Par son ampleur médiatique, l'affaire Zemmour pourrait être le prétexte d'utiles remises en cause.
Dans cette affaire, nous avons vu la justice française, appliquant la loi, bafouer le droit élémentaire d'un citoyen à la libre expression (Zemmour n'a insulté personne, il a juste exprimé une opinion). Bien sûr, la magistrature est gangrenée de progressisme mais admettons, jusqu'à ce qu'un appel démontre éventuellement le contraire, que le juge ait appliqué la loi au mieux. Comment en est-on arrivé là ?
Abordons le problème par les nombres : on recense près de 10 500 lois et 127 000 décrets.
A quoi servent donc les lois ?
La première réaction consiste à dire que les lois offrent un cadre dans lequel des citoyens libres peuvent interagir. Mais alors, il n'y a pas besoin de tant de lois : Moïse et Dieu avaient pu s'arranger autour de dix commandements. Bon, je l'admets, ils étaient d'essence supérieure, mais, tout de même, entre dix commandements et 10 500 lois, il y a une différence difficilement explicable, même avec une société plus complexe.
C'est donc que nos lois n'ont pas pour but de fournir un cadre d'action pour des hommes libres. Il est facile de voir qu'elles ont pour but d'orienter l'action, de décider à la place des hommes ce qu'ils doivent faire. Autrement dit, le droit fait de la politique.
C'est d'autant plus problématique qu'un tiers des lois est le fruit d'institutions françaises dont les records d'abstention aux élections montrent à quel point elles sont discréditées et les deux autres tiers sont la transposition de directives bruxelloises qui sont le produit d'un processus carrément anti-démocratique («Bruxelles» est si loin des citoyens que la démocratie ne peut y être qu'un déguisement).
Cette conception de la loi comme instrument pour imposer une politique nous est si familière que nous avons parfois des difficultés à en imaginer une autre.
Or, il suffit de penser au droit romain ou à la «common law» pour avoir des idées plus élégantes, de la même manière qu'on dit en mathématiques qu'une démonstration est élégante. Cette réflexion a déjà été menée par Bruno Leoni dans La liberté et le droit. point n'est besoin de refaire ce livre.
Mais faisons un rêve : imaginons que, touchés par un coup de folie plein de sagesse, nos députés décident que, à part les lois de finances (votées à l'équilibre, comme de bien entendu), aucune loi nouvelle ne sera votée durant leur législature, seule l'abrogation de quelques lois néfastes (lois «mémorielles» en premier) sera permise.
Ca serait un petit bonheur de liberté. Mais les Français ont désappris la liberté et appris la licence. Alors tout est brouillé (1).
****************
(1) : Dumas, dans San Felice :
Le courage collectif est la vertu des peuples libres.
Le courage individuel est la vertu des peuples qui ne sont qu'indépendants.
Presque tous les peuples des montagnes, les Suisses, les Corses, les Écossais, les Siciliens, les Monténégrins, les Albanais, les Drases, les Circassiens, peuvent se passer très-bien de la liberté, pourvu qu'on leur laisse l'indépendance.
Expliquons la différence énorme qu'il y a entre ces deux mots: LIBERTÉ, INDÉPENDANCE.
La liberté est l'abandon que chaque citoyen fait d'une portion de son indépendance, pour en former un fonds commun qu'on appelle la loi.
L'indépendance est pour l'homme la jouissance complète de toutes ses facultés, la satisfaction de tous ses désirs. L'homme libre est l'homme de la société; il s'appuie sur son voisin, qui à son tour s'appuie sur lui; et, comme il est prêt à se sacrifier pour les autres, il a le droit d'exiger que les autres se sacrifient pour lui.
L'homme indépendant est l'homme de la nature; il ne se fie qu'en lui-même; son seul allié est la montagne et la forêt; sa sauve-garde, son fusil et son poignard; ses auxiliaires sont la vue et l'ouïe.
Avec les hommes libres, on fait des armées.
Avec les hommes indépendants, on fait des bandes.
Aux hommes libres, on dit, comme Bonaparte aux Pyramides: Serrez les rangs!
Aux hommes indépendants, on dit, comme Charette à Machecoul: Égayez-vous, mes gars!
L'homme libre se lève à la voix de son roi ou de sa patrie.
L'homme indépendant se lève à la voix de son intérêt et de sa passion.
L'homme libre combat.
L'homme indépendant tue.
L'homme libre dit: Nous.
L'homme indépendant dit: Moi.
L'homme libre, c'est la Fraternité.
L'homme indépendant n'est que l'Égoïsme.
lundi, février 28, 2011
Décidément, je n'aime pas Alain Juppé
Décidément, je n'aime pas Alain Juppé
Je vous avais annoncé le passage d'Alain Juppé au ministère de la Défense comme une catastrophe. Heureusement, le Dieu des armées a sauvé (momentanément) l'armée française : le «meilleur d'entre nous» n'a pas eu le temps de mettre sa puissance de travail et son étroite «intelligence» (1) technicienne au service de son œuvre destructrice.
Il fera cependant autant de dégâts au quai d'Orsay qu'il aurait pu en faire à la Défense. Je ne suis visiblement pas le seul à la penser.
Nous boirons le calice du conformisme jusqu'à la lie.
********
(1) : nos élites prennent souvent la capacité à persévérer avec obstination dans la bêtise pour de l'intelligence. Appliquer méthodiquement un esprit tortueux à défendre une idée fausse ne peut raisonnablement être qualifié d'intelligence.
Je vous avais annoncé le passage d'Alain Juppé au ministère de la Défense comme une catastrophe. Heureusement, le Dieu des armées a sauvé (momentanément) l'armée française : le «meilleur d'entre nous» n'a pas eu le temps de mettre sa puissance de travail et son étroite «intelligence» (1) technicienne au service de son œuvre destructrice.
Il fera cependant autant de dégâts au quai d'Orsay qu'il aurait pu en faire à la Défense. Je ne suis visiblement pas le seul à la penser.
Nous boirons le calice du conformisme jusqu'à la lie.
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(1) : nos élites prennent souvent la capacité à persévérer avec obstination dans la bêtise pour de l'intelligence. Appliquer méthodiquement un esprit tortueux à défendre une idée fausse ne peut raisonnablement être qualifié d'intelligence.
JP Sueur s'attaque à l'oligarchie journalistico-sondagière
C'est bien connu, les sondages sont neutres et scientifiques. On comprend donc mal que la transparence semble tant gêner les sondeurs :
Les sondeurs au pilori
Tout de même, un motif de réjouissance : internet permet le déboulonnage des donneurs de leçons menteurs et des fausses idoles.
Les sondeurs au pilori
Tout de même, un motif de réjouissance : internet permet le déboulonnage des donneurs de leçons menteurs et des fausses idoles.
dimanche, février 27, 2011
Le chewing-gum présidentiel
Le chewing-gum présidentiel
Voici mon commentaire :
Vous avez bien raison de vous attacher à ces détails, qui, à force d'être révélateurs, n'en sont plus.
Nous récoltons le fruit de quarante ans de folies. Une certaine idéologie voulait qu'on désacralise tout, Dieu, le père, la famille, l'homme, le pouvoir, la patrie. Rien ne devait être au-dessus de l'individu. Aucun sacrifice ne devait être exigible de l'individu au nom d'un intérêt supérieur. Tout devait plier devant le bon plaisir consumériste et la fusion démagogique.
Hé bien voilà, nous sommes au bout de cette route. Nous avons élu un président sans manières, pour qui rien ne vaut en dehors de son plaisir personnel.
Et beaucoup de Français le haïssent non pas parce qu'il est différent, mais parce qu'il est trop semblable, parce qu'il nous renvoie une image de nous-mêmes insupportable de justesse.
Qu'a-t-il de différent du Français moyen, ce multidivorcé, grossier, pendu à son portable en toutes circonstances, sans éducation, obsédé par la télé, attaché obsessionnellement au paraître ? Il ne lit pas La Princesse de Clèves, mais combien de Français le lisent, y compris parmi ses critiques les plus virulents ?
Voici mon commentaire :
Vous avez bien raison de vous attacher à ces détails, qui, à force d'être révélateurs, n'en sont plus.
Nous récoltons le fruit de quarante ans de folies. Une certaine idéologie voulait qu'on désacralise tout, Dieu, le père, la famille, l'homme, le pouvoir, la patrie. Rien ne devait être au-dessus de l'individu. Aucun sacrifice ne devait être exigible de l'individu au nom d'un intérêt supérieur. Tout devait plier devant le bon plaisir consumériste et la fusion démagogique.
Hé bien voilà, nous sommes au bout de cette route. Nous avons élu un président sans manières, pour qui rien ne vaut en dehors de son plaisir personnel.
Et beaucoup de Français le haïssent non pas parce qu'il est différent, mais parce qu'il est trop semblable, parce qu'il nous renvoie une image de nous-mêmes insupportable de justesse.
Qu'a-t-il de différent du Français moyen, ce multidivorcé, grossier, pendu à son portable en toutes circonstances, sans éducation, obsédé par la télé, attaché obsessionnellement au paraître ? Il ne lit pas La Princesse de Clèves, mais combien de Français le lisent, y compris parmi ses critiques les plus virulents ?
Exposition France
Très belle exposition sur le France, au musée de la marine à Paris. Voyez aussi le site dédié.
Le France est un condensé de la France : techniquement audacieux, un style fantastique, mais commercialement en retard et coulé par l'acharnement de l'administration et des syndicats.
Comme le raconte Valeurs Actuelles, le fisc n'avait rien trouvé de mieux que de faire des contrôles fiscaux aux passagers français, brillante idée commeciale ! Quant aux syndicalistes, l'un d'entre eux est venu déclarer à la radio qu'il préférait ruiner le France que de perdre ses avantages zacquis.
Bravo ! Ils ont réussi.
Ne croyez pas que quoi que ce soit ait changé : l'administration et les syndicats sont toujours des boulets mortels. Les ports français, les chantiers navals, le fret ferroviaire et le système éducatif en sont morts, et il n'est pas exclu qu'Air France en meurt.
Tant que la France n'aura pas connu un moment thatcherien, nous resterons un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité.
Charles Gave est optimiste. Espérons qu'il a raison.
Le France est un condensé de la France : techniquement audacieux, un style fantastique, mais commercialement en retard et coulé par l'acharnement de l'administration et des syndicats.
Comme le raconte Valeurs Actuelles, le fisc n'avait rien trouvé de mieux que de faire des contrôles fiscaux aux passagers français, brillante idée commeciale ! Quant aux syndicalistes, l'un d'entre eux est venu déclarer à la radio qu'il préférait ruiner le France que de perdre ses avantages zacquis.
Bravo ! Ils ont réussi.
Ne croyez pas que quoi que ce soit ait changé : l'administration et les syndicats sont toujours des boulets mortels. Les ports français, les chantiers navals, le fret ferroviaire et le système éducatif en sont morts, et il n'est pas exclu qu'Air France en meurt.
Tant que la France n'aura pas connu un moment thatcherien, nous resterons un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité.
Charles Gave est optimiste. Espérons qu'il a raison.
vendredi, février 25, 2011
Révoltes arabes : les Français s'en foutent
L'évocation trop insistante des révoltes arabes fait chuter les audiences télévisuelles.
Il y a une interprétation pessimiste : les Français sont décidément d'indécrottables bornés.
Il y a mon interprétation optimiste : ils s'en foutent comme de l'an quarante (1). Les Français ont plus de bon sens que les journalistes. Ces révoltes arabes ne les concernent pas, mis à part le prix de l'essence, les possibles vagues migratoires et les éventuels terroristes islamistes, toutes choses certes importantes mais qui ne demandent pas un suivi à la minute. Et les Français restent circonspects face aux enthousiasmes médiatiques de commande.
***************
(1) alerte, humour subtile. «S'en foutre comme de l'an quarante» est probablement une déformation de «s'en foutre comme de l'Al Coran».
Il y a une interprétation pessimiste : les Français sont décidément d'indécrottables bornés.
Il y a mon interprétation optimiste : ils s'en foutent comme de l'an quarante (1). Les Français ont plus de bon sens que les journalistes. Ces révoltes arabes ne les concernent pas, mis à part le prix de l'essence, les possibles vagues migratoires et les éventuels terroristes islamistes, toutes choses certes importantes mais qui ne demandent pas un suivi à la minute. Et les Français restent circonspects face aux enthousiasmes médiatiques de commande.
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(1) alerte, humour subtile. «S'en foutre comme de l'an quarante» est probablement une déformation de «s'en foutre comme de l'Al Coran».
jeudi, février 24, 2011
Sarkozy en nazi et Aubry en Staline ?
Je suis choqué par cette photographie. Non pas par l'insulte au président, devenue habituelle au point de ne plus choquer comme elle devrait, mais par la pauvreté de la référence.
Les jeunes socialistes n'ont pas d'autres références que «les heures les plus sombres de notre histoire» ? Ils ne connaissent rien d'autre ?
On notera par ailleurs la bêtise du message, l'outrance révélant la stupidité des auteurs : si Sarkozy est nazi, Aubry est Staline.
Quant à l'UMP, ils ne sont pas mieux : dès la première phrase de leur riposte, ils parviennent à employer le mot «nauséabond», qui est la marque des textes à 0 % de matière grise.
La campagne présidentielle 2012 est bien partie pour être un concours de crétinerie. Ceci n'a pas que des inconvénients : les Français attendent beaucoup trop de la politique et pas assez d'eux-mêmes. Si la médiocrité abyssale de nos politiciens pouvaient leur ôter leur fausse croyance dans la politique, cela serait déjà un progrès.
Révolutions arabes : «C'est génial !»
J'entendais sur BFM ce matin des loups-ravis de la mondialisation s'extasier sur les révolutions arabes.
Sans vouloir être méchant, j'ai trouvé que le propos confinait à la naïveté.
De notre point de vue de non-arabes, que les arabes aient l'occasion de vivre dans des démocraties, c'est très bien, mais c'est tout de même leur problème et pas le nôtre. Notre intérêt est qu'il nous envoie du pétrole et qu'ils s'abstiennent de nous envoyer des immigrés et des terroristes.
Le danger islamiste est réel. L'islamisme s'accommode très bien, au moins jusqu'à sa prise de pouvoir, de la démocratie et de ses outils. L'islamisme n'a rien à voir avec un islam arriéré et paysan, c'est un projet politique moderne, fruit de l'urbanisation et de la mondialisation. Comme toujours, l'avenir est incertain : si les troubles ouvrent des occasions à l'islamisme, il est également vrai que l'islamisme perd de son charme quand il exerce le pouvoir (mais c'est alors trop tard).
Je parie sur un avenir mitigé : la Tunisie et le Maroc ont la chance de ne pas avoir d'hydrocarbures, qui à la fois aiguisent les appétits et financent les pouvoirs dictatoriaux, j'espère un avenir point trop pourri. Pour l'Algérie, l'Egypte et la Libye, je suis moins optimiste.
Nous verrons bien. En attendant, notre devoir est de nous préparer à plusieurs scénarios et, en tous les cas, de ne pas importer les troubles chez nous, c'est-à-dire de repousser les réfugiés, présents et à venir.
Toutefois, ces événements nous portent un message d'optimisme : la dormition des peuples sous le joug d'oligarchies n'est pas éternelle et le réveil est très brutal.
Sans vouloir être méchant, j'ai trouvé que le propos confinait à la naïveté.
De notre point de vue de non-arabes, que les arabes aient l'occasion de vivre dans des démocraties, c'est très bien, mais c'est tout de même leur problème et pas le nôtre. Notre intérêt est qu'il nous envoie du pétrole et qu'ils s'abstiennent de nous envoyer des immigrés et des terroristes.
Le danger islamiste est réel. L'islamisme s'accommode très bien, au moins jusqu'à sa prise de pouvoir, de la démocratie et de ses outils. L'islamisme n'a rien à voir avec un islam arriéré et paysan, c'est un projet politique moderne, fruit de l'urbanisation et de la mondialisation. Comme toujours, l'avenir est incertain : si les troubles ouvrent des occasions à l'islamisme, il est également vrai que l'islamisme perd de son charme quand il exerce le pouvoir (mais c'est alors trop tard).
Je parie sur un avenir mitigé : la Tunisie et le Maroc ont la chance de ne pas avoir d'hydrocarbures, qui à la fois aiguisent les appétits et financent les pouvoirs dictatoriaux, j'espère un avenir point trop pourri. Pour l'Algérie, l'Egypte et la Libye, je suis moins optimiste.
Nous verrons bien. En attendant, notre devoir est de nous préparer à plusieurs scénarios et, en tous les cas, de ne pas importer les troubles chez nous, c'est-à-dire de repousser les réfugiés, présents et à venir.
Toutefois, ces événements nous portent un message d'optimisme : la dormition des peuples sous le joug d'oligarchies n'est pas éternelle et le réveil est très brutal.
mercredi, février 23, 2011
Leurs révolutions, notre problème
On peut se réjouir de ces révolutions dans le monde arabe (sans pour autant se faire trop d'illusions).
Mais, déjà, des oiseaux, de mauvais augure mais lucides, nous prévoient un afflux de réfugiés.
Aurons nous le courage et l'intelligence de les repousser ?
Les belles âmes doivent être cohérentes. Soit ces réfugiés sont des séides des anciennes dictatures et notre devoir est de les repousser pour qu'ils soient jugés dans leur pays, soit ils n'ont rien à se reprocher et notre devoir est également de les repousser pour qu'ils profitent chez eux des joies de la démocratie.
Mais nous savons bien que le courage, l'intelligence et la cohérence ne sont pas le fort des belles âmes.
Et puis, si, comme moi, on n'est pas une belle âme, on s'en fout que ces réfugiés soient des mangeurs de bébés ou des saints, ils ne sont pas de chez nous, nous n'avons pas besoin d'eux,qu'ils règlent leurs problèmes entre eux. Qu'on les renvoie d'où ils viennent. Chez nous, ce n'est pas chez eux.
Cela implique quelques violences, c'est la vie. La défense des frontières ne s'est jamais faite sans casse. N'oubliez pas le prix attaché au refus de défendre nos frontières : soumission et anarchie. Le sentimentalisme sirupeux nous paralyse et nous tue.
Mais, déjà, des oiseaux, de mauvais augure mais lucides, nous prévoient un afflux de réfugiés.
Aurons nous le courage et l'intelligence de les repousser ?
Les belles âmes doivent être cohérentes. Soit ces réfugiés sont des séides des anciennes dictatures et notre devoir est de les repousser pour qu'ils soient jugés dans leur pays, soit ils n'ont rien à se reprocher et notre devoir est également de les repousser pour qu'ils profitent chez eux des joies de la démocratie.
Mais nous savons bien que le courage, l'intelligence et la cohérence ne sont pas le fort des belles âmes.
Et puis, si, comme moi, on n'est pas une belle âme, on s'en fout que ces réfugiés soient des mangeurs de bébés ou des saints, ils ne sont pas de chez nous, nous n'avons pas besoin d'eux,qu'ils règlent leurs problèmes entre eux. Qu'on les renvoie d'où ils viennent. Chez nous, ce n'est pas chez eux.
Cela implique quelques violences, c'est la vie. La défense des frontières ne s'est jamais faite sans casse. N'oubliez pas le prix attaché au refus de défendre nos frontières : soumission et anarchie. Le sentimentalisme sirupeux nous paralyse et nous tue.
En écoutant radio Courtoisie
En écoutant Radio Courtoisie, j'ai un peu l'impression d'écouter Radio Londres : je l'écoute dans ma voiture, dont l'antenne a été volée, c'est du plus bel effet «brouillage allemand», il n'y a pas de podcasts et les propos sont incontestablement Les Français parlent aux Français.
J'ai saisi au passage un invité qui expliquait ceci : plus personne ne croit plus en la démocratie (voir les taux d'abstention) et pourtant, le système perdure. Pourquoi ?
Parce que la démocratie nous protège du fascisme, du racisme et de l'antisémitisme, non pas entendus dans leur sens véritable, mais dans le sens perverti que leur a donné la propagande moderne.
L'antifascisme, c'est la haine de toute autorité, grande ou petite, qui obligerait l'individu à sacrifier ses désirs à une cause qui le dépasse.
L'antiracisme, c'est le refus de la moindre distinction entre individus, de la moindre racine, de la moindre gratitude, envers des ancêtres ou une patrie.
Bref, la démocratie actuelle est la meilleure gardienne de la pulsion consumériste, déracinée et apatride. Mais, pour peu
L'anti-antisémitisme, c'est la haine du catholicisme, de cette religion de chez nous, verticale, avec une hiérarchie et des prescriptions.
Mais pour peu que les conditions matérielles changent et que l'ivresse consumériste laisse place à la gueule de bois, la démocratie se fait soudain moins belle.
Nous ne sommes pas loin des thèses de Henri Hude.
J'ai saisi au passage un invité qui expliquait ceci : plus personne ne croit plus en la démocratie (voir les taux d'abstention) et pourtant, le système perdure. Pourquoi ?
Parce que la démocratie nous protège du fascisme, du racisme et de l'antisémitisme, non pas entendus dans leur sens véritable, mais dans le sens perverti que leur a donné la propagande moderne.
L'antifascisme, c'est la haine de toute autorité, grande ou petite, qui obligerait l'individu à sacrifier ses désirs à une cause qui le dépasse.
L'antiracisme, c'est le refus de la moindre distinction entre individus, de la moindre racine, de la moindre gratitude, envers des ancêtres ou une patrie.
Bref, la démocratie actuelle est la meilleure gardienne de la pulsion consumériste, déracinée et apatride. Mais, pour peu
L'anti-antisémitisme, c'est la haine du catholicisme, de cette religion de chez nous, verticale, avec une hiérarchie et des prescriptions.
Mais pour peu que les conditions matérielles changent et que l'ivresse consumériste laisse place à la gueule de bois, la démocratie se fait soudain moins belle.
Nous ne sommes pas loin des thèses de Henri Hude.
Henri Hude à la réunion des bloggueurs
Ce que raconte Henri Hude est assez intéressant, je résume :
> en l'absence d'autorité supérieure reconnue (temporelle et spirituelle) qui pacifierait les frictions entre individus, le politiquement et correct et l'insipide sont les moyens qu'ont trouvé les démocraties pour réduire ces frictions. On ne dit plus rien qui pourrait déranger quelqu'un. Malheureusement, cette mode a un effet dévastateur sur la vie intellectuelle.
> la vie et la croissance sont liées. Et inversement, la dénatalité et la décroissance. C'est pourquoi (comme l'avait prévu A. Sauvy) le vieillissement de la population entraine un rabougrissement de la société, une culture de mort et un désintérêt pour l'avenir (sous sa forme concrète, l'investissement).
> la guerre pourrait nous réveiller. Mais la guerre actuelle est asymétrique, ce n'est pas une guerre «propre» qui permettrait de régénérer une société. Les policiers se militarisent et les militaires se «policiarisent».
En résumé, l'offensive libertaire touche à sa fin. Mais cela ne génèrera pas une renaissance libérale. Nous allons avoir à une sorte de dictature molle du sécuritaire.
Deux attitudes possibles (selon moi): l'exil ou essayer, malgré tout, de promouvoir la renaissance.
> en l'absence d'autorité supérieure reconnue (temporelle et spirituelle) qui pacifierait les frictions entre individus, le politiquement et correct et l'insipide sont les moyens qu'ont trouvé les démocraties pour réduire ces frictions. On ne dit plus rien qui pourrait déranger quelqu'un. Malheureusement, cette mode a un effet dévastateur sur la vie intellectuelle.
> la vie et la croissance sont liées. Et inversement, la dénatalité et la décroissance. C'est pourquoi (comme l'avait prévu A. Sauvy) le vieillissement de la population entraine un rabougrissement de la société, une culture de mort et un désintérêt pour l'avenir (sous sa forme concrète, l'investissement).
> la guerre pourrait nous réveiller. Mais la guerre actuelle est asymétrique, ce n'est pas une guerre «propre» qui permettrait de régénérer une société. Les policiers se militarisent et les militaires se «policiarisent».
En résumé, l'offensive libertaire touche à sa fin. Mais cela ne génèrera pas une renaissance libérale. Nous allons avoir à une sorte de dictature molle du sécuritaire.
Deux attitudes possibles (selon moi): l'exil ou essayer, malgré tout, de promouvoir la renaissance.
dimanche, février 20, 2011
Ah, les grandes exécutions d'antan ...
Nous vivons vraiment une époque à la con, qui n'a plus le sens ni du rituel, ni du spectacle, ni des valeurs, ni de la place des choses. Un monde qui tombe dans la fadeur du «casual», de l'avachi, de l'informe, du mollusque (et encore, c'est pas gentil pour les mollusques, qui sont bien bons à manger).
Regardez la peine de mort. Ils l'ont abolie, ces couillons de belles âmes, ces Badinter à la mords-moi-le-nœud. Ils n'ont vraiment rien compris, les salopards ! Mais quand on ne comprend rien, on ferme sa gueule, au lieu d'imposer ses lubies aux autres, qui ne vous ont rien demandé.
Avant, truand, loufiat, c'était une occupation qui avait sa noblesse. On pouvait être vicieux, gointreux, pervers, maquereau, parricide, petite frappe, tire-laine minable, lâche surineur, étrangleur de petites filles ou rôtisseur de veuves, on n'en vivait pas moins face à la guillotine, avec la perspective lugubre de la prière aux agonisants par l'aumônier de la prison. Je ne sais ce qui était le plus terrible : la prière ou l'aumonier. Dame ! Ca se respecte une fin pareille.
Ca avait de la gueule, les exécutions publiques. Les femmes excitées (les récits sont unanimes), les hommes graves mais tout de même curieux. Le condamné pouvait partir la tête haute, sur une dernière bravade, ou au contraire susciter la pitié des mères de famille, ou se conformer à l'image de l'assassin terrible qu'on aurait peur de croiser. Il y a même eu des assassins beaux gosses.
Tout le monde jouait son rôle bien consciencieusement et en avait pour son argent, les truands assassinaient, les flics tabassaient, la justice condamnait, les bonnes dames vous consolaient, le bourreau exécutait et le public applaudissait. Et la société ne s'en portait que mieux.
La décadence a commencé avec la révolution française et la guillotine. Ca fait sordidement scientifique, petit, ça manque de grandiose. Quant à l'injection létale yankee, n'en parlons pas, c'est à vomir tellement c'est dégradant. Piqué comme un chat cancéreux ...
Non, plutôt une bonne exécution publique par fusillade, avec une belle cérémonie. Roulements de tambour, le juge qui lit la sentence au nom du peuple, de belles phrases bien graves. Le condamné qui refuse crânement le bandeau. La dernier mot, orgueilleux, qu'on espère mémorable «Vive l'anarchie !» ou «J'ai jamais aimé les pissenlits, même par la racine !». C'est le dernier instant de liberté, tout est permis. Le silence tendu. «En joue ... Feu» Pan ! Pan ! Le coup de grâce derrière l'oreille «Pan !». Il a mal vécu mais il est bien parti. Bruant et Brassens en faisaient des chansons.
Et maintenant ? Truand, c'est vraiment cave. Vous pouvez tuer la moitié de la rue très lentement, sadiquement, avec un cure-dents, le juge vous trouvera toujours des circonstances atténuantes à cause d'une enfance malheureuse (sauf si vous êtes blanc et de droite. Il faut tout de même raison garder).
Ah, les vaches ! Les marlous vivotent sans joie, arnaquent sans allant et assassinent à la chaine sans enthousiasme, la police passe son temps à compulser le code pour éviter les erreurs de procédure, elle fait nounou à truands, le juge mélange, très mal, les rôles de psychologue de comptoir et d'assistante sociale alcoolique et les bonnes dames sont désœuvrées puisqu'il n'y a plus de vrai condamné à convertir.
De quoi je me mêle ? On ne demande pas plus à un juge d'avoir des idées sur le social qu'on demande à un militaire d'avoir des idées sur l'humanitaire. Chacun son boulot.
Ah si ? Maintenant, on le leur demande ? Les militaires doivent avoir des idées ? Et des idées humanitaires, en plus ? Des militaires à idées, on n'a pas idée ! Quand je vous dis qu'on vit une époque à la con ... Cernés par les crétins, qu'on est. On ne demande pas à un eunuque d'avoir des idées sur l'amour.
C'est bien simple : maintenant, le pire qu'il puisse arriver à un pègriot, c'est d'être assommé pendant dix ans au Tranxen aux frais de la 'tentiaire. Et pour que ça dure dix ans, il faut encore qu'il ait passé tout un foyer de la Sonacotra au fil d'une tronçonneuse mal aiguisée. Après quoi, il est libéré pour bonne conduite et un tas de connards subventionnés se penchent sur sa petite personne pour savoir si il va bien se réinsérer, le pauvre chou. C'est à vous dégouter un homme de la truanderie.
Et la société n'est même plus protégée. Et personne n'en a plus pour son argent. Evidemment, plus de Brassens. D'ailleurs, on n'a plus que des chanteurs (chanteurs, 'faut le dire vite) à voix de tapettes.
Au lieu de ce mélange des genres pour dégénérés et décadents, si chacun retrouvait la niaque de faire son boulot et seulement le sien ? Si la police fliquait sans se poser de questions, la tête près du képi, et si les juges condamnaient sans états d'âme et si la 'tentiaire se préoccupait plus d'emprisonner que de réinsérer ? Chacun s'en porterait mieux et même les truands retrouveraient un peu d'aura romantique.
Ca n'est sans doute pas un hasard que le dernier gibier de potence à avoir suscité une attirance romantique est aussi le dernier pour lequel les voleurs se sont comportés comme des voleurs et les flics comme des flics : Mesrine.
Regardez la peine de mort. Ils l'ont abolie, ces couillons de belles âmes, ces Badinter à la mords-moi-le-nœud. Ils n'ont vraiment rien compris, les salopards ! Mais quand on ne comprend rien, on ferme sa gueule, au lieu d'imposer ses lubies aux autres, qui ne vous ont rien demandé.
Avant, truand, loufiat, c'était une occupation qui avait sa noblesse. On pouvait être vicieux, gointreux, pervers, maquereau, parricide, petite frappe, tire-laine minable, lâche surineur, étrangleur de petites filles ou rôtisseur de veuves, on n'en vivait pas moins face à la guillotine, avec la perspective lugubre de la prière aux agonisants par l'aumônier de la prison. Je ne sais ce qui était le plus terrible : la prière ou l'aumonier. Dame ! Ca se respecte une fin pareille.
Ca avait de la gueule, les exécutions publiques. Les femmes excitées (les récits sont unanimes), les hommes graves mais tout de même curieux. Le condamné pouvait partir la tête haute, sur une dernière bravade, ou au contraire susciter la pitié des mères de famille, ou se conformer à l'image de l'assassin terrible qu'on aurait peur de croiser. Il y a même eu des assassins beaux gosses.
Tout le monde jouait son rôle bien consciencieusement et en avait pour son argent, les truands assassinaient, les flics tabassaient, la justice condamnait, les bonnes dames vous consolaient, le bourreau exécutait et le public applaudissait. Et la société ne s'en portait que mieux.
La décadence a commencé avec la révolution française et la guillotine. Ca fait sordidement scientifique, petit, ça manque de grandiose. Quant à l'injection létale yankee, n'en parlons pas, c'est à vomir tellement c'est dégradant. Piqué comme un chat cancéreux ...
Non, plutôt une bonne exécution publique par fusillade, avec une belle cérémonie. Roulements de tambour, le juge qui lit la sentence au nom du peuple, de belles phrases bien graves. Le condamné qui refuse crânement le bandeau. La dernier mot, orgueilleux, qu'on espère mémorable «Vive l'anarchie !» ou «J'ai jamais aimé les pissenlits, même par la racine !». C'est le dernier instant de liberté, tout est permis. Le silence tendu. «En joue ... Feu» Pan ! Pan ! Le coup de grâce derrière l'oreille «Pan !». Il a mal vécu mais il est bien parti. Bruant et Brassens en faisaient des chansons.
Et maintenant ? Truand, c'est vraiment cave. Vous pouvez tuer la moitié de la rue très lentement, sadiquement, avec un cure-dents, le juge vous trouvera toujours des circonstances atténuantes à cause d'une enfance malheureuse (sauf si vous êtes blanc et de droite. Il faut tout de même raison garder).
Ah, les vaches ! Les marlous vivotent sans joie, arnaquent sans allant et assassinent à la chaine sans enthousiasme, la police passe son temps à compulser le code pour éviter les erreurs de procédure, elle fait nounou à truands, le juge mélange, très mal, les rôles de psychologue de comptoir et d'assistante sociale alcoolique et les bonnes dames sont désœuvrées puisqu'il n'y a plus de vrai condamné à convertir.
De quoi je me mêle ? On ne demande pas plus à un juge d'avoir des idées sur le social qu'on demande à un militaire d'avoir des idées sur l'humanitaire. Chacun son boulot.
Ah si ? Maintenant, on le leur demande ? Les militaires doivent avoir des idées ? Et des idées humanitaires, en plus ? Des militaires à idées, on n'a pas idée ! Quand je vous dis qu'on vit une époque à la con ... Cernés par les crétins, qu'on est. On ne demande pas à un eunuque d'avoir des idées sur l'amour.
C'est bien simple : maintenant, le pire qu'il puisse arriver à un pègriot, c'est d'être assommé pendant dix ans au Tranxen aux frais de la 'tentiaire. Et pour que ça dure dix ans, il faut encore qu'il ait passé tout un foyer de la Sonacotra au fil d'une tronçonneuse mal aiguisée. Après quoi, il est libéré pour bonne conduite et un tas de connards subventionnés se penchent sur sa petite personne pour savoir si il va bien se réinsérer, le pauvre chou. C'est à vous dégouter un homme de la truanderie.
Et la société n'est même plus protégée. Et personne n'en a plus pour son argent. Evidemment, plus de Brassens. D'ailleurs, on n'a plus que des chanteurs (chanteurs, 'faut le dire vite) à voix de tapettes.
Au lieu de ce mélange des genres pour dégénérés et décadents, si chacun retrouvait la niaque de faire son boulot et seulement le sien ? Si la police fliquait sans se poser de questions, la tête près du képi, et si les juges condamnaient sans états d'âme et si la 'tentiaire se préoccupait plus d'emprisonner que de réinsérer ? Chacun s'en porterait mieux et même les truands retrouveraient un peu d'aura romantique.
Ca n'est sans doute pas un hasard que le dernier gibier de potence à avoir suscité une attirance romantique est aussi le dernier pour lequel les voleurs se sont comportés comme des voleurs et les flics comme des flics : Mesrine.
samedi, février 19, 2011
Pourquoi c'est un problème qu'une institutrice fasse apprendre une berceuse arabe
Dans cette nouvelle, il y a un faisceau convergent de malaises :
> quand l'école peine tant à enseigner le français, enseigner des berceuses étrangères est une fuite. Et pourquoi pas Petit papa Noël en serbo-croate pendant qu'on y est ?
> le film dont cette berceuse est tirée est un monument de propagande sirupeuse vivrensembliste et ethnomasochiste. Un pur produit du frédérico-miterrandisme. Alleluia ! Pardon, Allah Akbar !
> l'arabe n'est pas n'importe quelle langue. C'est la langue des nouveaux colons. Enseigner une berceuse en arabe, c'est se coucher devant la colonisation à rebours. Bien sûr, les parents ne peuvent pas le dire ainsi mais c'est bien ce qui dérange. Les germanistes aussi avaient, pendant la guerre, d'excellentes raisons d'apprendre des berceuses en allemand à leurs élèves, ou, si vous préférez cette comparaison plus appropriée, les instituteurs d'apprendre le français aux petits Algériens.
Même si on ne partage pas mon idée de colonisation à rebours, un rien d'honnêteté conduit à penser que l'immigration africaine n'est pas une immigration comparable aux vagues d'immigration précédentes et que l'arabe n'est donc pas, d'un point de vue politique, une langue comme les autres. Une berceuse norvégienne n'aurait pas tant choqué.
Nota : je remplace «invasion migratoire» par «colonisation à rebours» car ce terme me semble plus précis.
Plutôt que l'égalité homme-femme, la galanterie
Natacha Polony conteste la vision «zemmourienne».
Mais le débat me semble très mal posé. En effet, le débat qui se concentre sur les droits des femmes néglige complètement que des droits trop spécifiques, dans leur brutalité et avec leurs angles vifs, sont destructeurs du tissu complexe des relations.
Remettre la galanterie à la mode me semble nettement plus intelligent et plus subtil.
Mais le débat me semble très mal posé. En effet, le débat qui se concentre sur les droits des femmes néglige complètement que des droits trop spécifiques, dans leur brutalité et avec leurs angles vifs, sont destructeurs du tissu complexe des relations.
Remettre la galanterie à la mode me semble nettement plus intelligent et plus subtil.
La mère tigre et le basculement du monde
Deux articles extraits du journal suisse Le Temps.
Polémique samedi19 février 2011
La mère tigre et le basculement du monde
Rinny Gremaud
Les tribulations pédagogiques d’une mère sino-américaine font scandale aux Etats-Unis et ailleurs. Entre identité nationale et course mondiale à l’excellence, le livre d’Amy Chua appuie là où ça fait mal
Sept mille commentaires outrés sur l’article qui annonçait sa sortie, plus de 100 000 réactions sur Facebook, des menaces de mort et un débat qui continue de faire rage. Pourquoi le dernier livre d’Amy Chua, Battle Hymn of the Tiger Mother* («L’hymne guerrier de la mère tigre»), a-t-il provoqué un tel tollé lors de sa sortie aux Etats-Unis mi-janvier?
Brossant le portrait d’une famille sino-juive-américaine de classe sociale supérieure, le livre raconte les péripéties pédagogiques d’une «mère tigre», c’est-à-dire chinoise de cœur, d’esprit et de principes éducatifs, dans l’Amérique qui l’a vu naître. Une histoire d’héritage multiculturel dont les protagonistes sont deux parents professeurs de droit à l’Université de Yale, deux filles aujourd’hui adolescentes, et deux grands chiens blancs, dans une grande maison de New Haven, Connecticut.
Peut-être aurait-elle passé plus inaperçue – et sans doute aurait-elle moins vendu – si Amy Chua n’avait pas annoncé ceci, en préambule de son livre: «Voici une liste de choses que mes filles Sophia et Louisa n’ont jamais été autorisées à faire: aller dormir chez des copines (sleepovers) – aller jouer avec d’autres enfants (playdates) – jouer dans une pièce de théâtre dans le cadre de l’école (schoolplays) – se plaindre de ne pas pouvoir jouer dans une pièce de théâtre dans le cadre de l’école – regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo – choisir elles-mêmes leurs activités extrascolaires – avoir des notes inférieures à «A» – ne pas être les meilleures dans toutes les branches sauf en gym ou en théâtre – jouer d’un autre instrument que le piano ou le violon – ne pas jouer du piano ou du violon.»
Au pays des «mama-grizzly»
Et voici, en substance, ce que lui ont répondu bon nombre de lecteurs: «Vous êtes la pire mère du monde», «ce que vous faites est criminel», ou encore «j’en connais qui se sont suicidés parce qu’ils ont eu une mère comme vous». Bienvenue au pays des mama-grizzly de Sarah Palin et des soccer-moms de série télé – ces femmes qui ont fait vœux de protection inconditionnelle de leurs petits. Et dont la raison d’être spacio-temporelle consiste à conduire des 4x4 plein d’enfants, d’un terrain de foot à un sleepover, d’un playdate à une schoolplay. Dans ce pays-là, les 10 commandements péremptoires de la mère tigre chinoise, même tempérés d’une certaine ironie, ont été reçus comme une gifle à l’échelle continentale.
«Ma chère maman tigre, c’est que les gens n’ont pas compris ton sens de l’humour», rassure la fille aînée de l’auteur, Sophia Chua-Rubenfeld, 18 ans, dans une lettre ouverte à sa mère publiée par le New York Post dans le sillage du scandale. «Mais ce n’est pas de leur faute. Vu de l’extérieur, personne ne peut comprendre ce qui se passe réellement chez nous, comme on passe notre temps à rire et à se moquer les uns des autres, en mangeant des hamburgers avec du riz cantonnais.» Apparemment épanouie et reconnaissante, cette fille de fauve a donné son premier récital au Carnegie Hall de New York à l’âge de 15 ans, non sans avoir réalisé en parallèle un parcours scolaire exemplaire. Et tout comme sa sœur cadette Louisa, aussi brillante et musicale, elle envisage déjà d’être une vraie tigresse pour ses propres enfants.
Depuis la sortie du livre, «je passe jour et nuit à essayer de clarifier les malentendus», explique Amy Chua au New York Times. Pleine d’humour et d’autodérision, l’histoire qu’elle raconte n’a jamais eu vocation de manuel d’éducation «à la chinoise», répète-t-elle sans cesse. Ce n’est rien d’autre qu’une narration personnelle de ses aventures de mère sino-américaine née en Californie de parents chinois immigrés. Une story on ne peut plus états-unienne, en somme.
Orgueil et ténacité
Et c’est bien ainsi qu’on le comprend lorsqu’on lit ce petit livre d’un bout à l’autre – et non pas ses seuls extraits hors contexte qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur Internet. Sur une structure narrative simple-comme-chez-Disney, l’héroïne-mère part pleine de certitudes à l’aventure de la puériculture et de la pédagogie. Mais elle finit par apprendre que rien n’est si simple et qu’il faut, parfois, savoir faire des compromis. A la fin, c’est bien l’amour qui gagne. Un récit parfois trop sucré, mais que l’on traverse somme toute volontiers pour y découvrir trois générations d’une famille qui n’est pas sans rappeler celles des livres d’Amy Tan (The Joy Luck Club, entre autres). Et puis la narratrice y déploie, effectivement, un humour serré qui la rend attachante dans ses excès, son orgueil et sa ténacité débordante de mauvaise foi.
Ceux qui sont nés de parents asiatiques immigrés y reconnaîtront, avec plus ou moins de bonheur, qui une mère, qui un patriarche. Et avec plus ou moins de loyauté, se diront que cette éducation «à la dure» que défend l’auteur, ils en ont bénéficié, autant qu’ils en ont souffert.
En soi, donc, pas de quoi fouetter un chat. Si ce n’est que le titre de l’article paru dans le Wall Street Journal en guise de lancement de sa campagne de promotion n’a pas aidé à mettre les choses en perspectives: «Pourquoi les mères chinoises sont supérieures». Un titre qu’elle n’a pas choisi, précise Amy Chua. Mais dans un pays qui nage en pleine sino-phobie, il n’en aura pas fallu plus pour réveiller des fiertés patriotes déjà bien mises à mal.
Les meilleurs sont Chinois
En effet, alors que la Chine se profile résolument en puissance dominante, les Etats-Unis, eux, ne sont pas seulement en rémission de crise économique, mais aussi, par voie de conséquence, en pleine crise d’identité. Les valeurs américaines par lesquelles on avait coutume d’expliquer la réussite du pays – liberté individuelle, dérégulation et croyance mordicus en de beaux lendemains – se trouvent être aussi celles qui expliquent la débâche bancaire de 2008.
Aujourd’hui, dire à une mère de famille américaine qu’elle ferait mieux, pour l’avenir de ses enfants, d’investir dans des heures de répétitions de calcul mental au lieu de les encourager à s’ébattre dans la boue d’un terrain de football, revient, à peu de chose près, à lui expliquer qu’elle ferait mieux d’épargner au lieu d’acheter à crédit. Une leçon que l’Amérique se refuse peut-être encore à entendre de la bouche d’une «Chinoise».
Car elle a beau être américaine jusqu’au bout des ongles – y compris dans sa revendication d’une ascendance ethnique lointaine – Amy Chua se positionne en «Chinoise» lorsqu’il s’agit d’éduquer ses enfants. Or dans l’œil de Washington, la Chine est une menace que tout concourt à rendre plus inquiétante. Pas plus tard qu’en décembre 2010, sortaient les résultats de la dernière étude PISA, qui mesure les performances scolaires des élèves de 15 ans dans les principaux pays industrialisés. Evalués pour la première fois cette année-là, les étudiants chinois de Shanghai sont entrés en pole position dans les trois catégories mesurées que sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et les sciences. Parmi les mieux classés aux côtés des Sud-Coréens (2e), des Chinois de Hongkong (4e) et des Singapouriens (5e), seuls les Finlandais (3e) et les Canadiens (6e) représentent un systèmes éducatifs «occidental». Les Etats-Unis, eux, arrivent en 17e position (et la Suisse en 14e). C’est dire si le plaidoyer d’Amy Chua en faveur du drill et des longues heures de répétitions appuie très justement là où ça fait mal.
La créativité en plus
Mais qu’importe, entend-on encore trop souvent en Occident, puisque ces méthodes ne forment que des singes savants. Alors que les écoles de part et d’autre de l’Atlantique, elles, encouragent la créativité et l’innovation, mamelles des économies. Ce discours persistant ignore soigneusement les grandes réformes éducatives menées tambour battant en Asie. Et ignore aussi cette récente étude menée à l’Université William & Mary en Virginie: sur la base de tests de Torrence, qui mesurent la créativité, la recherche démontre une baisse significative de celle-ci chez les Américains depuis les années 1990. Les causes en sont encore floues, mais des indices pointent gentiment vers l’excès de télévision et de jeux vidéo d’une part… et vers le manque d’encouragement à la créativité dans le système scolaire américain d’autre part.
Aujourd’hui, dans les plus prestigieux concours de danse ou de musique classique, dans les meilleures universités et écoles d’art du monde, l’endurance et la créativité des étudiants asiatiques force l’admiration. En matière d’éducation, l’Occident semble vivre son «Sputnik moment», pour reprendre les mots de Barack Obama. Autrement dit, les Etats-Unis et l’Europe réalisent aujourd’hui que, dans la course mondiale à l’excellence, ils ont été pris de vitesse.
Et pendant ce temps, la mère tigre fredonne son hymne guerrier en exhibant des chatons qui réussissent en tout. Ça irrite, bien sûr. Mais en cachette, ça interroge. La preuve? Le livre d’Amy Chua se classe depuis sa sortie parmi les 20 meilleures ventes de la librairie Amazon.
* Battle Hymn of the Tiger Mother (pas de traduction française pour l’instant), Penguin Press, Janvier 2011, 256 p.
Amour et tête de bois
Rinny Gremaud
Le parent «postmoderne» peinerait à être «chinois»
Le premier pilier de l’éducation selon Amy Chua, c’est que «la mère chinoise présuppose de la force chez son enfant, et non pas de la fragilité». C’est pourquoi elle est exigeante avec lui, le pousse dans ses derniers retranchements et ne tolère de lui que le meilleur. La «mère occidentale», elle, est «pleine d’angoisses s’agissant de l’amour-propre de ses enfants» et se préoccupe avant tout de son développement psychique. C’est pourquoi elle prodigue moult encouragements et applaudit des deux mains au moindre battement de cil de sa progéniture.
Bien sûr, l’auteur de Battle Hymn of the Tiger Mother s’autorise à simplifier le propos en divisant en deux le monde de la parentalité: d’un côté, la «mère chinoise», de l’autre, la «mère occidentale». Tout en concédant volontiers qu’il y a des pères à Berlin, Mumbai et Séoul à qui l’étiquette de «mère chinoise» sied parfaitement. Et qu’à l’inverse, toujours plus de Chinoises sont devenues de parfaites «mères occidentales».
Et c’est en cela qu’elle s’oppose le plus à la «mère postmoderne» (Amy Chua dit «occidentale»), qui se caractérise par le doute. Qui doute d’être une bonne mère, doute d’être une bonne personne en général… Des doutes que seule la certitude d’être aimé parvient, parfois, à apaiser. On comprend dès lors pourquoi le rugissement de la mère tigre inspire, ici comme outre-Atlantique, un mélange de respect et d’effroi.
Parfois, ne pas être aimée
Le deuxième pilier de l’éducation selon Amy Chua, c’est que la mère tigre sait ce qui est bon pour son enfant. Elle le sait si bien qu’elle ne lui laissera le choix de rien. Ni du nombre d’heures qu’il passera à réviser ses devoirs, ni de la nature de ses activités extrascolaires. Pas question de négocier, ni de s’adapter à ses inclinations naturelles. Il se contentera d’obéir et d’être le meilleur. L’auteur rappelle à juste titre que, loin de mettre des barrières à son enfant, c’est finalement la meilleure manière de laisser ouvertes toutes les portes de son avenir.
C’est une pédagogie exigeante que défend Amy Chua. Non pas (seulement) pour l’enfant, mais surtout pour la mère. Et c’est là qu’elle est touchante. Les heures qu’elle passera à driller, sermonner et enguirlander sont un véritable sacrifice pour elle. Car dans son acharnement, à la fois grotesque et admirable, à vouloir élever des enfants parfaits, la mère tigre doit accepter d’être parfois détestée de ceux qu’elle aime le plus au monde. Pour cela, elle s’armera d’un caractère en acier et d’une certitude inébranlable d’avoir toujours raison. La mère tigre est une tête de bois par amour.
Polémique samedi19 février 2011
La mère tigre et le basculement du monde
Rinny Gremaud
Les tribulations pédagogiques d’une mère sino-américaine font scandale aux Etats-Unis et ailleurs. Entre identité nationale et course mondiale à l’excellence, le livre d’Amy Chua appuie là où ça fait mal
Sept mille commentaires outrés sur l’article qui annonçait sa sortie, plus de 100 000 réactions sur Facebook, des menaces de mort et un débat qui continue de faire rage. Pourquoi le dernier livre d’Amy Chua, Battle Hymn of the Tiger Mother* («L’hymne guerrier de la mère tigre»), a-t-il provoqué un tel tollé lors de sa sortie aux Etats-Unis mi-janvier?
Brossant le portrait d’une famille sino-juive-américaine de classe sociale supérieure, le livre raconte les péripéties pédagogiques d’une «mère tigre», c’est-à-dire chinoise de cœur, d’esprit et de principes éducatifs, dans l’Amérique qui l’a vu naître. Une histoire d’héritage multiculturel dont les protagonistes sont deux parents professeurs de droit à l’Université de Yale, deux filles aujourd’hui adolescentes, et deux grands chiens blancs, dans une grande maison de New Haven, Connecticut.
Peut-être aurait-elle passé plus inaperçue – et sans doute aurait-elle moins vendu – si Amy Chua n’avait pas annoncé ceci, en préambule de son livre: «Voici une liste de choses que mes filles Sophia et Louisa n’ont jamais été autorisées à faire: aller dormir chez des copines (sleepovers) – aller jouer avec d’autres enfants (playdates) – jouer dans une pièce de théâtre dans le cadre de l’école (schoolplays) – se plaindre de ne pas pouvoir jouer dans une pièce de théâtre dans le cadre de l’école – regarder la télévision ou jouer à des jeux vidéo – choisir elles-mêmes leurs activités extrascolaires – avoir des notes inférieures à «A» – ne pas être les meilleures dans toutes les branches sauf en gym ou en théâtre – jouer d’un autre instrument que le piano ou le violon – ne pas jouer du piano ou du violon.»
Au pays des «mama-grizzly»
Et voici, en substance, ce que lui ont répondu bon nombre de lecteurs: «Vous êtes la pire mère du monde», «ce que vous faites est criminel», ou encore «j’en connais qui se sont suicidés parce qu’ils ont eu une mère comme vous». Bienvenue au pays des mama-grizzly de Sarah Palin et des soccer-moms de série télé – ces femmes qui ont fait vœux de protection inconditionnelle de leurs petits. Et dont la raison d’être spacio-temporelle consiste à conduire des 4x4 plein d’enfants, d’un terrain de foot à un sleepover, d’un playdate à une schoolplay. Dans ce pays-là, les 10 commandements péremptoires de la mère tigre chinoise, même tempérés d’une certaine ironie, ont été reçus comme une gifle à l’échelle continentale.
«Ma chère maman tigre, c’est que les gens n’ont pas compris ton sens de l’humour», rassure la fille aînée de l’auteur, Sophia Chua-Rubenfeld, 18 ans, dans une lettre ouverte à sa mère publiée par le New York Post dans le sillage du scandale. «Mais ce n’est pas de leur faute. Vu de l’extérieur, personne ne peut comprendre ce qui se passe réellement chez nous, comme on passe notre temps à rire et à se moquer les uns des autres, en mangeant des hamburgers avec du riz cantonnais.» Apparemment épanouie et reconnaissante, cette fille de fauve a donné son premier récital au Carnegie Hall de New York à l’âge de 15 ans, non sans avoir réalisé en parallèle un parcours scolaire exemplaire. Et tout comme sa sœur cadette Louisa, aussi brillante et musicale, elle envisage déjà d’être une vraie tigresse pour ses propres enfants.
Depuis la sortie du livre, «je passe jour et nuit à essayer de clarifier les malentendus», explique Amy Chua au New York Times. Pleine d’humour et d’autodérision, l’histoire qu’elle raconte n’a jamais eu vocation de manuel d’éducation «à la chinoise», répète-t-elle sans cesse. Ce n’est rien d’autre qu’une narration personnelle de ses aventures de mère sino-américaine née en Californie de parents chinois immigrés. Une story on ne peut plus états-unienne, en somme.
Orgueil et ténacité
Et c’est bien ainsi qu’on le comprend lorsqu’on lit ce petit livre d’un bout à l’autre – et non pas ses seuls extraits hors contexte qui circulent aujourd’hui dans la presse et sur Internet. Sur une structure narrative simple-comme-chez-Disney, l’héroïne-mère part pleine de certitudes à l’aventure de la puériculture et de la pédagogie. Mais elle finit par apprendre que rien n’est si simple et qu’il faut, parfois, savoir faire des compromis. A la fin, c’est bien l’amour qui gagne. Un récit parfois trop sucré, mais que l’on traverse somme toute volontiers pour y découvrir trois générations d’une famille qui n’est pas sans rappeler celles des livres d’Amy Tan (The Joy Luck Club, entre autres). Et puis la narratrice y déploie, effectivement, un humour serré qui la rend attachante dans ses excès, son orgueil et sa ténacité débordante de mauvaise foi.
Ceux qui sont nés de parents asiatiques immigrés y reconnaîtront, avec plus ou moins de bonheur, qui une mère, qui un patriarche. Et avec plus ou moins de loyauté, se diront que cette éducation «à la dure» que défend l’auteur, ils en ont bénéficié, autant qu’ils en ont souffert.
En soi, donc, pas de quoi fouetter un chat. Si ce n’est que le titre de l’article paru dans le Wall Street Journal en guise de lancement de sa campagne de promotion n’a pas aidé à mettre les choses en perspectives: «Pourquoi les mères chinoises sont supérieures». Un titre qu’elle n’a pas choisi, précise Amy Chua. Mais dans un pays qui nage en pleine sino-phobie, il n’en aura pas fallu plus pour réveiller des fiertés patriotes déjà bien mises à mal.
Les meilleurs sont Chinois
En effet, alors que la Chine se profile résolument en puissance dominante, les Etats-Unis, eux, ne sont pas seulement en rémission de crise économique, mais aussi, par voie de conséquence, en pleine crise d’identité. Les valeurs américaines par lesquelles on avait coutume d’expliquer la réussite du pays – liberté individuelle, dérégulation et croyance mordicus en de beaux lendemains – se trouvent être aussi celles qui expliquent la débâche bancaire de 2008.
Aujourd’hui, dire à une mère de famille américaine qu’elle ferait mieux, pour l’avenir de ses enfants, d’investir dans des heures de répétitions de calcul mental au lieu de les encourager à s’ébattre dans la boue d’un terrain de football, revient, à peu de chose près, à lui expliquer qu’elle ferait mieux d’épargner au lieu d’acheter à crédit. Une leçon que l’Amérique se refuse peut-être encore à entendre de la bouche d’une «Chinoise».
Car elle a beau être américaine jusqu’au bout des ongles – y compris dans sa revendication d’une ascendance ethnique lointaine – Amy Chua se positionne en «Chinoise» lorsqu’il s’agit d’éduquer ses enfants. Or dans l’œil de Washington, la Chine est une menace que tout concourt à rendre plus inquiétante. Pas plus tard qu’en décembre 2010, sortaient les résultats de la dernière étude PISA, qui mesure les performances scolaires des élèves de 15 ans dans les principaux pays industrialisés. Evalués pour la première fois cette année-là, les étudiants chinois de Shanghai sont entrés en pole position dans les trois catégories mesurées que sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et les sciences. Parmi les mieux classés aux côtés des Sud-Coréens (2e), des Chinois de Hongkong (4e) et des Singapouriens (5e), seuls les Finlandais (3e) et les Canadiens (6e) représentent un systèmes éducatifs «occidental». Les Etats-Unis, eux, arrivent en 17e position (et la Suisse en 14e). C’est dire si le plaidoyer d’Amy Chua en faveur du drill et des longues heures de répétitions appuie très justement là où ça fait mal.
La créativité en plus
Mais qu’importe, entend-on encore trop souvent en Occident, puisque ces méthodes ne forment que des singes savants. Alors que les écoles de part et d’autre de l’Atlantique, elles, encouragent la créativité et l’innovation, mamelles des économies. Ce discours persistant ignore soigneusement les grandes réformes éducatives menées tambour battant en Asie. Et ignore aussi cette récente étude menée à l’Université William & Mary en Virginie: sur la base de tests de Torrence, qui mesurent la créativité, la recherche démontre une baisse significative de celle-ci chez les Américains depuis les années 1990. Les causes en sont encore floues, mais des indices pointent gentiment vers l’excès de télévision et de jeux vidéo d’une part… et vers le manque d’encouragement à la créativité dans le système scolaire américain d’autre part.
Aujourd’hui, dans les plus prestigieux concours de danse ou de musique classique, dans les meilleures universités et écoles d’art du monde, l’endurance et la créativité des étudiants asiatiques force l’admiration. En matière d’éducation, l’Occident semble vivre son «Sputnik moment», pour reprendre les mots de Barack Obama. Autrement dit, les Etats-Unis et l’Europe réalisent aujourd’hui que, dans la course mondiale à l’excellence, ils ont été pris de vitesse.
Et pendant ce temps, la mère tigre fredonne son hymne guerrier en exhibant des chatons qui réussissent en tout. Ça irrite, bien sûr. Mais en cachette, ça interroge. La preuve? Le livre d’Amy Chua se classe depuis sa sortie parmi les 20 meilleures ventes de la librairie Amazon.
* Battle Hymn of the Tiger Mother (pas de traduction française pour l’instant), Penguin Press, Janvier 2011, 256 p.
Amour et tête de bois
Rinny Gremaud
Le parent «postmoderne» peinerait à être «chinois»
Le premier pilier de l’éducation selon Amy Chua, c’est que «la mère chinoise présuppose de la force chez son enfant, et non pas de la fragilité». C’est pourquoi elle est exigeante avec lui, le pousse dans ses derniers retranchements et ne tolère de lui que le meilleur. La «mère occidentale», elle, est «pleine d’angoisses s’agissant de l’amour-propre de ses enfants» et se préoccupe avant tout de son développement psychique. C’est pourquoi elle prodigue moult encouragements et applaudit des deux mains au moindre battement de cil de sa progéniture.
Bien sûr, l’auteur de Battle Hymn of the Tiger Mother s’autorise à simplifier le propos en divisant en deux le monde de la parentalité: d’un côté, la «mère chinoise», de l’autre, la «mère occidentale». Tout en concédant volontiers qu’il y a des pères à Berlin, Mumbai et Séoul à qui l’étiquette de «mère chinoise» sied parfaitement. Et qu’à l’inverse, toujours plus de Chinoises sont devenues de parfaites «mères occidentales».
Et c’est en cela qu’elle s’oppose le plus à la «mère postmoderne» (Amy Chua dit «occidentale»), qui se caractérise par le doute. Qui doute d’être une bonne mère, doute d’être une bonne personne en général… Des doutes que seule la certitude d’être aimé parvient, parfois, à apaiser. On comprend dès lors pourquoi le rugissement de la mère tigre inspire, ici comme outre-Atlantique, un mélange de respect et d’effroi.
Parfois, ne pas être aimée
Le deuxième pilier de l’éducation selon Amy Chua, c’est que la mère tigre sait ce qui est bon pour son enfant. Elle le sait si bien qu’elle ne lui laissera le choix de rien. Ni du nombre d’heures qu’il passera à réviser ses devoirs, ni de la nature de ses activités extrascolaires. Pas question de négocier, ni de s’adapter à ses inclinations naturelles. Il se contentera d’obéir et d’être le meilleur. L’auteur rappelle à juste titre que, loin de mettre des barrières à son enfant, c’est finalement la meilleure manière de laisser ouvertes toutes les portes de son avenir.
C’est une pédagogie exigeante que défend Amy Chua. Non pas (seulement) pour l’enfant, mais surtout pour la mère. Et c’est là qu’elle est touchante. Les heures qu’elle passera à driller, sermonner et enguirlander sont un véritable sacrifice pour elle. Car dans son acharnement, à la fois grotesque et admirable, à vouloir élever des enfants parfaits, la mère tigre doit accepter d’être parfois détestée de ceux qu’elle aime le plus au monde. Pour cela, elle s’armera d’un caractère en acier et d’une certitude inébranlable d’avoir toujours raison. La mère tigre est une tête de bois par amour.
Le racisme est-il une opinion comme une autre ?
Admettons pour les besoins du raisonnement qu'Eric Zemmour (1) soit raciste. Ses opposants justifient sa condamnation et leurs demandes de censure par «le racisme n'est pas une opinion comme les autres».
Mais si, justement, le racisme est une opinion comme les autres.
Bien sûr, des massacres et des génocides ont été perpétrés au nom du racisme. Mais si cela constituait une raison suffisante d'interdiction, il faudrait aussi interdire le catholicisme, le protestantisme, l'islam et le communisme puisque de nombreuses atrocités ont été commises en leur nom.
Que, pour un anti-raciste, le racisme soit une opinion condamnable, je le comprends.
Mais de quel droit les anti-racistes imposent-ils leurs jugements de valeur à l'ensemble de la société ? Non pas, comme on essaie de nous le faire croire, au nom du droit, mais au nom de leur prépondérance politique.
Or, une prépondérance politique, ça se renverse, ça peut passer de mode. Si l'on admet que des opinions (je parle bien d'opinions, pas d'appels à la violence) puissent être condamnées en fonction du rapport de forces politique, demain, l'antiracisme deviendra peut-être illégal (2).
Les anti-racistes devraient y réfléchir à deux fois avant tenter l'escalade répressive. Cela pourrait se retourner contre eux.
*************
(1) : Eric Zemmour n'est «raciste» qu'en donnant une interprétation quasi-indéfinie du terme racisme. Si l'on montre ne serait-ce qu'un peu de rigueur dans l'emploi des mots, c'est une évidence qu'E. Zemmour n'est pas raciste.
(2) : le glissement vers la droite sur les questions de société est bien entamé, je ne sais pas quand il s'arrêtera.
Mais si, justement, le racisme est une opinion comme les autres.
Bien sûr, des massacres et des génocides ont été perpétrés au nom du racisme. Mais si cela constituait une raison suffisante d'interdiction, il faudrait aussi interdire le catholicisme, le protestantisme, l'islam et le communisme puisque de nombreuses atrocités ont été commises en leur nom.
Que, pour un anti-raciste, le racisme soit une opinion condamnable, je le comprends.
Mais de quel droit les anti-racistes imposent-ils leurs jugements de valeur à l'ensemble de la société ? Non pas, comme on essaie de nous le faire croire, au nom du droit, mais au nom de leur prépondérance politique.
Or, une prépondérance politique, ça se renverse, ça peut passer de mode. Si l'on admet que des opinions (je parle bien d'opinions, pas d'appels à la violence) puissent être condamnées en fonction du rapport de forces politique, demain, l'antiracisme deviendra peut-être illégal (2).
Les anti-racistes devraient y réfléchir à deux fois avant tenter l'escalade répressive. Cela pourrait se retourner contre eux.
*************
(1) : Eric Zemmour n'est «raciste» qu'en donnant une interprétation quasi-indéfinie du terme racisme. Si l'on montre ne serait-ce qu'un peu de rigueur dans l'emploi des mots, c'est une évidence qu'E. Zemmour n'est pas raciste.
(2) : le glissement vers la droite sur les questions de société est bien entamé, je ne sais pas quand il s'arrêtera.
vendredi, février 18, 2011
The big society reminds us how things used to be
The Big Society is a bad name for a sensible idea
Tuesday February 15,2011
By Theodore Dalrymple, social commentator
The Big Society is a bad name for a sensible idea: namely that citizens should not rely upon the State and its bureaucracies for their own welfare. Instead, they should form voluntary associations to look after both themselves and others.
This is much easier said that done, of course. A bureaucracy can be created in an afternoon but it cannot be dissolved in a decade. When Mr Clegg tells us that we should not trust any government, including his own, he is quite right. “The natural inclination of government,” he said, “is to hoard power and information; to accrue power to itself in the name of the public good.” Or, as as an American senator once put it, you cannot get a hog to slaughter itself.
There is evidence from India, too. A civil servant there, noticing that thousands of ancient files that would never be open again were clogging up the office, went to his boss and asked if he could throw them away. His boss thought about it for a few moments, and then said: “Yes, provided you copy them in triplicate.”
Decreasing the size and reach of the state will not be easy, therefore. It has insinuated itself into every corner of our lives. Almost everything we do in public is filmed – we all have walk-on parts every day in countless films.
When you give money to a large charity, you are not so much being generous as voluntarily paying more tax. For many charities are de facto subcontractors to the state. The government is usually by far the largest single donor; it’s a cliché, no doubt, but he who pays the piper calls the tune.
Such charities are, in effect, misrepresenting themselves to the public. It is not only financial corruption that we should fear but even more the moral corruption of which this dishonesty is an example.
How do we love the state? Let us count the ways.
We entrust the State with our health care, cradle to grave; it educates us, right up to postdoctoral level if need be; it guarantees our retirement; for about a third of us, it houses us; it employs many of us, either directly or indirectly; it even keeps us amused, through the BBC. For an increasing number of children, the State – and the TV in the bedroom – is the only father they will ever know. It gives us rights we never knew we had, but once we have them we are reluctant to lose them.
This is all very convenient in a way, even delightful. So many responsibilities are taken away from us but the money in our pocket – admittedly much reduced by the taxes we have to pay – is indeed like pocket money. As children we spent it on sweets, as adults we spend it on entertainments and holidays. Why save, when everything will be taken care of? The problem with the State taking care of everything is twofold. First it tends to destroy our character, something that can be observed every day. Our faculties such as prudence and planning for unpleasant eventualities are lost if they are not exercised, a trend surely borne out by the fact that we as a nation save nothing and borrow much.
The second problem is that the State isn’t very good at what it does. How many of us find that, if we can afford it, we are willing to pay privately for services that are supposed to be provided by the State, such as education and dentistry? People pay twice over, first in taxes, then as fees – and the taxes drive up the fees.
If we cannot afford private services, how many of us are really satisfied with what we receive? If we are not, there’s nothing we can do about it and if we are, it is often because we have low expectations. In effect, we are all paupers at the gate of King State. We are paupers even when we are not poor.
There is no doubt that this is very gratifying to many of our governors. It flatters their self-importance which is often their strongest character trait. But it leaves the rest of us reduced human beings.
No one who’s had many dealings with British officialdom can be under any illusions as to the warmth of its heart. Indeed, it can show no compassion because it, unlike real charity, can make no distinction between the deserving and the undeserving. To fail to make this distinction is to increase the number of the undeserving. But human nature being what it is, no one can long feel benevolent towards the undeserving. So the comfort of the State is always cold comfort.
And there is another way in which handing over everything to the State hardens our hearts: we come to believe that, having paid our taxes, we have paid our dues to society. When we have spent half of our time, nearly, in working for the State (as we do even if we are employed in the private sector), we do not feel much inclined to perform social service afterwards, even for those close to us. Where the State takes care of us all, we become separated from one another.
Our governors, in their search for power, have done everything possible to make the State our family: and they have, in large part, succeeded. A third of us are now completely dependent on the State: and the supposed dependence of women on men – actually inter-dependence – has been replaced by dependence on bureaucrats. And all this costs so much in taxes that many have to go out to work when they do not want to.
In the name of social solidarity we have turned ourselves into a lonely crowd. But whether we can get the hog to slaughter itself is another matter – there are too many of us at the trough for it to be easy.
Tuesday February 15,2011
By Theodore Dalrymple, social commentator
The Big Society is a bad name for a sensible idea: namely that citizens should not rely upon the State and its bureaucracies for their own welfare. Instead, they should form voluntary associations to look after both themselves and others.
This is much easier said that done, of course. A bureaucracy can be created in an afternoon but it cannot be dissolved in a decade. When Mr Clegg tells us that we should not trust any government, including his own, he is quite right. “The natural inclination of government,” he said, “is to hoard power and information; to accrue power to itself in the name of the public good.” Or, as as an American senator once put it, you cannot get a hog to slaughter itself.
There is evidence from India, too. A civil servant there, noticing that thousands of ancient files that would never be open again were clogging up the office, went to his boss and asked if he could throw them away. His boss thought about it for a few moments, and then said: “Yes, provided you copy them in triplicate.”
Decreasing the size and reach of the state will not be easy, therefore. It has insinuated itself into every corner of our lives. Almost everything we do in public is filmed – we all have walk-on parts every day in countless films.
When you give money to a large charity, you are not so much being generous as voluntarily paying more tax. For many charities are de facto subcontractors to the state. The government is usually by far the largest single donor; it’s a cliché, no doubt, but he who pays the piper calls the tune.
Such charities are, in effect, misrepresenting themselves to the public. It is not only financial corruption that we should fear but even more the moral corruption of which this dishonesty is an example.
How do we love the state? Let us count the ways.
We entrust the State with our health care, cradle to grave; it educates us, right up to postdoctoral level if need be; it guarantees our retirement; for about a third of us, it houses us; it employs many of us, either directly or indirectly; it even keeps us amused, through the BBC. For an increasing number of children, the State – and the TV in the bedroom – is the only father they will ever know. It gives us rights we never knew we had, but once we have them we are reluctant to lose them.
This is all very convenient in a way, even delightful. So many responsibilities are taken away from us but the money in our pocket – admittedly much reduced by the taxes we have to pay – is indeed like pocket money. As children we spent it on sweets, as adults we spend it on entertainments and holidays. Why save, when everything will be taken care of? The problem with the State taking care of everything is twofold. First it tends to destroy our character, something that can be observed every day. Our faculties such as prudence and planning for unpleasant eventualities are lost if they are not exercised, a trend surely borne out by the fact that we as a nation save nothing and borrow much.
The second problem is that the State isn’t very good at what it does. How many of us find that, if we can afford it, we are willing to pay privately for services that are supposed to be provided by the State, such as education and dentistry? People pay twice over, first in taxes, then as fees – and the taxes drive up the fees.
If we cannot afford private services, how many of us are really satisfied with what we receive? If we are not, there’s nothing we can do about it and if we are, it is often because we have low expectations. In effect, we are all paupers at the gate of King State. We are paupers even when we are not poor.
There is no doubt that this is very gratifying to many of our governors. It flatters their self-importance which is often their strongest character trait. But it leaves the rest of us reduced human beings.
No one who’s had many dealings with British officialdom can be under any illusions as to the warmth of its heart. Indeed, it can show no compassion because it, unlike real charity, can make no distinction between the deserving and the undeserving. To fail to make this distinction is to increase the number of the undeserving. But human nature being what it is, no one can long feel benevolent towards the undeserving. So the comfort of the State is always cold comfort.
And there is another way in which handing over everything to the State hardens our hearts: we come to believe that, having paid our taxes, we have paid our dues to society. When we have spent half of our time, nearly, in working for the State (as we do even if we are employed in the private sector), we do not feel much inclined to perform social service afterwards, even for those close to us. Where the State takes care of us all, we become separated from one another.
Our governors, in their search for power, have done everything possible to make the State our family: and they have, in large part, succeeded. A third of us are now completely dependent on the State: and the supposed dependence of women on men – actually inter-dependence – has been replaced by dependence on bureaucrats. And all this costs so much in taxes that many have to go out to work when they do not want to.
In the name of social solidarity we have turned ourselves into a lonely crowd. But whether we can get the hog to slaughter itself is another matter – there are too many of us at the trough for it to be easy.
Zemmour condamné, c'est grave docteur ?
Comme je l'ai déjà écrit, Eric Zemmour est le grand vainqueur du procès Zemmour.
La justice française est la grande perdante parce qu'elle a montré qu'elle était aux ordres de la police de la pensée.
Rappelons, pour être précis, qu'Eric Zemmour est condamné pour avoir tenu ses propos devenus célèbres sur les trafiquants et pour avoir déclaré qu'un employeur avait le droit (sans entendu, le droit moral, pas le droit légal) de discriminer et que la discrimination, c'était la vie.
Hé bien, oyez, oyez, bonnes gens. Cette opinion est un délit. En revanche, «j'embaucherai tout sauf un mâle blanc» n'est pas un délit.
En France, il y a une police de la pensée, soutenue par les lois et par l'appareil judiciaire. Ce n'est pas ni une nouveauté, ni une surprise. Ce qui est nouveau, et encourageant, c'est que cela provoque un émoi médiatique.
J'espère que Zemmour fera appel et gagnera, non pas pour lui qui a déjà gagné sur le terrain public, mais pour l'honneur des institutions françaises. Hélas, je n'y crois plus guère.
Addendum : les salopiauds dans mon genre, qui tiennent les journalistes à la française pour une engeance digne du plus profond mépris (jugement qu'ils ont à cœur de justifier tous les jours), savourent avec un grand plaisir tous les appels à la censure de ces vaillants défenseurs de la liberté de la presse et toutes les insultes de ses grands apôtres de la tolérance.
Je note cette phrase prélevée sur le Post.fr «Nous avons déjà écrit ici, que l'erreur du grand chef de RTL, Christopher Baldelli (soyons honnêtes, il n'est pas connu pour être un homme de gauche) était d'avoir confié une chronique unilatérale à Zemmour, sans contradicteur ni contrepoids. Aujourd'hui, cela lui explose à la figure. C'est cela aussi l'amateurisme. Les médias, "c'est un métier" comme le disait si bien Patrick de Carolis.»
Résumons, les journalistes de gauche qui occupent 99 % du temps d'antenne n'ont pas besoin de contrepoids parce qu'ils sont le Bien. En revanche, le professionnalisme journalistique exige de la manière la plus impérative que l'unique journaliste presque de droite qui passe à la radio ait un contrepoids dédié à sa petite personne.
Je me marre ...
La justice française est la grande perdante parce qu'elle a montré qu'elle était aux ordres de la police de la pensée.
Rappelons, pour être précis, qu'Eric Zemmour est condamné pour avoir tenu ses propos devenus célèbres sur les trafiquants et pour avoir déclaré qu'un employeur avait le droit (sans entendu, le droit moral, pas le droit légal) de discriminer et que la discrimination, c'était la vie.
Hé bien, oyez, oyez, bonnes gens. Cette opinion est un délit. En revanche, «j'embaucherai tout sauf un mâle blanc» n'est pas un délit.
En France, il y a une police de la pensée, soutenue par les lois et par l'appareil judiciaire. Ce n'est pas ni une nouveauté, ni une surprise. Ce qui est nouveau, et encourageant, c'est que cela provoque un émoi médiatique.
J'espère que Zemmour fera appel et gagnera, non pas pour lui qui a déjà gagné sur le terrain public, mais pour l'honneur des institutions françaises. Hélas, je n'y crois plus guère.
Addendum : les salopiauds dans mon genre, qui tiennent les journalistes à la française pour une engeance digne du plus profond mépris (jugement qu'ils ont à cœur de justifier tous les jours), savourent avec un grand plaisir tous les appels à la censure de ces vaillants défenseurs de la liberté de la presse et toutes les insultes de ses grands apôtres de la tolérance.
Je note cette phrase prélevée sur le Post.fr «Nous avons déjà écrit ici, que l'erreur du grand chef de RTL, Christopher Baldelli (soyons honnêtes, il n'est pas connu pour être un homme de gauche) était d'avoir confié une chronique unilatérale à Zemmour, sans contradicteur ni contrepoids. Aujourd'hui, cela lui explose à la figure. C'est cela aussi l'amateurisme. Les médias, "c'est un métier" comme le disait si bien Patrick de Carolis.»
Résumons, les journalistes de gauche qui occupent 99 % du temps d'antenne n'ont pas besoin de contrepoids parce qu'ils sont le Bien. En revanche, le professionnalisme journalistique exige de la manière la plus impérative que l'unique journaliste presque de droite qui passe à la radio ait un contrepoids dédié à sa petite personne.
Je me marre ...
Il est temps de débattre des sujets défendus.
Le Bloc-notes d'Ivan Rioufol
Mots clés : islam
Par Ivan Rioufol
17/02/2011 | Mise à jour : 19:19 Réagir
La droite bien élevée osera-t-elle aborder les sujets inconvenants? Si elle veut réduire la fracture civique qui voit le peuple dépité s'éloigner des partis, elle s'oblige à renouer avec une politique qui s'adresse aux gens. Or ceux-là ne parlent pas le politiquement correct. Ils répètent notamment, sondages à l'appui, que l'islam et l'immigration, ces thèmes que les bonnes manières rejettent, sont des problèmes pour une nation quand elle se désintéresse d'elle-même. Le réveil des peuples d'Europe, ces mal embouchés, ne peut plus être ignoré des dirigeants en mal de légitimité. La clef de leur survie les invite à écouter ces nouveaux résistants. Nicolas Sarkozy est-il prêt à suivre ce populisme qu'il méprise?
Une perceptible dynamique rejoint ces malotrus. À preuve: les belles âmes, qui moralisent depuis trente ans, perdent de leur arrogance. Il y a peu, elles n'auraient pas laissé passer la déclaration du président, jeudi soir sur TF1, reconnaissant «l'échec» du multiculturalisme et la question que pose «l'islam et nos compatriotes musulmans». Cette critique, déjà ouverte en Allemagne et en Grande-Bretagne, s'adresse, en effet, aux minorités protégées qui montrent parfois leur refus de s'intégrer à la communauté nationale dont elles ont obtenu la nationalité. Or les parrains «antiracistes» sont restés muets.
Il est vrai que le bilan est lourd, pour ceux-là qui n'ont eu de cesse d'en appeler à la diversité, à la non-discrimination, à l'autoflagellation d'une France raciste et islamophobe. Alors que le multiculturalisme était étranger aux traditions assimilatrices de la nation indivisible, qui a malmené ses propres particularismes provinciaux, il est devenu l'excuse des repliements dans des cités et le tuteur de l'islam politique. Ce dernier défend, pour l'Europe, ce système de cohabitation égalitaire des cultures, qu'il refuse sur les inviolables terres musulmanes. Qui est grugé?
En fait, le Camp du Bien, qui tétanise les politiques depuis trente ans, multiplie les signes de faiblesse. Démenti par les faits, il se raccroche à l'autopersuasion, à la diabolisation et au déni. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon s'autoproclame vainqueur d'un débat contre Marine Le Pen, lundi, après l'avoir comparée à Dracula et assuré qu'il n'y avait de problèmes ni avec l'immigration ni avec l'islam. La gauche raisonne semblablement, en s'abritant derrière les chercheurs en sciences sociales qui persistent à prendre leurs désirs pour les réalités. «La conjoncture politique est hautement favorable à la gauche», écrit l'un d'eux, Michel Wieviorka (Pour la prochaine gauche, Robert Laffont). Qu'en pense le peuple?
Défaite de la pensée
Le terrain est d'autant plus favorable aux débats défendus que la gauche doctrinaire se condamne à en demeurer à l'écart. Y compris quand elle se réclame du populisme comme Mélenchon, entravé par un relativisme absurde qui lui fait mettre en équivalence l'intégrisme islamique, et donc le djihad et sa violence, et l'intégrisme catholique de Saint-Nicolas du Chardonnet. Le PS pressent-il sa faiblesse en restant sourd aux préoccupations indicibles des citoyens? En qualifiant de «relents moisis» les propos de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, sur Dominique Strauss-Kahn (il ne serait pas «l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle à laquelle je suis attaché»), les socialistes tentent de disqualifier toute approche affective de la nation, y décelant pétainisme et antisémitisme. Mais ils feraient mieux de traquer ce dernier-là où il existe, singulièrement dans l'extrême gauche qui flatte l'électorat «antisioniste».
Ces intimidations des donneurs de leçon, qui n'ont pas de réponses aux réactions protectrices des gens, sont des diversions. La droite coincée serait bien avisée de comprendre que le vent tourne. Les outrances sporadiques des faux gentils signent la défaite de leur pensée. Cette semaine, le chef de l'État a confirmé vouloir lancer des débats sur le multiculturalisme et l'islam et entrer, cette fois, dans le concret. La logique voudrait, dès lors, qu'il s'interroge notamment sur la pertinence de l'accès automatique à la nationalité (droit du sol) pour ceux qui rejettent la culture française. Mais les jeunes Tunisiens qui submergent actuellement l'île italienne de Lampedusa et qui disent vouloir rejoindre la France forcent aussi à repenser l'immigration de peuplement dans une Europe aboulique. Rétablir les frontières? Il ne peut plus y avoir de questions interdites.
Les Frères musulmans, ces agneaux
Il est d'ailleurs permis de s'étonner de ces Tunisiens qui fuient leur pays pourtant délivré d'un despote. Cette contradiction n'est cependant pas suffisante pour douter de l'aspiration de la rue arabe à la démocratie: il y a une sincérité parmi ces foules qui réclament la liberté. Cet appétit est incontestable chez les Iraniens qui tentent, après leur échec de l'été 2009, de repartir à l'assaut de la dictature islamique. Qu'un islam modernisé sorte de ces événements serait une formidable nouvelle. Encore faut-il ne pas se laisser abuser par ces commentateurs qui soutiennent que l'islamisme et les Frères musulmans seraient déjà devenus des agneaux prêts à abandonner la charia pour la démocratie. Devant la grande synagogue de Tunis, des radicaux ont scandé: «Allez les Juifs, l'armée de Mohammed est de retour.» C'est cet islam politique agressif qui, en Europe, est rejeté par les peuples, et non, bien sûr, les musulmans qui pratiquent leur foi dans l'intimité. Cela va sans dire, et apparemment mieux en le disant.
Mots clés : islam
Par Ivan Rioufol
17/02/2011 | Mise à jour : 19:19 Réagir
La droite bien élevée osera-t-elle aborder les sujets inconvenants? Si elle veut réduire la fracture civique qui voit le peuple dépité s'éloigner des partis, elle s'oblige à renouer avec une politique qui s'adresse aux gens. Or ceux-là ne parlent pas le politiquement correct. Ils répètent notamment, sondages à l'appui, que l'islam et l'immigration, ces thèmes que les bonnes manières rejettent, sont des problèmes pour une nation quand elle se désintéresse d'elle-même. Le réveil des peuples d'Europe, ces mal embouchés, ne peut plus être ignoré des dirigeants en mal de légitimité. La clef de leur survie les invite à écouter ces nouveaux résistants. Nicolas Sarkozy est-il prêt à suivre ce populisme qu'il méprise?
Une perceptible dynamique rejoint ces malotrus. À preuve: les belles âmes, qui moralisent depuis trente ans, perdent de leur arrogance. Il y a peu, elles n'auraient pas laissé passer la déclaration du président, jeudi soir sur TF1, reconnaissant «l'échec» du multiculturalisme et la question que pose «l'islam et nos compatriotes musulmans». Cette critique, déjà ouverte en Allemagne et en Grande-Bretagne, s'adresse, en effet, aux minorités protégées qui montrent parfois leur refus de s'intégrer à la communauté nationale dont elles ont obtenu la nationalité. Or les parrains «antiracistes» sont restés muets.
Il est vrai que le bilan est lourd, pour ceux-là qui n'ont eu de cesse d'en appeler à la diversité, à la non-discrimination, à l'autoflagellation d'une France raciste et islamophobe. Alors que le multiculturalisme était étranger aux traditions assimilatrices de la nation indivisible, qui a malmené ses propres particularismes provinciaux, il est devenu l'excuse des repliements dans des cités et le tuteur de l'islam politique. Ce dernier défend, pour l'Europe, ce système de cohabitation égalitaire des cultures, qu'il refuse sur les inviolables terres musulmanes. Qui est grugé?
En fait, le Camp du Bien, qui tétanise les politiques depuis trente ans, multiplie les signes de faiblesse. Démenti par les faits, il se raccroche à l'autopersuasion, à la diabolisation et au déni. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon s'autoproclame vainqueur d'un débat contre Marine Le Pen, lundi, après l'avoir comparée à Dracula et assuré qu'il n'y avait de problèmes ni avec l'immigration ni avec l'islam. La gauche raisonne semblablement, en s'abritant derrière les chercheurs en sciences sociales qui persistent à prendre leurs désirs pour les réalités. «La conjoncture politique est hautement favorable à la gauche», écrit l'un d'eux, Michel Wieviorka (Pour la prochaine gauche, Robert Laffont). Qu'en pense le peuple?
Défaite de la pensée
Le terrain est d'autant plus favorable aux débats défendus que la gauche doctrinaire se condamne à en demeurer à l'écart. Y compris quand elle se réclame du populisme comme Mélenchon, entravé par un relativisme absurde qui lui fait mettre en équivalence l'intégrisme islamique, et donc le djihad et sa violence, et l'intégrisme catholique de Saint-Nicolas du Chardonnet. Le PS pressent-il sa faiblesse en restant sourd aux préoccupations indicibles des citoyens? En qualifiant de «relents moisis» les propos de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée, sur Dominique Strauss-Kahn (il ne serait pas «l'image de la France, l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires, celle à laquelle je suis attaché»), les socialistes tentent de disqualifier toute approche affective de la nation, y décelant pétainisme et antisémitisme. Mais ils feraient mieux de traquer ce dernier-là où il existe, singulièrement dans l'extrême gauche qui flatte l'électorat «antisioniste».
Ces intimidations des donneurs de leçon, qui n'ont pas de réponses aux réactions protectrices des gens, sont des diversions. La droite coincée serait bien avisée de comprendre que le vent tourne. Les outrances sporadiques des faux gentils signent la défaite de leur pensée. Cette semaine, le chef de l'État a confirmé vouloir lancer des débats sur le multiculturalisme et l'islam et entrer, cette fois, dans le concret. La logique voudrait, dès lors, qu'il s'interroge notamment sur la pertinence de l'accès automatique à la nationalité (droit du sol) pour ceux qui rejettent la culture française. Mais les jeunes Tunisiens qui submergent actuellement l'île italienne de Lampedusa et qui disent vouloir rejoindre la France forcent aussi à repenser l'immigration de peuplement dans une Europe aboulique. Rétablir les frontières? Il ne peut plus y avoir de questions interdites.
Les Frères musulmans, ces agneaux
Il est d'ailleurs permis de s'étonner de ces Tunisiens qui fuient leur pays pourtant délivré d'un despote. Cette contradiction n'est cependant pas suffisante pour douter de l'aspiration de la rue arabe à la démocratie: il y a une sincérité parmi ces foules qui réclament la liberté. Cet appétit est incontestable chez les Iraniens qui tentent, après leur échec de l'été 2009, de repartir à l'assaut de la dictature islamique. Qu'un islam modernisé sorte de ces événements serait une formidable nouvelle. Encore faut-il ne pas se laisser abuser par ces commentateurs qui soutiennent que l'islamisme et les Frères musulmans seraient déjà devenus des agneaux prêts à abandonner la charia pour la démocratie. Devant la grande synagogue de Tunis, des radicaux ont scandé: «Allez les Juifs, l'armée de Mohammed est de retour.» C'est cet islam politique agressif qui, en Europe, est rejeté par les peuples, et non, bien sûr, les musulmans qui pratiquent leur foi dans l'intimité. Cela va sans dire, et apparemment mieux en le disant.
mardi, février 15, 2011
Fulda / Zemmour : écoutez la différence
Anne Fulda (dont la rumeur dit qu'elle a eu des relations fort intimes avec un certain Nicolas S. du temps où elle était correspondante du Figaro attachée à l'UMP) remplace Eric Zemmour cette semaine sur RTL.
Ecoutez la différence : ses chroniques sont ternes et convenues.
Eric zemmour m'irrite souvent. J'ai de profonds désaccords avec lui, mais tout de même, il est une classe au dessus des autres journaleux.
Ecoutez la différence : ses chroniques sont ternes et convenues.
Eric zemmour m'irrite souvent. J'ai de profonds désaccords avec lui, mais tout de même, il est une classe au dessus des autres journaleux.
DSK est-il français ?
Bien sûr, DSK est français. Mais il fait partie de ces élites dénationalisées qui nous détruisent. Il est absolument illégitime à incarner la France.
Malheureusement, DSK partage cette caractéristique avec un autre futur candidat à la présidentielle : Nicolas Sarkozy.
Et ceux qui font semblant de voir là une accusation antisémite déguisée sont des faux-culs : ce n'est pas la question, notre élite dénationalisée existe sous toutes les couleurs et dans toutes les religions.
Malheureusement, DSK partage cette caractéristique avec un autre futur candidat à la présidentielle : Nicolas Sarkozy.
Et ceux qui font semblant de voir là une accusation antisémite déguisée sont des faux-culs : ce n'est pas la question, notre élite dénationalisée existe sous toutes les couleurs et dans toutes les religions.
L'affaire Cassez
Je vous résume l'affaire : une connasse française va faire des galipettes avec un bandit mexicain. La justice mexicaine la gaule et l'accuse de diverses turpitudes (complicité d'enlèvements, d'assassinats, ...), puis la condamne.
La Française crie son innocence (Landru aussi). Le gouvernement, le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, le conseiller général-maire de Trifouillis-les-Calbutes, le ban, l'arrière-ban et la presse de notre pays, n'écoutant que leur esprit chevaleresque, se précipitent au secours de notre compatriote en parfaite méconnaissance de cause pour la tirer des griffes des Mexicaaaains basanéééés ; tirant à hue, à dia, avec tant de ahanements, de bruit et de fureur, ils font tant de bruit que les dits Mexicains se vexent et, Caramba !, gardent leur prisonnière enchainée au sommet de la plus haute tour.
Bref, un grand moment d'intelligence française.
Plus chez mon copain h16
La Française crie son innocence (Landru aussi). Le gouvernement, le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, le conseiller général-maire de Trifouillis-les-Calbutes, le ban, l'arrière-ban et la presse de notre pays, n'écoutant que leur esprit chevaleresque, se précipitent au secours de notre compatriote en parfaite méconnaissance de cause pour la tirer des griffes des Mexicaaaains basanéééés ; tirant à hue, à dia, avec tant de ahanements, de bruit et de fureur, ils font tant de bruit que les dits Mexicains se vexent et, Caramba !, gardent leur prisonnière enchainée au sommet de la plus haute tour.
Bref, un grand moment d'intelligence française.
Plus chez mon copain h16
dimanche, février 13, 2011
Le discours d'un roi
On dirait que l'aristocratie redevient à la mode. Car rien n'est plus aristocratique que ce film, il ne concède pas grand'chose à la démagogie, jamais on n'oublie que le roi est le roi et, surtout, il illustre la raison d'être de l'aristocratie : de grands privilèges ont pour contrepartie de grands devoirs.
Quelques erreurs factuelles cependant : Churchill a commis la faute de soutenir Edouard VIII, le film laisse penser le contraire. Pas d'allusion aux accords de Munich.
Pour l'enjeu politique : The hidden agenda.
Quelques erreurs factuelles cependant : Churchill a commis la faute de soutenir Edouard VIII, le film laisse penser le contraire. Pas d'allusion aux accords de Munich.
Pour l'enjeu politique : The hidden agenda.
Bertrand Tavernier : quand l'artiste contredit l'homme
Bertrand Tavernier, quand il s'exprime en public, paraît l'archétype de l'anti-Armagnac, du salopard gauchiste, bobo, immigrationniste, sans-papieriste. De ceux qu'on fantasme d'envoyer en exil aux Kerguelen.
Et pourtant, il arrive que ses films donnent à voir tout autre chose, le patriotisme, la nostalgie, le conservatisme, les valeurs les plus traditionnelles, à son corps défendant, semble-t-il, puisque, dans les entretiens, il rejette toujours cette interprétation, pourtant évidente, de certains de ses propres films.
Prenez Capitaine Conan. Tavernier nous raconte que c'est un film contre la guerre, un film qui montre l'horreur et le traumatisme de la guerre. C'tte bonne blague !
Certes, on y voit des traumatisés. Mais on y voit surtout sous un jour sympathique un guerrier, un type qui se révèle dans la guerre, qui exulte dans la guerre, et qui meurt dans une existence médiocre après la guerre.
Une erreur de parcours ? Un accroc ? Bizarre. On ne pouvait déjà pas qualifier La vie et rien d'autre de film anti-patriotique. Et puis, Dans la brume électrique n'est pas hostile aux Sudistes, loin de là. Sudistes qui sont les héros du romantisme conservateur.
Il y a aussi La princesse de Montpensier, qui peut sans beaucoup d'efforts être interprétée comme une ode à vieille France (le seul «immigré» du film est un dromadaire ! Ca devient rare les films sans «issus de la diversité», y compris parmi les acteurs (1). Il n'est pas indifférent que Tavernier en fasse un).
Bien sûr, sur les 35 films de Tavernier, je ne vous ai pas cité la litanie des films gauchistes caricaturaux, très majoritaires.
Mais cela me réconforte de voir que la sensibilité de l'artiste Tavernier arrive quelquefois à contredire les foutaises progressistes qui peuplent la tête de l'homme Tavernier.
Peu importe ce qu'il raconte ensuite. Une fois diffusés, ses films ne lui appartiennent plus, chacun est libre de son interprétation.
Si l'amour de la tradition et de la France n'est pas mort chez un tel homme, la flamme de l'espérance n'est pas éteinte.
**************
(1) : Le petit Nicolas nous avait gratifié d'un Français moyen des années 50 joué par Kad Merad ! Quand on voit ce qu'on voit ...
Et pourtant, il arrive que ses films donnent à voir tout autre chose, le patriotisme, la nostalgie, le conservatisme, les valeurs les plus traditionnelles, à son corps défendant, semble-t-il, puisque, dans les entretiens, il rejette toujours cette interprétation, pourtant évidente, de certains de ses propres films.
Prenez Capitaine Conan. Tavernier nous raconte que c'est un film contre la guerre, un film qui montre l'horreur et le traumatisme de la guerre. C'tte bonne blague !
Certes, on y voit des traumatisés. Mais on y voit surtout sous un jour sympathique un guerrier, un type qui se révèle dans la guerre, qui exulte dans la guerre, et qui meurt dans une existence médiocre après la guerre.
Une erreur de parcours ? Un accroc ? Bizarre. On ne pouvait déjà pas qualifier La vie et rien d'autre de film anti-patriotique. Et puis, Dans la brume électrique n'est pas hostile aux Sudistes, loin de là. Sudistes qui sont les héros du romantisme conservateur.
Il y a aussi La princesse de Montpensier, qui peut sans beaucoup d'efforts être interprétée comme une ode à vieille France (le seul «immigré» du film est un dromadaire ! Ca devient rare les films sans «issus de la diversité», y compris parmi les acteurs (1). Il n'est pas indifférent que Tavernier en fasse un).
Bien sûr, sur les 35 films de Tavernier, je ne vous ai pas cité la litanie des films gauchistes caricaturaux, très majoritaires.
Mais cela me réconforte de voir que la sensibilité de l'artiste Tavernier arrive quelquefois à contredire les foutaises progressistes qui peuplent la tête de l'homme Tavernier.
Peu importe ce qu'il raconte ensuite. Une fois diffusés, ses films ne lui appartiennent plus, chacun est libre de son interprétation.
Si l'amour de la tradition et de la France n'est pas mort chez un tel homme, la flamme de l'espérance n'est pas éteinte.
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(1) : Le petit Nicolas nous avait gratifié d'un Français moyen des années 50 joué par Kad Merad ! Quand on voit ce qu'on voit ...
Ce n’est pas Roosevelt qui a mis fin à la récession, mais les baisses d'impôts de 1945 !
J'en ai un peu ma claque que tous les commentateurs keynésiens, c'est-à-dire tous les commentateurs puisque les autres n'ont pas droit au micro, nous répètent les prodigieux bienfaits de l'Etat-mammouth.
Bienfaits si extraordinaires que le père Reagan et la mère Thatcher provoquèrent une grande prospérité en filant des coups de hache à la pauvre bête (bête au comble de la pauvreté, mais pas sans défense).
Dans leur mythologie, nos keynésiens ont leur Atlantide, la terre bénie des dieux disparue dans les flots : l'Amérique du New Deal.
Bien que cette idée soit coulée depuis des années elle ressort régulièrement, il convient donc de lui remettre régulièrement un coup de massue :
Ce n’est pas Roosevelt qui a mis fin à la récession, mais les baisses d'impôts de 1945 !
Bienfaits si extraordinaires que le père Reagan et la mère Thatcher provoquèrent une grande prospérité en filant des coups de hache à la pauvre bête (bête au comble de la pauvreté, mais pas sans défense).
Dans leur mythologie, nos keynésiens ont leur Atlantide, la terre bénie des dieux disparue dans les flots : l'Amérique du New Deal.
Bien que cette idée soit coulée depuis des années elle ressort régulièrement, il convient donc de lui remettre régulièrement un coup de massue :
Ce n’est pas Roosevelt qui a mis fin à la récession, mais les baisses d'impôts de 1945 !
Armagnacs et Bourguignons
Dans notre histoire, il resurgit à intervalles réguliers une fracture terrible entre les Français qui croient en la France et les Français qui n'y croient pas.
Inutile que je m'étende très longuement sur le constat : les medias sont remplis de gens qui nous expliquent à longueur de journées que la France, c'est dépassé, qu'il faut nous fondre dans l'Europe, que c'est notre avenir, qu'il faut être citoyens du monde, que les immigrés sont chez eux chez nous, que nous n'avons aucune légitimité à nous défendre et à les repousser ...
Le discours change à chaque époque, mais le fond reste le même. La nouveauté est que nous avons réussi, à force de propagande universaliste et au détour de l'affaiblissement du à deux guerres mondiales, à inoculer cette saloperie aux autres Européens.
Les ouverts, disposés à toutes les pénétrations, nous en avons plus que notre dose.
Les loups-ravis du suicide collectif tentent de nous persuader que, certes, nous sommes submergés et nous disparaissons et mais que nous léguons au monde un merveilleux cosmopolitisme (même si c'était vrai, ça nous ferait une belle jambe).
Mais le monde s'en fout de notre cosmopolitisme, pire, il le fuit comme la peste. Il faut dire que les exemples de cosmopolites que nous avons à leur proposer sont Attali, Strauss-Kahn, Lamy et Trichet. Même un bouc en rut y regarderait à deux fois avant de s'éprendre de ces messieurs, alors le charme du cosmopolitisme ...
Nous, Français, sommes vieux de dix-huit siècles. Nous avons déjà vécu ces situations, savons comment nous en sortir. Les meilleurs, les fidèles, les fervents, ceux pour qui la résidence secondaire à Deauville et les vacances à Bali ne sont pas le sommet de la réussite dans la vie, seront le ferment de la renaissance, autour d'un chef et d'idées. Au bord du gouffre, une élite oubliera ses égoïsmes et se battra pour sauver l'essentiel.
Nous pourrions les appeler les Résistants, par opposition aux Collabos, mais on a trop abusé de ces termes, on les a tordus, rendus méconnaissables.
Appelons les, comme au temps de Jeanne d'Arc, les Armagnacs. Ce nom sonne bon la France. Et les gardes-chiourme de la bien-pensance n'ont aucune mémoire et ne pourront rien nous reprocher : ils ne comprendront même pas ce que cela signifie.
Inutile que je m'étende très longuement sur le constat : les medias sont remplis de gens qui nous expliquent à longueur de journées que la France, c'est dépassé, qu'il faut nous fondre dans l'Europe, que c'est notre avenir, qu'il faut être citoyens du monde, que les immigrés sont chez eux chez nous, que nous n'avons aucune légitimité à nous défendre et à les repousser ...
Le discours change à chaque époque, mais le fond reste le même. La nouveauté est que nous avons réussi, à force de propagande universaliste et au détour de l'affaiblissement du à deux guerres mondiales, à inoculer cette saloperie aux autres Européens.
Les ouverts, disposés à toutes les pénétrations, nous en avons plus que notre dose.
Les loups-ravis du suicide collectif tentent de nous persuader que, certes, nous sommes submergés et nous disparaissons et mais que nous léguons au monde un merveilleux cosmopolitisme (même si c'était vrai, ça nous ferait une belle jambe).
Mais le monde s'en fout de notre cosmopolitisme, pire, il le fuit comme la peste. Il faut dire que les exemples de cosmopolites que nous avons à leur proposer sont Attali, Strauss-Kahn, Lamy et Trichet. Même un bouc en rut y regarderait à deux fois avant de s'éprendre de ces messieurs, alors le charme du cosmopolitisme ...
Nous, Français, sommes vieux de dix-huit siècles. Nous avons déjà vécu ces situations, savons comment nous en sortir. Les meilleurs, les fidèles, les fervents, ceux pour qui la résidence secondaire à Deauville et les vacances à Bali ne sont pas le sommet de la réussite dans la vie, seront le ferment de la renaissance, autour d'un chef et d'idées. Au bord du gouffre, une élite oubliera ses égoïsmes et se battra pour sauver l'essentiel.
Nous pourrions les appeler les Résistants, par opposition aux Collabos, mais on a trop abusé de ces termes, on les a tordus, rendus méconnaissables.
Appelons les, comme au temps de Jeanne d'Arc, les Armagnacs. Ce nom sonne bon la France. Et les gardes-chiourme de la bien-pensance n'ont aucune mémoire et ne pourront rien nous reprocher : ils ne comprendront même pas ce que cela signifie.
Zemmour : race et immigration
Ce qui me fait rire dans la video suivante est le non-dit très soigneusement choisi. Patrick Veil, auquel s'oppose Eric Zemmour dans cette video, est présenté régulièrement par les journaux comme un expert des politiques migratoires, et seulement comme cela.
Il y a dans cette manière d'exprimer les choses une omission qui lui confère une aura de neutralité scientifique (face aux méchants partisans irrationnels de l'extrême-droite).
Or, rien n'est plus faux : Patrick Veil a été conseiller de Ségolène Royal et est considéré comme expert du PS des questions d'immigration. On est donc très loin de la neutralité scientifique. En «oubliant» de signaler ce détail, les medias prennent position sournoisement.
On remarquera qu'Eric Zemmour est, comme je le dis souvent, le gardien de la bien-pensance : il ne remet pas en cause l'immigration dans son principe.
samedi, février 12, 2011
Un étranger peut toucher une retraite en France sans jamais y avoir travaillé
Quelle merveille, ce modèle social français que le monde entier nous envie mais s'abstient de copier !
Un étranger peut toucher une retraite en France sans jamais y avoir travaillé. Vous n'y croyez pas ? Et pourtant, c'est vrai.
Je dis souvent que nous marchons sur la tête, mais, en réalité, je suis naïf : je ne me rends pas vraiment compte à quel point nous sommes fous. Chaque nouvelle folie me surprend.
La pétition est ici
Un étranger peut toucher une retraite en France sans jamais y avoir travaillé. Vous n'y croyez pas ? Et pourtant, c'est vrai.
Je dis souvent que nous marchons sur la tête, mais, en réalité, je suis naïf : je ne me rends pas vraiment compte à quel point nous sommes fous. Chaque nouvelle folie me surprend.
La pétition est ici
«Air Dominance» : quand on base tout sur un seul avantage, on perd tout quand on perd cet avantage
Karlo Kopp est un obsédé du F-22, ses opinions sont un un peu trop manichéennes, mais ce qu'il raconte mérite toujours d'être médité.
Que dit-il dans cette présentation ?
La protection contre les avions ennemis est une nécessité dans la guerre moderne. Les avions ont un potentiel de destruction si important que toute armée (ou marine) exposée sans protection aux attaques aériennes est condamnée à la défaite.
Or, toute la doctrine américaine en cas de guerre dure repose sur la supériorité aérienne, la fameuse Air Dominance.
Les voies alternatives de la Défense Contre Avions (DCA), qui étaient l'usage de la Wermacht de la fin de la guerre ou des armées soviétiques, ont été complètement abandonnées par l'US Army. Il n'y a aujourd'hui plus un missile sol-air américain en développement (à part le système MEADS-CAP qui a du plomb dans l'aile) et la doctrine US en rejette explicitement la nécessité.
Donc les aviateurs américains sont condamnés à balayer du ciel leurs ennemis ou la guerre est perdue.
Or, les Chinois, les Russes ou les Coréens (du nord) ont un arsenal beaucoup plus diversifié (ils n'ont pas abandonné les SAM, au contraire, ils les ont perfectionnés) et beaucoup plus d'avions aux capacités non négligeables. Cette combinaison de la diversités des menaces et du nombre pourrait créer beaucoup de difficultés aux Américains pour gagner la supériorité aérienne.
La Chine semble s'être fait une spécialité des bases aériennes «durcies».
Un point complémentaire : une armée de l'air qui gagne est avant tout une armée de l'air qui dure plus longtemps que son ennemi. Dans le Fana de l'Aviation, il y a eu une étude fort intéressante sur la Luftwaffe lors de invasion de l'URSS en 1941 : elle avait la complète supériorité aérienne, pourtant elle perdait des avions et des pilotes plus vite qu'elles ne les renouvelait, contrairement aux Russes. Dans cette usure, la future défaite était en germe.
Bref, la quantité compte : il faut avoir des réserves de matériel et de pilotes si l'on veut durer. Or, les armées occidentales, prises par la logique comptable et les modes manageriales font exactement le contraire : stocks «optimisés» (c'est-à-dire réduits à peau de chagrin), «juste-à-temps», «partenariats public-privé». Tout un insupportable jargon technocratique pour dissimuler une vérité toute crue : «Mon bon monsieur, on n'a déjà pas le rond pour s'acheter le matériel de dotation, ce n'est pas pour en plus faire des stocks au cas où.»
Tous les ennemis ne sont pas aussi faibles que l'Irak.
On notera que la France, à cause de sa pauvreté, n'a pas adopté une doctrine aussi radicale que les USA et vient de faire entrer en service les missiles sol-air Aster. Point secondaire puisque, de toute façon, la France est de plus en plus incapable d'opérer sans une aide américaine (on se gargarise de discours sur la position particulière de la France, mais nous ne finançons pas une armée capable de donner de la réalité à ces fanfaronnades).
Finalement, cet accent américain exclusif sur la supériorité aérienne signifie peut-être que l'US Army ne croit pas à un conflit avec un pays militairement avancé. Espérons que l'avenir ne démentira pas ces vues optimistes.
Que dit-il dans cette présentation ?
La protection contre les avions ennemis est une nécessité dans la guerre moderne. Les avions ont un potentiel de destruction si important que toute armée (ou marine) exposée sans protection aux attaques aériennes est condamnée à la défaite.
Or, toute la doctrine américaine en cas de guerre dure repose sur la supériorité aérienne, la fameuse Air Dominance.
Les voies alternatives de la Défense Contre Avions (DCA), qui étaient l'usage de la Wermacht de la fin de la guerre ou des armées soviétiques, ont été complètement abandonnées par l'US Army. Il n'y a aujourd'hui plus un missile sol-air américain en développement (à part le système MEADS-CAP qui a du plomb dans l'aile) et la doctrine US en rejette explicitement la nécessité.
Donc les aviateurs américains sont condamnés à balayer du ciel leurs ennemis ou la guerre est perdue.
Or, les Chinois, les Russes ou les Coréens (du nord) ont un arsenal beaucoup plus diversifié (ils n'ont pas abandonné les SAM, au contraire, ils les ont perfectionnés) et beaucoup plus d'avions aux capacités non négligeables. Cette combinaison de la diversités des menaces et du nombre pourrait créer beaucoup de difficultés aux Américains pour gagner la supériorité aérienne.
La Chine semble s'être fait une spécialité des bases aériennes «durcies».
Un point complémentaire : une armée de l'air qui gagne est avant tout une armée de l'air qui dure plus longtemps que son ennemi. Dans le Fana de l'Aviation, il y a eu une étude fort intéressante sur la Luftwaffe lors de invasion de l'URSS en 1941 : elle avait la complète supériorité aérienne, pourtant elle perdait des avions et des pilotes plus vite qu'elles ne les renouvelait, contrairement aux Russes. Dans cette usure, la future défaite était en germe.
Bref, la quantité compte : il faut avoir des réserves de matériel et de pilotes si l'on veut durer. Or, les armées occidentales, prises par la logique comptable et les modes manageriales font exactement le contraire : stocks «optimisés» (c'est-à-dire réduits à peau de chagrin), «juste-à-temps», «partenariats public-privé». Tout un insupportable jargon technocratique pour dissimuler une vérité toute crue : «Mon bon monsieur, on n'a déjà pas le rond pour s'acheter le matériel de dotation, ce n'est pas pour en plus faire des stocks au cas où.»
Tous les ennemis ne sont pas aussi faibles que l'Irak.
On notera que la France, à cause de sa pauvreté, n'a pas adopté une doctrine aussi radicale que les USA et vient de faire entrer en service les missiles sol-air Aster. Point secondaire puisque, de toute façon, la France est de plus en plus incapable d'opérer sans une aide américaine (on se gargarise de discours sur la position particulière de la France, mais nous ne finançons pas une armée capable de donner de la réalité à ces fanfaronnades).
Finalement, cet accent américain exclusif sur la supériorité aérienne signifie peut-être que l'US Army ne croit pas à un conflit avec un pays militairement avancé. Espérons que l'avenir ne démentira pas ces vues optimistes.
vendredi, février 11, 2011
Est-ce la lueur d'une renaissance ?
Je suis en train de lire la préface de la réédition du Camp des Saints. Jean Raspail y est toujours pessimiste, mais il envisage une issue dans la possibilité que les Français de souche se regroupent en une communauté parmi d'autres sur la terre de France, sauvant ainsi l'essentiel, c'est-à-dire notre culture, pour une future renaissance.
Je pense que nous sommes mûrs pour retourner le discours victimaire en notre faveur. En entrant dans la concurrence des discours victimaires, nous pourrons de nouveau nous défendre légitimement.
Car notre paralysie est intellectuelle et morale. Une fois qu'un petit quart des Français de souche sera décidé à se défendre, je ne doute pas que les moyens de cette défense viendront.
Daniel Pipes est étrangement optimiste à propos de l'Europe :
My optimism about Europe
Je ne suis pas encore optimiste, mais je suis moins pessimiste. Je sais que le chemin sera long, mais au moins y a-t-il un chemin.
Je pense que nous sommes mûrs pour retourner le discours victimaire en notre faveur. En entrant dans la concurrence des discours victimaires, nous pourrons de nouveau nous défendre légitimement.
Car notre paralysie est intellectuelle et morale. Une fois qu'un petit quart des Français de souche sera décidé à se défendre, je ne doute pas que les moyens de cette défense viendront.
Daniel Pipes est étrangement optimiste à propos de l'Europe :
My optimism about Europe
Je ne suis pas encore optimiste, mais je suis moins pessimiste. Je sais que le chemin sera long, mais au moins y a-t-il un chemin.
jeudi, février 10, 2011
L'instinct de conservation (N. Dupré de la Tour)
Je suis déçu par ce livre, il est trop cérébral. Il manque d'humour, or je considère que l'humour (le véritable, celui qui consiste à prendre de la distance avec soi. Pas celui qui consiste à ridiculiser haineusement ses adversaires) est trait qui distingue le conservatisme du progressisme.
En fait, je trouve que Les Taxis de la Marne (par exemple) sont une meilleure introduction au conservatisme.
Seul point intéressant : l'auteur insiste sur le fait que, par essence, l'écologisme est un conservatisme et que, par conséquent, les écolos-pastèques (vert dehors, rouge dedans) sont de faux écologistes ou des écologistes incohérents.
Finalement, Zemmour, qui fait un éloge du conservatisme, elle plus efficace :
Eloge du conservatisme
En fait, je trouve que Les Taxis de la Marne (par exemple) sont une meilleure introduction au conservatisme.
Seul point intéressant : l'auteur insiste sur le fait que, par essence, l'écologisme est un conservatisme et que, par conséquent, les écolos-pastèques (vert dehors, rouge dedans) sont de faux écologistes ou des écologistes incohérents.
Finalement, Zemmour, qui fait un éloge du conservatisme, elle plus efficace :
Eloge du conservatisme
Les ministres doivent-ils passer leurs vacances en France ?
Cette question est pour moi élémentaire. Je ne comprends même pas qu'elle se pose.
Les ministres et le président doivent passer leurs vacances en France : le tourisme est l'un des principaux revenus de la France. C'est la moindre des choses pour nos gouvernants que d'en montrer l'exemple (montrer l'exemple, savent-ils encore ce que cela signifie ?).
Cela fait partie des menues contraintes de la charge, comme de refuser les cadeaux ou de payer ses dépenses personnelles. Si ces contraintes leur semblent insupportables, rappelons qu'ils sont pas obligés d'accepter d'être ministres ou président.
Sinon, ils peuvent bien attendre la fin de leur mandat, qui ne dure jamais très longtemps, pour aller en vacances à Marrakech.
Les ministres et le président doivent passer leurs vacances en France : le tourisme est l'un des principaux revenus de la France. C'est la moindre des choses pour nos gouvernants que d'en montrer l'exemple (montrer l'exemple, savent-ils encore ce que cela signifie ?).
Cela fait partie des menues contraintes de la charge, comme de refuser les cadeaux ou de payer ses dépenses personnelles. Si ces contraintes leur semblent insupportables, rappelons qu'ils sont pas obligés d'accepter d'être ministres ou président.
Sinon, ils peuvent bien attendre la fin de leur mandat, qui ne dure jamais très longtemps, pour aller en vacances à Marrakech.
mercredi, février 09, 2011
La bonne nouvelle de M. Jardin
Alexandre Jardin, l'adolescent attardé et pitoyable qui se repent publiquement de son grand-père, vient de commettre un plaidoyer pro domo (si je puis dire) dans l'imMonde.
Les commentateurs de ce journal lui sont favorables, mais l'ensemble des critiques plutôt défavorable.
C'est une bonne nouvelle : le meurtre du père fait moins recette. Il n'est plus accueilli automatiquement par des cris enthousiastes. Ca n'est qu'un tout petit pas en direction de la remise en ordre du monde, mais profitons en.
Les commentateurs de ce journal lui sont favorables, mais l'ensemble des critiques plutôt défavorable.
C'est une bonne nouvelle : le meurtre du père fait moins recette. Il n'est plus accueilli automatiquement par des cris enthousiastes. Ca n'est qu'un tout petit pas en direction de la remise en ordre du monde, mais profitons en.
lundi, février 07, 2011
Le socialisme n'est pas une opinion, c'est un crime
Paraît-il que «la parole se libère», sous-entendu, la parole des salopards abrutis racistes franchouillards xénophobes comme le tenancier de ce blog tandis que nous, bien-pensants, vêtus de probité candide et de lin blanc, tordons le nez comme un imam dans une foire au boudin et poussons des petits cris horrifiés de hamsters qu'on écrase avec un rouleau compresseur.
Alors, on nous ressort la phrase parfaitement stupide mais si utile quand on veut pratiquer le terrorisme intellectuel : «Le racisme n'est pas une opinion, c'est un crime». C'est devenu l'automatisme des perroquets.
Mais, à ce compte-là, la phrase «Le socialisme n'est pas une opinion, c'est un crime» est beaucoup plus pertinente : si les idées peuvent être des crimes, le socialisme a beaucoup plus de morts, de tortures et de massacres en tous genres, sur la conscience que le racisme.
Vous voyez : rien n'est plus aisé que de criminaliser la pensée de ses adversaires.
Alors, on nous ressort la phrase parfaitement stupide mais si utile quand on veut pratiquer le terrorisme intellectuel : «Le racisme n'est pas une opinion, c'est un crime». C'est devenu l'automatisme des perroquets.
Mais, à ce compte-là, la phrase «Le socialisme n'est pas une opinion, c'est un crime» est beaucoup plus pertinente : si les idées peuvent être des crimes, le socialisme a beaucoup plus de morts, de tortures et de massacres en tous genres, sur la conscience que le racisme.
Vous voyez : rien n'est plus aisé que de criminaliser la pensée de ses adversaires.
Pourquoi je n'aime pas Alain Finkielkraut
J'ai lu très jeune La défaite de la pensée d'Alain Finkielkraut. Il rencontre un succès d'estime dans la réacossphère. Je devrais l'aimer, n'est-ce pas ?
Hé bien non. Et pour des raisons précises.
Le droit du sol est, en ces temps de grandes migrations, un crime contre la France. Or, qui était dans les années 80, en pointe dans le combat contre les différentes lois qui tentèrent de revenir sur ce droit funeste ? Alain Finkielkraut. En 1997 encore, ce n'est pas si vieux, il signait une pétition réclamant leur abrogation.
C'est une trahison. Pas une petite trahison, comme de changer de parti politique ou de boucher-charcutier. Non, une vraie trahison, de celles qui se terminent dans le petit matin blême à la Santé. «En joue .... Feu». Pan ! Pan ! Et le coup de grâce derrière l'oreille.
Bien sûr, l'Alain, il n'a pas été condamné pour son crime contre la France, il n'a même pas été jugé. Il a été encensé, fêté, médiatisé célébré, par le tout-Paris microcosmique.
Et vingt ans après, regrette-il ? Pas le moins du monde. Bien sûr, bien sûr, il regrette amèrement, bruyamment et médiatiquement les conséquences fâcheuses de ses mauvaises idées, mais pas au point de remettre en cause les idées en question. Il baigne toujours dans le bain méphitique de l'universalisme.
Comme Zemmour, Finkielkraut est l'allié objectif du politiquement correct. Il le rend tolérable en laissant croire que la bien-pensance accepte la contestation. Mais c'est une opposition en carton bouilli, qui n'est pas cohérente, qui ne va pas au fond des choses, et qui, en réalité, ne conteste rien du tout d'essentiel et repose sur les mêmes bases intellectuelles que le politiquement correct.
Avec des opposants comme ceux-là, le politiquement correct devrait bien durer mille ans. Beaucoup plus de temps qu'il n'en faut pour faire disparaître la France.
Ecoutez Jean Raspail, c'est autre chose.
Hé bien non. Et pour des raisons précises.
Le droit du sol est, en ces temps de grandes migrations, un crime contre la France. Or, qui était dans les années 80, en pointe dans le combat contre les différentes lois qui tentèrent de revenir sur ce droit funeste ? Alain Finkielkraut. En 1997 encore, ce n'est pas si vieux, il signait une pétition réclamant leur abrogation.
C'est une trahison. Pas une petite trahison, comme de changer de parti politique ou de boucher-charcutier. Non, une vraie trahison, de celles qui se terminent dans le petit matin blême à la Santé. «En joue .... Feu». Pan ! Pan ! Et le coup de grâce derrière l'oreille.
Bien sûr, l'Alain, il n'a pas été condamné pour son crime contre la France, il n'a même pas été jugé. Il a été encensé, fêté, médiatisé célébré, par le tout-Paris microcosmique.
Et vingt ans après, regrette-il ? Pas le moins du monde. Bien sûr, bien sûr, il regrette amèrement, bruyamment et médiatiquement les conséquences fâcheuses de ses mauvaises idées, mais pas au point de remettre en cause les idées en question. Il baigne toujours dans le bain méphitique de l'universalisme.
Comme Zemmour, Finkielkraut est l'allié objectif du politiquement correct. Il le rend tolérable en laissant croire que la bien-pensance accepte la contestation. Mais c'est une opposition en carton bouilli, qui n'est pas cohérente, qui ne va pas au fond des choses, et qui, en réalité, ne conteste rien du tout d'essentiel et repose sur les mêmes bases intellectuelles que le politiquement correct.
Avec des opposants comme ceux-là, le politiquement correct devrait bien durer mille ans. Beaucoup plus de temps qu'il n'en faut pour faire disparaître la France.
Ecoutez Jean Raspail, c'est autre chose.
dimanche, février 06, 2011
Changement dans la modération des commentaires
A l'instigation de socio-traitres technopates, j'ai changé la modération des commentaires.
Le premier effet de cette merveille a été de faire disparaitre tous les commentaires antérieurs. C'est super, le progrès.
Le premier effet de cette merveille a été de faire disparaitre tous les commentaires antérieurs. C'est super, le progrès.
samedi, février 05, 2011
A propos de la réédition du Camp des saints
Je n'ai pas mis les autres videos, car c'est le défilé des bien-pensants et des amis du désastre pour contrer Raspail. La technique la plus efficace consiste à parler d'autre chose, et surtout pas de l'essentiel, ce qu'ils font tous très bien.
Regardez tout de même les cinq premières minutes de celle-ci où Raspail les remet en place :
Vous aurez peut-être remarqué le sourire en coin de Raspail qui me semble dire : «Causez toujours, mes cocos, pendant ce temps-là, les envahisseurs arrivent et font des gosses». Jean Raspail toise l'orchestre du Titanic.
«L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres»
Notre système éducatif est le rendez-vous des cuistres, des imbéciles et des salauds. Car on hésite à qualifier des gens qui font passer leurs fantaisies idéologiques avant l'efficacité éducative. Imbéciles ou salauds ? Probablement les deux.
Parmi les perles dont cette engeance nous gratifie, j'en ai trouvé une excellente dans Le Point, par un certain Antoine Compagnon : «L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres».
Les pédagogos ont trente ans de retard. Seulement aujourd'hui, ils se rendent compte de ce que sait le bon peuple depuis trente ans : l'école d'avant les fantaisies constructivistes était meilleure.
Comme les pédagogos sont bien obligés, sous peine de lynchage, de faire des concessions à ce connard de peuple, ignare et crédule, mais tout de même plus lucide que ces messieurs, ils admettent du bout des lèvres, avec l'air dégouté de la bonne sœur dans un hôtel de passes, que certes, l'école de papy n'était pas si mal mais en assortissant cet aveu de tant de bémols, de nuances, de repentirs, qu'ils le vident de sens. Ca leur écorcherait la gueule de reconnaître que leurs prédécesseurs étaient intelligents et qu'eux sont cons comme des buches.
Alors nous avons droit à ce genre de flatulences :
«L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres»
Encore un épisode de la fatigante émeute contre les morts. Bravo, c'est original.
Regardez comme je suis moral. Les enfoirés de hussards noirs de la République laissaient tomber les cancres, c'est-à-dire qu'ils ne permettaient pas à un bon à rien de faire Polytechnique, ils lui apprenaient juste à lire, écrire et compter mieux que la plupart des élèves d'aujourd'hui et il trouvait du boulot avec ça. Ah, les canailles ! Ah, les nazis !
Tandis que moi, Jean-Pierre Dugland, président de la section locale de la FEN, fils spirituel de Meirieu et de Bourdieu, j'aime tellement les cancres que j'en fabrique par millions, dans le strict respect de l'égalité républicaine. «Que du bonheur !» comme on dit chez les festivistes à rollers.
Mes cancres à moi, pas un pour rattraper l'autre. Tous aussi aussi ignares, quels que soient leurs talents et leurs dispositions. Tous égaux dans le chomdu et dans la mouise (sauf si papa a des ronds). Ca, c'est de l'égalité républicaine ou j'm'y connais pas ! Les crétins de Ferry (Jules, pas l'autre abruti) peuvent aller se rhabiller. Et Polytechnique, le fils d'ouvrier, il sait même pas ce que c'est, il peut toujours se brosser, le pauvre.
Alors, hein, les mecs ! Notre fabrique du crétin, c'est quand même mieux que «L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres».
Parmi les perles dont cette engeance nous gratifie, j'en ai trouvé une excellente dans Le Point, par un certain Antoine Compagnon : «L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres».
Les pédagogos ont trente ans de retard. Seulement aujourd'hui, ils se rendent compte de ce que sait le bon peuple depuis trente ans : l'école d'avant les fantaisies constructivistes était meilleure.
Comme les pédagogos sont bien obligés, sous peine de lynchage, de faire des concessions à ce connard de peuple, ignare et crédule, mais tout de même plus lucide que ces messieurs, ils admettent du bout des lèvres, avec l'air dégouté de la bonne sœur dans un hôtel de passes, que certes, l'école de papy n'était pas si mal mais en assortissant cet aveu de tant de bémols, de nuances, de repentirs, qu'ils le vident de sens. Ca leur écorcherait la gueule de reconnaître que leurs prédécesseurs étaient intelligents et qu'eux sont cons comme des buches.
Alors nous avons droit à ce genre de flatulences :
«L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres»
Encore un épisode de la fatigante émeute contre les morts. Bravo, c'est original.
Regardez comme je suis moral. Les enfoirés de hussards noirs de la République laissaient tomber les cancres, c'est-à-dire qu'ils ne permettaient pas à un bon à rien de faire Polytechnique, ils lui apprenaient juste à lire, écrire et compter mieux que la plupart des élèves d'aujourd'hui et il trouvait du boulot avec ça. Ah, les canailles ! Ah, les nazis !
Tandis que moi, Jean-Pierre Dugland, président de la section locale de la FEN, fils spirituel de Meirieu et de Bourdieu, j'aime tellement les cancres que j'en fabrique par millions, dans le strict respect de l'égalité républicaine. «Que du bonheur !» comme on dit chez les festivistes à rollers.
Mes cancres à moi, pas un pour rattraper l'autre. Tous aussi aussi ignares, quels que soient leurs talents et leurs dispositions. Tous égaux dans le chomdu et dans la mouise (sauf si papa a des ronds). Ca, c'est de l'égalité républicaine ou j'm'y connais pas ! Les crétins de Ferry (Jules, pas l'autre abruti) peuvent aller se rhabiller. Et Polytechnique, le fils d'ouvrier, il sait même pas ce que c'est, il peut toujours se brosser, le pauvre.
Alors, hein, les mecs ! Notre fabrique du crétin, c'est quand même mieux que «L'école de la IIIème République qui laissait tomber les cancres».
vendredi, février 04, 2011
Immigration et intégration : l'épineuse question des fidélités contradictoires
Cette inquiétude me vient à la lecture d'un article sur les Français d'origine étrangère s'engageant dans l'armée française. Mais je l'élargis hors de l'armée.
Que se passera-t-il le jour où ces Français, qui cumulent les fidélités parce que nous n'avons pas eu les tripes de les déraciner ou de les expulser, se trouveront mis par les circonstances devant le fait que leurs fidélités sont contradictoires ?
Que se passera-t-il le jour où la France devra rétablir l'ordre dans des banlieues devenues de fait étrangères ou faire la guerre à un pays musulman parce que son islamisme belliqueux nous met en danger ?
Tout va presque bien tant que ce choix n'est pas posé. Mais s'il l'était ? L'expérience prouve que, dans ce drame éventuel, beaucoup choisiront la fidélité à leurs origines (ce que je ne peux complètement leur reprocher), c'est-à-dire la trahison de la France, ou la mollesse dans l'accomplissement de leurs devoirs envers la France. Et que ceux qui choisiront la France le vivront mal.
Les Français avaient déjà la mauvaise habitude de se diviser, voilà que nous avons eu l'idée saugrenue d'importer massivement des populations, ce qui est en soi un ferment de division.
Vraiment, ceux qui nous ont foutu cette colonisation à rebours, les propagandistes du regroupement familial, du vivrensemble, des allocs généreuses et indifférenciées, des frontières ouvertes à tous vents, qui aboutit à ce que des millions de Français ne soient pas pleinement français, nous ont filé une sacrée vérole, peut-être mortelle.
Que se passera-t-il le jour où ces Français, qui cumulent les fidélités parce que nous n'avons pas eu les tripes de les déraciner ou de les expulser, se trouveront mis par les circonstances devant le fait que leurs fidélités sont contradictoires ?
Que se passera-t-il le jour où la France devra rétablir l'ordre dans des banlieues devenues de fait étrangères ou faire la guerre à un pays musulman parce que son islamisme belliqueux nous met en danger ?
Tout va presque bien tant que ce choix n'est pas posé. Mais s'il l'était ? L'expérience prouve que, dans ce drame éventuel, beaucoup choisiront la fidélité à leurs origines (ce que je ne peux complètement leur reprocher), c'est-à-dire la trahison de la France, ou la mollesse dans l'accomplissement de leurs devoirs envers la France. Et que ceux qui choisiront la France le vivront mal.
Les Français avaient déjà la mauvaise habitude de se diviser, voilà que nous avons eu l'idée saugrenue d'importer massivement des populations, ce qui est en soi un ferment de division.
Vraiment, ceux qui nous ont foutu cette colonisation à rebours, les propagandistes du regroupement familial, du vivrensemble, des allocs généreuses et indifférenciées, des frontières ouvertes à tous vents, qui aboutit à ce que des millions de Français ne soient pas pleinement français, nous ont filé une sacrée vérole, peut-être mortelle.
mercredi, février 02, 2011
Le débat sur la récidive n'en finit de récidiver
Le débat sur la récidive n'en finit de récidiver
Zemmour est excellent. Depuis l'abolition de la peine de mort (pour prendre une date symbolique), la compassion pour l'individu criminel a pris le pas sur la défense de la société. C'est un épisode de la forclusion du père, du rejet de toute autorité et de l'égoïsme comme valeur suprême.
Et encore une fois, comme une rengaine, on peut déclamer : «Dieu rit des hommes qui se plaignent de maux dont ils chérissent les causes.»
Zemmour est excellent. Depuis l'abolition de la peine de mort (pour prendre une date symbolique), la compassion pour l'individu criminel a pris le pas sur la défense de la société. C'est un épisode de la forclusion du père, du rejet de toute autorité et de l'égoïsme comme valeur suprême.
Et encore une fois, comme une rengaine, on peut déclamer : «Dieu rit des hommes qui se plaignent de maux dont ils chérissent les causes.»
Les souffrances des enfants du divorce
Les résultats de l'étude ci-dessous ne m'étonnent nullement.
Il faut vraiment se raconter beaucoup d'histoires pour se persuader que les nouvelles mœurs sont une bonne chose.
Je connais la réplique : et les enfants des couples qui restent ensemble alors qu'ils ne s'entendent plus ? J'ai sur cette question une étude grandeur nature : c'est ainsi que la société a fonctionné pendant des siècles et je ne vois pas de preuves que les gens y étaient plus malheureux qu'aujourd'hui. Il y a même quelques indications qu'ils étaient plus heureux.
Les souffrances des enfants du divorce
Il faut vraiment se raconter beaucoup d'histoires pour se persuader que les nouvelles mœurs sont une bonne chose.
Je connais la réplique : et les enfants des couples qui restent ensemble alors qu'ils ne s'entendent plus ? J'ai sur cette question une étude grandeur nature : c'est ainsi que la société a fonctionné pendant des siècles et je ne vois pas de preuves que les gens y étaient plus malheureux qu'aujourd'hui. Il y a même quelques indications qu'ils étaient plus heureux.
Les souffrances des enfants du divorce
mardi, février 01, 2011
Le cas Eva Joly : un des nombreux symptômes du caractère destructeur de l'universalisme
Marine Le Pen a mis en cause la double nationalité (1) franco-norvégienne d'Eva Joly, comme étant un obstacle, non juridique mais politique, à son élection à la présidence de la république.
La France monarchique a eu des premiers ministres étrangers. Elle pouvait se le permettre parce que la souveraineté nationale était incarnée sans doute possible par le roi. Le cas d'Eva Joly est totalement différent puisque, justement, elle aspire à incarner la souveraineté nationale. La réponse juridique n'épuise pas le sujet et révèle une incompréhension totale des enjeux.
L’incapacité d’Eva Joly à préférer une fois pour toutes la nationalité française la disqualifie, indépendamment de ses qualités (très surestimées, à mon avis). En cas de guerre franco-norvégienne, comment choisirait-elle son camp ?
Les reines de France, d'origine étrangère, savaient prendre pleinement et sans restriction le parti de leur nouveau pays. Anne d'Autriche fut une reine remarquable. Quand on a douté de la loyauté d'une reine de France, elle en est morte.
Donc l'objection de Marine Le Pen est pertinente, légitime et, à mon avis, justifiée.
Or, chez les bien-pensants, cette objection déclenche un tir de barrage très révélateur :
> «c'est légal» : fétichisme juridique, dénoncé comme paravent de la lâcheté par Soljetnysine.
> «la compétence compte plus que la nationalité» : donc il n'y a pas de problème à ce qu'un Chinois compétent, et Dieu sait si il y en a, devienne président de la république française ?
Le cas d'Eva Joly est anecdotique : c'est une harpie qui n'a aucune chance d'être élue. En revanche, la réaction des dénationalisés, qui ne me surprend pas, ne laisse pas de m'inquiéter.
La France n'est pas défendue. Des mots, des notions abstraites, sont défendues, assez mal, le pseudo-modèle social, la «patrie des droits de l'homme» mais, dès qu'il s'agit de défendre la France concrète, ses frontières, sa population, sa culture, sa langue, plus personne. La simple exigence que le président de la république soit français et uniquement français est contestée. Pire, on nous explique que cette défense là est immorale.
Cependant, il n'y a pas que du noir : la déclaration de bon sens de Marine Le Pen ne soulève pas des tempêtes. Il semblerait, comme disent les bien-pensants avec raison, que la parole se libère.
****************
(1) : à mon avis, la double nationalité devrait être réservée aux mineurs. Les majeurs doivent être capables de choisir leurs allégeances et forcés de le faire.
La France monarchique a eu des premiers ministres étrangers. Elle pouvait se le permettre parce que la souveraineté nationale était incarnée sans doute possible par le roi. Le cas d'Eva Joly est totalement différent puisque, justement, elle aspire à incarner la souveraineté nationale. La réponse juridique n'épuise pas le sujet et révèle une incompréhension totale des enjeux.
L’incapacité d’Eva Joly à préférer une fois pour toutes la nationalité française la disqualifie, indépendamment de ses qualités (très surestimées, à mon avis). En cas de guerre franco-norvégienne, comment choisirait-elle son camp ?
Les reines de France, d'origine étrangère, savaient prendre pleinement et sans restriction le parti de leur nouveau pays. Anne d'Autriche fut une reine remarquable. Quand on a douté de la loyauté d'une reine de France, elle en est morte.
Donc l'objection de Marine Le Pen est pertinente, légitime et, à mon avis, justifiée.
Or, chez les bien-pensants, cette objection déclenche un tir de barrage très révélateur :
> «c'est légal» : fétichisme juridique, dénoncé comme paravent de la lâcheté par Soljetnysine.
> «la compétence compte plus que la nationalité» : donc il n'y a pas de problème à ce qu'un Chinois compétent, et Dieu sait si il y en a, devienne président de la république française ?
Le cas d'Eva Joly est anecdotique : c'est une harpie qui n'a aucune chance d'être élue. En revanche, la réaction des dénationalisés, qui ne me surprend pas, ne laisse pas de m'inquiéter.
La France n'est pas défendue. Des mots, des notions abstraites, sont défendues, assez mal, le pseudo-modèle social, la «patrie des droits de l'homme» mais, dès qu'il s'agit de défendre la France concrète, ses frontières, sa population, sa culture, sa langue, plus personne. La simple exigence que le président de la république soit français et uniquement français est contestée. Pire, on nous explique que cette défense là est immorale.
Cependant, il n'y a pas que du noir : la déclaration de bon sens de Marine Le Pen ne soulève pas des tempêtes. Il semblerait, comme disent les bien-pensants avec raison, que la parole se libère.
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(1) : à mon avis, la double nationalité devrait être réservée aux mineurs. Les majeurs doivent être capables de choisir leurs allégeances et forcés de le faire.