Un mot de Serge Galam : «c'est la capacité à affirmer des choses infondées qui est la clef de la victoire dans le débat public et médiatique bien plus qu'une attitude mesurée fondée sur des faits précis et vérifiables»
Je ne pense pas trahir Serge Galam en vous citant un extrait de notre correspondance :
La parution du livre « choc » de Sylvester Huet « L'imposteur c'est lui ! », ne semble pas avoir ramené l'opinion publique à la raison climatique. Il est cependant remarquable que ce soit un journaliste qui joue les Zorros pour défendre l'honneur bafoué des gentils climato-alarmistes maltraités par le méchant" Allègre.
Je profite donc de ce calme relatif pour vous annoncer la parution prochaine d'un article scientifique qui me tient particulièrement à coeur car il s'agit de ma première contribution « spécialisée » à la question climatique, du point de vue des mécanismes qui régissent la dynamique de l'opinion publique qui lui est associée.
C'est un article de sociophysique, basé sur un modèle, et bien sûr, ayant critiqué depuis longtemps, la confusion entretenue par les climato-alarmistes entre la réalité et leurs modèles, je ne pécherai pas de la même façon. Je précise donc bien que mes conclusions sont obtenues à partir d'une modélisation de la dynamique d'opinion prolongeant une série de travaux que j'effectue depuis maintenant plusieurs décennies. S'ils éclairent la réalité, ils ne sont pas la
réalité.
Une fois, cette mise en perspective affirmée, j'en viens au contenu de cet article, qui je dois dire me perturbe. C'est l'intérêt, entre autre, d'une mise en équations d'un problème complexe, que de parfois produire des résultats non seulement contre-intuitifs, mais qui peuvent même être surprenants et dérangeants. J'avoue ne pas trop savoir ce qu'il faut en conclure et surtout quoi en faire à ce stade.
Ce travail repose sur une étude comparative de trois débats publics qui ont chacun fait appel à des données scientifiques incomplètes, en l'occurrence, le réchauffement climatique, la théorie de l'évolution et la pandémie de grippe A. Il semblerait que dans de tels cas, c'est la capacité à affirmer des choses infondées qui soient la clef de la victoire dans le débat public et médiatique bien plus qu'une attitude mesurée fondée sur des faits précis et vérifiables.
Je suis en train de lire l'article de Serge. Je n'ai pas d'avis pour l'instant. Cependant, la phrase qui sert de titre à ce billet a été écrite sous une forme plus littéraire par Luc Ferry, ayant en tête Allègre et Hulot : «Quand un scientifique et un charlatan débattent à la télévision, c'est le charlatan qui gagne.»
Ce se comprend d'ailleurs aisément au niveau individuel : le discours scientifique authentique est cerné d'hypothèses, de caveats, de domaines de validité, d'incertitudes, il est fatigant intellectuellement (l'effort) et psychologiquement (le doute). A contrario, le discours du charlatan est affirmatif, net, sans nuances.
Cependant, comment passe-t-on de l'individu à l'opinion collective, sachant que tous les individus ne sont pas des pigeons comme les aiment les Hulot ?
Serge s'occupe plus de la proportion entre les inflexibles (ceux qui ne changeront pas d'avis quoiqu'il arrive) et les indécis et des mécanismes d'interaction, dans un modèle itératif de débat.
Il montre que, pour emporter l'opinion publique, il vaut mieux augmenter le nombre des inflexibles, plutôt que de convaincre les indécis.
vendredi, avril 30, 2010
Burqa : une loi pour de mauvaises raisons
La burqa dans un article du Figaro :
«Le gouvernement a bien veillé à ne pas rejeter le niqab au nom de la laïcité». Déjà, ça démarre mal : pourquoi ne pas invoquer le laïcité ? C'est une coutume bien française qui était fort bienvenue dans ce cas.
«Le gouvernement n'a pas souhaité clarifier plus avant les bases de l'interdiction, qui repose implicitement sur la dignité» Phrase consternante, le gouvernement a honte de défendre la dignité.
«De toute façon, le Conseil d'État n'a trouvé aucun motif qui permette, selon lui, l'interdiction totale. Donc nous ne sommes pas étendus sur les fondements». Ils se foutent vraiment du monde.
«La dignité est le seul fondement valable. Mais ce n'est pas gagné, croit-on à Matignon, car cette notion n'est pas définie dans la Constitution» Là c'est trop : le fondement de l'interdiction de la burqa est l'insulte faite à ceux qui la voient.
«Le gouvernement a bien veillé à ne pas rejeter le niqab au nom de la laïcité». Déjà, ça démarre mal : pourquoi ne pas invoquer le laïcité ? C'est une coutume bien française qui était fort bienvenue dans ce cas.
«Le gouvernement n'a pas souhaité clarifier plus avant les bases de l'interdiction, qui repose implicitement sur la dignité» Phrase consternante, le gouvernement a honte de défendre la dignité.
«De toute façon, le Conseil d'État n'a trouvé aucun motif qui permette, selon lui, l'interdiction totale. Donc nous ne sommes pas étendus sur les fondements». Ils se foutent vraiment du monde.
«La dignité est le seul fondement valable. Mais ce n'est pas gagné, croit-on à Matignon, car cette notion n'est pas définie dans la Constitution» Là c'est trop : le fondement de l'interdiction de la burqa est l'insulte faite à ceux qui la voient.
mercredi, avril 28, 2010
Banqueroute des Etats surdendettés : y a-t-il une solution ?
Y a-t-il une solution évitant la banqueroute des Etats surendettés ?
Oui, cette solution s'appelle la croissance. Comment avoir de la croissance ? Non pas en la décrétant de manière ridicule comme un certain nabot présidentiel français monté sur son tabouret.
Non, pour avoir de la croissance, la recette est connue : il faut la provoquer, en l'attirant, en la séduisant.
La technique de séduction a déjà été expérimentée avec succès : elle s'appelle le libéralisme. Et en plus, la France a une grande chance : parmi tous les outils libéraux pour établir une croissance saine, il en est un qui s'appelle la retraite par capitalisation. Ca tombe bien, à la veille du débat sur les retraites.
Bien sûr, la transition de la répartition vers la capitalisation est délicate, mais si nos zhommes politiques vivent dans un luxe digne des grands courtisans versaillais d'Ancien Régime, c'est à cause de leurs aptitudes exceptionnelles, non ?
Alors, ça ne devrait pas leur poser de problème.
Oui, cette solution s'appelle la croissance. Comment avoir de la croissance ? Non pas en la décrétant de manière ridicule comme un certain nabot présidentiel français monté sur son tabouret.
Non, pour avoir de la croissance, la recette est connue : il faut la provoquer, en l'attirant, en la séduisant.
La technique de séduction a déjà été expérimentée avec succès : elle s'appelle le libéralisme. Et en plus, la France a une grande chance : parmi tous les outils libéraux pour établir une croissance saine, il en est un qui s'appelle la retraite par capitalisation. Ca tombe bien, à la veille du débat sur les retraites.
Bien sûr, la transition de la répartition vers la capitalisation est délicate, mais si nos zhommes politiques vivent dans un luxe digne des grands courtisans versaillais d'Ancien Régime, c'est à cause de leurs aptitudes exceptionnelles, non ?
Alors, ça ne devrait pas leur poser de problème.
Banqueroute des Etats surdendettés : je l'avais bien dit
Necker ou Turgot ?
La malédiction des gouvernements sans principes
Il s'agit surtout de me vanter, ça fait du bien !
La malédiction des gouvernements sans principes
Il s'agit surtout de me vanter, ça fait du bien !
L'écroulement du modèle européen
Ne nous méprenons pas : l'écroulement de la Grèce auquel nous assistons actuellement est celui du modèle européen, qui, pour certains aspects, s'étend jusqu'aux Etats-Unis.
Simplement, suivant les particularités de chaque pays, cet écroulement est plus ou moins proche. Il se trouve qu'il faut bien commencer par quelqu'un et que ce quelqu'un, c'est la Grèce. Il n'empêche : les autres suivront.
L'écroulement du modèle socio-économique européen
Le modèle socio-économique européen est fait d'un Etat-providence tentaculaire et envahissant, l'Etat-mamma, d'une économie organisée pour les vieux (1) et d'une démographie en berne. Les phénomènes sont liés : l'Etat providence n'est pas victime d'un phénomène exogène de démographie déclinante, c'est lui qui la provoque en infantilisant les citoyens.
Nous sommes à la conjonction de trois phénomènes qui s'entremêlent. Je ne sais pas quelle est la cause et quel est l'effet, mais je sais qu'il se renforcent l'un lautre.
> une mentalité d'après-guerre, maternaliste et féministe, qui pense les citoyens comme des enfants, qui répugne aux conflits, aux décisions difficiles, aux sacrifices, aux avis tranchés. Une telle pensée est idiote : la vie est conflictuelle, c'est ainsi. Ca ne sert à rien de le nier, il faut avoir l'intelligence de faire avec. Cela signifie : la politique plutôt que la morale, le débat plutôt que le consensus, la parole, même grossière, plutôt que la censure, le combat plutôt que la soumission, la réalité imparfaite plutôt que l'utopie.
> Un Etat-mamma qui soulage les citoyens de leurs responsabilités et les enfonce dans la puérilité. Un tel monde, protégé de tout, et pourquoi pas, de la mort, est un fantasme privé de réalité. C'est profondément con (en plus d'être immoral) : les adultes doivent se comporter comme des adultes et ne compter que sur eux-mêmes. Le refuge dans l'irréel que suscite l'assistanat généralisé aboutit au comble de l'irresponsabilité : vivre depuis trente ans à crédit.
> une démographie qui s'écroule. C'est cohérent avec le reste : les enfants-citoyens, trop narcissiques, comme tous les enfants, n'ont pas envie de faire des enfants, ils n'ont pas assez le sens des responsabilités. On notera qu'une fois que l'éducation à la responsabilité a été ratée, l'irresponsabilité se poursuit tout au long de la vie, c'est ainsi qu'on voit la génération des soixante-huitards spolier sans hésitation leurs (rares) enfants.
L'écroulement du modèle politique européen
Le modèle politique est cohérent avec le modèle socio-économique. Puisque les citoyens sont des enfants, on leur demande leur avis en permanence, c'est l'hyperdémocratie, pour leur faire plaisir, mais on n'en tient aucun compte, c'est la non-représentativité.
L'instrument de cette non-représentativité est le chartisme : les élites signent des chartes internationales qui étouffent la latitude de décisions des enfants-citoyens. Dernier exemple en date : la fessée. Peu importe que les Français soient pour ou contre la fessée, la France a signé une charte des droits de l'enfant, supérieure aux lois nationales, qui finira par imposer l'interdiction de la fessée. Et ainsi du reste. La bureaucratie européenne est le chef d'oeuvre du chartisme. Par exemple, l'invasion migratoire et le multiculturalisme inquiétent les Français ? Ca n'a aucune importance : la France a signé des textes qui l'empêchent d'agir contre efficacement.
Nous vivons donc dans une hyper-démocratie non-représentative. C'est un système particulièrement hypocrite, son penchant vers l'oligarchie est évident. Le coup de génie du système actuel est d'avoir suffisamment étendu l'ologarchie pour que ceux qui voudraient protester rencontrent une opposition assez nombreuse pour les étouffer. Partager le pouvoir entre mille, ça rapporte plus, mais partager le pouvoir entre cent mille, ça dure plus longtemps (2). Ca entretient une dictature molle et diffuse qu'il est bien plus difficile de combattre qu'une vraie dictature.
On remarquera que la seule tendance politique qui est combattue et pourchassée, forcée aux catacombes, est le conservatisme. L'ancien monde était bien plus viril, c'est insupportable.
Il est tout à fait logique que ce système néfaste soit tué par une crise financière : l'argent a peut-être beaucoup d'inconvénients, mais il a un avantage, il n'est pas sensible au baratin. Un sou est un sou et la loi des intérêts composés est la même partout dans le monde. Tous les boniments, les embrassades, les bisounourseries ne peuvent rien contre ce petit fait : quand on dépense constamment plus qu'on gagne, ça finit mal.
Bien sûr, la solution est connue, elle s'appelle le libéralisme et un peu de conservatisme.
***************
(1) : hé oui, retraite précoce, prix de l'immobilier élevés et inflation faible : c'est une économie organisée pour les vieux. Signe qui ne trompe pas : les retraités sont la tranche d'âge en France où il y a la proportion de pauvres la plus faible.
(2) : c'est une estimation à la va vite, mais je pense que si on fait le compte de ceux qui perpétuent activement ce système mauvais et empêchent toute réforme, entre les journalistes, les politiciens, les syndicalistes et les activistes de toutes sortes, on est dans cet ordre de grandeur. Bien sûr, les troupes sont plus nombreuses, mais pas ceux qui donnent le mouvement.
Simplement, suivant les particularités de chaque pays, cet écroulement est plus ou moins proche. Il se trouve qu'il faut bien commencer par quelqu'un et que ce quelqu'un, c'est la Grèce. Il n'empêche : les autres suivront.
L'écroulement du modèle socio-économique européen
Le modèle socio-économique européen est fait d'un Etat-providence tentaculaire et envahissant, l'Etat-mamma, d'une économie organisée pour les vieux (1) et d'une démographie en berne. Les phénomènes sont liés : l'Etat providence n'est pas victime d'un phénomène exogène de démographie déclinante, c'est lui qui la provoque en infantilisant les citoyens.
Nous sommes à la conjonction de trois phénomènes qui s'entremêlent. Je ne sais pas quelle est la cause et quel est l'effet, mais je sais qu'il se renforcent l'un lautre.
> une mentalité d'après-guerre, maternaliste et féministe, qui pense les citoyens comme des enfants, qui répugne aux conflits, aux décisions difficiles, aux sacrifices, aux avis tranchés. Une telle pensée est idiote : la vie est conflictuelle, c'est ainsi. Ca ne sert à rien de le nier, il faut avoir l'intelligence de faire avec. Cela signifie : la politique plutôt que la morale, le débat plutôt que le consensus, la parole, même grossière, plutôt que la censure, le combat plutôt que la soumission, la réalité imparfaite plutôt que l'utopie.
> Un Etat-mamma qui soulage les citoyens de leurs responsabilités et les enfonce dans la puérilité. Un tel monde, protégé de tout, et pourquoi pas, de la mort, est un fantasme privé de réalité. C'est profondément con (en plus d'être immoral) : les adultes doivent se comporter comme des adultes et ne compter que sur eux-mêmes. Le refuge dans l'irréel que suscite l'assistanat généralisé aboutit au comble de l'irresponsabilité : vivre depuis trente ans à crédit.
> une démographie qui s'écroule. C'est cohérent avec le reste : les enfants-citoyens, trop narcissiques, comme tous les enfants, n'ont pas envie de faire des enfants, ils n'ont pas assez le sens des responsabilités. On notera qu'une fois que l'éducation à la responsabilité a été ratée, l'irresponsabilité se poursuit tout au long de la vie, c'est ainsi qu'on voit la génération des soixante-huitards spolier sans hésitation leurs (rares) enfants.
L'écroulement du modèle politique européen
Le modèle politique est cohérent avec le modèle socio-économique. Puisque les citoyens sont des enfants, on leur demande leur avis en permanence, c'est l'hyperdémocratie, pour leur faire plaisir, mais on n'en tient aucun compte, c'est la non-représentativité.
L'instrument de cette non-représentativité est le chartisme : les élites signent des chartes internationales qui étouffent la latitude de décisions des enfants-citoyens. Dernier exemple en date : la fessée. Peu importe que les Français soient pour ou contre la fessée, la France a signé une charte des droits de l'enfant, supérieure aux lois nationales, qui finira par imposer l'interdiction de la fessée. Et ainsi du reste. La bureaucratie européenne est le chef d'oeuvre du chartisme. Par exemple, l'invasion migratoire et le multiculturalisme inquiétent les Français ? Ca n'a aucune importance : la France a signé des textes qui l'empêchent d'agir contre efficacement.
Nous vivons donc dans une hyper-démocratie non-représentative. C'est un système particulièrement hypocrite, son penchant vers l'oligarchie est évident. Le coup de génie du système actuel est d'avoir suffisamment étendu l'ologarchie pour que ceux qui voudraient protester rencontrent une opposition assez nombreuse pour les étouffer. Partager le pouvoir entre mille, ça rapporte plus, mais partager le pouvoir entre cent mille, ça dure plus longtemps (2). Ca entretient une dictature molle et diffuse qu'il est bien plus difficile de combattre qu'une vraie dictature.
On remarquera que la seule tendance politique qui est combattue et pourchassée, forcée aux catacombes, est le conservatisme. L'ancien monde était bien plus viril, c'est insupportable.
Il est tout à fait logique que ce système néfaste soit tué par une crise financière : l'argent a peut-être beaucoup d'inconvénients, mais il a un avantage, il n'est pas sensible au baratin. Un sou est un sou et la loi des intérêts composés est la même partout dans le monde. Tous les boniments, les embrassades, les bisounourseries ne peuvent rien contre ce petit fait : quand on dépense constamment plus qu'on gagne, ça finit mal.
Bien sûr, la solution est connue, elle s'appelle le libéralisme et un peu de conservatisme.
***************
(1) : hé oui, retraite précoce, prix de l'immobilier élevés et inflation faible : c'est une économie organisée pour les vieux. Signe qui ne trompe pas : les retraités sont la tranche d'âge en France où il y a la proportion de pauvres la plus faible.
(2) : c'est une estimation à la va vite, mais je pense que si on fait le compte de ceux qui perpétuent activement ce système mauvais et empêchent toute réforme, entre les journalistes, les politiciens, les syndicalistes et les activistes de toutes sortes, on est dans cet ordre de grandeur. Bien sûr, les troupes sont plus nombreuses, mais pas ceux qui donnent le mouvement.
lundi, avril 26, 2010
dimanche, avril 25, 2010
Le mythe climatique (B. Rittaud)
Ce livre d'un mathématicien complète utilement L'homme est-il responsable du réchauffement climatique ?
Dans son introduction, pour montrer que le consensus en sciences ne prouve rien («Tant de gens si éminents peuvent-ils se tromper ?» Sans hésiter, oui), Benoit Rittaud ressuscite un exemple que j'avais oublié. J'avais en tête l'asepsie, l'eugénisme, la dérive des continents.
Benoit Rittaud sort du placard les canaux martiens. L'exemple est très bien choisi : une théorie alléchante, des gens convaincus, un précurseur de Nicolas Hulot, Camille Flammarion, un précurseur d'Al Gore, Lowell.
Fidèle à sa spécialité d'origine, il prouve la fausseté de deux affirmations fortes des réchauffistes :
> Les affirmations du GIEC «Il y a X % de chances que ...» n'ont aucune valeur prédictive : elles résultent indirectement d'un vote des membres du GIEC, non d'une étude probabiliste. Elles montrent ce que les membres du GIEC pensent, pas la probabilité qu'il arrive telle ou telle chose.
> la thèse, très proche du stupide principe de précaution, «dans l'incertitude, réduisons tout de même nos émissions de CO2, ça ne peut pas faire de mal», repose sur une approche probabiliste biaisée. On suppose qu'on maitrise suffisamment les mécanismes climatiques d'un coté et les mécanisme politico-économiques de l'autre, pour savoir qu'une réduction des émissions de CO2 a plus d'avantages que d'inconvénients. Or, c'est justement ce que l'on ne sait pas.
De plus, c'est lâcher la proie pour l'ombre, car on sait que les coûts d'une réduction des émissions de CO2 sont exorbitants, alors que les gains sont tout à fait hypothétiques. Même dans une approche probabiliste, les réchauffistes sont aveugles ou malhonnêtes.
Evidemment, il en passe aussi par la capacité prédictive totalement inexistante des modèles climatiques informatiques. L'argument vous est connu.
Une partie très intéressante concerne les forces et les faiblesses de la notion de température globale, qui n'a rien de l'évidence qu'on nous présente.
Benoit Rittaud finit sur une note philosophique. Il remarque que les sciences dans l'enfance vivent en couple avec une pseudo-science : astronomie / astrologie, chimie / alchimie, physique / parapsychisme, algèbre / numérologie, médecine / «médecines parallèles» etc ...
La climatologie vit en couple avec la climatomancie, pseudo-science qui consiste à faire des prédictions basées sur le climat, c'est ainsi qu'on nous a prédit que le climat provoquerait des guerres, une augmentation du nombe de prostituées et de caries, de moustiques et de malaria.
C'est un signe de maturité d'une science de se détacher de sa pseudo-science soeur.
Pour l'instant, ce n'est pas le cas pour la climatologie. On a encore des raisons de douter que la climatologie soit une science. En effet, le célèbre critère de Popper, à savoir qu'une science doit être réfutable, n'est pas rempli par la climatologie.
L'exemple le plus flagrant de cette absence de réfutabilité réside dans les arguments glissants : on nous présente la courbe en crosse de hockey comme la preuve frappante du réchauffisme, celle-ci est invalidée, on nous explique alors que ce n'était qu'une preuve parmi d'autres et que le réchauffisme n'est pas remis en cause. Ensuite, on nous explique que les carottages de glace montrent que température et CO2 sont liés, malheureusement des études plus précises constatent que la température précède le C02, on nous explique alors qu'il faut chercher plus et qu'en attendant, le réchauffisme n'est pas invalidé. Puis, les fameux modèles numériques prédisent que la troposhère équatoriale se réchauffe, or on ne voit pas ce réchauffement, on nous explique donc que ce n'est qu'un détail et que le réchauffement n'est pas remis en cause. Et ainsi du reste.
A chaque fois qu'une preuve du réchauffement anthropique est invalidée, on nous explique qu'il s'agit d'un élément mineur et que la théorie globale n'est pas atteinte. Un tel comportement est la marque d'une foi, non d'une attitude scientifique.
En vérité, si le réchauffisme n'était que de la science, les réchauffistes auraient dit quelque chose comme «notre théorie déconne complètement, on va se remettre au travail».
Benoit Rittaud va encore plus loin : il pense que le réchauffisme est déjà à bout de course et se demande quelle pseudo-science va le remplacer.
Je pense qu'il va trop vite en besogne, mais on peut quand même jouer. La pseudo-science qui remplacera le réchauffisme aura les caractéristiques suivantes : elle fera peur, elle sera globale et elle proposera une solution à condition de faire des sacrifices. Des idées ?
Bref, un livre instructif assez facile à lire.
Ca sent le roussi pour le réchauffisme.
D'ailleurs, à part l'inénarrable trio infernal des journalistes réchauffistes Huet, Kempf, Foucart (1), qui sont cons à se taper la tête contre les murs, complété quelquefois de Jouzel et de Le Treut, proches de la malhonnêteté, tant leur parti-pris est flagrant, les réchauffistes montrent quand même quelques signes de flottement.
(1) : guère de doute qu'en 1950, ils auraient fait de bons staliniens : l'état d'esprit est identique.
Dans son introduction, pour montrer que le consensus en sciences ne prouve rien («Tant de gens si éminents peuvent-ils se tromper ?» Sans hésiter, oui), Benoit Rittaud ressuscite un exemple que j'avais oublié. J'avais en tête l'asepsie, l'eugénisme, la dérive des continents.
Benoit Rittaud sort du placard les canaux martiens. L'exemple est très bien choisi : une théorie alléchante, des gens convaincus, un précurseur de Nicolas Hulot, Camille Flammarion, un précurseur d'Al Gore, Lowell.
Fidèle à sa spécialité d'origine, il prouve la fausseté de deux affirmations fortes des réchauffistes :
> Les affirmations du GIEC «Il y a X % de chances que ...» n'ont aucune valeur prédictive : elles résultent indirectement d'un vote des membres du GIEC, non d'une étude probabiliste. Elles montrent ce que les membres du GIEC pensent, pas la probabilité qu'il arrive telle ou telle chose.
> la thèse, très proche du stupide principe de précaution, «dans l'incertitude, réduisons tout de même nos émissions de CO2, ça ne peut pas faire de mal», repose sur une approche probabiliste biaisée. On suppose qu'on maitrise suffisamment les mécanismes climatiques d'un coté et les mécanisme politico-économiques de l'autre, pour savoir qu'une réduction des émissions de CO2 a plus d'avantages que d'inconvénients. Or, c'est justement ce que l'on ne sait pas.
De plus, c'est lâcher la proie pour l'ombre, car on sait que les coûts d'une réduction des émissions de CO2 sont exorbitants, alors que les gains sont tout à fait hypothétiques. Même dans une approche probabiliste, les réchauffistes sont aveugles ou malhonnêtes.
Evidemment, il en passe aussi par la capacité prédictive totalement inexistante des modèles climatiques informatiques. L'argument vous est connu.
Une partie très intéressante concerne les forces et les faiblesses de la notion de température globale, qui n'a rien de l'évidence qu'on nous présente.
Benoit Rittaud finit sur une note philosophique. Il remarque que les sciences dans l'enfance vivent en couple avec une pseudo-science : astronomie / astrologie, chimie / alchimie, physique / parapsychisme, algèbre / numérologie, médecine / «médecines parallèles» etc ...
La climatologie vit en couple avec la climatomancie, pseudo-science qui consiste à faire des prédictions basées sur le climat, c'est ainsi qu'on nous a prédit que le climat provoquerait des guerres, une augmentation du nombe de prostituées et de caries, de moustiques et de malaria.
C'est un signe de maturité d'une science de se détacher de sa pseudo-science soeur.
Pour l'instant, ce n'est pas le cas pour la climatologie. On a encore des raisons de douter que la climatologie soit une science. En effet, le célèbre critère de Popper, à savoir qu'une science doit être réfutable, n'est pas rempli par la climatologie.
L'exemple le plus flagrant de cette absence de réfutabilité réside dans les arguments glissants : on nous présente la courbe en crosse de hockey comme la preuve frappante du réchauffisme, celle-ci est invalidée, on nous explique alors que ce n'était qu'une preuve parmi d'autres et que le réchauffisme n'est pas remis en cause. Ensuite, on nous explique que les carottages de glace montrent que température et CO2 sont liés, malheureusement des études plus précises constatent que la température précède le C02, on nous explique alors qu'il faut chercher plus et qu'en attendant, le réchauffisme n'est pas invalidé. Puis, les fameux modèles numériques prédisent que la troposhère équatoriale se réchauffe, or on ne voit pas ce réchauffement, on nous explique donc que ce n'est qu'un détail et que le réchauffement n'est pas remis en cause. Et ainsi du reste.
A chaque fois qu'une preuve du réchauffement anthropique est invalidée, on nous explique qu'il s'agit d'un élément mineur et que la théorie globale n'est pas atteinte. Un tel comportement est la marque d'une foi, non d'une attitude scientifique.
En vérité, si le réchauffisme n'était que de la science, les réchauffistes auraient dit quelque chose comme «notre théorie déconne complètement, on va se remettre au travail».
Benoit Rittaud va encore plus loin : il pense que le réchauffisme est déjà à bout de course et se demande quelle pseudo-science va le remplacer.
Je pense qu'il va trop vite en besogne, mais on peut quand même jouer. La pseudo-science qui remplacera le réchauffisme aura les caractéristiques suivantes : elle fera peur, elle sera globale et elle proposera une solution à condition de faire des sacrifices. Des idées ?
Bref, un livre instructif assez facile à lire.
Ca sent le roussi pour le réchauffisme.
D'ailleurs, à part l'inénarrable trio infernal des journalistes réchauffistes Huet, Kempf, Foucart (1), qui sont cons à se taper la tête contre les murs, complété quelquefois de Jouzel et de Le Treut, proches de la malhonnêteté, tant leur parti-pris est flagrant, les réchauffistes montrent quand même quelques signes de flottement.
(1) : guère de doute qu'en 1950, ils auraient fait de bons staliniens : l'état d'esprit est identique.
Un petit sursis pour Pink Lady
Je vous avais parlé des déboires de Pink Lady.
Comme la piste de la Ferté est trop courte pour qu'elle puisse décoller, on pouvait considérer que l'administration l'avait tuée.
Jean Salis nous explique dans le dernier Fana, qu'il a intention de faire allonger la piste (si il pouvait en profiter pour la faire raboter ...)
Acceptons en, avec scepticisme, l'augure.
Comme la piste de la Ferté est trop courte pour qu'elle puisse décoller, on pouvait considérer que l'administration l'avait tuée.
Jean Salis nous explique dans le dernier Fana, qu'il a intention de faire allonger la piste (si il pouvait en profiter pour la faire raboter ...)
Acceptons en, avec scepticisme, l'augure.
Un exemple de demi-habile : Caroline Fourest
En suivant le débat Zemmour Naullau Fourest, je me suis dit que je parlais souvent des demi-habiles et que, là, j'en voyais une à la télévision.
Elle a des religions une conception extrêmement grossière. Le spectre de la religion va du mysticisme à la politique, mais les choses sont étroitement mêlées, pensons à Port-Royal.
Elle a aussi une vision très sommaire des relations familiales et du patriarcat. Lorsqu'elle dit qu'une famille décomposée, mono-parentale (sous-entendu sans père), est une vraie famille, je peux témoigner tous les jours que c'est faux : une «famille» monoparentale n'est pas une famille car il lui manque l'équilibre et la complexité de la relation triangulaire. L'attaque de Zemmour sur le divorce des parents de Fourest était basse mais juste. Fourest méconnaît la richesse de la vie familiale.
Zemmour montre moins d'aplomb et a plus de mal à s'expliquer, ce qui est compréhensible pour une pensée plus complexe. Fourest a une pensée très adaptée à la télévision : claire, nette, ronflante mais creuse.
Elle a l'humanisme plein la bouche, et, comme beaucoup de ceux qui se proclament humanistes, elle conçoit un homme très particulier, sculpté pour lui convenir, qui n'a pas tous les mystères, les ombres et les lumières des vrais hommes.
Finalement, Caroline Fourest est épatante pour notre époque, bavarde et prétentieuse. Je crois que c'est ce qui me navre le plus.
Elle a des religions une conception extrêmement grossière. Le spectre de la religion va du mysticisme à la politique, mais les choses sont étroitement mêlées, pensons à Port-Royal.
Elle a aussi une vision très sommaire des relations familiales et du patriarcat. Lorsqu'elle dit qu'une famille décomposée, mono-parentale (sous-entendu sans père), est une vraie famille, je peux témoigner tous les jours que c'est faux : une «famille» monoparentale n'est pas une famille car il lui manque l'équilibre et la complexité de la relation triangulaire. L'attaque de Zemmour sur le divorce des parents de Fourest était basse mais juste. Fourest méconnaît la richesse de la vie familiale.
Zemmour montre moins d'aplomb et a plus de mal à s'expliquer, ce qui est compréhensible pour une pensée plus complexe. Fourest a une pensée très adaptée à la télévision : claire, nette, ronflante mais creuse.
Elle a l'humanisme plein la bouche, et, comme beaucoup de ceux qui se proclament humanistes, elle conçoit un homme très particulier, sculpté pour lui convenir, qui n'a pas tous les mystères, les ombres et les lumières des vrais hommes.
Finalement, Caroline Fourest est épatante pour notre époque, bavarde et prétentieuse. Je crois que c'est ce qui me navre le plus.
samedi, avril 24, 2010
«Le principe de précaution est un principe d'incohérence»
Je pense que l'inscription du principe de précaution dans notre constitution fait partie de ces quelques décisions mortelles pour un pays.
Vous croyez que j'exagère ?
Que dit le principe de précaution ? Que, face à un risque perçu mais non rationnellement mesuré, il faut faire quelque chose : agir sans savoir ... Comment a-t-on pu faire de ce principe fou un principe constitutionnel ?
Le principe de précaution attaque ce qui a fait le succès de l'Occident jusqu'à maintenant : la prise de risque rationnelle et la responsabilité assumée.
Le fait qu'il soit dans la constitution signifie que son poison va se diffuser dans toute la société.
«Le principe de précaution est un principe d'incohérence»
Vous croyez que j'exagère ?
Que dit le principe de précaution ? Que, face à un risque perçu mais non rationnellement mesuré, il faut faire quelque chose : agir sans savoir ... Comment a-t-on pu faire de ce principe fou un principe constitutionnel ?
Le principe de précaution attaque ce qui a fait le succès de l'Occident jusqu'à maintenant : la prise de risque rationnelle et la responsabilité assumée.
Le fait qu'il soit dans la constitution signifie que son poison va se diffuser dans toute la société.
«Le principe de précaution est un principe d'incohérence»
La Grèce va faire défaut, et alors ?
La Grèce va faire défaut, c'est inscrit dans ses taux d'intérêts.
Le défaut de paiements est la forme étatique de la faillite.
Les salopards qui ont répété qu'«un Etat ne peut pas faire faillite», alors que ça arrive très régulièrement nous ont vraiment pris pour des cons. Passons.
Qu'est-ce que le défaut de paiement ?
C'est quand un Etat en déficit ne trouve plus de créanciers pour lui prêter de l'argent. A ce moment-là, il ne peut plus payer ce qu'il doit payer : les fournitures, les salaires des fonctionnaires, les subventions, les allocations, ses créances.
Il doit donc faire des choix : parmi tous ceux à qui je dois de l'argent, qui je choisis de ne pas payer en priorité ?
En général, tout le monde en prend pour son grade : les salaires des fonctionnaires sont diminués (on a vu jusqu'à un tiers), des allocations sont supprimées (1) et les créanciers sont spoliés.
La spoliation des créanciers s'appelle pudiquement «restructuration de la dette». L'Etat en défaut dit aux créanciers «Je vous dois 100, je ne vous rembourserai que 70. Et pas dans 10 ans comme prévu, mais dans 20 ans».
Le problème est le suivant : malgré les mesures d'urgence, un Etat en défaut reste en déficit, donc il doit trouver des créanciers, alors même qu'il vient de spolier ses anciens créanciers.
La seule manière d'y arriver est de prendre des mesures tellement drastiques que les créanciers n'aient aucun doute sur le fait qu'ils seront remboursés.
C'est là qu'intervient la FMI, à la fois comme prêteur et comme garant des mesures d'austérité.
Bon, après le défaut de la Grèce, que se passera-t-il ?
On passera au Portugal. Et à la France. Ca va être marrant de voir Strauss-Kahn, président du FMI, imposer à Nicolas Sarkozy ou à Martine Aubry les mesures d'austérité que nous refusons depuis quarante ans.
(1) : par exemple, en France, je supprime l'allocation parent isolé : un enfant, ça se fait à deux, ça s'élève à deux. Quand ce n'est pas le cas, cela résulte de choix personnels (pas obligatoirement du parent qui reste isolé, mais quoi ? On n'a qu'à mieux choisir avec qui on fait un enfant), ce n'est pas à la collectivité de payer pour des décisions personnelles idiotes et irresponsables (sauf éventuellement en cas de veuvage).
Le défaut de paiements est la forme étatique de la faillite.
Les salopards qui ont répété qu'«un Etat ne peut pas faire faillite», alors que ça arrive très régulièrement nous ont vraiment pris pour des cons. Passons.
Qu'est-ce que le défaut de paiement ?
C'est quand un Etat en déficit ne trouve plus de créanciers pour lui prêter de l'argent. A ce moment-là, il ne peut plus payer ce qu'il doit payer : les fournitures, les salaires des fonctionnaires, les subventions, les allocations, ses créances.
Il doit donc faire des choix : parmi tous ceux à qui je dois de l'argent, qui je choisis de ne pas payer en priorité ?
En général, tout le monde en prend pour son grade : les salaires des fonctionnaires sont diminués (on a vu jusqu'à un tiers), des allocations sont supprimées (1) et les créanciers sont spoliés.
La spoliation des créanciers s'appelle pudiquement «restructuration de la dette». L'Etat en défaut dit aux créanciers «Je vous dois 100, je ne vous rembourserai que 70. Et pas dans 10 ans comme prévu, mais dans 20 ans».
Le problème est le suivant : malgré les mesures d'urgence, un Etat en défaut reste en déficit, donc il doit trouver des créanciers, alors même qu'il vient de spolier ses anciens créanciers.
La seule manière d'y arriver est de prendre des mesures tellement drastiques que les créanciers n'aient aucun doute sur le fait qu'ils seront remboursés.
C'est là qu'intervient la FMI, à la fois comme prêteur et comme garant des mesures d'austérité.
Bon, après le défaut de la Grèce, que se passera-t-il ?
On passera au Portugal. Et à la France. Ca va être marrant de voir Strauss-Kahn, président du FMI, imposer à Nicolas Sarkozy ou à Martine Aubry les mesures d'austérité que nous refusons depuis quarante ans.
(1) : par exemple, en France, je supprime l'allocation parent isolé : un enfant, ça se fait à deux, ça s'élève à deux. Quand ce n'est pas le cas, cela résulte de choix personnels (pas obligatoirement du parent qui reste isolé, mais quoi ? On n'a qu'à mieux choisir avec qui on fait un enfant), ce n'est pas à la collectivité de payer pour des décisions personnelles idiotes et irresponsables (sauf éventuellement en cas de veuvage).
jeudi, avril 22, 2010
Loi sur la burqa «inapplicable» ?
Ca y est, maintenant qu'il est possible que la burqa soit interdite en France, le chœur des bien-pensants nous explique qu'elle sera «inapplicable», dans l'espoir bien sûr qu'elle ne soit pas votée (à quoi ça sert de voter une loi inapplicable ?) ou pas appliquée.
Pour le coup, ils se foutent vraiment de notre gueule (nous avons l'habitude) : rien n'est plus facile à repérer qu'une burqa et, quant à rédiger une contravention, il suffit de savoir lire et écrire, ce qui est, paraît-il, indispensable pour devenir policier.
Alors, inapplicable, la loi ?
Notez que , pour ma part, je faisais le raisonnement inverse : je trouve la loi tellement applicable que j'estime qu'une loi sur la burqa superflue, il suffit d'appliquer les lois existantes.
Mais, quand on est politicien et qu'on n'a pas de couilles, on vote des lois pour se donner du courage, comme le troufion boit du rhum avant l'assaut.
Pour le coup, ils se foutent vraiment de notre gueule (nous avons l'habitude) : rien n'est plus facile à repérer qu'une burqa et, quant à rédiger une contravention, il suffit de savoir lire et écrire, ce qui est, paraît-il, indispensable pour devenir policier.
Alors, inapplicable, la loi ?
Notez que , pour ma part, je faisais le raisonnement inverse : je trouve la loi tellement applicable que j'estime qu'une loi sur la burqa superflue, il suffit d'appliquer les lois existantes.
Mais, quand on est politicien et qu'on n'a pas de couilles, on vote des lois pour se donner du courage, comme le troufion boit du rhum avant l'assaut.
mercredi, avril 21, 2010
Il y en a marre des histoires de retraite
Il y en a marre des histoires de retraite.
Le problème est connu de puis trente ans. Les solutions aussi. Et ça discutaille, et ça discutaille. Dans l'attente d'un consensus qui, comme Godot, ne viendra jamais.
Pendant ce temps, le déficit s'aggrave, devient dramatique et fait courir à l'économie française un grand péril.
Sur tous les discours lus, sur toutes les tables rondes réunies, sur tous les rapports de prétendus sages publiés, sur toutes les concertations annoncées, procrastination, j'écris ton nom.
La solution ? La capitalisation matinée de répartition pour les plus démunis et les plus imprévoyants. C'est le seul système qui, par conception, est indépendant (ou presque) de la démographie.
Je signale, ce n'est pas la moindre ironie de ce théâtre de mensonges et d'à peu près idéologiques, que les fonctionnaires et les professions libérales sont les seuls à avoir doit à un fonds de pension. Vous avez dit «égalité» ?
S'y prendre si tard a plein d'inconvénients, mais un avantage : on peut s'enrichir de l'expérience des pays qui nous ont précédés.
Alors, on arrête de raconter des foutaises sur la «solidarité», qui dissimule, à peine, la spoliation des jeunes par les vieux et des salariés du privé par les fonctionnaires, et on le fait ?
Hélas, je ne vois partout chez nos politiciens que bêtise, paresse et lâcheté. CPEF. Nous boirons le calice jusqu'à la lie.
Le problème est connu de puis trente ans. Les solutions aussi. Et ça discutaille, et ça discutaille. Dans l'attente d'un consensus qui, comme Godot, ne viendra jamais.
Pendant ce temps, le déficit s'aggrave, devient dramatique et fait courir à l'économie française un grand péril.
Sur tous les discours lus, sur toutes les tables rondes réunies, sur tous les rapports de prétendus sages publiés, sur toutes les concertations annoncées, procrastination, j'écris ton nom.
La solution ? La capitalisation matinée de répartition pour les plus démunis et les plus imprévoyants. C'est le seul système qui, par conception, est indépendant (ou presque) de la démographie.
Je signale, ce n'est pas la moindre ironie de ce théâtre de mensonges et d'à peu près idéologiques, que les fonctionnaires et les professions libérales sont les seuls à avoir doit à un fonds de pension. Vous avez dit «égalité» ?
S'y prendre si tard a plein d'inconvénients, mais un avantage : on peut s'enrichir de l'expérience des pays qui nous ont précédés.
Alors, on arrête de raconter des foutaises sur la «solidarité», qui dissimule, à peine, la spoliation des jeunes par les vieux et des salariés du privé par les fonctionnaires, et on le fait ?
Hélas, je ne vois partout chez nos politiciens que bêtise, paresse et lâcheté. CPEF. Nous boirons le calice jusqu'à la lie.
mardi, avril 20, 2010
L'homophobie, problème principal de notre temps
Theodore Dalrymple
When Freedom Isn’t Free
In Britain, compulsory virtue stifles individual liberty.
14 April 2010 City Journal
Liberal reformers, who might once have wished to extend the realm of liberty, now wish to restrict it in the name of compulsory political virtue.
There was a perfect recent illustration of this in Britain. An evangelical Christian couple, the Wilkinsons, ran a bed-and-breakfast business in a place called Cookham. They refused a middle-aged homosexual couple, Michael Black and John Morgan, accommodation because they believed that homosexuality was wrong; it is condemned in the Bible.
The spurned couple said that they felt like lepers; moreover, they felt that their legal rights, enshrined in the Equality Act of 2006, which makes it illegal to discriminate in the provision of services on the grounds of “sexual orientation,” had been infringed, and they complained to the police. As yet, no prosecution has followed. But shortly afterward a senior politician, Christopher Grayling, who might be a minister in the next government if David Cameron wins the forthcoming election, said that he thought that the owners of bed-and-breakfasts ought to be allowed to refuse homosexual couples if they so wished.
From the furious denunciation that Grayling’s remarks attracted, you might have thought that he had advocated medieval punishments for homosexuals. Instead, he was merely pointing out that the law as it stands is tyrannical, and that in a free society not everyone will make the same moral judgments. It is a necessary condition of freedom that private citizens should be allowed to treat with, or to refuse to treat with, whomever they choose, on any grounds that they choose, including those that strike others as repellent. Freedom is freedom, not the means by which everyone comes to precisely the same conclusion and conducts himself in precisely the same way.
The depressing, and perhaps sinister, aspect of the public commentary on the case is how largely it has ignored the question of freedom. For liberals, it seems, any trampling on freedom or individual conscience is now justified if it conduces to an end of which they approve. Thus liberalism turns into its opposite, illiberalism.
Messrs. Black and Morgan, who said they felt like lepers and went to the police as a result, condemned themselves out of their own mouths. They said that they had been together for decades, and that this was the first time they had ever experienced what they called “homophobia.” Not only does this suggest that the Equality Act was not, even on the false assumptions of liberals, necessary, but it means that anyone more mature than they would simply have found somewhere else to stay for the night.
Moreover, to waste police time on such a matter in a country with the highest crime rate in the Western world is nothing short of scandalous, a manifestation of the worst kind of inflamed egotism.
Theodore Dalrymple, a physician, is a contributing editor of City Journal and the Dietrich Weismann Fellow at the Manhattan Institute. His most recent book is The New Vichy Syndrome.
When Freedom Isn’t Free
In Britain, compulsory virtue stifles individual liberty.
14 April 2010 City Journal
Liberal reformers, who might once have wished to extend the realm of liberty, now wish to restrict it in the name of compulsory political virtue.
There was a perfect recent illustration of this in Britain. An evangelical Christian couple, the Wilkinsons, ran a bed-and-breakfast business in a place called Cookham. They refused a middle-aged homosexual couple, Michael Black and John Morgan, accommodation because they believed that homosexuality was wrong; it is condemned in the Bible.
The spurned couple said that they felt like lepers; moreover, they felt that their legal rights, enshrined in the Equality Act of 2006, which makes it illegal to discriminate in the provision of services on the grounds of “sexual orientation,” had been infringed, and they complained to the police. As yet, no prosecution has followed. But shortly afterward a senior politician, Christopher Grayling, who might be a minister in the next government if David Cameron wins the forthcoming election, said that he thought that the owners of bed-and-breakfasts ought to be allowed to refuse homosexual couples if they so wished.
From the furious denunciation that Grayling’s remarks attracted, you might have thought that he had advocated medieval punishments for homosexuals. Instead, he was merely pointing out that the law as it stands is tyrannical, and that in a free society not everyone will make the same moral judgments. It is a necessary condition of freedom that private citizens should be allowed to treat with, or to refuse to treat with, whomever they choose, on any grounds that they choose, including those that strike others as repellent. Freedom is freedom, not the means by which everyone comes to precisely the same conclusion and conducts himself in precisely the same way.
The depressing, and perhaps sinister, aspect of the public commentary on the case is how largely it has ignored the question of freedom. For liberals, it seems, any trampling on freedom or individual conscience is now justified if it conduces to an end of which they approve. Thus liberalism turns into its opposite, illiberalism.
Messrs. Black and Morgan, who said they felt like lepers and went to the police as a result, condemned themselves out of their own mouths. They said that they had been together for decades, and that this was the first time they had ever experienced what they called “homophobia.” Not only does this suggest that the Equality Act was not, even on the false assumptions of liberals, necessary, but it means that anyone more mature than they would simply have found somewhere else to stay for the night.
Moreover, to waste police time on such a matter in a country with the highest crime rate in the Western world is nothing short of scandalous, a manifestation of the worst kind of inflamed egotism.
Theodore Dalrymple, a physician, is a contributing editor of City Journal and the Dietrich Weismann Fellow at the Manhattan Institute. His most recent book is The New Vichy Syndrome.
The new Vichy syndrome : why European intellectuals surrender to barbarism (T. Dalrymple)
Comme d'habitude, Dalrymple est stimulant. Il raisonne et s'exprime très clairement. Voici un résumé, qui ne doit pas vous décourager de lire ce livre.
L'Europe subit une invasion migratoire, du fait d'un effondrement de la natalité inconnu dans l'histoire (à part chez les Amérindiens à l'arrivée des Espagnols) et d'une immigration massive, de culture et religion très différentes.
Cependant, il ne faut s'exagérer le danger de cette substitution de population : Dalrymple prend exemple de la manière dont les jeunes musulmans se présentent sur des sites de rencontre pour montrer qu'ils se sécularisent très vite. Il ne sous-estime pas la violence de l'islamisme (ce n'est vraiment pas son genre), mais il pense que ce n'est pas le danger fondamental.
Rien n'est plus illusoire que de prolonger dans le futur les courbes du présent. La démographie peut changer.
Non, pour Dalrymple, le danger principal, celui qui donne naissance à tous les autres, c'est le relativisme culturel. En effet, il nous empêche croire en nous-mêmes et de donc de nous défendre, et, au fond, d'être nous-mêmes. De plus, ses effets sont irréversibles : une fois que la chaine de transmission d'une culture est rompue, il est impossible de la rétablir. Une génération ne peut transmettre à la suivante ce qu'elle n'a pas appris.
Il essaie d'en analyser les causes :
La montée du niveau d'instruction et l'envahissement par les demi-habiles
L'intelligence n'a pas suivi l'instruction. On peut savoir beaucoup et être incapable de réfléchir correctement et subtilement.
Ce qui fait ce qu'on se retrouve avec des masses de demi-intellectuels ayant appris des théories contestant l'existant (théories toujours valorisantes pour celui qui les professe : si le monde était différent, je serais empereur au lieu d'être grouillot) mais incapables de comprendre les limites du savoir humain et la nécessité de ne toucher à ce qui existe qu'avec des mains tremblantes. On retrouve la définition pascalienne des demi-habiles. Ils raisonnent beaucoup mais de travers. Comme disait Pascal, ils jugent mal de tout (voir Les gardiens de vaches diplomés). Ce sont typiquement les auditeurs deRadio Moscou France Inter, les profs, les journalistes, etc.
La mort de la religion
La religion mettait Dieu au-dessus de l'homme et l'aidait à assumer sa finitude. Maintenant qu'il n'y a plus rien au-dessus de l'homme, celui-ci est obsédé d'égoïsme et de narcissisme et torturé par sa finitude. Chacun devant alors être la mesure de toute chose, toutes les opinions, tous les comportements se valent du moment que quelqu'un soutient cette opinion et ce comportement. Comme on n'a qu'une vie, tous les moyens sont bons pour assouvir ses désirs.
Evidemment, dans ce contexte, les individus sont tout entiers dans le présent. La culture, nécessairement inscrite dans le temps, disparaît.
L'hyper-individualisme
Il aboutit à une dramatique uniformité : les individus n'étant plus structurés par la culture et l'éducation, ils retournent aux instincts les plus bas. Et l'instinct social le plus primitif, c'est de se regrouper en troupeaux. On doit penser et agir conforme. Quand les règles ne sont plus exprimées, cela ne signifie pas qu'il n'y a plus de règles, cela signifie que les règles sont implicites, et donc incontestables (on ne peut pas aisément contester des règles tacites). Elles sont d'autant plus oppressives.
Pour penser et agir différemment du troupeau, il faut une forte personnalité. La jouissance hédoniste et consumériste ayant enlevé toute force aux individus, ceux-ci se retrouvent incapables de manifester des pensées et des sentiments propres, on mime les pensées et les sentiments conformes.
Ce qui fait que les slogans à la con prétendument individualistes «parce que je le vaux bien» cachent une soumission au groupe comme jamais. On est libre de faire ce qu'on veut, à condition de vouloir faire comme tout le monde.
Le monde moderne a inventé l'individualisme sans l'individualité.
L'Europe
«L'Europe»,ce fantasme de bureaucrates, est une fausse identité. Elle se perpétue après que les raisons qui l'ont fondée ont disparu (peut-on sérieusement soutenir que, sans «l'Europe», les Européens s'entretueraient ?) car elle sert de maison de retraite aux politiciens au rencart. Elle permet à ces rejetés du suffrage universel de continuer à sucer la moelle des impots pour rouler avec chauffeur et vivre dans des palais somptueux avec des masses de personnel à leur service. Les politiciens étant des professionnels qui seraient bien incapables de faire autre chose, ils ont besoin, en cas d'accident de carrière, de ce point de chute à l'abri des turbulences démocratiques pour continuer à vivre leur vie de parasites, c'est pourquoi ils font ce qu'il faut pour prolonger ce moloch bureaucratique.
De plus, les eurocrates voient l'Europe comme un moyen d'étendre leur pouvoir et de se faire voir sur la scène mondiale. On ne sait pas si ce projet est partagé par les peuples, puisque le fonctionnement des instances européennes n'a que l'apparence de la démocratie.
Or, cette fausse identité européenne asphyxie les identités nationales des peuples européens. Ce n'est pas par hasard que les bureaucrates européens sont en pointe de l'immigrationnisme : un immigré, c'est l'Européen idéal, déjà dépouillé en partie de son identité d'origine, pas encore revêtu de sa nouvelle identité nationale, c'est un apatride, un vrai gibier de propagande européiste.
L'Union Européenne est un monstre politique qui finira par disparaitre (la chute est amorcée) mais cette disparition ne se fera pas sans catastrophe. C'est une chose de s'abstenir de créer un monstre, c'en est une autre de s'en débarrasser une fois qu'il existe.
Un récit historique misérabiliste.
A entendre ceux qui détiennent le pouvoir de la parole, médiatique ou pédagogique, l'histoire des pays européens ne serait qu'une succession de guerres, de génocides, de meurtres, de massacres et de persécutions. Bien sûr, il y en a eu, comme dans l'histoire de tout pays, mais réduire l'histoire européenne à sa face noire relève presque de la pathologie masochiste.
Peut-être a-t-on trop poussé le nationalisme par le passé. Les ravages psychologiques de la seconde guerre mondiale n'ont toujours pas cicatrisé. Il n'en reste pas moins qu'un patriotisme mesuré, sans tomber dans l'excès qu'est le chauvinisme, est une vertu. Se sentir participer à quelque chose de plus grand que soi donne un sens à sa vie. Les pauvres ne deviennent pas riches pour autant mais, au moins, ils ont une patrie dont ils peuvent s'enorgueillir.
Aujourd'hui, il y a des masses d'imbéciles qui qualifieraient de «nauséabond» (ah ! Ce vocabulaire moderne fabriqué pour les cuistres sans cervelle ...) le simple fait de se dire fier d'être français.
Dalrymple fait un détour par les USA pour signaler qu'ils sont atteints des mêmes maux que l'Europe sous une forme moins aigüe. En conclusion
L'Européen ne fait plus d'enfants, n'a plus de culture, ne transmet plus de culture, ne trouve plus de transcendance, ni dans la religion, ni dans le patriotisme, est sans personnalité, perdu dans le conformisme, infantilisé par l'Etat-providence, vit, tout entier dans le présent, une vie qui a perdu son sens à force d'égoïsme jouisseur. Réussir sa vie, pour un Européen, c'est aller plusieurs fois en vacances à Bali ?
Dalrymple ne conclut pas. Mais je peux le faire pour lui : l'Européen est digne de pitié. Et de mépris.
Je note que le titre et le sous-titre sont trompeurs : Dalrymple s'intéresse aux intellectuels mais le livre n'est pas centré dessus.
Cependant, il ne faut s'exagérer le danger de cette substitution de population : Dalrymple prend exemple de la manière dont les jeunes musulmans se présentent sur des sites de rencontre pour montrer qu'ils se sécularisent très vite. Il ne sous-estime pas la violence de l'islamisme (ce n'est vraiment pas son genre), mais il pense que ce n'est pas le danger fondamental.
Rien n'est plus illusoire que de prolonger dans le futur les courbes du présent. La démographie peut changer.
Non, pour Dalrymple, le danger principal, celui qui donne naissance à tous les autres, c'est le relativisme culturel. En effet, il nous empêche croire en nous-mêmes et de donc de nous défendre, et, au fond, d'être nous-mêmes. De plus, ses effets sont irréversibles : une fois que la chaine de transmission d'une culture est rompue, il est impossible de la rétablir. Une génération ne peut transmettre à la suivante ce qu'elle n'a pas appris.
Il essaie d'en analyser les causes :
La montée du niveau d'instruction et l'envahissement par les demi-habiles
L'intelligence n'a pas suivi l'instruction. On peut savoir beaucoup et être incapable de réfléchir correctement et subtilement.
Ce qui fait ce qu'on se retrouve avec des masses de demi-intellectuels ayant appris des théories contestant l'existant (théories toujours valorisantes pour celui qui les professe : si le monde était différent, je serais empereur au lieu d'être grouillot) mais incapables de comprendre les limites du savoir humain et la nécessité de ne toucher à ce qui existe qu'avec des mains tremblantes. On retrouve la définition pascalienne des demi-habiles. Ils raisonnent beaucoup mais de travers. Comme disait Pascal, ils jugent mal de tout (voir Les gardiens de vaches diplomés). Ce sont typiquement les auditeurs de
La mort de la religion
La religion mettait Dieu au-dessus de l'homme et l'aidait à assumer sa finitude. Maintenant qu'il n'y a plus rien au-dessus de l'homme, celui-ci est obsédé d'égoïsme et de narcissisme et torturé par sa finitude. Chacun devant alors être la mesure de toute chose, toutes les opinions, tous les comportements se valent du moment que quelqu'un soutient cette opinion et ce comportement. Comme on n'a qu'une vie, tous les moyens sont bons pour assouvir ses désirs.
Evidemment, dans ce contexte, les individus sont tout entiers dans le présent. La culture, nécessairement inscrite dans le temps, disparaît.
L'hyper-individualisme
Il aboutit à une dramatique uniformité : les individus n'étant plus structurés par la culture et l'éducation, ils retournent aux instincts les plus bas. Et l'instinct social le plus primitif, c'est de se regrouper en troupeaux. On doit penser et agir conforme. Quand les règles ne sont plus exprimées, cela ne signifie pas qu'il n'y a plus de règles, cela signifie que les règles sont implicites, et donc incontestables (on ne peut pas aisément contester des règles tacites). Elles sont d'autant plus oppressives.
Pour penser et agir différemment du troupeau, il faut une forte personnalité. La jouissance hédoniste et consumériste ayant enlevé toute force aux individus, ceux-ci se retrouvent incapables de manifester des pensées et des sentiments propres, on mime les pensées et les sentiments conformes.
Ce qui fait que les slogans à la con prétendument individualistes «parce que je le vaux bien» cachent une soumission au groupe comme jamais. On est libre de faire ce qu'on veut, à condition de vouloir faire comme tout le monde.
Le monde moderne a inventé l'individualisme sans l'individualité.
L'Europe
«L'Europe»,ce fantasme de bureaucrates, est une fausse identité. Elle se perpétue après que les raisons qui l'ont fondée ont disparu (peut-on sérieusement soutenir que, sans «l'Europe», les Européens s'entretueraient ?) car elle sert de maison de retraite aux politiciens au rencart. Elle permet à ces rejetés du suffrage universel de continuer à sucer la moelle des impots pour rouler avec chauffeur et vivre dans des palais somptueux avec des masses de personnel à leur service. Les politiciens étant des professionnels qui seraient bien incapables de faire autre chose, ils ont besoin, en cas d'accident de carrière, de ce point de chute à l'abri des turbulences démocratiques pour continuer à vivre leur vie de parasites, c'est pourquoi ils font ce qu'il faut pour prolonger ce moloch bureaucratique.
De plus, les eurocrates voient l'Europe comme un moyen d'étendre leur pouvoir et de se faire voir sur la scène mondiale. On ne sait pas si ce projet est partagé par les peuples, puisque le fonctionnement des instances européennes n'a que l'apparence de la démocratie.
Or, cette fausse identité européenne asphyxie les identités nationales des peuples européens. Ce n'est pas par hasard que les bureaucrates européens sont en pointe de l'immigrationnisme : un immigré, c'est l'Européen idéal, déjà dépouillé en partie de son identité d'origine, pas encore revêtu de sa nouvelle identité nationale, c'est un apatride, un vrai gibier de propagande européiste.
L'Union Européenne est un monstre politique qui finira par disparaitre (la chute est amorcée) mais cette disparition ne se fera pas sans catastrophe. C'est une chose de s'abstenir de créer un monstre, c'en est une autre de s'en débarrasser une fois qu'il existe.
Un récit historique misérabiliste.
A entendre ceux qui détiennent le pouvoir de la parole, médiatique ou pédagogique, l'histoire des pays européens ne serait qu'une succession de guerres, de génocides, de meurtres, de massacres et de persécutions. Bien sûr, il y en a eu, comme dans l'histoire de tout pays, mais réduire l'histoire européenne à sa face noire relève presque de la pathologie masochiste.
Peut-être a-t-on trop poussé le nationalisme par le passé. Les ravages psychologiques de la seconde guerre mondiale n'ont toujours pas cicatrisé. Il n'en reste pas moins qu'un patriotisme mesuré, sans tomber dans l'excès qu'est le chauvinisme, est une vertu. Se sentir participer à quelque chose de plus grand que soi donne un sens à sa vie. Les pauvres ne deviennent pas riches pour autant mais, au moins, ils ont une patrie dont ils peuvent s'enorgueillir.
Aujourd'hui, il y a des masses d'imbéciles qui qualifieraient de «nauséabond» (ah ! Ce vocabulaire moderne fabriqué pour les cuistres sans cervelle ...) le simple fait de se dire fier d'être français.
Dalrymple fait un détour par les USA pour signaler qu'ils sont atteints des mêmes maux que l'Europe sous une forme moins aigüe. En conclusion
L'Européen ne fait plus d'enfants, n'a plus de culture, ne transmet plus de culture, ne trouve plus de transcendance, ni dans la religion, ni dans le patriotisme, est sans personnalité, perdu dans le conformisme, infantilisé par l'Etat-providence, vit, tout entier dans le présent, une vie qui a perdu son sens à force d'égoïsme jouisseur. Réussir sa vie, pour un Européen, c'est aller plusieurs fois en vacances à Bali ?
Dalrymple ne conclut pas. Mais je peux le faire pour lui : l'Européen est digne de pitié. Et de mépris.
Je note que le titre et le sous-titre sont trompeurs : Dalrymple s'intéresse aux intellectuels mais le livre n'est pas centré dessus.
samedi, avril 17, 2010
Volcan, climat et poussières d'intelligence
Je ne sais pas si ça vous a frappé, on nous affirme que la récente éruption volcanique islandaise «n'a pas d'influence sur le climat».
C'est doublement comique.
1) Pourquoi ce besoin de préciser que l'éruption n'a pas d'influence sur le climat ? Le climat, on s'en fout : le climat a toujours changé, les hommes se sont toujours adaptés et dans cent ans nous serons morts.
2) On nous dit que trois vaches qui pètent, c'est une catastrophe pour le climat. En revanche, un volcan qui rejette des tonnes et des tonnes de particules dans l'atmosphère, c'est sans importance. De qui se moque-t-on ? Je sais, je sais : de nous.
En réalité, si l'on se réfère aux précédents, il n'est pas totalement impossible que cette éruption ait plus d'influence sur le climat que tout le CO2 anthropique depuis dix ans.
Mais comme on ne peut pas accuser l'homme, et spécialement la variété sale capitaliste-automobiliste-consommateur, ça n'est pas intéressant.
Le catastrophisme climatique est à géométrie variable : quand c'est la faute de l'homme, c'est épouvantable ; quand c'est la faute de la nature, c'est bénin.
D'où vient mon impression étrange et pénétrante d'être cerné par les cons ?
C'est doublement comique.
1) Pourquoi ce besoin de préciser que l'éruption n'a pas d'influence sur le climat ? Le climat, on s'en fout : le climat a toujours changé, les hommes se sont toujours adaptés et dans cent ans nous serons morts.
2) On nous dit que trois vaches qui pètent, c'est une catastrophe pour le climat. En revanche, un volcan qui rejette des tonnes et des tonnes de particules dans l'atmosphère, c'est sans importance. De qui se moque-t-on ? Je sais, je sais : de nous.
En réalité, si l'on se réfère aux précédents, il n'est pas totalement impossible que cette éruption ait plus d'influence sur le climat que tout le CO2 anthropique depuis dix ans.
Mais comme on ne peut pas accuser l'homme, et spécialement la variété sale capitaliste-automobiliste-consommateur, ça n'est pas intéressant.
Le catastrophisme climatique est à géométrie variable : quand c'est la faute de l'homme, c'est épouvantable ; quand c'est la faute de la nature, c'est bénin.
D'où vient mon impression étrange et pénétrante d'être cerné par les cons ?
vendredi, avril 16, 2010
Zemmour : «Nicolas Sarkozy est-il prêt à prendre le risue d'une bavure en banlieue ?»
Zemmour : «Nicolas Sarkozy est-il prêt à prendre le risque d'une bavure en banlieue ?»
Ma réponse est clairement négative : Sarkozy est un faux dur. Comme on dit vulgairement, il n'a que de la gueule. Que ce soit avec les banquiers ou avec les cheminots ou avec la racaille ?
C'est encore pire qu'un lâche qui ne ramènerait pas sa fraise : il achève de dévaloriser la parole publique et le pouvoir.
Ma réponse est clairement négative : Sarkozy est un faux dur. Comme on dit vulgairement, il n'a que de la gueule. Que ce soit avec les banquiers ou avec les cheminots ou avec la racaille ?
C'est encore pire qu'un lâche qui ne ramènerait pas sa fraise : il achève de dévaloriser la parole publique et le pouvoir.
mercredi, avril 14, 2010
Xavier Raufer : non, la violence n'est pas due à la pauvreté
C'est comme une réponse à l'affaire Zemmour, où beaucoup lui reprochait de ne pas avoir précisé que si il y a plus de noirs et d'arabes trafiquants, c'est parce qu'ils sont pauvres.
Xavier Raufer : non, la violence n'est pas due à la pauvreté
L'idée socialiste que tout est social, donc au fond, que tout est de la faute de la société est une connerie, mais hélas très imprégnée.
On est effaré de cette démission étatique.
On notera que ce qui est raconté concorde exactement avec mon analyse : on préfère s'attaquer aux missions régulièrement, dont les coupes budgétaires atteignent tout le monde, donc personne, plutôt que de s'attaquer aux clientélismes.
On notera également qu'affleurent aussi la question de l'immigration et du mélangisme.
Xavier Raufer : non, la violence n'est pas due à la pauvreté
L'idée socialiste que tout est social, donc au fond, que tout est de la faute de la société est une connerie, mais hélas très imprégnée.
On est effaré de cette démission étatique.
On notera que ce qui est raconté concorde exactement avec mon analyse : on préfère s'attaquer aux missions régulièrement, dont les coupes budgétaires atteignent tout le monde, donc personne, plutôt que de s'attaquer aux clientélismes.
On notera également qu'affleurent aussi la question de l'immigration et du mélangisme.
dimanche, avril 11, 2010
Crash à Smolensk
D'après ce qu'on sait aujourd'hui et sous réserve de compléments d'enquête, le président polonais et les quatre-vingt-quinze personnes qui l'accompagnaient ont été victime d'un grand classique du transport aérien, qui a déjà provoqué des centaines d'accidents et des milliers de morts, l'effet tunnel.
L'effet tunnel consiste à se focaliser sur un élément du vol, à l'exclusion de tous les autres.
Un cas exemplaire est ce pilote qui doute que son train d'atterrissage est correctement verrouillé, se focalise sur ce problème, fait des manœuvres, plusieurs passages près de la tour de contrôle et finit, malgré les timides remarques du mécanicien, par tomber en panne de carburant, avec, comme le prouvera l'enquête, un train parfaitement verrouillé, c'était la lampe indicatrice du tableau de bord qui était grillée.
A cela, s'ajoute le syndrome de l'arrivée à tout prix, qui est d'ailleurs sous certains aspects une variante de l'effet tunnel. Arriver à bon port comme prévu a une récompense psychologique : la relaxation de la tension et la satisfaction d'avoir accompli ce qu'on avait prévu. Inversement, un déroutement, ça veut dire les emmerdes qui se prolongent et une insatisfaction. Bien sûr, mieux vaut être vivant sur un terrain de déroutement que mort sur le terrain de destination. Mais je vous parle d'effets psychologiques, qui, étant inconscients, ne sont pas toujours rationnels.
D'ailleurs, le pilote qui arrive à prendre conscience et à se dire «oh là, coco, ne serais-tu pas victime d'un syndrome de l'arrivée à tout prix ?» est déjà à moitié sauvé (jeune breveté, une fois j'ai trop insisté dans la crasse. Mais j'ai fini par prendre un peu tard la bonne décision. On s'est posé à Saint-Nazaire au lieu de La Baule. Le passager n'en menait pas large mais nous continuons à voler ensemble, signe qu'il a interprété positivement l'expérience).
Quand j'ai entendu que le crash avait eu lieu à la quatrième tentative d'atterrissage, j'ai immédiatement pensé au syndrome de l'arrivée à tout prix.
Ce nombre m'étonne. A moins d'un problème technique obligeant l'avion à se poser là et pas ailleurs, à la seconde ou à la troisième tentative ratée, l'équipage aurait du envisager puis mettre en œuvre un déroutement. Le pilote qui n'est pas aux commandes a pour tâche de prendre du recul par rapport au pilote en fonction et il aurait du dire quelque chose comme «on arrête les conneries, on va se poser ailleurs».
Je ne serais pas étonné que les enregistreurs révèlent un équipage dysfonctionnel, peut-être sous la pression des officiels présents, ou sous une pression auto-infligée. Il est humain que l'équipage oublie qu'il est le seul maitre à bord après Dieu (blague classique de pilote : «Vous transportez la reine d'Angleterre, elle tombe de l'avion, que faites vous ? Je trime.»)
L'effet tunnel consiste à se focaliser sur un élément du vol, à l'exclusion de tous les autres.
Un cas exemplaire est ce pilote qui doute que son train d'atterrissage est correctement verrouillé, se focalise sur ce problème, fait des manœuvres, plusieurs passages près de la tour de contrôle et finit, malgré les timides remarques du mécanicien, par tomber en panne de carburant, avec, comme le prouvera l'enquête, un train parfaitement verrouillé, c'était la lampe indicatrice du tableau de bord qui était grillée.
A cela, s'ajoute le syndrome de l'arrivée à tout prix, qui est d'ailleurs sous certains aspects une variante de l'effet tunnel. Arriver à bon port comme prévu a une récompense psychologique : la relaxation de la tension et la satisfaction d'avoir accompli ce qu'on avait prévu. Inversement, un déroutement, ça veut dire les emmerdes qui se prolongent et une insatisfaction. Bien sûr, mieux vaut être vivant sur un terrain de déroutement que mort sur le terrain de destination. Mais je vous parle d'effets psychologiques, qui, étant inconscients, ne sont pas toujours rationnels.
D'ailleurs, le pilote qui arrive à prendre conscience et à se dire «oh là, coco, ne serais-tu pas victime d'un syndrome de l'arrivée à tout prix ?» est déjà à moitié sauvé (jeune breveté, une fois j'ai trop insisté dans la crasse. Mais j'ai fini par prendre un peu tard la bonne décision. On s'est posé à Saint-Nazaire au lieu de La Baule. Le passager n'en menait pas large mais nous continuons à voler ensemble, signe qu'il a interprété positivement l'expérience).
Quand j'ai entendu que le crash avait eu lieu à la quatrième tentative d'atterrissage, j'ai immédiatement pensé au syndrome de l'arrivée à tout prix.
Ce nombre m'étonne. A moins d'un problème technique obligeant l'avion à se poser là et pas ailleurs, à la seconde ou à la troisième tentative ratée, l'équipage aurait du envisager puis mettre en œuvre un déroutement. Le pilote qui n'est pas aux commandes a pour tâche de prendre du recul par rapport au pilote en fonction et il aurait du dire quelque chose comme «on arrête les conneries, on va se poser ailleurs».
Je ne serais pas étonné que les enregistreurs révèlent un équipage dysfonctionnel, peut-être sous la pression des officiels présents, ou sous une pression auto-infligée. Il est humain que l'équipage oublie qu'il est le seul maitre à bord après Dieu (blague classique de pilote : «Vous transportez la reine d'Angleterre, elle tombe de l'avion, que faites vous ? Je trime.»)
Mers El Kebir 3 juillet 1940 l'Angleterre rentre dans la guerre (F. Delpla)
C'est la continuation de la «nouvelle histoire» de la seconde guerre mondiale qui se met en place depuis vingt ans.
Quelles sont les thèses de cette «nouvelle histoire» ?
> Adolf Hitler avait annoncé son programme dans Mein Kampf.
> Il s'est montré dans l'application de ce programme d'une habileté sans scrupules proche du génie. La thèse aujourd'hui populaire du fou dangereux qui a eu de la chance prouve le succès de ses manipulations : comment peut-on penser sérieusement, soixante-dix ans après, que la prise de pouvoir nazie, le redressement de l'Allemagne et l'écrasement sans précédent de la France ne furent qu'une question de chance ?
> le résultat des manœuvres hitlériennes fut que, en juin 1940, tous les dirigeants français (sauf un obscur sous-ministre général de brigade à titre temporaire) étaient persuadés que la bataille de France concluait (si ce n'est pour toujours, au moins pour très longtemps) la seconde guerre mondiale, que, suivant le mot de l'un des plus détestables d'entre eux, l'Angleterre allait avoir le cou tordu comme un poulet et que l'habileté et le patriotisme résidaient dans un accommodement avec Hitler (1).
En Grande-Bretagne, une large fraction de la classe dirigeante était persuadée qu'un arrangement raisonnable avec Hitler était la seule voie sage (2). Hitler comptait sur cette paix séparée.
> l'obstacle vers un triomphe hitlérien s'est appelé Winston Churchill, arrivé au pouvoir in extremis le 10 mai 1940. L'idée de fond de Churchill était qu'Hitler n'était pas un dictateur comme les autres, qu'il n'y avait pas d'accommodements raisonnables possibles avec lui et que, si on se laissait aller à discuter avec lui en position de faiblesse, il en tirerait tous les avantages jusqu'à la mise en esclavage. La seule politique possible face à Hitler était la guerre à outrance, sans merci, sans pitié.
Churchill, en circonvenant les partisans d'un arrangement, a réussi à empêcher une victoire d'Hitler à l'été 1940.
Une fois qu'on a bien compris tout cela, l'histoire du drame de Mers El Kebir devient limpide, si ce n'est dans ses détails, du moins dans ses enjeux.
Churchill a absolument besoin de prouver par des actes ce qu'il dit dans ses discours, à savoir que la Grande-Bretagne est prête à tout, vraiment à tout, plutôt que de se rendre. Et quelle meilleure preuve de résolution extrême que de tirer sur ses alliés de la veille, avec qui il existait d'authentiques liens d'amitié ?
Churchill avait besoin d'un geste spectaculaire et frappant. C'est tombé sur les malheureux marins de Mers El Kebir.
Dans cette optique, les discutailleries d'après coup pour savoir si la flotte française d'Oran était une vraie menace pour la Royal Navy apparaissent pour ce qu'elles sont, secondaires.
On s'aperçoit aussi que les tentatives de mettre le drame d'Oran sur la compte de la panique ou de l'alcool sont dérisoires.
Visiblement, en 2010, ça n'est toujours pas compris par beaucoup. Comme n'est toujours pas compris le soutien de De Gaulle à Churchill.
Heureusement, pour la suite de l'histoire, trois des destinataires du geste churchillien l'ont parfaitement compris : Adolf Hitler, Franklin Roosevelt et Staline.
En effet, Hitler a compris que son espoir d'une paix séparée avec la Grande-Bretagne s'éloignait momentanément et qu'il lui faudrait d'abord vaincre l'URSS pour saper le moral des Anglais. Roosevelt et Staline ont compris que la guerre continuait et en ont tiré certaines conséquences.
Il n'y a que les pétainistes, déclarés ou non, qui n'ont toujours rien compris.
********************
(1) : c'est ce que soutient encore Eric Zemmour dans Mélancolie française. Comme quoi la réussite de la propagande hitlérienne est durable.
(2) : des historiens soutiennent que Churchill, par son obxtination, a ruiné la grande-Bretagne et qu'une paix avec Hitler en 1940, le laissant aux prises avec l'URSS, aurait été bien plus intelligente.
Quelles sont les thèses de cette «nouvelle histoire» ?
> Adolf Hitler avait annoncé son programme dans Mein Kampf.
> Il s'est montré dans l'application de ce programme d'une habileté sans scrupules proche du génie. La thèse aujourd'hui populaire du fou dangereux qui a eu de la chance prouve le succès de ses manipulations : comment peut-on penser sérieusement, soixante-dix ans après, que la prise de pouvoir nazie, le redressement de l'Allemagne et l'écrasement sans précédent de la France ne furent qu'une question de chance ?
> le résultat des manœuvres hitlériennes fut que, en juin 1940, tous les dirigeants français (sauf un obscur sous-ministre général de brigade à titre temporaire) étaient persuadés que la bataille de France concluait (si ce n'est pour toujours, au moins pour très longtemps) la seconde guerre mondiale, que, suivant le mot de l'un des plus détestables d'entre eux, l'Angleterre allait avoir le cou tordu comme un poulet et que l'habileté et le patriotisme résidaient dans un accommodement avec Hitler (1).
En Grande-Bretagne, une large fraction de la classe dirigeante était persuadée qu'un arrangement raisonnable avec Hitler était la seule voie sage (2). Hitler comptait sur cette paix séparée.
> l'obstacle vers un triomphe hitlérien s'est appelé Winston Churchill, arrivé au pouvoir in extremis le 10 mai 1940. L'idée de fond de Churchill était qu'Hitler n'était pas un dictateur comme les autres, qu'il n'y avait pas d'accommodements raisonnables possibles avec lui et que, si on se laissait aller à discuter avec lui en position de faiblesse, il en tirerait tous les avantages jusqu'à la mise en esclavage. La seule politique possible face à Hitler était la guerre à outrance, sans merci, sans pitié.
Churchill, en circonvenant les partisans d'un arrangement, a réussi à empêcher une victoire d'Hitler à l'été 1940.
Une fois qu'on a bien compris tout cela, l'histoire du drame de Mers El Kebir devient limpide, si ce n'est dans ses détails, du moins dans ses enjeux.
Churchill a absolument besoin de prouver par des actes ce qu'il dit dans ses discours, à savoir que la Grande-Bretagne est prête à tout, vraiment à tout, plutôt que de se rendre. Et quelle meilleure preuve de résolution extrême que de tirer sur ses alliés de la veille, avec qui il existait d'authentiques liens d'amitié ?
Churchill avait besoin d'un geste spectaculaire et frappant. C'est tombé sur les malheureux marins de Mers El Kebir.
Dans cette optique, les discutailleries d'après coup pour savoir si la flotte française d'Oran était une vraie menace pour la Royal Navy apparaissent pour ce qu'elles sont, secondaires.
On s'aperçoit aussi que les tentatives de mettre le drame d'Oran sur la compte de la panique ou de l'alcool sont dérisoires.
Visiblement, en 2010, ça n'est toujours pas compris par beaucoup. Comme n'est toujours pas compris le soutien de De Gaulle à Churchill.
Heureusement, pour la suite de l'histoire, trois des destinataires du geste churchillien l'ont parfaitement compris : Adolf Hitler, Franklin Roosevelt et Staline.
En effet, Hitler a compris que son espoir d'une paix séparée avec la Grande-Bretagne s'éloignait momentanément et qu'il lui faudrait d'abord vaincre l'URSS pour saper le moral des Anglais. Roosevelt et Staline ont compris que la guerre continuait et en ont tiré certaines conséquences.
Il n'y a que les pétainistes, déclarés ou non, qui n'ont toujours rien compris.
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(1) : c'est ce que soutient encore Eric Zemmour dans Mélancolie française. Comme quoi la réussite de la propagande hitlérienne est durable.
(2) : des historiens soutiennent que Churchill, par son obxtination, a ruiné la grande-Bretagne et qu'une paix avec Hitler en 1940, le laissant aux prises avec l'URSS, aurait été bien plus intelligente.
Socialisme à la française : nous boirons le calice jusqu'à la lie
Je lis dans Le Figaro que le sénat pourrait passer à gauche. Comme il est très difficile de faire basculer le sénat, cela inaugurerait une tendance longue. Et il n'est pas non plus impossible que la gauche gagne en 2012.
Et puis quoi ? Même la prétendue droite mène une politique socialiste quand elle est au pouvoir, comme le prouve l'expérience , très malheureuse, chiraco-sarkosiste.
On va encore nous expliquer que nous ne sommes pas assez "solidaires", que nous ne payons pas encore assez d'impôts. Ceux qui travaillent vont encore devoir payer pour les feignasses et les assistés de toutes sortes. Cette politique désastreuse mange le capital du pays depuis tauarante ans, dilapide quotidiennement, en silence, la richesse accumulée sur plusieurs siècles (vendre le Louvre et Versailles et tout le patrimoine de l'État ne suffirait pas à combler la dette publique).
Cependant, nous continuons droit dans le mur, en poussant l'indécence jusqu'à la leçon aux autres ( discours de Sarkozy donnant en exemple le "modèle social français").
Le coche a été raté en 2007, maintenant il faut préparer l'après-banqueroute, désormais inévitable.
La seule politique qui vaille dans un monde ouvert est thatcherienne. Mais les esprits sont tellement pourris de fadaises socialistes que je doute que nous ayons ce courage et cette lucidité.
Alors nous passerons d'un monde ouvert à un monde fermé. Nous repliant dans notre coin, nous demanderons juste qu'on nous laisse mourir tranquillement, aspirant à une mort si douce, enfin à l'abri des soubresauts de l'histoire. La France-musée, comme c'est excitant.
Et puis quoi ? Même la prétendue droite mène une politique socialiste quand elle est au pouvoir, comme le prouve l'expérience , très malheureuse, chiraco-sarkosiste.
On va encore nous expliquer que nous ne sommes pas assez "solidaires", que nous ne payons pas encore assez d'impôts. Ceux qui travaillent vont encore devoir payer pour les feignasses et les assistés de toutes sortes. Cette politique désastreuse mange le capital du pays depuis tauarante ans, dilapide quotidiennement, en silence, la richesse accumulée sur plusieurs siècles (vendre le Louvre et Versailles et tout le patrimoine de l'État ne suffirait pas à combler la dette publique).
Cependant, nous continuons droit dans le mur, en poussant l'indécence jusqu'à la leçon aux autres ( discours de Sarkozy donnant en exemple le "modèle social français").
Le coche a été raté en 2007, maintenant il faut préparer l'après-banqueroute, désormais inévitable.
La seule politique qui vaille dans un monde ouvert est thatcherienne. Mais les esprits sont tellement pourris de fadaises socialistes que je doute que nous ayons ce courage et cette lucidité.
Alors nous passerons d'un monde ouvert à un monde fermé. Nous repliant dans notre coin, nous demanderons juste qu'on nous laisse mourir tranquillement, aspirant à une mort si douce, enfin à l'abri des soubresauts de l'histoire. La France-musée, comme c'est excitant.
vendredi, avril 09, 2010
Pédophilie, crime suprême : faire justice soi-même, c'est possible
Le Figaro :
«Ils auraient voulu faire justice eux-même. Trois habitants de Béziers, dont deux mères de famille, ont été mis en examen jeudi pour assassinat et complicité après avoir été interpellés mardi dans l'enquête sur le meurtre d'un voisin qu'ils soupçonnaient de pédophilie, a-t-on appris auprès du procureur de Béziers, confirmant une information du Midi Libre. Les deux femmes devraient être écrouées dans la soirée à la maison d'arrêt de Nîmes tandis que l'homme, concubin de l'une d'entre elles, devrait l'être à Béziers.»
Voilà ce qu'il arrive quand les medias hystérisent un type de crime. La populace se sent légitime à faire justice elle-même. C'est une étape de plus, petite certes, vers la barbarie.
Il y a lieu de s'interroger sur cette obsession de la pédophilie. Après tout, il y a bien d'autres crimes abominables qui ne déclenchent pas de telles passions.
Mais finalement, c'est assez facile à comprendre : notre société devient une gigantesque école maternelle, où il n'y a plus d'adultes. Que l'enfant, cet être inachevé et irresponsable, soit la figure emblématique de notre société la juge.
D'ailleurs, ce n'est même pas de vrais enfants que notre société vénère. Ceux-là subissent les familles décomposées et les écoles violentes. Non, notre société vénèrent des enfants qui n'existent pas, des enfants de publicité, doux, éveillés, espiègles, innocents, forcément innocents.
On en fait des sortes d'anges sans ailes pour peintre à deux balles, on les prive de leur dimension humaine, les enfants peuvent être faux, menteurs, colériques, idiots etc.
Bref, on voit les enfants comme leurs mères les voit, ce qui n'est qu'une partie de la vérité. Une fois de plus, nous sommes en plein maternalisme, avec toute la bêtise qui en découle.
«Ils auraient voulu faire justice eux-même. Trois habitants de Béziers, dont deux mères de famille, ont été mis en examen jeudi pour assassinat et complicité après avoir été interpellés mardi dans l'enquête sur le meurtre d'un voisin qu'ils soupçonnaient de pédophilie, a-t-on appris auprès du procureur de Béziers, confirmant une information du Midi Libre. Les deux femmes devraient être écrouées dans la soirée à la maison d'arrêt de Nîmes tandis que l'homme, concubin de l'une d'entre elles, devrait l'être à Béziers.»
Voilà ce qu'il arrive quand les medias hystérisent un type de crime. La populace se sent légitime à faire justice elle-même. C'est une étape de plus, petite certes, vers la barbarie.
Il y a lieu de s'interroger sur cette obsession de la pédophilie. Après tout, il y a bien d'autres crimes abominables qui ne déclenchent pas de telles passions.
Mais finalement, c'est assez facile à comprendre : notre société devient une gigantesque école maternelle, où il n'y a plus d'adultes. Que l'enfant, cet être inachevé et irresponsable, soit la figure emblématique de notre société la juge.
D'ailleurs, ce n'est même pas de vrais enfants que notre société vénère. Ceux-là subissent les familles décomposées et les écoles violentes. Non, notre société vénèrent des enfants qui n'existent pas, des enfants de publicité, doux, éveillés, espiègles, innocents, forcément innocents.
On en fait des sortes d'anges sans ailes pour peintre à deux balles, on les prive de leur dimension humaine, les enfants peuvent être faux, menteurs, colériques, idiots etc.
Bref, on voit les enfants comme leurs mères les voit, ce qui n'est qu'une partie de la vérité. Une fois de plus, nous sommes en plein maternalisme, avec toute la bêtise qui en découle.
jeudi, avril 08, 2010
Comment réussir une sodomie : les positions, les lubrifiants
Je vais très rarement chez le marchand de journaux. Je suis abonné à toutes mes lectures habituelles. Il en résulte que je suis peu au fait des mœurs de la profession.
Voilà donc que, pour aller faire une course, je me gare devant la boutique d'un marchand de journaux, en plein centre-ville, dans la rue principale, d'une ville de banlieue bourgeoise, tout bien comme il faut.
Une grande affiche attire mon regard : X Hot Video, dont le titre est «Comment réussir une sodomie : les positions,les lubrifiants». Vous admirerez la technicité de la chose. La poésie ne passera pas par nous.
Interloqué (n'oubliez pas que nous sommes en pleine rue, pas dans une arrière-cour sombre de Pigalle), je lève un sourcil songeur, puis l'autre sourcil plus furibard.
En ce moment-là, je tourne mon regard vers les autres affiches, Cosmopolitan titre «Est-ce que c'est meilleur quand c'est long ?» et Be quelque chose comme «Comment organiser une partouze» (je ne me souviens plus exactement).
J'ai bien regardé les autres passants : pas un qui crie au scandale, pas une rombière qui pousse des hurlements hystériques, pas une mère de famille choquée, pas un vieux monsieur en colère. Visiblement, il n'y a que moi que ça dérange. Il faut que je me fasse une raison.
Ca confirme mon diagnostic sur notre époque (dont je me sens de moins en moins faire partie) : nous sommes fous à lier, bons pour l'asile, mûrs pour l'aller sans retour à Sainte-Anne. Nous yoyotons de la cafetière, nous déconnons du ciboulot, nous surchauffons de la cervelle, nous avons les boyaux de la tête qui fuient.
Finalement, le mollah Omar sur sa mobylette n'a peut-être pas totalement tort de penser que nous sommes décadents.
Voilà donc que, pour aller faire une course, je me gare devant la boutique d'un marchand de journaux, en plein centre-ville, dans la rue principale, d'une ville de banlieue bourgeoise, tout bien comme il faut.
Une grande affiche attire mon regard : X Hot Video, dont le titre est «Comment réussir une sodomie : les positions,les lubrifiants». Vous admirerez la technicité de la chose. La poésie ne passera pas par nous.
Interloqué (n'oubliez pas que nous sommes en pleine rue, pas dans une arrière-cour sombre de Pigalle), je lève un sourcil songeur, puis l'autre sourcil plus furibard.
En ce moment-là, je tourne mon regard vers les autres affiches, Cosmopolitan titre «Est-ce que c'est meilleur quand c'est long ?» et Be quelque chose comme «Comment organiser une partouze» (je ne me souviens plus exactement).
J'ai bien regardé les autres passants : pas un qui crie au scandale, pas une rombière qui pousse des hurlements hystériques, pas une mère de famille choquée, pas un vieux monsieur en colère. Visiblement, il n'y a que moi que ça dérange. Il faut que je me fasse une raison.
Ca confirme mon diagnostic sur notre époque (dont je me sens de moins en moins faire partie) : nous sommes fous à lier, bons pour l'asile, mûrs pour l'aller sans retour à Sainte-Anne. Nous yoyotons de la cafetière, nous déconnons du ciboulot, nous surchauffons de la cervelle, nous avons les boyaux de la tête qui fuient.
Finalement, le mollah Omar sur sa mobylette n'a peut-être pas totalement tort de penser que nous sommes décadents.
Avons nous touché le fond, capitaine ? Pas encore, matelot, pas encore ...
On pourrait penser qu'avec comme président un aventurier hongrois inculte, colérique et velléitaire, épousant une gauchiste bourgeoise italienne aux mœurs dissolues, assassinant le français à chaque discours, nommant ministres une démagogue sénégalaise, une démagogue BCBG, un traitre demi-Levantin, un alcoolique et une karateka, nous avons touché le fond.
Hélas, je ne le crois pas. Le propre des régimes en perdition est de se caricaturer jusqu'à l'effondrement. La dernière occasion de se sauver sans trop de douleurs a été gaspillée en 2007, avec la rupture tant promise et jamais advenue.
Le fond sera touché avec Sarkozy 2 ou Aubry ou Royal.
Hélas, je ne le crois pas. Le propre des régimes en perdition est de se caricaturer jusqu'à l'effondrement. La dernière occasion de se sauver sans trop de douleurs a été gaspillée en 2007, avec la rupture tant promise et jamais advenue.
Le fond sera touché avec Sarkozy 2 ou Aubry ou Royal.
mercredi, avril 07, 2010
L'affaire Dati, ou la vulnérabilité du Pouvoir
Le point de vue d'Ivan Rioufol est intéressant car il met le doigt sur l'un des inconvénients du système politique français : l'extrême vulnérabilité du président. Responsable de tout, il est coupable de tout de l'objet de toutes les attaques.
Il est vrai que, lorsqu'on épouse une femme à la vertu plus que douteuse, on s'expose à ce genre d'avanies.
L'affaire Dati, ou la vulnérabilité du Pouvoir
Par Ivan Rioufol le 7 avril 2010 12h18 | Le Figaro
Ce mercredi matin, sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Education, Luc Chatel, a dû consacrer près de la moitié de son entretien avec Jean-Pierre Elkabbach à commenter "l'affaire Dati", avant de pouvoir aborder les Etats généraux sur la sécurité à l'école, qui s'ouvrent aujourd'hui. Ainsi donc, le problème le plus urgent que la République a à résoudre avec la violence scolaire a fait figure d'anecdote à côté de la rumeur, entretenue par l'Elysée (Claude Guéant, Pierre Charon), sur la responsabilité de l'ancien Garde des sceaux dans la divulgation de ragots sur le couple présidentiel. Des rumeurs, pour combattre une rumeur...A croire que Nicolas Sarkozy, qui se comporte en écorché vif dès qu'il s'agit de sa vie privée ou familiale, n'a toujours pas tiré les conséquences de ses maladresses dans l'affaire Clearstream et dans celle de l'Epad, qui le firent accuser sans preuve Dominique de Villepin et défendre sans recul son fils Jean. Pour les Français, pris à témoin de préoccupations présidentielles d'ordre privé, l'effet ne peut être que désastreux.
C'est bien l'extrême vulnérabilité du pouvoir qui se lit dans cette affaire Dati, qui relèverait donc d'un complot digne d'une affaire d'Etat. Or ce manque de sang froid de l'exécutif est préoccupant, quand il s'avoue déstabilisé par des commérages pourtant volontairement ignorés par la presse française. Rachida Dati a d'ailleurs eu la réponse qu'il convenait d'avoir, ce matin face à Jean-Michel Aphatie sur RTL, en refusant de croire le président de la République à l'origine de cet affolement et de ces calomnies. "Je fais la différence entre l'entourage du président de la République et le président de la République lui-même", a-t-elle habilement expliqué. A noter que l'ancien Garde des sceaux a également évité le piège de sa propre victimisation, au contraire de ce que suggérait dès dimanche le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en rappelant le prénom de Rachida à ses origines. Dati, victime de racisme? Les antiracistes, ces pompiers pyromanes, semblent prêts à en être convaincus.
Il est vrai que, lorsqu'on épouse une femme à la vertu plus que douteuse, on s'expose à ce genre d'avanies.
L'affaire Dati, ou la vulnérabilité du Pouvoir
Par Ivan Rioufol le 7 avril 2010 12h18 | Le Figaro
Ce mercredi matin, sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Education, Luc Chatel, a dû consacrer près de la moitié de son entretien avec Jean-Pierre Elkabbach à commenter "l'affaire Dati", avant de pouvoir aborder les Etats généraux sur la sécurité à l'école, qui s'ouvrent aujourd'hui. Ainsi donc, le problème le plus urgent que la République a à résoudre avec la violence scolaire a fait figure d'anecdote à côté de la rumeur, entretenue par l'Elysée (Claude Guéant, Pierre Charon), sur la responsabilité de l'ancien Garde des sceaux dans la divulgation de ragots sur le couple présidentiel. Des rumeurs, pour combattre une rumeur...A croire que Nicolas Sarkozy, qui se comporte en écorché vif dès qu'il s'agit de sa vie privée ou familiale, n'a toujours pas tiré les conséquences de ses maladresses dans l'affaire Clearstream et dans celle de l'Epad, qui le firent accuser sans preuve Dominique de Villepin et défendre sans recul son fils Jean. Pour les Français, pris à témoin de préoccupations présidentielles d'ordre privé, l'effet ne peut être que désastreux.
C'est bien l'extrême vulnérabilité du pouvoir qui se lit dans cette affaire Dati, qui relèverait donc d'un complot digne d'une affaire d'Etat. Or ce manque de sang froid de l'exécutif est préoccupant, quand il s'avoue déstabilisé par des commérages pourtant volontairement ignorés par la presse française. Rachida Dati a d'ailleurs eu la réponse qu'il convenait d'avoir, ce matin face à Jean-Michel Aphatie sur RTL, en refusant de croire le président de la République à l'origine de cet affolement et de ces calomnies. "Je fais la différence entre l'entourage du président de la République et le président de la République lui-même", a-t-elle habilement expliqué. A noter que l'ancien Garde des sceaux a également évité le piège de sa propre victimisation, au contraire de ce que suggérait dès dimanche le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en rappelant le prénom de Rachida à ses origines. Dati, victime de racisme? Les antiracistes, ces pompiers pyromanes, semblent prêts à en être convaincus.
lundi, avril 05, 2010
Sorman / Bégaudeau / Zemmour / Naulleau
Sorman / Bégaudeau / Zemmour / Naulleau
Cette phrase très juste de Zemmour : «Ce que je vous reproche, c'est que sous prétexte de faire l'apologie du jeune, vous faites en réalité l'apologie du jeune con.»
Je note avec tristesse que Joy Sorman est la fille de Guy Sorman. Ca me fait de la peine pour cet homme avec qui je ne suis certes pas toujours d'accord, mais que j'estime. L'intelligence est peut-être héréditaire, mais, dans ce cas précis, la génétique a probablement eu un raté.
Il est vrai qu'on choisit ses amis, pas ses enfants.
Cette phrase très juste de Zemmour : «Ce que je vous reproche, c'est que sous prétexte de faire l'apologie du jeune, vous faites en réalité l'apologie du jeune con.»
Je note avec tristesse que Joy Sorman est la fille de Guy Sorman. Ca me fait de la peine pour cet homme avec qui je ne suis certes pas toujours d'accord, mais que j'estime. L'intelligence est peut-être héréditaire, mais, dans ce cas précis, la génétique a probablement eu un raté.
Il est vrai qu'on choisit ses amis, pas ses enfants.
Réchauffisme, climatologie et épistémologie
Le réchauffisme est scientifiquement mort, à supposer d'ailleurs qu'il ait jamais été vivant. Théorie faible et mal fondée dès sa naissance, il est normal qu'elle meurt après que ses faiblesses se soient petit à petit précisées à mesure que les connaissances progressaient.
Par contre, il restera la question épistémologique: les réchauffistes les plus virulents se sont livrés à des malhonnêtetés anti-scientifiques (rétention d'informations, falsification de données, intimidation, ...).
Or, ils n'ont pas suscité dans la communauté scientifique la réprobation scandalisée qu'on était en droit d'attendre face à de tels comportements. Les mauvaises pratiques n'ont pas mis leurs auteurs au ban de leur profession.
L'argument tant utilisé du consensus devrait révolter tout scientifique digne de ce nom, quelles que soient ses opinions sur le climat : il n'en a rien été. La contestation a été faible.
Il conviendra donc de faire une analyse du fonctionnement de la communauté scientifique. D'autant plus qu'il y a eu d'autres affaires de fraude ces dernières années dans d'autres domaines que le climat.
Les scientifiques sont des hommes comme les autres, avec les mêmes faiblesses. Mais on peut espérer perfectionner le fonctionnement de la recherche.
Par contre, il restera la question épistémologique: les réchauffistes les plus virulents se sont livrés à des malhonnêtetés anti-scientifiques (rétention d'informations, falsification de données, intimidation, ...).
Or, ils n'ont pas suscité dans la communauté scientifique la réprobation scandalisée qu'on était en droit d'attendre face à de tels comportements. Les mauvaises pratiques n'ont pas mis leurs auteurs au ban de leur profession.
L'argument tant utilisé du consensus devrait révolter tout scientifique digne de ce nom, quelles que soient ses opinions sur le climat : il n'en a rien été. La contestation a été faible.
Il conviendra donc de faire une analyse du fonctionnement de la communauté scientifique. D'autant plus qu'il y a eu d'autres affaires de fraude ces dernières années dans d'autres domaines que le climat.
Les scientifiques sont des hommes comme les autres, avec les mêmes faiblesses. Mais on peut espérer perfectionner le fonctionnement de la recherche.
dimanche, avril 04, 2010
Valls / Zemmour
Valls / Zemmour
C'est un débat agréable entre deux types pas cons.
Bien sûr, il y a un crétin gauchiste (qui c'est ? C'est la première fois que je le vois) qui intervient au début et un peu au milieu et un peu à la fin, mais il est tellement un ton en-dessous qu'il s'en aperçoit et qu'il ferme sa gueule d'inculte décérébré (1). Les crétins sont une calamité de la télévision, il faut s'y faire.
En revanche, je suis surpris des quelques interventions de François Hardy : c'est simple et de bon goût.
**************
(1) : a contrario, le trait caractéristique d'Eric Zemmour, qui le distingue de 99 % des intervenants de la télévision, c'est une grande culture politique. C'est pourquoi, avec lui, on évite la fâcheuse impression de creux, de vide, qu'on a avec les autres. On échappe à cette sensation fort déplaisante d'être devant des perroquets qui répètent des choses qu'ils ne comprennent pas.
C'est un débat agréable entre deux types pas cons.
Bien sûr, il y a un crétin gauchiste (qui c'est ? C'est la première fois que je le vois) qui intervient au début et un peu au milieu et un peu à la fin, mais il est tellement un ton en-dessous qu'il s'en aperçoit et qu'il ferme sa gueule d'inculte décérébré (1). Les crétins sont une calamité de la télévision, il faut s'y faire.
En revanche, je suis surpris des quelques interventions de François Hardy : c'est simple et de bon goût.
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(1) : a contrario, le trait caractéristique d'Eric Zemmour, qui le distingue de 99 % des intervenants de la télévision, c'est une grande culture politique. C'est pourquoi, avec lui, on évite la fâcheuse impression de creux, de vide, qu'on a avec les autres. On échappe à cette sensation fort déplaisante d'être devant des perroquets qui répètent des choses qu'ils ne comprennent pas.
Les yeux grands fermés (M. Tribalat) / Barbares, immigrés, réfugiés et déportés dans l'Empire Romain (A. Barbero)
Ces deux livres traitent d'une immigration qui, à force d'être massive et non-intégrée,s'avère être une invasion progressive qui dissout la société hôte.
Michèle Tribalat décrit l'aveuglement idéologique devant l'invasion migratoire que subit la France, le Grand Remplacement. L'enjeu pour ceux qui tiennent le micro ou le stylo n'est pas de décrire les faits mais de se positionner comme «anti-raciste» ou, au moins, échapper à l'insulte «raciste». Ce sont ces gens que Michèle Tribalat a voulu mettre au pied du mur de la réalité.
Ils en viennent à tenir des discours totalement détachés de toute vérité humaine. Comment par exemple soutenir qu'il ne faut pas parler de l'immigration comme d'un problème fondamental et important quand une paisible ville de France comme Blois (où je suis né) passe en quarante ans d'une population immigrée très faible à un tiers de la population d'origine allogène ?
Pourquoi s'arcbouter sur la mantra «l'immigration est une richesse» comme sur une vérité incontestée (et, surtout, incontestable) alors que les rares études (faites à l'étranger, pour la plupart) entretiennent un très sérieux doute sur cette affirmation ?
Michèle Tribalat aborde aussi le complexe sociologique qui fait qu'en public, pour ne pas se singulariser, on exprime des opinions contraires à ses opinions privées. C'est par exemple le cas des partis de droite néerlandais qui ont toujours eu de sérieux doutes sur les avantages de l'immigration et qui auraient eu intérêt électoral à les exprimer, mais qui sacrifiaient pourtant à la vulgate gauchiste, par conformisme et manque de tripes.
On comprend à quel point le terrorisme intellectuel gauchiste est une arme puissante et pourquoi ceux qui la tiennent la défendent si ardemment : il leur est absolument indispensable qu'il y ait des choses qu'on ne puisse pas dire si ils veulent garder le contrôle du débat, si ils veulent garder le débat dans les limites qui leur conviennent c'est-à-dire «faut il beaucoup plus d'immigration ou énormément beaucoup plus d'immigration ?», «l'immigration est-elle une grande chance pour la France ou une énorme chance pour la France ?», «faut-il régulariser tous les clandestins ou seulement presque tous ?» etc .
Sinon, le livre de Michèle Tribalat n'est pas une surprise pour ceux qui ont des yeux pour voir. Et ceux qui ont des yeux pour surtout regarder ailleurs ne le liront pas. On y trouve des chiffres qui confirment le Grand Remplacement, qui est déjà tout à fait visible dans nos rues.
Elle insiste aussi sur le biais très fortement immigrationniste de la technocratie européenne. Celle-ci, non sujette à élection, impose des mesures et des directives qui provoqueraient la colère des peuples si ils en avaient conscience.
On notera que la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark ont obtenu de ne pas être soumis à la politique européenne en matière d'immigration. Comme quoi le biais migratoire (criminel à terme, puisque facteur de guerre civile)des technocrates européens ne peut s'exprimer sans contrainte qu'à cause de la démission des élites nationales (encore que «nationales» soit excessif dans leur cas).
Michèle Tribalat introduit une seule lueur d'espoir, mais importante : quand on veut inverser les flux migratoires, on peut, et sans barbarie excessive, à l'exemple des Pays Bas qui ont très substantiellement réduit le flux d'envahisseurs. En fait, un mécanisme simple d'éviction joue : les immigrés suivent le pente de la facilité, quand un pays devient moins accueillant, ils vont ailleurs.
Il n'y a donc pas besoin d'une sévérité absolue, une sévérité relative, comparativement aux pays voisins, suffit.
Donc, si on voulait arrêter les flux migratoires en France, quelques décisions suffiraient.
Sur quoi débouchera l'imprégnation idéologique qui nous empêche de rester nous-mêmes (1),de nous défendre ?
C'est là qu'Alessandro Barbero est instructif.Ecrivant cela, je m'enfonce dans le mauvais goût : je suis conservateur et anti-progressiste. En effet, considérer comme je le fais que l'histoire de Rome peut nous éclairer signifie que je tiens que l'homme n'a pas fondamentalement évolué depuis.
Ceci étant dit, voici ce que montre A. Barbero : les «invasions barbares», qui provoquèrent la chute de l'Empire Romain d'Occident, ne doivent pas être imaginées comme un déferlement de hordes guerrières à la mongole, mais comme des déplacements de populations, plutôt pacifiques, bien que belliqueuses à l'occasion, quelquefois encadrées de guerriers, qui gardent leurs coutumes et ne s'intègrent pas, et qui, peu à peu, sapent l'autorité impériale et subvertissent l'Empire en créant des zones de non-droit de plus en plus grandes, jusqu'à, étape ultime, ce que l'autorité centrale s'effondre et l'Empire disparaisse.
Ceux qui ont lu Les territoires perdus de la République, d'E. Brenner, verront tout de suite le parallèle.
Bien entendu, si on se dégage des nuages d'idéologie de Bisounours, il n'y a pas de secrets, pas de surprise : les hommes de cultures différentes ne sont pas faits pour spontanément «vivrensemble», le «multiculturalisme» est une idéologie qui prépare la guerre civile.
La seule manière d'arriver à faire tenir ensemble des populations différentes, c'est une main de fer dans un gant de fer (l'empire romain à sa splendeur, l'empire austro-hongrois, l'empire ottoman, les USA du XIXème siècle etc ...).
Ce n'est pas le cas de la France. Nous, c'est main moite dans gant d'ouate. Les hommes étant ce qu'ils sont (désolé, amis Bisounours, l'homme ne change pas) nous savons donc où nous allons : vers la guerre civile ou l'asservissement des vrais Français par les «Français» d'après, ou l'une puis l'autre.
Les perspectives sont à la fois pires qu'on ne pense et meilleures : pires, parce qu'il a fallu attendre quatre cents ans après la chute de l'empire la renaissance carolingienne. Après la chute, il n'y a pas forcément un rebond. Meilleures parce que pendant la décadence, il peut y avoir de beaux éclairs et que, de toute façon, la civilisation continue ailleurs.
Dies irae.
*************
(1) : bref, un problème d'identité !
Michèle Tribalat décrit l'aveuglement idéologique devant l'invasion migratoire que subit la France, le Grand Remplacement. L'enjeu pour ceux qui tiennent le micro ou le stylo n'est pas de décrire les faits mais de se positionner comme «anti-raciste» ou, au moins, échapper à l'insulte «raciste». Ce sont ces gens que Michèle Tribalat a voulu mettre au pied du mur de la réalité.
Ils en viennent à tenir des discours totalement détachés de toute vérité humaine. Comment par exemple soutenir qu'il ne faut pas parler de l'immigration comme d'un problème fondamental et important quand une paisible ville de France comme Blois (où je suis né) passe en quarante ans d'une population immigrée très faible à un tiers de la population d'origine allogène ?
Pourquoi s'arcbouter sur la mantra «l'immigration est une richesse» comme sur une vérité incontestée (et, surtout, incontestable) alors que les rares études (faites à l'étranger, pour la plupart) entretiennent un très sérieux doute sur cette affirmation ?
Michèle Tribalat aborde aussi le complexe sociologique qui fait qu'en public, pour ne pas se singulariser, on exprime des opinions contraires à ses opinions privées. C'est par exemple le cas des partis de droite néerlandais qui ont toujours eu de sérieux doutes sur les avantages de l'immigration et qui auraient eu intérêt électoral à les exprimer, mais qui sacrifiaient pourtant à la vulgate gauchiste, par conformisme et manque de tripes.
On comprend à quel point le terrorisme intellectuel gauchiste est une arme puissante et pourquoi ceux qui la tiennent la défendent si ardemment : il leur est absolument indispensable qu'il y ait des choses qu'on ne puisse pas dire si ils veulent garder le contrôle du débat, si ils veulent garder le débat dans les limites qui leur conviennent c'est-à-dire «faut il beaucoup plus d'immigration ou énormément beaucoup plus d'immigration ?», «l'immigration est-elle une grande chance pour la France ou une énorme chance pour la France ?», «faut-il régulariser tous les clandestins ou seulement presque tous ?» etc .
Sinon, le livre de Michèle Tribalat n'est pas une surprise pour ceux qui ont des yeux pour voir. Et ceux qui ont des yeux pour surtout regarder ailleurs ne le liront pas. On y trouve des chiffres qui confirment le Grand Remplacement, qui est déjà tout à fait visible dans nos rues.
Elle insiste aussi sur le biais très fortement immigrationniste de la technocratie européenne. Celle-ci, non sujette à élection, impose des mesures et des directives qui provoqueraient la colère des peuples si ils en avaient conscience.
On notera que la Grande-Bretagne, l'Irlande et le Danemark ont obtenu de ne pas être soumis à la politique européenne en matière d'immigration. Comme quoi le biais migratoire (criminel à terme, puisque facteur de guerre civile)des technocrates européens ne peut s'exprimer sans contrainte qu'à cause de la démission des élites nationales (encore que «nationales» soit excessif dans leur cas).
Michèle Tribalat introduit une seule lueur d'espoir, mais importante : quand on veut inverser les flux migratoires, on peut, et sans barbarie excessive, à l'exemple des Pays Bas qui ont très substantiellement réduit le flux d'envahisseurs. En fait, un mécanisme simple d'éviction joue : les immigrés suivent le pente de la facilité, quand un pays devient moins accueillant, ils vont ailleurs.
Il n'y a donc pas besoin d'une sévérité absolue, une sévérité relative, comparativement aux pays voisins, suffit.
Donc, si on voulait arrêter les flux migratoires en France, quelques décisions suffiraient.
Sur quoi débouchera l'imprégnation idéologique qui nous empêche de rester nous-mêmes (1),de nous défendre ?
C'est là qu'Alessandro Barbero est instructif.Ecrivant cela, je m'enfonce dans le mauvais goût : je suis conservateur et anti-progressiste. En effet, considérer comme je le fais que l'histoire de Rome peut nous éclairer signifie que je tiens que l'homme n'a pas fondamentalement évolué depuis.
Ceci étant dit, voici ce que montre A. Barbero : les «invasions barbares», qui provoquèrent la chute de l'Empire Romain d'Occident, ne doivent pas être imaginées comme un déferlement de hordes guerrières à la mongole, mais comme des déplacements de populations, plutôt pacifiques, bien que belliqueuses à l'occasion, quelquefois encadrées de guerriers, qui gardent leurs coutumes et ne s'intègrent pas, et qui, peu à peu, sapent l'autorité impériale et subvertissent l'Empire en créant des zones de non-droit de plus en plus grandes, jusqu'à, étape ultime, ce que l'autorité centrale s'effondre et l'Empire disparaisse.
Ceux qui ont lu Les territoires perdus de la République, d'E. Brenner, verront tout de suite le parallèle.
Bien entendu, si on se dégage des nuages d'idéologie de Bisounours, il n'y a pas de secrets, pas de surprise : les hommes de cultures différentes ne sont pas faits pour spontanément «vivrensemble», le «multiculturalisme» est une idéologie qui prépare la guerre civile.
La seule manière d'arriver à faire tenir ensemble des populations différentes, c'est une main de fer dans un gant de fer (l'empire romain à sa splendeur, l'empire austro-hongrois, l'empire ottoman, les USA du XIXème siècle etc ...).
Ce n'est pas le cas de la France. Nous, c'est main moite dans gant d'ouate. Les hommes étant ce qu'ils sont (désolé, amis Bisounours, l'homme ne change pas) nous savons donc où nous allons : vers la guerre civile ou l'asservissement des vrais Français par les «Français» d'après, ou l'une puis l'autre.
Les perspectives sont à la fois pires qu'on ne pense et meilleures : pires, parce qu'il a fallu attendre quatre cents ans après la chute de l'empire la renaissance carolingienne. Après la chute, il n'y a pas forcément un rebond. Meilleures parce que pendant la décadence, il peut y avoir de beaux éclairs et que, de toute façon, la civilisation continue ailleurs.
Dies irae.
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(1) : bref, un problème d'identité !
Excellent article de Serge Galam dans Causeur
Des scientifiques demandent une “police” de la science
Allègre met le GIEC en surchauffe
Publié le 3 avril 2010 à 19h53 • 37 réactions • Imprimer
Ce n’était pas une blague. Le 1er avril, Libération a publié en “une” un appel de quatre cents scientifiques qui demandent aux plus hautes autorités scientifiques du pays de remettre de l’ordre dans la pratique de la science en France. Il leur est entre autres suggéré de réaffirmer leur confiance dans les travaux des signataires et de rétablir leur dignité, qui selon eux, aurait été bafouée dans les médias par une petite poignée de climato-sceptiques citant Claude Allègre et Vincent Courtillot. Tout cela au nom de l’éthique scientifique et d’un supposé pacte moral entre les chercheurs et la société.
Ce n’est pas le fond de la controverse scientifique qui est là en jeu. C’est la démarche qui est sidérante. En effet, si les signataires s’estiment victimes d’affirmations mensongères ou calomnieuses, cela relève de la loi. C’est donc à la justice, pas aux institutions scientifiques qu’ils doivent faire appel. Demander à celles-ci de trancher en désignant les bons et les mauvais est proprement effrayant quand on en envisage toutes les conséquences. Les signataires ont-ils réfléchi au précédent qu’ils ont créé ?
“Combien de divisions ?” Les climato-alarmistes se prévalent sans cesse de cet argument stalinien. Ainsi l’unanimité des 2500 scientifiques du GIEC (chiffre contestable d’ailleurs) aurait force de preuve, de même que le fait d’aligner 400 signatures démontrerait la validité scientifique des affirmations des pétitionnaires. Ce serait presque le contraire. Une avancée scientifique est toujours le fait que d’une ou quelques personnes. Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, la science est amorale, elle ne se décide pas, ni au consensus, ni à la majorité, ni à l’unanimité. Elle se démontre, et c’est tout. Peu importe par qui et pourquoi. Et surtout, on ne tranche pas un débat scientifique, on le fait progresser.
Cette pétition n’a rien à voir avec la science, elle a à voir avec la police de la science. Des scientifiques – que l’on croyait fort sourcilleux sur leur liberté académique – demandent à leurs tutelles d’intervenir pour les défendre au nom de ce qu’ils appellent l’éthique scientifique. Ils accusent ceux qui ne sont pas d’accord avec eux d’oublier “les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société”. Et dire que Galilée fut à l’honneur l’année dernière… Cela me rappelle cette phrase de Schumpeter sur le marxisme : “La qualité religieuse du marxisme explique également une attitude caractéristique du marxiste orthodoxe à l’égard de ses contradicteurs. À ses yeux, comme aux yeux de tout croyant en une foi, l’opposant ne commet pas seulement une erreur, mais aussi un péché. Toute dissidence est condamnée, non seulement du point de vue intellectuel, mais encore du point de vue moral.” Malheureusement, cette vision limpide énoncée dès 1942 n’a eu aucune influence concrète sur les nombreuses dérives du marxisme à travers le monde pendant plusieurs décennies, ce qui ne porte pas spécialement à l’optimisme.
Tout citoyen, et encore plus tout responsable devrait avoir à cœur d’œuvrer pour maintenir une stricte séparation, entre science et la religion bien sûr, mais aussi entre vérité et croyance scientifique. S’il est légitime que des scientifiques croient en leur modèle, cela n’en fait pas une vérité. La confusion des genres serait in fine néfaste pour toutes, et en plus ferait monter la “température humaine” de bien plus de deux degrés.
Lorsque j’ai eu connaissance, le 24 mars, de la première version de cette pétition qui était encore plus délirante que celle qui a été publiée, le contenu m’a semblé tellement grotesque , la démarche si hallucinante, que j’ai cru à un canular. Dans ce climat religieux, cette atmosphère d’inquisition, je n’arrive toujours pas à me défaire de l’idée que cette pétition était un poisson d’avril !
Allègre met le GIEC en surchauffe
Publié le 3 avril 2010 à 19h53 • 37 réactions • Imprimer
Ce n’était pas une blague. Le 1er avril, Libération a publié en “une” un appel de quatre cents scientifiques qui demandent aux plus hautes autorités scientifiques du pays de remettre de l’ordre dans la pratique de la science en France. Il leur est entre autres suggéré de réaffirmer leur confiance dans les travaux des signataires et de rétablir leur dignité, qui selon eux, aurait été bafouée dans les médias par une petite poignée de climato-sceptiques citant Claude Allègre et Vincent Courtillot. Tout cela au nom de l’éthique scientifique et d’un supposé pacte moral entre les chercheurs et la société.
Ce n’est pas le fond de la controverse scientifique qui est là en jeu. C’est la démarche qui est sidérante. En effet, si les signataires s’estiment victimes d’affirmations mensongères ou calomnieuses, cela relève de la loi. C’est donc à la justice, pas aux institutions scientifiques qu’ils doivent faire appel. Demander à celles-ci de trancher en désignant les bons et les mauvais est proprement effrayant quand on en envisage toutes les conséquences. Les signataires ont-ils réfléchi au précédent qu’ils ont créé ?
“Combien de divisions ?” Les climato-alarmistes se prévalent sans cesse de cet argument stalinien. Ainsi l’unanimité des 2500 scientifiques du GIEC (chiffre contestable d’ailleurs) aurait force de preuve, de même que le fait d’aligner 400 signatures démontrerait la validité scientifique des affirmations des pétitionnaires. Ce serait presque le contraire. Une avancée scientifique est toujours le fait que d’une ou quelques personnes. Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, la science est amorale, elle ne se décide pas, ni au consensus, ni à la majorité, ni à l’unanimité. Elle se démontre, et c’est tout. Peu importe par qui et pourquoi. Et surtout, on ne tranche pas un débat scientifique, on le fait progresser.
Cette pétition n’a rien à voir avec la science, elle a à voir avec la police de la science. Des scientifiques – que l’on croyait fort sourcilleux sur leur liberté académique – demandent à leurs tutelles d’intervenir pour les défendre au nom de ce qu’ils appellent l’éthique scientifique. Ils accusent ceux qui ne sont pas d’accord avec eux d’oublier “les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société”. Et dire que Galilée fut à l’honneur l’année dernière… Cela me rappelle cette phrase de Schumpeter sur le marxisme : “La qualité religieuse du marxisme explique également une attitude caractéristique du marxiste orthodoxe à l’égard de ses contradicteurs. À ses yeux, comme aux yeux de tout croyant en une foi, l’opposant ne commet pas seulement une erreur, mais aussi un péché. Toute dissidence est condamnée, non seulement du point de vue intellectuel, mais encore du point de vue moral.” Malheureusement, cette vision limpide énoncée dès 1942 n’a eu aucune influence concrète sur les nombreuses dérives du marxisme à travers le monde pendant plusieurs décennies, ce qui ne porte pas spécialement à l’optimisme.
Tout citoyen, et encore plus tout responsable devrait avoir à cœur d’œuvrer pour maintenir une stricte séparation, entre science et la religion bien sûr, mais aussi entre vérité et croyance scientifique. S’il est légitime que des scientifiques croient en leur modèle, cela n’en fait pas une vérité. La confusion des genres serait in fine néfaste pour toutes, et en plus ferait monter la “température humaine” de bien plus de deux degrés.
Lorsque j’ai eu connaissance, le 24 mars, de la première version de cette pétition qui était encore plus délirante que celle qui a été publiée, le contenu m’a semblé tellement grotesque , la démarche si hallucinante, que j’ai cru à un canular. Dans ce climat religieux, cette atmosphère d’inquisition, je n’arrive toujours pas à me défaire de l’idée que cette pétition était un poisson d’avril !
Hystérie anti-papale : je suis con
Voici les quatre commentaires, dans l'ordre chronologique, que j'ai postés sur des articles du journal le Monde, à propos de l'hystérie antipapale (c'est tout à fait délibérément que le mot «hystérie» revient dans chaque, puisque c'est mon interprétation de cet affolement médiatique) :
***************
Je trouve passionnant le parallèle entre l'enthousiasme du Monde pour le Hallal, issu d'une religion où le mariage de filles prépubères est courant, et sa condamnation hystérique de quelques cas de pédophilie au sein de l'Eglise catholique.
Comme d'habitude, quand on pense tous la même chose, c'est qu'on a arrêté de penser. L 'hystérie antipapale et anticatholique de certains abonnés rappelle Voltaire, ce qui, sur ce sujet, n'est pas un compliment (ses critiques étaient si grossières que P. Chaunu a pu parler des "petits hommes du XVIIIème siècle"). Les abonnés les plus véhéments gagneraient à prendre un peu de recul. Je doute qu'ils en soient capables.
1/2 Condamner l'Eglise catholique au prétexte des cas de pédophilie revient à condamner les couples au prétexte que 90 % des actes de pédophilie se passent au sein des couples. En réalité, ce que ne supportent pas les bobos, ces grands enfants issus d'une société maternaliste, c'est que le pape, le Saint Père, soit le dernier symbole assumé de la paternité. Et c'est bien connu : les enfants détestent le père qui les forcent à se détacher de la mère et à devenir adultes.
2/2 Sans cette interprétation psychanalytique, on ne comprend pas l'hystérie (même racine que uterus) anti-papale, qui dépasse de très loin les bornes de la raison (les commentaires de ce fil en portent témoignage). Navrant que Le Monde, il est vrai que ce n'est plus «un journal de référence» depuis longtemps, participe à cette curée irréfléchie pour imbéciles immatures.
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Je regrette ces commentaires : ils ne sont pas faux, je les crois plus justes que jamais, mais j'aurais du m'en tenir à la sagesse d'Audiard, «les cons, je leur parle pas. Ca les instruit».
Ce n'est pas anodin à mes yeux : répondre à des gens dont vous savez qu'ils sont trop cons et de trop mauvaise foi pour simplement vous comprendre est un témoignage de bêtise que je ne me pardonne pas.
Comme on sait, le mépris a tant de nécessiteux qu'il ne faut pas en abuser. Cependant, j'ai eu tort de renoncer à en faire usage dans ce cas précis.
Autre chose : dans cette affaire d'hystérie anti-papale, il y a une composante dont, malgré mon premier commentaire, je ne me suis pas assez avisé, l'allégeance au nouveaux maîtres (ou supposés tels).
On nous répète avec gourmandise que l'Islam est la deuxième religion de France, voire la première. Or, l'indulgence, la bénignité et la cécité des justiciers de la bien-pensance vis-à-vis de certaines pratiques islamiques en France (mariages forcés, mariages prépubères, polygamie ...) est symétrique de leur sévérité, de leur zèle et de l'acharnement contre l'Eglise catholique.
Cette dissymétrie, frappante pour qui a des yeux pour voir, doit nous mettre la puce à l'oreille sur le fait que les splendides valeurs humanistes mises en avant pour justifier la chasse anti-papale ne sont que des prétextes. Comme d'habitude, les bien-pensants sont des pharisiens.
Le fond est tout autre : c'est le passage d'une soumission à une autre. Quand on trahit son ancien maître, on verse dans l'excès critique, on brule ce qu'on a adoré, pour prouver sa soumission au nouveau maître. Et le nouveau maître sourit avec une feinte indulgence devant ses excès de nouveaux convertis, mais il rappellerait brutalement qui règne désormais si on ne lui apportait pas ce témoignage de soumission.
C'est une ironie dont il ne faut pas perdre une miette que ces gens qui nous éclaboussent de leurs prétentions d'intelligence et de supériorité morale se livrent à une manœuvre dont la bassesse et la mesquinerie sont aussi vieilles que l'humanité.
Alors, que faire ? Maintenir. La devise d'Orange-Nassau : «je maintiendrai». Quand les loups hurlent, ne pas hurler. Débattre. Réfléchir. Opposer des arguments. Remettre les faits en contexte. Tenter une analyse, puis une autre. Ne pas chasser en meute. Rester soi-même.
Au fait, Frédéric Mitterrand est-il catholique ?
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Je trouve passionnant le parallèle entre l'enthousiasme du Monde pour le Hallal, issu d'une religion où le mariage de filles prépubères est courant, et sa condamnation hystérique de quelques cas de pédophilie au sein de l'Eglise catholique.
Comme d'habitude, quand on pense tous la même chose, c'est qu'on a arrêté de penser. L 'hystérie antipapale et anticatholique de certains abonnés rappelle Voltaire, ce qui, sur ce sujet, n'est pas un compliment (ses critiques étaient si grossières que P. Chaunu a pu parler des "petits hommes du XVIIIème siècle"). Les abonnés les plus véhéments gagneraient à prendre un peu de recul. Je doute qu'ils en soient capables.
1/2 Condamner l'Eglise catholique au prétexte des cas de pédophilie revient à condamner les couples au prétexte que 90 % des actes de pédophilie se passent au sein des couples. En réalité, ce que ne supportent pas les bobos, ces grands enfants issus d'une société maternaliste, c'est que le pape, le Saint Père, soit le dernier symbole assumé de la paternité. Et c'est bien connu : les enfants détestent le père qui les forcent à se détacher de la mère et à devenir adultes.
2/2 Sans cette interprétation psychanalytique, on ne comprend pas l'hystérie (même racine que uterus) anti-papale, qui dépasse de très loin les bornes de la raison (les commentaires de ce fil en portent témoignage). Navrant que Le Monde, il est vrai que ce n'est plus «un journal de référence» depuis longtemps, participe à cette curée irréfléchie pour imbéciles immatures.
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Je regrette ces commentaires : ils ne sont pas faux, je les crois plus justes que jamais, mais j'aurais du m'en tenir à la sagesse d'Audiard, «les cons, je leur parle pas. Ca les instruit».
Ce n'est pas anodin à mes yeux : répondre à des gens dont vous savez qu'ils sont trop cons et de trop mauvaise foi pour simplement vous comprendre est un témoignage de bêtise que je ne me pardonne pas.
Comme on sait, le mépris a tant de nécessiteux qu'il ne faut pas en abuser. Cependant, j'ai eu tort de renoncer à en faire usage dans ce cas précis.
Autre chose : dans cette affaire d'hystérie anti-papale, il y a une composante dont, malgré mon premier commentaire, je ne me suis pas assez avisé, l'allégeance au nouveaux maîtres (ou supposés tels).
On nous répète avec gourmandise que l'Islam est la deuxième religion de France, voire la première. Or, l'indulgence, la bénignité et la cécité des justiciers de la bien-pensance vis-à-vis de certaines pratiques islamiques en France (mariages forcés, mariages prépubères, polygamie ...) est symétrique de leur sévérité, de leur zèle et de l'acharnement contre l'Eglise catholique.
Cette dissymétrie, frappante pour qui a des yeux pour voir, doit nous mettre la puce à l'oreille sur le fait que les splendides valeurs humanistes mises en avant pour justifier la chasse anti-papale ne sont que des prétextes. Comme d'habitude, les bien-pensants sont des pharisiens.
Le fond est tout autre : c'est le passage d'une soumission à une autre. Quand on trahit son ancien maître, on verse dans l'excès critique, on brule ce qu'on a adoré, pour prouver sa soumission au nouveau maître. Et le nouveau maître sourit avec une feinte indulgence devant ses excès de nouveaux convertis, mais il rappellerait brutalement qui règne désormais si on ne lui apportait pas ce témoignage de soumission.
C'est une ironie dont il ne faut pas perdre une miette que ces gens qui nous éclaboussent de leurs prétentions d'intelligence et de supériorité morale se livrent à une manœuvre dont la bassesse et la mesquinerie sont aussi vieilles que l'humanité.
Alors, que faire ? Maintenir. La devise d'Orange-Nassau : «je maintiendrai». Quand les loups hurlent, ne pas hurler. Débattre. Réfléchir. Opposer des arguments. Remettre les faits en contexte. Tenter une analyse, puis une autre. Ne pas chasser en meute. Rester soi-même.
Au fait, Frédéric Mitterrand est-il catholique ?
samedi, avril 03, 2010
Les trois tentations dans l'Eglise (A. Besançon)
Ce livre de 1996 reste fort actuel.
Les trois tentations sont :
> l'anti-démocratie. Ce danger est presque passé, mais son histoire explique la situation actuelle. Notamment, le désétablissement de l'Eglise l'a repliée sur le militantisme, comme une secte, les vieux bigots et les grenouilles de bénitier n'étaient plus les bienvenus, et a asséché sa vie intellectuelle.
> l'hyper-démocratie. Aisément identifiable : c'est cet espèce de prêchi-prêcha guimauve, bien-pensant et niais, teinté de marxisme boy-scout. Vous savez, le style Emmaüs.
> l'islamisme. Il est dans l'ordre des choses que les fidèles d'une religion doutant d'elle-même soit tentée par une religion montante. Mais l'Islam est irréductible au christianisme, toute tentative est marquée du sceau de la malhonnêteté et de l'hérésie.
Le plus grand défi de l'Eglise est intellectuel : retrouver une pensée orthodoxe, forte et souple. Benoit XVI, un penseur respecté, est très clairement, n'en déplaisent aux crétins des medias (1), une chance pour l'Eglise (A. Besançon évoque celui qui était encore cardinal).
J'hésite à vous résumer plus avant : l'expression et la pensée d'Alain Besançon sont si claires que j'ai des scrupules à paraphraser. Cette lecture intéressera tous ceux qui ont du goût pour la pensée, indépendamment de leurs convictions religieuses.
(1) : à propos des événements d'actualité, voici le commentaire (il s'agit d'un raccourci, le commentaire initial s'étant perdu dans les tuyaux) que j'ai laissé sur le blog Justice au singulier :
«Le pape est la dernière figure paternelle et c'est pour cela que les grands enfants, élevés par une société maternaliste et donc restés à l'âge de l'enfance, que sont nos bobos, le détestent si fort (les cas de pédophilie ne sont qu'un prétexte, sinon on ne comprendrait pas que seuls ceux concernant l'Eglise occupent les médias).
Les enfants haïssent le père qui les arrachent au sein maternel et les obligent à grandir.
Mais les bobos, tout à leur hédonisme égoïste d'enfants capricieux, ne se reproduisent pas assez pour renouveler leur génération. Et comme les conditions qui ont présidées à leur apparition (l'Etat-providence d'après-guerre) disparaissent, ils vont eux aussi disparaître.
Bref, l'Eglise sera encore là quand Guillon et ses descendants auront disparu.»
Les trois tentations sont :
> l'anti-démocratie. Ce danger est presque passé, mais son histoire explique la situation actuelle. Notamment, le désétablissement de l'Eglise l'a repliée sur le militantisme, comme une secte, les vieux bigots et les grenouilles de bénitier n'étaient plus les bienvenus, et a asséché sa vie intellectuelle.
> l'hyper-démocratie. Aisément identifiable : c'est cet espèce de prêchi-prêcha guimauve, bien-pensant et niais, teinté de marxisme boy-scout. Vous savez, le style Emmaüs.
> l'islamisme. Il est dans l'ordre des choses que les fidèles d'une religion doutant d'elle-même soit tentée par une religion montante. Mais l'Islam est irréductible au christianisme, toute tentative est marquée du sceau de la malhonnêteté et de l'hérésie.
Le plus grand défi de l'Eglise est intellectuel : retrouver une pensée orthodoxe, forte et souple. Benoit XVI, un penseur respecté, est très clairement, n'en déplaisent aux crétins des medias (1), une chance pour l'Eglise (A. Besançon évoque celui qui était encore cardinal).
J'hésite à vous résumer plus avant : l'expression et la pensée d'Alain Besançon sont si claires que j'ai des scrupules à paraphraser. Cette lecture intéressera tous ceux qui ont du goût pour la pensée, indépendamment de leurs convictions religieuses.
(1) : à propos des événements d'actualité, voici le commentaire (il s'agit d'un raccourci, le commentaire initial s'étant perdu dans les tuyaux) que j'ai laissé sur le blog Justice au singulier :
«Le pape est la dernière figure paternelle et c'est pour cela que les grands enfants, élevés par une société maternaliste et donc restés à l'âge de l'enfance, que sont nos bobos, le détestent si fort (les cas de pédophilie ne sont qu'un prétexte, sinon on ne comprendrait pas que seuls ceux concernant l'Eglise occupent les médias).
Les enfants haïssent le père qui les arrachent au sein maternel et les obligent à grandir.
Mais les bobos, tout à leur hédonisme égoïste d'enfants capricieux, ne se reproduisent pas assez pour renouveler leur génération. Et comme les conditions qui ont présidées à leur apparition (l'Etat-providence d'après-guerre) disparaissent, ils vont eux aussi disparaître.
Bref, l'Eglise sera encore là quand Guillon et ses descendants auront disparu.»
Ca n'est pas mieux ailleurs, mais ça ne console pas
Theodore Dalrymple
The Fix Is In
Why Britain’s National Health Service spends so much and does so little
22 March 2010
Americans would do well to ponder a recent admission by a former British minister in the Blair government. On March 2, the Guardian reported that the ex-minister, now Lord Warner, said that while spending on Britain’s National Health Service had increased by 60 percent under the Labour government, its output had decreased by 4 percent. No doubt the spending of a Soviet-style organization like the NHS is more easily measurable than its output, but the former minister’s remark certainly accords with the experiences of many citizens, who see no dramatic improvement in the service as a result of such vastly increased outlays. On the contrary, while the service has taken on 400,000 new staff members—that is to say, one-fifth of all new jobs created in Britain during the period—continuity of medical care has been all but extinguished. Nobody now expects to see the same doctor on successive occasions, in the hospital or anywhere else.
The ex-minister admitted that most of the extra money—which by now must equal a decent proportion of the total national debt—had been simply wasted. (The same might be said, of course, of the increased outlays put toward state education.) But his explanation for this state of affairs was superficial and self-exculpating, to say the least: he said that the NHS received more money than it knew what to do with because of managerial inexperience. “It was like giving a starving man foie gras and caviar,” he said.
As it happens, the NHS knew exactly what to do with the money: give it to its staff, new and old. British doctors, for example, are now the second-highest-paid in the world, though not necessarily the happiest. They have accepted the money on condition that they also accept—as quietly as mice—increasing government interference in their work. When you go to a family doctor in Britain, he is more likely to do what the government thinks he ought to do and will pay him a bonus for doing than what he thinks is right. This is sinister, even when what the government thinks is right happens to be right.
There is a possible explanation other than managerial inexperience for the waste, namely that the waste was intended and desired: indeed, that it was the principal object of the spending. Experience has long shown that further spending by state-monopoly suppliers of services (if services is quite the word I seek) benefits not the consumers but the providers. And they—ever more numerous—naturally vote for their own providers, the politicians. Thus the NHS has become an enormously expensive method of ballot-stuffing. Personally, I would rather have outright electoral fraud. It would be less expensive and slightly more honest.
Just before the last election, the chief executive of one of the hospitals in which I once worked was overheard saying, “My job is to make sure that the government is reelected.” (The government’s job, in turn, was to make sure that she remained chief executive.) She also explained that the hospital could expect no increase in its government funding, unlike other hospitals—because it was located in an area in which most people voted for the government anyway.
****************
Theodore Dalrymple, a physician, is a contributing editor of City Journal and the Dietrich Weismann Fellow at the Manhattan Institute. His most recent book is The New Vichy Syndrome.
The Fix Is In
Why Britain’s National Health Service spends so much and does so little
22 March 2010
Americans would do well to ponder a recent admission by a former British minister in the Blair government. On March 2, the Guardian reported that the ex-minister, now Lord Warner, said that while spending on Britain’s National Health Service had increased by 60 percent under the Labour government, its output had decreased by 4 percent. No doubt the spending of a Soviet-style organization like the NHS is more easily measurable than its output, but the former minister’s remark certainly accords with the experiences of many citizens, who see no dramatic improvement in the service as a result of such vastly increased outlays. On the contrary, while the service has taken on 400,000 new staff members—that is to say, one-fifth of all new jobs created in Britain during the period—continuity of medical care has been all but extinguished. Nobody now expects to see the same doctor on successive occasions, in the hospital or anywhere else.
The ex-minister admitted that most of the extra money—which by now must equal a decent proportion of the total national debt—had been simply wasted. (The same might be said, of course, of the increased outlays put toward state education.) But his explanation for this state of affairs was superficial and self-exculpating, to say the least: he said that the NHS received more money than it knew what to do with because of managerial inexperience. “It was like giving a starving man foie gras and caviar,” he said.
As it happens, the NHS knew exactly what to do with the money: give it to its staff, new and old. British doctors, for example, are now the second-highest-paid in the world, though not necessarily the happiest. They have accepted the money on condition that they also accept—as quietly as mice—increasing government interference in their work. When you go to a family doctor in Britain, he is more likely to do what the government thinks he ought to do and will pay him a bonus for doing than what he thinks is right. This is sinister, even when what the government thinks is right happens to be right.
There is a possible explanation other than managerial inexperience for the waste, namely that the waste was intended and desired: indeed, that it was the principal object of the spending. Experience has long shown that further spending by state-monopoly suppliers of services (if services is quite the word I seek) benefits not the consumers but the providers. And they—ever more numerous—naturally vote for their own providers, the politicians. Thus the NHS has become an enormously expensive method of ballot-stuffing. Personally, I would rather have outright electoral fraud. It would be less expensive and slightly more honest.
Just before the last election, the chief executive of one of the hospitals in which I once worked was overheard saying, “My job is to make sure that the government is reelected.” (The government’s job, in turn, was to make sure that she remained chief executive.) She also explained that the hospital could expect no increase in its government funding, unlike other hospitals—because it was located in an area in which most people voted for the government anyway.
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Theodore Dalrymple, a physician, is a contributing editor of City Journal and the Dietrich Weismann Fellow at the Manhattan Institute. His most recent book is The New Vichy Syndrome.
Crise : le retour des politiques ?
Avec la crise, la réalité va faire un retour fracassant en politique. Finies, les fadaises pour bobos, la diversité, la solidarité, le vivrensemble ...
On va revenir à des questions bien sordides : qui paye pour qui ? Ca se fera dans les pleurs.
Il y a la solution hitlerienne : le refuge dans encore plus de fantasmes sous la direction d'un chef magnétique. Il ne faut pas oublier qu'Hitler rassurait la majorité des Allemands des années 30. La France est vulnérable à cette évolution : plus peut-être qu'ailleurs, nous vivons dans l'irréalité, dans les constructions abstraites, dans les jeux sur les mots pris pour des actions.
Cependant, il y a une alternative plus intéressante : le retour des politiques. De vrais politiques, pas des saltimbanques bateleurs de plateaux télé. Porteurs d'une autre ambition que de profiter le plus longtemps possible des petits fours de la garden party de l'Elysée. Des types de la trempe de Reagan ou de Thatcher, pour prendre des exemples étrangers, ou de Clemenceau ou De Gaulle pour prendre des exemples français.
Nous ne les connaissons pas encore ces politiques, mais nécessité fait loi, ils apparaîtront autant que de de besoin. Ce qui m'inquiète, c'est que les réservoirs traditionnels de tels sauveurs, l'armée, l'université, l'économie, sont intellectuellement bien peu vivaces. On peut avoir du caractère sans avoir les capacités intellectuelles.
On va revenir à des questions bien sordides : qui paye pour qui ? Ca se fera dans les pleurs.
Il y a la solution hitlerienne : le refuge dans encore plus de fantasmes sous la direction d'un chef magnétique. Il ne faut pas oublier qu'Hitler rassurait la majorité des Allemands des années 30. La France est vulnérable à cette évolution : plus peut-être qu'ailleurs, nous vivons dans l'irréalité, dans les constructions abstraites, dans les jeux sur les mots pris pour des actions.
Cependant, il y a une alternative plus intéressante : le retour des politiques. De vrais politiques, pas des saltimbanques bateleurs de plateaux télé. Porteurs d'une autre ambition que de profiter le plus longtemps possible des petits fours de la garden party de l'Elysée. Des types de la trempe de Reagan ou de Thatcher, pour prendre des exemples étrangers, ou de Clemenceau ou De Gaulle pour prendre des exemples français.
Nous ne les connaissons pas encore ces politiques, mais nécessité fait loi, ils apparaîtront autant que de de besoin. Ce qui m'inquiète, c'est que les réservoirs traditionnels de tels sauveurs, l'armée, l'université, l'économie, sont intellectuellement bien peu vivaces. On peut avoir du caractère sans avoir les capacités intellectuelles.
Non aux primaires
Voilà que les socialistes, ces ânes, parlent à nouveau de désigner leur candidat à la presidentielle par un vote interne "démocratique". Et l'UMP leur emboiterait le pas.
C'est typique de la fausse bonne idée, vraie mauvaise idée, promue par des imbéciles pour des crétins.
On verse dans le fétichisme du vote, qui devient insupportable à force d'omniprésence (les médias sont cons). A quand les votes et les AGs en salle d'operations pour décider qui doit tenir le bistouri ?
Rien ne garantit (en fait, tout garantit le contraire) qu'une primaire dans le système français, où les militants ne sont pas représentatifs, désigne le meilleur candidat. Le précédent Royal devrait avoir vacciné les socialistes, mais comme ils sont d'une connerie dont la profondeur intimide la fosse des Mariannes, ils n'ont rien compris, rien appris et recommencent toujours les mêmes erreurs (en cela, ils sont très représentatifs de notre classe politique, il faut bien qu'ils représentent malgré tout quelque chose, même si ce quelque chose est un néant).
C'est typique de la fausse bonne idée, vraie mauvaise idée, promue par des imbéciles pour des crétins.
On verse dans le fétichisme du vote, qui devient insupportable à force d'omniprésence (les médias sont cons). A quand les votes et les AGs en salle d'operations pour décider qui doit tenir le bistouri ?
Rien ne garantit (en fait, tout garantit le contraire) qu'une primaire dans le système français, où les militants ne sont pas représentatifs, désigne le meilleur candidat. Le précédent Royal devrait avoir vacciné les socialistes, mais comme ils sont d'une connerie dont la profondeur intimide la fosse des Mariannes, ils n'ont rien compris, rien appris et recommencent toujours les mêmes erreurs (en cela, ils sont très représentatifs de notre classe politique, il faut bien qu'ils représentent malgré tout quelque chose, même si ce quelque chose est un néant).
vendredi, avril 02, 2010
Crise : la faute aux vieux
La génération des soixante-huitards, née entre 1940 et 1960, est pourrie de vices.
Les experts du 2 avril 2010
(il y a une erreur dans le podcast, le quatrième quart est la répétition du troisième)
Les experts du 2 avril 2010
(il y a une erreur dans le podcast, le quatrième quart est la répétition du troisième)
Zemmour : ce n'est pas le chomage qui crée la délinquance, c'est l'inverse
Et vlan, dans la tronche, les curés de la bien-pensance !
Z comme Zemmour 02/04/10 "tf1, tremblay et son maire"
envoyé par la_cinquieme_colonne. - L'info video en direct.
Z comme Zemmour 02/04/10 "tf1, tremblay et son maire"
envoyé par la_cinquieme_colonne. - L'info video en direct.
jeudi, avril 01, 2010
L'affaire Zemmour vue du Canada
L'affaire Zemmour vue du Canada
C'est l'exposé le plus clair sur cette affaire que j'ai trouvé. Les vieux rationalistes raisonneurs et discoureurs dans mon genre ont du souci à se faire face aux professionnels de l'invective et de l'anathème, de la connotation, de l'amalgame.
Il est tout de même rassurant qu'on puisse encore lire des textes comme celui que je vous propose.
C'est l'exposé le plus clair sur cette affaire que j'ai trouvé. Les vieux rationalistes raisonneurs et discoureurs dans mon genre ont du souci à se faire face aux professionnels de l'invective et de l'anathème, de la connotation, de l'amalgame.
Il est tout de même rassurant qu'on puisse encore lire des textes comme celui que je vous propose.
Le bouclier fiscal protège les pauvres
La politique est quelquefois subtile.
Le bouclier fiscal protège les pauvres des augmentations d'impots directs.
En effet, si les taux d'imposition directe augmentaient, les riches en seraient exonérés par le bouclier fiscal, ce qui est, bien évidemment, politiquement suicidaire. Donc, tant que le bouclier fiscal existe, aucun gouvernement ne peut augmenter les impots directs.
Le bouclier fiscal protège les pauvres des augmentations d'impots directs.
En effet, si les taux d'imposition directe augmentaient, les riches en seraient exonérés par le bouclier fiscal, ce qui est, bien évidemment, politiquement suicidaire. Donc, tant que le bouclier fiscal existe, aucun gouvernement ne peut augmenter les impots directs.
L'histoire se répète : fascinant
On sait que les systèmes politiques sclérosés ne se réforment pas : ils vont jusqu'au bout de leur logique, puis s'écroulent.
Nous assistons à ce phénomène en France : le pays crève de trop de socialisme et que proposent nos politiciens ? Supprimer le bouclier fiscal, c'est-à-dire encore plus de socialisme.
Ca me fascine. Car c'est une chose de lire ces phénomènes d'inexorable décrépitude dans des ouvrages érudits, c'en est une autre de le voir en vrai. J'ai l'impression de me retrouver en 1788, en 1870, en 1938, en 1957.
Je suis victime de l'hypnose de la vigie du Titanic face à l'iceberg.
Comme l'histoire semble se répéter, je peux décrire les étapes qui viennent (1) :
> encore plus de petits pas et de grosses ficelles, d'augmentations d'impots et de baisses des prestations, mais aucune vraie réforme. Encore plus d'assistanat et d'euthanasie des entrepreneurs (2).
> la ruine progresse, puis un jour, comme la mer se retire, les créanciers rechignent à financer l'Etat français. Aussitôt, il se trouve des politiciens pour nous rassurer sur nous-mêmes : tout ça, ce n'est pas de notre faute, nous ne sommes pas responsables, nous sommes de bons petits gars, victimes de méchants spéculateurs. Non, notre situation n'a aucun rapport avec le fait que nous vivons au-dessus de nos moyens depuis quarante ans. Un ou deux politiciens essaient bien de tenir un discours «du sang, de la sueur et des larmes», mais ils sont rabroués par la bien-pensance.
> malheureusement, quel que soit le discours lénifiant, la réalité est là. L'Etat ne peut plus payer les missions régaliennes et les faux droits. Bien évidemment, on commence par rogner sur les missions régaliennes parce que, contrairement aux faux droits, elles ne touchent pas à des clientèles électorales.
> l'anarchie s'installe. Un pouvoir qu'on croyait fort s'avère soudain très fragile, les requins en profitent. Chacun commence à limiter son horizon, à restreindre son cercle de confiance, à se replier sur sa communauté. La classe politique, touchant le fond du discrédit (mérité), est balayée.
> Jusqu'à ce point, nous sommes dans le prolongement du présent. Maintenant, l'histoire bifurque : établissement d'un pouvoir fort, à la Napoléon, ou dissolution du lien national ?
Nous avons devant nous quelques années difficiles mais passionnantes.
**************
(1) : notons qu'il y a une alternative au scénario de la continuité dans la chute : le thatcherisme.
(2) : je me demande dans quelle mesure les Français sont dupes du prétendu «modèle social français». D'un coté, ils déclarent, dans les sondages, le soutenir. D'un autre coté, ils sont d'un pessmisme constant qui tient notamment au doute sur la pérennité de ce système. Quel est le sens de louer un système dont on croit qu'il ne va pas durer ?
Nous assistons à ce phénomène en France : le pays crève de trop de socialisme et que proposent nos politiciens ? Supprimer le bouclier fiscal, c'est-à-dire encore plus de socialisme.
Ca me fascine. Car c'est une chose de lire ces phénomènes d'inexorable décrépitude dans des ouvrages érudits, c'en est une autre de le voir en vrai. J'ai l'impression de me retrouver en 1788, en 1870, en 1938, en 1957.
Je suis victime de l'hypnose de la vigie du Titanic face à l'iceberg.
Comme l'histoire semble se répéter, je peux décrire les étapes qui viennent (1) :
> encore plus de petits pas et de grosses ficelles, d'augmentations d'impots et de baisses des prestations, mais aucune vraie réforme. Encore plus d'assistanat et d'euthanasie des entrepreneurs (2).
> la ruine progresse, puis un jour, comme la mer se retire, les créanciers rechignent à financer l'Etat français. Aussitôt, il se trouve des politiciens pour nous rassurer sur nous-mêmes : tout ça, ce n'est pas de notre faute, nous ne sommes pas responsables, nous sommes de bons petits gars, victimes de méchants spéculateurs. Non, notre situation n'a aucun rapport avec le fait que nous vivons au-dessus de nos moyens depuis quarante ans. Un ou deux politiciens essaient bien de tenir un discours «du sang, de la sueur et des larmes», mais ils sont rabroués par la bien-pensance.
> malheureusement, quel que soit le discours lénifiant, la réalité est là. L'Etat ne peut plus payer les missions régaliennes et les faux droits. Bien évidemment, on commence par rogner sur les missions régaliennes parce que, contrairement aux faux droits, elles ne touchent pas à des clientèles électorales.
> l'anarchie s'installe. Un pouvoir qu'on croyait fort s'avère soudain très fragile, les requins en profitent. Chacun commence à limiter son horizon, à restreindre son cercle de confiance, à se replier sur sa communauté. La classe politique, touchant le fond du discrédit (mérité), est balayée.
> Jusqu'à ce point, nous sommes dans le prolongement du présent. Maintenant, l'histoire bifurque : établissement d'un pouvoir fort, à la Napoléon, ou dissolution du lien national ?
Nous avons devant nous quelques années difficiles mais passionnantes.
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(1) : notons qu'il y a une alternative au scénario de la continuité dans la chute : le thatcherisme.
(2) : je me demande dans quelle mesure les Français sont dupes du prétendu «modèle social français». D'un coté, ils déclarent, dans les sondages, le soutenir. D'un autre coté, ils sont d'un pessmisme constant qui tient notamment au doute sur la pérennité de ce système. Quel est le sens de louer un système dont on croit qu'il ne va pas durer ?
«Un Etat ne peut pas faire faillite» : silence assourdissant
Vous avez remarqué ? Il y a encore quelques mois, il y avait des gens très médiatiques pour soutenir mordicus qu'un Etat ne peut pas faire faillite (expression populaire pour défaut de paiement) et prendre de haut quiconque s'aventurait à prétendre le contraire.
On les entend beaucoup moins. Etrange, non ?
On les entend beaucoup moins. Etrange, non ?