mercredi, février 08, 2006

Trop d'impots tue l'emploi (P. Alexandre, B. de L'Aulnoilt)


FF

Livre centré sur l'ISF.

C'est à peine la peine que j'en parle. Ceux pour qui "il faut faire payer les riches" est un article de foi seront imperméables aux arguments de bon sens. Quant aux autres, ils se doutent déjà que l'ISF est un contre-sens économique.

Environ 1 contribuable par jour devient émigré fiscal, peu en nombre, ils sont lourds en capitaux et en emploi.

Ils sont de plus en plus jeunes et créent une, voire deux, entreprises dans leur pays d'installation. Toujours ça de moins pour la France.

Deux citations :

Un fiscaliste belge qui fait fortune grâce aux fuyards de l'ISF : "Vous êtes bizarres, vous les Français, vous accueillez les pauvres et vous chassez les riches."

Martine Aubry reçoit un patron qui lui explique que l'argent enfui ne reviendra pas : "On s'en fout."

On retrouve là toute l'expertise économique, la finesse, la politesse, la modestie, l'écoute, la hauteur de vue de Martine Aubry (Les cons voleraient, celle-là, elles serait chef d'escadrille à temps partagé avec José Bové)

10 commentaires:

  1. Bonjour, ce livre m'attire mais... après lecture jugez vous que les auteurs y livrent (entre autre) une analyse mesurée où une voie médiane pourrait exister ?
    Je m'explique...
    Je continue à croire (naïvement sans doute) que les richesses doivent être redistribuées mais au moins "utilement" !
    Les auteurs proposent ils quelque chose ou est ce juste un constat !?
    Merci de me répondre

    Denis

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  2. Les auteurs proposent de supprimer l'ISF, ce que je trouve mesuré.

    "Je continue à croire (naïvement sans doute) que les richesses doivent être redistribuées mais au moins "utilement" !"

    Non, je ne suis pas d'accord, pourquoi "redistribuer" ? Où est la justice de "redistribuer" ? Où est l'utilité de "redistribuer" ?

    Robin des Bois était un gentil voleur, mais c'était un voleur. Il volait il est vrai de l'argent bien mal gagné.

    Sauf à considérer que toute fortune est par principe mal acquise, je ne vois pas ce qui justifie en morale la redistribution obligatoire imposée par l'Etat.

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  3. L'idée même de devoir redistribuer est odieuse. Cela signifie que, quelle que soit la situation, on va prendre aux uns pour donner aux autres. Au-delà de l'immoralité de cet acte, ce qu'a souligné Franck, cela pose un problème technique, et je ne doute pas que ce livre en parle : Taxer démotive et défavorise. En pratique, l'argent fuit, et le peu qui reste ne peut se battre à armes égales avec l'étranger.
    Quand un employeur français doit payer presque deux fois plus cher qu'un anglais pour que ses employés aient un pouvoir d'achat équivalent, il ne faut pas s'étonner que nos entreprises délocalisent... Et que nos cadres quittent le pays, ne laissant que des pauvres sans emploi, ne pouvant plus guère espérer une redistribution, l'argent ayant fui.

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  4. La redistribution est en effet délicate, je l'avoue...
    On ne va pourtant pas tomber dans les raisonnements style "salaud de pauvre", conceptuellement je me l'interdis, et je pense qu'un des rôle de l'état est de soutenir mais pas d'assister.

    A une autre échelle, si la redistribution est inutile pourquoi les pays dits développés aident l'Afrique ?

    Certaines des fortunes soumises à l'ISF se bâtissent (entre autre et certes de façon minime) avec l'appui de structures publiques ?
    Il convient donc qu'il y ai un retour et que celui-ci soit raisonnable et justifié.
    Rôle de l'impôt ???

    Je pense aussi mais c'est sans doute un autre débat, que tous les "ISFisés" ne se valent pas (je pense au grand père d'un ami, retraité qui a le malheur de vivre dans une immense maison inentretenue mais d'une valeur faramineuse...) vive les héritages !
    et oui, toutes les fortunes ne sont pas mal acquises. C'est des raisonement à 2 balles de bouffeurs de bourgeois !!!

    Je crois enfin que ces fortunes profitent d'effets de levier de faille du capitalisme... je ne suis plus très à l'aise sur ce terrain mais je demande qu'a me tromper et avoir vos lumières ;-)
    Je pense ainsi à une notion: le marché des capitaux est le seul à l'échelle mondiale à ne pas être régulé.
    Dès lors c'est une fuite (logique ?) en avant.

    Merci pour vos avis; le débat se nourrit d'opinions.

    Denis

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  5. Tout d'abord, il ne s'agit pas plus de qualifier les pauvres de salauds que de traiter les "riches" de cette manière.
    Quant au rôle de l'état, ma foi, il diffère beaucoup selon la conception qu'on en a. Je suis pour ma part favorable à un rôle minimum, car plus on intervient, et plus il y a de paramètres à prendre en compte. Dès qu'une décision est prise, ses répercutions se sentent à de nombreux niveaux de la société. Un interventionisme minimal est donc souhaitable. En contrepartie, il faut exiger de cet état une grande rigueur dans le vote et, surtout, dans l'application des lois. Car c'est ainsi que le capitalisme fonctionne : Chacun peut y gagner grâce à son travail, et dans la mesure de celui-ci, de sa qualité, et de sa valeur par rapport aux autres, à condition que la loi soit respectée. L'impôt, nécessaire pour financer les fonctions régaliennes de l'état, doit être minimal, car il fausse la donne.
    Le cas de l'Afrique est d'ailleurs emblématique. Nous aidons ces pays depuis 40 à 50 ans, c'est vrai. Il étaient sous-développés et pour la plupart dictatoriaux à l'époque. Combien ne le sont plus aujourd'hui? L'Afrique a reçu l'équivalent de 5 plans Marshall. Sans résultat. La solution n'est peut-être pas dans la déresponsabilisation subventionnée, d'autant qu'à force de donner sans concession, on finit par se faire mordre la main.
    Concernant les grandes fortunes, elles ne se fabriquent pas grâce à l'impôt, si ce n'est dans la modeste mesure que les élites qui les font ont été formées dans des écoles subventionnées par l'état. Point. Il est normal que ces élites participent à l'effort commun, mais aujourd'hui, elles sont taxées à plus de 60%. Ca fait peur. Et c'est pour cela qu'elles fuient.
    Et enfin, concernant les marchés boursiers et les mouvements de capitaux, il est inexact de dire qu'ils ne sont pas régulés. Ils ne le sont pas dans la conception française de la régulation, qui n'est que dirigisme, mais ils obéissent à des lois et à des règles, et on ne peut pas faire tout ce qu'on veut de son argent tout simplement parce qu'on en a.
    J'espère que ceci vous permettra d'y voir plus clair en économie. Je vous suggère par ailleurs la lecture des essais de Frédéric Bastiat, souvent mentionnés ici (http://bastiat.org/)

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  6. Tout pareil que DoMP. Je me demande si il ne serait pas, lui aussi, un salaud de libéral, ultra forcément ultra.

    http://www.bastiat.net

    (différent de Bastiat.org)

    Les ouvrages de Bastiat sont de lecture très agréable.

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  7. ultra libéral, effectivement, et fasciste de surcroit, si l'on en croit mes détracteurs... :)

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  8. Moi aussi.

    Cette propension à mettre l'insulte "fasciste" à toutes les sauces est à mes yeux un des symptomes les plus navrants de la misère intellectuelle et morale de notre époque.

    J'ai raconté l'histoire de cette institutrice traitée de "fasciste" par une collègue parce qu'elle employait la méthode syllabique.

    Il est vrai qu'en matière de misère morale et intellectuelle, les profs ne sont pas les derniers (Oh là là, je sens que ce commentaire va me valoir des commentaires).

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  9. zut, moi qui pensais être déjà sur le chemin du libéralisme... me voilà bien ;-) je vais me cultiver sur vos sites et remuer 7 fois mon clavier devant mon PC avant d'écrire d'autres choses.
    A propos du marché des capitaux, j'en remet une couche (de mon ignorance ?) mais malgré des régles (les financiers sont tout sauf des anarchistes) chaque jours plusieurs milliards en devise cherchent où être placé au meilleur coût et avec l'explosion des moyens de communication, rien ne les "entrave" pour passer de singapour à londres en passant par zurich ???
    Quoi qu'il en soit, on gagne à en savoir plus
    A bientôt

    Denis

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  10. J'avoue ne pas être expert en la matière, mais je pense que ce qui suit est à peu près correct :
    De même qu'il est aisé de transporter une valise pleine de liquide de l'autre côté de la frontière, il est également simple de faire l'équivalent électronique. Cependant, c'est illégal, du moins sans le déclarer au fisc, qui taxe tout ça au passage. Ne pas le faire, ça s'appelle de l'évasion fiscale. Mais nous y reviendrons.
    Donc, les mouvements de fonds sont possibles, mais tout est taxé. C'est sans doute pourquoi, l'un dans l'autre, peu d'argent change de place boursière. Quand on désinvestit sur Paris, en général, on réinvestit sur Paris. D'autant qu'aller à Tokyo ou New York coûte en plus des frais de change de devises.
    Mais dans tout ces cas, ça ne change pas grand chose, parce que le propriétaire de l'argent, où que se trouve l'argent, ne change pas de place ni de territoire fiscal. S'il est domicilié en France et que tout son argent est placé dans des entreprises étrangères, il continuera à payer ses impôts en France.
    A moins de s'évader ensuite, pour aller payer ses impôts ailleurs. Mais ça n'est qu'une action ponctuelle, qui ne joue que très peu sur le volume des fonds en mouvement. Dans tous les cas, l'évasion fiscale est illégale et pas aisée. Car la plupart des gens ne veulent ni ne peuvent tout quitter d'un coup, ce qui donne un moyen de pression au fisc.
    Tout cela est bien compliqué, je vous l'accorde.
    J'espère ne pas avoir raconté trop de mensonges... :)

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