Le titre vient de ce que la bataille de la Marne est la dernière occasion où les Français ont montré de l'intelligence militaire et l'envie de se battre pour gagner.
Enfant, Dutourd était choqué par l'injonction qui revenait souvent dans les conflits avec ses camarades : «Cède. Tu es le plus intelligent.» Si l'intelligence ne sert pas à vaincre et à avoir le dessus, à quoi sert-elle ?
Ecrit en 1956, ce livre est un cri de désespoir contre le déclin intellectuel et patriotique français.
Pour Dutourd, intelligence et patriotisme sont liés : en politique, il est intelligent d'être patriote.
Toutes les arguties ne changent rien à cette vérité : la politique est dure, celui qui a raison c'est celui qui vainc.
Le vaincu peut se trouver toutes les subtiles excuses du monde, il a tort, puisqu'il a perdu.
Dutourd insiste beaucoup sur les ravages du mélange des morales, individuelle et collective.
Par exemple, les généraux humanistes de 1940. A titre privé et individuel, un général peut être humaniste, mais à titre collectif et public, un général humaniste est un traitre, il est là pour vaincre, non pour faire le généreux.
Cela a toujours été pour moi un mystère que Gamelin ne soit pas sacqué dès le 14 mai 1940. Quand la patrie est en danger, il est ridicule d'avoir peur de froisser les susceptibilités.
On connait la célèbre distinction entre les militaires herbivores et les militaires carnivores. Dutourd remarque que les généraux de 1940 n'étaient pas des tueurs et qu'ils étaient plus faits pour être fonctionnaires que guerriers, d'ailleurs, ils se sont très bien coulés sous Vichy dans les emplois de ministres, ambassadeurs, préfets, qui semblaient plus correspondre à leur vocation de minables.
Quand on se rappelle la campagne de France de 1814, on imagine ce qu'une poignée de ministres et de généraux de tempérament gaullo-churchillien eut réussi à faire.
Faute de vaincre, la France est devenu une nation de bavards prétentieux et séniles que plus personne n'écoute.
Il n'y a donc guère de raison de s'étonner qu'elle disparaisse, dissoute par l'immigration que vous savez (voir messages précédents).
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C'est marrant, suite à vos précédents posts, j'avais tendance à penser à réagir en parlant de la seconde guerre mondiale. Et voilà que vous publiez un post qui y fait référence.
RépondreSupprimerDe manière générale, j'aime bcq le livre "la france va-t-elle disparaitre ?" de Jean-Claude Barreau. Il écrit, dans une belle langue, que l'on ne s'est pas tellement relevé de l'abandonisme de cette dernière guerre. Et que nos hommes politiques n'assument pas leurs pouvoirs et n'assument pas de jouer aux "méchants" (pour maintenir la cohérence natioanle, quelqu'elle soit) pour défendre la position francaise. Ils délèguent par ex leur pouvoir à Bruxelles, et n'hésitent pas ensuite à s'en plaindre.
Un autre point de vue complémentaire vient de René Girard qui indique que Freud a vu dans les institutions humaines (l'église, l'état par ex) une menace à l'épanouissement de l'homme, alors que René Girard indique que l'on ne s'est pas apercu autant que nécessaire que ces institutions sont là pour protéger les hommes de leur folie. Cela rejoint le mythe du bon sauvage, plutôt mal compris d'ailleurs, et l'abandonisme d'un certain ordre sociétale et étatique, qui contribue pourtant à notre pérénité.
Un des conséquences de l'abandonisme des politiques, c'est le budget de l'état qui n'est plus à l'équilibre depuis qques décennies. On pourrait presque inculper les hommes politiques pour abus de biens sociaux (sachant qu'ils nous paient de mots et se paient en monnaies sonnantes et trébuchantes de leur coté).
Cela ne sont pas les seuls facteurs qui contribuent à la chute de notre nation...
Et que ressort-il de vote constat, Franck? Que nous sommes fichus?
RépondreSupprimerIl est certain qu'avec les dernières manifestations pro hamas, on pourrait finir par le croire... malheureusement!
Et à votre avis, à quoi est dû cet avachissement, ce délitement ?
L'optimisme a ceci de terrible qu'il pousse à l'inaction, puisqu'il y a toujours espoir que les choses s'arrangent d'elles-mêmes.
RépondreSupprimerA mon avis, nous sommes déjà foutus, il est inutile de parler au futur.
Promenez vous dans les rues, regardez la télé, lisez les journaux, est-ce que c'est ça, la France ?
Les Français ont un rapport pathologique au pouvoir : d'un coté, ils en attendent trop ; de l'autre, ceux qui l'ont, submergés par tant d'espérances mal placées ne savent pas l'utiliser.
Exemple actuel : les discours de Sarkozy sur la «refondation du capitalisme». N'est-ce pas à la fois excessif, vaniteux et totalement dénué de réalité, alors que justement, l'usage du pouvoir devrait être fait de réalité, bien prosaïque ?
Les Bisounours anarchistes viennent d'ouvrir un oeil: ils se sont cognés au mur de la réalité. Ils ont vu où étaient les vrais méchants. Ils ont été tout étonnés de s'apercevoir que ceux qu'ils pensaient être les gentils étaient de vrais fachos.
RépondreSupprimerMais il a fallu, pour cela, qu'ils manquent se faire casser la gueule. C'est, toujours, l'argument le plus fort.
http://www.fdesouche.com/articles/21475#comments
Le pessimisme a ceci de terrible qu'il pousse à l'inaction, puisqu'il n'y a plus d'espoir que les choses s'arrangent d'elles-mêmes.
RépondreSupprimerL'optimisme quant à lui permet de donner une raison de continuer le combat car tout est encore possible.
Très jolie photo.
RépondreSupprimerTu recommandes la lecture du bouquin?
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