'inspirent la même réflexion, paraphrasant Charles Maurras : «La doxa gouverne mal mais se défend bien».
Le plus charmant, c'est que tout cela passe par le juridisme. Il y a une citation latine (grecque ?) qui dit quelque chose comme «la pire des oppressions est l'oppression par l'abus de la loi» (si l'un de mes lecteurs pouvait me la retrouver). Je suis trop fatigué pour la chercher, mais c'est exactement ainsi que je ressens la France, le pays des 11 000 lois, 130 000 décrets, 400 000 normes, plus largement l'Europe, et encore plus largement, le monde post-moderne.
J'ajoute à votre réflexion cette conférence de Serge Schweitzer sur pourquoi il n'y aura pas de révolte fiscale :
Le son est d'assez mauvaise qualité, mais ce qu'il dit est important :
1) L'impôt est un vol, puisque vous ne donneriez pas spontanément l'impôt qu'on vous prend. Un vol légal, certes, mais vol tout de même (Schweitzer distingue légalité et légitimité, distinction que les juristes ne font pas, ou peu, ce qui discrédite leur profession à mes yeux). Ce n'est pas difficile, puisque celui qui décide du vol est aussi celui qui fait les lois. Comme répondit avec bon sens un célèbre braqueur au président du tribunal qui lui reprochait sa violence : « Croyez bien, M. le juge, que si je pouvais, comme le percepteur, faire voter des lois obligeant les gens à me donner leur argent, je serais moins violent ».
2) La pression fiscale est passée en un siècle (1914-2014) de 5 % à 47 % sans révolte fiscale. Dans l'ancienne France (j'aime que Schweitzer dise « ancienne France » et non « ancien régime »), il en allait tout autrement : beaucoup moins d'impôts (la légende des roturiers pressurés n'est que cela, une légende), plus de révoltes fiscales.
3) C'est que, depuis un siècle, les hommes de l'Etat ont été très habiles, tellement que certains libéraux n'ont toujours pas compris ! Ils ont employé des techniques sophistiquées que Schweitzer décrit.
Par exemple, de même que les mafieux offrent un service, leur protection, en échange du racket, les hommes de l'Etat offrent des services publics, certes hors marché et probablement bien trop couteux, en échange des impôts.
Autre technique : des impôts très complexes et changeants, qui donnent naissance à l'illusion fiscale : on ne sait pas exactement combien on paye et on a l'impression que ce sont les autres qui payent plus.
Je vous laisse écouter Schweitzer pour le détail.
jeudi, juillet 30, 2015
Libye : allons-nous être contraints de soutenir Al-Qaida contre Daesh ?
Lugan décape, comme d'habitude.
L'affaire libyenne est une raison suffisante pour que plus jamais je ne vote Sarkozy.
mercredi, juillet 29, 2015
Eurotunnel-Etat français : polémique par nuit noire dans un tunnel
Il n'y a pas lieu de discuter : la solution à ces problèmes est archi-connue, c'est la solution australienne. Expulser les illégaux, couler ceux qui insistent. Si la France le faisait avec rigueur, il n'y aurait plus de clandestins qui essaieraient de passer le tunnel sous la Manche.
Mais nos autorités ne veulent pas le faire. Alors pourquoi discuter de problèmes que nous avons décidé de ne pas résoudre ? Par goût du verbiage creux ? Parce que la palabre est tout ce qui reste à des politiciens qui ne savent pas agir ?
L'Etat se défausse de ses fonctions régaliennes sur Eurotunnel, cela ne nous étonne même plus.
"Un geste fiscal", qu'ils disent
Nous sommes prisonniers d'un système, dont l'Etat-Léviathan est juste une composante. La particularité de ce système est de ne pas avoir de forme, d'être mou comme un édredon, ce qui rend la révolte impossible.
Contre qui se révolter ? Les fonctionnaires ? Ce n'est pas vraiment de leur faute. Les journalistes ? Non plus. Les financiers ? Ils font un bouc-émissaire facile. Les politiques ? Ils ont beau jeu de rappeler que nous votons pour eux.
Mais, tous, à divers degrés, font partie de ce système mauvais, qui appelle chevaux les vaches, liberté l'oppression, solidarité le clientélisme, démocratie la tyrannie, etc.
Quand une salle des fêtes du fin fond de la province est ornée d'un coûteux panneau "Espace festif et culturel", il a fallu des gens pour décider de ce nom digne des précieuses ridicules, d'autres pour débloquer des crédits, d'autres pour passer commande, d'autres enfin pour faire le travail. Et à aucun moment, le sentiment du ridicule n'a arrêté la machine.
Je lis dans les Echos : "Le PS appelle le gouvernement à un geste fiscal en faveur des ménages en 2016".
Un Français qui reviendrait d'un voyage spatial de plusieurs siècles, qui n'aurait pas subi notre lavage de cerveau quotidien, se demanderait s'il a bien débarqué en France.
Il tournerait cet étrange objet "geste fiscal" dans tous les sens d'un air perplexe. De quel geste peut-il s'agir, et fiscal en plus ? Un bras d'honneur du percepteur aux couillons de contribuables qu'il a bien baisés ? Le mouvement preste du syndicaliste véreux qui s'en met plein les poches de subventions ? Le pouce baissé du politicien qui condamne l'économie française à mort ?
Il faudrait lui expliquer longuement . "Geste fiscal" consiste pour des politiciens repus à s'abstenir ostensiblement de prendre un argent qui, de toute façon, ne leur appartient pas, qu'ils n'ont aucune légitimité à prendre, qu'ils prendront quand même par des voies détournées et dont ils feront, comme d'habitude, le plus mauvais usage, dans la plus parfaite inconséquence et avec un contentement de soi pathologique. Et tout cela dans l'espoir, hélas assez raisonnable, d'acheter des électeurs.
Il y a fort à parier que notre Français de l'espace remonte dans sa capsule dare-dare et nous quitte à jamais en criant aux fous.
Mais nous, dont le cerveau est lavé tous les jours par la com', ne nous étonnons plus de trouver dans un journal prétendu sérieux, cette expression amphigourique "geste fiscal" qui relève, au mieux, du mauvais comique.
Nous sommes prisonniers, disai-je. Les barreaux de notre prison, ce sont des mots méchants, vicieux, traîtres, qui disent le contraire de leur sens originel.
"Faire un geste", c'est à la fois généreux et condescendant. La condescendance, quel mot définit mieux le sentiment des politiciens pour les Français à qui, pourtant, ils doivent tout ? Les mots qui mentent disent encore une part de vérité. Mais il faut la chercher si loin que le débat en est étouffé.
Nous n'avons plus de mots pour nos maux.
lundi, juillet 27, 2015
Pendant qu'Hollande répand ses écrans de fumée, le naufrage continue
Ce n'est pas la feuille de salaire des Français qui est compliquée, c'est la réalité qu'elle décrit
"Ceux qui s'appliquent trop aux petites choses deviennent ordinairement incapables des grandes".
Magnifique description de Francois Hollande et d'une certaine technocratie française.
Mais, inversement, nous sommes menacés par le goût des idées générales fumeuses.
Nous avons le plus grand mal à trouver l'équilibre entre le concept et son application, nous sommes toujours trop dans le détail technique, complexifiant comme à plaisir, ou trop dans les nuées de la théorie sans racines dans la réalité. J'admire les Anglo-Saxons pour cela. Quand la Grande-Bretagne a pris le dessus sur la France, elle était deux fois moins peuplée.
dimanche, juillet 26, 2015
samedi, juillet 25, 2015
Le long des voies romaines ...
Je me faisais cette réflexion en suivant le chemin Boisne, l'ancienne voie de Périgueux (ou de Rome, tant qu'on y est) à Saintes que les Romains étaient gens de bon sens et de persévérance, deux qualités qui nous manquent terriblement.
Les voies romaines ne sont pas des œuvres de Polytechniciens, elles ne sont pas des œuvres de "brillants" mais elles ont des tracés souvent astucieux, adaptés à toutes les saisons.
Les Romains ne faisaient pas mystère des raisons, selon eux, de leurs succès : leurs origines paysannes. Un Romain est d'abord un paysan du Latium.
Et je ne puis m'empêcher de penser, naïve nostalgie, que la France cessa d'être grande quand elle cessa d'être paysanne.
Fabrice et le portable
Un mien collègue, qui se reconnaîtra en lisant ces lignes, est esclave de son téléphone portable. Éloigné de celui-ci, il présente les mêmes symptômes qu'un alcoolique en manque : fébrilité, tremblements, obsession.
Un midi, nous avions convenu que nous irions déjeuner sans portable. Arrivé au bout du couloir, il a fait demi-tour pour aller le chercher. Bien sûr, il a toujours d'excellentes raisons.
Et ce n'est pas un adolescent, ou alors très attardé.
Finalement, j'ai plus d'espoir avec une adolescente qui reconnait que les raisons qu'elle se donne d'être accro au portable ne sont pas vraiment solides. L'alcoolique qui admet qu'il est alcoolique est sur la voie de la guérison.
Et moi ? Parce que c'est bien beau de critiquer ...
Ma consommation mensuelle de téléphone n'a pas dépassé le quart d'heure depuis des années, peut-être des décennies. Certains mois, je suis en dessous des cinq minutes. Et je ne suis pas un ermite.
Bien sûr, j'utilise abondamment e-mails et SMS, avec deux règles que je m'impose. La première règle, de fer : une rédaction impeccable, avec de vraies phrases, correctes, sans abréviations. La deuxième : les messages doivent avoir un contenu. Avec ces deux règles, je suis limité, je n'abuse pas.
Et puis, il y a la politesse.
Je vous laisse avec Luchini :
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vendredi, juillet 24, 2015
L'apocalypse des gambettes
Depuis le printemps, c'est une exposition quasi-ininterrompue d'horreurs. Entre les jambons de cochon OGM piqué aux hormones et les cannes d'anorexique à deux doigts du coma, on ne sait plus où détourner le regard. Quand on échappe à ces deux extrêmes, c'est pour être agressé par des jambes ayant l'élégance de poteaux téléphoniques. Sans compter les attitudes, la silhouette générale, le côté mou et avachi.
Tous les jours, nous pouvons vérifier cent fois, de visu et à notre corps défendant, que Coco Chanel avait raison : les genoux sont bien la partie la plus laide du corps féminin.
Et je ne vous parle que des jeunes. Pour les vieilles, vous pouvez ajouter la peau fripée et les varices.
Si, par là dessus, vous rajoutez les tongs, vous vous demandez pourquoi Dante a créé l'Enfer.
Et puis, soudain, passe une déesse en robe fendue, au port de reine, aux gestes de danseuse. Rien ou presque de ses jambes ne se voit, tout se devine.
Celle là a compris quelque chose que les autres ignorent.
Comme photo illustrative, je n'ai trouvé que cela, vous vous en contenterez :
A moins que vous ne préfériez :
jeudi, juillet 23, 2015
Goldnadel chez Bilger
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Je ne suis pas d'accord avec lui sur la double allégeance. Je pense que l'avion bon marché, la télévision par satellite, le commerce mondialisé changent la donne : ils permettent de vivre et de penser ici comme si on était encore là bas et enveniment le problème.
Pour le reste, je suis d'accord.
Y compris sur Israël : je pense que la création de l'Etat d'Israël fut une erreur, mais que, aujourd'hui, défendre Israël, c'est défendre l'Occident et donc la France Et que, inversement, attaquer Israël, c'est attaquer l'Occident et donc la France. C'est toujours le problème des marches et des limes : ils sont aux confins, on s'en fout un peu, mais s'ils tombent, Rome et Byzance finissent par tomber, longtemps après, certes, mais on a le droit de prévoir, de se projeter loin dans le temps, bref d'être intelligent, l'instinct de survie devrait nous y pousser.
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Hureaux, Cameron, Valls et les autres
En bleu, c'est moi.
Atlantico : Dans son discours, David Cameron a expliqué que “La pauvreté et les inégalités ne peuvent pas expliquer l'extrémisme violent”. Faisant suite aux attentats de janvier, Manuel Valls notait la présence en France d’"un apartheid territorial, social, ethnique". Il évoquait également "la misère sociale". François Hollande essuie aussi des critiques lorsqu’il parle de fondamentalisme sans prononcer le mot d’islamisme. Pourquoi le gouvernement français ne semble pas vouloir tenir le même discours ?
Roland Hureaux. Il faut distinguer la pauvreté et l'apartheid. Ce sont deux notions différentes.
La "misère sociale" est une expression ambigüe qui signifie la pauvreté réelle ou bien la déchéance, le sentiment d'exclusion.
David Cameron a tout à fait raison de dire que “La pauvreté et les inégalités ne peuvent pas expliquer l'extrémisme violent”. Tout simplement parce que la pauvreté et les inégalités ont toujours existé et que le terrorisme, lui, n'a pas toujours existé. D'autre part les études de Christophe Guilluy ont montré que dans la France d'aujourd'hui il y a plus malheureux que les immigrés. Le 9-3 est, je vous le rappelle, le 5e département de France pour la richesse.
Cameron dit un peu plus loin quelque chose qui ne s'éloigne pas trop de ce que dit Manuel Valls : là où Manuel Valls dénonce les ghettos, Cameron dénonce l'isolement social, l'enfermement communautaire. "Les sciences sociales, dit-il, montrent que des enclaves isolées produisent une "polarisation de groupe". Soit dit en passant, c'est la remise en cause de décennies de pratiques anglaises fondées sur la tolérance des communautés.
Ceci dit, je pense que tant Cameron que Valls ont en partie tort et cela pour plusieurs raison. D'abord parce que les raisons invoquées, communautarisme, pauvreté sociale concernent des millions d'individus alors que les extrémistes ne sont que quelque centaines ou milliers, dont seulement quelques dizaines sont jusqu'ici passés à l'acte.
Ensuite parce que beaucoup de terroristes ou de candidats au jihad viennent de familles très bien intégrées. Coulibaly avait profité d'un parcours d'insertion privilégié. Il y a même de plus en plus parmi eux, hélas, des convertis issus de la petite bourgeoisie française déchristianisée.
Cameron dit aussi que l'islamisme n'est pas le véritable islam, ce que Hollande ne démentirait pas. Qu'en savent-ils l'un et l'autre ? Sont-ils des oulémas de l'Université Al Azhar du Caire pour dire ce qu'est le vrai islam ? Que dirai-je si les docteurs de cette université venaient m'apprendre ce qu'est le vrai catholicisme ?
Fondamentalisme, islamisme ? Ne tombons pas dans une querelle de mots. Pour beaucoup c'est la même chose. Fondamentalisme est d'ailleurs plus englobant qu'islamisme : en mettant en cause le fondamentalisme, Hollande ne pratique-t-il pas l'amalgame entre des terroristes et d'honnêtes musulmans voulant pratiquer leur religion dans une version littérale ? Car tous les fondamentalistes ne sont pas violents. Je ne plaisante qu'à moitié.
Il est de fait que Hollande qui n'aime guère la religion chrétienne englobe sans doute les fondamentalistes chrétiens dans sa dénonciation !
Valls lui, a été plus net : dans son discours du 13 janvier à l'Assemblée nationale, il avait déclaré: « Il faut toujours dire les choses clairement: oui, la France est en guerre contre le terrorisme, le djihadistes et l'islamisme radical.»
Cameron et Hollande ont l'un et l'autre le souci, compréhensible, de ne pas braquer la communauté musulmane dans son ensemble. Est-ce la bonne tactique ? Je ne sais. [Qu'en termes pudiques ces choses là sont dites !]
Quelles sont les représentations mentales, idéologiques, morales, politiques, historiques qui peuvent expliquer ce qui parait être un blocage français ?
Roland Hureaux. Je ne pense pas qu'il y ait un blocage français. D'autant que, comme je vous le disais, à les regarder de près, les propos de Cameron et de Hollande ou Valls ne sont pas si différents.
En revanche, il y a chez le parti socialiste français une préoccupation électoraliste déterminante. Aux élections de 2012, les musulmans on voté pour Hollande à 90 %. Ils ont été très déçus par le "mariage pour tous" qui a entrainé leur abstention massive aux élections municipales de 1994. Depuis, le PS essaye laborieusement de remonter la pente. Cela explique toutes les entorses à la laïcité si choquantes qui se multiplient aujourd'hui au bénéfice des musulmans : inaugurations pompeuses de mosquées, accompagnement public de la fête de l'Aït, déclarations islamophiles insensées. Fabius a , dans le même but, fait voter par l'Assemblée nationale la reconnaissance de la Palestine. Les Républicains sont tombés dans le panneau en votant contre, comme s'il était nécessaire de faire de la surenchère sur le gouvernement actuel dans le soutien à Israël. La droite n'a pas compris que les immigrés musulmans, qui détestent par dessus tout le laïcisme libertaire socialiste sont aujourd'hui prêts à voter pour elle. Pour un musulman ordinaire, les Républicains ne sont suspects ni d'islamophobie comme le FN, ni d'immoralité comme le PS.
Comment traite-t-on le sujet du fondamentalisme islamiste aux Etats-Unis ou en Israël par exemple ?
Roland Hureaux. Aux Etats-Unis, le déni que vous semblez redouter en France est encore pire : John Brennan, directeur de la CIA, qui lui aussi se prend pour un ouléma dit : «Nous ne décrivons pas nos ennemis comme des djihadistes ou des islamistes car le djihad est un combat sacré, un principe légitime de l'islam, qui signifie se purifier ou purifier sa communauté, et il n'y a rien de sacré ou de légitime dans le fait de tuer des hommes, femmes et enfants innocents.»
Obama est sur la même ligne: il dénonce des terroristes sans jamais dire, à dessein, qu'il s'agit de musulmans. D'ailleurs son père était musulman, ses ennemis disent qu'il l'est lui aussi, secrètement.
De fait, la position des Etats-Unis est doublement singulière :
- ils n'ont pas de vraie minorité musulmane sur leur sol; les terroristes islamistes, s'il y en a encore, y sont donc très isolés.
- ils sont alliés avec l'Arabie saoudite qui est un royaume wahhabite, c'est à dire fondamentaliste et qui a longtemps financé le terrorisme - et le finance peut-être encore.
D'autre part l'attitude, des Américains vis à vis de Daesh est loin d'être claire : le combattent-ils vraiment ? [Je crois que la réponse est négative, que les Européens sont les plus menacés, qu'ils sont seuls pour se défendre, ce dont ils ont perdu l'habitude et, pire que cela, la possibilité (sans les ravitailleurs, les transporteurs et les drones américains, notre armée de l'air devient anecdotique, tout juste bonne à défiler les jours pairs, ça tombe bien pour le 14 juillet, et à faire des gesticulations nucléaires aux frontières de l'Allemagne -comme c'est utile !). Je crois même que les USA sont une menace pour la France dans la mesure où ils considèrent aujourd'hui qu'il est dans leur intérêt d'empêcher les Européens de se défendre correctement contre l'EIIL (ils nous aident mais juste ce qu'il faut pour que cela soit trop peu trop tard). Alors, dans ces conditions, les discours atlantistes et européistes sont les paravents du refus de prendre ses responsabilités nationales. La France doit réarmer, pour son compte et dans son intérêt égoïste et sacré, point barre. Si, par la suite, d'autres pays européens veulent se joindre à nous, ils sont les bienvenus, s'ils ferment leur gueule et qu'ils ne font pas chier (j'ai une conception hitlero-gaullo-bonapartiste de la coopération européenne !)]
Pour Israël, leurs adversaires étaient des Palestiniens avant d'être des musulmans fondamentalistes, ce qui est une autre problématique C'est le cas du Hamas.
Pour ceux qui ne connaitraient pas la différence, il sera intéressant de savoir que ces tout derniers jours, un attentat revendiqué par Daesh a été commis à Gaza. Comme quoi l'Orient est compliqué !
Je pense par ailleurs que l'attitude d'Israël est aussi ambigüe que celle des Etats-Unis: en combattant par priorité le régime syrien, le gouvernement de Netanyahou a fait jusqu'ici le lit de l'Etat islamique .La vérité est que la priorité des Américains est la confrontation avec la Russie, la priorité des Israéliens est la confrontation avec l'Iran . Comme la Russie et l'Iran soutiennent le régime syrien et que le régime syrien est aujourd'hui un ennemi de Daesh, leur position est pour le moins complexe. Disons le clairement: il est douteux que la lutte contre le fondamentalisme islamique soit pour eux, à ce jour, la priorité des priorités.
mardi, juillet 21, 2015
Les investissements de Balzac
Si les lecteurs de Balzac avaient suivi les investissements de ses personnages, ils auraient fait fortune. Pourtant, Balzac s'est ruiné en mauvais investissements .
L'homme Balzac investit dans le ruineux chemin de fer du Nord mais les personnages de l'écrivain Balzac investissent dans l'excellent Paris-Orléans. Et ainsi du reste.
Il n'est guère douteux que, comme il l'a affirmé souvent, Balzac aurait arrêté d'écrire s'il avait trouvé un autre moyen de faire fortune que la littérature. On peut donc inférer que ses choix personnels ratés, alors que son œuvre prouve qu'il aura pu en faire de bons, montrent que Balzac mettait le meilleur de lui-même dans ses écrits et non dans sa vie. Et les deux semblent s'exclure.
D'ailleurs, l'écrivain est capable de descriptions exquises alors que l'homme a un goût de patron de bordel mexicain.
Toujours plus d'Europe soviétique
C'est d'autant plus remarquable sur le plan de la logique élémentaire qu'ils n'en sont plus à nier les difficultés. Ils nous sortent désormais en mode automatique, comme des perroquets, le fameux couplet sur le "déficit démocratique européen".
Quand un truc ne marche pas, on se dit que le truc en question est vérolé et qu'il faut changer de truc et passer au machin. Hé bien là, pas du tout. On nous dit que si le truc "Europe" ne marche pas, la solution, c'est encore plus de truc "Europe".
Dans l'histoire, pourtant très chargée et pleine d'épisodes extraordinaires, de la connerie humaine, c'est un sommet. Peut-être peut-on trouver un équivalent dans l'expédition athénienne de Syracuse. Je pense à cela car la Grèce est à la mode et que les causes profondes sont voisines : déclin démographique entraînant une baisse dramatique de la qualité du personnel politique (Pericles est mort de la peste).
lundi, juillet 20, 2015
L'UERSS finira comme l'URSS, peut-être.
Moi aussi, j'ai été courroucé par ce titre du Point, totalement con. Bête, mais bête ... à manger du foin. C'est vraiment la bêtise européiste à front de taureau. Pourtant, personne ne peut me soupçonner de porter Mélenchon ou Tsipras dans mon cœur.
Je trouve l'analyse de Roland Hureaux très juste, notamment les raisons qui font que Tsipras n'a pas les outils intellectuels pour contester à la racine l'européisme.
J'aimerais m'attarder sur un point : l'extrémisme centriste, technocratique et anti-démocratique, des européistes. Même si cette notion d'extrémisme centriste peut paraître étrange au premier abord, il est clair qu'il existe (voir les exemples de Hureaux).
Pour moi, c'est une variante de l'utopie pacifiste, d'ailleurs les européistes sont souvent des pacifistes (voir le budget de défense des pays européens dirigés depuis quarante ans par des européistes).
Comme le pacifisme, le centrisme européiste est une lâcheté intellectuelle et morale (ce qui n'empêche pas le courage physique de certains pacifistes).
L'essence de la politique est le conflit (Julien Freund). Plutôt que d'assumer cette douloureuse nature des choses -qui ne souhaite la paix et l'entente ?, les pacifistes et les européistes choisissent lâchement de se raconter et de nous raconter que la paix perpétuelle est possible et qu'on vous l'imposera, au besoin contre votre volonté.
A l'instar de toutes les utopies visant à plier la nature humaine, celle-ci finira mal mais non sans avoir semé le malheur et la misère.
Si le conflit intrinsèque aux relations internationales était assumé, l'Euro serait dissous de suite. Mais non. Donc l'horreur économique va continuer, au nom de la paix européiste imposée de force. Jusqu'à l'explosion ou la soumission.
La soumission, en effet, reste une option : la Chine est soumise sans espoir de délivrance aux héritiers du communisme et, face à une problématique de souveraineté pas si éloignée de la nôtre, en Amérique, les États du Nord ont soumis les États du sud.
En attendant, on peut regarder cette vidéo de 2009 qui n'a rien perdu de sa saveur :
L'UERSS démasquée par jeunespourlafrance
dimanche, juillet 19, 2015
Aérons nous l'esprit avec Simon Leys et Confucius
La politique et les silences de Confucius
Toute ressemblance ...
J'ai du mal mais je m'efforce moi aussi d'être un homme de peu de mots. Je ne suis pas plus entouré que la moyenne (je crois) de jacteurs et de hâbleurs, mais j'en viens, par lassitude de ces personnages, à rechercher la compagnie des taiseux.
Au fait, Simon Leys explique son titre par une citation de Chesterton :
"Un homme qui s'attache aux harmonies, qui n'associe les étoiles qu'avec es anges, ou les agneaux avec les fleurs printanières, risque d'être bien frivole, car il n'adopte qu'un seul mode à un certain moment ; et puis ce moment une fois passé, il peut oublier le mode en question. Mais un homme qui tâche d'accorder des anges avec des cachalots doit, lui, avoir une vision assez sérieuse de l'univers".
Euro : vérole politique, sida économique
Comme toute personne de bon sens, je n'ai aucun doute que l'Euro est une horreur économique qui appauvrit les pauvres et sur-industrialise les industrieux. Il vaut mieux la fin de l'horreur que l'horreur sans fin. A long terme, le choix est vite fait entre la misère permanente et la sortie de l'Euro.
Mais à court terme ?
Contrairement à ce que nous racontent des commentateurs partisans, la sortie de l'Euro n'est pas un saut dans l'inconnu. Nous ne connaissons que trop bien.
Les récentes dissolutions d'unions monétaires étaient des monnaies "peggées" au dollar. Il n'y a donc pas eu besoin d'introduire une nouvelle monnaie et cela a déjà été rude à court terme.
Les pays du sud, Grèce, France (1), Portugal, Italie se heurteront à deux problèmes :
1) introduire une nouvelle monnaie et, plus difficile, la faire accepter. Nous nous tiers-mondisons, comme dans le tiers-monde, il se pourrait que nous utilisions deux monnaies, une locale et une étrangère.
2) continuer à financer les déficits. Il y aura des spoliations et des injustices flagrantes (la continuation de la politique de racket fiscal et de clientélisme actuelle en pire -si, si, c'est possible). Mais les fonctionnaires et les assistés seront tout de même obligés de faire des sacrifices. Là encore, pas d'illusions : il n'y a aucune chance que ce soit les nantis (EDF, SNCF, Banque de France, etc.) qui morflent le plus.
Donc, à court terme, le chaos et la misère, les émeutes, les pillages, les pénuries, les rationnements. On reparlera de gens qui meurent de faim dans nos contrées.
On comprend que les Grecs hésitent et que les Allemands soient prêts à une aide humanitaire en cas de grexit.
Mais ce prix est payé en vue d'une récompense : liberté, souveraineté et prospérité (si et seulement si la sortie de l'Euro est accompagnée, enfin, des bonnes politiques économiques).
Avons nous encore assez de courage pour prendre cette décision difficile ? Je ne sais pas. Mais la misère provoquée mécaniquement par l'Euro nous y poussera de plus en plus.
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(1) : je suis navré de compter la France dans les pays du sud, mais la politique suivie depuis quarante ans, la population qui s'africanise, la classe politico-médiatique de république bananière et l'administration de plus en plus pléthorique, tracassière et inefficace m'y obligent.
vendredi, juillet 17, 2015
Langues régionales: Hollande divisera-t-il la République pour être réélu ?
Hollande est une calamité pour la France, les autres sont-ils mieux ?
Partout, le harcèlement terroriste continue dans l'indifférence publique
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La lie politicarde, ce sont aussi des autruches.
Pourtant, nous ne manquons pas de chroniqueurs lucides, mais ils n'embrayent pas dans le débat public.
Maxime Tandonnet :
L'Amérique attaquée (dans l'indifférence)
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Quant au séisme qui vient de se produire aux Etats-Unis, quelques mots seulement pour affirmer que l’Amérique est stupéfaite par l’identité du tueur, un Américain, au « profil parfaitement banal ». Mais ce séisme, l’armée américaine frappée sur le sol américain, ne semble intéresser personne en France. Une indifférence révélatrice du pire dans la mentalité française actuelle: franchouillardisme (c’est loin l’Amérique!); anti américanisme primaire; politique de l’autruche (ne rien voir et ne rien entendre); cécité volontaire sur un sujet qui dérange les consciences; et l’aveuglement maladif, caractéristique fondamentale des élites sur tous les sujets, en attendant le pire, comme d’habitude.
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Xavier Raufer :
Et pendant ce temps, la France brûle-t-elle dans l'indifférence générale ?
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Le thème de la sécurité semble sous-représenté dans les médias, ainsi que de la part des élites politiques. Comment l'expliquer, ce thème pourrait-il faire l'objet d'un tabou dans le débat public, abordé épisodiquement lorsque l'actualité les y obligent plutôt que comme un sujet de fond ?
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L'indifférence des connards du monde politico-médiatique dont il est question dans ces textes est le masque, d'une part, de la peur de regarder la réalité en face et, d'autre part, de la volonté farouche d'imposer le politiquement correct en taisant tout ce qui le dérange.
Mais pas seulement : je crois que cette indifférence publique n'est pas qu'une tromperie. La classe jacassante s'en fout vraiment. Elle se croit protégée, donc les journalopes et les politichiens ne se sentent pas menacés dans leurs précieuses petites personnes, et elle n'a plus d'affectio societatis, ce qui arrive à la France et aux Français, qu'elle méprise, ne la touche pas. Les Palestiniens l'émeuvent beaucoup plus.
jeudi, juillet 16, 2015
Etang de Berre : le harcèlement terroriste continue
Je ne peux qu'approuver Thibault de Montbrial :
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S'il faut rester extrêmement prudent sur les auteurs de ce qu'il convient d'appeler un attentat, force est de constater que ces attaques multiples sur notre territoire correspondent en tous points aux incitations contenues dans les vidéos diffusées par l'État Islamique depuis des mois. Que le mot d'ordre ait été directement entendu par des islamistes ou bien qu'il s'agisse d'un passage à l'acte d'opportunité dont les motivations seront établies par l'enquête, on ne peut une fois de plus que constater la similitude entre les modes opératoires utilisés, et les suggestions que les vidéos islamistes multiplient sur internet à l'effet de créer le maximum de confusion sur notre territoire.
Les islamistes sont futés : assez violents pour faire peur et soumettre au cas par cas, pas assez hostiles pour provoquer une réaction collective qui les balaierait en moins de deux. Il faut dire que lorsqu'on a un ennemi, nous, qui ne sait plus qui il est, en quoi il croit, ni ce qu'il veut, c'est plus facile d'être intelligent.
Euro : fin de partie remise
Je comprends le raisonnement de Roland Hureaux, puisque c'est aussi le mien. Comme toute construction idéologique, l'UERSS est aussi solide que ces casse-tête chinois faits de pièces de bois enchevêtrées, paraissant indestructibles tant que tout se tient et s'écroulant dès qu'on ôte un morceau.
Cependant, je me demande si la politique est aussi mécanique que cela. Il y a tout de même chez les peuples un réel sentiment européen, certes manipulé et perverti à son profit par la caste européiste comme certaines salopes utilisent le sentiment amoureux pour en tirer des avantages très matériels.