dimanche, décembre 30, 2007
Les divorcés contre l'environnement
Délicieux petit article de Darlrymple : Separation anxiety. Je vous résume.
Une étude montre que les divorcés consomment 50 % de plus d'énergie que les mariés. Les divorcés font donc bien plus de dégats que tous les 4x4 de la terre. C'est compréhensible : le mariage permet, entre autres, des économies d'échelle.
Les environnementalistes vont ils faire des manifs du genre «Sauvez l'environnement, restez avec l'homme (ou la femme) que vous détestez !» et exiger une taxe «verte» sur les divorces ? Bien sûr que non.
Conclusion ? L'écologisme est bien plus attaché à détruire un mode de vie qu'à véritablement sauver l'environnement.
On s'en doutait.
Une étude montre que les divorcés consomment 50 % de plus d'énergie que les mariés. Les divorcés font donc bien plus de dégats que tous les 4x4 de la terre. C'est compréhensible : le mariage permet, entre autres, des économies d'échelle.
Les environnementalistes vont ils faire des manifs du genre «Sauvez l'environnement, restez avec l'homme (ou la femme) que vous détestez !» et exiger une taxe «verte» sur les divorces ? Bien sûr que non.
Conclusion ? L'écologisme est bien plus attaché à détruire un mode de vie qu'à véritablement sauver l'environnement.
On s'en doutait.
Commentaires des abonnés du Monde : il y a des nostalgiques de la RDA en France ! On aura tout vu ...
A propos de l'article Dans l'ex-RDA, les jeunes regrettent un passé qu'ils n'ont pas connu, au titre il est vrai alléchant, on atteint dans les commentaires des abonnés du Monde un haut sommet de comique.
On s'aperçoit qu'il y a des Français qui regrettent la RDA ! Un olibrius va même jusqu'à attribuer la responsabilité première de la construction du mur de Berlin aux USA (Ben voyons ! Et si la foudre tombe sur ma maison, je n'oublierais pas d'accuser la CIA).
Je sais, j'ai tort de me moquer de ces imbéciles :
> si ils avaient une parcelle de pouvoir, ils n'auraient aucun scrupule à imposer leurs idées.
> c'est bien plus facile d'idéaliser la RDA maintenant qu'elle n'existe plus. Cette sempiternelle démarche qui consiste à opposer une utopie, par essence parfaite, à la réalité terne, nuancée, imparfaite, abaisse intellectuellement ceux qui la pratiquent, dont nombre de Français.
Le fond du problème est que l'amour de la liberté n'est nullement répandu : bien des hommes préfèrent une confortable servitude à une exigeante liberté.
C'est finalement ce qu'expriment nos nostalgiques français de la RDA, avec, en plus, sous-entendue, l'idée qu'ils y seraient plutôt des maîtres que des esclaves (car, étant du coté du peuple, ils ont le droit de le diriger, non ?)
Tout cela m'effraie un peu. Sans m'étonner.
On s'aperçoit qu'il y a des Français qui regrettent la RDA ! Un olibrius va même jusqu'à attribuer la responsabilité première de la construction du mur de Berlin aux USA (Ben voyons ! Et si la foudre tombe sur ma maison, je n'oublierais pas d'accuser la CIA).
Je sais, j'ai tort de me moquer de ces imbéciles :
> si ils avaient une parcelle de pouvoir, ils n'auraient aucun scrupule à imposer leurs idées.
> c'est bien plus facile d'idéaliser la RDA maintenant qu'elle n'existe plus. Cette sempiternelle démarche qui consiste à opposer une utopie, par essence parfaite, à la réalité terne, nuancée, imparfaite, abaisse intellectuellement ceux qui la pratiquent, dont nombre de Français.
Le fond du problème est que l'amour de la liberté n'est nullement répandu : bien des hommes préfèrent une confortable servitude à une exigeante liberté.
C'est finalement ce qu'expriment nos nostalgiques français de la RDA, avec, en plus, sous-entendue, l'idée qu'ils y seraient plutôt des maîtres que des esclaves (car, étant du coté du peuple, ils ont le droit de le diriger, non ?)
Tout cela m'effraie un peu. Sans m'étonner.
samedi, décembre 29, 2007
Les colonnes de Buren ou l'Etat tuteur négligent du patrimoine
M. Buren demande la destruction de ses colonnes dans la cour du Palais-Royal car elles tombent en ruine.
Une telle négligence n'est pas l'exception mais la règle. On n'en finirait pas de citer le patrimoine que l'Etat, sous toutes ses formes, néglige, c'est bien simple, c'est tout le patrimoine à sa charge.
Il suffit que je regarde autour de moi : le musée-chateau de Beaugency fermé depuis des années parce qu'il n'y a pas d'argent pour réparer les plafonds écroulés, le patrimoine aéronautique, à commencer par le musée du Bourget, abandonné, voire volontairement détruit, à en tirer des larmes à une statue de marbre, les pièces dissimulées par des paravents à Versailles ou au Louvre parce qu'on n'a pas de quoi les remettre en état. Et nous n'en finirions pas.
Une telle négligence n'est pas circonstancielle mais consubstantielle à l'Etat tel qu'il fonctionne. Aucune des incitations habituelles à l'investissement et à l'entretien du patrimoine n'existe pour l'Etat : ni bilan, ni amortissement, ni retour sur investissements, ni ristourne sur la prime d'assurance (l'Etat est son propre assureur).
Par contre, il existe une incitation forte à toujours embaucher : un haut fonctionnaire ou un politicien se donne de l'importance en augmentant l'effectif des troupes sous ses ordres, et il n'y a rien pour arrêter cette embauche compulsive. Mais, après l'embauche, rien n'incite plus à une optimisation de l'organisation.
Ainsi, quand vient l'heure des choix budgétaires, le patrimoine passe toujours en dernier.
Et voici l'Etat français tel que nous le connaissons : un personnel pléthorique, mal organisé, quelquefois mal payé, dans des locaux vétustes et sous-équipés.
Ceci est, par exemple, une description exacte de tous les commissariats de police que j'ai fréquentés (non pas que je sois un gibier de potence, mais il y a toujours un papier à aller faire viser au commissariat, par exemple une procuration électorale).
A cela quel remède ? Toujours le même : moins de personnel, mieux organisé, et, pour certains biens, la privatisation.
Comme souvent, l'Etat trahit la nation, car, de même que l'Etat n'est pas la France, l'Etat n'est pas le maitre absolu des biens confiés à sa garde : quel légitimité a-t-il à laisser tomber en ruines, non par choix (on ne peut tout conserver), mais par négligence, des oeuvres qui existaient avant lui ou en dehors de lui ?
Une telle négligence n'est pas l'exception mais la règle. On n'en finirait pas de citer le patrimoine que l'Etat, sous toutes ses formes, néglige, c'est bien simple, c'est tout le patrimoine à sa charge.
Il suffit que je regarde autour de moi : le musée-chateau de Beaugency fermé depuis des années parce qu'il n'y a pas d'argent pour réparer les plafonds écroulés, le patrimoine aéronautique, à commencer par le musée du Bourget, abandonné, voire volontairement détruit, à en tirer des larmes à une statue de marbre, les pièces dissimulées par des paravents à Versailles ou au Louvre parce qu'on n'a pas de quoi les remettre en état. Et nous n'en finirions pas.
Une telle négligence n'est pas circonstancielle mais consubstantielle à l'Etat tel qu'il fonctionne. Aucune des incitations habituelles à l'investissement et à l'entretien du patrimoine n'existe pour l'Etat : ni bilan, ni amortissement, ni retour sur investissements, ni ristourne sur la prime d'assurance (l'Etat est son propre assureur).
Par contre, il existe une incitation forte à toujours embaucher : un haut fonctionnaire ou un politicien se donne de l'importance en augmentant l'effectif des troupes sous ses ordres, et il n'y a rien pour arrêter cette embauche compulsive. Mais, après l'embauche, rien n'incite plus à une optimisation de l'organisation.
Ainsi, quand vient l'heure des choix budgétaires, le patrimoine passe toujours en dernier.
Et voici l'Etat français tel que nous le connaissons : un personnel pléthorique, mal organisé, quelquefois mal payé, dans des locaux vétustes et sous-équipés.
Ceci est, par exemple, une description exacte de tous les commissariats de police que j'ai fréquentés (non pas que je sois un gibier de potence, mais il y a toujours un papier à aller faire viser au commissariat, par exemple une procuration électorale).
A cela quel remède ? Toujours le même : moins de personnel, mieux organisé, et, pour certains biens, la privatisation.
Comme souvent, l'Etat trahit la nation, car, de même que l'Etat n'est pas la France, l'Etat n'est pas le maitre absolu des biens confiés à sa garde : quel légitimité a-t-il à laisser tomber en ruines, non par choix (on ne peut tout conserver), mais par négligence, des oeuvres qui existaient avant lui ou en dehors de lui ?
vendredi, décembre 28, 2007
A propos de Carla Bruni (2)
Dans la même tonalité que mes analyses (A propos de Carla Bruni et Le paysan Sarkozy) :
Carla Bruni, Sarkozy et la confusion des deux corps du roi
Il est de plus en plus clair que Nicolas Sarkozy éprouve de grosses difficultés à incarner le monarque républicain, à supposer qu'il en ait le désir.
Certains peuvent se féliciter de ce qu'ils peuvent prendre pour de la modernité. Après tout, le monarchisme républicain est fort critiquable, mais le remplacer par un grand vide, ou plutôt par la vulgarité, je ne suis pas sûr que ça soit le signe d'une démocratie adulte.
Carla Bruni, Sarkozy et la confusion des deux corps du roi
Il est de plus en plus clair que Nicolas Sarkozy éprouve de grosses difficultés à incarner le monarque républicain, à supposer qu'il en ait le désir.
Certains peuvent se féliciter de ce qu'ils peuvent prendre pour de la modernité. Après tout, le monarchisme républicain est fort critiquable, mais le remplacer par un grand vide, ou plutôt par la vulgarité, je ne suis pas sûr que ça soit le signe d'une démocratie adulte.
A propos de Carla Bruni
A la suggestion de Guy Sorman, cet extrait des mémoires du duc de Saint-Simon. La transposition est aisée, on remplace Mme de Montespan par Carla Bruni, Louis XIV par qui vous savez. Et le sens s'éclaire :
[...] Faut-il passer à d'autres [sujets] plus conformes à la nature, mais qui, en leur genre, furent bien plus funestes? Ce sont les amours du roi.
Leur scandale a rempli l'Europe, a confondu la France, a ébranlé l'État, a sans doute attiré les malédictions sous le poids desquelles il s'est vu si imminemment près du dernier précipice, et a réduit sa postérité légitime à un filet unique de son extinction en France.
Ce sont des maux qui se sont tournés en fléaux de tout genre, et qui se feront sentir longtemps. Louis XIV, dans sa jeunesse, plus fait pour les amours qu'aucun de ses sujets, lassé de voltiger et de cueillir des faveurs passagères, se fixa enfin à La Vallière. On en sait les progrès et les fruits.
Mme de Montespan fut celle dont la rare beauté le toucha ensuite, même pendant le règne de Mme de La Vallière. [...]
À la fin Mme de Montespan triompha, et disposa seule du maître et de sa cour, avec un éclat qui n'eut plus de voile; et pour qu'il ne manquât rien à la licence publique de cette vie, M. de Montespan, pour en avoir voulu prendre, fut mis à la Bastille, puis relégué en Guyenne, et sa femme eut de la comtesse de Soissons , forcée par sa disgrâce, la démission de la charge créée pour elle de surintendante de la maison de la reine, à laquelle on supposa le tabouret attaché, parce qu'ayant un mari elle ne pouvait être faite duchesse. [...]
La cour de Mme de Montespan devint le centre de la cour, des plaisirs, de la fortune, de l'espérance et de la terreur des ministres et des généraux d'armée, et l'humiliation de toute la France. Ce fut aussi le centre de l'esprit, et d'un tour si particulier, si délicat, si fin, mais toujours si naturel et si agréable, qu'il se faisait distinguer à son caractère unique.
C'était celui de ces trois soeurs [Mme de Montespan, Mme de Fontevrault, Mme de Thianges], qui toutes trois en avaient infiniment, et avaient l'art d'en donner aux autres. On sent encore avec plaisir ce tour charmant et simple dans ce qui reste de personnes qu'elles ont élevées chez elles et qu'elles s'étaient attachées; entre mille autres on les distinguerait dans les conversations les plus communes.
Pour Mme de Montespan, elle était méchante, capricieuse, avait beaucoup d'humeur, et une hauteur en tout dans les nues dont personne n'était exempt, le roi aussi peu que tout autre.
Les courtisans évitaient de passer sous ses fenêtres, surtout quand le roi y était avec elle. Ils disaient que c'était passer par les armes, et ce mot passa en proverbe à la cour. Il est vrai qu'elle n'épargnait personne, très souvent sans autre dessein que de divertir le roi; et comme elle avait infiniment d'esprit, de tour et de plaisanterie fine, rien n'était plus dangereux que les ridicules qu'elle donnait mieux que personne.
Avec cela elle aimait sa maison et ses parents, et ne laissait pas de bien servir les gens pour qui elle avait pris de l'amitié. La reine supportait avec peine sa hauteur avec elle, bien différente des ménagements continuels et des respects de la duchesse de La Vallière qu'elle aima toujours, au lieu que de celle-ci il lui échappait souvent de dire: « Cette pute me fera mourir. » On a vu en son temps la retraite, l'austère pénitence et la pieuse fin de Mme de Montespan.
Pendant son règne elle ne laissa pas d'avoir des jalousies. Mlle de Fontange plut assez au roi pour devenir maîtresse en titre. Quelque étrange que fût ce doublet, il n'était pas nouveau. On l'avait vu de Mme de La Vallière et de Mme de Montespan, à qui celle-ci ne fit que rendre ce qu'elle avait prêté à l'autre. Mais Mme de Fontange ne fut pas si heureuse ni pour le vice, ni pour la fortune, ni pour la pénitence. Sa beauté la soutint un temps, mais son esprit n'y répondit en rien. Il en fallait au roi pour l'amuser et le tenir. Avec cela il n'eut pas le loisir de s'en dégoûter tout a fait. Une mort prompte, qui ne laissa pas de surprendre, finit en bref ces nouvelles amours. Presque tous ne furent que passades.
[...] Faut-il passer à d'autres [sujets] plus conformes à la nature, mais qui, en leur genre, furent bien plus funestes? Ce sont les amours du roi.
Leur scandale a rempli l'Europe, a confondu la France, a ébranlé l'État, a sans doute attiré les malédictions sous le poids desquelles il s'est vu si imminemment près du dernier précipice, et a réduit sa postérité légitime à un filet unique de son extinction en France.
Ce sont des maux qui se sont tournés en fléaux de tout genre, et qui se feront sentir longtemps. Louis XIV, dans sa jeunesse, plus fait pour les amours qu'aucun de ses sujets, lassé de voltiger et de cueillir des faveurs passagères, se fixa enfin à La Vallière. On en sait les progrès et les fruits.
Mme de Montespan fut celle dont la rare beauté le toucha ensuite, même pendant le règne de Mme de La Vallière. [...]
À la fin Mme de Montespan triompha, et disposa seule du maître et de sa cour, avec un éclat qui n'eut plus de voile; et pour qu'il ne manquât rien à la licence publique de cette vie, M. de Montespan, pour en avoir voulu prendre, fut mis à la Bastille, puis relégué en Guyenne, et sa femme eut de la comtesse de Soissons , forcée par sa disgrâce, la démission de la charge créée pour elle de surintendante de la maison de la reine, à laquelle on supposa le tabouret attaché, parce qu'ayant un mari elle ne pouvait être faite duchesse. [...]
La cour de Mme de Montespan devint le centre de la cour, des plaisirs, de la fortune, de l'espérance et de la terreur des ministres et des généraux d'armée, et l'humiliation de toute la France. Ce fut aussi le centre de l'esprit, et d'un tour si particulier, si délicat, si fin, mais toujours si naturel et si agréable, qu'il se faisait distinguer à son caractère unique.
C'était celui de ces trois soeurs [Mme de Montespan, Mme de Fontevrault, Mme de Thianges], qui toutes trois en avaient infiniment, et avaient l'art d'en donner aux autres. On sent encore avec plaisir ce tour charmant et simple dans ce qui reste de personnes qu'elles ont élevées chez elles et qu'elles s'étaient attachées; entre mille autres on les distinguerait dans les conversations les plus communes.
Pour Mme de Montespan, elle était méchante, capricieuse, avait beaucoup d'humeur, et une hauteur en tout dans les nues dont personne n'était exempt, le roi aussi peu que tout autre.
Les courtisans évitaient de passer sous ses fenêtres, surtout quand le roi y était avec elle. Ils disaient que c'était passer par les armes, et ce mot passa en proverbe à la cour. Il est vrai qu'elle n'épargnait personne, très souvent sans autre dessein que de divertir le roi; et comme elle avait infiniment d'esprit, de tour et de plaisanterie fine, rien n'était plus dangereux que les ridicules qu'elle donnait mieux que personne.
Avec cela elle aimait sa maison et ses parents, et ne laissait pas de bien servir les gens pour qui elle avait pris de l'amitié. La reine supportait avec peine sa hauteur avec elle, bien différente des ménagements continuels et des respects de la duchesse de La Vallière qu'elle aima toujours, au lieu que de celle-ci il lui échappait souvent de dire: « Cette pute me fera mourir. » On a vu en son temps la retraite, l'austère pénitence et la pieuse fin de Mme de Montespan.
Pendant son règne elle ne laissa pas d'avoir des jalousies. Mlle de Fontange plut assez au roi pour devenir maîtresse en titre. Quelque étrange que fût ce doublet, il n'était pas nouveau. On l'avait vu de Mme de La Vallière et de Mme de Montespan, à qui celle-ci ne fit que rendre ce qu'elle avait prêté à l'autre. Mais Mme de Fontange ne fut pas si heureuse ni pour le vice, ni pour la fortune, ni pour la pénitence. Sa beauté la soutint un temps, mais son esprit n'y répondit en rien. Il en fallait au roi pour l'amuser et le tenir. Avec cela il n'eut pas le loisir de s'en dégoûter tout a fait. Une mort prompte, qui ne laissa pas de surprendre, finit en bref ces nouvelles amours. Presque tous ne furent que passades.
mercredi, décembre 26, 2007
Pauvre université française ...
L' article suivant me renforce dans l'idée que le gouvernement Sarkozy n'a ni principes ni règles et navigue à vue. La seule chose qui me console d'avoir voté Sarkozy, c'est d'entendre les socialistes, mais c'est une bien maigre consolation. Car je préfèrerais que la France ait un gouvernement solide qui sait où il va.
Oubliez Harvard !
D'ailleurs, que peut-on attendre de bon de quelqu'un aussi malhonnête et démagogique que Mme Pécresse ?
Le mardi, elle déclare dans le journal qu'il y a trop de terrains d'aviation dans les Yvelines et qu'il faut en fermer, et le samedi, elle vient au meeting du centenaire du terrain de Toussus-le-Noble faire un beau discours pour dire que l'aviation dans les Yvelines fait sa fierté et qu'il faut la promouvoir.
Difficile de vous cacher les ricanements désabusés de la gent aéronautique présente, car, devinez quoi, les pilotes savent lire.
Flagrant délit de duplicité, guère étonnant de la part d'un ministre, il y a longtemps que je n'ai plus aucune illusion sur les qualités morales de notre personnel politique. Mais, c'est tout de même gros. D'ici que nous soyons pris pour des cons, il n'y a pas loin.
Hé bien, je ne m'y habitue pas.
Bref, peut-on faire confiance à cette personne pour réformer l'université ou quoi que ce soit d'autre ? D'ailleurs, peut-on lui faire confiance tout court ?
Oubliez Harvard !
D'ailleurs, que peut-on attendre de bon de quelqu'un aussi malhonnête et démagogique que Mme Pécresse ?
Le mardi, elle déclare dans le journal qu'il y a trop de terrains d'aviation dans les Yvelines et qu'il faut en fermer, et le samedi, elle vient au meeting du centenaire du terrain de Toussus-le-Noble faire un beau discours pour dire que l'aviation dans les Yvelines fait sa fierté et qu'il faut la promouvoir.
Difficile de vous cacher les ricanements désabusés de la gent aéronautique présente, car, devinez quoi, les pilotes savent lire.
Flagrant délit de duplicité, guère étonnant de la part d'un ministre, il y a longtemps que je n'ai plus aucune illusion sur les qualités morales de notre personnel politique. Mais, c'est tout de même gros. D'ici que nous soyons pris pour des cons, il n'y a pas loin.
Hé bien, je ne m'y habitue pas.
Bref, peut-on faire confiance à cette personne pour réformer l'université ou quoi que ce soit d'autre ? D'ailleurs, peut-on lui faire confiance tout court ?
mardi, décembre 25, 2007
Ces fonds souverains qui sauvent l'Amérique
Ces fonds souverains qui sauvent l'Amérique
Je vous mets cet article qui permet très bien de comprendre pourquoi les Américains considèrent de plus en plus l'Europe avec le même dédain que les parisiens la province.
La collusion USA-Asie est de plus en plus flagrante, l'axe du monde passe dans le Pacifique et les Européens continuent à pérorer, à donner des leçons, sur la peine de mort, l'écologie, l'Irak et, comble de ridicule, l'économie.
Ce n'est pas qu'ils aient toujours tort, mais, au fond, le reste du monde s'en fout.
L'Europe ferait 8 % de croissance par an ou serait à l'origine d'avancées technologiques, ça serait autre chose. Mais l'Europe est en train de rater la révolution génétique (au passage, merci José et ses copains) comme elle a raté la révolution informatique (Dassault Systems, SAP et Meetic, c'est bien court face à Google, Amazon, Cisco, Microsoft, etc.).
Rien n'est jamais définitivement perdu, mais je ne crois pas que le redressement de l'Europe aura lieu de mon vivant.
Heureusement, la faillite collective n'empêche pas le bonheur individuel, c'est juste statistiquement plus difficile.
Je vous mets cet article qui permet très bien de comprendre pourquoi les Américains considèrent de plus en plus l'Europe avec le même dédain que les parisiens la province.
La collusion USA-Asie est de plus en plus flagrante, l'axe du monde passe dans le Pacifique et les Européens continuent à pérorer, à donner des leçons, sur la peine de mort, l'écologie, l'Irak et, comble de ridicule, l'économie.
Ce n'est pas qu'ils aient toujours tort, mais, au fond, le reste du monde s'en fout.
L'Europe ferait 8 % de croissance par an ou serait à l'origine d'avancées technologiques, ça serait autre chose. Mais l'Europe est en train de rater la révolution génétique (au passage, merci José et ses copains) comme elle a raté la révolution informatique (Dassault Systems, SAP et Meetic, c'est bien court face à Google, Amazon, Cisco, Microsoft, etc.).
Rien n'est jamais définitivement perdu, mais je ne crois pas que le redressement de l'Europe aura lieu de mon vivant.
Heureusement, la faillite collective n'empêche pas le bonheur individuel, c'est juste statistiquement plus difficile.
Si chaque citoyen aidait un SDF ?
Cette question très généreuse est posée dans un article à paraître dans le journal Le Monde de cet après-midi.
A mes yeux, elle est symptomatique de ce qui ne va pas dans la gauche française : on remplace par les bons sentiments et par une utopie qui n'a aucune chance d'advenir une analyse et des décisions qui permettraient de débloquer une situation néfaste.
Les problèmes de l'immobilier en France sont essentiellement dus à une pénurie de foncier et de bâti organisée par l'Etat et à un système HLM qui aide les logements au lieu d'aider les personnes.
Quand on me dit «Et si chaque citoyen aidait un SDF ?», je réponds par le proverbe chinois «Si vous voulez vous faire un ennemi, donnez lui du poisson. Si vous voulez vous faire un ami, apprenez lui à pécher.»
Le problème n'est pas un manque de charité (même si nos gauchos, à l'instar des vieux cathos, adorent faire la charité, ils peuvent ainsi conforter leur risible complexe de supériorité morale), le problème est de vivre selon des lois qui laissent l'immobilier libre de se développer.
On en revient à Hayek : une société de plusieurs millions d'individus ne saurait être basée sur la charité et sur la solidarité, qui sont des valeurs tribales ou villageoises (ce qui n'empêche évidemment pas de les pratiquer individuellement, mais rend dangereux d'en faire le principe d'une société moderne), une société moderne doit être basée sur des lois simples et claires, identiques pour tous, qui laissent les individus libres de prendre leurs responsabilités et de construire leur vie.
Je crois hélas que cette base du libéralisme est inaccessible à nos gauchistes : ils sont trop bêtes ou trop pétris de certitudes. Depuis soixante ans qu'on applique aux HLMs un système proche du socialisme, croyez vous que les socialistes prendront sur eux l'échec du logement des pauvres et feront leur mea culpa ? Pas du tout, toujours contents d'eux, ils estiment que la faute est de ne pas s'être enfoncé encore assez profondément dans l'erreur, qu'il faut toujours plus de socialisme pour régler les difficultés créées par le socialisme. Comprenne qui pourra.
Ils continueront donc à nous souler de mots ronflants «solidarité», «comportement citoyen» et autres billevesées, tout en favorisant dans les faits des politiques conservatrices qui bloquent l'ascension sociale.
Addendum : maintenant que l'article a été publié, c'est encore pire que ce je pensais en lisant le mail de ce matin décrivant le contenu du journal de l'après-midi. On a même droit au cliché anti-nazi.Les bons sentiments n'ont jamais fait une bonne politique, il arrive aussi qu'ils servent de cache-misère à une mauvaise politique. C'est le cas s'agissant du logement.
A mes yeux, elle est symptomatique de ce qui ne va pas dans la gauche française : on remplace par les bons sentiments et par une utopie qui n'a aucune chance d'advenir une analyse et des décisions qui permettraient de débloquer une situation néfaste.
Les problèmes de l'immobilier en France sont essentiellement dus à une pénurie de foncier et de bâti organisée par l'Etat et à un système HLM qui aide les logements au lieu d'aider les personnes.
Quand on me dit «Et si chaque citoyen aidait un SDF ?», je réponds par le proverbe chinois «Si vous voulez vous faire un ennemi, donnez lui du poisson. Si vous voulez vous faire un ami, apprenez lui à pécher.»
Le problème n'est pas un manque de charité (même si nos gauchos, à l'instar des vieux cathos, adorent faire la charité, ils peuvent ainsi conforter leur risible complexe de supériorité morale), le problème est de vivre selon des lois qui laissent l'immobilier libre de se développer.
On en revient à Hayek : une société de plusieurs millions d'individus ne saurait être basée sur la charité et sur la solidarité, qui sont des valeurs tribales ou villageoises (ce qui n'empêche évidemment pas de les pratiquer individuellement, mais rend dangereux d'en faire le principe d'une société moderne), une société moderne doit être basée sur des lois simples et claires, identiques pour tous, qui laissent les individus libres de prendre leurs responsabilités et de construire leur vie.
Je crois hélas que cette base du libéralisme est inaccessible à nos gauchistes : ils sont trop bêtes ou trop pétris de certitudes. Depuis soixante ans qu'on applique aux HLMs un système proche du socialisme, croyez vous que les socialistes prendront sur eux l'échec du logement des pauvres et feront leur mea culpa ? Pas du tout, toujours contents d'eux, ils estiment que la faute est de ne pas s'être enfoncé encore assez profondément dans l'erreur, qu'il faut toujours plus de socialisme pour régler les difficultés créées par le socialisme. Comprenne qui pourra.
Ils continueront donc à nous souler de mots ronflants «solidarité», «comportement citoyen» et autres billevesées, tout en favorisant dans les faits des politiques conservatrices qui bloquent l'ascension sociale.
Addendum : maintenant que l'article a été publié, c'est encore pire que ce je pensais en lisant le mail de ce matin décrivant le contenu du journal de l'après-midi. On a même droit au cliché anti-nazi.Les bons sentiments n'ont jamais fait une bonne politique, il arrive aussi qu'ils servent de cache-misère à une mauvaise politique. C'est le cas s'agissant du logement.
lundi, décembre 24, 2007
Yanniiick contre Niiiicolas
Quand j'entends «engagé», je sors mon éclat de rire.
Les «zartistes zengagés» ont un don pour le ridicule qui donne une idée de l'infini. Il suffit de penser à l'inénarrable Emmanuelle Béart ou au tragique Bertrand Cantat.
Mais, dans le genre, Yannick Noah est un champion. Il aurait mieux fait de se contenter de rester un champion de tennis.
M. Sarkozy a été élu et M. Noah (1) est toujours là, bien qu'il ait menacé : «Si Sarkozy est élu, je me barre.» (Que ne l'a-t-il fait ?). Cela ne l'empêche de donner un entretien au Journal du Dimanche du plus haut comique.
Par exemple à propos de N. Sarkozy : «Mais tout me choque ! L'attitude, le ton, l'arrogance me choquent. Le déballage de richesse, le cynisme me choquent. La désinformation me choque. Tout me choque, tout.»
Vous savez que je ne ménage pas mes critiques à Nicolas Sarkozy, mais là, les bras m'en tombent. M. Noah ne comprend-il pas que ce que critiquer le «déballage de richesse» peut avoir d'indécent quand on est soi-même riche à millions ?
Quant à reprocher le cynisme à un gouvernant, ce sont là propos d'enfant de choeur ou d'hypocrite.
Croyez vous qu'il est aveuglé de ressentiment contre le président mais que, heureusement, il est plus lucide sur l'opposition ? Jugez-en : «Tu peux gagner très bien ta vie, mais par contre, partage! Etre de gauche, c'est ça, et je l'ai ressenti chez Ségolène et son équipe.»
Avouez que trouver le goût du partage chez une candidate qui fraude le fisc sur sa résidence secondaire dans le Lubéron et qui n'a jamais approché un pauvre à moins de deux cents mètres, c'est très fort.
Ah si, c'est vrai, Ségolène est partageuse avec l'argent des autres, avec l'argent des contribuables. Mais c'est une nuance que M. Noah n'a visiblement pas saisie.
On est un peu effaré de lire cette suite de clichés où les bons sentiments guimauve couvrent des idées courtes.
Décidément, comme disait Pierre Dac, ceux qui l'ouvrent avant de la fermer feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir.
Si M. Noah tient absolument à donner son avis sur un sujet où son incompétence éclate, il n'a qu'à faire comme tout le monde : tenir un blog.
Je vous ai tout de même gardé le meilleur pour la fin : il paraît que Yannick Noah est la personnalité la plus populaire auprès des Français. Tant que ce n'est pas la plus écoutée ...
(1) : je ne connais pas personnellement M. Noah, je ne vois donc aucune raison de l'appeler par son prénom comme le font certains. Je trouve assez répugnante cette familiarité de pacotille.
Les «zartistes zengagés» ont un don pour le ridicule qui donne une idée de l'infini. Il suffit de penser à l'inénarrable Emmanuelle Béart ou au tragique Bertrand Cantat.
Mais, dans le genre, Yannick Noah est un champion. Il aurait mieux fait de se contenter de rester un champion de tennis.
M. Sarkozy a été élu et M. Noah (1) est toujours là, bien qu'il ait menacé : «Si Sarkozy est élu, je me barre.» (Que ne l'a-t-il fait ?). Cela ne l'empêche de donner un entretien au Journal du Dimanche du plus haut comique.
Par exemple à propos de N. Sarkozy : «Mais tout me choque ! L'attitude, le ton, l'arrogance me choquent. Le déballage de richesse, le cynisme me choquent. La désinformation me choque. Tout me choque, tout.»
Vous savez que je ne ménage pas mes critiques à Nicolas Sarkozy, mais là, les bras m'en tombent. M. Noah ne comprend-il pas que ce que critiquer le «déballage de richesse» peut avoir d'indécent quand on est soi-même riche à millions ?
Quant à reprocher le cynisme à un gouvernant, ce sont là propos d'enfant de choeur ou d'hypocrite.
Croyez vous qu'il est aveuglé de ressentiment contre le président mais que, heureusement, il est plus lucide sur l'opposition ? Jugez-en : «Tu peux gagner très bien ta vie, mais par contre, partage! Etre de gauche, c'est ça, et je l'ai ressenti chez Ségolène et son équipe.»
Avouez que trouver le goût du partage chez une candidate qui fraude le fisc sur sa résidence secondaire dans le Lubéron et qui n'a jamais approché un pauvre à moins de deux cents mètres, c'est très fort.
Ah si, c'est vrai, Ségolène est partageuse avec l'argent des autres, avec l'argent des contribuables. Mais c'est une nuance que M. Noah n'a visiblement pas saisie.
On est un peu effaré de lire cette suite de clichés où les bons sentiments guimauve couvrent des idées courtes.
Décidément, comme disait Pierre Dac, ceux qui l'ouvrent avant de la fermer feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir.
Si M. Noah tient absolument à donner son avis sur un sujet où son incompétence éclate, il n'a qu'à faire comme tout le monde : tenir un blog.
Je vous ai tout de même gardé le meilleur pour la fin : il paraît que Yannick Noah est la personnalité la plus populaire auprès des Français. Tant que ce n'est pas la plus écoutée ...
(1) : je ne connais pas personnellement M. Noah, je ne vois donc aucune raison de l'appeler par son prénom comme le font certains. Je trouve assez répugnante cette familiarité de pacotille.
dimanche, décembre 23, 2007
L'Islam est-il un obstacle à la prospérité économique ?
Voilà un débat fort passionné où l'on se fait facilement traiter d'islamophobe. Le mériterai-je si je me contente de constater que les pays islamiques ne brillent pas par leur prospérité (même en tenant compte de l'argent du pétrole) ?
D'autres ont des positions plus tranchées.
D'autres ont des positions plus tranchées.
Les croisés d'Afghanistan
Comme je vous l'ai signalé, la lecture des commentaires de lecteurs du journal Le Monde
est fort instructive, à défaut de remonter la gauche bourgeoise et enseignante (beaucoup de lecteurs sont à l'évidence salariés du mammouth) dans mon estime.
Voici que je relève, dans un commentaire qui me paraît plus de gauche radicale qu'islamiste, l'expression «les croisés d'Afghanistan».
Celui qui l'emploie a-t-il conscience de reprendre le vocabulaire de Ben Laden ? Si oui, pourquoi n'en éprouve-t-il aucun scrupule ? Si non, cela témoigne d'une bien grande ignorance du sujet commenté.
Bien sûr, la collusion entre la gauche radicale et l'islamisme a été mis en lumière par Caroline Fourest et Pierre-André Taguieff.
Non seulement, s'agissant de la morale, je n'ai clairement pas les mêmes valeurs que ces gens-là, mais, s'agissant de l'analyse, j'ai une vision du monde si opposée à la leur que j'éprouve des difficultés à les comprendre.
Pour en revenir aux «croisés de l'Afghanistan», autant je peux comprendre qu'on parle ainsi à propos de l'Irak, même si je ne suis pas d'accord, autant à propos de l'Afghanistan, cela me semble totalement déplacé : l'objectif y est avant tout militaire.
est fort instructive, à défaut de remonter la gauche bourgeoise et enseignante (beaucoup de lecteurs sont à l'évidence salariés du mammouth) dans mon estime.
Voici que je relève, dans un commentaire qui me paraît plus de gauche radicale qu'islamiste, l'expression «les croisés d'Afghanistan».
Celui qui l'emploie a-t-il conscience de reprendre le vocabulaire de Ben Laden ? Si oui, pourquoi n'en éprouve-t-il aucun scrupule ? Si non, cela témoigne d'une bien grande ignorance du sujet commenté.
Bien sûr, la collusion entre la gauche radicale et l'islamisme a été mis en lumière par Caroline Fourest et Pierre-André Taguieff.
Non seulement, s'agissant de la morale, je n'ai clairement pas les mêmes valeurs que ces gens-là, mais, s'agissant de l'analyse, j'ai une vision du monde si opposée à la leur que j'éprouve des difficultés à les comprendre.
Pour en revenir aux «croisés de l'Afghanistan», autant je peux comprendre qu'on parle ainsi à propos de l'Irak, même si je ne suis pas d'accord, autant à propos de l'Afghanistan, cela me semble totalement déplacé : l'objectif y est avant tout militaire.
Quelques nouvelles du réchauffisme : le parti-pris des medias français
Il y a dans Le Monde et Libération des articles au ton fort agressif pour dénoncer les erreurs d'un disciple de Claude Allègre, sceptique notoire de l'origine humaine d'un éventuel réchauffement climatique.
Ce souci soudain de rigueur scientifique dans ces journaux dont ce n'est pas l'habitude ferait bondir d'enthousiasme mon petit cœur d'ingénieur si, malheureusement, il ne fallait y apporter deux bémols :
> l'étude en cause corrigée de ses erreurs reste une mise en cause du réchauffisme, ce que s'abstiennent de préciser nos journaux parangons de vertu scientifique.
> les thèses réchauffistes sont très lourdement entachées d'erreurs dont ne parlent jamais Libération et Le Monde, étrange hémiplégie de la rigueur scientifique de ces journaux auto-proclamés «de référence».
Si vous voulez avoir un grand succès dans les diners en ville, passer pour un fou et vous faire des ennemis (1), il vous suffit de dire que l'existence même de l'effet de serre, dont tout le monde fait le moteur de la future catastrophe climatique, n'est absolument pas prouvée, sans parler de son éventuelle contribution au réchauffement.
Pourtant, c'est la stricte réalité ! Il y a de très sérieuses raisons de penser que l'effet de serre n'existe pas.
Hé bien, vous savez quoi ? Ce que le Monde et Libération taisent, le Herald Tribune, pourtant lui aussi réchauffiste, l'écrit. Si ces journaux français sont au bord de la faillite, c'est peut-être qu'ils sont mauvais ?
Ceci étant dit, la tactique des réchauffistes est fort efficace : «Répétez suffisamment fort et souvent un mensonge ou un propos douteux, et il finira par passer pour une vérité.»
Comme je ne me fais guère d'illusions sur la capacité des masses à saisir les problèmes complexes, je pense que que le réchauffisme a encore de beaux jours devant lui (le marxisme a bien survécu un siècle à sa réfutation théorique).
(1) : car il faut dire la vérité : le réchauffisme est d'abord une religion, et rien ne suscite tant la haine que de ridiculiser sa religion devant un croyant.
Ce souci soudain de rigueur scientifique dans ces journaux dont ce n'est pas l'habitude ferait bondir d'enthousiasme mon petit cœur d'ingénieur si, malheureusement, il ne fallait y apporter deux bémols :
> l'étude en cause corrigée de ses erreurs reste une mise en cause du réchauffisme, ce que s'abstiennent de préciser nos journaux parangons de vertu scientifique.
> les thèses réchauffistes sont très lourdement entachées d'erreurs dont ne parlent jamais Libération et Le Monde, étrange hémiplégie de la rigueur scientifique de ces journaux auto-proclamés «de référence».
Si vous voulez avoir un grand succès dans les diners en ville, passer pour un fou et vous faire des ennemis (1), il vous suffit de dire que l'existence même de l'effet de serre, dont tout le monde fait le moteur de la future catastrophe climatique, n'est absolument pas prouvée, sans parler de son éventuelle contribution au réchauffement.
Pourtant, c'est la stricte réalité ! Il y a de très sérieuses raisons de penser que l'effet de serre n'existe pas.
Hé bien, vous savez quoi ? Ce que le Monde et Libération taisent, le Herald Tribune, pourtant lui aussi réchauffiste, l'écrit. Si ces journaux français sont au bord de la faillite, c'est peut-être qu'ils sont mauvais ?
Ceci étant dit, la tactique des réchauffistes est fort efficace : «Répétez suffisamment fort et souvent un mensonge ou un propos douteux, et il finira par passer pour une vérité.»
Comme je ne me fais guère d'illusions sur la capacité des masses à saisir les problèmes complexes, je pense que que le réchauffisme a encore de beaux jours devant lui (le marxisme a bien survécu un siècle à sa réfutation théorique).
(1) : car il faut dire la vérité : le réchauffisme est d'abord une religion, et rien ne suscite tant la haine que de ridiculiser sa religion devant un croyant.
vendredi, décembre 21, 2007
Le paysan Sarkozy
Nicolas Sarkozy a d'étranges défaillances.
Yasmina Reza expliquait comment le candidat Sakozy a visité au pas de charge le QG de guerre de Churchill, à l'évidence totalement imperméable à l'histoire de ce lieu, au point de créer un malaise parmi les accompagnateurs.
Voilà que des témoins, relativement discrets, signalent qu'au début de sa visite au pape, notre président semblait ne pas du tout ressentir la majesté du lieu, du cérémonial et des circonstances. Ce n'est qu'au cours de la journée qu'il s'est progressivement départi de sa désinvolture.
Je sais qu'on ne peut pas toujours être au mieux de sa forme intellectuelle. Mais je m'étonne : ce comportement de rustre sied peu à un politicien, ordinairement animal à antennes. Que Sarko manque ainsi à sentir un lieu me dérange, je me demande si ce n'est pas révélateur d'un défaut plus profond.
Peut-être n'a-t-il pas le sens de l'histoire, ce qui est gravissime dans sa position de monarque républicain.
Yasmina Reza expliquait comment le candidat Sakozy a visité au pas de charge le QG de guerre de Churchill, à l'évidence totalement imperméable à l'histoire de ce lieu, au point de créer un malaise parmi les accompagnateurs.
Voilà que des témoins, relativement discrets, signalent qu'au début de sa visite au pape, notre président semblait ne pas du tout ressentir la majesté du lieu, du cérémonial et des circonstances. Ce n'est qu'au cours de la journée qu'il s'est progressivement départi de sa désinvolture.
Je sais qu'on ne peut pas toujours être au mieux de sa forme intellectuelle. Mais je m'étonne : ce comportement de rustre sied peu à un politicien, ordinairement animal à antennes. Que Sarko manque ainsi à sentir un lieu me dérange, je me demande si ce n'est pas révélateur d'un défaut plus profond.
Peut-être n'a-t-il pas le sens de l'histoire, ce qui est gravissime dans sa position de monarque républicain.
mercredi, décembre 19, 2007
L'étatisme dans les medias
Certains commentateurs de ce blog sont tout étonnés de constater qu'ils ne sont pas les seuls libéraux de France.
En réalité, les idées libérales, même quand elles ne sont pas baptisées telles, ont de très forts soutiens en France, soit par la situation des gens, soit par tradition intellectuelle.
Certains, du fait de leur professions, sont inclinés vers le libéralisme. Vous aurez beaucoup de mal à faire d'un plombier à son compte un étatiste forcené (1). Parmi ces libéraux «de profession», il y a aussi des fonctionnaires, commentant quelquefois ce blog, qui ont compris que les errements qu'ils constatent dans leur métier ne sont pas circonstanciels, mais tiennent à la place trop importante de l'Etat dans la société.
Il y a aussi des courants intellectuels qui penchent dans le sens du libéralisme, par exemple, le régionalisme. Il est peu probable qu'un indépendantiste breton vive dans le culte de l'Etat français.
Alors pourquoi a-t-on l'impression que la France vit dans la dévotion à l'Etat et en attend tout ?
C'est facile, mais, hélas, je pense que c'est vrai : à cause des medias.
> journaliste de gauche est un pléonasme.
> les politiciens, qui sont experts dans la manipulation des medias et tous étatistes (ils en vivent) ,ne sont pas contredits.
> Frédéric Bastiat disait que l'économie, c'est ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Les journalistes, étant profondément ignares en économie, se contentent de regarder ce qu'on leur montre. Ainsi, si on leur dit que le blocage des loyers est une mesure favorable aux locataires, ils s'extasieront devant cette générosité gouvernementale, sans s'interroger une minute si ce n'est pas ce qui bloque le marché de l'immobilier et laisse des gens dans la rue.
Bref, je prends, en économie et à part quelques exceptions, les journalistes pour des crétins.
Mais quoi ? Internet existe. Il est très facile en quelques heures de «surf» de se faire une idée de ce qui se passe à l'étranger, de ce qui marche plus ou moins bien.
(1) : je pense aussi à un peintre en bâtiment, qui emploie quelques salariés et dont la réaction, quand on lui parle de l'Etat, se résume à «Ils nous font chier, ces cons là !». Un ami, commercial à son compte, dit les choses plus subtilement, mais le fond de la pensée est la même : «Je considère que mes impôts tombent dans un grand trou noir. Je n'attends ni n'espère aucun service de l'Etat. Tout ce que je demande, c'est qu'il ne m'empêche pas de travailler, et même cela n'est pas assuré.»
En réalité, les idées libérales, même quand elles ne sont pas baptisées telles, ont de très forts soutiens en France, soit par la situation des gens, soit par tradition intellectuelle.
Certains, du fait de leur professions, sont inclinés vers le libéralisme. Vous aurez beaucoup de mal à faire d'un plombier à son compte un étatiste forcené (1). Parmi ces libéraux «de profession», il y a aussi des fonctionnaires, commentant quelquefois ce blog, qui ont compris que les errements qu'ils constatent dans leur métier ne sont pas circonstanciels, mais tiennent à la place trop importante de l'Etat dans la société.
Il y a aussi des courants intellectuels qui penchent dans le sens du libéralisme, par exemple, le régionalisme. Il est peu probable qu'un indépendantiste breton vive dans le culte de l'Etat français.
Alors pourquoi a-t-on l'impression que la France vit dans la dévotion à l'Etat et en attend tout ?
C'est facile, mais, hélas, je pense que c'est vrai : à cause des medias.
> journaliste de gauche est un pléonasme.
> les politiciens, qui sont experts dans la manipulation des medias et tous étatistes (ils en vivent) ,ne sont pas contredits.
> Frédéric Bastiat disait que l'économie, c'est ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. Les journalistes, étant profondément ignares en économie, se contentent de regarder ce qu'on leur montre. Ainsi, si on leur dit que le blocage des loyers est une mesure favorable aux locataires, ils s'extasieront devant cette générosité gouvernementale, sans s'interroger une minute si ce n'est pas ce qui bloque le marché de l'immobilier et laisse des gens dans la rue.
Bref, je prends, en économie et à part quelques exceptions, les journalistes pour des crétins.
Mais quoi ? Internet existe. Il est très facile en quelques heures de «surf» de se faire une idée de ce qui se passe à l'étranger, de ce qui marche plus ou moins bien.
(1) : je pense aussi à un peintre en bâtiment, qui emploie quelques salariés et dont la réaction, quand on lui parle de l'Etat, se résume à «Ils nous font chier, ces cons là !». Un ami, commercial à son compte, dit les choses plus subtilement, mais le fond de la pensée est la même : «Je considère que mes impôts tombent dans un grand trou noir. Je n'attends ni n'espère aucun service de l'Etat. Tout ce que je demande, c'est qu'il ne m'empêche pas de travailler, et même cela n'est pas assuré.»
France : le pays des fous
Je vous mets en lien un texte de Jean-Louis Caccomo, qui tient un blog avec lequel je suis en accord.
Il m'a fait rire, pour ne point pleurer, avec la phrase «La France vit au-dessus de ses moyens intellectuels». J'ai mis en ligne le texte La pensée restreinte, vous vous doutez bien que j'approuve.
Je suis dans les journaux la pré-campagne électorale américaine et elle me paraît assez bien partie pour être de meilleur niveau que la campagne française. On verra si la suite des événements le confirme. Mais, bien entendu, les Français, toujours aussi satisfaits d'eux-mêmes, continueront à prendre les Américains pour des cons.
La pauvreté du débat en France est affligeante : pas une seule fois depuis un an, je n'ai entendu le mot «Irlande» prononcé par un de nos politiciens, ou même par un journaliste. Pourtant, quel beau prétexte à réflexion ! Voilà un pays qui il y a trente ans avait un niveau de vie de 20 % inférieur au nôtre et qui aujourd'hui nous dépasse allègrement.
Mais, il est tellement évident que nous n'avons pas leçons à recevoir d'un «petit» pays. Il est facile pour un idiot, qui ne connait rien un monde et n'a aucun point de comparaison, d'être vaniteux. A force de provincialisme, la France va finir par faire figure d'idiot du village européen.
L'essentiel du texte de Caccomo rappelle le poncif libéral, hélas vérifié, qui dit que le lien social est dissous quand la relation verticale avec l'Etat remplace la relation horizontale entre les citoyens. En France, l'Etat est censé loger, éduquer et nourrir les citoyens, étonnez vous après cela qu'ils se comportent comme des enfants capricieux et irresponsables.
Je pars de l'hypothèse que le seul élément qui viendra perturber notablement l'étatisme français sera la banqueroute (1).
Vous connaissez le scénario, il est écrit : une agence de notation dégrade la dette de l'Etat français, les taux d'intérêt flambent, l'Etat prend des mesures conservatoires drastiques (contrôle des changes, retards de paiements, banqueroute d'un tiers (2) ou gel des intérêts), puis la France se retire de l'Euro.
Ce phénomène de banqueroute n'est pas mystérieux, il est même très connu des pays du tiers-monde, l'Argentine par exemple. On pourrait croire que les Français vont avoir mal de subir le sort d'un vulgaire Kafiristan, mais je parierais bien que non : nous avons depuis longtemps perdu toute fierté, la vanité l'a remplacée. Et la vanité nous inspirera des échappatoires pour ne pas assumer nos responsabilités et ne pas affronter les problèmes.
Mais il ne faut pas désespérer : toute la France n'est pas mangée par l'étatisme. L'étatisme est bruyant, il monopolise les medias (3), mais ce n'est qu'une façade, l'étatisme est un colosse aux pieds d'argile : il est vulnérable au patriotisme, puisque c'est lui qui fait le malheur du pays. Il reste des professions libérales, des commerçants, des entrepreneurs, des employés du privé, et même des fonctionnaires,qui n'oublient pas la tradition girondine. Il y a aussi un reste de mentalité paysanne ou aristocratique qui se faisait une fierté de ne rien devoir et de ne rien demander à personne, et surtout pas à l'Etat, toujours regardé avec méfiance.
Ils me font rire ceux qui nous expliquent que la France et l'étatisme, à travers le désormais fameux «modèle social français», ne font qu'un. C'est confondre le malade et la maladie. D'où ils tirent le corollaire absurde que refuser l'étatisme, maquillé sous le vocable «solidarité», c'est se montrer mauvais Français. Foutaises que tout cela.
Pour soutenir cette opinion, un bon lavage de cerveau est nécessaire : il faut avoir oublié les difficultés qu'a eu l'Etat français à se construire à travers mille particularismes. Il faut oublier qu'il existe d'autres sociétés avancées où l'Etat ne s'occupe pas de tout.Sans revenir au temps où le roi de France se plaignait des avanies du sire de Montlhéry, il est tout à fait envisageable d'imaginer que l'Etat lache la grappe des Français sans que le pays s'écroule. L'Etat n'est pas la france.
Cependant, pour en arriver à ce que cette séparation de fait revienne dans les disciours, il faudrait que les dizaines de milliers de politiciens et d'élus qui jouissent du pouvoir, même petit, que leur donne l'omniprésence de l'Etat-mamma, que les millions de Français subventionnés, ou qui espèrent l'être, changent du tout au tout. Ca n'est évidemment pas possible.
Le choc ne peut donc venir que de l'extérieur, d'où la quasi-certitude de la banqueroute.
Paul Fabra soutient que la France a une économie de guerre : Etat endetté et omniprésent, jeunes sacrifiés, vieux mis sur la touche, et tranche 25-40 ans sur-exploitée. Peut-être les historiens du siècle prochain mettront-ils la poussée d'étatisme français de 1940 à 2020 sur le compte des traumatismes des deux guerres mondiales.
Après quoi, la voie sera peut-être libre pour une autre politique et, pourquoi s'en cacher, une autre morale ; où la responsabilité et la liberté retrouveront la prééminence qu'elles n'auraient jamais du perdre.
En attendant, nous en restons à nos comportements qui, vus avec un certain recul, s'apparentent à d'inexplicables folies.
(1) : l'étatisme français est un jeu qui se jouent à trois : les politiciens, les citoyens-contribuables, les créanciers. Les politiciens entretiennent l'idée que les citoyens profitent plus de l'Etat qu'il ne leur coûte comme contribuables, ce qui dans bien des cas est vrai (c'est l'éternelle histoire : les minorités actives pour traire l'Etat, agriculteurs, fonctionnaires, subventionnés divers et variés, ont plus de succès que le groupe amorphe des contribuables qui auraient intérêt à un Etat plus vertueux.) Donc, de ce coté là, nulle intelligence, nul patriotisme, à attendre. Restent les créanciers, qui un jour ne prêteront plus. Ce sera la banqueroute.
(2) : sous l'ancien régime, la banqueroute était sinon courante, du moins, en usage. Elle consiste à diminuer arbitrairement, par la force de la loi, la dette de l'Etat («L'Etat te doit 100, il ne te remboursera que 50, et sois content qu'il ne te mette pas en prison. Tu as le droit de pleurer, mais pas trop fort. Sinon, prison.») Une manière moderne de faire banqueroute est la dévaluation et l'inflation : la créance reste nominalement la même, mais elle est payée avec une monnaie qui a perdu sa valeur.
(3) : voir par exemple les histoires de sans-logis. Quand on se fie aux médias, il paraît incontestable que c'est à l'Etat de loger les SDF. Heureusement, les opinions ne se résument pas à cette pensée unique : l'Etat, comme d'habitude, crée des problèmes puis ensuite propose d'étendre son pouvoir pour les résoudre. Si l'Etat n'avait pas constament, à travers lois et réglements, organisé depuis des décennies la pénurie de foncier et de bati, les problèmes de logements seraient bien moins graves. Une étude évalue à 40 000 € le prix de la rareté induite par les lois et les réglements sur un logement de 200 000€.
Il m'a fait rire, pour ne point pleurer, avec la phrase «La France vit au-dessus de ses moyens intellectuels». J'ai mis en ligne le texte La pensée restreinte, vous vous doutez bien que j'approuve.
Je suis dans les journaux la pré-campagne électorale américaine et elle me paraît assez bien partie pour être de meilleur niveau que la campagne française. On verra si la suite des événements le confirme. Mais, bien entendu, les Français, toujours aussi satisfaits d'eux-mêmes, continueront à prendre les Américains pour des cons.
La pauvreté du débat en France est affligeante : pas une seule fois depuis un an, je n'ai entendu le mot «Irlande» prononcé par un de nos politiciens, ou même par un journaliste. Pourtant, quel beau prétexte à réflexion ! Voilà un pays qui il y a trente ans avait un niveau de vie de 20 % inférieur au nôtre et qui aujourd'hui nous dépasse allègrement.
Mais, il est tellement évident que nous n'avons pas leçons à recevoir d'un «petit» pays. Il est facile pour un idiot, qui ne connait rien un monde et n'a aucun point de comparaison, d'être vaniteux. A force de provincialisme, la France va finir par faire figure d'idiot du village européen.
L'essentiel du texte de Caccomo rappelle le poncif libéral, hélas vérifié, qui dit que le lien social est dissous quand la relation verticale avec l'Etat remplace la relation horizontale entre les citoyens. En France, l'Etat est censé loger, éduquer et nourrir les citoyens, étonnez vous après cela qu'ils se comportent comme des enfants capricieux et irresponsables.
Je pars de l'hypothèse que le seul élément qui viendra perturber notablement l'étatisme français sera la banqueroute (1).
Vous connaissez le scénario, il est écrit : une agence de notation dégrade la dette de l'Etat français, les taux d'intérêt flambent, l'Etat prend des mesures conservatoires drastiques (contrôle des changes, retards de paiements, banqueroute d'un tiers (2) ou gel des intérêts), puis la France se retire de l'Euro.
Ce phénomène de banqueroute n'est pas mystérieux, il est même très connu des pays du tiers-monde, l'Argentine par exemple. On pourrait croire que les Français vont avoir mal de subir le sort d'un vulgaire Kafiristan, mais je parierais bien que non : nous avons depuis longtemps perdu toute fierté, la vanité l'a remplacée. Et la vanité nous inspirera des échappatoires pour ne pas assumer nos responsabilités et ne pas affronter les problèmes.
Mais il ne faut pas désespérer : toute la France n'est pas mangée par l'étatisme. L'étatisme est bruyant, il monopolise les medias (3), mais ce n'est qu'une façade, l'étatisme est un colosse aux pieds d'argile : il est vulnérable au patriotisme, puisque c'est lui qui fait le malheur du pays. Il reste des professions libérales, des commerçants, des entrepreneurs, des employés du privé, et même des fonctionnaires,qui n'oublient pas la tradition girondine. Il y a aussi un reste de mentalité paysanne ou aristocratique qui se faisait une fierté de ne rien devoir et de ne rien demander à personne, et surtout pas à l'Etat, toujours regardé avec méfiance.
Ils me font rire ceux qui nous expliquent que la France et l'étatisme, à travers le désormais fameux «modèle social français», ne font qu'un. C'est confondre le malade et la maladie. D'où ils tirent le corollaire absurde que refuser l'étatisme, maquillé sous le vocable «solidarité», c'est se montrer mauvais Français. Foutaises que tout cela.
Pour soutenir cette opinion, un bon lavage de cerveau est nécessaire : il faut avoir oublié les difficultés qu'a eu l'Etat français à se construire à travers mille particularismes. Il faut oublier qu'il existe d'autres sociétés avancées où l'Etat ne s'occupe pas de tout.Sans revenir au temps où le roi de France se plaignait des avanies du sire de Montlhéry, il est tout à fait envisageable d'imaginer que l'Etat lache la grappe des Français sans que le pays s'écroule. L'Etat n'est pas la france.
Cependant, pour en arriver à ce que cette séparation de fait revienne dans les disciours, il faudrait que les dizaines de milliers de politiciens et d'élus qui jouissent du pouvoir, même petit, que leur donne l'omniprésence de l'Etat-mamma, que les millions de Français subventionnés, ou qui espèrent l'être, changent du tout au tout. Ca n'est évidemment pas possible.
Le choc ne peut donc venir que de l'extérieur, d'où la quasi-certitude de la banqueroute.
Paul Fabra soutient que la France a une économie de guerre : Etat endetté et omniprésent, jeunes sacrifiés, vieux mis sur la touche, et tranche 25-40 ans sur-exploitée. Peut-être les historiens du siècle prochain mettront-ils la poussée d'étatisme français de 1940 à 2020 sur le compte des traumatismes des deux guerres mondiales.
Après quoi, la voie sera peut-être libre pour une autre politique et, pourquoi s'en cacher, une autre morale ; où la responsabilité et la liberté retrouveront la prééminence qu'elles n'auraient jamais du perdre.
En attendant, nous en restons à nos comportements qui, vus avec un certain recul, s'apparentent à d'inexplicables folies.
(1) : l'étatisme français est un jeu qui se jouent à trois : les politiciens, les citoyens-contribuables, les créanciers. Les politiciens entretiennent l'idée que les citoyens profitent plus de l'Etat qu'il ne leur coûte comme contribuables, ce qui dans bien des cas est vrai (c'est l'éternelle histoire : les minorités actives pour traire l'Etat, agriculteurs, fonctionnaires, subventionnés divers et variés, ont plus de succès que le groupe amorphe des contribuables qui auraient intérêt à un Etat plus vertueux.) Donc, de ce coté là, nulle intelligence, nul patriotisme, à attendre. Restent les créanciers, qui un jour ne prêteront plus. Ce sera la banqueroute.
(2) : sous l'ancien régime, la banqueroute était sinon courante, du moins, en usage. Elle consiste à diminuer arbitrairement, par la force de la loi, la dette de l'Etat («L'Etat te doit 100, il ne te remboursera que 50, et sois content qu'il ne te mette pas en prison. Tu as le droit de pleurer, mais pas trop fort. Sinon, prison.») Une manière moderne de faire banqueroute est la dévaluation et l'inflation : la créance reste nominalement la même, mais elle est payée avec une monnaie qui a perdu sa valeur.
(3) : voir par exemple les histoires de sans-logis. Quand on se fie aux médias, il paraît incontestable que c'est à l'Etat de loger les SDF. Heureusement, les opinions ne se résument pas à cette pensée unique : l'Etat, comme d'habitude, crée des problèmes puis ensuite propose d'étendre son pouvoir pour les résoudre. Si l'Etat n'avait pas constament, à travers lois et réglements, organisé depuis des décennies la pénurie de foncier et de bati, les problèmes de logements seraient bien moins graves. Une étude évalue à 40 000 € le prix de la rareté induite par les lois et les réglements sur un logement de 200 000€.
Logement : indignations vertueuses ... et idiotes
Certains, à la suite du Canard Enchainé, se scandalisent que l'adjoint de Christine Boutin loue un appartement de 190 m² du parc privé de la ville de Paris 6 € par m² au lieu de 20 € en moyenne dans le secteur.
Cela s'explique très bien : il le loue depuis 1981.
Ainsi est fait le système français qui aide le logement et non le locataire et contraint les hausses de loyers, là encore, soit-disant pour aider les locataires.
En fait, le résultat de ces interventions contre nature est d'élever les barrières à l'entrée de la location : logement locatif rare, loyer initial élevé et conditions d'attribution drastiques. En effet, bénéficier d'une location constitue une telle rente de situation sur le long terme qu'il faut bien le faire payer d'une manière ou d'une autre.
Cette situation favorise outrageusement les locataires en place (dont je suis) et défavorise les gens en attente de logement. Alors que, évidemment, l'idéal serait la neutralité, une situation qui ne désavantage personne, autrement dit, un marché libre.
Pourquoi maintient-on un système dont tous ceux qui s'y intéressent savent qu'il est gravement pervers et engendre un des plus gros problèmes sociaux actuels (1) ?
La raison fondamentale est la suivante : la manipulation des listes d'attente des HLMs et les coups de pouce pour l'attribution d'un logement sont l'un des pouvoirs les plus forts des élus locaux, un moyen communément admis de renvoyer l'ascenseur, une occasion d'attirer dans son orbite un électeur.
Si l'aide au logement disparaissait au profit de l'aide au locataire, c'est toute la méthode de construction d'un réseau d'influence politique local qu'il faudrait revoir. Et cela, aucun parti, de droite comme de gauche, n'en veut.
Il continuera donc à y avoir pénurie de logements locatifs, malgré ou, plutôt, à cause, de tous les plans gouvernementaux.
Nous sommes encore dans un de ces problèmes typiquement français : l'analyse est connue, les solutions imaginées, mais rien ne sera fait, pour des raisons politiciennes extérieures au sujet.
(1) : seuls les imbéciles croient aux faux arguments qui disent que le blocage des loyers est une mesure sociale. Au-delà des intentions qu'on peut toujours afficher bonnes, ses effets réels sont anti-sociaux.
Cela s'explique très bien : il le loue depuis 1981.
Ainsi est fait le système français qui aide le logement et non le locataire et contraint les hausses de loyers, là encore, soit-disant pour aider les locataires.
En fait, le résultat de ces interventions contre nature est d'élever les barrières à l'entrée de la location : logement locatif rare, loyer initial élevé et conditions d'attribution drastiques. En effet, bénéficier d'une location constitue une telle rente de situation sur le long terme qu'il faut bien le faire payer d'une manière ou d'une autre.
Cette situation favorise outrageusement les locataires en place (dont je suis) et défavorise les gens en attente de logement. Alors que, évidemment, l'idéal serait la neutralité, une situation qui ne désavantage personne, autrement dit, un marché libre.
Pourquoi maintient-on un système dont tous ceux qui s'y intéressent savent qu'il est gravement pervers et engendre un des plus gros problèmes sociaux actuels (1) ?
La raison fondamentale est la suivante : la manipulation des listes d'attente des HLMs et les coups de pouce pour l'attribution d'un logement sont l'un des pouvoirs les plus forts des élus locaux, un moyen communément admis de renvoyer l'ascenseur, une occasion d'attirer dans son orbite un électeur.
Si l'aide au logement disparaissait au profit de l'aide au locataire, c'est toute la méthode de construction d'un réseau d'influence politique local qu'il faudrait revoir. Et cela, aucun parti, de droite comme de gauche, n'en veut.
Il continuera donc à y avoir pénurie de logements locatifs, malgré ou, plutôt, à cause, de tous les plans gouvernementaux.
Nous sommes encore dans un de ces problèmes typiquement français : l'analyse est connue, les solutions imaginées, mais rien ne sera fait, pour des raisons politiciennes extérieures au sujet.
(1) : seuls les imbéciles croient aux faux arguments qui disent que le blocage des loyers est une mesure sociale. Au-delà des intentions qu'on peut toujours afficher bonnes, ses effets réels sont anti-sociaux.
mardi, décembre 18, 2007
Humour socialiste
A l'annonce que le parti socialiste français admet enfin officiellement que l'économie de marché est la meilleure forme de création de richesses, il est difficile de garder son sérieux.
Devant tant de bonne volonté, on n'ose pas pousser la mesquinerie jusqu'à faire remarquer que les socialistes n'ont toujours rien compris, que ce qui justifie l'économie de marché n'est pas l'efficacité mais le fait que c'est la forme économique qui respecte le mieux la liberté.
Quand les socialistes réinventent l'eau tiède
Avouons que la politique française serait nettement moins rigolote sans les socialistes. Malgré des efforts méritoires, Nicolas et Carla n'arrivent pas au même niveau de ridicule.
Devant tant de bonne volonté, on n'ose pas pousser la mesquinerie jusqu'à faire remarquer que les socialistes n'ont toujours rien compris, que ce qui justifie l'économie de marché n'est pas l'efficacité mais le fait que c'est la forme économique qui respecte le mieux la liberté.
Quand les socialistes réinventent l'eau tiède
Avouons que la politique française serait nettement moins rigolote sans les socialistes. Malgré des efforts méritoires, Nicolas et Carla n'arrivent pas au même niveau de ridicule.
lundi, décembre 17, 2007
De Gaulle en noir et blanc
A la légende gaulliste, s'oppose une légende noire. J'ai été surpris à l'occasion d'un précédent message de voir resurgir cette légende noire dans les commentaires. Faisons le point : dans chaque cas, je donne le blanc, le noir et mon opinion, que j'espère aussi documentée que possible.
La première guerre mondiale :
Blanc : blessé au cours d'une défense héroïque, De Gaulle est fait prisonnier et tente de s'évader cinq fois. La citation, à titre posthume, de Pétain témoigne pour lui.
Noir : De Gaulle est blessé à la fesse au cours d'une défense moins que glorieuse.
Mon opinion : la citation de Pétain est faite en méconnaissance de cause. Elle ne prouve rien sur l'action qui a amené la capture de De Gaulle. Les circonstances sont floues et les témoignages contradictoires. Par contre, les tentatives d'évasion sont prouvées.
Le prophète des chars :
Blanc : De Gaulle était un visionnaire, les événements lui ont donné raison.
Noir : il n'a rien inventé et, de plus, a modifié ses écrits après la guerre pour renforcer leurs caractères prémonitoires.
Mon opinion : les modifications sont connues, mais il suffit de relire les ouvrages en question, qui sont tous disponibles, pour comprendre qu'effectivement, De Gaulle avait bien anticipé et fait oeuvre de visionnaire.
Certains se gaussent d'articles où De Gaulle défendait la ligne Maginot. C'est à mon avis un contre-sens, ces articles sont plutôt un bon point pour De Gaulle : les batailles de Koursk et de Normandie ont amplement montré que fortifications et chars étaient complémentaires.
Moncornet et Abbeville
Blanc : De Gaulle a remporté les deux seules maigres victoires françaises du printemps 40.
Noir : il n'a rien fait du tout et s'est pris une taule.
Mon opinion : (voir Lacouture et de Wailly) De Gaulle s'est montré meilleur prophète des chars que praticien. Il est clair qu'il n'a pas été un nouveau Napoléon ni même un Leclerc. Il lui a clairement manqué le coup d'oeil, la souplesse, comme dit Lacouture, cette qualité qui fait qu'avec 3 000 hommes ou 30 000, on est Napoléon ou Von Manstein. La vocation de De Gaulle était plus la politique que le militaire, il a bien fait d'y retourner. Cependant, on sait maintenant qu'il aurait pu mieux faire, mais qu'il aurait de toute façon été limité par l'absence de radios dans les chars français, qui empêchait toute manoeuvre prolongée.
18 Juin 1940
Blanc : De Gaulle, en se comportant comme un rebelle à l'Etat français, a été fidèle à la France profonde et, en replaçant quasi miraculeusement la France parmi les vainqueurs, il a préservé l'avenir du pays.
Noir : De Gaulle, en se comportant comme un ambitieux, a instauré un climat de guerre civile et a empêché la réconciliation des Français. S'il n'y avait pas eu De Gaulle, le gouvernement de Vichy aurait fini par rejoindre la table des vainqueurs grâce aux USA.
Mon opinion : sur ce point, aucune ambiguité, Vichy bascule très tôt du coté de l'Allemagne (Montoire : octobre 1940) et, de plus, se trompe totalement dans son analyse de la guerre. La légende noire a complètement tort et ne fait que prolonger les erreurs d'analyse de Vichy. En un mot comme en cent, tout est dit de l'opposition entre Vichy et De Gaulle dans le discours du 18 juin et c'est à celui-ci que l'histoire a donné raison de la manière la plus éclatante : qui peut me citer une seule phrase du discours du 18 juin qui se soit révélée fausse ?
1958
Blanc : De Gaulle est arrivé au pouvoir pour sauver la France d'un régime déliquescent.
Noir : il est arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat.
Mon opinion : les formes ont été préservées, mais il a joué machiavéliquement. Cependant, De Gaulle ne serait jamais revenu au pouvoir si la IVème République n'avait pas failli.
L'Algérie
Blanc : la séparation de l'Algérie a été fort douloureuse, mais, sans De Gaulle, c'eut été pire. De Gaulle a fait ce qu'il fallait pour la France.
Noir : De Gaulle s'est comporté de manière ignoble avec les pieds-noirs et les harkis.
Mon opinion : les gouvernements précédents n'ont pas prouvé leur capacité à mettre fin à la guerre d'Algérie. De Gaulle a bien fait de trancher dans le vif. On notera, qu'au vu du referendum sur l'Algérie, il était soutenu par les Français. On peut regretter que ce fut si sanglant, mais tant pis. A ceux qui regrettent que la parole donnée aux harkis et aux pieds-noirs ait été trahie, je réponds que le premier tort était de donner cette parole. C'est dur, presque inhumain, mais quoi ? C'est la colonisation en soi qui est dure et inhumaine, et ce n'est tout de même pas De Gaulle qui a colonisé l'Algérie.
La bombinette
Blanc : sans De Gaulle, point de dissuasion nucléaire française
Noir : c'est la IVème République qui a lancé la bombe, De Gaulle a juste tiré les marrons du feu.
Mon opinion : c'est vrai que la bombe A est un héritage de la IVème république. Mais il n'y aucun doute sur deux faits : c'est bien De Gaulle qui a mis en place la politique de dissuasion française, et en parfaite connaissance de cause, il pensait clairement que le choix nucléaire français allait façonner la politique française pour des décennies. Presque 40 ans après sa mort, cela n'est toujours pas démenti. De plus, sans De Gaulle, pas de bombe H. Où en serions nous aujoud'hui, sans bombe H ?
Les Britanniques, avec l'accord des Américains, ont donné un coup de pouce dans le bon sens au moment où les scientifiques français hésitaient entre plusieurs voies. Mais est-ce que ça change quelque chose ?
En résumé, je suis globalement gaulliste.
Le seul reproche fondamental que je fais à De Gaulle et qui est rarement, voire jamais, abordé par les propagandistes de la légende noire, c'est d'avoir étatisé la société française. Elle en est aujourd'hui gravement malade. Dans la même veine, De Gaulle avait probablement trop de respect pour les diplomes, ce qui l'a conduit à privilégier des technocrates.
Soyons clairs : une forte personnalité comme De Gaulle qui a si fort imposé sa marque, ne peut que susciter les passions.
Mais les tenants de la légende noire sont souvent ridicules à force d'excès : je crois que cela tient à ce que le caractère altier du personnage ne peut que provoquer des sentiments forts : amour ou haine. On supporte que certains soient supérieurs à condition qu'ils ne le fassent pas trop sentir. Mais la supériorité de De Gaulle était éclatante et revendiquée.
Si l'on examine son compère Churchill, on s'aperçoit que celui-ci savait tempérer une supériorité quelquefois aussi insupportable par l'humour et par l'auto-dérision. Mais, sur le fond, il savait être tout aussi inflexible, cynique et peu regardant sur l'accessoire quand l'essentiel était en jeu.
La première guerre mondiale :
Blanc : blessé au cours d'une défense héroïque, De Gaulle est fait prisonnier et tente de s'évader cinq fois. La citation, à titre posthume, de Pétain témoigne pour lui.
Noir : De Gaulle est blessé à la fesse au cours d'une défense moins que glorieuse.
Mon opinion : la citation de Pétain est faite en méconnaissance de cause. Elle ne prouve rien sur l'action qui a amené la capture de De Gaulle. Les circonstances sont floues et les témoignages contradictoires. Par contre, les tentatives d'évasion sont prouvées.
Le prophète des chars :
Blanc : De Gaulle était un visionnaire, les événements lui ont donné raison.
Noir : il n'a rien inventé et, de plus, a modifié ses écrits après la guerre pour renforcer leurs caractères prémonitoires.
Mon opinion : les modifications sont connues, mais il suffit de relire les ouvrages en question, qui sont tous disponibles, pour comprendre qu'effectivement, De Gaulle avait bien anticipé et fait oeuvre de visionnaire.
Certains se gaussent d'articles où De Gaulle défendait la ligne Maginot. C'est à mon avis un contre-sens, ces articles sont plutôt un bon point pour De Gaulle : les batailles de Koursk et de Normandie ont amplement montré que fortifications et chars étaient complémentaires.
Moncornet et Abbeville
Blanc : De Gaulle a remporté les deux seules maigres victoires françaises du printemps 40.
Noir : il n'a rien fait du tout et s'est pris une taule.
Mon opinion : (voir Lacouture et de Wailly) De Gaulle s'est montré meilleur prophète des chars que praticien. Il est clair qu'il n'a pas été un nouveau Napoléon ni même un Leclerc. Il lui a clairement manqué le coup d'oeil, la souplesse, comme dit Lacouture, cette qualité qui fait qu'avec 3 000 hommes ou 30 000, on est Napoléon ou Von Manstein. La vocation de De Gaulle était plus la politique que le militaire, il a bien fait d'y retourner. Cependant, on sait maintenant qu'il aurait pu mieux faire, mais qu'il aurait de toute façon été limité par l'absence de radios dans les chars français, qui empêchait toute manoeuvre prolongée.
18 Juin 1940
Blanc : De Gaulle, en se comportant comme un rebelle à l'Etat français, a été fidèle à la France profonde et, en replaçant quasi miraculeusement la France parmi les vainqueurs, il a préservé l'avenir du pays.
Noir : De Gaulle, en se comportant comme un ambitieux, a instauré un climat de guerre civile et a empêché la réconciliation des Français. S'il n'y avait pas eu De Gaulle, le gouvernement de Vichy aurait fini par rejoindre la table des vainqueurs grâce aux USA.
Mon opinion : sur ce point, aucune ambiguité, Vichy bascule très tôt du coté de l'Allemagne (Montoire : octobre 1940) et, de plus, se trompe totalement dans son analyse de la guerre. La légende noire a complètement tort et ne fait que prolonger les erreurs d'analyse de Vichy. En un mot comme en cent, tout est dit de l'opposition entre Vichy et De Gaulle dans le discours du 18 juin et c'est à celui-ci que l'histoire a donné raison de la manière la plus éclatante : qui peut me citer une seule phrase du discours du 18 juin qui se soit révélée fausse ?
1958
Blanc : De Gaulle est arrivé au pouvoir pour sauver la France d'un régime déliquescent.
Noir : il est arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat.
Mon opinion : les formes ont été préservées, mais il a joué machiavéliquement. Cependant, De Gaulle ne serait jamais revenu au pouvoir si la IVème République n'avait pas failli.
L'Algérie
Blanc : la séparation de l'Algérie a été fort douloureuse, mais, sans De Gaulle, c'eut été pire. De Gaulle a fait ce qu'il fallait pour la France.
Noir : De Gaulle s'est comporté de manière ignoble avec les pieds-noirs et les harkis.
Mon opinion : les gouvernements précédents n'ont pas prouvé leur capacité à mettre fin à la guerre d'Algérie. De Gaulle a bien fait de trancher dans le vif. On notera, qu'au vu du referendum sur l'Algérie, il était soutenu par les Français. On peut regretter que ce fut si sanglant, mais tant pis. A ceux qui regrettent que la parole donnée aux harkis et aux pieds-noirs ait été trahie, je réponds que le premier tort était de donner cette parole. C'est dur, presque inhumain, mais quoi ? C'est la colonisation en soi qui est dure et inhumaine, et ce n'est tout de même pas De Gaulle qui a colonisé l'Algérie.
La bombinette
Blanc : sans De Gaulle, point de dissuasion nucléaire française
Noir : c'est la IVème République qui a lancé la bombe, De Gaulle a juste tiré les marrons du feu.
Mon opinion : c'est vrai que la bombe A est un héritage de la IVème république. Mais il n'y aucun doute sur deux faits : c'est bien De Gaulle qui a mis en place la politique de dissuasion française, et en parfaite connaissance de cause, il pensait clairement que le choix nucléaire français allait façonner la politique française pour des décennies. Presque 40 ans après sa mort, cela n'est toujours pas démenti. De plus, sans De Gaulle, pas de bombe H. Où en serions nous aujoud'hui, sans bombe H ?
Les Britanniques, avec l'accord des Américains, ont donné un coup de pouce dans le bon sens au moment où les scientifiques français hésitaient entre plusieurs voies. Mais est-ce que ça change quelque chose ?
En résumé, je suis globalement gaulliste.
Le seul reproche fondamental que je fais à De Gaulle et qui est rarement, voire jamais, abordé par les propagandistes de la légende noire, c'est d'avoir étatisé la société française. Elle en est aujourd'hui gravement malade. Dans la même veine, De Gaulle avait probablement trop de respect pour les diplomes, ce qui l'a conduit à privilégier des technocrates.
Soyons clairs : une forte personnalité comme De Gaulle qui a si fort imposé sa marque, ne peut que susciter les passions.
Mais les tenants de la légende noire sont souvent ridicules à force d'excès : je crois que cela tient à ce que le caractère altier du personnage ne peut que provoquer des sentiments forts : amour ou haine. On supporte que certains soient supérieurs à condition qu'ils ne le fassent pas trop sentir. Mais la supériorité de De Gaulle était éclatante et revendiquée.
Si l'on examine son compère Churchill, on s'aperçoit que celui-ci savait tempérer une supériorité quelquefois aussi insupportable par l'humour et par l'auto-dérision. Mais, sur le fond, il savait être tout aussi inflexible, cynique et peu regardant sur l'accessoire quand l'essentiel était en jeu.
Fonctionnaires : puisqu'on a le pouvoir, pourquoi s'emmerder ?
Les fonctionnaires avaient déjà la sécurité de l'emploi et des conditions de retraite avantageuses, voilà maintenant que le gouvernement leur propose une garantie de pouvoir d'achat. On croit rêver !
Il est vrai que, quand on a les clés de la caisse et que la force de la loi et du fisc oblige ces couillons de contribuables à la remplir quoi qu'il arrive, c'est dur de résister à la tentation.
Je suis persuadé que l'Etat français finira par faire banqueroute : dépenser est facile et gratifiant, économiser est difficile et ne rapporte qu'une mauvaise réputation. Il n'y a donc aucune incitation interne à l'économie.
L'incitation viendra de l'extérieur : les contribuables, mis à part l'exil et la fraude, ne peuvent se soustraire à l'impot. Par contre, les créanciers peuvent refuser de prêter, c'est pourquoi, pour éviter cette néfaste abstention, on leur sert des taux d'intérêt de plus en plus élevés.
Mais tout a une fin, même l'indulgence, bien rémunérée, des créanciers.
Bien sûr, il pourrait y avoir un autre moteur (je veux dire autre que l'évitement de la banqueroute) à la réforme de l'Etat : le patriotisme. Le problème est très bien défini dans un livre intitulé Cet Etat qui tue la France.
Mais nos politiciens, parce que ça les arrange, et contre toute raison, font mine de considérer, et pour les plus cons, qui sont fort nombreux, considèrent, que l'intérêt de l'Etat et l'intérêt de la France sont confondus.
Il n'est donc pas près de se trouver quelqu'un pour parler pour la France et contre l'Etat.
Nous irons à la banqueroute et, même après la banqueroute, il n'est pas sûr que nous ferons les bonnes analyses, il sera tellement plus facile de trouver des boucs-émissaires : je les vois déjà d'ici, la finance internationale, Wall Street, les gnomes de Zurich, les Chinois, etc ... Alors que la vérité est que nous avons pendant des décennies dépensé plus que nous avons gagné, et cela, personne, de Zurich, de Pékin, ou d'ailleurs, ne nous y a obligé.
Il est vrai que, quand on a les clés de la caisse et que la force de la loi et du fisc oblige ces couillons de contribuables à la remplir quoi qu'il arrive, c'est dur de résister à la tentation.
Je suis persuadé que l'Etat français finira par faire banqueroute : dépenser est facile et gratifiant, économiser est difficile et ne rapporte qu'une mauvaise réputation. Il n'y a donc aucune incitation interne à l'économie.
L'incitation viendra de l'extérieur : les contribuables, mis à part l'exil et la fraude, ne peuvent se soustraire à l'impot. Par contre, les créanciers peuvent refuser de prêter, c'est pourquoi, pour éviter cette néfaste abstention, on leur sert des taux d'intérêt de plus en plus élevés.
Mais tout a une fin, même l'indulgence, bien rémunérée, des créanciers.
Bien sûr, il pourrait y avoir un autre moteur (je veux dire autre que l'évitement de la banqueroute) à la réforme de l'Etat : le patriotisme. Le problème est très bien défini dans un livre intitulé Cet Etat qui tue la France.
Mais nos politiciens, parce que ça les arrange, et contre toute raison, font mine de considérer, et pour les plus cons, qui sont fort nombreux, considèrent, que l'intérêt de l'Etat et l'intérêt de la France sont confondus.
Il n'est donc pas près de se trouver quelqu'un pour parler pour la France et contre l'Etat.
Nous irons à la banqueroute et, même après la banqueroute, il n'est pas sûr que nous ferons les bonnes analyses, il sera tellement plus facile de trouver des boucs-émissaires : je les vois déjà d'ici, la finance internationale, Wall Street, les gnomes de Zurich, les Chinois, etc ... Alors que la vérité est que nous avons pendant des décennies dépensé plus que nous avons gagné, et cela, personne, de Zurich, de Pékin, ou d'ailleurs, ne nous y a obligé.
dimanche, décembre 16, 2007
«Vous ne les connaissez pas : ce sont des militaires, ils vont s'embrouiller.»
«Vous ne les connaissez pas : ce sont des militaires, ils vont s'embrouiller.» : cette phrase cruelle de De Gaulle à propos du putsch des généraux s'est révélée juste.
Au début des années 60, De Gaulle faisait un très fort reproche aux militaires français. L'arme atomique s'annonçait qui allait changer toute la défense nationale et la stratégie et eux lisaient les écrits de Mao tsé Toung sur la guerilla et débattaient de le meilleure façon de controler un village pouilleux au fin fond de l'Oranais.
Non seulement, De Gaulle taxait les militaires d'imbécilité et de myopie, mais il n'était pas loin de considérer cela comme une forme de trahison de leurs devoirs.
Or, j'ai été surpris de constater que certains militaires français n'étaient pas, en 2007, guéris de cette imbécilité. Un cahier CDEF intitulé Vaincre une guerilla ? Le cas français en Algérie argue que la guerre d'Algérie a été gagnée militairement et perdue politiquement.
C'est stupide. Churchill a eu une phrase qui aurait pu être reprise par De Gaulle, Staline, Roosevelt et Hitler : «Au plus haut niveau, politique et stratégie sont une seule et même chose.»
On ne peut gagner une guerre militairement et la perdre politiquement : on gagne ou on perd, militairement et politiquement.
L'Algérie n'était pas la France. Toutes les Sections Administratives Spéciales et autres hochets pour amuser les soldats coloniaux n'y changeaient rien.
Une partie de la haine des militaires OAS pour De Gaulle tient aussi à cela : il leur a rappelé que ce qui les faisait bicher, faire les cakous à la Lyautey dans le bled, ça n'était pas leur devoir, qu'ils se faisaient plaisir, mais que ce n'était pas le besoin de la France.
Au début des années 60, De Gaulle faisait un très fort reproche aux militaires français. L'arme atomique s'annonçait qui allait changer toute la défense nationale et la stratégie et eux lisaient les écrits de Mao tsé Toung sur la guerilla et débattaient de le meilleure façon de controler un village pouilleux au fin fond de l'Oranais.
Non seulement, De Gaulle taxait les militaires d'imbécilité et de myopie, mais il n'était pas loin de considérer cela comme une forme de trahison de leurs devoirs.
Or, j'ai été surpris de constater que certains militaires français n'étaient pas, en 2007, guéris de cette imbécilité. Un cahier CDEF intitulé Vaincre une guerilla ? Le cas français en Algérie argue que la guerre d'Algérie a été gagnée militairement et perdue politiquement.
C'est stupide. Churchill a eu une phrase qui aurait pu être reprise par De Gaulle, Staline, Roosevelt et Hitler : «Au plus haut niveau, politique et stratégie sont une seule et même chose.»
On ne peut gagner une guerre militairement et la perdre politiquement : on gagne ou on perd, militairement et politiquement.
L'Algérie n'était pas la France. Toutes les Sections Administratives Spéciales et autres hochets pour amuser les soldats coloniaux n'y changeaient rien.
Une partie de la haine des militaires OAS pour De Gaulle tient aussi à cela : il leur a rappelé que ce qui les faisait bicher, faire les cakous à la Lyautey dans le bled, ça n'était pas leur devoir, qu'ils se faisaient plaisir, mais que ce n'était pas le besoin de la France.
Cantat soi
Bertrand Cantat m'a toujours paru un personnage vain et détestable, poseur, irresponsable et violent, vous ne vous étonnerez donc pas de mon accord avec Darlrymple :
The price of leniency
Tout à fait dans le style cruel de Darlrymple :
Lisant Trente mille jours, j'ai rencontré les quelques lignes où Maurice Genevoix explique avec sa délicatesse habituelle pourquoi il n'était pas un écrivain dit engagé, arguant que son engagement, c'est son oeuvre et qu'il suffit de le lire. Même si ce n'est pas le but, cela sonne comme une gifle à tous les professionnels de l'engagement, souvent artistes médiocres.
Il a cette phrase terrible pour les autres, surtout quand on songe qu'elle a été prononcée à l'apogée de la carrière de Sartre et Beauvoir : «Je crois avoir été un clerc qui n'a jamais trahi.»
The price of leniency
Tout à fait dans le style cruel de Darlrymple :
Before Cantat committed his crime, French youth saw him as a moral hero. He was a powerful propagandist for every political cliché known to the pop-music and show-business intelligentsia. He excoriated Israel, but saw no ethical dilemma in appearing in Assad’s Syria, supposedly in support of the Palestinians. He publicly insulted the head of the company that had made him a millionaire. What further evidence of sanctity was required?
La dernière phrase mériterait d'être affichée dans toutes les cérémonies ridicules où les zartistes exposent leurs belles âmes.Lisant Trente mille jours, j'ai rencontré les quelques lignes où Maurice Genevoix explique avec sa délicatesse habituelle pourquoi il n'était pas un écrivain dit engagé, arguant que son engagement, c'est son oeuvre et qu'il suffit de le lire. Même si ce n'est pas le but, cela sonne comme une gifle à tous les professionnels de l'engagement, souvent artistes médiocres.
Il a cette phrase terrible pour les autres, surtout quand on songe qu'elle a été prononcée à l'apogée de la carrière de Sartre et Beauvoir : «Je crois avoir été un clerc qui n'a jamais trahi.»
La souplesse du monde
Il y a quelques mois, je croyais le guerre entre l'Iran et les USA quasiment inévitable. Il semble bien qu'elle va être évitée.
Aujourd'hui, je crois qu'une crise sociale en Chine suivie d'une guerre entre la Chine et Taiwan et la banqueroute de l'Etat français ont une très forte probabilité.
Mais, le monde a une souplesse au-delà des possibilités de notre imagination : des millions d'hommes plus ou moins libres interagissant finissent toujours par trouver des solutions hors de l'imagination d'un seul homme.
C'est d'ailleurs un point que les écologistes et les socialistes ne comprennent absolument pas : ils nous prévoient toutes les catastrophes du monde parce qu'ils prolongent les tendances du jour, mais justement, si il y a bien une chose que l'histoire montre, c'est que l'homme s'adapte, que demain n'est jamais la simple prolongation d'hier.
C'est pourquoi je n'ai qu'une confiance très limitée dans mes propres prédictions.
La banqueroute de l'Etat français est la plus probable, car le futur est déjà inscrit dans les données démographiques et financières du présent. Pourtant, il suffirait d'assez peu de choses, par exemple suppression des départements et des emplois publics associés, fonds de pension optionnels, pour que même cela soit évité.
Aujourd'hui, je crois qu'une crise sociale en Chine suivie d'une guerre entre la Chine et Taiwan et la banqueroute de l'Etat français ont une très forte probabilité.
Mais, le monde a une souplesse au-delà des possibilités de notre imagination : des millions d'hommes plus ou moins libres interagissant finissent toujours par trouver des solutions hors de l'imagination d'un seul homme.
C'est d'ailleurs un point que les écologistes et les socialistes ne comprennent absolument pas : ils nous prévoient toutes les catastrophes du monde parce qu'ils prolongent les tendances du jour, mais justement, si il y a bien une chose que l'histoire montre, c'est que l'homme s'adapte, que demain n'est jamais la simple prolongation d'hier.
C'est pourquoi je n'ai qu'une confiance très limitée dans mes propres prédictions.
La banqueroute de l'Etat français est la plus probable, car le futur est déjà inscrit dans les données démographiques et financières du présent. Pourtant, il suffirait d'assez peu de choses, par exemple suppression des départements et des emplois publics associés, fonds de pension optionnels, pour que même cela soit évité.
jeudi, décembre 13, 2007
Chagrin de bon élève
Daniel Pennac se glorifie dans son dernier livre, Chagrin d'école, de son passé de cancre.
Alain Finkielkraut lui répond vertement : Cabotin d'école.
Je suis d'accord : être un cancre, ou se poser des questions existentielles quand on est très diplomé, c'est un luxe de nanti. Pour les autres, ceux qui n'ont pas les moyens, financiers ou sociaux, c'est un drame.
Evidemment, quand on a une maison remplie de livres jusqu'au plafond et un père polytechnicien, comme Pennac, c'est plus charmant d'être un cancre, que dans un deux-pièces à Sarcelles avec la télé qui beugle toute la journée.
Je suis probablement très conformiste, barbant comme tout, mais l'éloge du cancre, à la Prévert, me laisse totalement froid, c'est une indécence de privilégiés qui n'ont même pas l'intelligence de s'en apercevoir.
Je préfère les bons élèves. Même si ils sont moins marrants.
Alain Finkielkraut lui répond vertement : Cabotin d'école.
Je suis d'accord : être un cancre, ou se poser des questions existentielles quand on est très diplomé, c'est un luxe de nanti. Pour les autres, ceux qui n'ont pas les moyens, financiers ou sociaux, c'est un drame.
Evidemment, quand on a une maison remplie de livres jusqu'au plafond et un père polytechnicien, comme Pennac, c'est plus charmant d'être un cancre, que dans un deux-pièces à Sarcelles avec la télé qui beugle toute la journée.
Je suis probablement très conformiste, barbant comme tout, mais l'éloge du cancre, à la Prévert, me laisse totalement froid, c'est une indécence de privilégiés qui n'ont même pas l'intelligence de s'en apercevoir.
Je préfère les bons élèves. Même si ils sont moins marrants.
mercredi, décembre 12, 2007
Pour les enfants
Peut-on développer durablement ?
Enfin un article rationnel. Les élucubrations millénaristes des réchauffistes sont fatigantes.
Je m'étonne que la relation entre le suicide démographique de l'Europe et son malthusianisme écologique ne soit pas faite plus fréquemment (1).
Cette relation est difficile à justifier avec des arguments «durs», pourtant elle me semble assez facile à sentir : des pays qui vieillissent réagissent peut-être comme des personnes, ils ont envie de se dire, qu'après eux, le monde va à sa perte, que le ciel va tomber sur la tête de ceux qui auront l'outrecuidance de leur survivre.
Ils ne faut pas se laisser tromper par le fait que les écologistes les plus ardents et les plus malthusiens sont souvent des jeunes : ils défendent avec l'ardeur de la jeunesse des idées de vieux. Alfred Sauvy, qui, d'une certaine façon, est mort jeune, expliquait très bien que des jeunes élevés dans des pays vieillissants étaient vieux dans leurs têtes (2).
(1) : je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes écologiques. Je dis que les solutions qu'on nous présente, moins rouler, moins chauffer, moins consommer, moins manger, en gros, moins vivre, sortent totalement du rationnel.
(2) : d'ailleurs, la description que font certains jeunes de l'université idéale ressemble étrangement à une maison de retraite !
Enfin un article rationnel. Les élucubrations millénaristes des réchauffistes sont fatigantes.
Je m'étonne que la relation entre le suicide démographique de l'Europe et son malthusianisme écologique ne soit pas faite plus fréquemment (1).
Cette relation est difficile à justifier avec des arguments «durs», pourtant elle me semble assez facile à sentir : des pays qui vieillissent réagissent peut-être comme des personnes, ils ont envie de se dire, qu'après eux, le monde va à sa perte, que le ciel va tomber sur la tête de ceux qui auront l'outrecuidance de leur survivre.
Ils ne faut pas se laisser tromper par le fait que les écologistes les plus ardents et les plus malthusiens sont souvent des jeunes : ils défendent avec l'ardeur de la jeunesse des idées de vieux. Alfred Sauvy, qui, d'une certaine façon, est mort jeune, expliquait très bien que des jeunes élevés dans des pays vieillissants étaient vieux dans leurs têtes (2).
(1) : je ne dis pas qu'il n'y a pas de problèmes écologiques. Je dis que les solutions qu'on nous présente, moins rouler, moins chauffer, moins consommer, moins manger, en gros, moins vivre, sortent totalement du rationnel.
(2) : d'ailleurs, la description que font certains jeunes de l'université idéale ressemble étrangement à une maison de retraite !
mardi, décembre 11, 2007
Le gouvernement Sarkozy enfin sur la bonne voie ?
J'ai suffisamment critiqué ces derniers temps les incohérences économiques du gouvernement Sarkozy pour ne pas relever l'initiative positive décrite à travers ces deux articles :
Les services de l'Etat réorganisés autour de préfets surpuissants
Comment évaluer la pertinence des politiques publiques
Malheureusement, et au risque de passer pour un éternel grincheux (tant pis !), je dois faire quelques objections :
> J'ai peur que ça soit, comme toujours, trop peu, trop tard. L'Etat français n'a pas toute l'éternité devant lui pour résorber sa dette. La politique des petits pas, on pouvait encore y penser en 1990, plus maintenant. En 2020, l'Etat sera aussi paralysé par la démographie et la faillite des systèmes de retraite par répartition qu'une chouette clouée sur la porte d'une grange.
> Faire que l'Etat fonctionne de manière plus satisfaisante, c'est bien ; faire que l'Etat arrête de materner la société, ça serait beaucoup, beaucoup mieux (ce que prépare la DGAC pour l'aviation générale me donne des envies d'exil aux USA ou en Nouvelle-Zélande, pays où un pilote n'est pas considéré comme un criminel puéril, irresponsable et inconscient, à enserrer à tout prix dans un carcan règlementaire et fiscal.)
> Enfin, le problème systémique profond, à savoir la dette cachée des systèmes de retraite par répartition, n'est absolument pas traité, et il n'y a pas d'indices qu'il soit envisagé de mettre en place des fonds de pension optionnels (en dehors de celui qui existe déjà pour les fonctionnaires, éternels privilégiés).
Bref, c'est très, trop, timide. C'est la toujours populaire politique de la rustine. Simplement, les rustines sont de plus en plus grosses à mesure que les fuites s'aggravent. Cela n'empêchera pas le paquebot de l'Etat de couler (Essayez donc de réparer un paquebot avec des rustines !).
Les services de l'Etat réorganisés autour de préfets surpuissants
Comment évaluer la pertinence des politiques publiques
Malheureusement, et au risque de passer pour un éternel grincheux (tant pis !), je dois faire quelques objections :
> J'ai peur que ça soit, comme toujours, trop peu, trop tard. L'Etat français n'a pas toute l'éternité devant lui pour résorber sa dette. La politique des petits pas, on pouvait encore y penser en 1990, plus maintenant. En 2020, l'Etat sera aussi paralysé par la démographie et la faillite des systèmes de retraite par répartition qu'une chouette clouée sur la porte d'une grange.
> Faire que l'Etat fonctionne de manière plus satisfaisante, c'est bien ; faire que l'Etat arrête de materner la société, ça serait beaucoup, beaucoup mieux (ce que prépare la DGAC pour l'aviation générale me donne des envies d'exil aux USA ou en Nouvelle-Zélande, pays où un pilote n'est pas considéré comme un criminel puéril, irresponsable et inconscient, à enserrer à tout prix dans un carcan règlementaire et fiscal.)
> Enfin, le problème systémique profond, à savoir la dette cachée des systèmes de retraite par répartition, n'est absolument pas traité, et il n'y a pas d'indices qu'il soit envisagé de mettre en place des fonds de pension optionnels (en dehors de celui qui existe déjà pour les fonctionnaires, éternels privilégiés).
Bref, c'est très, trop, timide. C'est la toujours populaire politique de la rustine. Simplement, les rustines sont de plus en plus grosses à mesure que les fuites s'aggravent. Cela n'empêchera pas le paquebot de l'Etat de couler (Essayez donc de réparer un paquebot avec des rustines !).
dimanche, décembre 09, 2007
BD aéronautiques
Commençons par le négatif : toutes les BDs dont je vais vous parler ont un défaut commun, un scénario indigent. Le scénario d'un Tintin est dix fois élaboré.
C'est d'autant plus dommage qu'il suffit de puiser dans la littérature pour trouver des idées. Par exemple, dans Roald Dahl.
Maintenant continuons sur le positif
Au-delà des nuagesde Romain Huguault (et R. Hautière). Le scénario est très proche de sa première BD Le dernier envol (excellente) dommage. Mais les dessins sont réellement superbes, les avions dessinés avec une grande finesse et une précision maniaque. Romain a un talent particulier pour les combats à haute altitude.
Le ciel en ruines (Pinard - Dauger). Le meilleur de cette BD, c'est la couverture. Le scénario est un peu meilleur mais à peine. Les dessins sont bien.
Dog fights (Hautière et Fraco).Le scénario est mieux, peut-être à cause de plus de liberté. Complètement déjantée, exubérante. Dans le style de Porco Rosso, les avions sont inventés. Le prétexte est une enquête sur un meurtre qui croise un jeu télévisé débile où s'affrontent des avions et leurs équipages.
C'est d'autant plus dommage qu'il suffit de puiser dans la littérature pour trouver des idées. Par exemple, dans Roald Dahl.
Maintenant continuons sur le positif
Au-delà des nuagesde Romain Huguault (et R. Hautière). Le scénario est très proche de sa première BD Le dernier envol (excellente) dommage. Mais les dessins sont réellement superbes, les avions dessinés avec une grande finesse et une précision maniaque. Romain a un talent particulier pour les combats à haute altitude.
Le ciel en ruines (Pinard - Dauger). Le meilleur de cette BD, c'est la couverture. Le scénario est un peu meilleur mais à peine. Les dessins sont bien.
Dog fights (Hautière et Fraco).Le scénario est mieux, peut-être à cause de plus de liberté. Complètement déjantée, exubérante. Dans le style de Porco Rosso, les avions sont inventés. Le prétexte est une enquête sur un meurtre qui croise un jeu télévisé débile où s'affrontent des avions et leurs équipages.
Les affres de la modernité : un village anglais bloqué par GPS
Le village anglais de Wedmore est charmant.
Il souffre d'un léger problème : ses rues sont étroites et malheureusement les GPS lui font payer d'être sur le chemin le plus court entre deux villes importantes : les camions coincés lui rendent la vie infernale.
On voit là un problème d'adaptation de l'homme à la machine (dans ce sens) : les routiers traditionnels jetaient un œil à leur carte et ne passaient jamais par là.
Mais remettre en cause les indications d'une machine aussi pratique qu'un GPS demande un recul que n'ont pas la plupart, y compris en avion (j'ai beau avoir eu un instructeur rigoureux sur les navigations, il faut que je me gendarme pour ne pas trop me fier au GPS. Heureusement, j'ai du goût pour l'aviation à l'ancienne : les «glass cockpits» ne me font pas rêver).
Il souffre d'un léger problème : ses rues sont étroites et malheureusement les GPS lui font payer d'être sur le chemin le plus court entre deux villes importantes : les camions coincés lui rendent la vie infernale.
On voit là un problème d'adaptation de l'homme à la machine (dans ce sens) : les routiers traditionnels jetaient un œil à leur carte et ne passaient jamais par là.
Mais remettre en cause les indications d'une machine aussi pratique qu'un GPS demande un recul que n'ont pas la plupart, y compris en avion (j'ai beau avoir eu un instructeur rigoureux sur les navigations, il faut que je me gendarme pour ne pas trop me fier au GPS. Heureusement, j'ai du goût pour l'aviation à l'ancienne : les «glass cockpits» ne me font pas rêver).
Mort à Galileo !
Galileo est le projet de positionnement par satellite européen.
Dans l'absolu, dans l'univers des idées abstraites, on peut tout dire et tout faire, c'est toujours parfait. Mais, quand on retombe sur terre c'est une autre histoire.
Quels sont les deux arguments en faveur de Galileo ?
> L'indépendance du GPS américain, et accessoirement, du Glonass russe.
> Les utilisations commerciales de Galileo liées à l'expansion de l'usage de la géo-localisation.
Le premier argument, qui n'intéresse vraiment que les Français, les autres Européens étant plus, voire à l'excès, atlantistes, est miné par le fait que les chevaux de Troie de Washington ont obtenu que l'usage militaire de Galileo soit décidé à l'unanimité, c'est-à-dire, en pratique, avec l'accord, au moins tacite, des USA, puisqu'il se trouvera toujours un vassal pour dire «non» si l'oncle Sam fronce les sourcils.
De plus, l'inanité du deuxième argument finit d'étouffer le premier : si le succès commercial n'est pas au rendez vous, Galileo mourra et il n'y aura pas d'indépendance.
Or, il est peu probable qu'il y ait succès commercial : c'est une question de calendrier.
Le signal GPS est libre et gratuit, les protocoles bien maitrisés et largement diffusés, le GPS s'améliore graduellement (pour info, mon Garmin 296 me donne couramment une précision inférieure à une demi-envergure) : bref, il y a un fait accompli GPS. C'est la même histoire que les standards télé, vidéo, CD, DVD : le standard le plus répandu n'est peut-être pas le meilleur possible, mais du fait même qu'il est le plus répandu, au-delà d'une certaine masse critique, il est vain d'essayer de le concurrencer.
En est-on à cette masse critique, en faveur du GPS américain, pour les systèmes de positionnement par satellites ?
Je vous laisse juge, sachant que la mise en service opérationnel de Galileo est repoussée de 2007 à 2013, au mieux, et que, dans cet intervalle, le marché de la géolocalisation est prévu de tripler.
Quel pourcentage du marché mature aura-t-on couvert à cette date, je n'en sais fichtre rien, mais j'imagine assez bien que lorsque, presque, tous les avions neufs, toutes les voitures neuves, tous les bateaux neufs et tous les téléphones portables neufs seront équipés de GPS, l'essentiel sera fait. Or, c'est bien ce qui se profile avant 2013.
Il est donc probable que Galileo sera une petit Concorde, ou plus exactement, un petit standard SECAM : un démonstrateur technologique qui remportera un succès d'estime (d'autant plus bruyant qu'aucun concurrent ne se sentira menacé), qui coutera sans rapporter un sou. Ceci explique la réticence des Européens à le financer.
Je peux me tromper, mais 2013 n'est pas si loin, les tendances sont assez claires.
Il fallait être plus «couillu», plus visionnaire, et s'y prendre beaucoup plus tôt.
Dans l'absolu, dans l'univers des idées abstraites, on peut tout dire et tout faire, c'est toujours parfait. Mais, quand on retombe sur terre c'est une autre histoire.
Quels sont les deux arguments en faveur de Galileo ?
> L'indépendance du GPS américain, et accessoirement, du Glonass russe.
> Les utilisations commerciales de Galileo liées à l'expansion de l'usage de la géo-localisation.
Le premier argument, qui n'intéresse vraiment que les Français, les autres Européens étant plus, voire à l'excès, atlantistes, est miné par le fait que les chevaux de Troie de Washington ont obtenu que l'usage militaire de Galileo soit décidé à l'unanimité, c'est-à-dire, en pratique, avec l'accord, au moins tacite, des USA, puisqu'il se trouvera toujours un vassal pour dire «non» si l'oncle Sam fronce les sourcils.
De plus, l'inanité du deuxième argument finit d'étouffer le premier : si le succès commercial n'est pas au rendez vous, Galileo mourra et il n'y aura pas d'indépendance.
Or, il est peu probable qu'il y ait succès commercial : c'est une question de calendrier.
Le signal GPS est libre et gratuit, les protocoles bien maitrisés et largement diffusés, le GPS s'améliore graduellement (pour info, mon Garmin 296 me donne couramment une précision inférieure à une demi-envergure) : bref, il y a un fait accompli GPS. C'est la même histoire que les standards télé, vidéo, CD, DVD : le standard le plus répandu n'est peut-être pas le meilleur possible, mais du fait même qu'il est le plus répandu, au-delà d'une certaine masse critique, il est vain d'essayer de le concurrencer.
En est-on à cette masse critique, en faveur du GPS américain, pour les systèmes de positionnement par satellites ?
Je vous laisse juge, sachant que la mise en service opérationnel de Galileo est repoussée de 2007 à 2013, au mieux, et que, dans cet intervalle, le marché de la géolocalisation est prévu de tripler.
Quel pourcentage du marché mature aura-t-on couvert à cette date, je n'en sais fichtre rien, mais j'imagine assez bien que lorsque, presque, tous les avions neufs, toutes les voitures neuves, tous les bateaux neufs et tous les téléphones portables neufs seront équipés de GPS, l'essentiel sera fait. Or, c'est bien ce qui se profile avant 2013.
Il est donc probable que Galileo sera une petit Concorde, ou plus exactement, un petit standard SECAM : un démonstrateur technologique qui remportera un succès d'estime (d'autant plus bruyant qu'aucun concurrent ne se sentira menacé), qui coutera sans rapporter un sou. Ceci explique la réticence des Européens à le financer.
Je peux me tromper, mais 2013 n'est pas si loin, les tendances sont assez claires.
Il fallait être plus «couillu», plus visionnaire, et s'y prendre beaucoup plus tôt.
samedi, décembre 08, 2007
Je m'interroge sur la valeur pédagogique du chahut
En matière d'éducation nationale, la vérité officielle, savamment entretenue avec des méthodes de communication dignes du regretté Staline, c'est que tout ne va pas bien, mais tout ne va pas si mal, à part un manque d'effectifs et de moyens et quelques réglages défectueux.
La vérité, officieuse mais solide, qui transpire, c'est que l'instruction en France fait naufrage à tous les étages (tiens, un couple d'amis à quatre rejetons, que certains reconnaitront, trouve que le privé sous contrat, ça n'est pas si terrible, et songe désormais au hors contrat style Hattemer, mais c'est vrai, ce sont d'affreux réactionnaires).
Comme les études directes, dans le genre de celle de Pisa, sont méthodiquement étouffées et enterrées et les statistiques officielles maquillées, c'est par la bande que resurgissent les problèmes, un peu comme du temps de la défunte URSS.
Ne trouvez vous pas que l'article qui suit extrait du Point de septembre 2007 est à pleurer ?
ENSEIGNEMENT
Des profs qui restent sans voix
Déprimés, les profs ? Non. Aphones, plutôt. Selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de pathologies vocales, angines chroniques, laryngites,voire de tumeurs bénignes.
Al'origine de ce rapport, une enquête de la MGEN, la mutuelle de l'Education, réalisée en 2005. Elle révélait qu'un tiers des enseignants et la moitié des enseignantes avaient des problèmes de voix. Des troubles qui, selon la MGEN, se soldent par un arrêt de travail dans 20% des cas.
Des ingénieurs en acoustique se sont donc penchés sur la question. Car l'origine des troubles vocaux du corps enseignant est un phénomène connu des spécialistes: l'«effet Lombard ». En clair, la tendance à hausser le ton lorsque le niveau sonore augmente. Résultat, plus les élèves font de bruit, plus l'enseignant force sa voix et... plus les élèves font de bruit! Cela donne des salles de classe où le niveau sonore atteint 80 décibels, soit le bruit d'une tondeuse à gazon [pour des élèves qui pensent comme des chèvres, c'est normal] ! Les capacités de concentration des enfants aussi s'en ressentent [belle litote !]. Les acousticiens recommandent quelques aménagements, comme le retour des estrades [d'où cette question : les acousticiens ne sont-ils pas aussi d'affreux réactionnaires qui ne comprennent rien au progrès fulgurant de la pédagogie ?]
La vérité, officieuse mais solide, qui transpire, c'est que l'instruction en France fait naufrage à tous les étages (tiens, un couple d'amis à quatre rejetons, que certains reconnaitront, trouve que le privé sous contrat, ça n'est pas si terrible, et songe désormais au hors contrat style Hattemer, mais c'est vrai, ce sont d'affreux réactionnaires).
Comme les études directes, dans le genre de celle de Pisa, sont méthodiquement étouffées et enterrées et les statistiques officielles maquillées, c'est par la bande que resurgissent les problèmes, un peu comme du temps de la défunte URSS.
Ne trouvez vous pas que l'article qui suit extrait du Point de septembre 2007 est à pleurer ?
ENSEIGNEMENT
Des profs qui restent sans voix
Déprimés, les profs ? Non. Aphones, plutôt. Selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, ils sont de plus en plus nombreux à souffrir de pathologies vocales, angines chroniques, laryngites,voire de tumeurs bénignes.
Al'origine de ce rapport, une enquête de la MGEN, la mutuelle de l'Education, réalisée en 2005. Elle révélait qu'un tiers des enseignants et la moitié des enseignantes avaient des problèmes de voix. Des troubles qui, selon la MGEN, se soldent par un arrêt de travail dans 20% des cas.
Des ingénieurs en acoustique se sont donc penchés sur la question. Car l'origine des troubles vocaux du corps enseignant est un phénomène connu des spécialistes: l'«effet Lombard ». En clair, la tendance à hausser le ton lorsque le niveau sonore augmente. Résultat, plus les élèves font de bruit, plus l'enseignant force sa voix et... plus les élèves font de bruit! Cela donne des salles de classe où le niveau sonore atteint 80 décibels, soit le bruit d'une tondeuse à gazon [pour des élèves qui pensent comme des chèvres, c'est normal] ! Les capacités de concentration des enfants aussi s'en ressentent [belle litote !]. Les acousticiens recommandent quelques aménagements, comme le retour des estrades [d'où cette question : les acousticiens ne sont-ils pas aussi d'affreux réactionnaires qui ne comprennent rien au progrès fulgurant de la pédagogie ?]
vendredi, décembre 07, 2007
Crash de Rafale
Communiqué du ministère de la défense :
Un avion de combat Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) s’est écrasé, jeudi 6 décembre, vers 18h20 sur la commune de Neuvic (Corrèze), lors d’une mission d’entraînement. La chute de l’appareil, dans une zone inhabitée, n’a fait aucune victime au sol. Si l’épave de l’avion a été localisée cette nuit, le pilote, un aviateur confirmé, est toujours porté disparu.
Alors que deux Rafale effectuaient une mission d’entraînement à environ 4 000 mètres d’altitude, entre Tulle et Clermont-Ferrand, l’un des appareils a disparu des écrans radars pour une raison indéterminée.
C’est le seul crash d’un Rafale depuis son entrée en service dans l’armée.
C'est bien dommage pour le pilote.Il est dans l'ordre des choses que les pilotes aient des défaillances ou fassent des conneries, que les avions tombent en panne et que quelques uns finissent par percuter la planète. L'atterrissage n'est qu'une chute (à peu près) contrôlée.
Pour un avion qui ne se vend pas, chaque accident est dramatique, ça n'arrange pas les choses. Mais le Rafale a un bon bilan de sécurité par rapport à ses concurrents.
Finalement, pour la carrière de cet avion, le plus dommageable est qu'il va être difficile, d'après les informations disponibles actuellement, de connaitre les causes de l'accident. Evidemment, comme le pilote n'a pas communiqué et ne s'est pas éjecté, on évoquera un malaise, toujours possible. Mais il subsistera un doute.
Vive la protection du climat !
Je vois de plus en plus fréquemment fleurir, dans les journaux et les discours, l'expression «protection du climat».
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer de quoi il s'agit ? Protéger le panda, je comprends à peu près, mais protéger le climat ? C'est protéger l'hiver ? L'été ? L'inter-saison ? Ni l'un ni l'autre ?
Vous me direz que, de toute façon, ça n'est pas grave : il n'est pas besoin que les mots aient un sens pour les employer. Après tout, le concept de «lutte des classes» a été anéanti dès 1886 par Boehm-Bawerk. Ca n'empêche pas certains de croire encore en 2007 que cette expression a une signification !
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer de quoi il s'agit ? Protéger le panda, je comprends à peu près, mais protéger le climat ? C'est protéger l'hiver ? L'été ? L'inter-saison ? Ni l'un ni l'autre ?
Vous me direz que, de toute façon, ça n'est pas grave : il n'est pas besoin que les mots aient un sens pour les employer. Après tout, le concept de «lutte des classes» a été anéanti dès 1886 par Boehm-Bawerk. Ca n'empêche pas certains de croire encore en 2007 que cette expression a une signification !
mercredi, décembre 05, 2007
A l'occasion du rapport Pisa
Il y avait longtemps que je ne vous avais pas parlé d'instruction.
Je saisis l'occasion du rapport Pisa de L'OCDE.
Voici un extrait des Echos de ce jour :
Les Echos Pisa
Je considère que, superficiellement, les graves problèmes de l'école française sont dus à des questions de méthodes et de programmes voire de philosophie. Mais, fondamentalement, c'est la bureaucratisation d'un mammouth dirigé par une tambouille de hauts fonctionnaires contructivistes, syndicalistes, gauchistes qui est la racine du mal, imposant une pédagogie dont l'origine est politique et non éducative.
C'est pourquoi je préconise une décentralisation massive, l'idéal étant carrément une privatisation de l'école, seuls les financements restant, au moins en partie, publics.
Mais, sans aller jusque là, on peut considérer que l'instruction est un triangle reposant sur :
1) Les programmes et les méthodes
2) Les enseignants, leur recrutement et leur formation
3) Les élèves, leur parcours individuel et collectif
Or, en France, ces trois piliers sont déficients :
1) Inutile de revenir sur les programmes et les méthodes. Le procès du constructivisme a été fait, le verdict, acté, publié, diffusé. Ceux qui ne sont pas convaincus ne le seront jamais, en tout cas jamais par des arguments pédagogiques, car leurs raisons sont extra-pédagogiques.
2) Le recrutement des enseignants pêche, du moins, je le soupçonne pour le peu que j'en sais. Quant à leur formation, le lavage de cerveaux en IUFM a fourni le sujet d'une abondante littérature d'épouvante.
3) L'égalitarisme forcené (je ne crois pas l'adjectif exagéré) et l'amour de la bureaucratie pour les normes conduisent à dévaloriser l'individualisation des parcours, pourtant les élèves ne sont-ils pas des individus ?
Pour réformer l'école française, il n'est même pas besoin d'aller chercher à l'étranger : il suffit d'examiner la réussite de l'école française des années 50 qui, sans être un âge d'or, fonctionnait mieux. Et ça ne tenait pas seulement aux images d'Epinal, blouse grise et tableau noir.
Je saisis l'occasion du rapport Pisa de L'OCDE.
Voici un extrait des Echos de ce jour :
Les Echos Pisa
Je considère que, superficiellement, les graves problèmes de l'école française sont dus à des questions de méthodes et de programmes voire de philosophie. Mais, fondamentalement, c'est la bureaucratisation d'un mammouth dirigé par une tambouille de hauts fonctionnaires contructivistes, syndicalistes, gauchistes qui est la racine du mal, imposant une pédagogie dont l'origine est politique et non éducative.
C'est pourquoi je préconise une décentralisation massive, l'idéal étant carrément une privatisation de l'école, seuls les financements restant, au moins en partie, publics.
Mais, sans aller jusque là, on peut considérer que l'instruction est un triangle reposant sur :
1) Les programmes et les méthodes
2) Les enseignants, leur recrutement et leur formation
3) Les élèves, leur parcours individuel et collectif
Or, en France, ces trois piliers sont déficients :
1) Inutile de revenir sur les programmes et les méthodes. Le procès du constructivisme a été fait, le verdict, acté, publié, diffusé. Ceux qui ne sont pas convaincus ne le seront jamais, en tout cas jamais par des arguments pédagogiques, car leurs raisons sont extra-pédagogiques.
2) Le recrutement des enseignants pêche, du moins, je le soupçonne pour le peu que j'en sais. Quant à leur formation, le lavage de cerveaux en IUFM a fourni le sujet d'une abondante littérature d'épouvante.
3) L'égalitarisme forcené (je ne crois pas l'adjectif exagéré) et l'amour de la bureaucratie pour les normes conduisent à dévaloriser l'individualisation des parcours, pourtant les élèves ne sont-ils pas des individus ?
Pour réformer l'école française, il n'est même pas besoin d'aller chercher à l'étranger : il suffit d'examiner la réussite de l'école française des années 50 qui, sans être un âge d'or, fonctionnait mieux. Et ça ne tenait pas seulement aux images d'Epinal, blouse grise et tableau noir.
mardi, décembre 04, 2007
Pour un nouveau plan Pinay-Rueff
Je lis la biographie de Mongénéral par Jean Lacouture et j'y trouve beaucoup d'échos contemporains.
Prenons l'exemple du plan Pinay-Rueff.
Quelques mois après son retour au pouvoir en 1958, l'étatiste, du moins c'est ainsi qu'on le décrit, De Gaulle est convaincu par Jacques Rueff non seulement d'adopter un plan d'inspiration libérale (on dirait aujourd'hui, avec le sens de la mesure qui caractérise notre époque, «ultra-libérale»), mais également de mettre tout son poids derrière, contre l'avis même de ses ministres.
Il ne porte le nom d'Antoine Pinay, ministre des finances, que par raccroc, celui-ci ayant initialement menacé de démissionner si ce plan « excessif» était appliqué.
Ce plan «excessif et téméraire» qui était censé bousculer de pauvres Français fragiles et colériques, les mettant ainsi au bord de la révolution (ça ne vous rappelle rien ?), fut un grand succès.
Il fut aussi l'occasion de deux réparties gaulliennes. A un ministre qui lui disait : «J'ai peur de ne pas être d'accord.», Jupiter tonnant répondit : «Et moi, j'ai peur que vous ne soyiez plus ministre.»
A un autre qui arguait «Les Français vont crier.», la réponse auguste tomba «Et alors ?»
Le parallèle entre ce plan et ce qui semble désirable pour la France de 2007 est frappant :
> Dévaluation du franc de 17 % et De Gaulle en profite, en bon communicant, afin de frapper les esprits, pour passer au «nouveau franc». N'est-ce pas l'équivalent d'une sortie de l'Euro ?
> Restriction des déficits publics, malgré l'augmentation des dépenses militaires pour cause de bombinette, diminution des dépenses, augmentation des impots. Le Grand Charles aurait-il été effrayé par la diminution d'un tiers de l'effectif de la fonction publique qui me semble aujourd'hui nécessaire ?
> Libéralisation du contrôle des prix et suppression des barrières douanières. La révision du code du travail, la dé-bureaucratisation de la France et l'introduction de la retraite par fonds de pension sont-elles aujourd'hui plus difficiles ?
Le plus admirable, c'est que Charles De Gaulle n'était pas particulièrement compétent en économie. Pourtant il a choisi d'adopter et de promouvoir un plan que beaucoup d'experts considéraient comme extrémiste. Pourquoi ?
Le goût du défi n'est pas à négliger, mais, après tout, il avait d'autres défis à relever.
Le bon sens est l'élément essentiel : le plan Rueff était cohérent, clair, intellectuellement solide, en phase avec l'époque.
Mais le devoir d'Etat est l'élément décisif, le plus qui fait basculer la décision : De Gaulle a très bien senti que ceux qui attaquaient le plan Rueff n'étaient pas tous bas et médiocres, n'avaient pas tous un intérêt particulier à défendre, mais qu'ils défendaient tous une cause accessoire, la paix sociale, la tranquillité immédiate, par rapport à la grande cause, celle du pays et de son avenir.
On comprend bien ainsi en quoi les prétendus descendants de De Gaulle, qu'ils se nomment Chirac, Seguin ou Guaino, sont des usurpateurs : ils imitent le discours mais trahissent l'esprit.
Présentons les choses simplement : Charles De Gaulle aurait-il toléré le laxisme, l'affaissement, la veulerie, que représentent trente ans de déficits publics accumulés ? Une indication qui donnera la réponse : le budget de l'Etat français était en déficit depuis 1931 quand De Gaulle est arrivé au pouvoir.
Quel est le dernier homme politique qui a demandé aux Français un effort ? Et pas un effort pour subir, mais un effort pour aller de l'avant ? Non, on parle toujours de protéger, pour ne pas dire de materner. Nos politiciens, se muant en gardes-malades, nous méprisent sont en-dessous de leur tâche.
Ne pourrait on dire que « c'est avec chagrin que nous voyons ces hommes éminents se faire, en vertu d'une sorte de loyalisme à l'envers, non point des guides exigeants, mais des porte-paroles rassurants.»
Quand entendrons-nous de nouveau : «J’ai décidé de remettre nos affaires en ordre réellement et profondément. [...] Notre pays va se trouver à l’épreuve [mais] le rétablissement visé est tel qu’il peut nous payer de tout [...] Sans cet effort et ces sacrifices, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité.»
Prenons l'exemple du plan Pinay-Rueff.
Quelques mois après son retour au pouvoir en 1958, l'étatiste, du moins c'est ainsi qu'on le décrit, De Gaulle est convaincu par Jacques Rueff non seulement d'adopter un plan d'inspiration libérale (on dirait aujourd'hui, avec le sens de la mesure qui caractérise notre époque, «ultra-libérale»), mais également de mettre tout son poids derrière, contre l'avis même de ses ministres.
Il ne porte le nom d'Antoine Pinay, ministre des finances, que par raccroc, celui-ci ayant initialement menacé de démissionner si ce plan « excessif» était appliqué.
Ce plan «excessif et téméraire» qui était censé bousculer de pauvres Français fragiles et colériques, les mettant ainsi au bord de la révolution (ça ne vous rappelle rien ?), fut un grand succès.
Il fut aussi l'occasion de deux réparties gaulliennes. A un ministre qui lui disait : «J'ai peur de ne pas être d'accord.», Jupiter tonnant répondit : «Et moi, j'ai peur que vous ne soyiez plus ministre.»
A un autre qui arguait «Les Français vont crier.», la réponse auguste tomba «Et alors ?»
Le parallèle entre ce plan et ce qui semble désirable pour la France de 2007 est frappant :
> Dévaluation du franc de 17 % et De Gaulle en profite, en bon communicant, afin de frapper les esprits, pour passer au «nouveau franc». N'est-ce pas l'équivalent d'une sortie de l'Euro ?
> Restriction des déficits publics, malgré l'augmentation des dépenses militaires pour cause de bombinette, diminution des dépenses, augmentation des impots. Le Grand Charles aurait-il été effrayé par la diminution d'un tiers de l'effectif de la fonction publique qui me semble aujourd'hui nécessaire ?
> Libéralisation du contrôle des prix et suppression des barrières douanières. La révision du code du travail, la dé-bureaucratisation de la France et l'introduction de la retraite par fonds de pension sont-elles aujourd'hui plus difficiles ?
Le plus admirable, c'est que Charles De Gaulle n'était pas particulièrement compétent en économie. Pourtant il a choisi d'adopter et de promouvoir un plan que beaucoup d'experts considéraient comme extrémiste. Pourquoi ?
Le goût du défi n'est pas à négliger, mais, après tout, il avait d'autres défis à relever.
Le bon sens est l'élément essentiel : le plan Rueff était cohérent, clair, intellectuellement solide, en phase avec l'époque.
Mais le devoir d'Etat est l'élément décisif, le plus qui fait basculer la décision : De Gaulle a très bien senti que ceux qui attaquaient le plan Rueff n'étaient pas tous bas et médiocres, n'avaient pas tous un intérêt particulier à défendre, mais qu'ils défendaient tous une cause accessoire, la paix sociale, la tranquillité immédiate, par rapport à la grande cause, celle du pays et de son avenir.
On comprend bien ainsi en quoi les prétendus descendants de De Gaulle, qu'ils se nomment Chirac, Seguin ou Guaino, sont des usurpateurs : ils imitent le discours mais trahissent l'esprit.
Présentons les choses simplement : Charles De Gaulle aurait-il toléré le laxisme, l'affaissement, la veulerie, que représentent trente ans de déficits publics accumulés ? Une indication qui donnera la réponse : le budget de l'Etat français était en déficit depuis 1931 quand De Gaulle est arrivé au pouvoir.
Quel est le dernier homme politique qui a demandé aux Français un effort ? Et pas un effort pour subir, mais un effort pour aller de l'avant ? Non, on parle toujours de protéger, pour ne pas dire de materner. Nos politiciens, se muant en gardes-malades, nous méprisent sont en-dessous de leur tâche.
Ne pourrait on dire que « c'est avec chagrin que nous voyons ces hommes éminents se faire, en vertu d'une sorte de loyalisme à l'envers, non point des guides exigeants, mais des porte-paroles rassurants.»
Quand entendrons-nous de nouveau : «J’ai décidé de remettre nos affaires en ordre réellement et profondément. [...] Notre pays va se trouver à l’épreuve [mais] le rétablissement visé est tel qu’il peut nous payer de tout [...] Sans cet effort et ces sacrifices, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité.»