C'est la nouvelle tarte à la crème des abrutis et des salauds : surtout, ne pas « essentialiser » ! Evidemment, cela ne concerne que les populations à emmerdes. Surtout, ne pas « essentialiser » les musulmans, les roms, etc. En revanche, il est permis, voire recommandé, d' « essentialiser » les Français : racistes, colonialistes, réactionnaires, frileux, etc.
" Surtout, ne pas « essentialiser » ! " prend donc la digne succession de " Meuh non, il n'y a pas trop d'immigrés, c'est un fantasme nauséabond, il n'y a pas plus d'immigration qu'en 1950 " puis de "Ah bin si, il y a plus d'immigrés, mais c'est trop tard, il faut vous y faire. "
L'injonction de ne pas « essentialiser » les musulmans est particulièrement bouffone. En effet, il s'agit d'une population qui montre une remarquable constance dans les dogmes, les préceptes et les comportements à travers les siècles.
" Surtout, ne pas « essentialiser » ! " est intelligent, de cette intelligence qui fait dire que Juppé et Hollande sont intelligents, c'est-à-dire font preuve d'un goût pour les mots creux et d'une incapacité à prendre en compte le réel, qui sont très proches de la connerie à l'état pur.
La véritable intelligence, sans italique, consiste à distinguer, comme disait Montaigne, mais aussi à tirer la quintessence, comme disait Rabelais. Autrement dit, c'est un aller-retour incessant entre le raffinement et la généralisation. Si l'on ne garde que le raffinement, ce n'est pas de l'intelligence, mais du pinaillage.
Allons plus loin : les hommes d'action sont de grands « essentialisateurs ». On s'est moqué du gaullien « Fécamp, port de pêche et qui entend le rester ... ». Pourtant Malraux en a donné l'explication, à propos de Jeanne d'Arc, « aller à l'essentiel, tel est le génie de l'action depuis que le monde est monde ».
Sans « essentialisation », on est débordé par la complexité du monde, on n'agit jamais, faute d'une analyse parfaite et on procrastine dans l'espoir de cette perfection inaccessible. Il faut élaguer et simplifier pour agir.
On retombe alors sur nos pattes : pourquoi ne pas « essentialiser » les musulmans et les roms ? Parce que ceux qui énoncent cet interdit n'ont pas envie d'agir contre eux. Pourquoi les mêmes n'hésitent pas à « essentialiser » les Français ? Parce qu'ils ont envie d'agir contre eux.
Alors, n'hésitez pas à « essentialiser ». C'est la condition de l'action.
samedi, avril 30, 2016
Et si le silence des musulmans était le plus puissant des carburants ?
Et si le silence des musulmans était le plus puissant des carburants ?
Je publie cet article uniquement pour ceux de mes rares lecteurs qui n'auraient pas encore compris comment fonctionne l'islam. Les autres savent qu'il y a continuité entre les musulmans prétendus modérés et les terroristes et que c'est ce qui fait la force de cette religion sectaire. L'islam, c'est l'islamisme au repos ; l'islamisme, c'est l'islam en action.
Je publie cet article uniquement pour ceux de mes rares lecteurs qui n'auraient pas encore compris comment fonctionne l'islam. Les autres savent qu'il y a continuité entre les musulmans prétendus modérés et les terroristes et que c'est ce qui fait la force de cette religion sectaire. L'islam, c'est l'islamisme au repos ; l'islamisme, c'est l'islam en action.
mercredi, avril 27, 2016
Nuit de debout et primaires partout : les deux visages du somnambulisme politique français
Nuit de debout et primaires partout : les deux visages du somnambulisme politique français
En résumé, la citation de Céline Pina corrigée. Elle a dit : "En France, il n'y a plus que les islamistes et le Front National pour faire de la politique." J'enlève le Front National.
En résumé, la citation de Céline Pina corrigée. Elle a dit : "En France, il n'y a plus que les islamistes et le Front National pour faire de la politique." J'enlève le Front National.
mardi, avril 26, 2016
Hollande bientôt réélu ?
Je maintiens contre vents et marées que Hollande, que je déteste au moins autant que les autres politiciens, va être réélu. Il est maintenant sûr que le chômage va baisser pendant quelques mois, style "rebond du chat mort".
Les Français étant des veaux avec une mémoire de poisson rouge (sinistre hybridation), Hollande va être réélu, dans une atmosphère exécrable qu'il se sera lui-même ingénié à pourrir.
Bien sûr, tout cela est anecdotique, puisque tous font la même politique, y compris le parti marino-philippotiste.
Céline Pina, dissidente du PS, a déclaré : "En France, il n'y a plus que les islamistes et le Front National à faire de la politique." Elle est encore optimiste : elle compte un acteur de trop.
Les Français étant des veaux avec une mémoire de poisson rouge (sinistre hybridation), Hollande va être réélu, dans une atmosphère exécrable qu'il se sera lui-même ingénié à pourrir.
Bien sûr, tout cela est anecdotique, puisque tous font la même politique, y compris le parti marino-philippotiste.
Céline Pina, dissidente du PS, a déclaré : "En France, il n'y a plus que les islamistes et le Front National à faire de la politique." Elle est encore optimiste : elle compte un acteur de trop.
lundi, avril 25, 2016
Donald Trump ou l’Amérique en crise
Donald Trump ou l’Amérique en crise
*************
On n’a jamais vu le suffrage universel vaincre le pouvoir de l’argent [donc Trump ne sera pas élu ou, s'il est élu, il sera paralysé par Washington]. Aussi, le « phénomène Trump » doit-il être interprété surtout comme un nouveau symptôme révélateur de la maladie sénile qui n’épargne plus aucune des démocraties libérales. Partout, les peuples, durement atteints dans leur niveau de vie et menacés jusque dans leur identité par une immigration programmée, découvrent dans la douleur que la réussite apparente des régimes démocratiques durant un court demi-siècle n’aura été que le fruit d’un faisceau de conditions favorables mais fortuites qui ont toutes disparu. Chacun prend conscience que le « modèle » est épuisé mais que son agonie et son remplacement inévitable n’iront pas sans d’éprouvantes convulsions.
*************
La démocratie représentative agonise depuis trente ans et la tyrannie technocratique-mondialiste s'est installé. Après ? Je ne sais pas. Continuation de la tyrannie ? Anarchie ? Islam (variante de la continuation de la tyrannie) ? Démocratie directe ? Féodalité ?
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On n’a jamais vu le suffrage universel vaincre le pouvoir de l’argent [donc Trump ne sera pas élu ou, s'il est élu, il sera paralysé par Washington]. Aussi, le « phénomène Trump » doit-il être interprété surtout comme un nouveau symptôme révélateur de la maladie sénile qui n’épargne plus aucune des démocraties libérales. Partout, les peuples, durement atteints dans leur niveau de vie et menacés jusque dans leur identité par une immigration programmée, découvrent dans la douleur que la réussite apparente des régimes démocratiques durant un court demi-siècle n’aura été que le fruit d’un faisceau de conditions favorables mais fortuites qui ont toutes disparu. Chacun prend conscience que le « modèle » est épuisé mais que son agonie et son remplacement inévitable n’iront pas sans d’éprouvantes convulsions.
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La démocratie représentative agonise depuis trente ans et la tyrannie technocratique-mondialiste s'est installé. Après ? Je ne sais pas. Continuation de la tyrannie ? Anarchie ? Islam (variante de la continuation de la tyrannie) ? Démocratie directe ? Féodalité ?
dimanche, avril 24, 2016
Les limites de l'angélisme judiciaire
Je n'ai pas parlé du nouveau procès Breivik, j'ai juste laissé un commentaire chez P. Bilger pour rappeler le sort fait au fétichisme juridique dans le discours Le déclin du courage. C'est l'un de ces cas navrants où j'ai honte d'être un occidental.
Mais Stéphane Montabert a écrit un billet qui me va bien :
Les limites de l'angélisme judiciaire
************
Dans une société saine d'esprit, Anders Breivik aurait été exécuté depuis longtemps et le monde serait passé à autre chose. La Norvège ne l'est plus - en bonne partie à cause de "progressistes" dont la jeunesse travailliste d'Utøya au sein de laquelle le néo-nazi fit un carnage.
Les bons sentiments sont toujours faciles lorsqu'on se donne le rôle d'observateur extérieur. L'exercice est plus difficile lorsqu'on endosse le rôle de victime. Les premiers concernés sont déboussolés:
« Que le tribunal tranche en faveur de Breivik est le signe que nous avons un système judiciaire qui fonctionne et respecte les droits de l’homme même dans des conditions extrêmes », a tweeté l'un [des survivants d'Utøya], Bjorn Ihler, appelant à prendre le jugement « sérieusement ». « Hourra pour l’Etat de droit et tout ça, mais ça, c'est absurde », a pour sa part réagi Viljar Hanssen, qui avait reçu cinq balles, dont une à la tête, pendant la fusillade.
Anders Breivik doit sa survie et sa victoire légale de cette semaine précisément à la culture de l'excuse entretenue par ses victimes. Ce n'est pas le moindre des paradoxes ; on pourrait pousser l'absurde encore plus loin et affirmer que maltraiter Breivik en prison reviendrait à trahir leur mémoire. Peut-on aller jusqu'à dire qu'il faudrait viser sa réinsertion et que c'est, selon la formule consacrée, "ce qu'ils auraient voulu"
Le cas Breivik n'est pas qu'un exercice de style. Les massacres refont leur apparition sur le continent européen et posent de façon urgente la question de sanctions appropriées, car il va de soi que des exemples de ce type ne dissuaderont aucun candidat de passer à l'acte.
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J'aime bien aussi la formule de Christian Vanneste : «A force de ne pas tuer les loups, nous allons finir comme des moutons ».
Mais Stéphane Montabert a écrit un billet qui me va bien :
Les limites de l'angélisme judiciaire
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Dans une société saine d'esprit, Anders Breivik aurait été exécuté depuis longtemps et le monde serait passé à autre chose. La Norvège ne l'est plus - en bonne partie à cause de "progressistes" dont la jeunesse travailliste d'Utøya au sein de laquelle le néo-nazi fit un carnage.
Les bons sentiments sont toujours faciles lorsqu'on se donne le rôle d'observateur extérieur. L'exercice est plus difficile lorsqu'on endosse le rôle de victime. Les premiers concernés sont déboussolés:
« Que le tribunal tranche en faveur de Breivik est le signe que nous avons un système judiciaire qui fonctionne et respecte les droits de l’homme même dans des conditions extrêmes », a tweeté l'un [des survivants d'Utøya], Bjorn Ihler, appelant à prendre le jugement « sérieusement ». « Hourra pour l’Etat de droit et tout ça, mais ça, c'est absurde », a pour sa part réagi Viljar Hanssen, qui avait reçu cinq balles, dont une à la tête, pendant la fusillade.
Anders Breivik doit sa survie et sa victoire légale de cette semaine précisément à la culture de l'excuse entretenue par ses victimes. Ce n'est pas le moindre des paradoxes ; on pourrait pousser l'absurde encore plus loin et affirmer que maltraiter Breivik en prison reviendrait à trahir leur mémoire. Peut-on aller jusqu'à dire qu'il faudrait viser sa réinsertion et que c'est, selon la formule consacrée, "ce qu'ils auraient voulu"
Le cas Breivik n'est pas qu'un exercice de style. Les massacres refont leur apparition sur le continent européen et posent de façon urgente la question de sanctions appropriées, car il va de soi que des exemples de ce type ne dissuaderont aucun candidat de passer à l'acte.
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J'aime bien aussi la formule de Christian Vanneste : «A force de ne pas tuer les loups, nous allons finir comme des moutons ».
La Turquie va-t-elle relancer la crise des réfugiés ?
La Turquie va-t-elle relancer la crise des réfugiés ?
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Tous ces éléments plaident pour une ouverture des frontières… aux immigrés turcs, l’objectif majeur d’Erdogan aujourd’hui. Il est évidemment très regrettable que les citoyens européens soient privés d’un débat clair sur le sujet. L’alternative est simple : soit nous acceptons les conditions turques pour éviter un afflux massif de migrants, et nous nous résignons à augmenter de plusieurs millions les communautés turques très fermées qui peuplent déjà beaucoup de nos grandes villes, soit nous refusons les conditions turques et nous devons affronter la crise des migrants « en direct ».
Il existe évidemment un troisième terme à cette alternative, qui est politiquement très incorrect celui-là : admettre que la guerre en Syrie était une erreur, aider Bachar Al-Assad à mater Daesh et rompre les relations diplomatiques avec la Turquie en attendant que le régime islamiste tombe.
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Les dirigeants européens sont des traitres qu'il faut, au minimum, éloigner du pouvoir le plus vite possible.
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Tous ces éléments plaident pour une ouverture des frontières… aux immigrés turcs, l’objectif majeur d’Erdogan aujourd’hui. Il est évidemment très regrettable que les citoyens européens soient privés d’un débat clair sur le sujet. L’alternative est simple : soit nous acceptons les conditions turques pour éviter un afflux massif de migrants, et nous nous résignons à augmenter de plusieurs millions les communautés turques très fermées qui peuplent déjà beaucoup de nos grandes villes, soit nous refusons les conditions turques et nous devons affronter la crise des migrants « en direct ».
Il existe évidemment un troisième terme à cette alternative, qui est politiquement très incorrect celui-là : admettre que la guerre en Syrie était une erreur, aider Bachar Al-Assad à mater Daesh et rompre les relations diplomatiques avec la Turquie en attendant que le régime islamiste tombe.
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Les dirigeants européens sont des traitres qu'il faut, au minimum, éloigner du pouvoir le plus vite possible.
Les animaux sont-ils nos semblables ?
Les animaux sont-ils nos semblables ?
La répulsion totale que nous inspire désormais la souffrance animale peut paraître inquiétante à bien des égards.
J'aime à l'ancienne les animaux (comme j'aime à l'ancienne les enfants, les livres, les voitures et les femmes). Je ne leur fais pas de mal inutile (aux animaux, mais aussi aux femmes et aux enfants. Pour les voitures, c'est moins sûr !), j'en mange certains, mais je les respecte pour ce qu'ils sont, je ne les anthropomorphise pas, je ne les traite pas comme des pseudo-humains.
Ceux qui ont un trop grand amour des animaux me mettent mal à l'aise : je soupçonne une compensation, je les soupçonne de ne pas savoir aimer les hommes, voire de les haïr. Et je ne suis pas contredit par mon expérience : les grands amoureux des animaux que je connais sont tous déficients dans leurs relations humaines.
Je ne vois rien à changer à ma recension de 2006 d'un livre de Jean-Pierre Digard :
****************
Digard est sans ambiguïté sur ce point : traiter les animaux comme des hommes est une forme de maltraitance, certes plus douce que les traitements brutaux et négligents. Pour lui, pas de chien dans le lit ou sur le canapé, ce n'est pas sa place. Digard cite des chiens qui ressemblent à des bébés (même poids, peau lisse, grands yeux).
[…]
On peut facilement rattacher la passion animalitaire, les animaux comme substituts affectifs, à la violence symbolique ou réelle d'une société. Cela devrait nous interroger que la France soit le pays d'Europe où il y a le plus d'animaux familiers.
C'est brutal à dire, mais quelqu'un qui aime trop les animaux ou les enfants révèle souvent une incapacité à aimer les hommes dans leur diversité et dans leur complexité. L'amour des animaux d'Hitler et le fait que la législation nazie était la plus favorable aux animaux devraient nous interpeller.
En conclusion : Digard nous appelle à traiter les animaux comme des animaux et les hommes comme des hommes alors que nous sommes embarqués dans le schéma inverse.
****************
Et la situation ne s'est pas améliorée en dix ans :
****************
On peut se demander si la mort infligée aux animaux dans ces conditions ne nous affecte pas d’autant plus que, matériellement éloignés de ceux dont nous mangeons la chair, nous nous sommes peut-être rapprochés d’eux conceptuellement. Au début de L’Esprit des lois (I, 1), Montesquieu reconnaît aux bêtes « l’attrait du plaisir », pour ajouter qu’elles n’ont pas « d’espérances » et surtout qu’« elles n’ont pas avec Dieu de rapport plus intime que le reste du monde matériel », monde créé dont elles participent en toute inconscience. Si c’est le rapport personnel à Dieu qui caractérise l’humanité, voilà une distinction à quoi nous paraissons disposés à renoncer !
Il semble même qu’une autre spécificité humaine désormais nous pèse, celle que paraît indiquer Montesquieu avec le mot « espérances » et sur quoi insiste Jean-Jacques : la « faculté de (nous) perfectionner », à la fois comme individus et comme espèce. Nous sommes en effet une humanité contente d’elle-même, ne s’identifiant pas collectivement selon des actions à entreprendre mais à ses droits insuffisamment honorés. Un humanisme passif est notre horizon, plutôt conforté que compensé par l’activisme technique, cette épopée du quantitatif, donc du « même », où nous sommes enrôlés. Ainsi nous nous rapprochons peut-être sinon de l’animalité du moins de l’homme à l’état de nature selon Jean-Jacques, chez qui le « perfectionnement de soi » est en sommeil, qui ne sait pas ce que c’est que d’être bon ou juste et ne sort de lui-même que par la pitié. Nous pensons être humains par nos droits, mais les animaux aussi ont des droits, à la mesure de leurs désirs et de leurs souffrances : avec eux la frontière est ainsi devenue poreuse. Aussi justifiée que soit notre réprobation des conditions de « l’abattage », elle manifeste peut-être l’assoupissement et non l’élargissement du sentiment de notre humanité.
****************
Remarquez bien qu'il y a des maltraitances animales justifiées. Au moins celle-ci :
La répulsion totale que nous inspire désormais la souffrance animale peut paraître inquiétante à bien des égards.
J'aime à l'ancienne les animaux (comme j'aime à l'ancienne les enfants, les livres, les voitures et les femmes). Je ne leur fais pas de mal inutile (aux animaux, mais aussi aux femmes et aux enfants. Pour les voitures, c'est moins sûr !), j'en mange certains, mais je les respecte pour ce qu'ils sont, je ne les anthropomorphise pas, je ne les traite pas comme des pseudo-humains.
Ceux qui ont un trop grand amour des animaux me mettent mal à l'aise : je soupçonne une compensation, je les soupçonne de ne pas savoir aimer les hommes, voire de les haïr. Et je ne suis pas contredit par mon expérience : les grands amoureux des animaux que je connais sont tous déficients dans leurs relations humaines.
Je ne vois rien à changer à ma recension de 2006 d'un livre de Jean-Pierre Digard :
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Digard est sans ambiguïté sur ce point : traiter les animaux comme des hommes est une forme de maltraitance, certes plus douce que les traitements brutaux et négligents. Pour lui, pas de chien dans le lit ou sur le canapé, ce n'est pas sa place. Digard cite des chiens qui ressemblent à des bébés (même poids, peau lisse, grands yeux).
[…]
On peut facilement rattacher la passion animalitaire, les animaux comme substituts affectifs, à la violence symbolique ou réelle d'une société. Cela devrait nous interroger que la France soit le pays d'Europe où il y a le plus d'animaux familiers.
C'est brutal à dire, mais quelqu'un qui aime trop les animaux ou les enfants révèle souvent une incapacité à aimer les hommes dans leur diversité et dans leur complexité. L'amour des animaux d'Hitler et le fait que la législation nazie était la plus favorable aux animaux devraient nous interpeller.
En conclusion : Digard nous appelle à traiter les animaux comme des animaux et les hommes comme des hommes alors que nous sommes embarqués dans le schéma inverse.
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Et la situation ne s'est pas améliorée en dix ans :
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On peut se demander si la mort infligée aux animaux dans ces conditions ne nous affecte pas d’autant plus que, matériellement éloignés de ceux dont nous mangeons la chair, nous nous sommes peut-être rapprochés d’eux conceptuellement. Au début de L’Esprit des lois (I, 1), Montesquieu reconnaît aux bêtes « l’attrait du plaisir », pour ajouter qu’elles n’ont pas « d’espérances » et surtout qu’« elles n’ont pas avec Dieu de rapport plus intime que le reste du monde matériel », monde créé dont elles participent en toute inconscience. Si c’est le rapport personnel à Dieu qui caractérise l’humanité, voilà une distinction à quoi nous paraissons disposés à renoncer !
Il semble même qu’une autre spécificité humaine désormais nous pèse, celle que paraît indiquer Montesquieu avec le mot « espérances » et sur quoi insiste Jean-Jacques : la « faculté de (nous) perfectionner », à la fois comme individus et comme espèce. Nous sommes en effet une humanité contente d’elle-même, ne s’identifiant pas collectivement selon des actions à entreprendre mais à ses droits insuffisamment honorés. Un humanisme passif est notre horizon, plutôt conforté que compensé par l’activisme technique, cette épopée du quantitatif, donc du « même », où nous sommes enrôlés. Ainsi nous nous rapprochons peut-être sinon de l’animalité du moins de l’homme à l’état de nature selon Jean-Jacques, chez qui le « perfectionnement de soi » est en sommeil, qui ne sait pas ce que c’est que d’être bon ou juste et ne sort de lui-même que par la pitié. Nous pensons être humains par nos droits, mais les animaux aussi ont des droits, à la mesure de leurs désirs et de leurs souffrances : avec eux la frontière est ainsi devenue poreuse. Aussi justifiée que soit notre réprobation des conditions de « l’abattage », elle manifeste peut-être l’assoupissement et non l’élargissement du sentiment de notre humanité.
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Remarquez bien qu'il y a des maltraitances animales justifiées. Au moins celle-ci :
Natacha Polony : s'aveugler à en mourir
Natacha Polony : s'aveugler à en mourir
**************
Dans son ouvrage, Rue Jean-Pierre Timbaud, une vie de famille entre barbus et bobos (Stock), Géraldine Smith parle de sa naïveté devant les prières de rue, elle qui se scandalisait qu'on ne construisît pas davantage de lieux de culte, et qui apprend que même quand la mosquée est en partie vide, l'imam invite les fidèles à prier dans la rue pour «occuper le territoire». Elle raconte les intimidations envers un commerçant musulman dont le crime est de ne pas vendre seulement du Coca arabe. Elle explique surtout comment elle et ses amies, insensiblement, se sont mises à éviter les rues où elles se faisaient insulter, et le temps qu'il leur a fallu pour trouver cela inacceptable. Parce qu'au début, ce n'est qu'une petite gêne. «On intègre tellement l'ambiance de la rue, réfléchit l'une d'elles, qu'on finit par se convaincre qu'on prend un gilet parce qu'il fait frais, au lieu de s'avouer qu'on n'ose plus se promener les épaules nues.» Elle repense également à ses gentils rêves de «citoyens du monde», à son agacement devant des voisins bretons affichant leur identité bretonne, leurs binious et leurs crêpes si ridicules et archaïques, alors que les marques d'identité marocaine ou camerounaise lui semblaient tellement sympathiques.
Mais les épisodes les plus édifiants concernent l'école. La maternelle publique où son enfant végète parce que les enfants francophones, explique la directrice, sont des «poissons-pilotes» qui poussent la classe vers le haut. Tout à coup, elle comprend que si son fils est suffisamment stimulé à la maison pour qu'elle puisse se passer de chercher une école performante, ce n'est pas le cas des autres enfants du quartier. Alors, les classes moyennes, immigrées ou non, fuient vers le privé. Le privé? Un établissement catholique dans lequel la maîtresse refuse que son fils à elle, passionné d'Afrique, présente un masque africain à la classe, parce que cela sied mieux à un enfant noir, même s'il est né à Belleville, et qui interroge sans cesse les élèves sur leurs «origines». Un établissement catholique qui finit par supprimer les classes vertes sous la pression des parents musulmans qui refusent pour leurs filles la promiscuité avec les garçons.
[…]
Mais face à ces difficultés explose le grand mensonge qui a tenu la France muette pendant des décennies. «Je crois que je me mens», lui dit une assistante sociale. La France s'est menti. Et des gens ouvrent les yeux. Pas pour exacerber les haines, pas pour rejeter. « J'ai cru à tort qu'une tolérance sans bornes était la meilleure manière d'aider les étrangers et leurs enfants français à s'intégrer, écrit-elle. La tolérance peut être une forme masquée de démission. »
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Dans son ouvrage, Rue Jean-Pierre Timbaud, une vie de famille entre barbus et bobos (Stock), Géraldine Smith parle de sa naïveté devant les prières de rue, elle qui se scandalisait qu'on ne construisît pas davantage de lieux de culte, et qui apprend que même quand la mosquée est en partie vide, l'imam invite les fidèles à prier dans la rue pour «occuper le territoire». Elle raconte les intimidations envers un commerçant musulman dont le crime est de ne pas vendre seulement du Coca arabe. Elle explique surtout comment elle et ses amies, insensiblement, se sont mises à éviter les rues où elles se faisaient insulter, et le temps qu'il leur a fallu pour trouver cela inacceptable. Parce qu'au début, ce n'est qu'une petite gêne. «On intègre tellement l'ambiance de la rue, réfléchit l'une d'elles, qu'on finit par se convaincre qu'on prend un gilet parce qu'il fait frais, au lieu de s'avouer qu'on n'ose plus se promener les épaules nues.» Elle repense également à ses gentils rêves de «citoyens du monde», à son agacement devant des voisins bretons affichant leur identité bretonne, leurs binious et leurs crêpes si ridicules et archaïques, alors que les marques d'identité marocaine ou camerounaise lui semblaient tellement sympathiques.
Mais les épisodes les plus édifiants concernent l'école. La maternelle publique où son enfant végète parce que les enfants francophones, explique la directrice, sont des «poissons-pilotes» qui poussent la classe vers le haut. Tout à coup, elle comprend que si son fils est suffisamment stimulé à la maison pour qu'elle puisse se passer de chercher une école performante, ce n'est pas le cas des autres enfants du quartier. Alors, les classes moyennes, immigrées ou non, fuient vers le privé. Le privé? Un établissement catholique dans lequel la maîtresse refuse que son fils à elle, passionné d'Afrique, présente un masque africain à la classe, parce que cela sied mieux à un enfant noir, même s'il est né à Belleville, et qui interroge sans cesse les élèves sur leurs «origines». Un établissement catholique qui finit par supprimer les classes vertes sous la pression des parents musulmans qui refusent pour leurs filles la promiscuité avec les garçons.
[…]
Mais face à ces difficultés explose le grand mensonge qui a tenu la France muette pendant des décennies. «Je crois que je me mens», lui dit une assistante sociale. La France s'est menti. Et des gens ouvrent les yeux. Pas pour exacerber les haines, pas pour rejeter. « J'ai cru à tort qu'une tolérance sans bornes était la meilleure manière d'aider les étrangers et leurs enfants français à s'intégrer, écrit-elle. La tolérance peut être une forme masquée de démission. »
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Arnhem, un pont trop loin ? (P.Streit)
Un livre qui synthétise l'opération Market-Garden, échec majeur des Alliés en septembre 1944. Echec majeur car les derniers mois ont été terribles et ont conduit à la division de l'Allemagne.
L'auteur, un officier d'état-major, attribue l'échec à une mauvaise conception de l'opération (une seule route)
A l'échelon tactique, les Alliés de sont montrés courageux mais pas toujours judicieux (notamment Urquhart a accumulé les erreurs). A l'inverse, les Allemands ont été excellents, décidant vite et bien. La différence d'expérience a joué. Les unités allemandes venaient soit de Normandie soit de Russie. Les unités alliées venaient de repos et étaient un mélange assez hétérogène de vétérans et de bleus.
Plus haut dans la hiérarchie, il faut bien dire que les généraux alliés, à l'exception de Patton, qui ne participe pas à cette opération, ne sont pas très bons. Au mieux, ce sont des bureaucrates besogneux et sans génie, comme Eisenhower, au pire, des ganaches incompétentes comme Montgomery. C'est sans doute un des effets de l'abondance matérielle, l'opposée de « nécessité fait loi ».
Une leçon douce-amère : Sosabowski, le clairvoyant et râleur général polonais, fut utilisé après la défaite comme bouc-émissaire par Montgomery, égal à lui-même, toujours aussi classieux. Il est relevé de son commandement à la demande des Anglais (toujours aussi classieux) et tombe dans l'oubli. Mais dans le film Un pont trop loin, il est interprété par Gene Hackman et c'est un des rares personnages qui ne passent pas pour un imbécile.
Les organisations qui récompensent, ou simplement tolèrent, la clairvoyance et le franc-parler sont rarissimes. Je suppose qu'elles réussissent mieux que les autres, du moins je l'espère. En tout cas, on s'y sent mieux.
L'auteur, un officier d'état-major, attribue l'échec à une mauvaise conception de l'opération (une seule route)
A l'échelon tactique, les Alliés de sont montrés courageux mais pas toujours judicieux (notamment Urquhart a accumulé les erreurs). A l'inverse, les Allemands ont été excellents, décidant vite et bien. La différence d'expérience a joué. Les unités allemandes venaient soit de Normandie soit de Russie. Les unités alliées venaient de repos et étaient un mélange assez hétérogène de vétérans et de bleus.
Plus haut dans la hiérarchie, il faut bien dire que les généraux alliés, à l'exception de Patton, qui ne participe pas à cette opération, ne sont pas très bons. Au mieux, ce sont des bureaucrates besogneux et sans génie, comme Eisenhower, au pire, des ganaches incompétentes comme Montgomery. C'est sans doute un des effets de l'abondance matérielle, l'opposée de « nécessité fait loi ».
Une leçon douce-amère : Sosabowski, le clairvoyant et râleur général polonais, fut utilisé après la défaite comme bouc-émissaire par Montgomery, égal à lui-même, toujours aussi classieux. Il est relevé de son commandement à la demande des Anglais (toujours aussi classieux) et tombe dans l'oubli. Mais dans le film Un pont trop loin, il est interprété par Gene Hackman et c'est un des rares personnages qui ne passent pas pour un imbécile.
Les organisations qui récompensent, ou simplement tolèrent, la clairvoyance et le franc-parler sont rarissimes. Je suppose qu'elles réussissent mieux que les autres, du moins je l'espère. En tout cas, on s'y sent mieux.
vendredi, avril 22, 2016
Voir les abrutis de Nuit Debout autrement
Un article de la Mena :
Nuit debout et "banlieue" : pas le même combat
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Rien, en effet, dans leur organisation sociale [des immigrés], ne ressemble à ce dont on discute à la République. Tandis que les nuitards s’entourent de mille précautions afin de préserver l’horizontalité dans les prises de décisions, la participation de tous – c’est même un principe pilier du mouvement : on veut participer aux décisions, on ne veut plus être des laissés pour compte -, la société issue de l’immigration est exclusivement verticale. C’est le chef de tribu, le caïd, le grand trafiquant, l’imam qui décide, à partir d’un piédestal social qu’il a atteint presque toujours en écartant son prédécesseur par une forme ou une autre de violence, ou parce qu’il a été serré par les keufs.
La marge de décision de tous les autres habitants des "banlieues" est pratiquement inexistante et se limite à répercuter la volonté du chef, en suivant pour cela le code de comportement que chacun connaît par cœur dans la cité.
A l’opposé diamétral de ce que l’on constate chez les dormeurs debout, qui rejettent et méprisent l’usage de la force [pas si sûr], le terrorisme et les guerres, dans les territoires abandonnés par la République, la force brutale est vénérée, elle est l’apanage du boss et des bandes les mieux armées et les plus brutales et impitoyables.
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Et un d'Eric Verhaeghe :
La Nuit Debout ou le Walhalla des dieux païens
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L’anti-spécisme a pignon sur rue place de la République. Il possède son propre stand et sa commission qui intervient en Assemblée Générale.
En quoi consiste la religion anti-spéciste? Dans la dénonciation de la suprématie exercée par l’espèce humaine sur les autres espèces. Pour les anti-spécistes, la domination humaine est une imposture contraire à des règles naturelles dont on sent qu’elles affleurent même si personne ne les nomme ou ne dévoile leur visage. L’antispéciste réclame le retour à des principes cosmologiques où l’Homme est une espèce animale parmi d’autres et où la Nature forme un grand tout.
[…]
En grattant, on retrouvera donc, de façon assez intéressante, une rupture dans la chaîne de valeurs entre l’Occident post-marxiste (ou post-hégélien) dont le sens se construit autour de l’élévation de l’Homme. La Nuit Debout est plutôt héritière de la pensée aryenne dont le national-socialisme fut un avatar, qui replaçait l’Homme dans son ensemble naturel et lui accordait une valeur relative dans une cosmologie naturelle où le peuple de la forêt apparaissait comme l’une des espèces naturelles constitutives de la Nature.
Cette filiation discrète, mais puissante, mérite d’être méditée. La Nuit Debout n’est pas par hasard narcissique et ostraciste. Elle préconise inconsciemment, discrètement, le respect d’un ordre naturel et tribal qui est en orthogonie complète avec notre ordre démocratique sorti de 1789.
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Nuit debout et "banlieue" : pas le même combat
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Rien, en effet, dans leur organisation sociale [des immigrés], ne ressemble à ce dont on discute à la République. Tandis que les nuitards s’entourent de mille précautions afin de préserver l’horizontalité dans les prises de décisions, la participation de tous – c’est même un principe pilier du mouvement : on veut participer aux décisions, on ne veut plus être des laissés pour compte -, la société issue de l’immigration est exclusivement verticale. C’est le chef de tribu, le caïd, le grand trafiquant, l’imam qui décide, à partir d’un piédestal social qu’il a atteint presque toujours en écartant son prédécesseur par une forme ou une autre de violence, ou parce qu’il a été serré par les keufs.
La marge de décision de tous les autres habitants des "banlieues" est pratiquement inexistante et se limite à répercuter la volonté du chef, en suivant pour cela le code de comportement que chacun connaît par cœur dans la cité.
A l’opposé diamétral de ce que l’on constate chez les dormeurs debout, qui rejettent et méprisent l’usage de la force [pas si sûr], le terrorisme et les guerres, dans les territoires abandonnés par la République, la force brutale est vénérée, elle est l’apanage du boss et des bandes les mieux armées et les plus brutales et impitoyables.
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Et un d'Eric Verhaeghe :
La Nuit Debout ou le Walhalla des dieux païens
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L’anti-spécisme a pignon sur rue place de la République. Il possède son propre stand et sa commission qui intervient en Assemblée Générale.
En quoi consiste la religion anti-spéciste? Dans la dénonciation de la suprématie exercée par l’espèce humaine sur les autres espèces. Pour les anti-spécistes, la domination humaine est une imposture contraire à des règles naturelles dont on sent qu’elles affleurent même si personne ne les nomme ou ne dévoile leur visage. L’antispéciste réclame le retour à des principes cosmologiques où l’Homme est une espèce animale parmi d’autres et où la Nature forme un grand tout.
[…]
En grattant, on retrouvera donc, de façon assez intéressante, une rupture dans la chaîne de valeurs entre l’Occident post-marxiste (ou post-hégélien) dont le sens se construit autour de l’élévation de l’Homme. La Nuit Debout est plutôt héritière de la pensée aryenne dont le national-socialisme fut un avatar, qui replaçait l’Homme dans son ensemble naturel et lui accordait une valeur relative dans une cosmologie naturelle où le peuple de la forêt apparaissait comme l’une des espèces naturelles constitutives de la Nature.
Cette filiation discrète, mais puissante, mérite d’être méditée. La Nuit Debout n’est pas par hasard narcissique et ostraciste. Elle préconise inconsciemment, discrètement, le respect d’un ordre naturel et tribal qui est en orthogonie complète avec notre ordre démocratique sorti de 1789.
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jeudi, avril 21, 2016
Le grand Will
C'est le 400ème anniversaire de la mort de Shakespeare. Il m'est moins familier que Montaigne (intéressante étude sur les réminiscences de l'un chez l'autre), que Molière ou que Rabelais. Mais tout de même, quel extraordinaire dramaturge !
Quand je peste contre ces enculés de l'éducation nazionale, je pense aux enfants de 2016 qu'on prive de Molière, de Shakespeare, de Corneille ... de quel droit ?
Bon, les trois grandes sont habituellement Le roi Lear, Hamlet, et Macbeth.
Mais, j'ai une tendresse particulière pour Othello. Le maure est le personnage le plus noble des pièces de Shakespeare, celui qui fit le plus de vers. C'est ce qui rend son crime si incompréhensible et le personnage de Iago si repoussant et mystérieux.
Lisez Shakespeare. Si vous êtes impressionné, faites comme si c'était un jeune auteur qu'on vient de découvrir.
Quelques extraits cinématographiques :
Quand je peste contre ces enculés de l'éducation nazionale, je pense aux enfants de 2016 qu'on prive de Molière, de Shakespeare, de Corneille ... de quel droit ?
Bon, les trois grandes sont habituellement Le roi Lear, Hamlet, et Macbeth.
Mais, j'ai une tendresse particulière pour Othello. Le maure est le personnage le plus noble des pièces de Shakespeare, celui qui fit le plus de vers. C'est ce qui rend son crime si incompréhensible et le personnage de Iago si repoussant et mystérieux.
Lisez Shakespeare. Si vous êtes impressionné, faites comme si c'était un jeune auteur qu'on vient de découvrir.
Quelques extraits cinématographiques :
L'ordre
A son retour au pouvoir en 1944, le général De Gaulle était obsédé par le rétablissement de l'ordre. En fidèle lecteur de Péguy, il savait que l'ordre juste (1) seul est garant de la liberté, notamment de celle des plus pauvres et des plus vulnérables.
Le gauchisme est le long effort d'adolescents haineux pour détruire le père, et donc la loi et donc l'ordre. Ils ont commencé en guillotinant un roi. Bon début !
Comme les gauchistes sont chaque jour plus détachés des vulnérables et des faibles, ils accroissent le désordre sans aucun remords ni retenue. Ils en sont à s'attaquer aux enfants et aux femmes pauvres à travers la dénaturation du mariage et la location de ventres. Des salauds. Le Grand Remplacement et l'européisme sont aussi des désordres.
Mais les Français en ont marre. Ils voudraient l'ordre juste, mais ils en sont au stade où ils accepteraient l'ordre injuste et, bientôt, ils tenteront de rétablir l'ordre eux-mêmes. Je vois venir ce moment avec effroi.
***********
(1) : ce n'est pas parce que Ségolène Royal a employé cette expression qu'elle n'est pas excellente. Je vais continuer à m'assoir même si Ségolène Royal dit « chaise ».
Le gauchisme est le long effort d'adolescents haineux pour détruire le père, et donc la loi et donc l'ordre. Ils ont commencé en guillotinant un roi. Bon début !
Comme les gauchistes sont chaque jour plus détachés des vulnérables et des faibles, ils accroissent le désordre sans aucun remords ni retenue. Ils en sont à s'attaquer aux enfants et aux femmes pauvres à travers la dénaturation du mariage et la location de ventres. Des salauds. Le Grand Remplacement et l'européisme sont aussi des désordres.
Mais les Français en ont marre. Ils voudraient l'ordre juste, mais ils en sont au stade où ils accepteraient l'ordre injuste et, bientôt, ils tenteront de rétablir l'ordre eux-mêmes. Je vois venir ce moment avec effroi.
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(1) : ce n'est pas parce que Ségolène Royal a employé cette expression qu'elle n'est pas excellente. Je vais continuer à m'assoir même si Ségolène Royal dit « chaise ».
mercredi, avril 20, 2016
Pourquoi François a eu raison de ramener avec lui des migrants musulmans
Ce n'est pas mon point de vue. Je pense que Hude, et donc, si son analyse est juste, le pape, se trompent. On n'a jamais vu de conversion massive de musulmans et je crois qu'on n'en verra pas de sitôt (ce qui n'empêche pas d'y travailler).
Néanmoins, l'argument de Hude me semble assez intelligent pour qu'on s'y attarde.
Pourquoi François a eu raison de ramener avec lui des migrants musulmans
Néanmoins, l'argument de Hude me semble assez intelligent pour qu'on s'y attarde.
Pourquoi François a eu raison de ramener avec lui des migrants musulmans
mardi, avril 19, 2016
Hollande : le narcisse déplacé
Que penser d’un officiel qui plaisante «Vos prières sont les bienvenues » à propos des sondages, à la sortie du musée copte du Caire, quand on connaît la tragédie des chrétiens d’Orient ?
C’est simple : c’est un pauvre con, un pauvre type.
Il est énarque ? Et alors ? Il n’a pas de cons ni de pauvres types chez les énarques ?
Il est narcissique, absolument autiste à tout ce qui n’est pas lui, «dépourvu d’affect » (enfin … pas tout à fait, il aime beaucoup sa propre personne). Et il est partout déplacé, même comme pot de fleurs.
Que la décadence est longue et douloureuse !
Le pouvoir soupe-au-lait vire le général Soubelet
Cette affaire est un symptôme d’un mal qui gagne les pays occidentaux et spécialement la France, depuis des décennies : la dérive tyrannique. L’idée sous-jacente est que les détenteurs du pouvoir méritent le pouvoir et que ceci est prouvé par le fait qu’ils ont réussi à le prendre. Il n’y a plus aucune raison de quitter le pouvoir puisque le seul fait d’avoir réussi à le prendre prouve qu’on le mérite sans aucune remise en cause possible. C’est un raisonnement tautologique.
Cette dérive est aggravée par la détestable habitude idéologique. Non seulement le contradicteur est un gêneur, comme partout, mais il est en plus une incarnation du Mal.
C’est le premier enseignement de cette affaire Soubelet : le pouvoir devient de plus en plus tyrannique, au point de reprocher à un général de ne pas mentir devant une commission parlementaire.
Le deuxième enseignement, c’est que le pouvoir se sent faible. Un pouvoir normalement assuré aurait traité cette affaire par le mépris. En effet, ce n’est tout de même qu’un général comme il y en a des centaines, sans grande notoriété. Il y a du ridicule à prendre une mesure d’exception dans cette situation.
lundi, avril 18, 2016
Alain et la réalité du politique
Alain Finkielkraut a un coté naïf, Pierrot tombé de la lune, toujours à s'étonner quand il rencontre dans la vraie vie de vrais méchants, que cela soit sur internet ou place de la république, assez navrant pour un homme de son âge. Avec son expérience, il devrait mieux savoir que cela. Il n'a pas lu Carl Schmitt ou Julien Freund. Ou ils ne les a pas compris. Il ne connaît pas l'histoire des guerres civiles et des luttes politiques. Ou il ne les a pas comprises.
Ca et d'autres choses me font trouver le penseur sans grand intérêt. En revanche, l'homme m'est sympathique.
Il a eu un certain courage d'aller voir les Nuit debout / Journée couché par lui-même, mais, justement, les moins naïfs que lui n'ont pas eu besoin de se déplacer pour comprendre ce qu'il en était, cette manifestation non autorisée (en plein état d'urgence !) étant sans mystère (comme le rappelle Guillaume Perrault, on connaît la technique depuis les « journées » révolutionnaires, ça commence à faire un bail).
Citons encore Guillaume Perrault :
***********
Rien de fécond ne pourra naître des incantations de la place de la République. Le grand historien du libéralisme anglais, Elie Halévy (1870-1937), avait tout dit. En 1906, rentré d'Oxford, l'universitaire assiste à une réunion politique à Paris. Il en sort accablé, et écrit à sa femme :
« Quand j'écoute, comme hier à la Société de philosophie, un socialiste révolutionnaire français divaguer trois heures de suite au milieu de l'attention respectueuse d'une trentaine de fonctionnaires, je souhaite d'avoir une religion, un roi, respecter les institutions établies pour donner une assiette à ma vie et sentir que quelque chose autour de moi et en moi s'oppose au tumulte, à la violence, à l'incohérence et à la funeste éloquence. »
***********
L'oncle Finky était-il conscient que son escapade était risquée, qu'un excité alcoolisé ou abruti de mariejeanne pouvait lui mettre son poing dans la gueule ou pire ? Je n'en suis pas sûr, vu qu'il avait emmené son épouse. Ca fait un peu bizarre de penser qu'un homme de sa réputation n'ait pas bien compris que se mêler de politique est dangereux, physiquement dangereux. Pourtant, ses parents ont failli être poussés dans un four pour des raisons politiques, sans animosité personnelle, ça devrait vacciner, rendre prudent, une histoire pareille.
Sa démarche a eu le mérite d'éclairer les naïfs dans son genre et de faire marrer (jaune) les cyniques dans mon genre.
C'est pour ce courage et ce mérite que je vous joins son article :
Finkielkraut : « Ma réponse à ceux qui m'ont expulsé de Nuit debout »
***********
Et ça ne prend pas. Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. J'ai pris conscience, assis moi-même sur une terrasse pour me remettre de mes émotions, que Nuit debout était une kermesse gauchiste sous cloche, une bulle révolutionnaire lovée au milieu d'une ville complètement indifférente.
Tout le monde s'en fout, de Nuit debout. Tout le monde, sauf les médias qui cherchent éperdument dans ce rendez-vous quotidien un renouveau de la politique et lui accordent une importance démesurée. Quel contraste avec les Veilleurs, ces manifestants nocturnes contre la filiation pour tous et la gestation pour autrui! Ceux-là retardaient la marche de l'humanité. Ils ont donc été traités comme quantité négligeable. Je n'ai pas de sympathie particulière pour leur action mais j'aurais aimé alors, et j'aimerais aujourd'hui que les médias se donnent pour mission d'informer et non d'épouser ce qu'ils croient être le mouvement de l'Histoire.
***********
Je suis d'accord avec lui : ça ne prend pas.
En revanche, je ne suis pas d'accord avec la suite comme démonstration : « Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. » Pendant la Terreur et l'Occupation, les gens allaient au théâtre et au restaurant, ça ne veut démontre rien.
Ce qui prouve que ça ne prend pas, c'est que le pouvoir n'est pas menacé, ni légalement (on ne sent pas un engouement massif susceptible de faire gagner une élection à Nuit à bavasser) ni illégalement (vous imaginez les gendarmes prêtant main forte à un coup d'Etat des crasseux de Nuit à fumer des pétards !).
Ca et d'autres choses me font trouver le penseur sans grand intérêt. En revanche, l'homme m'est sympathique.
Il a eu un certain courage d'aller voir les Nuit debout / Journée couché par lui-même, mais, justement, les moins naïfs que lui n'ont pas eu besoin de se déplacer pour comprendre ce qu'il en était, cette manifestation non autorisée (en plein état d'urgence !) étant sans mystère (comme le rappelle Guillaume Perrault, on connaît la technique depuis les « journées » révolutionnaires, ça commence à faire un bail).
Citons encore Guillaume Perrault :
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Rien de fécond ne pourra naître des incantations de la place de la République. Le grand historien du libéralisme anglais, Elie Halévy (1870-1937), avait tout dit. En 1906, rentré d'Oxford, l'universitaire assiste à une réunion politique à Paris. Il en sort accablé, et écrit à sa femme :
« Quand j'écoute, comme hier à la Société de philosophie, un socialiste révolutionnaire français divaguer trois heures de suite au milieu de l'attention respectueuse d'une trentaine de fonctionnaires, je souhaite d'avoir une religion, un roi, respecter les institutions établies pour donner une assiette à ma vie et sentir que quelque chose autour de moi et en moi s'oppose au tumulte, à la violence, à l'incohérence et à la funeste éloquence. »
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L'oncle Finky était-il conscient que son escapade était risquée, qu'un excité alcoolisé ou abruti de mariejeanne pouvait lui mettre son poing dans la gueule ou pire ? Je n'en suis pas sûr, vu qu'il avait emmené son épouse. Ca fait un peu bizarre de penser qu'un homme de sa réputation n'ait pas bien compris que se mêler de politique est dangereux, physiquement dangereux. Pourtant, ses parents ont failli être poussés dans un four pour des raisons politiques, sans animosité personnelle, ça devrait vacciner, rendre prudent, une histoire pareille.
Sa démarche a eu le mérite d'éclairer les naïfs dans son genre et de faire marrer (jaune) les cyniques dans mon genre.
C'est pour ce courage et ce mérite que je vous joins son article :
Finkielkraut : « Ma réponse à ceux qui m'ont expulsé de Nuit debout »
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Et ça ne prend pas. Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. J'ai pris conscience, assis moi-même sur une terrasse pour me remettre de mes émotions, que Nuit debout était une kermesse gauchiste sous cloche, une bulle révolutionnaire lovée au milieu d'une ville complètement indifférente.
Tout le monde s'en fout, de Nuit debout. Tout le monde, sauf les médias qui cherchent éperdument dans ce rendez-vous quotidien un renouveau de la politique et lui accordent une importance démesurée. Quel contraste avec les Veilleurs, ces manifestants nocturnes contre la filiation pour tous et la gestation pour autrui! Ceux-là retardaient la marche de l'humanité. Ils ont donc été traités comme quantité négligeable. Je n'ai pas de sympathie particulière pour leur action mais j'aurais aimé alors, et j'aimerais aujourd'hui que les médias se donnent pour mission d'informer et non d'épouser ce qu'ils croient être le mouvement de l'Histoire.
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Je suis d'accord avec lui : ça ne prend pas.
En revanche, je ne suis pas d'accord avec la suite comme démonstration : « Dans les rues qui longent la place, la vie continue comme si de rien n'était. Les gens vont au restaurant ou au spectacle sans prêter la moindre attention à ce qui se passe à quelques mètres d'eux. » Pendant la Terreur et l'Occupation, les gens allaient au théâtre et au restaurant, ça ne veut démontre rien.
Ce qui prouve que ça ne prend pas, c'est que le pouvoir n'est pas menacé, ni légalement (on ne sent pas un engouement massif susceptible de faire gagner une élection à Nuit à bavasser) ni illégalement (vous imaginez les gendarmes prêtant main forte à un coup d'Etat des crasseux de Nuit à fumer des pétards !).
Qui est l’ennemi ?
Qui est l’ennemi ?
Julien Freund disait qu’il y a pire que l’ennemi connu : l’ennemi caché, celui qu’on n’arrive pas à désigner comme ennemi.
François Hollande a bien du mal à désigner l’ennemi. Tellement qu’il ne le désigne pas, il désigne des abstractions, « la finance », « le terrorisme ». Comme c’est pratique, cela ne fait ainsi de peine à personne. Il confirme ainsi sa nature féminine.
Mais, qui est l’ennemi ?
D’après Jean-François Gayraud, dans L’art de la guerre financière, ce sont les financiers et ceux qui les aident. D’après Eric Zemmour, faisant la recension de ce livre, ce sont les Américains. Et il ne faut pas oublier les européistes, les islamistes, les socialistes, les progressistes, les journalistes …
Cela fait tout de même beaucoup d’ennemis, il y a un os. Quand on désigne tant d’ennemis, c’est qu’on a raté quelque chose.
Qu’ont tous ces gens en commun ?
C’est très simple : ce sont des cosmopolites, des « citoyens du monde », des sans-frontiéristes.
Donc, l’ennemi, c’est le sans-frontiériste, celui qui veut détruire les nations. Il vient sous diverses formes, mais il ne faut pas oublier son unicité.
Le plus dangereux est l’islamiste : «L’oumma, c’est l’Huma ». Si les cosmopolites gagnent, c’est l’islamiste qui règnera car, d'entre eux, il est le plus puissant spirituellement. Mais il ne faut pas oublier tous les autres, qui le favorisent, plus ou moins consciemment. Je fais mien le scénario houellebecquien.
Enfin, un point pénible : et l’Eglise ? Il ne devrait pas y avoir de problème. En bonne doctrine, l’universalisme est équilibré par une inscription dans l’histoire, qui légitime les nations. De plus, l’islam et le communisme ont été reconnus dès leur naissance pour des ennemis.
Pourtant, nous constatons avec colère que certains catholiques sont les meilleurs fourriers de l’ennemi. Certes, les hommes passent et l’Eglise reste. Mais il y a des motifs de désespérer. A lui tout seul, le pape François Zéro en est un bon.
Je persiste cependant à penser que l’occident vide d’esprit, attiré par des croyances minables (écologisme et compagnie) est une terre de conquête religieuse. Si l’islam y est conquérant, le christianisme est l’avenir, à condition que les chrétiens s’en donnent les moyens, à la fois intellectuels et psychologiques. Bref, certains chrétiens sont nos ennemis, mais pas tous, loin de là.
Nommez l’ennemi, sans vous perdre en circonvolutions, et l’espoir renaît.
Julien Freund disait qu’il y a pire que l’ennemi connu : l’ennemi caché, celui qu’on n’arrive pas à désigner comme ennemi.
François Hollande a bien du mal à désigner l’ennemi. Tellement qu’il ne le désigne pas, il désigne des abstractions, « la finance », « le terrorisme ». Comme c’est pratique, cela ne fait ainsi de peine à personne. Il confirme ainsi sa nature féminine.
Mais, qui est l’ennemi ?
D’après Jean-François Gayraud, dans L’art de la guerre financière, ce sont les financiers et ceux qui les aident. D’après Eric Zemmour, faisant la recension de ce livre, ce sont les Américains. Et il ne faut pas oublier les européistes, les islamistes, les socialistes, les progressistes, les journalistes …
Cela fait tout de même beaucoup d’ennemis, il y a un os. Quand on désigne tant d’ennemis, c’est qu’on a raté quelque chose.
Qu’ont tous ces gens en commun ?
C’est très simple : ce sont des cosmopolites, des « citoyens du monde », des sans-frontiéristes.
Donc, l’ennemi, c’est le sans-frontiériste, celui qui veut détruire les nations. Il vient sous diverses formes, mais il ne faut pas oublier son unicité.
Le plus dangereux est l’islamiste : «L’oumma, c’est l’Huma ». Si les cosmopolites gagnent, c’est l’islamiste qui règnera car, d'entre eux, il est le plus puissant spirituellement. Mais il ne faut pas oublier tous les autres, qui le favorisent, plus ou moins consciemment. Je fais mien le scénario houellebecquien.
Enfin, un point pénible : et l’Eglise ? Il ne devrait pas y avoir de problème. En bonne doctrine, l’universalisme est équilibré par une inscription dans l’histoire, qui légitime les nations. De plus, l’islam et le communisme ont été reconnus dès leur naissance pour des ennemis.
Pourtant, nous constatons avec colère que certains catholiques sont les meilleurs fourriers de l’ennemi. Certes, les hommes passent et l’Eglise reste. Mais il y a des motifs de désespérer. A lui tout seul, le pape François Zéro en est un bon.
Je persiste cependant à penser que l’occident vide d’esprit, attiré par des croyances minables (écologisme et compagnie) est une terre de conquête religieuse. Si l’islam y est conquérant, le christianisme est l’avenir, à condition que les chrétiens s’en donnent les moyens, à la fois intellectuels et psychologiques. Bref, certains chrétiens sont nos ennemis, mais pas tous, loin de là.
Nommez l’ennemi, sans vous perdre en circonvolutions, et l’espoir renaît.
samedi, avril 16, 2016
La table noire : « La France va mieux »
Il me semble, sans garantie d'origine, que Josef Goebbels racontait l'histoire suivante :
« Considérons la table en sapin blond devant nous. Si je vous dis : "Elle est blanche", on peut discuter des nuances, mais si je vous dis : "Elle est noire", vous ne pouvez plus discuter, juste accepter ou refuser. Et si je répète suffisamment souvent que cette table est noire, nombreux seront ceux qui chercheront par eux-mêmes des raisons d'accepter que cette table est noire ».
Je ne sais pas si cette anecdote est authentique, mais je crois que le fond en est juste. La sagesse populaire ne se trompe pas quand elle dit « Plus c'est gros, plus ça passe », qu'il faut prendre au premier degré. La manipulation des foules par les « communicants » (ce terme est lui-même une manipulation. Pour communiquer, il y a les porte-paroles, ce n'est pas du tout ce travail que font les « communicants ») atteint des sommets.
Quand François Hollande déclare « La France va mieux », il ne parle pas à la raison raisonnante, il ne compte pas persuader par des arguments, il cherche à créer une impression, à laisser une trace dans le cortex des auditeurs.
Puis, cette phrase débile sera répétée sous divers prétextes par des milliers de complices (co-religionnaires, journalistes, etc.) et elle finira par passer pour une vérité aux yeux de quelques pourcents qui font basculer une élection.
Vous l'avez peut-être oublié mais pas François Hollande : il a été élu avec le slogan « Le changement, c'est maintenant », le plus fou qui soit pour un type qui n'a jamais rien changé, même pas les couches de ses enfants.
Si la politique était une affaire de tête et non de tripes, François Hollande n'aurait jamais été élu.
Si vous avez un doute, je vous invite à prendre au sérieux et à méditer cette video :
"J'ai toujours été élu par une majorité de cons".
Addendum :
Dans l'article Big lie de wikipedia, on trouve ceci, extrait d'un rapport de l'OSS décrivant les méthodes d'Hitler :
His primary rules were : never allow the public to cool off; never admit a fault or wrong; never concede that there may be some good in your enemy; never leave room for alternatives; never accept blame; concentrate on one enemy at a time and blame him for everything that goes wrong; people will believe a big lie sooner than a little one; and if you repeat it frequently enough people will sooner or later believe it.
Que je traduis :
Ses règles de base étaient : ne jamais laisser le public refroidir, ne jamais admettre une erreur, ne jamais admettre qu'il puisse y avoir quoi que ce soit de bon dans l'ennemi, ne jamais laisser d'espace aux alternatives, ne jamais accepter le reproche, se concentrer sur un ennemi à la fois et l'accuser de tout ce qui va mal, les gens croiront plus vite un gros mensonge qu'un petit et si vous le répétez fréquemment, il y a aura tôt ou tard suffisamment de gens qui le croiront.
Dans cette description, nous reconnaissons sans peine le comportement des politiciens contemporains.
Je n'en suis pas étonné, puisque je considère qu'Hitler a gagné dans l'ordre des idées politiques la guerre qu'il a perdue militairement.
Non seulement, comme l'écrit Jacques Ellul dès juin 1945, à cause de la colonisation de la société par l'Etat, mais aussi parce qu'il a imposé ses catégories de pensée. Il ne faut pas réfléchir dix ans pour comprendre que notre obsession anti-raciste est l'exact pendant de l'obsession raciste d'Hitler, que l'exaltation du métis (qui a conduit à l'élection et à la ré-election d'un président des Etats-Unis catastrophique. ) est le symétrique de l'exaltation du pur Aryen (Combien de fois ai-je entendu à propos d'un enfant « Il est beau, il est métis» qui est tout aussi idiot « Il est beau, il est de race pure » ?), que la dilection pathologique pour l'Autre répond au nationalisme délirant ...
Ceux qui pensent hors des schémas totalitaires, hitlériennes ou communistes, c'est-à-dire les conservateurs, sont peu nombreux.
« Considérons la table en sapin blond devant nous. Si je vous dis : "Elle est blanche", on peut discuter des nuances, mais si je vous dis : "Elle est noire", vous ne pouvez plus discuter, juste accepter ou refuser. Et si je répète suffisamment souvent que cette table est noire, nombreux seront ceux qui chercheront par eux-mêmes des raisons d'accepter que cette table est noire ».
Je ne sais pas si cette anecdote est authentique, mais je crois que le fond en est juste. La sagesse populaire ne se trompe pas quand elle dit « Plus c'est gros, plus ça passe », qu'il faut prendre au premier degré. La manipulation des foules par les « communicants » (ce terme est lui-même une manipulation. Pour communiquer, il y a les porte-paroles, ce n'est pas du tout ce travail que font les « communicants ») atteint des sommets.
Quand François Hollande déclare « La France va mieux », il ne parle pas à la raison raisonnante, il ne compte pas persuader par des arguments, il cherche à créer une impression, à laisser une trace dans le cortex des auditeurs.
Puis, cette phrase débile sera répétée sous divers prétextes par des milliers de complices (co-religionnaires, journalistes, etc.) et elle finira par passer pour une vérité aux yeux de quelques pourcents qui font basculer une élection.
Vous l'avez peut-être oublié mais pas François Hollande : il a été élu avec le slogan « Le changement, c'est maintenant », le plus fou qui soit pour un type qui n'a jamais rien changé, même pas les couches de ses enfants.
Si la politique était une affaire de tête et non de tripes, François Hollande n'aurait jamais été élu.
Si vous avez un doute, je vous invite à prendre au sérieux et à méditer cette video :
"J'ai toujours été élu par une majorité de cons".
Addendum :
Dans l'article Big lie de wikipedia, on trouve ceci, extrait d'un rapport de l'OSS décrivant les méthodes d'Hitler :
His primary rules were : never allow the public to cool off; never admit a fault or wrong; never concede that there may be some good in your enemy; never leave room for alternatives; never accept blame; concentrate on one enemy at a time and blame him for everything that goes wrong; people will believe a big lie sooner than a little one; and if you repeat it frequently enough people will sooner or later believe it.
Que je traduis :
Ses règles de base étaient : ne jamais laisser le public refroidir, ne jamais admettre une erreur, ne jamais admettre qu'il puisse y avoir quoi que ce soit de bon dans l'ennemi, ne jamais laisser d'espace aux alternatives, ne jamais accepter le reproche, se concentrer sur un ennemi à la fois et l'accuser de tout ce qui va mal, les gens croiront plus vite un gros mensonge qu'un petit et si vous le répétez fréquemment, il y a aura tôt ou tard suffisamment de gens qui le croiront.
Dans cette description, nous reconnaissons sans peine le comportement des politiciens contemporains.
Je n'en suis pas étonné, puisque je considère qu'Hitler a gagné dans l'ordre des idées politiques la guerre qu'il a perdue militairement.
Non seulement, comme l'écrit Jacques Ellul dès juin 1945, à cause de la colonisation de la société par l'Etat, mais aussi parce qu'il a imposé ses catégories de pensée. Il ne faut pas réfléchir dix ans pour comprendre que notre obsession anti-raciste est l'exact pendant de l'obsession raciste d'Hitler, que l'exaltation du métis (qui a conduit à l'élection et à la ré-election d'un président des Etats-Unis catastrophique. ) est le symétrique de l'exaltation du pur Aryen (Combien de fois ai-je entendu à propos d'un enfant « Il est beau, il est métis» qui est tout aussi idiot « Il est beau, il est de race pure » ?), que la dilection pathologique pour l'Autre répond au nationalisme délirant ...
Ceux qui pensent hors des schémas totalitaires, hitlériennes ou communistes, c'est-à-dire les conservateurs, sont peu nombreux.
jeudi, avril 14, 2016
Son ennemi, c’est la finance
Vous trouverez ci-dessous un article d'Eric Zemmour dans le Figaro. J'ai mis mes commentaires entre crochets et c'est moi qui souligne.
Je me méfie beaucoup de ces grandes fresques globalisantes qui, à force d'être générales sont indémontrables et, donc, peuvent raconter tout et son contraire, c'est-à-dire n'importe quoi.
Cependant, dans le monde très confus où nous vivons, il est nécessaire d'avoir une image englobante pour ensuite déchiffrer les détails. Le mouvement doit aussi se faire en sens inverse : des détails au général. C'est dans ces allers-retours que se trouve la compréhension du monde.
Je pense que la confusion dont je parle est volontairement entretenue par les puissants, qu'elle est un moyen de gouvernement. Les progrès de la psychologie moderne ont permis, tant en entreprise qu'en politique, de vastes manipulations des foules dont on ne se rend même plus compte.
Les techniques de management contemporaines ont pour but de faire culpabiliser l'employé pour qu'il se mette la pression lui-même. Il n'y a plus de chefs, il n'y a que des « managers », à l'écoute, compréhensifs, qui n'engueulent jamais, qui fixent juste des « objectifs » et si ceux-ci ne sont pas atteints, puisque le chef est si gentil, cela ne peut être que de la faute de l'employé. On est en pleine confusion des rôles : le chef n'est pas une mère et le subordonné n'est pas un enfant. Je caricature dans un but pédagogique, mais à peine.
Dernier exemple en date : la direction de France Télévisions est contestée par les journalistes pour avoir préparé une émission trop complaisante pour François Hollande. Que fait Delphine Ernotte, le PDG ? Elle propose aux journalistes « d'échanger » ! Ils critiquent la direction, elle leur propose de venir prendre le thé. Technique bien connue pour désamorcer un conflit sans le résoudre. Une manipulation.
En politique, la manipulation n'est pas individuelle mais collective, cependant le principe est le même : on brouille les rôles, on pervertit les mots et intrumentalise les images. C'est ainsi que le président se comporte en mère-poule ou qu'on n'hésite pas à dire le pays victime de « l'ultra-libéralisme » alors qu'on est à 57 % du PIB de dépenses publiques et cent mille autres exemples.
L'article de Zemmour n'est d'ailleurs pas exempt de ces confusions.
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Son ennemi, c’est la finance
Un redoutable réquisitoire contre la puissance de la finance. Sous les auspices de Machiavel et de Carl Schmitt. Loin des rodomontades électoralistes
ERIC ZEMMOUR
L’ART DE LA GUERRE FINANCIÈRE. Jean-François Gayraud. Odile Jacob. 163p., 21,90 €.
Les guerres ne sont pas seulement militaires. Elles peuvent être aussi idéologiques, démographiques, technologiques, commerciales. On croit qu’elles ne tuent pas, mais elles détruisent, saccagent, ruinent. Et la plus terrible guerre qui nous est livrée aujourd’hui est financière. Telle est la thèse défendue avec véhémence et rigueur dans ce petit (par la taille ) livre de Jean-François Gayraud.
L’auteur en est venu à s’intéresser à la finance par la lutte policière contre les mafias, trafics en tout genre, blanchiments d’argent de la drogue, etc. Le lien est déjà tout un programme. Et en soi un acte d’accusation contre le système bancaire mondial, devenu, de notoriété publique, le serviteur zélé de cet argent noir qu’il blanchit à travers ses paradis fiscaux. Tout cela fait régulièrement la une des gazettes. D’ailleurs, rien de ce que nous dit notre auteur n’est inédit. Pas de révélations ni d’investigations.
Ses analyses sur le désordre monétaire provoqué par la décision de Nixon de rompre la convertibilité entre le dollar et l’or le 15 août 1971 ; la dérégulation libérale des années 1980 [première erreur d'analyse : la dérégulation des années 80 a pour particularité d'être mondialiste, alors que son coté libéral n'est pas une particularité (il y a eu d'autres réformes libérales avant elle), visant explicitement à abolir les frontières.]; le sauvetage des banques lors de la crise des subprimes de 2008 [on n'a pas sauvé les banques, on a sauvé les banquiers : une forfaiture]; le moralisme dogmatique des Allemands à l’égard des Grecs, alors qu’eux-mêmes n’ont jamais payé leurs dettes, que ce soit après la Première ou la Seconde Guerre mondiale ; les apories de la théorie libérale, sa fuite en avant dans la mathématisation et la complexification ; ou encore la puissance de ses relais médiatiques, dominés désormais par les puissances financières, et surtout le « maillage serré de hauts fonctionnaires, politiciens et lobbyistes échangeant informations et postes » qui, à Washington, à Bruxelles ou même à Paris, garantissent la prééminence de la Banque [description ce que j'appelle le Système, auquel on peut ajouter une forte dimension idéologique] : tout cela a déjà été écrit cent fois. De même pour l’alliance victorieuse depuis quarante ans des libéraux et libertaires, de Cohn-Bendit et de la Finance internationale, décortiquée pour notre plus grand bonheur par l’Américain Christopher Lasch ou le Français Jean-Claude Michéa, à qui Gayraud emprunte même l’usage troublant, mais charmant, des longs codicilles.
Non, l’originalité et l’audace de l’ouvrage sont dans sa perspective. Avec force citations de Machiavel, de Carl Schmitt et de Julien Freund [quand je vous disait qu'il est à la mode], notre auteur sort cette querelle de l’économie où elle se languit et s’obscurcit pour la poser sur le seul terrain où tout s’éclaire : le politique. C’est toute l’habileté du capitalisme financier, et de son idéologie libérale, que d’avoir fait croire qu’on n’était pas sur le terrain idéologique, mais uniquement dans le prosaïsme des faits : « Rien n’est plus politique que ce projet de dépolitisation : en acquérant une position de centralité dans la société grâce au libéralisme, l’économie devient un phénomène politique. »
Et historique. L’auteur coupe l’histoire de l’Europe en deux périodes : un avant, où le Politique dirige la Finance, quitte à punir et emprisonner ses banquiers, comme Louis XIV avec Fouquet ou Napoléon avec Ouvrard ; et un après, à partir de Louis-Philippe, et surtout depuis les années 70 du XXe siècle, où les financiers dominent les États et les asservissent. Il aurait pu ajouter d’ailleurs que ce n’est pas un hasard si la Haute Banque, à l’époque basée tout entière dans la City à Londres, a financé sans limites les guerres de l’Angleterre contre les deux plus puissants monarques de notre histoire, jusqu’à leur faire rendre gorge. Depuis lors, notre pays se le tient pour dit et ne mène que des simulacres de guerres contre la finance. « Ce ne sont plus les puissances politiques qui contrôlent les marchés, mais les marchés qui disciplinent les États… De maître, l’État est devenu esclave. »
Les grands féodaux sont de retour. Et ils ont l’habileté d’opérer au nom de la liberté. Gayraud pose sans ambages les termes de cet « affrontement du libéralisme (droit et marché rois) et de la démocratie (souverainetés nationales et populaires) ». Les anciens alliés de la Révolution française sont devenus ennemis irréductibles. Marx l’avait vu précocement ; mais les horreurs du communisme ont délégitimé son diagnostic. Dès lors, le libéralisme a remplacé cette autre religion séculière qu’était le communisme. Ce jugement fera hurler les libéraux, les droits-de-l’hommistes et tous ceux, ils sont légion, qui confondent la République avec le libéralisme et privilégient la liberté de l’individu plutôt que celle de la nation.
Mais il donnera raison à la révolte « illibérale » qui gronde dans l’est de l’Europe, du côté de Poutine, d’Orban ou encore des Polonais. Ceux-ci contestent à la fois la domination du droit et du marché, la religion des droits de l’homme et du sans-frontiérisme. Notre auteur n’en parle pas. Il préfère n’évoquer que le cas du peuple islandais, qui s’est révolté victorieusement contre le diktat des banques et des organisations financières internationales. Comme s’il craignait quand même les foudres du politiquement correct. L’alliance qu’il dénonce, entre droit et marché, fonde la religion nouvelle [il n'y a nul doute que cela soit une religion : elle a ses dogmes, ses tabous, ses péchés et ses pénitences, ses prêtres et sa police de la pensée]. Mais derrière cette alliance, il y a les pays d’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, la France, mais surtout leur parrain, les États-Unis. Et leur formidable armada militaire. C’est le point aveugle du raisonnement de notre auteur. Si la finance peut asservir les États, c’est parce qu’elle bénéficie du soutien de la force militaire américaine, qui terrifie les plus farouches [c'est la partie de l'article que je conteste le plus : je pense que faire du militaire l'instrument d'influence des USA chez nous une erreur. C'est bien l'armée, le débarquement de 1944 puis l'OTAN qui ont permis d'imposer Disney, Coca-Cola, Mac Do et tout un monde de références américaines. Je suis révolté qu'un immigré donne des prénoms arabes à ses enfants français, mais je suis tout aussi atterré qu'un Français de souche donne des prénoms hérités de séries américaines à ses enfants, dont on peut de plus en plus se se demander ce qu'ils ont de spécifiquement français. La culture commune qui fait de nous une société vivante est faite de ces mille petites choses, c'est pourquoi, en les perdant, nous glissons vers une juxtaposition d'individus qui ne font plus une société
Il n'en demeure pas moins qu'une fois l'influence américaine installée par la force des armes, elle se perpétue par d'autres moyens plus subtils, comme le programme Young leaders.
Bien sûr, si les USA se retiraient de l'OTAN, comme ils envisagent régulièrement de le faire, y renonçant toujours et comme Donald Trump, leur influence diminuerait].
Notre ennemi ne serait donc pas la finance, mais les États-Unis d’Amérique, ou plutôt l’alliance redoutable entre Wall Street et la Maison-Blanche, avec des États-Unis devenus ploutocratie - où la classe politique est corrompue par ceux qui payent ses campagnes électorales - et une puissance militaire incomparable au service des intérêts de la finance [ploutocratie que Trump dit vouloir combattre. Il est donc cohérent avec sa politique isolationniste]. Notre grand allié, notre protecteur, notre libérateur ! C’est la conclusion à laquelle étaient déjà arrivés deux de nos plus grands présidents, de Gaulle et Mitterrand [Mitterrand, grand président ! Des fois, il débloque sérieux, le Zemmour]. Et c’est ce qui expliquerait la soumission de nos politiques devant les exigences de la finance. Gayraud a compris l’essentiel : « L’Europe sous la domination de Wall Street n’est souveraine qu’en apparence… Les États-Unis, puissance impériale par excellence, mènent à leurs alliés des guerres économiques et financières, et à leurs ennemis situés hors de leur espace de civilisation des guerres militaires. » Les guerres militaires à l’extérieur servant d’abord à terrifier les alliés de l’intérieur qui seraient tentés de se rebeller [Là, je trouve que c'est tiré par les cheveux].
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Je me méfie beaucoup de ces grandes fresques globalisantes qui, à force d'être générales sont indémontrables et, donc, peuvent raconter tout et son contraire, c'est-à-dire n'importe quoi.
Cependant, dans le monde très confus où nous vivons, il est nécessaire d'avoir une image englobante pour ensuite déchiffrer les détails. Le mouvement doit aussi se faire en sens inverse : des détails au général. C'est dans ces allers-retours que se trouve la compréhension du monde.
Je pense que la confusion dont je parle est volontairement entretenue par les puissants, qu'elle est un moyen de gouvernement. Les progrès de la psychologie moderne ont permis, tant en entreprise qu'en politique, de vastes manipulations des foules dont on ne se rend même plus compte.
Les techniques de management contemporaines ont pour but de faire culpabiliser l'employé pour qu'il se mette la pression lui-même. Il n'y a plus de chefs, il n'y a que des « managers », à l'écoute, compréhensifs, qui n'engueulent jamais, qui fixent juste des « objectifs » et si ceux-ci ne sont pas atteints, puisque le chef est si gentil, cela ne peut être que de la faute de l'employé. On est en pleine confusion des rôles : le chef n'est pas une mère et le subordonné n'est pas un enfant. Je caricature dans un but pédagogique, mais à peine.
Dernier exemple en date : la direction de France Télévisions est contestée par les journalistes pour avoir préparé une émission trop complaisante pour François Hollande. Que fait Delphine Ernotte, le PDG ? Elle propose aux journalistes « d'échanger » ! Ils critiquent la direction, elle leur propose de venir prendre le thé. Technique bien connue pour désamorcer un conflit sans le résoudre. Une manipulation.
En politique, la manipulation n'est pas individuelle mais collective, cependant le principe est le même : on brouille les rôles, on pervertit les mots et intrumentalise les images. C'est ainsi que le président se comporte en mère-poule ou qu'on n'hésite pas à dire le pays victime de « l'ultra-libéralisme » alors qu'on est à 57 % du PIB de dépenses publiques et cent mille autres exemples.
L'article de Zemmour n'est d'ailleurs pas exempt de ces confusions.
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Son ennemi, c’est la finance
Un redoutable réquisitoire contre la puissance de la finance. Sous les auspices de Machiavel et de Carl Schmitt. Loin des rodomontades électoralistes
ERIC ZEMMOUR
L’ART DE LA GUERRE FINANCIÈRE. Jean-François Gayraud. Odile Jacob. 163p., 21,90 €.
Les guerres ne sont pas seulement militaires. Elles peuvent être aussi idéologiques, démographiques, technologiques, commerciales. On croit qu’elles ne tuent pas, mais elles détruisent, saccagent, ruinent. Et la plus terrible guerre qui nous est livrée aujourd’hui est financière. Telle est la thèse défendue avec véhémence et rigueur dans ce petit (par la taille ) livre de Jean-François Gayraud.
L’auteur en est venu à s’intéresser à la finance par la lutte policière contre les mafias, trafics en tout genre, blanchiments d’argent de la drogue, etc. Le lien est déjà tout un programme. Et en soi un acte d’accusation contre le système bancaire mondial, devenu, de notoriété publique, le serviteur zélé de cet argent noir qu’il blanchit à travers ses paradis fiscaux. Tout cela fait régulièrement la une des gazettes. D’ailleurs, rien de ce que nous dit notre auteur n’est inédit. Pas de révélations ni d’investigations.
Ses analyses sur le désordre monétaire provoqué par la décision de Nixon de rompre la convertibilité entre le dollar et l’or le 15 août 1971 ; la dérégulation libérale des années 1980 [première erreur d'analyse : la dérégulation des années 80 a pour particularité d'être mondialiste, alors que son coté libéral n'est pas une particularité (il y a eu d'autres réformes libérales avant elle), visant explicitement à abolir les frontières.]; le sauvetage des banques lors de la crise des subprimes de 2008 [on n'a pas sauvé les banques, on a sauvé les banquiers : une forfaiture]; le moralisme dogmatique des Allemands à l’égard des Grecs, alors qu’eux-mêmes n’ont jamais payé leurs dettes, que ce soit après la Première ou la Seconde Guerre mondiale ; les apories de la théorie libérale, sa fuite en avant dans la mathématisation et la complexification ; ou encore la puissance de ses relais médiatiques, dominés désormais par les puissances financières, et surtout le « maillage serré de hauts fonctionnaires, politiciens et lobbyistes échangeant informations et postes » qui, à Washington, à Bruxelles ou même à Paris, garantissent la prééminence de la Banque [description ce que j'appelle le Système, auquel on peut ajouter une forte dimension idéologique] : tout cela a déjà été écrit cent fois. De même pour l’alliance victorieuse depuis quarante ans des libéraux et libertaires, de Cohn-Bendit et de la Finance internationale, décortiquée pour notre plus grand bonheur par l’Américain Christopher Lasch ou le Français Jean-Claude Michéa, à qui Gayraud emprunte même l’usage troublant, mais charmant, des longs codicilles.
Non, l’originalité et l’audace de l’ouvrage sont dans sa perspective. Avec force citations de Machiavel, de Carl Schmitt et de Julien Freund [quand je vous disait qu'il est à la mode], notre auteur sort cette querelle de l’économie où elle se languit et s’obscurcit pour la poser sur le seul terrain où tout s’éclaire : le politique. C’est toute l’habileté du capitalisme financier, et de son idéologie libérale, que d’avoir fait croire qu’on n’était pas sur le terrain idéologique, mais uniquement dans le prosaïsme des faits : « Rien n’est plus politique que ce projet de dépolitisation : en acquérant une position de centralité dans la société grâce au libéralisme, l’économie devient un phénomène politique. »
Et historique. L’auteur coupe l’histoire de l’Europe en deux périodes : un avant, où le Politique dirige la Finance, quitte à punir et emprisonner ses banquiers, comme Louis XIV avec Fouquet ou Napoléon avec Ouvrard ; et un après, à partir de Louis-Philippe, et surtout depuis les années 70 du XXe siècle, où les financiers dominent les États et les asservissent. Il aurait pu ajouter d’ailleurs que ce n’est pas un hasard si la Haute Banque, à l’époque basée tout entière dans la City à Londres, a financé sans limites les guerres de l’Angleterre contre les deux plus puissants monarques de notre histoire, jusqu’à leur faire rendre gorge. Depuis lors, notre pays se le tient pour dit et ne mène que des simulacres de guerres contre la finance. « Ce ne sont plus les puissances politiques qui contrôlent les marchés, mais les marchés qui disciplinent les États… De maître, l’État est devenu esclave. »
Les grands féodaux sont de retour. Et ils ont l’habileté d’opérer au nom de la liberté. Gayraud pose sans ambages les termes de cet « affrontement du libéralisme (droit et marché rois) et de la démocratie (souverainetés nationales et populaires) ». Les anciens alliés de la Révolution française sont devenus ennemis irréductibles. Marx l’avait vu précocement ; mais les horreurs du communisme ont délégitimé son diagnostic. Dès lors, le libéralisme a remplacé cette autre religion séculière qu’était le communisme. Ce jugement fera hurler les libéraux, les droits-de-l’hommistes et tous ceux, ils sont légion, qui confondent la République avec le libéralisme et privilégient la liberté de l’individu plutôt que celle de la nation.
Mais il donnera raison à la révolte « illibérale » qui gronde dans l’est de l’Europe, du côté de Poutine, d’Orban ou encore des Polonais. Ceux-ci contestent à la fois la domination du droit et du marché, la religion des droits de l’homme et du sans-frontiérisme. Notre auteur n’en parle pas. Il préfère n’évoquer que le cas du peuple islandais, qui s’est révolté victorieusement contre le diktat des banques et des organisations financières internationales. Comme s’il craignait quand même les foudres du politiquement correct. L’alliance qu’il dénonce, entre droit et marché, fonde la religion nouvelle [il n'y a nul doute que cela soit une religion : elle a ses dogmes, ses tabous, ses péchés et ses pénitences, ses prêtres et sa police de la pensée]. Mais derrière cette alliance, il y a les pays d’Europe de l’Ouest, l’Allemagne, la France, mais surtout leur parrain, les États-Unis. Et leur formidable armada militaire. C’est le point aveugle du raisonnement de notre auteur. Si la finance peut asservir les États, c’est parce qu’elle bénéficie du soutien de la force militaire américaine, qui terrifie les plus farouches [c'est la partie de l'article que je conteste le plus : je pense que faire du militaire l'instrument d'influence des USA chez nous une erreur. C'est bien l'armée, le débarquement de 1944 puis l'OTAN qui ont permis d'imposer Disney, Coca-Cola, Mac Do et tout un monde de références américaines. Je suis révolté qu'un immigré donne des prénoms arabes à ses enfants français, mais je suis tout aussi atterré qu'un Français de souche donne des prénoms hérités de séries américaines à ses enfants, dont on peut de plus en plus se se demander ce qu'ils ont de spécifiquement français. La culture commune qui fait de nous une société vivante est faite de ces mille petites choses, c'est pourquoi, en les perdant, nous glissons vers une juxtaposition d'individus qui ne font plus une société
Il n'en demeure pas moins qu'une fois l'influence américaine installée par la force des armes, elle se perpétue par d'autres moyens plus subtils, comme le programme Young leaders.
Bien sûr, si les USA se retiraient de l'OTAN, comme ils envisagent régulièrement de le faire, y renonçant toujours et comme Donald Trump, leur influence diminuerait].
Notre ennemi ne serait donc pas la finance, mais les États-Unis d’Amérique, ou plutôt l’alliance redoutable entre Wall Street et la Maison-Blanche, avec des États-Unis devenus ploutocratie - où la classe politique est corrompue par ceux qui payent ses campagnes électorales - et une puissance militaire incomparable au service des intérêts de la finance [ploutocratie que Trump dit vouloir combattre. Il est donc cohérent avec sa politique isolationniste]. Notre grand allié, notre protecteur, notre libérateur ! C’est la conclusion à laquelle étaient déjà arrivés deux de nos plus grands présidents, de Gaulle et Mitterrand [Mitterrand, grand président ! Des fois, il débloque sérieux, le Zemmour]. Et c’est ce qui expliquerait la soumission de nos politiques devant les exigences de la finance. Gayraud a compris l’essentiel : « L’Europe sous la domination de Wall Street n’est souveraine qu’en apparence… Les États-Unis, puissance impériale par excellence, mènent à leurs alliés des guerres économiques et financières, et à leurs ennemis situés hors de leur espace de civilisation des guerres militaires. » Les guerres militaires à l’extérieur servant d’abord à terrifier les alliés de l’intérieur qui seraient tentés de se rebeller [Là, je trouve que c'est tiré par les cheveux].
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mercredi, avril 13, 2016
Que se passera-t-il si Trump n’est pas élu ?
Il y a deux étapes qui peuvent arrêter Trump :
Que se passera-t-il à votre avis si Trump n’est pas élu ?
- la convention républicaine.
- l’élection présidentielle.
Que se passera-t-il à votre avis si Trump n’est pas élu ?
lundi, avril 11, 2016
Julien Freund, au coeur du politique (PA Taguieff)
J'aime beaucoup Julien Freund (1921-1993).
Freund était d'humour pince-sans-rire, rigoureux et authentiquement original (la preuve : il choquait) dans un monde peuplé de faux originaux.
Quand il s'est intéressé à Carl Schmitt, il ne savait pas qu'il avait été nazi. Quand on le lui a appris, il a répondu : « Heidegger aussi et il est vénéré par les gauchistes sans que personne ne songe à le leur reprocher ». Cette réponse est d'autant plus pertinente que des analyses récentes de la correspondance d'Heidegger montre qu'il ne s'est jamais repenti de son nazisme (la repentance de Carl Schmitt ne crève pas vraiment les yeux. C'est normal : le nazisme, comme le communisme, était une idéologie séduisante).
Freund se souciait peu de ces accusations : contrairement à beaucoup de ses accusateurs, il fut un vrai résistant. Il raconte qu'au maquis communiste où il était, le chef fit exécuter sa maitresse et son amant sous prétexte de collaboration et que cet épisode le dépucela de la politique. Là encore, Freund est justifié par des recherches récentes : un livre sorti il y a six mois sur les maquis communistes FTP montrent qu'ils ont tué beaucoup moins d'Allemands que ce qu'ils revendiquaient et, surtout, qu'ils ont tué à peu près autant de Français que d'Allemands.
Alsacien, Freund refusa de faire carrière à Paris (je l'aime pour cela aussi). Aujourd'hui encore, il est plus connu à l'étranger qu'en France.
PA Taguieff s'en donne à coeur joie sur la marxisation de l'ENS. Il rappelle que le plus actif dans cette marxisation était Louis Althusser, à la fois fou (il a étranglé sa femme) et stérile (son oeuvre est très très légère - trois livres mineurs et quelques articles en cinquante ans de carrière). Dans ces conditions, on comprend que Freund préfère fuir ces brillants intellectuels parisiens, qui présentent la double caractéristique d'être sectaires et creux, et se réfugier en Alsace. Freund avait compris que Paris cessait d'être le centre du monde et devenait un repaire de nombrilistes malhonnêtes.
La pensée fondamentale de Freund est que l'essence du politique se structure autour de trois oppositions : commandement/obéissance, ami/ennemi, public/privé. Contrairement à Hegel, Freund estime que ces oppositions sont indépassables, irréductibles, elles sont liées à la nature de l'homme, animal à la fois social et insatisfait. Parce que ces oppositions sont irréductibles et instables, elles sont le moteur perpétuel de l'histoire, Freund n'imagine pas de fin de l'histoire.
La catégorie la plus importante des trois est l'opposition ami/ennemi. Le fantasme de paix perpétuelle qui travaille tant les Européens aujourd'hui lui paraissait suicidaire. Quant aux petites fleurs, aux bougies et aux marches que certains opposent aux attentats islamiques, ils l'auraient probablement affligé comme une incompréhension totale du monde, comme un étalage de connerie et comme une manière inconsciente d'accepter la défaite. Quand on a un ennemi, on le combat, on lui pète la gueule. Ensuite, éventuellement, quand la guerre est passée et qu'elle a changé la situation, on discute.
On parle là d'ennemi public, les Français contre les Allemands, par exemple, pas du fait que vous n'aimez pas votre voisin. Quand vous cassez la gueule de votre voisin parce qu'il a rayé votre 2CV, vous ne faites pas de la politique !
Allez, une petite copie de Wikipedia :
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Pierre-André Taguieff dans son ouvrage sur Julien Freund rapporte un dialogue entre Jean Hippolyte et Julien Freund lors de la soutenance de thèse en 1965 de ce dernier. Hippolyte dit :
« Sur la question de la catégorie de l’ami-ennemi, si vous avez vraiment raison, il ne me reste plus qu’à aller cultiver mon jardin. »
Freund répliqua :
« Écoutez, Monsieur Hippolyte, vous avez dit […] que vous aviez commis une erreur à propos de Kelsen. Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. »
Hippolyte répondit :
« Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à me suicider. »
P.-A. Taguieff cite ensuite le commentaire critique fait par Raymond Aron à propos de Jean Hippolyte et rapporté par Julien Freund :
« Votre position est dramatique et typique de nombreux professeurs. Vous préférez vous anéantir plutôt que de reconnaître que la politique réelle obéit à des règles qui ne correspondent pas à vos normes idéales. »
Dans un « Éloge du paradoxe » Julien Freund exposait les avantages et les inconvénients du paradoxe avec le risque pour celui qui le manie de se retrouver parfois dans des situations embarrassantes. Jean Hur rapporte cette anecdote à ce propos racontée par J.Freund lui-même. « J’ai participé à des tables rondes à la radio et à la télévision allemandes et parmi mes interlocuteurs il y avait des pacifistes. J’ai posé un paradoxe à propos de l’idée de paix. Or la paix on la fait avec l’ennemi......Il n’est pas nécessaire de faire la paix avec des amis puisque par définition, l’amitié est un état de paix. Par conséquent l’ennemi est un concept central aussi bien de la paix que de la guerre....Cette façon de raisonner n’a pas plu à un jeune pacifiste allemand qui m’a tout simplement qualifié de nazi. Et voilà comment passe pour un nazi un homme qui a été l’otage de l’armée allemande en juillet 1940,« coffré » par la Gestapo en novembre 1940, qui a fait partie un des premiers de la résistance en France (J.Cavaillès), qui a fait 2 ans de prison et de camp...,s’est évadé en juin 1944 pour combattre dans le maquis jusqu’à la libération du territoire ! »
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Et je ne suis pas le seul à penser au « pestiféré » Freund à, propos de la catégorie ami / ennemi :
Attentats à Paris et à Bruxelles : « C'est l'ennemi qui nous désigne »
Continuons.
Freund est tout à fait clair. Il pense que le pacifisme est un résidu du marxisme. Le marxisme prétendait dépasser les conflits humains, le pacifisme aussi. Or, pour Freund, c'est impossible, le conflit est intrinsèque à l'homme. Partout où il y a deux hommes, il y a possibilité de conflit politique, du fait de la finitude et de la frustration de l'homme et croire qu'on peut abolir cette finitude est une connerie.
Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que Freund était un fervent chrétien. Il sait, comme tout chrétien, que la paix universelle est très désirable mais qu'elle n'est pas de ce monde.
Pour lui, le pacifiste est un idiot qui n'est pas assez intelligent ou courageux pour faire un compromis avec la guerre, pour reconnaître, sans forcément l'aimer, la nécessité de la guerre. Freund faisait évidemment sien le proverbe : « Si tu veux la paix, prépare la guerre ».
La phrase la plus célèbre de Freund est « C'est l'ennemi qui vous désigne » (voir ci-dessus).
Si quelqu'un se lève le matin en disant « Tu sais quoi ? Tu es mon ennemi et je vais te tuer. Ensemble, on va jouer à la guerre », vous aurez beau lui faire de belles protestations d'amitié, lui expliquer que vous êtes pacifiste, que vous êtes « citoyen du monde » et chanter Imagine, cette bluette totalitaire, et autres fadaises du même acabit, à la fin, il ne vous restera le choix qu'entre vous défendre ou mourir. C'est pourquoi les petites fleurs et les défilés, qui signifient qu'on ne fait pas le choix de se battre, signifient aussi qu'on fait le choix de mourir.
Julien Freund fait cette distinction à laquelle je tiens beaucoup entre morale (privée) et politique (publique). Appliquer les critères de la morale privée à la politique est un sûr moyen de détruire la démocratie.
Quand on mêle la morale (privée) et la politique (publique), on ne peut obtenir qu’une oppression totalitaire, car le résultat de l'effacement de la frontière public / privé est toujours totalitaire.
La morale pour un politicien, c’est de réussir la mission qui lui est confiée. Je traite souvent nos politiciens de lie de la société (d’ailleurs, ils s’entendent bien avec l’autre lie, la racaille des banlieues) : ils sont tous pourris, ils ne peuvent pas être autrement, aucun homme droit et sain d’esprit ne peut supporter la constante exposition médiatique qui est leur lot (un psychologue américain a remarqué que les politiciens avaient beaucoup en commun avec les tueurs en série). Ce que je leur reproche, c'est l'inefficacité, voire la trahison. Ensuite, seulement, je peux laisser place à des reproches plus personnels.
Louis XI avait des défauts connus (et exagérés par la IIIème république), il fut un de nos plus grands rois. Talleyrand avait tous les vices, sauf la bêtise, et sa politique habile lors du congrès de Vienne sauva l'essentiel pour France.
C'est le sens de la phrase de Napoléon : « Il n'y a pire crime en politique qu'une ambition supérieure à ses capacités ». Elle est applicable à tous nos politiciens (cela est du à leur mode de sélection et ce n'est pas, comme certains le croient, le chiffon de papier d'un diplôme prestigieux qui témoignera de la compétence de tel ou tel : la vie politique n'est pas un concours universitaire).
Freund rejetait l'idée « Tout est politique ». L'économique et le religieux ont leur domaines distincts. Bien sûr, ils peuvent glisser vers le politique en cas de conflit, mais il n'y a rien d'obligatoire ni d'automatique.
Freund rejetait encore encore plus violemment le juridisme et le normativisme, la croyance que tous les rapports humains peuvent être régis par des règles, des normes et des procédures. Il existe dans l'interaction entre les hommes des conflits irréductibles qui nécessitent des décisions arbitraires. Faire croire que tous les rapports humaines peuvent être régis par des lois et des normes dissimule la part d'arbitraire, qui existe de toute façon, et c'est une forme très puissante d'oppression.
De plus, si on était assez bête pour croire au juridisme, on se rend impuissant en politique, qui est par excellence le domaine de l'arbitraire. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec l'islam en occident : on fait mine de croire que ce cas très particulier peut être justiciable de lois générales. D'où les discutailleries sans fin et sans aucune utilité à propos des lois sur le voile. Interdire le voile n'est pas une question de droit mais de politique.
Freund était assez pessimiste sur l'avenir de l'Europe. Il écrivait en 1980 :
« Il y a, malgré une énergie apparente, comme un affadissement de la volonté des populations de l'Europe. Cet amollissement se manifeste dans les domaines les plus divers, par exemple la facilité avec laquelle les Européens acceptent de se laisser culpabiliser, ou bien l'abandon à une jouissance immédiate et capricieuse, […] ou encore les justifications d'une violence terroriste, quand certains intellectuels ne l'approuvent pas directement. Les Européens seraient-ils même encore capables de mener une guerre ? ».
A part l'énergie apparente, qui n'existe même plus, il n'y a rien à retirer.
Freund fait une nette différence entre la xénophobie, qui est commune à tout groupe humain, qui est son auto-défense, et qu'il est suicidaire de combattre, et le racisme, idéologie moderne.
Mais Freund n'étant pas marxiste, il ne croit pas à la fatalité de l'histoire. Le conflit qui peut rayer l'Europe de la carte comme le fut le Maghreb pré-islamique (qui se souvient encore que Saint Augustin est né en Tunisie ?) peut aussi réveiller les Européens.
C'est d'ailleurs ce qui est train de se passer. On prend aujourd'hui des mesures inimaginables il y a un an. Mais va-t-on assez vite, assez loin et dans la bonne direction ? Hélas, non. Il faudrait moins de sécuritaire, qui est l'écume des choses, et plus de fondamental. Par exemple, la sélection des immigrés sur des critères religieux (pas de musulmans) fait aujourd'hui scandale (mais Donald Trump la propose déjà) alors qu'elle paraîtra nécessaire à tous dans quelques années. Sera-ce assez rapide ? Je n'en sais rien. Toutes les guerres perdues se résument en quatre mots : « Trop peu, trop tard ».
Enfin, Freund était un excellent professeur. Son élève la plus connue est Chantal Delsol.
**********
J'ajoute une note historique.
Julien Freund nous dit qu'il faut savoir ne pas procrastiner pour partir en guerre parce que, la guerre étant ancrée dans la nature humaine, il y a des fois où elle inévitable, même pour un pacifique (qui est différent de l'imbécile pacifiste).
Encore faut-il le faire intelligemment.
L'expression « munichois » pour désigner les capitulards est très injuste. Les hommes qui ont signé les accords de Munich avec Hitler en septembre 1938 ne pouvaient pas faire autrement. Le réarmement allemand était lancé à fond alors que le réarmement franco-anglais débutait. La réponse de Vuillemin (pas une lumière), chef d'état-major de l'armée de l'air, au gouvernement lui demandant un état de l'aviation, fut piteuse. Il avait été traumatisé par une visite des usines allemandes savamment organisée.
On peut juste reprocher aux « munichois » d'en avoir trop fait, « It's peace for our time » et tout le toutim. Le « Ah, les cons ! » de Daladier désignant la foule venue au Bourget l'acclamer est plus adapté.
La belle occasion manquée de mettre fin aux agissements d'Hitler fut la remilitarisation de la Rhénanie en 1936. Mais le gouvernement français, fortement poussé en ce sens par une Grande-Bretagne pas plus clairvoyante que nous, refusa de mobiliser, ce qui aurait probablement suffi à mettre l'Adolf en très mauvaise posture. On notera qu'un des motifs de cette passivité fut la proximité d'élections législatives.
Dans le sens inverse, la déclaration de guerre de 1939 fut tout aussi à contretemps. La légende qui veut qu'Hitler fût surpris est idiote, elle prouve juste qu'il était un très bon comédien et un manipulateur de génie. Les puissances alliées ont joué dans la main du dictateur nazi : en 1939, l'industrie de l'armement d'armement allemande était à son apogée, elle ne pouvait que décliner (la guerre totale de 1942-1945 ne fut possible que par une exploitation féroce, comme nos grands parents s'en souviennent, de territoires occupés qui, évidemment, n'existaient pas en 1939) tandis que les programmes d'armement alliés prévoyaient le plein rendement en 1941-1942. L'habileté aurait sans doute (difficile de refaire l'histoire) voulu que les Alliés diffèrent leur entrée en guerre de deux ou trois ans.
Freund était d'humour pince-sans-rire, rigoureux et authentiquement original (la preuve : il choquait) dans un monde peuplé de faux originaux.
Quand il s'est intéressé à Carl Schmitt, il ne savait pas qu'il avait été nazi. Quand on le lui a appris, il a répondu : « Heidegger aussi et il est vénéré par les gauchistes sans que personne ne songe à le leur reprocher ». Cette réponse est d'autant plus pertinente que des analyses récentes de la correspondance d'Heidegger montre qu'il ne s'est jamais repenti de son nazisme (la repentance de Carl Schmitt ne crève pas vraiment les yeux. C'est normal : le nazisme, comme le communisme, était une idéologie séduisante).
Freund se souciait peu de ces accusations : contrairement à beaucoup de ses accusateurs, il fut un vrai résistant. Il raconte qu'au maquis communiste où il était, le chef fit exécuter sa maitresse et son amant sous prétexte de collaboration et que cet épisode le dépucela de la politique. Là encore, Freund est justifié par des recherches récentes : un livre sorti il y a six mois sur les maquis communistes FTP montrent qu'ils ont tué beaucoup moins d'Allemands que ce qu'ils revendiquaient et, surtout, qu'ils ont tué à peu près autant de Français que d'Allemands.
Alsacien, Freund refusa de faire carrière à Paris (je l'aime pour cela aussi). Aujourd'hui encore, il est plus connu à l'étranger qu'en France.
PA Taguieff s'en donne à coeur joie sur la marxisation de l'ENS. Il rappelle que le plus actif dans cette marxisation était Louis Althusser, à la fois fou (il a étranglé sa femme) et stérile (son oeuvre est très très légère - trois livres mineurs et quelques articles en cinquante ans de carrière). Dans ces conditions, on comprend que Freund préfère fuir ces brillants intellectuels parisiens, qui présentent la double caractéristique d'être sectaires et creux, et se réfugier en Alsace. Freund avait compris que Paris cessait d'être le centre du monde et devenait un repaire de nombrilistes malhonnêtes.
La pensée fondamentale de Freund est que l'essence du politique se structure autour de trois oppositions : commandement/obéissance, ami/ennemi, public/privé. Contrairement à Hegel, Freund estime que ces oppositions sont indépassables, irréductibles, elles sont liées à la nature de l'homme, animal à la fois social et insatisfait. Parce que ces oppositions sont irréductibles et instables, elles sont le moteur perpétuel de l'histoire, Freund n'imagine pas de fin de l'histoire.
La catégorie la plus importante des trois est l'opposition ami/ennemi. Le fantasme de paix perpétuelle qui travaille tant les Européens aujourd'hui lui paraissait suicidaire. Quant aux petites fleurs, aux bougies et aux marches que certains opposent aux attentats islamiques, ils l'auraient probablement affligé comme une incompréhension totale du monde, comme un étalage de connerie et comme une manière inconsciente d'accepter la défaite. Quand on a un ennemi, on le combat, on lui pète la gueule. Ensuite, éventuellement, quand la guerre est passée et qu'elle a changé la situation, on discute.
On parle là d'ennemi public, les Français contre les Allemands, par exemple, pas du fait que vous n'aimez pas votre voisin. Quand vous cassez la gueule de votre voisin parce qu'il a rayé votre 2CV, vous ne faites pas de la politique !
Allez, une petite copie de Wikipedia :
**********
Pierre-André Taguieff dans son ouvrage sur Julien Freund rapporte un dialogue entre Jean Hippolyte et Julien Freund lors de la soutenance de thèse en 1965 de ce dernier. Hippolyte dit :
« Sur la question de la catégorie de l’ami-ennemi, si vous avez vraiment raison, il ne me reste plus qu’à aller cultiver mon jardin. »
Freund répliqua :
« Écoutez, Monsieur Hippolyte, vous avez dit […] que vous aviez commis une erreur à propos de Kelsen. Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin. »
Hippolyte répondit :
« Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à me suicider. »
P.-A. Taguieff cite ensuite le commentaire critique fait par Raymond Aron à propos de Jean Hippolyte et rapporté par Julien Freund :
« Votre position est dramatique et typique de nombreux professeurs. Vous préférez vous anéantir plutôt que de reconnaître que la politique réelle obéit à des règles qui ne correspondent pas à vos normes idéales. »
Dans un « Éloge du paradoxe » Julien Freund exposait les avantages et les inconvénients du paradoxe avec le risque pour celui qui le manie de se retrouver parfois dans des situations embarrassantes. Jean Hur rapporte cette anecdote à ce propos racontée par J.Freund lui-même. « J’ai participé à des tables rondes à la radio et à la télévision allemandes et parmi mes interlocuteurs il y avait des pacifistes. J’ai posé un paradoxe à propos de l’idée de paix. Or la paix on la fait avec l’ennemi......Il n’est pas nécessaire de faire la paix avec des amis puisque par définition, l’amitié est un état de paix. Par conséquent l’ennemi est un concept central aussi bien de la paix que de la guerre....Cette façon de raisonner n’a pas plu à un jeune pacifiste allemand qui m’a tout simplement qualifié de nazi. Et voilà comment passe pour un nazi un homme qui a été l’otage de l’armée allemande en juillet 1940,« coffré » par la Gestapo en novembre 1940, qui a fait partie un des premiers de la résistance en France (J.Cavaillès), qui a fait 2 ans de prison et de camp...,s’est évadé en juin 1944 pour combattre dans le maquis jusqu’à la libération du territoire ! »
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Et je ne suis pas le seul à penser au « pestiféré » Freund à, propos de la catégorie ami / ennemi :
Attentats à Paris et à Bruxelles : « C'est l'ennemi qui nous désigne »
Continuons.
Freund est tout à fait clair. Il pense que le pacifisme est un résidu du marxisme. Le marxisme prétendait dépasser les conflits humains, le pacifisme aussi. Or, pour Freund, c'est impossible, le conflit est intrinsèque à l'homme. Partout où il y a deux hommes, il y a possibilité de conflit politique, du fait de la finitude et de la frustration de l'homme et croire qu'on peut abolir cette finitude est une connerie.
Vous ne serez pas étonnés d'apprendre que Freund était un fervent chrétien. Il sait, comme tout chrétien, que la paix universelle est très désirable mais qu'elle n'est pas de ce monde.
La phrase la plus célèbre de Freund est « C'est l'ennemi qui vous désigne » (voir ci-dessus).
Si quelqu'un se lève le matin en disant « Tu sais quoi ? Tu es mon ennemi et je vais te tuer. Ensemble, on va jouer à la guerre », vous aurez beau lui faire de belles protestations d'amitié, lui expliquer que vous êtes pacifiste, que vous êtes « citoyen du monde » et chanter Imagine, cette bluette totalitaire, et autres fadaises du même acabit, à la fin, il ne vous restera le choix qu'entre vous défendre ou mourir. C'est pourquoi les petites fleurs et les défilés, qui signifient qu'on ne fait pas le choix de se battre, signifient aussi qu'on fait le choix de mourir.
Julien Freund fait cette distinction à laquelle je tiens beaucoup entre morale (privée) et politique (publique). Appliquer les critères de la morale privée à la politique est un sûr moyen de détruire la démocratie.
Quand on mêle la morale (privée) et la politique (publique), on ne peut obtenir qu’une oppression totalitaire, car le résultat de l'effacement de la frontière public / privé est toujours totalitaire.
La morale pour un politicien, c’est de réussir la mission qui lui est confiée. Je traite souvent nos politiciens de lie de la société (d’ailleurs, ils s’entendent bien avec l’autre lie, la racaille des banlieues) : ils sont tous pourris, ils ne peuvent pas être autrement, aucun homme droit et sain d’esprit ne peut supporter la constante exposition médiatique qui est leur lot (un psychologue américain a remarqué que les politiciens avaient beaucoup en commun avec les tueurs en série). Ce que je leur reproche, c'est l'inefficacité, voire la trahison. Ensuite, seulement, je peux laisser place à des reproches plus personnels.
Louis XI avait des défauts connus (et exagérés par la IIIème république), il fut un de nos plus grands rois. Talleyrand avait tous les vices, sauf la bêtise, et sa politique habile lors du congrès de Vienne sauva l'essentiel pour France.
C'est le sens de la phrase de Napoléon : « Il n'y a pire crime en politique qu'une ambition supérieure à ses capacités ». Elle est applicable à tous nos politiciens (cela est du à leur mode de sélection et ce n'est pas, comme certains le croient, le chiffon de papier d'un diplôme prestigieux qui témoignera de la compétence de tel ou tel : la vie politique n'est pas un concours universitaire).
Freund rejetait l'idée « Tout est politique ». L'économique et le religieux ont leur domaines distincts. Bien sûr, ils peuvent glisser vers le politique en cas de conflit, mais il n'y a rien d'obligatoire ni d'automatique.
Freund rejetait encore encore plus violemment le juridisme et le normativisme, la croyance que tous les rapports humains peuvent être régis par des règles, des normes et des procédures. Il existe dans l'interaction entre les hommes des conflits irréductibles qui nécessitent des décisions arbitraires. Faire croire que tous les rapports humaines peuvent être régis par des lois et des normes dissimule la part d'arbitraire, qui existe de toute façon, et c'est une forme très puissante d'oppression.
De plus, si on était assez bête pour croire au juridisme, on se rend impuissant en politique, qui est par excellence le domaine de l'arbitraire. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec l'islam en occident : on fait mine de croire que ce cas très particulier peut être justiciable de lois générales. D'où les discutailleries sans fin et sans aucune utilité à propos des lois sur le voile. Interdire le voile n'est pas une question de droit mais de politique.
Freund était assez pessimiste sur l'avenir de l'Europe. Il écrivait en 1980 :
« Il y a, malgré une énergie apparente, comme un affadissement de la volonté des populations de l'Europe. Cet amollissement se manifeste dans les domaines les plus divers, par exemple la facilité avec laquelle les Européens acceptent de se laisser culpabiliser, ou bien l'abandon à une jouissance immédiate et capricieuse, […] ou encore les justifications d'une violence terroriste, quand certains intellectuels ne l'approuvent pas directement. Les Européens seraient-ils même encore capables de mener une guerre ? ».
A part l'énergie apparente, qui n'existe même plus, il n'y a rien à retirer.
Freund fait une nette différence entre la xénophobie, qui est commune à tout groupe humain, qui est son auto-défense, et qu'il est suicidaire de combattre, et le racisme, idéologie moderne.
Mais Freund n'étant pas marxiste, il ne croit pas à la fatalité de l'histoire. Le conflit qui peut rayer l'Europe de la carte comme le fut le Maghreb pré-islamique (qui se souvient encore que Saint Augustin est né en Tunisie ?) peut aussi réveiller les Européens.
C'est d'ailleurs ce qui est train de se passer. On prend aujourd'hui des mesures inimaginables il y a un an. Mais va-t-on assez vite, assez loin et dans la bonne direction ? Hélas, non. Il faudrait moins de sécuritaire, qui est l'écume des choses, et plus de fondamental. Par exemple, la sélection des immigrés sur des critères religieux (pas de musulmans) fait aujourd'hui scandale (mais Donald Trump la propose déjà) alors qu'elle paraîtra nécessaire à tous dans quelques années. Sera-ce assez rapide ? Je n'en sais rien. Toutes les guerres perdues se résument en quatre mots : « Trop peu, trop tard ».
Enfin, Freund était un excellent professeur. Son élève la plus connue est Chantal Delsol.
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J'ajoute une note historique.
Julien Freund nous dit qu'il faut savoir ne pas procrastiner pour partir en guerre parce que, la guerre étant ancrée dans la nature humaine, il y a des fois où elle inévitable, même pour un pacifique (qui est différent de l'imbécile pacifiste).
Encore faut-il le faire intelligemment.
L'expression « munichois » pour désigner les capitulards est très injuste. Les hommes qui ont signé les accords de Munich avec Hitler en septembre 1938 ne pouvaient pas faire autrement. Le réarmement allemand était lancé à fond alors que le réarmement franco-anglais débutait. La réponse de Vuillemin (pas une lumière), chef d'état-major de l'armée de l'air, au gouvernement lui demandant un état de l'aviation, fut piteuse. Il avait été traumatisé par une visite des usines allemandes savamment organisée.
On peut juste reprocher aux « munichois » d'en avoir trop fait, « It's peace for our time » et tout le toutim. Le « Ah, les cons ! » de Daladier désignant la foule venue au Bourget l'acclamer est plus adapté.
La belle occasion manquée de mettre fin aux agissements d'Hitler fut la remilitarisation de la Rhénanie en 1936. Mais le gouvernement français, fortement poussé en ce sens par une Grande-Bretagne pas plus clairvoyante que nous, refusa de mobiliser, ce qui aurait probablement suffi à mettre l'Adolf en très mauvaise posture. On notera qu'un des motifs de cette passivité fut la proximité d'élections législatives.
Dans le sens inverse, la déclaration de guerre de 1939 fut tout aussi à contretemps. La légende qui veut qu'Hitler fût surpris est idiote, elle prouve juste qu'il était un très bon comédien et un manipulateur de génie. Les puissances alliées ont joué dans la main du dictateur nazi : en 1939, l'industrie de l'armement d'armement allemande était à son apogée, elle ne pouvait que décliner (la guerre totale de 1942-1945 ne fut possible que par une exploitation féroce, comme nos grands parents s'en souviennent, de territoires occupés qui, évidemment, n'existaient pas en 1939) tandis que les programmes d'armement alliés prévoyaient le plein rendement en 1941-1942. L'habileté aurait sans doute (difficile de refaire l'histoire) voulu que les Alliés diffèrent leur entrée en guerre de deux ou trois ans.
L'URSS française
« Le multiculturalisme tue toute identité commune enracinée dans une histoire »
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Contrairement à ce qu'on laisse souvent croire, le radicalisme des années 1960-1970 n'est pas disparu au moment du passage à la maturité de ceux qui s'étaient lancés dans une des nombreuses luttes ouvertes par le gauchisme: tout au contraire, il a profondément transformé la culture politique et la dynamique idéologique des sociétés occidentales. On pourrait reprendre l'hypothèse de Philippe Raynaud: si la gauche radicale n'est pas reconnue comme telle, c'est en bonne partie parce qu'elle est parvenue à imposer ses catégories dans la vie publique. (…) Notre monde, loin d'être sous-idéologisé, est «suridéologisé», mais nous n'en sommes plus conscients, tellement l'idéologie dominante est si écrasante qu'on ne voit plus qu'elle. (…) Les institutions restent à peu près les mêmes et, au premier regard, les démocraties occidentales écrivent leur histoire à l'encre de la continuité. Il n'en demeure pas moins qu'en s'investissant d'une toute nouvelle philosophie, elles ont transformé en profondeur leur vocation.
**********
Je suis sensible à cet aspect, oppressé de vivre dans une société où le socialisme est hégémonique, répressif et religieux.
Or, je me sens très isolé dans cette opinion.
Je ne parle pas des imbéciles qui font de la France une victime de « l'ultra-libéralisme », ceux-là prêtent à rire ou à pleurer mais certainement pas à réflexion.
Non, je pense aux gens qui se disent sincèrement de droite et ne comprennent pas leur situation. Un ancien directeur du Monde décrivait la France comme une URSS qui a réussi. En réalité, elle a échoué, mais c'est bien une URSS. Mais, lui, au moins, bien que n'étant pas de droite, avait compris.
Pour essayer de faire comprendre à ceux qui n'y arrivent pas, j'utilise deux exemples faciles, en précisant bien que ce ne sont que exemples : les impôts et la détention d'armes.
En 1900, un Français payait très peu d'impôts, essentiellement indirects, et l'impôt sur le revenu n'existait pas. Le même Français pouvait acheter une armée comme il voulait. C'était une société libérale.
Aujourd'hui, le taux d'imposition global est de 47 % et l'achat d'arme est quasi-impossible (pour un honnête homme, pas pour un voyou). C'est une société socialiste.
Je pourrais multiplier les exemples, ce n'est pas mon but. Mais, en général, l'accumulation est inutile. Ca ne prend pas. On me concède la victoire pour me faire plaisir et pour avoir la paix mais le coeur n'y est pas.
Le fond de la chose, c'est la force de la pulsion qui pousse à suivre le troupeau :
« Quand tout se remue également rien ne se remue en apparence ; comme en un vaisseau, quand tous vont vers le débordement nul n’y va semble aller. Celui qui s’arrête fait remarquer l’emportement des autres, comme un point fixe. »
Hé bien, la plupart des hommes ont du mal à quitter le troupeau, à rester un point fixe quand d'autres s'emportent, même si leurs analyses leur disent qu'ils devraient s'arrêter.
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Contrairement à ce qu'on laisse souvent croire, le radicalisme des années 1960-1970 n'est pas disparu au moment du passage à la maturité de ceux qui s'étaient lancés dans une des nombreuses luttes ouvertes par le gauchisme: tout au contraire, il a profondément transformé la culture politique et la dynamique idéologique des sociétés occidentales. On pourrait reprendre l'hypothèse de Philippe Raynaud: si la gauche radicale n'est pas reconnue comme telle, c'est en bonne partie parce qu'elle est parvenue à imposer ses catégories dans la vie publique. (…) Notre monde, loin d'être sous-idéologisé, est «suridéologisé», mais nous n'en sommes plus conscients, tellement l'idéologie dominante est si écrasante qu'on ne voit plus qu'elle. (…) Les institutions restent à peu près les mêmes et, au premier regard, les démocraties occidentales écrivent leur histoire à l'encre de la continuité. Il n'en demeure pas moins qu'en s'investissant d'une toute nouvelle philosophie, elles ont transformé en profondeur leur vocation.
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Je suis sensible à cet aspect, oppressé de vivre dans une société où le socialisme est hégémonique, répressif et religieux.
Or, je me sens très isolé dans cette opinion.
Je ne parle pas des imbéciles qui font de la France une victime de « l'ultra-libéralisme », ceux-là prêtent à rire ou à pleurer mais certainement pas à réflexion.
Non, je pense aux gens qui se disent sincèrement de droite et ne comprennent pas leur situation. Un ancien directeur du Monde décrivait la France comme une URSS qui a réussi. En réalité, elle a échoué, mais c'est bien une URSS. Mais, lui, au moins, bien que n'étant pas de droite, avait compris.
Pour essayer de faire comprendre à ceux qui n'y arrivent pas, j'utilise deux exemples faciles, en précisant bien que ce ne sont que exemples : les impôts et la détention d'armes.
En 1900, un Français payait très peu d'impôts, essentiellement indirects, et l'impôt sur le revenu n'existait pas. Le même Français pouvait acheter une armée comme il voulait. C'était une société libérale.
Aujourd'hui, le taux d'imposition global est de 47 % et l'achat d'arme est quasi-impossible (pour un honnête homme, pas pour un voyou). C'est une société socialiste.
Je pourrais multiplier les exemples, ce n'est pas mon but. Mais, en général, l'accumulation est inutile. Ca ne prend pas. On me concède la victoire pour me faire plaisir et pour avoir la paix mais le coeur n'y est pas.
Le fond de la chose, c'est la force de la pulsion qui pousse à suivre le troupeau :
« Quand tout se remue également rien ne se remue en apparence ; comme en un vaisseau, quand tous vont vers le débordement nul n’y va semble aller. Celui qui s’arrête fait remarquer l’emportement des autres, comme un point fixe. »
Hé bien, la plupart des hommes ont du mal à quitter le troupeau, à rester un point fixe quand d'autres s'emportent, même si leurs analyses leur disent qu'ils devraient s'arrêter.
dimanche, avril 10, 2016
Elisabeth Lévy : « Nous assistons à l'écroulement de l'empire européen »
Elisabeth Lévy : « Nous assistons à l'écroulement de l'empire européen »
Deux rectificatifs :
♘ La distinction entre islam et islamisme est spécieuse. En revanche, l'image des cercles concentriques est claire.
♘ La mise en cause du FN est injustifiée.
Deux rectificatifs :
♘ La distinction entre islam et islamisme est spécieuse. En revanche, l'image des cercles concentriques est claire.
♘ La mise en cause du FN est injustifiée.
samedi, avril 09, 2016
La grande guerre d'Apollinaire (A. Becker)
Déçu. C'est livre d'universitaire : de la cervelle mais peu de coeur, pas de tripes et un style désagréable.
J'aime Apollinaire, je m'attendais à mieux.
Apollinaire a combattu un an, 1915-1916, jusqu'à sa blessure à la tête. Il est mort le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole. Ses amis ont essayé d'expliquer qu'il était mort de l'affaiblissement du à sa blessure, donc de sa blessure, c'est un peu capillo-tracté.
Les incroyables trésors de l'Histoire : la Case... par LePoint
J'aime Apollinaire, je m'attendais à mieux.
Apollinaire a combattu un an, 1915-1916, jusqu'à sa blessure à la tête. Il est mort le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole. Ses amis ont essayé d'expliquer qu'il était mort de l'affaiblissement du à sa blessure, donc de sa blessure, c'est un peu capillo-tracté.
Fête
Feu d’artifice en acier
Qu’il est charmant cet éclairage
Artifice d’artificier
Mêler quelque grâce au courage
Qu’il est charmant cet éclairage
Artifice d’artificier
Mêler quelque grâce au courage
Deux fusants
Rose éclatement
Comme deux seins que l’on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
quelle épitaphe
Rose éclatement
Comme deux seins que l’on dégrafe
Tendent leurs bouts insolemment
IL SUT AIMER
quelle épitaphe
Un poète dans la forêt
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d’arrêt
Des roses mourir d’espérance
Regarde avec indifférence
Son revolver au cran d’arrêt
Des roses mourir d’espérance
Il songe aux roses de Saadi [5]
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d’une hanche
Et soudain sa tête se penche
Car une rose lui redit
La molle courbe d’une hanche
L’air est plein d’un terrible alcool
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses
Filtré des étoiles mi-closes
Les obus caressent le mol
Parfum nocturne où tu reposes
Mortification des roses
Les incroyables trésors de l'Histoire : la Case... par LePoint
Macron : l'ère du vide
Emmanuel Macron n'apporte rien. Le petit nouveau qui fait souffler un vent de fraicheur est tellement une tarte à la crème de la politique que certains esprits cruels ont comparé Macron à Lecanuet.
Un homme neuf, une France en marche :
Et pourtant, les journaux en sont pleins.
Nous vivons vraiment l'ère du vide.
Un homme neuf, une France en marche :
Et pourtant, les journaux en sont pleins.
Nous vivons vraiment l'ère du vide.
Le retour du peuple souverain ? Y a du boulot !
Une hirondelle républicaine ne suffira pas à faire un printemps français
*************
Non, décidément, la République ne pourra se refonder elle-même en se tirant de son marasme par les cheveux comme le baron de Münchhausen des sables mouvants. Elle a besoin d'une mystique qui ne sera pas produite ex nihilo par une poignée d'intellectuels, car cette mystique n'est rien d'autre que l'attachement de tout un peuple à ses moeurs, dont les lois ne sont que l'expression consciente et volontaire. Elle a besoin de ce peuple et de son populisme actuel, qu'elle doit comprendre comme un attachement profond à une forme de moeurs appelée nation. Elle a besoin de se dégager de son recouvrement libéral pour affirmer son sous-bassement national, lequel ne réside pas dans le «citoyennisme», mais dans des moeurs qui donnent une certaine forme à la vie la plus quotidienne. Ce qui sous-tend la laïcité c'est cette forme de vie et non un kantisme abstrait du respect de la volonté libre.
Revenons aux sources, revenons à Rousseau, qui, dans sa Lettre à d'Alembert, nous mettait ainsi en garde: «Mais ne nous flattons pas de conserver la liberté en renonçant aux moeurs qui nous l'ont acquise.».
Une hirondelle républicaine ne suffira malheureusement pas à faire un printemps français.
*************
La politique française (on peut aussi dire européenne ou occidentale, mais c'est la France qui m'intéresse) depuis trente ans peut se résumer à la mise à l'égard du peuple souverain, à la fois par abandon de la souveraineté et par un mépris grandissant et de plus en plus visible du peuple.
On peut en scander les dates récentes : 2007, re-vote parlementaire du référendum de 2005 ; 2012, élection d'un minable apparatchik ; 2016, loi empêchant l'émergence de nouveaux partis ...
L'article de Coussedière fait partie d'un mouvement intellectuel, encore faible, qui rappelle qu'une nation n'est pas un ramassis d'abstractions mais une réalité charnelle.
Mais n'est-ce pas un peu tard ? Cette réalité charnelle, ce sont des moeurs. Or, la France est le plus gros client européen de MacDo. Les sondages plébiscitent la famille et l'école mais la réalité est à l'inverse, les familles sont dissoutes et les enfants scotchés devant les écrans. Quant à la langue française, le naufrage est trop navrant pour que je puisse en parler.
Il est peut-être trop tard aussi pour des raisons matérielles :
Defeat program
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Dans cette gigantesque « fonte de muscles » (l’armée de terre, pour ne citer qu’elle, dispose désormais de trois fois moins de régiments, de six fois moins de chars de bataille et de pièces d’artillerie, de deux fois moins d’hélicoptères qu’en 1990), devenue presque une lutte pour la survie, la capacité de remontée en puissance a été immédiatement et discrètement sacrifiée. Plus de grands dépôts, plus de plan de mobilisation, plus réellement de réservistes (ils représentent actuellement, à un instant donné, 0,5 % des effectifs de l’armée de terre). Non seulement nous nous sommes affaiblis mais nous avons en plus sacrifié toute possibilité de redevenir forts. C’est peut-être encore plus inconséquent. Si nous conservons la possibilité de dissuader du nucléaire par notre force nucléaire, nous avons perdu la composante conventionnelle qui y était adossée et sans la possibilité de la reconstituer avant des années. Nous ne pouvons plus faire face à l’apparition d’une menace majeure sans appeler au secours.
Nous sommes tellement coincés avec notre petite force professionnelle que lorsqu’un groupe armé vient nous frapper en plein cœur de Paris, nous sommes incapables de faire autre chose que de faire passer les frappes aériennes de 1 à 2 par jour et de déplacer, sans réelle utilité pratique, des milliers d’hommes des camps d’entraînement ou des théâtres d’opérations vers les rues de France. Je ne parle pas de l’arrêt des suppressions de postes, le sauvetage d'un suicide pouvant difficilement s'apparenter à un stage de remise en forme. Rien n’a bougé vraiment comme lorsque le chancelier de l’échiquier expliquait jusqu'en 1939 aux chefs d’état-major britanniques que l’instabilité financière était une menace plus importante que l’Allemagne nazie.
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Il serait intéressant de savoir depuis quel moment dans notre histoire une attaque directe venant d'un ennemi extérieur et faisant 130 victimes à Paris ne provoque plus en retour une guerre à mort.
Déjà, un progrès : l'escroquerie du faux peuple commence à se voir :
Nuit Debout : le crépuscule des bobos
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Une autre caractéristique de la Nuit Debout tient à son aversion pour le salarié. C'est l'Autre: on le plaint, on se bat pour lui, mais on ne le côtoie pas.
Tout est fait, dans la Nuit Debout, pour le décourager de venir. Le premier argument est dans la définition même de la manifestation: nocturne, noctambule, elle n'est guère accessible à celui qui sort fourbu d'une journée de travail et qui doit embrayer tôt le lendemain. Il peut venir, certes, de temps à autre. Mais il doit attendre pendant des heures avant de pouvoir parler pendant trois minutes selon un formalisme figé qui laisse peu de place à l'amateurisme.
De là le caractère extraordinairement hétérogène du mouvement. Fait par les Blancs pour les Blancs, fait par les bourgeois pour les bourgeois, fait par les bobos pour les bobos, il ne devrait pas tarder à mourir de sa belle mort, à moins qu'une mutation du virus ne conduisent à une radicalisation et une popularisation inattendue [non].
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Non, décidément, la République ne pourra se refonder elle-même en se tirant de son marasme par les cheveux comme le baron de Münchhausen des sables mouvants. Elle a besoin d'une mystique qui ne sera pas produite ex nihilo par une poignée d'intellectuels, car cette mystique n'est rien d'autre que l'attachement de tout un peuple à ses moeurs, dont les lois ne sont que l'expression consciente et volontaire. Elle a besoin de ce peuple et de son populisme actuel, qu'elle doit comprendre comme un attachement profond à une forme de moeurs appelée nation. Elle a besoin de se dégager de son recouvrement libéral pour affirmer son sous-bassement national, lequel ne réside pas dans le «citoyennisme», mais dans des moeurs qui donnent une certaine forme à la vie la plus quotidienne. Ce qui sous-tend la laïcité c'est cette forme de vie et non un kantisme abstrait du respect de la volonté libre.
Revenons aux sources, revenons à Rousseau, qui, dans sa Lettre à d'Alembert, nous mettait ainsi en garde: «Mais ne nous flattons pas de conserver la liberté en renonçant aux moeurs qui nous l'ont acquise.».
Une hirondelle républicaine ne suffira malheureusement pas à faire un printemps français.
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La politique française (on peut aussi dire européenne ou occidentale, mais c'est la France qui m'intéresse) depuis trente ans peut se résumer à la mise à l'égard du peuple souverain, à la fois par abandon de la souveraineté et par un mépris grandissant et de plus en plus visible du peuple.
On peut en scander les dates récentes : 2007, re-vote parlementaire du référendum de 2005 ; 2012, élection d'un minable apparatchik ; 2016, loi empêchant l'émergence de nouveaux partis ...
L'article de Coussedière fait partie d'un mouvement intellectuel, encore faible, qui rappelle qu'une nation n'est pas un ramassis d'abstractions mais une réalité charnelle.
Mais n'est-ce pas un peu tard ? Cette réalité charnelle, ce sont des moeurs. Or, la France est le plus gros client européen de MacDo. Les sondages plébiscitent la famille et l'école mais la réalité est à l'inverse, les familles sont dissoutes et les enfants scotchés devant les écrans. Quant à la langue française, le naufrage est trop navrant pour que je puisse en parler.
Il est peut-être trop tard aussi pour des raisons matérielles :
Defeat program
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Dans cette gigantesque « fonte de muscles » (l’armée de terre, pour ne citer qu’elle, dispose désormais de trois fois moins de régiments, de six fois moins de chars de bataille et de pièces d’artillerie, de deux fois moins d’hélicoptères qu’en 1990), devenue presque une lutte pour la survie, la capacité de remontée en puissance a été immédiatement et discrètement sacrifiée. Plus de grands dépôts, plus de plan de mobilisation, plus réellement de réservistes (ils représentent actuellement, à un instant donné, 0,5 % des effectifs de l’armée de terre). Non seulement nous nous sommes affaiblis mais nous avons en plus sacrifié toute possibilité de redevenir forts. C’est peut-être encore plus inconséquent. Si nous conservons la possibilité de dissuader du nucléaire par notre force nucléaire, nous avons perdu la composante conventionnelle qui y était adossée et sans la possibilité de la reconstituer avant des années. Nous ne pouvons plus faire face à l’apparition d’une menace majeure sans appeler au secours.
Nous sommes tellement coincés avec notre petite force professionnelle que lorsqu’un groupe armé vient nous frapper en plein cœur de Paris, nous sommes incapables de faire autre chose que de faire passer les frappes aériennes de 1 à 2 par jour et de déplacer, sans réelle utilité pratique, des milliers d’hommes des camps d’entraînement ou des théâtres d’opérations vers les rues de France. Je ne parle pas de l’arrêt des suppressions de postes, le sauvetage d'un suicide pouvant difficilement s'apparenter à un stage de remise en forme. Rien n’a bougé vraiment comme lorsque le chancelier de l’échiquier expliquait jusqu'en 1939 aux chefs d’état-major britanniques que l’instabilité financière était une menace plus importante que l’Allemagne nazie.
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Il serait intéressant de savoir depuis quel moment dans notre histoire une attaque directe venant d'un ennemi extérieur et faisant 130 victimes à Paris ne provoque plus en retour une guerre à mort.
Déjà, un progrès : l'escroquerie du faux peuple commence à se voir :
Nuit Debout : le crépuscule des bobos
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Une autre caractéristique de la Nuit Debout tient à son aversion pour le salarié. C'est l'Autre: on le plaint, on se bat pour lui, mais on ne le côtoie pas.
Tout est fait, dans la Nuit Debout, pour le décourager de venir. Le premier argument est dans la définition même de la manifestation: nocturne, noctambule, elle n'est guère accessible à celui qui sort fourbu d'une journée de travail et qui doit embrayer tôt le lendemain. Il peut venir, certes, de temps à autre. Mais il doit attendre pendant des heures avant de pouvoir parler pendant trois minutes selon un formalisme figé qui laisse peu de place à l'amateurisme.
De là le caractère extraordinairement hétérogène du mouvement. Fait par les Blancs pour les Blancs, fait par les bourgeois pour les bourgeois, fait par les bobos pour les bobos, il ne devrait pas tarder à mourir de sa belle mort, à moins qu'une mutation du virus ne conduisent à une radicalisation et une popularisation inattendue [non].
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jeudi, avril 07, 2016
Vers la fin de l'UERSS ?
Référendum aux Pays-Bas : quand il s'agit d'Europe, les peuples disent toujours non
Référendum aux Pays-Bas : quelles conséquences aprèsla victoire du « non » ?
La survie de l'UERSS tient à une seule politique : celle de Mario Draghi, qui permet aux Etats européens faillis de ne pas déposer le bilan tout en ne recouvrant pas leur souveraiineté monétaire.
Et cela peut durer très longtemps : même l'hyper-classe européiste allemande sent que, malgré ses réticences, elle n'a pas intérêt à secouer le cocotier.
Pour l'instant, les fragilités augmentent, la vulnérabilité s'accroît, les fissures s'élargissent et les lézardes se voient mais la tour de Babel bruxello-francfortoise, qui finira par s'écrouler, comme sa célèbre ancêtre, tient bon.
Quel sera l'événement déclencheur de la chute ? Une crise financière ? Un attentat ? Une nouvelle vague d'invasion migratoire ? Le Brexit (auquel je ne crois pas) ? Autre chose ? Je l'ignore.
Mais il ne faudra recommencer les mêmes erreurs, et c'est déjà mal parti.
La plupart de mes connaissances tombent d'accord que l'UERSS est condamnée, mais ce sont les mêmes personnes qui croient qu'il faudrait refaire une union européenne sous une autre forme.
Elles ne comprennent pas que c'est l'idée même d'union européenne qui est absurde, utopique, idéologique ; que ce qui fait, en politique, la culture européenne que nous partageons entre Européens, c'est précisément la nation et qu'une union européenne supranationale est un oxymore.
Et quand j'essaie d'expliquer, en face de « l'union fait la force », que mieux vaut être seul que mal accompagné, que des accords multi-latéraux limités sont possibles sans supranationalité, j'ai l'impression d'exposer une idée aussi complexe que la géométrie non-euclidienne en douze dimensions, tant le matraquage idéologique a été efficace.
Référendum aux Pays-Bas : quelles conséquences aprèsla victoire du « non » ?
La survie de l'UERSS tient à une seule politique : celle de Mario Draghi, qui permet aux Etats européens faillis de ne pas déposer le bilan tout en ne recouvrant pas leur souveraiineté monétaire.
Et cela peut durer très longtemps : même l'hyper-classe européiste allemande sent que, malgré ses réticences, elle n'a pas intérêt à secouer le cocotier.
Pour l'instant, les fragilités augmentent, la vulnérabilité s'accroît, les fissures s'élargissent et les lézardes se voient mais la tour de Babel bruxello-francfortoise, qui finira par s'écrouler, comme sa célèbre ancêtre, tient bon.
Quel sera l'événement déclencheur de la chute ? Une crise financière ? Un attentat ? Une nouvelle vague d'invasion migratoire ? Le Brexit (auquel je ne crois pas) ? Autre chose ? Je l'ignore.
Mais il ne faudra recommencer les mêmes erreurs, et c'est déjà mal parti.
La plupart de mes connaissances tombent d'accord que l'UERSS est condamnée, mais ce sont les mêmes personnes qui croient qu'il faudrait refaire une union européenne sous une autre forme.
Elles ne comprennent pas que c'est l'idée même d'union européenne qui est absurde, utopique, idéologique ; que ce qui fait, en politique, la culture européenne que nous partageons entre Européens, c'est précisément la nation et qu'une union européenne supranationale est un oxymore.
Et quand j'essaie d'expliquer, en face de « l'union fait la force », que mieux vaut être seul que mal accompagné, que des accords multi-latéraux limités sont possibles sans supranationalité, j'ai l'impression d'exposer une idée aussi complexe que la géométrie non-euclidienne en douze dimensions, tant le matraquage idéologique a été efficace.
Zemmour en pleine forme : islamisme et féminisme
Éric Zemmour : "Saint Pasdamalgam priez pour... par rtl-fr
Il faut dire adieu à Simone de Beauvoir
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C'était écrit d'avance. Le féminisme est un libéralisme qui ramène la gauche à ses sources. Il exalte l'individu et le contrat, au détriment de la famille et de la nation. C'est un faux progrès qui se paye cher. Par les femmes et les hommes. N'en déplaise à notre auteur, c'est Houellebecq qui a raison: la conversion à l'islam a pour source première la volonté des jeunes hommes de retrouver une virilité et une domination ruinées par quarante ans de féminisme. Au contraire de ce que pense Eugénie Bastié, nous subissons une féminisation de la société, qui s'affirme dans ses valeurs les plus sacrées: pacifisme, principe de précaution, négociation, consultation, psychologisation, hiérarchie délégitimée. Et dans les comportements de ces hommes occidentaux qui refusent de se battre, assument leurs sentiments et laissent couler leurs larmes, et préfèrent allumer des bougies et « refuser la haine » plutôt que de venger leurs femmes ou leurs enfants massacrés par les djihadistes.
Notre auteur touche juste lorsqu'elle pointe: «Le féminisme est devenu le refuge du nouvel ordre moral» ; mais elle ignore qu'il en a toujours été ainsi. Elle vante la féministe à l'ancienne George Sand ; mais on lui rappellera ce qu'en disait Baudelaire: «La femme Sand est le Prudhomme de l'immoralité. Elle a toujours été moraliste. Seulement elle faisait autrefois de la contre-morale.» Elle compare les obsessions grammaticales des féministes à la «novlangue» dans 1984 d'Orwell ; mais les femmes savantes de Molière contrôlaient déjà le langage de ces malotrus de mâles. « J'entends le rire de Beauvoir, et c'est à lui que je dédie ces pages », nous avait-elle lancé en guise de défi au début de son livre. À la fin, malgré ses tentatives talentueuses et culottées, elle a perdu son pari ; et j'entends le rire de Molière, le rire de Baudelaire, le rire de Bossuet, et son fameux rire de Dieu qui rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ; et c'est à eux que je dédie cet article.
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« Panama papers » : faire porter le chapeau (et détourner l'attention)
Cette histoire de « Panama papers » est de la manipulation à plusieurs titres.
Elle est, par exemple, étrangement focalisée. Pourquoi ne parle-t-on pas du Delaware ou du Luxembourg ? Parce que ce sont des repaires de mondialistes ?
Mais la plus grosse manipulation, c’est le fond même de l’affaire.
On nous met le projecteur sur les paradis fiscaux. Un projecteur borgne : s’il y a des paradis fiscaux, c’est qu’il y a des enfers fiscaux. Et pourquoi y a-t-il des enfers fiscaux ? Pour financer ceux-là mêmes qui transfèrent leurs fonds dans les paradis fiscaux !
Cercle vicieux parfait, admirable machinerie, dont le destin de Jérôme Cahuzac est si illustratif qu’on a l’impression qu’il est monté pour les besoins de la démonstration.
Les dindons de la farce, vous les connaissez : ceux qui gagnent assez pour être pressurés et pas assez pour s’enfuir. Mais de ceux-là, on ne parle pas car ils sont le point où on pourrait briser le cercle vicieux.
Alors qu’on peut parler des paradis fiscaux tant qu’on veut : il y en aura toujours de nouveaux, ils se déplacent. Le cercle vicieux est très solide en cet endroit. Le Système ne craint rien.
Et ça permet de détourner l’attention des couillons et de concentrer leur haine sur un leurre.
Panama Papers : le miracle de Saint Fisc
Elle est, par exemple, étrangement focalisée. Pourquoi ne parle-t-on pas du Delaware ou du Luxembourg ? Parce que ce sont des repaires de mondialistes ?
Mais la plus grosse manipulation, c’est le fond même de l’affaire.
On nous met le projecteur sur les paradis fiscaux. Un projecteur borgne : s’il y a des paradis fiscaux, c’est qu’il y a des enfers fiscaux. Et pourquoi y a-t-il des enfers fiscaux ? Pour financer ceux-là mêmes qui transfèrent leurs fonds dans les paradis fiscaux !
Cercle vicieux parfait, admirable machinerie, dont le destin de Jérôme Cahuzac est si illustratif qu’on a l’impression qu’il est monté pour les besoins de la démonstration.
Les dindons de la farce, vous les connaissez : ceux qui gagnent assez pour être pressurés et pas assez pour s’enfuir. Mais de ceux-là, on ne parle pas car ils sont le point où on pourrait briser le cercle vicieux.
Alors qu’on peut parler des paradis fiscaux tant qu’on veut : il y en aura toujours de nouveaux, ils se déplacent. Le cercle vicieux est très solide en cet endroit. Le Système ne craint rien.
Et ça permet de détourner l’attention des couillons et de concentrer leur haine sur un leurre.
Panama Papers : le miracle de Saint Fisc
mardi, avril 05, 2016
Quelques videos parlantes
Sur l'hyper-classe mondiale pourrie :
"Panama Papers" : "Les paradis fiscaux, c'est... par rtl-fr
Je suis d’accord avec Chouard, sauf la stupidité habituelle sous-entendue sur le méchant libéralisme.
Encore un qui nous reproche de nous donner des maîtres mais qui serait bien content si les maîtres que nous nous donnions, c’était lui et ses copains communistes.
Pour un propos bien plus intelligent sur le libéralisme (que devraient aussi lire les Polony et compagnie - Zemmour est beaucoup plus subtil sur les questions économiques depuis quelques temps, visiblement, il progresse) :
Laetitia Strauch-Bonart : « Le conservatisme, c'est leprogrès »
Le titre de l'article est idiot mais le contenu est intéressant.
En revanche, je suis parfaitement d'accord avec lui sur le fait que nous nous donnons des maîtres au lieu de voter des lois. Vous connaissez mon penchant suisse.
D'ailleurs, en parlant de Suisse :
"Panama Papers" : "Les paradis fiscaux, c'est... par rtl-fr
Il n’y a pas de crise :
Je suis d’accord avec Chouard, sauf la stupidité habituelle sous-entendue sur le méchant libéralisme.
Encore un qui nous reproche de nous donner des maîtres mais qui serait bien content si les maîtres que nous nous donnions, c’était lui et ses copains communistes.
Pour un propos bien plus intelligent sur le libéralisme (que devraient aussi lire les Polony et compagnie - Zemmour est beaucoup plus subtil sur les questions économiques depuis quelques temps, visiblement, il progresse) :
Laetitia Strauch-Bonart : « Le conservatisme, c'est leprogrès »
Le titre de l'article est idiot mais le contenu est intéressant.
En revanche, je suis parfaitement d'accord avec lui sur le fait que nous nous donnons des maîtres au lieu de voter des lois. Vous connaissez mon penchant suisse.
D'ailleurs, en parlant de Suisse :
Islam : parce qu'une piqure de rappel ne peut pas faire de mal
Ce que le Nobel Imre Kertész disait de l'islam
Par Ivan Rioufol le 4 avril 2016 12h25
Lucidité ou sénilité ? Dans le chaleureux portrait que Le Monde de samedi a consacré au grand écrivain hongrois Imre Kertész, prix Nobel de littérature, mort à Budapest le 31 mars, la journaliste choisit néanmoins la deuxième option pour expliquer ses "remarques déconcertantes sur l’Europe et sur l’islam" tenues dans son dernier roman (L’ultime auberge, Actes Sud). Qu'écrit Kertész, un des derniers survivants d’Auschwitz? Ceci (page 173) : "L’Europe périra bientôt à cause de son libéralisme puéril et suicidaire. L’Europe a créé Hitler, et après Hitler, elle s’est trouvée à court d’arguments : les portes se sont ouvertes devant l’islam, plus personne n’ose parler de race et ou de religion, alors que l’islam ne semble plus connaître que le langage de la haine envers les autres races et religions". J’ai d’ailleurs repris cette phrase dans La guerre civile qui vient (page 177), pour expliquer pourquoi je ne partageais pas ce pessimisme. Mais le prix Nobel va plus loin. Il écrit aussi (page 176) : "Il faudrait que je dise deux ou trois choses sur la politique (…). Je dirais comment les musulmans envahissent l’Europe, se l’accaparent, bref la détruisent ; quelle est l’attitude de l’Europe face à cela ; je parlerais aussi du libéralisme suicidaire et de la stupide démocratie ; démocratie et droit de vote aux chimpanzés. Cela finit toujours de la même façon : la civilisation atteint un stade de maturité dépassée où elle n’est plus capable de se défendre, et ne le veut même plus ; où, d’une manière apparemment incompréhensible, elle adore ses propres ennemis". Et encore (page 227) : "Un monde meurtrier est en train de naître, le nationalisme, le racisme ; l’Europe commence à comprendre où l’a menée sa politique libérale d’immigration. Elle s’est rendue compte que la chose nommée société multiculturelle n’existe pas". Ce Kertész-là, jamais aussi libre, n’a pas l’heur de plaire à la pensée policée qui croit voir les effets du "grand âge", comme le suggère si peu élégamment Le Monde. L’esprit totalitaire, prêt à voir un cas psychiatrique chez le contradicteur, n’est jamais loin de ces procédés qui fleurissent…
Bossuet (1627 – 1704)
« Islam ! Cette religion monstrueuse a pour toute raison son ignorance, pour toute persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout l’univers. »
Chateaubriand (1768 – 1848)
« Tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion de Mahomet. »
Condorcet (1743 – 1794)
« La religion de Mahomet, la plus simple dans ses dogmes, […] Semble condamner à un esclavage éternel, à une incurable stupidité, toute cette vaste portion de la terre où elle a étendu son empire. »
Arthur Schopenhauer (1788 – 1860)
« Le Coran, ce méchant livre, a suffi pour fonder une grande religion, satisfaire pendant 1 200 ans le besoin métaphysique de plusieurs millions d’hommes ; il a donné un fondement à leur morale, leur a inspiré un singulier mépris de la mort et un enthousiasme capable d’affronter des guerres sanglantes, et d’entreprendre les plus vastes conquêtes. Or nous y trouvons la plus triste et la plus pauvre forme du théisme. […] Je n’ai pu y découvrir une seule idée un peu profonde. »
Alexis de Tocqueville (1805 – 1859)
« L’islam, c’est la polygamie, la séquestration des femmes, l’absence de toute vie publique, un gouvernement tyrannique et ombrageux qui force de cacher sa vie et rejette toutes les affections du cœur du côté de l’intérieur de la famille. […] J’ai beaucoup étudié le Coran […] Je vous avoue que je suis sorti de cette étude avec la conviction qu’il y avait eu dans le monde, à tout prendre, peu de religions aussi funestes aux hommes que celle de Mahomet. Elle est, à mon sens, la principale cause de la décadence aujourd’hui si visible du monde musulman […] je la regarde comme une décadence plutôt que comme un progrès. »
Alfred de Vigny (1797 – 1863)
« Si l’on préfère la vie à la mort, on doit préférer la civilisation à la barbarie. L’islamisme est le culte le plus immobile et le plus obstiné, il faut bien que les peuples qui le professent périssent s'ils ne changent de culte. »
Mgr Louis Pavy, évêque d’Alger (1805 – 1866)
« Celui qui prétend être le prophète d’Allah devrait avoir des lettres de créance, c’est-à-dire la prophétie, les miracles et l’intégrité de l’ensemble de sa vie. Rien de tout cela ne se trouve chez Mahomet, cet homme de pillage et de sang qui prêche sa doctrine à coup de cimeterre, en promenant la mort sur un tiers du globe alors connu. »
Joseph Ernest Renan (1823 – 1892)
« L’islam est contraire à l’esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu’il a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l’esprit. »
Winston Churchill (1874-1965)
« L’influence de cette religion paralyse le développement social de ses fidèles […] Il n’existe pas de plus puissante force rétrograde dans le monde. […] Si la Chrétienté n’était protégée par les bras puissants de la science, la civilisation de l’Europe moderne pourrait tomber, comme tomba celle de la Rome antique. »