mercredi, février 28, 2007

Bannisons le monoxyde de dihydrogène

Cette video très marrante :

Bannissons le monoxyde de dihydrogène


Je résume comme c'est en anglais : la dame fait signer une pétition pour interdire le monoxyde de dihydrogène, qu'on trouve dans les centrales nucléaires et chez les fabricants de pesticides mais aussi dans les biberons des bébés. Et les gens signent. Sauf que le monoxyde de dihydrogène, c'est H20, l'eau.

Depuis longtemps, je suis persuadé que l'écologisme est la doctrine politique qui fait la part la plus belle à l'irrationnel :

> le religieux païen : la généreuse mais colérique mère Nature perturbée, blessée, par le présomptueux homme industriel.

> le conformisme, la pose : c'est intrinsèquement bien, sans réflexion, sans recul, de se montrer préoccupé par l'écologie, de s'afficher écolo. Ce phénomène grégaire de conformisme se retrouve bien entendu dans toutes les opinions politiques (on pense ce qu'on pense, mais on réfléchit aussi à l'image de soi que projette le fait d'affirmer telle ou telle opinion). Mais il me semble particulièrement fort dans le cas écologiste.

> la peur. Ce phénomène est relié à la religion païenne, l'homme a peur de sa propre puissance et s'imagine les catastrophes qu'il va déclencher.

Les préoccupations écologiques sont légitimes, mais je conteste que l'écologisme ait un rapport avec l'écologie autre que faux, mensonger et trompeur.

Bien sûr, il y a des gens qui s'y laissent prendre de bonne foi, mais sont-ils si nombreux ?

lundi, février 26, 2007

L'appel du 18 juin en Power Point

Tout travailleur dans une entreprise moderne moyennement originale (voire complètement conformiste) a été abruti, au moins une fois, plus vraisemblablement très souvent, par une présentation Power Point, laide, longue, incompréhensible et, surtout, inutile. On se dit alors qu'un bon discours remplacerait avec profit ces mauvaises planches.

Il traîne dans nos couloirs des spécialistes de ce "Power Point engineering" qui savent se faire mousser avec des trucs "qui en jettent" mais qui seraient bien en peine d'articuler un discours.

Ayant trouvé sur internet une "Gettysburg address" en Power Point, il m'est venu à l'idée d'en faire un équivalent français à partir de l'Appel du 18 juin 1940.

Le jeu consiste bien entendu à toucher le moins possible au modèle Microsoft choisi, en l'occurence "Recommending A Strategy.pot", dont le titre m'a, vous le comprendrez, séduit. J'ai juste changé l'ordre de deux pages pages de manière à correspondre au déroulement du célèbre appel.

NB : n'ayant pas sous la main ma documentation, j'ai mis des chiffres fantaisistes pour la présentation de la page 3, si quelqu'un pouvait me fournir les vrais, je rectifierais.

appel18061940.ppt

Je me suis fait plaisir en me déchaînant sur les sons.

Pour ceux qui auraient vraiment du mal à s'adapter à la modernité, voici le texte original :

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.

La réforme de l'Etat : l'armée britannique a des solutions

Un général anglais a récemment déclaré : "On nous a demandé de réduire les effectifs au nom des nouvelles technologies qu'on nous promettait. Ensuite, on nous a coupé les budgets, sous prétexte qu'avec si peu d'effectifs, nous n'avions pas besoin de nouveaux matériels."

Il n'y a pas à dire : la réputation de pragmatisme de nos amis anglais n'est plus à faire. Nous savions déjà depuis Mme Thatcher qu'ils s'y connaissaient en réforme de l'Etat. Voilà maintenant qu'ils prouvent qu'ils peuvent réformer l'Etat grâce à des nouvelles technologies totalement virtuelles.

J'ajoute, pour ceux qui seraient tentés de se moquer, que la Suisse, la Grande-Bretagne et la France sont les seuls pays d'Europe ayant presque, hélas seulement presque, des capacités de défense de leurs intérêts vitaux. Tous les autres sont obligés de faire appel massivement aux USA.

Les USA trouvent d'ailleurs que ça commence à bien faire puisque Robert Gates, le secrétaire d'Etat à la défense a récemment déclaré que "l’Alliance (l'OTAN) n’est pas un salon mondain et un club de discussions, c’est une alliance militaire qui a de très sérieuses obligations mondiales", manière un peu rude de signifier aux alliés qu'il serait temps qu'ils fassent leur part.

Pour en revenir à nos moutons, je trouve que la manoeuvre du gouvernement anglais vis-à-vis de son armée est dépourvue d'élégance. Avec les militaires, il peut se le permettre, ce sont des hommes de devoir qui ne font pas grève pour un oui pour un non, eux (suivez mon regard).

Mais ce n'est pas très glorieux.

samedi, février 24, 2007

24 février 1525 : le désastre de Pavie (Jean Giono)


FFFF

(image : tapisserie de la bataille de Pavie, la capture du roi)

Superbement écrit, très agréable à lire.

D'après Giono, pour François 1er, la guerre n'est qu'un des trois passe-temps d'un noble chevalier, avec la chasse et les dames, et non la continuation de la politique par d'autres moyens. Ceci expliquerait sa désinvolture.

Et pourtant, au fur à mesure que l'histoire se déroule, on ne peut s'empêcher de ressentir la bêtise bien compacte du camp français, qui perd peu à peu ses avantages initiaux face aux Impériaux.

Et l'on arrive au désastre final : une escarmouche presque gagnée transformée en déroute par l'intervention inopportune du roi, François 1er fait prisonnier et la chevalerie française broyée dans une bataille inutile (1). Charles Quint, resté chez lui bien au chaud, rafle la mise.

De retour de captivité, François 1er s'aigrit, les guerres de religion commencent.

Il est difficile de ne pas juger très sévèrement François 1er (2).

La bataille de Pavie, c'est le pire des Français. Car, à des causes accidentelles, se mêlent des causes plus profondes : courtisans plus écoutés que les hommes d'expérience, négligence de la logistique, recherche de la gloire plus que de l'efficacité. Ne sont-ce pas des traits bien français ?

Tant de catastrophes et de sang pour un peu de gloriole.

Je suis tenté de comparer avec Henri IV, mais, allons, un peu d'indulgence, la comparaison serait trop sévère pour François.

(1) : les canonniers français déciment les Impériaux venus aider les assiégés de Pavie. François 1er, plutôt que d'attendre la fin du carnage à son avantage, charge avec la cavalerie, masquant ses propres canons, s'enlise dans les marécages. Les Impériaux se reprennent, font le roi prisonnier et massacre la fine fleur de la chevalerie française. Le drame a duré moins d'une heure, de 26 000 français avant, il en reste 16 000 après.

(2) : au moment d'être pris, François 1er se croyait vainqueur depuis un quart d'heure et, se voyant entouré d'ennemis, criait : "Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qui arrive ?"

Ségène Royal : où sont les handicapés ?

Ségolène Royal déclarait, à l’occasion de son grand oral sur TF1, « dans une équipe où il y a une vingtaine de personnes, il devrait y avoir une à deux personnes handicapés,…sinon c’est de la discrimination », se faisant ainsi la championne de la mixité sociale, du changement de regard de la société sur le handicap. Dommage que Marie-Ségolène ne tienne pas compte de ces propres engagements car dans son équipe de campagne (de 36 membres) pas l’ombre d’une personne handicapée.

Je crois qu'il y a là une des choses les plus dégueulasses (pas d'autres qualificatifs) du socialisme français : la générosité en paroles, la compassion pour épater la galerie, l'empathie pour faire pleurer dans les chaumières, et après ? Rien.

C'est obscène, puisque l'obscénité consiste à exposer ce qui devrait rester intime.

La générosité, la compassion, l'empathie, on les pratique mais on n'en parle pas.

Au lieu de quoi, les socialistes font exactement la contraire : ils en parlent, ils s'en vantent même, ils en font un copieux étalage télévisé mais ils ne les pratiquent pas : en pratique, ils se distribuent les places, créées grâce à l'argent extorqué aux Français sous prétexte de solidarité.

Connaissez vous un autre mot que "dégueulasse" pour qualifier ce genre de choses ?

vendredi, février 23, 2007

Pour que ça change fort !

Ségolène Royal nous a déclaré : "Pour que ça change fort ! Mais pas trop, parce que je ne sais pas quoi dire, et que je rappelle mes copains les éléphants, et que je suis dans la merde, et que Bayrou et Sarko, ils vont me ridiculiser et que François me fait la tronche, iet que j'en ai marre de raconter n'importe quoi pour faire l'intéressante..."

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Bon, je sais, ça n'est pas beau de tirer sur l'ambulance, mais Mme Royal est tellement donneuse de leçons que je n'éprouve aucun scrupule.

Les élections présidentielles vues de la Bourse


Les élections présidentielles vues de la Bourse


Bien que travaillant dans l'industrie je n'ai aucun préjugé contre la finance et je suis par ailleurs amené à m'informer sur le monde, ce qui fait que je partage assez la vision des élections qui est décrite dans cet article.

Je suis persuadé que le débat entre socialisme et libéralisme est d'abord un débat de valeurs.

Le socialisme est fondamentalement la politique de l'envie, de la jalousie et de la contrainte. Les socialistes ont sans cesse le mot solidarité à la bouche pour mieux masquer le caractère liberticide et oligarchique de leurs idées.

A contrario, le libéralisme est la politique de la rasion et de la liberté (et non de la générosité, qui n'est pas du domaine politique).

The deniers (2)

J'étais fort embêté de ne vous présenter que des textes en anglais, voici la réparation :

Réflexions d'un sceptique

Je suis très content d'avoir trouvé ce texte : l'auteur explique en spécialiste ce dont j'avais l'intuition en amateur (mes professeurs peuvent se réjouir : j'ai mis à profit ma formation d'ingénieur généraliste) ; à savoir que tenter de prévoir le climat est voué à l'échec pour des raisons fondamentales et que, en conséquence, les modèles climatiques qu'on nous propose sont des jouets pour chercheurs qui n'ont qu'un rapport extrêmement lointain avec ce que lae climat va devenir.

Quant à prendre des décisions politiques à partir de tels modèles, vous devinez ce que j'en pense.

Voici un autre texte, d'un Français celui-là :

Le réchauffement climatique est un mythe !


Maintenant, je m'interroge entre deux possibilités :

1) Ne plus vous parler de climat car le savoir vraiment significatif sur le sujet progresse très lentement, voire stagne chez les scientifiques et régresse dans les médias. Je serais donc contraint de rabâcher.

2) Continuer à vous parler de réchauffisme, car il s'agit en fait de politique, domaine où les idées fausses ou infondées doivent être sans cesse contestées.

Il est probable que je vais m'orienter vers un moyen terme : vous parler de moins en moins du climat.

jeudi, février 22, 2007

The deniers

The deniers

Au lien ci dessus, vous trouverez une série d'articles (en anglais hélas) sur les "deniers", les négationnistes, sous entendu "du climat", comme on les appelle péjorativement et très abusivement.

En effet, les certitudes sur le climat sont quasiment inexistantes, ce qui n'est bien sûr pas le cas pour les chambres à gaz.

Ce vocabulaire nous en apprend plus sur ceux qui l'emploie (pas la peine que je vous fasse un dessin) que sur ceux qu'il désigne.

A mes yeux, les anti-réchauffistes se trouvent dans la situation des libéraux il y a quarante ans : l'Etat-providence et le socialisme régnaient en maître, mais les libéraux, estimant ces politiques mauvaises parce que basées sur des idées fausses, continuaient, dans leur coin totalement négligé par les grands médias, à exister, à réfléchir et à exposer leurs conceptions.

Quand l'idée de la faillite du socialisme eut fait son chemin dans les têtes, les libéraux étaient prêts et des politiciens se réclamant du libéralisme, et l'ayant compris, contrairement à J. Chirac, ont été portés au pouvoir (sauf, pour notre malheur, en France).

Il arrivera au réchauffisme la même chose qu'au socialisme puisque ce sont des errements cousins. Et les anti-réchauffistes deviendront à la mode.

D'ici là, il suffit de ne pas se décourager, de continuer à réfléchir et à exposer ses idées. Internet est d'une grande aide, le bon sens aussi (il suffit d'un peu discuter dans la rue et on ne tarde pas à s'apercevoir que les gens cernent souvent le fond du problème : "Toutes ces histoires de climat, c'est pour nous inventer des impôts.")

mercredi, février 21, 2007

Je suis mûr pour être président de la république

SR : "déduction d'impots aux entreprises qui investissent." Ca existe déjà : ça s'appelle l'amortissement (décidément, c'est la grande spécialité de SR de proposer des choses qui existent déjà).

NS : "Déductions d'impôts aux entreprises qui augmentent leurs salariés." Autrement dit, faire financer par tous les contribuables les augmentations de quelques salariés : un non-sens économique absolu.

Ayant démonté en deux courtes phrases les propositions des deux principaux candidats, je peux avancer les miennes :

> proposer à tout fonctionnaire démissionnant un chèque de 3 ans de salaire.

> ne remplacer aucun départ à la retraite dans la fonction publique

> nommer un responsable de la réforme d'l'Etat imposant à chaque ministère une diminution de budget et fixant les objectifs en termes de résultat.

> décliner au sein de chaque ministère la réduction de des dépenses grâce à des groupes de travail partant de la base (oui, je crois, une fois les objectifs fixés politiquement de manière irrévocable, les fonctionnaires les mieux à même de savoir comment atteindre ces objectifs).

Comme je ne propose que ce qui a déjà marché ailleurs, je ne crains pas trop la contradiction.

Je n'attends plus qu'un cri "Boizard Président ! Boizard Président !"

La vraie nature de Ségolène Royal

Comme d'hab', mes commentaires en crochets. Je trouve la photo particulièrement réussie !

La vraie nature de Ségolène Royal

Papon : l'esprit de Vichy


N. Baverez, dans mon message précédent, parle de l'esprit de Vichy à propos de J. Chirac et de F. Mitterrand.

M. Papon, à l'occasion de sa mort et des commentaires qu'elle provoque, m'apparaît quelque peu comme un bouc-émissaire pour condamner cet esprit de Vichy. Guy Sorman s'interroge dans Les héritiers de Papon sur le fait de savoir si les leçons ont été tirées, si le culte de l'Etat, la "raison d'Etat" et le carriérisme politico-administratif les accompagnant, qui ensemble ont été les motivations de Papon, ont disparu.

Voici le commentaire que j'ai posté sur le blog de Guy Sorman :

C'est vrai que nous sommes bien en peine pour savoir comment nous réagirions dans une situation comparable.

Mais il me semble que nous avons un indice : depuis vingt ans, le chômage est un drame social en France, tout le monde en est d'accord.

Or, les solutions contre le chômage sont parfaitement connues grâce aux exemples étrangers.

Pourtant, aucun de nos énarques, de nos fonctionnaires, de nos gouvernants n'a ressenti assez de colère pour agir efficacement contre le chômage qui ne les touche pas, car il aurait fallu remettre en cause l'Etat et son fonctionnement, pire, l'idée comme quoi ce qui vient de l'Etat est nécessairement juste et généreux, bon pour le pays.

Ce n'est qu'un indice, mais pas très encourageant.

Tant que persistera l'idée que le service de l'Etat est noble et bon par essence (1) et ne saurait avoir de conséquences néfastes que par accident, tant qu'être fonctionnaire ne sera pas considéré tout à fait comme un métier comme un autre, à l'exception des missions risquées (militaires, pompiers, etc.); nous nous exposons à ce qu'il y ait abondance de Papon.

Il y a là, en plus de l'esprit de Vichy, l'esprit d'Ancien Régime dénoncé par Bernard Salanié, les deux notions se recouvrant en partie.

A l'heure où les principaux candidats à l'élection présidentielle donnent à croire, par leurs propositions, que la seule action qui vaille est l'action de l'Etat, il y a de quoi s'interroger et s'inquiéter.

(1) : idée totalement fausse : l'Etat n'est qu'un rouage de la société et le plus gros de risques d'abus et d'oppression.



dimanche, février 18, 2007

Non, Ségolène Royal n'est pas finie

Le microcosme politico-médiatique a le chic pour les engouements ridicules : il y a trois mois à peine, c'est tout juste si les élections présidentielles se justifiaient, Mme Royal pouvait être sacrée immédiatement, le vote n'était qu'une formalité.

Aujourd'hui, on en serait plutôt à lui conseiller de se retirer pour éviter l'humiliation.

Rappelons donc un fait de base qui est sûrement trop simple pour nos grosses têtes de journalistes et de politiciens : 40 %-45 % des Français votent indéfectiblement à gauche et 40 %-45 % des Français votent indéfectiblement à droite.

On peut en tirer deux conclusions :

> une élection présidentielle est forcément disputée.

> il faut vraiment une combinaison exceptionnelle pour que le deuxième tour ne se fasse entre le principal candidat de droite et le principal candidat de gauche.

François Bayrou compte que cette combinaison exceptionnelle se présentera et lui permettra d'éliminer S. Royal. Je le souhaite, mais ce n'est pas le plus probable.

Quant à savoir si S. Royal était le meilleur choix pour le PS, je vois les choses ainsi : comme l'a si bien dit JM Bockel, le PS, en refusant tout libéralisme, se met en position de ne pas comprendre le monde actuel et donc de ne pas pouvoir penser droit et agir.

Il en est donc réduit à de mauvais choix, situation fort périlleuse. Parmi ces mauvais choix, a-t-il fait le moins mauvais en désignant S. Royal ? Je n'en sais rien, bien que je préfère DSK, mais je sais qu'il aurait du se mettre en position de faire des bons choix, situation de beaucoup plus confortable.

Pour qui voter ?

J'hésite entre :

1 er tour : Bayrou ; 2ème tour : Sarkozy (sauf si Bayrou est au 2ème tour)

1 er tour : Sarkozy ; 2ème tour : Sarkozy (sauf si Bayrou est au 2ème tour)

Il s'agit de toute façon d'un "vote utile" (c'est-à-dire du moindre mal), puisqu'il n'y a pas de libéral avec de vraies chances. J'essaie donc de louvoyer, entre l'exigence de faire barrage au socialisme et celle de se rapprocher de mes idées. Pas facile du tout !

Avec le recul, je suis assez content de mon vote de 2002 (1er tour : Bayrou ; 2ème tour : abstention). Je n'ai pas gobé l'attrape-nigaud du danger-fasciste-à-nos-portes (c'était assez facile : vu que Chirac avait reçu plus de voix que Le Pen, il suffisait que les partisans des deux votent comme au premier tour pour que Le Pen ne passe pas. Toute cette hystérie des petits Malraux avec soixante ans de retard m'a simultanément fait rire et pleurer : c'était à la fois grotesque et navrant.)

Quant à mon vote de 1995, je n'en souviens pas, mais il me semble que j'ai voté Chirac à l'un des deux tours. Je sais, je sais, ce n'est pas glorieux, mais nul n'est parfait !

Jacques Chirac vu par Nicolas Baverez


Le président d'une France vaincue

Si l'on accepte la définition de "l'esprit de Vichy" que donne Nicolas Baverez, je suis d'accord avec l'article.

Comparaison n'est certes pas toujours raison, mais j'ai la conviction que la France subie en ce moment une "étrange défaite", intellectuelle, politique et économique comme la précédente fut intellectuelle, politique et militaire.

En tous les cas, si cette comparaison ne fait pas l'unanimité, je crois qu'il y a par contre un consensus (ou presque) pour considérer que J. Chirac a suivi les pas de F. Mitterrand.

samedi, février 17, 2007

Quel est le taux de prélèvement obligatoire idéal ?

> Les libéraux, considérant les sociétés libérales du passé, la Hollande du XVIIème siècle par exemple, et les sommes qu'on peut estimer nécessaires pour remplir les fonctions régaliennes, arrivent à un consensus autour de 20 % du PIB de dépenses publiques (Milton Friedman dit entre 17 % et 23 %)

> La dette publique est immorale, elle est une corruption électorale : l'Etat, c'est-à-dire les hommes au pouvoir qui espèrent être réélus, offre au citoyen-électeur des services qu'il ne fait pas payer au citoyen-contribuable.

En conséquence, considérant que le taux de dépenses publiques idéal de 20 % devrait être financé par l'impôt, on arrive à un taux de prélèvement obligatoire idéal de 20 % , soit la moitié du taux français officiel, qui est probablement sous-évalué.

Quand on est si éloigné de l'idéal de démocratie libérale, il n'y a pas de quoi s'étonner que la société souffre.

Pratiquement tous les problèmes de la France peuvent être ramenés à l'excès d'étatisation, que ce soit l'immigration, ou l'éducation, ou la dénatalité ou tant d'autres choses.

Quel est le taux de prélèvement obligatoire ?

On nous dit, couramment, officiellement, que le taux de prélèvement obligatoire en France est de 44 %.

J'ai des raisons élémentaires d'en douter :

Prenons un salarié non imposable sur le revenu qui a un salaire brut de 100.

> son salaire réel est de 140, puisque son patron a déjà payé pour lui 40 de charges patronales.

> son salaire net est de 80.

> on arrondit les impôts sur ce qui reste à 15 % (l'argent épargné est assez peu taxé -c'est encore à voir, et l'argent consommé est taxé à 19.6 %)

> il lui reste donc 68. Son salaire a donc été taxé de 140- 68 = 72

le taux de prélèvement obligatoire est donc de 72/140 = 51 %

Et cela me paraît un minimum puisque je n'ai pas compté les impots sur le revenu.

Le salariat étant la condition très largement dominante (au moins pour ceux qui travaillent et payent des impôts), il me paraît difficile de croire que le taux de prélèvements obligatoire est seulement de 44 %.

Au fond, on tourne toujours autour du même problème qu'on peut prendre par tous les bouts : il y a trop d'Etat en France, beaucoup trop : les ressources allouées par planification sont par essence moins efficaces que les ressources réparties par des millions de décisions quotidiennes d'acteurs économiques agissant au mieux de leurs intérêts.

Plus la part de l'Etat est importante dans l'économie, au-delà des fonctions régaliennes (dont ne fait pas partie l'éducation, par exemple), plus l'économie est inefficace. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause de la croissance molle et du chômage.

Sans compter qu'il y a le problème philosophique fondamental : il me semble plus juste que les individus aient le maximum de prise sur leur vie, que ça soit le choix de l'école de leurs enfants, de leur logement, de leur voiture, de leur retraite, de leur assurance maladie, plutôt que tout cela soit décidé par une entité tutélaire et soi-disant supérieure.

Car le taux de dépenses publiques (dont la composante est principale est le taux de prélèvement obligatoire), c'est bien cela : la part de richesse nationale soustraite aux décisions individuelles.

vendredi, février 16, 2007

Rigueur et audace aux aux essais en vol (J. Noetinger)


FF

Dommage que ce livre renferme de nombreuses coquilles et une ou deux erreurs factuelles (par exemple, Pierre Clostermann n'est pas compté dans les Français ayant essayé le Me 262, il est vrai qu'il était dans la RAF), sinon c'est un hommage mérité aux pilotes du CEV (Cenntre d'essais en Vol) qui sacrifièrent quelquefois leur vie et souvent leur santé à l'avancement de la connaissance aéronautique.

Désormais Melun-Villaroche et Brétigny sont fermés ou quasi. Mais parmi ces héros quelques uns sont encore vivants dans l'anonymat, dont André Turcat et Jean Sarrail (Voler, ça préserve).

Les affaires Besson et Duhamel

> Eric Besson, qui était plus ou moins en charge du chiffrage du programme de Ségolène Royal, a démissionné, officieusement suite à une altercation avec François Hollande, ce qui tendrait à prouver que A. Montebourg avait, pour une fois, raison : le plus gros problème de Mme Royal est son compagnon.

L'UMP s'est empressée d'insinuer que cette démission était due au caractère irréaliste du programme présenté à Villepinte. Cela paraît peu vraisemblable. Depuis Pierre Mendès-France, il n'existe plus de socialiste que proférer des énormités économiques dérange le moins du monde : plus c'est gros plus ça passe. Il est plus probable que, le PS étant devenu le parti des copains qui se répartissent les places financées par le contribuable, Eric Besson ait démissionné sur une ambition déçue, une place attribuée contre ses espoirs à un camarade et néanmoins concurrent.

> Alain Duhamel est privé d'antennes radio et télé suite à la diffusion sur internet d'une video où on le voit défendre la politique européenne de Bayrou, lors d'un débat à Sciences-Po, et dans le feu de la conférence, il explique qu'il n'a aucun scrupule à critiquer vertement Bayrou puisqu'il votera pour lui.

Je trouve cette sanction ridicule : les journalistes ont le droit d'avoir et d'émettre des opinions, c'est même plus sain que ces journalistes à l'évidence partisans et qui font semblant d'être impartiaux. Des journalistes qui à l'évidence roulent, sans le dire, pour un candidat, on en connait tous.

De tout temps, il valait mieux fermer sa g.... pour ne pas avoir d'emm.... . Désormais, c'est en France la loi (voir les lois communautaristes limitant la liberté d'expression) et un usage public et reconnu.

Bref propos sur la mise à l'écart d'Alain Duhamel

Airbus, c'est fini ?

Depuis au moins un an, on sait qu'EADS et sa principale filiale Airbus sont des entreprises privées gérées, d'ailleurs par d'ex-fonctionnaires, comme des entreprises nationalisées.

L'actualité des dernières semaines, qui voient se renforcer les pressions gouvernementales dont aucune n'ont comme priorité l'avenir d'EADS, renforce cette analyse.

On connaît le destin des entreprises nationalisées : renflouage permanent par l'Etat et faillite en cas de lâchage de ce dernier.

On connaît aussi la solution : la privatisation.

Le drame d'EADS est de ne pas pouvoir être nationalisée puisqu'elle est déjà privée. Cette situation, où la mainmise des Etats sur la direction de la société passe par des canaux plus obscurs que le capital, est paradoxale, absurde et, surtout, mortelle.

Le scénario est écrit :

> Insuffisamment rentable, trop dispersée, Airbus n'arrive pas à faire face au retournement du cycle aéronautique. Notamment, plombée par l'A380 et l'A350, Airbus prend du retard pour le successeur de l'A320.

> Les "petits" acteurs du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) font concurrence à l'A320. Les compagnies aériennes dont le souci est de ne pas laisser Boeing s'installer en situation de monopole leur passent commande.

> Les Etats européens, les finances asséchées par les retraites, "font du bruit avec la bouche", rien de plus.

> EADS est racheté par une alliance du BRIC pour une bouchée de pain, le tout enrobé dans un discours politique fumeux pour éviter de perdre la face. La faillite d'Airbus serait probablement précédée de quelques années par un discours à la mode comme quoi l'avion pollue, est le passé plus que l'avenir, que c'est pas si important.

Enfin, l'argument "too big to fall" ou "too strategic to be bought" est fallacieux : on l'a bien vu avec Péchiney et Arcelor.

Le pire n'est jamais sûr et le scénario inverse est possible, EADS a encore des atouts. Il reste cependant qu'aujourd'hui les indications penchent plus vers le noir que vers le blanc.

NB : Bernard Salanié (Toujours l'Ancien Régime) pose une question fort intéressante : nous nous glorifions des succès d'Airbus. Mais ce qu'Airbus rapporte à la collectivité est-il à la hauteur des sommes et des aides de toutes sortes investies par la même communauté dans Airbus ? L'argent mis dans Airbus par les Etats n'aurait il pas été mieux employé ailleurs ?

Bernard Salanié n'a pas la réponse, mais surtout, il semble que personne ne la cherche cette réponse, peut-être parce que tout à l'obsession du "champion national", nous avons nationalisé les investissements et privatisé les profits ?

jeudi, février 15, 2007

Mon restaurant préféré


Après de multiples essais, tests, dégustations, mon restaurant préféré à Paris est Les Ambassadeurs, restaurant du Crillon.

Cela peut paraître intimidant, le cadre est évidemment magnifique (les vitres sont blindées suite à une conférence dite de paix).

Il est certes hors de prix à la carte, encore que tout est relatif, mais il a un menu déjeuner à 75 € qui vaut le détour. La formulation de la carte volontairement sobre ne rend pas justice à la cuisine inventive, très travaillée, rigoureuse.

Le chef entretient un coté joueur plaisant, comme le dessert dont la coque a juste l'épaisseur voulue pour fondre à la chaleur de la sauce et dévoiler l'intérieur ou l'oeuf coque sans coque, ou le "plateau télé", qui n'a qu'un très lointain rapport avec les chips, accompagné d'une surprenante mais bienvenue limonade de salade de betteraves rouges .

Le menu de la Saint Valentin, juste pour vous faire baver :

> Saint-Jacques crues, chips de Saint Jacques et caviar

> Homard en feuilles de cresson, sauce au cresson et truffes noires

> Poularde de Bresse aux truffes, sauce aux truffes et vinaigre balsamique, sushi de légumes, bouillon de foie gras

> Brie de Meaux

> Croque Chocolat

> Amour en cage à la rose

mercredi, février 14, 2007

Total fait des profits records

Hé bien, tant mieux. Pour ses ses actionnaires, ses employés, l'Etat qui encaisse les impots et même pour ses clients.

C'est marrant comme à lire les déclarations de certains on a l'impression que c'est un crime. Maladie du démagogue pas fou ?

mardi, février 13, 2007

Sarkozy-Royal : 25 ans de retard

Il y a 25 ans, Ronald Reagan avaient trois maximes :

«Le socialisme, c'est : "Taxe ; si ça bouge encore, réglemente ; si ça ne bouge plus, subventionne." »

« L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème. »

«Les mots les plus terrifiants de la langue [française] sont : "Je viens de la part du gouvernement et je suis là pour vous aider."»

A noter que « l'ignare » Reagan mettait parmi ses lectures favorites un Français dont les énarques ignorent probablement jusqu'à l'existence : Frédéric Bastiat.

A voir les programmes des deux grands favoris, on peut sans peine affirmer qu'ils ont 25 ans de retard.

Jacques Marseille a fait un calcul simple : si la France avait eu ces vingt dernières années la croissance de l'Espagne, de l'Irlande, de la Grande-Bretagne ou de la Suède, le revenu moyen annuel serait plus élevé de 5 000 à 15 000 €. Aucune redistribution ne peut avoir les avantages de la croissance.

Or, plus de croissance, c'est moins d'Etat, moins d'impôts, moins de subventions, moins de fonctionnaires et pas 2 ou 3 % en moins étalés sur 20 ans, mais 20 %, 30 % en moins sur 2 ou 3 ans (voir les expériences étrangères).

Bref, à peu prés tout le contraire de ce que proposent Sarko-Ségo. Choisir entre eux, c'est choisir entre la peste et la choléra.

Ajout du 14/02 : puisque la résolution des problèmes commence quand on se pose les bonnes bonnes questions, adoptons celle d'Alain Madelin : "Les hommes politiques ne doivent plus se demander ce que l'Etat peut faire, mais ce qu'il doit cesser de faire."

dimanche, février 11, 2007

France, terre d'exil

J'ai trouvé cela sur le blog de Guy Sorman. Je doute de l'authenticité de la déclaration attribuée à SR : elle est tellement cruche. Certaines mauvaises langues diront que c'est justement cette cruchitude qui permet l'attribution.

Prenons trente secondes pour rire de cette notion absurde de "réfugiés climatiques". (pause de trente secondes).

La France est ce pays étrange où non seulement on chasse les riches, où non seulement on attire les pauvres, mais où, de plus, on s'efforce d'attirer les pauvres les moins qualifiés et les moins productifs.

Et après, vous irez m'expliquer que nous n'avons pas des tendances au suicide national ?

Ajout du 12/12 : Le testament de Chirac

NB : je ne vous parlerai pas des "100 propositions" de Mme Royal. Une fois de plus, socialisme rime avec étatisme. L'étatisme a fait depuis longtemps et très spectaculairement la preuve de son échec, pourquoi me fatiguerai-je à commenter des propositions sans intérêt et complètement dépassées ?

D'autres ont le courage de faire des commentaires :

Le programme Royal commenté par Maître Eolas

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France , terre d'exil.

Avant même de divulguer son programme, je lis que Ségolène Royal s’inquiète des futurs réfugiés climatiques . « Devrait-on leur accorder l’asile politique » , se demande –telle dans une lettre à l’organisation caritative Terre des hommes ? `À mon avis , oui :le réfugié climatique n’est-il autre qu' une victime du capitalisme qui nous réchauffe ?

D’où viendra la nouvelle déferlante de réfugiés ? On pense aux Inuits privés de phoques par la fonte du pôle nord et aux Maldiviens , menacés d’être submergés par l’Océan indien.

Dans l’attente de ces réfugiés climatiques , de passage l’autre jour à Genève afin d’y prononcer une conférence à la demande de la banque Julius Baer , j’ai été frappé par le nombre significatif de réfugiés fiscaux ; Johnny Hallyday n’était pas dans la salle mais il s’en trouvait d’autres qui pèsent plus lourd dans l’économie française .

À ces réfugiés fiscaux , nos candidats ne proposent pas d’asile ; ajoutons-y tous ceux qui partent entreprendre hors de France , la France se vide par le haut. Cela libère la place pour les Inuits et , franchement , je ne vois pas comment la tendance s’inverserait dans les temps qui viennent ? Pas plus que le Huguenots qui , chassés par Louis XIV , sont partis enrichir Berlin , les exilés économiques , réfugiés anti-bureaucratiques , ne reviendront en France.

samedi, février 10, 2007

Cruchitude

Marcela Iacub, dans Le Point, écrit qu'il y a deux manières de mépriser les femmes en politique : ne pas les nommer, ou nommer des cruches en expliquant que, de toute façon, il y aura des hommes, sérieux, eux, pour la guider.

Ségolène Royal appartient d'évidence à la seconde catégorie.

C'est dommage que l'on vive une époque tellement idiote qu'il faille une femme pour écrire cela : un homme l'aurait fait, qu'on aurait sous-entendu (c'est plus efficace que d'affirmer) l'accusation de machisme. Tristes temps que les nôtres où la réception qu'on fait d'une analyse dépend du sexe de son auteur. C'est ça, les progrès du féminisme ?

vendredi, février 09, 2007

Les mots pour le dire

Article de Claude Imbert dans Le Point pour insister sur cette évidence : quand une langue se délite, comme c'est le cas de la langue française (je lis les Oraisaisons Funèbres de Bossuet, ça fait du bien), c'est le lien social, la cohésion de la société, qui sont atteints.

Comme dit Montaigne, "nous ne sommes hommes et ne nous tenons les uns aux autres que par la parole."

A parole appauvrie, société d'abrutis.

Les mots pour le dire

Seul reproche : il cite A. Bentolila, qui, si il n'est pas le pire, a tout de même contribué à la destruction de la langue dans la tête des enfants par ses manuels globalistes. Bentolila et Meyrieu pleurant la littérature, ce sont les Huns se lamentant sur les ruines des monuments qu'ils ont détruits.


jeudi, février 08, 2007

L'école primaire, étape fondatrice

Vous trouverez ci-dessous le texte d'un message que j'ai envoyé à des amis. Je n'avais pas l'intention de le rendre public. Mais voilà, aujourd'hui, dans Le Monde, je suis tombé sur l'article suivant :

Orthographe : les collégiens de cinquième sont tombés au niveau des élèves de CM2 de 1987


Les pudeurs et les ménagements ne sont plus de circonstance. Si certains lecteurs se sentent visés, ma foi, ils l'ont peut-être mérité.

Beaucoup d'enseignants pensent que les problèmes de l'école viennent de l'extérieur, de la société, voire, pour les plus intoxiqués, de l'ultra-libéralisme (il faudra qu'on m'explique !!!).

Et non ! Il faut dire la vérité : les problèmes de l'école viennent d'abord de ses méthodes, de sa direction, de sa mentalité et de son organisation.

Quand les profs défendent et chérissent l'étatisation et la centralisation de l'enseignement, ils entretiennent la source des problèmes de l'école. De plus, quand ils se croient une mission sociale en même temps que leur mission d'enseignement, ils trahissent cette dernière.

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Salut,

Je suis allé ce matin à un colloque L'école primaire, étape fondatrice

Il y avait le gratin "anti-pédagogiste" (Le Bris, Boutonnet, etc...). Je vous joins les présentations et mes notes, comme j'écris très mal (bien qu'ayant appris à écrire à la plume), je vous résume les notes :

C. Krafft prof. de physique en licence, doctorat et master : elle prend certaines copies de Français pour des copies d'étrangers tellement elles sont mal écrites. 80 % des copies sans ponctuation ni accents. L'absence de maîtrise du français gêne la compréhension, l'assimilation et la raisonnement en physique (exemples de copies en petit nègre incompréhensibles).

AS Bonnet (6è en ZEP) : classe tellement hétérogène que la prof. est toujours en échec, soit avec les bons (elle va trop lentement), soit avec les mauvais (elle va trop vite). Un trimestre pour obtenir des élèves qu'ils répondent par des phrases complètes à une question. La moitié de la classe refuse d'appliquer des consignes. Rédactions jamais relues (on jette sur le papier ce qui passe par la tête puis on passe à autre chose, l'ennui, ce qui "prend la tête", voilà l'ennemi.) Réécrit certaines copies pour essayer de comprendre ce que l'élève a bien voulu dire. "Il participe" semble pour un inspecteur un motif de satisfaction suffisant.

R. Boutonnet : applique la méthode alphabétique avec le manuel Boscher de 1905 et un article de Ferdinand Buisson de 1882. Court les brocantes et les bibliothèques pour trouver les manuels honnis par l'institution. Cherche aussi les vieux profs (~ 80 ans) ayant pratiqué le B-A BA. En effet, contrairement aux apparences, le B-A BA est une méthode très subtile dans la progression et nécessite de connaître des "trucs" d'expérience. Description passionnante du premier cours en CP sur la lettre "i" tel que décrit par F. Buisson dans son article de 1882.

SE MEFIER DE LA MATERNELLE : la maternelle emploie à fond des méthodes globales (par exemple, reconnaître son propre prénom ou "maman"). Or, le pli de la "globale" (chercher à deviner les mots plutôt que les déchiffrer) est meurtrier et demande beaucoup de travail pour être rattrapé. L'idéal est donc que les parents apprennent à reconnaître les lettres aux enfants suivant une méthode alphabétique avant l'entrée en maternelle (mieux vaut prévenir que guérir).

RB donne comme exemple de pb syllabique difficile à résoudre pour un jeune instit à qui on n'a pas appris la méthode : comment expliquer la syllabe à des enfants de CP ? (c'est le nombre de fois où l'on ouvre la bouche quand on prononce un mot en forçant l'articulation).

Enfin, juste pour vous faire rire : en 1882 (début de l'école de masse), des élèves en entrée de 6ème étaient capables de faire l'analyse grammaticale complète de "Le dernier des Stuart, dépouillé de ses Etats, s'enfuit d'Angleterre et vint chercher un asile à la cour de Louis XIV."

RB "n'a jamais raté un élève". Ca ne m'étonne pas, la méthode syllabique est très structurée et mécanique, peu dépendante du niveau intellectuel de l'élève, elle a permis d'élever spectaculairement le niveau d'alphabétisation de la France rurale a une époque où l'on parlait patois à la maison et on séchait la moitié des cours pour cause de travaux des champs.

J. Lachieze : a appris à ses élèves la grammaire avec la méthode ancienne (règle, exceptions à la règle, application) au lieu de l'ORL (sigle idiot, reflétant bien l'idiotie des pédiocrates, pour Observation Réfléchie de la Langue : l'élève joue aux devinettes sur une phrase). Classe composée à moitié de Turcs. 24 dictées à 12 élèves pendant l'année, notation à l'ancienne (-4 points/faute) : 80 % des élèves ont plus de 15 de moyenne sur l'année.

Discussion avec R. Boutonnet et J. Lachieze à la pause : estiment que les méthodes pédagogistes enseignées en IUFM font l'objet de superstitions (seraient plus "égalitaires"). Evaluent à quelques pour mille le nombre d'instituteurs connaissant et enseignant les méthodes anciennes, qui fonctionnent (alors, quand on entend les syndicats d'enseignants déclarer que "Mon bon monsieur, le ministre est un con avec ses histoires de lecture, les méthodes globales ont disparu depuis longtemps" on sait ce qu'il faut en penser.)

F. Candelier : enseignante dans le Nord. Exposé dramatique sur la littérature pour jeunesse conseillée par l'EN. Exemple : propagande pour l'homoparentalité, ouvrages "Jean a deux mamans", "Dis mamanS", en maternelle, intimité des enfants dévoilée, sexualité et drogue banalisées et mises en avant, ouvrages "petit zizi", "Mlle Zazie at-t-elle un zizi ?" "La tournante" Dans un ouvrage, on voit une illustration où un enfant collectionne les crânes humains ! Famille attaquée (ringarde, dépassée, oppressive), surtout le père.

Bref, la littérature conseillée verse dans un voyeurisme de mauvais aloi.

Classiques complètement ignorés.


M. Le Bris : expose le vice fondamental des programmes et des méthodes actuels : l'idéologie de l'autonomie de l'enfant. L'enfant doit tout découvrir par lui-même, le prof. n'est qu'un outil, il ne doit plus rien transmettre. Remarque d'un intervenant : jusque dans les années 60, les enfants dans les poussettes étaient tournés vers leurs parents, depuis, ils sont tournés vers l'avant, ils foncent vers l'avenir, ce sont les rois. Comme l'élève doit être tour à tour linguiste, mathématicien, physicien, il n'avance pas vite, est frustré et ne sait rien de sûr. Le Bris fait des parallèles éclairants sur les méthodes antiques qui vont du simple au complexe et sur les méthodes "modernes" où l'élève, mis de but en blanc devant le complexe, doit le déchiffrer par la force de son génie.

Le Bris a très bien défini le problème du pédagogisme : il se donne comme but l'autonomie de l'élève, mais il utilise l'autonomie comme outil. Un but qui est un outil : il y a confusion, erreur logique.

Le Bris estime que c'est au contraire dans un cadre très rigoureux, avec des consignes claires et techniques maîtrisées, que la liberté peut s'exprimer. "L'école élémentaire est fondamentalement classique. La transgression, c'est pour les ados, c'est le secondaire, mais sans bases, on ne peut rien transgresser, on pédale dans le vide."

Le Bris qui est un breton marrant a fait remarquer que les méthodes anciennes devaient avoir du bon : il vient du 3ème village le plus alcoolique de France et la moitié de ses camarades parlait patois, ça ne l'a pas empêché de réussir.

Enfin, il a cette forte phrase qui ne va pas faire plaisir à tous : "Les IUFM sélectionnent les conformistes, les obéissants, des valets. Avec les IUFM, l'EN a inventé une machine à sélectionner les cons."

A+

F.

Notes

Un petit commentaire sur l'affaire des caricatures de Mahomet


Sur le fond de l'affaire, ma position est très claire : ce qui est sacré ne l'est que pour ceux qui y croient. Toutes les caricatures religieuses sont donc permises, aux lecteurs de juger de leur bon ou de leur mauvais goût.

La réflexion que je voulais faire est plus générale : on récolte là le fruit de la succession de lois circonstancielles et communautaristes, votées bien entendu avec les meilleures intentions du monde (et pas mal de démagogie) dérogeant à un principe fondamental, à savoir la liberté d'expression.

Il s'agit d'une habitude funeste de plus en plus fréquente dans la politique française : tordre un principe pour contourner un problème ou pour faire plaisir à tel ou tel, au gré de l'actualité mouvante. On le voit encore à propos du "droit au logement", qui contrevient directement au droit de propriété.

Or, il se trouve que nos principes fondamentaux (la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression et quelques autres) n'ont pas été fixés par je ne sais quelle fantaisie, mais par une longue réflexion et par une percolation à travers des siècles d'histoire, qui en ont fait la base juridique indispensable à la vie d'une société d'hommes libres, tous égaux en droits.

Corrompre ces principes n'a donc rien d'anodin.

Ceux qui depuis quelques temps contreviennent si légèrement à ces principes sont-ils incompétents (ils ne se rendent pas compte) ou irresponsables (ils s'en fichent) ? Ou ne croient-ils plus à une société d'hommes libres ?

mercredi, février 07, 2007

mardi, février 06, 2007

Vive l'impot ?

Comme la France ne manque ni de fous ni de démagogues (en direction du peuple fonctionnaire), une pétition Vive l'impot circule.

Une phrase suffit à la disqualifier : les "dépenses ne sont pas seulement un coût, elles sont aussi un investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme".

Or, ces dernières décennies, les impôts ainsi que les déficits ont augmenté mais la part d'investissement public a diminué au détriment des frais de personnel (pléthorique). Quant à la justice, il y aurait tant à en dire ... Est-ce que l'impôt qui comble les déficits des régimes de retraites privilégiés est juste ? Quant au dynamisme par l'impôt, je n'ose même pas en parler.

Bref, cette pétition est factuellement fausse : l'impot tel qu'il est perçu et dépensé en France n'est un gage ni d'investissement, ni de justice, ni de dynamisme.

Parmi les signataires figurent Jacques Maire, membre du conseil de direction du groupe d'assurance Axa, Jacques Maillot, fondateur du voyagiste Nouvelles Frontières, ou encore des économistes renommés tels que Pierre Rosanvallon ou Dominique Méda.

Dernière minute : comme, décidément, certains ne reculent devant aucune folie, je viens de recevoir la pétition en question dans ma boite aux lettres :

"Pourquoi nous consentons à l'impot"


La "réhabilitation de l'impôt", c'est-à-dire, pour dire les choses clairement, l'augmentation des impôts est exactement le contraire de ce qu'ont fait TOUS les pays qui ont relancé leur économie et combattu efficacement le chômage.

Cette observation élémentaire que je fais avec mon air con et ma vue basse ne semble pas avoir frappé les puissances intellectuelles qui ont signé cette pétition.

Cela vient peut-être du fait que, en majorité, les pétitionnaires vivent directement ou indirectement au crochet des impôts et, pour une minorité, sont des soixante-huitards qui ne se pardonnent pas d'être devenus riches. Mais vous allez mettre cette remarque sur le compte de mon mauvais esprit ...

Et après la dernière minute : voici la réponse qui m'a été faite (avant que je n'ajoute la dernière minute, dont le ton est plus incisif). Notre divergence fondamentale vient de ce que je considère que la baisse des impôts est le préalable à la réforme de l'Etat (les conservateurs américains appellent cela "starving the beast", affamer le fauve).

Je comprends tout à fait que vous ne la signiez pas. Je me permettrai
néanmoins un commentaire sur votre commentaire. Il me semble que vous
tordez la signification de cet appel dans un sens qui le dénature. Il y est
aussi écrit que "l'Etat doit savoir se réformer", ce qui signifie que la
dépense publique doit être plus efficace et ne pas servir à nourrir un
"peuple fonctionnaire" considéré comme une fin en soi, mais à rendre un
service utile au public. J'ajoute que le titre de l'appel n'est pas "vive
l'impôt" (qui est le titre de Libération), mais "Pourquoi nous consentons à
l'impôt". Ce qui est une différence de taille : il n'appelle nullement à
des augmentations d'impôt, mais à une vigilance accrue sur une forme
d'antifiscalisme inconséquente. Oui, la dépense publique devrait davantage
fonctionner comme un investissement dans l'avenir (peut-être eût-il fallu
le dire comme cela, je vous rends volontiers ce point). Et, si l'on veut
regarder les choses autrement, on pourrait également considérer qu'uhe part
des recettes fiscales pourrait servir à désendetter les générations
futures. En l'état actuel des comptes, il ne me semble pas qu'il suffira de
ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux (d'ailleurs cet objectif risque
de s'avérer intenable en pratique) si l'on se prive d'autant de recettes
fiscale
s.
Bref, je pense que, l'outrance en moins (démagogie, etc.), nous ne
divergeons pas autant que vous le laissez penser. Mais nous divergeons
certainement néanmoins.

lundi, février 05, 2007

La campagne électorale dirigée par l'incompétence des journalistes et les chiffres pour ne pas voter nul en 2007

J'entendais à la radio un commentateur avancer l'hypothèse suivante : les candidats ont des programmes (celui du PS pour soeur Marie-Ségolène) qui valent ce qu'ils valent mais sur lesquels ils ne sont jamais interrogés. On peut donc soupçonner que ceux qui posent les questions, ou plus exactement, ne posent pas les questions, sont aussi responsables que les candidats eux-mêmes du vide de la campagne ; autrement dit, ça serait l'incompétence des journalistes, incapables de comprendre autre chose que les scooters, les fiches et les petites phrases, qui serait pour une bonne part responsable du vide de la campagne.

Je ne sais pas comment sont formés les journalistes en France, mais j'aimerais bien savoir. En effet, grand dévoreur de presse à l'exception de la télévision (dont je soupçonne qu'elle ne relève pas le niveau), je suis souvent surpris par des contre-sens, des approximations, des parti-pris qui prouvent que le journaliste ne sait pas de quoi il parle et n'a pas pris la peine de se renseigner ; et ce non seulement dans des domaines dont je suis spécialiste (mais, après tout, il y a aussi des journalistes spécialisés), mais dans des domaines de pur bon sens.

Je me souviens d'une chronique impeccable à un détail près : le journaliste avait confondu exportations et importations.

Nul n'est parfait ni exempt d'erreurs, soit. Mais, tout de même, je considère que le temps que je dois passer pour recouper une information sur un sujet qui m'intéresse est normalement inclus dans le prix du journal.

Dernier exemple en date : le panel de l'ONU sur le climat, le GIEC en français, rend son rapport. Concert dans les medias, à l'exception de deux informations, minuscules, négligeables et par conséquent négligées : comment le GIEC a été constitué et fonctionne, où l'on s'apercevrait que l'unanimité y est la moindre des choses puisque les dissidents ont été exclus et une contre-expertise, ce qui est élémentaire en matière scientifique.

Bien sûr, comme toutes ces informations sont disponibles sur internet (vive internet), on peut, après quelques heures de recherche, se taper sur le ventre et éclater de rire avec un "Qu'est-ce qu'ils sont cons, ces journalistes !" Il a juste fallu avoir internet, de préférence lire l'anglais, et avoir quelques heures devant soi.

Je signale sur le même sujet que le pacte de M. Hulot est débile et que le refus de le signer est à porter au crédit des deux seuls candidats qui ont refusé. Ce sont, je vous le donne en mille, Jean-Marie Le Pen et Edouard Fillias, candidat libéral, qui prend le temps sur son blog d'argumenter son opposition.

Jacques Marseile publie un petit bouquin Les bons chiffres pour ne pas voter nul en 2007, qui se présente simplement : un sujet et un tableau de statistiques sur la page de gauche, une explication sur la page de droite. Tout y passe : chomage, éducation, dette publique, pouvoir d'achat, inégalités, précarité, exportations, etc .

De lecture rapide (2 ou 3 h), cet ouvrage, bien assimilé, doit vous permettre de passer pour un aigle de la connaissance en comparaison de n'importe quel journaliste vedette de la presse française (par un obscur retour de misérabilisme, je tiens que les plus connus ne sont pas les plus compétents).

samedi, février 03, 2007

C'est dit, nous allons griller comme des saucisses !


Mettant de coté pour quelques instants mon inquiétude vis-à-vis des très mauvaises décisions qu'il peut provoquer, j'avoue que j'ai bien ri en lisant les compte-rendus du rapport du GIEC sur le climat.

En effet, une telle unanimité médiatique dans le catastrophisme sur des bases si fragiles a de quoi provoquer une franche hilarité.

Décidément, beaucoup éprouvent une pulsion vers la religion païenne de la nature, déesse perturbée par l'homme maléfique (et, horreur, capitaliste). Après tout, si ça leur fait plaisir, je ne vais pas les contrarier dans leurs élans.

Je rappelle pour mémoire que, contrairement aux dires des medias, il n'y a pas unanimité parmi les scientifiques et que, de toute façon, les vérités scientifiques ne se décident pas à la majorité (le fait que la terre est ronde a été énoncé et prouvé environ 1500 ans avant d'être accepté par la majorité).

J'ai déjà énoncé ma position :

Et si nos gouvernants n'étaient pas si bêtes ?


Aujourd'hui, faisons un point sur les modèles climatiques numériques. Pour utiliser un modèle numérique pour faire des prédictions sur quoi que ce soit (on peut l'utiliser pour autre chose) et, encore plus pour prendre des décisions, il faut trois conditions :

1) Un état initial dont la connaissance est en rapport avec la précision espérée du modèle.

2) Une connaissance des lois régissant le phénomène étudié elle aussi en rapport avec la précision espérée et avec le domaine étudié.

3) Des recalages du modèle en rapport avec la précision espérée et avec le domaine étudié.

Sur les points 1) et 2), nous ne sommes pas au point en matière de climat et il est possible que nous ne le soyions jamais.

Quant au point 3, les seules possibilités de recalage sont l'étude du climat passé, or nous nous heurtons alors au point 1 pour effectuer des recalages corrects.

Illustrons les points 2) et 3) sur les modèles de résistance des matériaux, ce qui sera plus facile à comprendre.

Imaginons que l'homme n'ait jamais pu expérimenter hors de son domaine connu de l'utilisation des matériaux, comme nous ne pouvons pas expérimenter hors de notre climat. Il ne peut donc ni connaître ce qui se passe hors domaine ni recaler ses modèles.

L'homme ne sait donc pas que, quand on sort du domaine normal des matériaux, les lois changent, on passe de la déformation à la plastification puis à la rupture et à la ruine.

Ainsi, ignorant la rupture en bonne foi, un scientifique de notre monde imaginaire pourrait vous prouver une déformation de la Tour Eiffel de 100 m sous l'effet d'une certaine force grâce à un modèle numérique, et ce en toute honnêteté.

Non seulement, utiliser des modèles numériques climatiques actuels pour faire des prédictions n'a aucun sens, mais il est possible que ça n'ait jamais aucun sens.

Alors pourquoi un tel enthousiasme pour le catastrophisme ?

C'est un mystère de l'esprit, il s'y mêle des effets de position (c'est valorisant de se préoccuper de la Terre, d'autrui, etc.), des intérêts plus ou moins sordides (politiques, financiers), la joie de l'utopie (condamner ce monde ci pour mieux rêver qu'un autre monde est possible), le besoin du bruit médiatique (mieux vaut annoncer une catastrophe pour se faire entendre), le conformisme (les anti-réchauffistes sont traités de "négationnistes") etc. Mais c'est un autre sujet.

Je rappelle, à ceux qui auraient du mal à croire qu'un tel emballement collectif puisse reposer sur des bases erronées, les exemples passés de l'eugénisme et du marxisme, qui se présentaient tout deux comme scientifiques et qui eurent beaucoup d'adeptes pendant longtemps.

Si le passé sert de guide, nous pouvons dire que les illusions du réchauffisme passeront de mode, mais non sans avoir auparavant conduit à de bien mauvaises décisions, et peut-être des millions de morts (de ce point de vue, l'histoire de l'eugénisme et du marxisme n'incitent pas à l'optimisme).

Addendum du 4/02 :

Cet article sur le blog de Guy Sorman :

Atmosphère surchauffée


Décidément, je trouve cette hystérie réchauffiste de plus en plus ridicule. Le dernier feu d'artifice avant de passer de mode ?

jeudi, février 01, 2007

Jaques Chirac, un danger public ?


Les dernières déclarations de Jacques Chirac sont stupéfiantes :

Je dirais que ce n'est pas tellement dangereux par le fait d'avoir une bombe nucléaire - peut-être une deuxième un peu plus tard, bon... ça n'est pas très dangereux. Mais ce qui est dangereux, c'est la prolifération. Ça veut dire que si l'Iran poursuit son chemin et maîtrise totalement la technique électronucléaire, le danger n'est pas dans la bombe qu'il va avoir, et qui ne lui servira à rien... Il va l'envoyer où, cette bombe ? Sur Israël ? Elle n'aura pas fait 200 mètres dans l'atmosphère que Téhéran sera rasée.

On est bien obligé de considérer qu'il s'agit de l'expression de sa pensée. Il semblerait difficile d'expliquer que, lors d'une déclaration spontanée en contradiction avec la position officielle de la France, il exprimât autre chose que sa pensée.

Alors, examinons là cette pensée. Elle est en contradiction avec tout ce que l'on sait aujourd'hui de la situation technique (les probabilités d'interception d'un missile iranien vers Israel sont faibles) et politique, sauf à accepter les deux opinions suivantes :

> ce n'est "pas si dangereux" qu'Israel puisse être rayé de la carte par l'Iran.

> ce n'est "pas si dangereux" que l'Iran puisse faire peser un chantage nucléaire sur toute le région et entrainer une course à la bombinette extrêmement dangereuse.

Il est inutile d'insister sur la dose d'antisémitisme latent et de soumission à la force que cela suppose.

C'est doublement grave : non seulement un pays aux mains d'illuminés avec la bombinette, c'est grave, l'Iran est aussi un des pays musulmans les plus susceptibles de pencher du coté occidental (hé oui !), il convient donc de ne pas gâcher cette chance en ayant vis-à-vis du pouvoir iranien un discours qui, par sa faiblessse, encourageait le jusqu'au boutisme.

Toutes les explications d'une extrême subtilité pour expliquer que la gaffe n'en est pas une ne m'ont pas convaincu.

"La vieillesse est un naufrage." (C. De Gaulle)