lundi, mai 29, 2017

Excellente conférence de Patrick Buisson sur l'élection d'Emmanuel Macron




C'est peu dire que j'attendais cette conférence avec impatience. Et j'ai bien l'impression que Patrick Buisson se savait attendu !

Patrick Buisson a bien fait attention à rester muet pendant cette campagne (à part une sortie qui aurait pu être salvatrice pour Fillon -Mélenchon plus chrétien que Fillon- mais que cet imbécile de Filon n'a pas comprise).

Ayant fait monter le suspense, entretenu l'envie par la rareté, Buisson ne déçoit pas.




The Impotence of the Kantian Republic

The Impotence of the Kantian Republic

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When I learned of the provenance of the Manchester bomber, namely that he was the son of Libyan refugees, I asked myself a question that is now almost disallowable, even in the privacy of one’s own mind: whether any authority, in granting them asylum in Britain, asked whether it was in the national interest to do so. In all probability, the answer is no. The officials concerned probably thought only that they were applying a universal rule, or pseudo-universal rule, that in the name of humanity all political refugees (as Salman Abedi’s parents were) have an automatic right of asylum. And if they, the officials, were to be criticised, they would no doubt reply that there were a thousand, or five thousand, refugees for every suicide bomber, and that therefore the admission of Salman Abedi’s parents was a risk that had, on humanitarian grounds, to be taken.

I doubt whether many citizens, in their hearts, would agree with this, even those who are favorably disposed to the principle of asylum. Since it is not true that the enemy of my enemy is my friend (the Abedis were enemies of Muammar Gaddafi, at that stage an enemy of the West), or that the granting of asylum necessarily makes one grateful to one’s hosts (reflections on the career of the Ayatolla Khomeini might have taught us that), discrimination among and between asylum-seekers is in accordance with that now unspeakable thing, the national interest.
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dimanche, mai 28, 2017

On n'arrête pas le progrès (technique)




INDYCAR - 500 miles Indianapolis - L'ACCIDENT... par CanalPlusSport

Cet accident aurait fait un ou deux morts il y a dix ans. Il y a certes une part de chance dans cet heureux dénouement, mais quelle trouvaille les matériaux composites.









Construisons

Zemmour propose de « déconstruire les déconstructeurs ». On peut par exemple s'attaquer à Foucault.

Mais il faut aussi construire. Quelques principes. Je dis « principes » car je ne les démontre pas, je pose des jalons.

Aristote (sur lequel je suis en phase d'acquisition) et Saint Thomas d'Aquin me semblent des pistes intéressantes.

L'homme naît, vit et meurt (pas forcément dans son lit, comme diraient les Tontons Flingueurs). Si un homme n'est pas un passeur, héritier et légataire, son existence éphémère est sans intérêt. Le « jouissez sans entraves » fait, à un homme bien né, plus pitié qu'envie.

L'ordre juste protège, notamment le plus faible. L'autorité est la base de cet ordre : voir mon billet à quoi sert l'autorité  ? L'autorité suprême est celle de Dieu.

Rétablir l'autorité, c'est rétablir le Père. Les (certaines) femmes essayent de priver leurs enfants de père : elles se font engrosser puis, au bout d'un certain temps, elles divorcent. L'homme devient un simple géniteur, vieux fantasme féminin, que la fusion mère-enfant ne soit plus dérangée par cet étranger qu'est le père. Mais ça ne marche pas, cet échec est d'ailleurs le tabou n° 1 de notre époque : allez donc raconter dans les diners en ville que le divorce augmente les risques d'échec scolaire et de problèmes psychologiques des enfants, et que, au final, le divorce à plus d'inconvénients que d'avantages, je vous souhaite bien du plaisir.

Dans la transmission, si l'on est provocateur, on peut aussi faire l'éloge du préjugé. Mais c'est anecdotique.

Avec transmission et autorité, on tient un duo très solide avec lequel on peut renvoyer dans leur but les vandales.


Méli-mélo : démoralisante moralisation

Le problème de la moralisation de la politique est simple : c'est une hénaurme connerie, possible uniquement parce que les politiciens ont compris que les Français sont cons comme des balais et en profitent dans les grandes largeurs. En effet, la moralisation n'est que le paravent de l'impuissance. Le sous-texte est : « Nous sommes bons à rien mais, au moins, reconnaissez que nous faisons des efforts pour être honnêtes ».

La politique n'est pas propre et il n'y a pas d'homme parfait. Puisque c'est illusoire comme un caprice d'enfants de tout vouloir en même temps, si on insiste sur le critère d'honnêteté, on perd sur le critère d'intelligence politique (je préfère écrire « intelligence politique » plutôt que « compétence » qui est un de ces termes manipulateurs, menteurs -il donne à croire que la politique est une question technique, ce qu'elle n'est pas, et favorise les techniciens genre Juppé ou Macron).

Les imbéciles me diront « Alors, tu préfères les politiciens malhonnêtes ? ». Ma réponse est « Oui. S'ils font la bonne politique pour la France. L'honnêteté est un critère secondaire qu'on applique quand les politiciens sont aussi mauvais les uns que les autres. Alors, quand ils sont nuls, je préfère prendre les plus honnêtes. Mais s'il y avait un bon, je ne le taquinerais pas trop sur son honnêteté ».

D'ailleurs, l'honnêteté d'Emmanuel Macron est plus que douteuse (affaire SFR par exemple) et cela n'a pas gêné ceux qui croyaient qu'il était le sauveur de la France.


«Plus de conflits d'intérêts mais des élus sans intérêt : moralisation et démoralisation »

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Car [cette idée] est un monstre, signe d'une totale confusion des esprits. La dite « moralisation de la vie publique » mélange en effet trois ordres bien distincts: le droit, la morale, la politique. Le droit, c'est la légalité, c'est-à-dire la conformité des actes à des règles écrites et publiques. La morale concerne les intentions, qui comptent certes, mais sont difficilement décryptables et toujours sujettes à interprétation. La politique, elle, vise le succès des actions. C'est, disait Machiavel, « la conquête et la conservation du pouvoir » ; à quoi l'on peut ajouter, si l'on est démocrate, en vue du salut public ou d'une amélioration de la vie commune. Le droit se juge sur actes et sur pièces ; la morale par l'examen de la volonté ; la politique par la qualité des résultats.

Un exemple: le mensonge n'est illégal que dans certains cas ; il peut être politiquement utile, voire nécessaire, mais il sera toujours moralement proscrit. Veut-on interdire le mensonge en politique ? Ou la ruse, ou la manipulation, ou le changement brutal d'alliance, ou le fait de considérer autrui comme un moyen et pas seulement comme une fin ? Bon courage…
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La moralisation de la vie politique ou l'américanisation de la France

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S'agit-il d'un basculement vers le modèle anglo-saxon ou scandinave ?

Oui, on abandonne une vision de la société dans laquelle les droits et les devoirs de l'individu ont pour une bonne part un caractère coutumier et sont largement déterminés par la place qu'il occupe dans la société. On passe à une vision conforme au modèle anglo-saxon selon laquelle les droits et les devoirs d'un individu sont définis par un ensemble de règles précisant de manière aussi peu équivoque que possible la frontière entre ce qui est permis et ce qui est défendu. Dans cette vision, c'est au juge qu'il revient de contraindre l'individu à rester dans le droit chemin.
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Moralisation de la vie politique: du danger de jouer les « chevaliers blancs »

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La politique peut-elle vraiment être «moralisée»? La loi est-elle le bon moyen pour le faire?

Je ne crois pas que cela soit possible. Tout d'abord, de façon probablement cynique, car je fais partie de ceux qui estiment qu'on ne peut user du pouvoir sans en abuser, parfois malgré soi. C'est inhérent à la condition humaine. Peut-on faire mieux que ce que l'on fait actuellement? Probablement. Mais, je suis aussi de ceux qui préfèrent en prendre acte et réfléchir aux contre-pouvoirs politiques, et non pas moraux. Avant d'engager beaucoup d'énergie pour tenter de moraliser la vie publique, la question que l'on devrait se poser est: Quelle utilité pour le bien commun ? Les français croient-ils que plus un homme politique est moral et plus il sera compétent ? Quelle blague ! Toute l'histoire de l'Occident prouve le contraire. D'autant que, où se situe la frontière entre le bien et le mal en politique ? Imaginer que nous soyons capables de tracer une telle frontière revient à soumettre le réalisme politique à l'idéologie. Je me méfie de cet enthousiasme en faveur d'une « République morale » ; j'y vois avant tout, comme j'ai déjà pu l'exprimer dans vos colonnes, une défaite du politique.
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André Bercoff : « La morale c'est comme la culture, moins on en a, plus on l'étale »

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Mais que se passe t-il ? Quels sont ces bruits fâcheux qui circulent, alors que le premier gouvernement du nouveau régime vient à peine d'être formé? Le même Canard qui avait triomphalement ouvert le Fillongate révèle que Richard Ferrand, l'âme de la campagne macronienne, le plus fidèle des grognards, avait contribué à l'enrichissement de son épouse sur le dos de mutualistes bretons, et rémunéré son fils, faute de trouver un non illettré dans sa région.Par ailleurs, à en croire les accusations de Corinne Lepage, le garde des Sceaux, spécialement chargé de rédiger le rapport sur la moralisation de la vie politique, aurait eu à Paris, pendant cinq ans, une secrétaire payée sur les fonds de la députée européenne Marielle de Sarnez, co-fondatrice du Modem et elle-même actuellement ministre. Tout ceci sans compter les vacances subventionnées d'Alain Tourret et les débordements oratoires de Marlène Chiappa. Cela fait beaucoup pour un Emmanuel Macron qui a fait de sa virginité politique une vertu et de son exigence éthique un étendard. De deux choses l'une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c'est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens. D'autant plus que les français attendent d'abord, de ceux qu'ils ont élus, tout bêtement, tout simplement, qu'ils fassent leur métier. Le chômage, la dette, la dépense publique, le terrorisme, l'immigration, les désertifications, les déficits:  point n'est besoin de continuer un inventaire des problèmes que tous connaissent et qui ne seront pas résolus, loin s'en faut, par l'absorption répétée et surmédiatisée de pilules de moraline à haute dose. Et rappelons à la cohorte des Tartuffe, adeptes, comme d'habitude des deux poids deux mesures que la morale c'est comme la culture : moins on en a, plus on l'étale. Les sermons, comme les serments, ne doivent plus être les alibis du sur-place. Il est minuit, docteur Macron.
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Méli-mélo : terrorisme musulman

Pour l'honneur.

Mes discussions de ci de là me convainquent que ceux de nos compatriotes qui veulent réellement lutter contre l'islamisation de notre pays sont une minorité. Oh, bien sûr, sur le principe, il se trouve une majorité. Mais, dès qu'on entre dans le concret, les objections dites humanitaires s'accumulent.

Jean Raspail écrivait, il y a déjà quarante ans passés, à propos d'invasion migratoire, qu'il fallait choisir entre apprendre le courage résigné d'être pauvres et retrouver l'inflexible courage d'être riches. Il ne s'agit pas seulement de pauvreté ou de richesse, mais aussi de soumission ou de liberté. Dans les deux cas, nos compatriotes ont choisi la résignation.

De toute façon, quand on voit qu'un attentat contre des jeunes déclenche le réflexe « bougies, nounours » et pas un réflexe de défense plus violent, on sait qu'on est foutu.

Finalement, Macron n'est pas tant que cela le choix d'une minorité et les islamistes ont raison, nous sommes une terre de conquête. Mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras : les miracles arrivent par ceux qui défendent les causes perdues.


Natacha Polony : « Manchester, cesser de nous mentir »

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Il nous faut, bien entendu, prendre conscience de nos failles et de nos fractures. Cesser de croire que l'on peut impunément déstabiliser des pays et des régions entières au nom d'intérêts troubles. Cesser de penser qu'il est anodin de laisser des alliés au portefeuille bien garni infiltrer nos banlieues, tout comme des pans entiers de l'Afrique, avec un islam intégriste et totalitaire. Cesser de prendre pour des enfants perdus et mal aimés des soldats imprégnés d'idéologie. Cesser de réduire notre modèlede civilisation à sa dimension la plus sordide pour s'étonner ensuite qu'il n'exalte pas nos jeunes et les voie se chercher ailleurs des raisons de vivre ou de mourir. Cesser enfin de nous répéter qu'il faut nous «habituer» au terrorisme, ce qui sonne comme le pire des fatalismes. En somme, cesser de nous mentir. Il nous faut l'avoir sans cesse à l'esprit, pour nourrir nos réflexions et nos choix, nous rappeler l'impératif de protéger nos enfants et de les voir grandir dans un monde où ils n'auront pas à craindre que celui qui a partagé les bancs de l'école avec eux ne les assassine un jour.
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Éric Zemmour : « Ce quartier de la Porte de la Chapelle où les femmes n'ont plus droit de cité… »

Allez, je vous le mets en entier avec mes commentaires, Zemmour est toujours un plaisir :

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C'est sans doute le hasard. Mais après la présidentielle. Cette histoire de femmes chassées des rues dans le quartier Chapelle-Pajol, à Paris, dans le XVIIIe arrondissement, a attendu sagement son tour. Pendant la campagne présidentielle, les femmes étaient les bienvenues ; depuis, elles sont maltraitées. C'est beau, le hasard.

La campagne est terminée. Le réel est de nouveau autorisé à montrer son vilain visage. Mais strictement encadré par la sémantique appropriée. Pendant cette campagne, il était malséant de parler de migrants et d'islam. Même Marine Le Pen s'était soumise à cette loi non dite [c'est le drame de la France qu'il ne se soit trouvé aucun politicien assez courageux pour lever le tabou médiatique]. C'était la condition pour être acceptée dans le club. La campagne est terminée. Le réel est de nouveau autorisé à montrer son vilain visage. Mais strictement encadré par la sémantique appropriée. On a le droit de dire que les hommes chassent les femmes de ces rues-là. Les hommes, oui. Vous, moi, les hommes de toujours et de partout. Depuis la nuit des temps. À la cour des rois, il n'y avait pas de femmes ; et au Moyen Âge, sur les marchés, il n'y avait pas de femmes non plus. Les hommes, vous dis-je. Le méchant patriarcat, nous affirment, péremptoires, les féministes accourues Porte de la Chapelle. Si on insiste, on vous dira que ce sont des trafiquants, des voleurs, des agresseurs sexuels. Des métiers d'hommes !  Les solutions sont simples. Notre maire de Paris a comme toujours des idées géniales: enlever les bancs et élargir les trottoirs. Et envoyer des femmes en « marches exploratoires » de groupe pour montrer qu'elles n'ont pas peur. Avec ça, plus de « sentiment d'insécurité ».

C'est beau, le féminisme expliqué aux enfants. Mais si vous rappelez qu'une des grandes différences entre les patriarcats islamique et chrétien, c'est justement l'enfermement des femmes, vous êtes islamophobe. Vous niez le sens de la pudeur de ces « féministes islamiques ». Si vous prétendez que les femmes ne sont pas seulement insultées et menacées Porte de la Chapelle dès qu'elles sont en jupe ou qu'elles sortent le soir, mais qu'elles ne sont qu'un prétexte, et qu'un moyen efficace pour occuper l'espace public, le conquérir, l'islamiser, le purifier de sa mécréance, vous êtes un raciste xénophobe. C'est ce qui était arrivé aux journalistes qui avaient filmé un café de Sevran, où la gent féminine était rare. Un reportage qui a fait une victime, Pujadas, si l'on en croit le syndicat des journalistes de la chaîne, qui se félicitait par ailleurs du renvoi du présentateur, coupable d'avoir montré de jeunes banlieusards clamer haut et fort: «Ici, on n'est pas à Paris, on est au bled». Au bled, c'est-à-dire en territoire étranger. Avec des mœurs et des traditions étrangères.

Ne comptez pas sur la droite pour en parler. Elle tient un bien meilleur thème de campagne : la hausse de la CSG. Il paraît que les chefs de la droite sont gaullistes : ils ont, comme le Général, une certaine idée de la France… [notre drame, c'est un vrai drame, de ceux qui font l'histoire, est la disparition de la droite populaire et patriote façon RPR] Ne comptez pas sur le nouveau pouvoir non plus : Macron a été élu par ceux qui ont les moyens d'ignorer ce genre de désagréments. Leurs femmes et leurs enfants ne se rendent jamais Porte de la Chapelle. Et les ministres, de Philippe à Collomb, ont une conception « bienveillante » de la laïcité. C'est-à-dire qu'ils y ont renoncé.
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samedi, mai 27, 2017

Jeune fille (A. Wiazemsky)

Dans ce faux roman, Anne Wiazemsky raconte ses débuts au cinéma à dix-huit ans sous la direction de Robert Bresson.

Des millions de jeunes filles rêvent de faire du cinéma, pas elle. Mais elle est la petite-fille de François Mauriac, la nièce de Claude Mauriac, la copine d'école d'Antoine Gallimard. Le cinéma vient à elle. Ensuite, elle ira foutre le bordel chez les pauvres avec ses copains Cohn-Bendit et Godard.

Cette bourgeoisie des notoires et des notables, qui n'a tellement pas de vrais problèmes qu'elle s'en crée, qui s'ennuie tellement que, pour se désennuyer, elle a saccagé notre civilisation, devrait susciter ma colère, mais non, ces gens me font plutôt pitié. Car l'homme devient homme par ce qu'il affronte. Que sont ceux qui n'ont rien à affronter à part les problèmes qu'ils créent eux-mêmes par ennui ? Ce sont des vides, des riens.

On trouve confirmé une fois de plus que l'art, le cinéma en l'occurrence, est plus grand que ceux qui le font. Le milieu du cinéma est peuplé de dégénérés, comment pourrait-il en être autrement pour des gens qui vivent d'images et de faux-semblant ? La tragédie est qu'on les donne en exemples.

Ghislain Cloquet, le directeur de la photographie, dit : « Robert Bresson est un génie du cinéma. Mais, jamais, jamais, jamais, je ne lui confierais ma fille ».

Que restera-t-il d'Anne Wiazemky ? Le premier rôle dans un chef d'oeuvre, oublié de tous sauf des cinéphiles, tourné par un vieux pervers.

jeudi, mai 25, 2017

Conférence de Laurent Obertone au Cercle Aristote

Cette conférence est très intéressante car ce qu’Obertone raconte avec des mots simples sur les effets de la télé (l’homme est un animal domestique et la télé est l’instrument du maître (1) ), sur les effets de la vie moderne sur l’instinct de survie (il n’est pas naturel pour un humain de vivre quotidiennement avec des milliers d’inconnus, ça débranche ses signaux d’alarme), sur la diminution de la mémoire qui favorise les manipulations, sur le fait que les arguments rationnels ne convainquent pas, que la peur d’être séparé du groupe est bien plus puissante etc. est l’expression vulgarisée d’un siècle de recherches sur nos comportements collectifs et sur le fonctionnement de notre cerveau. A chacune des affirmations d’Obertone, correspondent des expériences sociologiques, certaines d’ailleurs assez marrantes en même temps que dérangeantes.



Le point le plus important est que notre cerveau fait miel de tout, ce qu’on absorbe consciemment mais aussi inconsciemment, et ce n’est pas parce qu’on a oublié quelque chose qu’on ne l’a pas reçue et que ça n’a pas laissé une trace malgré nous. Une expérience est de faire dire aux gens ce qu’ils n’aiment pas manger, puis on leur projette un film où, dans le flux de l’action, cette chose est présentée dans une situation agréable. Hé bien, l’appétence pour ces choses augmente dans des proportions significatives. Et si, au lieu de projeter un film, on entoure les cobayes de mangeurs de la chose qu’ils n’aiment pas, c’est 80 % qui mangeront cette chose.

C’est pourquoi il faut absolument débrancher les trucs « en continu », les BFM, France Info et compagnie et aussi vivre dans une grotte avec juste votre clan, genre Rahan l’homme des âges farouches (bon, là, j’exagère un peu, mais c’est important de s’isoler physiquement de temps en temps, c’est d’ailleurs pour cela que les gens sont si attachés aux vacances). Comme disait à peu près Bernanos, le monde moderne est un complot permanent contre la vie intérieure et contre la liberté de l’esprit.

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(1) : j’avais déjà entendu cette anecdote sur les gens tellement en crise d’être privés de télé qu’ils mordaient le réparateur. A un niveau moindre, je connais un couple, qui, en vacances dans un appartement sans télé, a eu pour première action d’aller acheter un téléviseur.


L’esprit de Juin 1940 (P. de Saint Robert)

Je suis déçu par ce petit livre de moins de cent pages. Je ne le trouve pas assez synthétique !

De mes précédentes lectures, certes lointaines, j’ai retenu que Philippe de Saint Robert avait bien compris ce qui différenciait pétainisme et gaullisme. Or, je me suis trouvé devant un livre qui ne va pas au fond des choses assez vote, qui reste longtemps assez superficiel. Paul-Marie Couteaux est plus clair dans sa tête.

Le déroutant réflexe des lemmings (2)

Je cherche à comprendre pourquoi notre société est folle au point d'être suicidaire. D'où différents billets.



Evidemment, notre époque qui se donne pour gourou un type qui a un gros pète au casque (1) ne peut pas être aussi vivante que l'époque qui se donne Saint Thomas d'Aquin pour maître.

Il y a un type d'homosexuels qui n'assument pas leur anormalité et veulent faire de l'anormalité la norme de façon à enfin se fondre dans la masse. Soit. Le crime, la folie, c'est de leur donner une position éminente, de leur donner la possibilité de corrompre la jeunesse à l'université et à la télévision.

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(1) : une fois qu'on a fait le tri du brouillard de mots dont les intellos savent nous étourdir, il faut bien constater que le Foucault yoyotte sérieusement de la touffe et que sa place est à Charenton et que ceux qui en font un gourou partageraient, avantageusement pour la société, la cellule capitonnée avec lui.










mardi, mai 23, 2017

Le déroutant réflexe des lemmings

A chaque attentat musulman, il se trouve des gens pour avoir le réflexe « Bougies, nounours, drapeaux en berne, tour Eiffel éteinte, marche blanche … ». Les attentats ne sont qu’un symptôme, voire un leurre. L’essentiel est ailleurs, dans l’invasion non-armée mais tout de même hostile (1) que nous subissons sans réagir. Remarquez bien que le porte-parole du gouvernement de MM (Messie Macron) a trouvé le moyen de dire que le danger était … au Mali !

Enabling Murder

Le sous-titre de cet article résume bien le problème politique : « Les  politiciens occidentaux s'inquiètent plus d'être taxés d'islamophobie que d'arrêter le massacre djihadiste ». Mais il est faux d'accuser les politiciens seulement : s'ils se comportent comme des enculés, des enfoirés, des salauds  (car ici, on parle de meurtres d'enfants que leurs décisions et leurs non-décisions ont rendu possibles), c'est parce qu'ils ont plus peur du qu'en dira-t-on médiatique et des djihadistes que de nous, leurs pacifiques concitoyens. Ils savent que nous ne leur ferons aucun mal alors qu'une saine et virile colère justifierait qu'on les pende, sans hésitations ni remords, au premier réverbère venu.

Dans quelques siècles, les historiens, s’il y en a encore, seront intrigués par notre capacité apparemment illimitée à contourner, à dévier ou à nier les problèmes provoqués par l’immigration musulmane en occident. Cette oblitération de l'instinct de survie est déroutante. Serge Federbusch appelle cela la marche des lemmings, ces rongeurs qui jettent en masse des falaises. Elle sera un objet d’étude, comme aujourd’hui la chute de l’empire romain.

KATIE HOPKINS: Despite all the politicians’ clichés of bravery, there is a sickness in our society - and I fear it’s terminal

Sur les photos, on voit une pancarte « Manchester united against hate ». « Against hate » ? Are you sure ?

Je comprends bien le mécanisme de ces folies : beaucoup sont tellement paumés qu’ils sont prêts à toutes les soumissions pour préserver leur petite vie et leur petite tranquillité. Plutôt rouge, brun (oui, même brun), vert, n’importe quoi, plutôt que mort. N’importe quoi, plutôt qu’un début de commencement de tentative de virilité. Après, on se trouve de bonnes raisons , on trouve que l’islam, ce n’est pas si mal. Houellebecq a très bien décrit cette mentalité. N’étant, au fond, plus rien, ils n’ont rien à défendre. Les salafistes ont bien raison de reprocher aux terroristes leur impatience : sans les attentats, nous nous laisserions islamiser avec encore moins de réactions, ce qui n’est pas peu dire.

Bien sûr, l’histoire est pleine de civilisations qui se sont laissées mourir. Mais c’est une chose de le lire, c’en est une autre de le vivre.

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(1) : même les études de l’archi bien-pensante Institut Montaigne ne laissent aucun doute sur l’hostilité à notre civilisation des arrivants.

C'est cette histoire anglaise :

Au milieu de la Manche, les douanes britanniques trouvent deux malheureux immigrants clandestins sur un bateau à moitié submergé :

> Qui êtes vous ?

> Nous sommes l'invasion !

> Vous vous foutez de nous : deux pékins sur un radeau, l'invasion ?

> Les autres sont déjà arrivés.


Roger Moore est mort

On a beaucoup dit que Sean Connery était un James Bond plus classieux.

Je l’aimais bien, Roger. Les oies sauvages est délicieusement incorrect. La série Amicalement vôtre était meilleure en français que dans la langue originale, grâce à un doublage inventif !

Attentat de Manchester : que va dire notre Justin Trudeau ?

A propos de l'attentat de Manchester, Justin Trudeau parle d' « horreur terroriste ». Combien d'heures avant que les bien-pensants prononcent du bout des lèvres « islam » ou un de ses dérivés ? Et notre Justin Trudeau à nous ?

On n'a pas parlé de terrorisme musulman dans la campagne électorale orientée par les médias, le sujet était indécent, comme de péter devant la reine d'Angleterre. C'est bien connu, les sujets dont les medias ne parlent pas n'existent plus. Et Macron a été élu.

Malheureusement, la réalité a le mauvais goût ne pas se plier à la bienséance bisounours. Et Macron est président.

dimanche, mai 21, 2017

Libéralisme et conservatisme : recherche saines lectures

La thèse à la mode chez les conservateurs français, dans le sillage des Zemmour, Michea et compagnie (dont on notera qu'une bonne part vient de la gauche) est que libéralisme économique et libéralisme moral sont liés.

Je pense que c'est faux :

1) Nous avons vécu pendant un gros siècle (à cheval sur le XIXème et le XXème) dans un régime de libéralisme économique et pourtant les moeurs étaient conservatrices. Le lien mécanique qu'on nous vend n'est donc pas si évident. On nous dit encore que c'est une question de latence, j'ai du mal à y croire. D'autant plus que la dégradation est récente (cinquante ans) et coïncide plutôt avec une étatisation des économies occidentales (montée en flèche de la part des dépenses publiques dans le PIB).

2) Nous ne vivons pas vraiment dans un régime de liberté économique, mais plutôt dans un capitalisme de connivence où l'Etat est omniprésent, à la fois pour servir les intérêts particuliers de quelques uns et pour acheter la tranquillité du peuple floué. Et la liberté des moeurs vire à la licence et semble faire partie des politiques de contrôle social étatique.

Or, je manque de base théorique, de saines lectures, pour étayer mon intuition.

J'ai lu Burke et Scruton. Mais ils sont très anglais. Le fond de leur propos repose sur une longue tradition libérale qui n'existe que chez eux.

J'ai bien compris que notion fondamentale est le tri entre les choses qui ont une valeur et celles qui ont un prix (admirable définition du cynique par Oscar Wilde, encore un Anglais : « Un cynique connaît le prix de tout et la valeur de rien »). Dès qu'on met un prix sur une chose, elle cesse d'avoir de la valeur.

J'aimerais un guide de plus conforme au génie français. Un bouquin bien charpenté, bien écrit, pas forcément récent (je soupçonne qu'il y a peut-être quelque chose chez les auteurs du XIXème). Vous avez des recommandations ?



samedi, mai 20, 2017

La beauté de la France

Philippe de Villiers insiste, à très juste titre, sur la préservation de la beauté comme argument majeur des conservateurs. C'est aussi un vecteur d'intégration.

Si nous versons trop dans l'intellectualisme, nous ne convaincrons personne.

La France est belle comme le sont peu de pays (en fait, je pense « aucun » mais je n'ose pas l'écrire). Quelques pays, qui se comptent sur les doigts d'une main, sont aussi variés mais aucun n'est aussi concentré.







En regardant vers le pays de France,
Un jour m’advint, à Douvres sur la mer,
Qu’il me souvint de la douce plaisance
Que je soulais au dit pays trouver ;
Si commençai de cœur à soupirer,
Combien certes que grand bien me faisoit
De voir France que mon cœur aimer doit.
Je m’avisai que c’était non savance
De tels soupirs dedans mon cœur garder,
Vu que je vois que la voie commence
De bonne paix, qui tous biens peut donner ;
Pour ce, tournai en confort mon penser ;
Mais non pourtant mon cœur ne se lassoit
De voir France que mon cœur aimer doit.
Alors chargeai en la nef d’Espérance
Tous mes souhaits, en leur priant d’aller
Outre la mer, sans faire demeurance,
Et à France de me recommander.
Or nous donn’ Dieu bonne paix sans tarder !
Adonc aurai loisir, mais qu’ainsi soit,
De voir France que mon cœur aimer doit.
Paix est trésor qu’on ne peut trop louer.
Je hais guerre, point ne la dois priser ;
Destourbé m’a longtemps, soit tort ou droit,
De voir France que mon cœur aimer doit !




A demain De Gaulle (R. Debray)

Il y a des admirateurs de Régis Debray. J'ai du mal à comprendre. Debray est comme tous les gauchistes un peu intelligents. Ils reconnaissent leurs erreurs à moitié et avec vingt ans de retard.

A propos du livre du Jean Birnbaum sur la gauche et l'islam, Un silence coupable, Patrick Buisson dit :

« C'est toujours la même histoire. Pour ne pas être mis dans le même sac que la réaction, les gauchistes refusent de voir les choses. Puis, quand la réalité, engendrée par leurs mauvaises décisions, leur saute au visage, ils prétendent faire la leçon à la terre entière ».

Pourquoi attendre vingt ans pour avoir la moitié du saucisson ? Il vaut mieux lire directement ceux qui ne se trompent pas et vont jusqu'au bout de leurs raisonnements. Muray plutôt que Debray.

Par un hasard de la lecture, j'ai lu la réfutation de Debray il y a sept ans.

Voici ma recension :

De Gaulle, espérer contre tout : lettre ouverte à Régis Debray

Et une bien meilleure analyse que Debary :

Le génie de la France, De Gaulle philosophe (PM Couteaux)







Les réflexions de Laetitia Strauch et de Patrick Buisson

Laetitia Strauch-Bonart: « Au lieu d'assumer son conservatisme, la droite se pare des habits du progressisme »

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LE FIGARO. - La droite semble désemparée devant les débuts du président Macron. Elle affirme son identité par le fait d'augmenter le pouvoir d'achat et de baisser les impôts. Est-ce un corpus doctrinal suffisant ?

Laetitia STRAUCH-BONART. - La réponse est dans la question ! Avoir pour seul programme affiché la volonté d'augmenter le pouvoir d'achat en baissant les impôts est d'une pauvreté sans nom. LR se recroqueville sur son plus petit dénominateur commun : le post-chiraquisme et le flou idéologique vaguement libéral. Quoi qu'on pense d'Emmanuel Macron, il a mené une véritable réflexion sur la fiscalité française, et souhaite augmenter la CSG pour financer la Sécurité sociale d'une catégorie de population qui d'ordinaire vote à droite, les indépendants.

[…]

« Je n'ai qu'un ennemi, le conservatisme », avait lancé Luc Chatel en meeting. N'est-ce pas la même perspective qu'En marche!?

Comme bien d'autres responsables politiques de droite, Chatel emploie le terme « conservatisme » dans son sens littéral : l'absence de changement quand celui-ci est nécessaire. Cela n'a rien à voir avec la pensée conservatrice, une tradition politique et philosophique vieille de deux siècles, née an Grande-Bretagne ! Mais cette remarque trahit tout le paradoxe de la droite française: au lieu d'assumer son conservatisme - l'attachement à la conservation de ce qui nous est cher, la prudence face au changement, la préservation des attachements humains, la reconnaissance que la vie est faite de limites -, elle se pare des habits du progressisme.

[…]

On entend souvent la formule « droite des valeurs ». Vous semble-t-elle pertinente ?

Non ! Elle sous-entend que la droite pourrait s'unir, des LR jusqu'au FN, en s'entendant sur des valeurs - traditionnelles, identitaires, ou que sais-je encore. C'est la tentation du moment, et la vision que dessine Marion Maréchal-Le Pen en appelant à un « conservatisme » partagé. Pour la droite LR, ce serait une grande erreur, et ce serait tomber dans le piège tendu par notre nouveau président ! [Sur ce point, je suis en train d'évoluer. Je trouvais l'union des droites souhaitable et possible. Je me demande maintenant si elle est possible. J'en viens aussi à me demander si elle est souhaitable. Une alliance suffirait, c'est la logique du mode scrutin, un gros et un petit dans chaque camp : PS-PC, RPR-UDF] Les conservateurs de la « droite des valeurs », parce qu'ils sont antilibéraux, sont en train de rejouer la pièce de 1789 : devant le raz-de-marée libéral, s'exiler et lutter depuis l'extérieur. Tout comme les réactionnaires, après 1789, ont refusé tout compromis avec la République, et se sont discrédités par leur intransigeance, ces conservateurs sont tentés de se regrouper pour défendre leurs « valeurs ». Ce faisant, vous ne faites pas avancer vos valeurs, car celles-ci se durcissent et perdent toute crédibilité. L'erreur est surtout idéologique Elle dénature profondément le conservatisme, qui non seulement est l'ami du libéralisme et de la modération, mais a peu à voir avec cette vision « identitaire ». Le conservatisme, c'est Edmund Burke, ce n'est pas Charles Maurras [Moi aussi, j'admire Burke, mais je me méfie. Le problème avec ce raisonnement, c'est qu'on en vient vite à regretter, comme Voltaire, Constant, Pompidou et tant d'autres, que les Français ne soient pas des Anglais, ce qui est, évidemment, une impasse].

[…]

Le libéralisme économique ne mène-t-il pas forcément, comme le dit Jean-Claude Michéa, au libéralisme sociétal ?

Si c'était le cas, la société victorienne aurait sombré dans la licence la plus débridée. Que dire aussi des puritains américains ou des protestants de Max Weber ? L'histoire nous montre au contraire que les hommes sont libres et que l'interprétation marxiste - car c'en est une - qui maintient que le libéralisme économique mène au libéralisme sociétal est fausse. Certes, les sociétés que je prends pour exemples avaient en commun d'être fondées sur une pratique profonde de la religion, mais il faudrait prouver, alors, que c'est le libéralisme économique qui a sapé les bases de la foi. J'admets cependant que le libéralisme a changé de nature : comme l'ont montré des auteurs comme Daniel Bell ou Zygmunt Bauman, il n'est plus le capitalisme de la norme et du conformisme, mais celui de la fluidité. Ainsi, si vous êtes libertaire, vous pouvez tout à fait vous accommoder du libéralisme de la fluidité.
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Nota : pourquoi ai-je amputé le nom à rallonge de l'auteur ? Parce que les noms à rallonge m'insupportent, ça fait maniéré. Bon, c'est un peu brutal et cavalier de ma part, je l'admets. Plus généralement, j'aime les hommes de peu de mots. Avec un nom à rallonge, ça commence mal.






Aurélien Legrand sur la rénovation de la politique de la ville

On notera la réaction extrêmement courageuse de la présidente Valérie Pécresse. Ce sont ces anecdotes qui font comprendre mieux que mille discours qu'il est vain d'espérer que la droite puisse dépasser le stade de la limace rampante.










vendredi, mai 19, 2017

La dernière chance de la droite ? Mon espoir et ma crainte

La dernière chance de la droite ?

Je suis pour l'union des droites et je pense qu'il faut y travailler d'arrache-pied, mais, au fond, je n'y crois pas. Les différences, voire les oppositions, sociologiques et idéologiques entre les droites sont bien réelles. Il ne faut pas les exagérer, mais elles existent.

Ce n'est pas seulement une question de programmes, les intellectuels qui trainent sur internet surestiment la puissance des idée désincarnées. Emmanuel Macron vient encore de le prouver : une incarnation réussie dénoue bien des contradictions.

Les gens de droite, à la Zemmour, citent souvent l'exemple du RPF gaulliste. Or, il n'y a aucun De Gaulle à l'horizon. De plus, Mongénéral lui-même s'est fait bouffer par ce qu'on n'appelait pas encore le Système et a échoué. Nous sommes, mutatis mutandis, dans une configuration très proche :

« La loi des apparentements est une loi électorale mise en place en France à partir du 7 mai 1951 par les partis de la Troisième Force [Macron]pour réduire l'influence du Parti communiste français [FN] et du Rassemblement du peuple français (gaulliste) [LR] à l'Assemblée nationale. À cette fin, elle introduisait une faculté d'apparentement dans le mode de scrutin.

[...]

Pour les élections législatives du 17 juin 1951, la France était découpée en 103 circonscriptions électorales. Les apparentements étaient autorisés dans 95 d'entre elles et ont été utilisés dans 87 cas (dont 36 apparentements intégraux SFIO + MRP + RGR + Modérés, les autres apparentements étant doubles ou triples). La Troisième Force l'a finalement largement emporté (51,3 % des suffrages exprimés et 61,9 % des sièges en grande partie grâce aux apparentements), le PCF fut laminé (79 sièges en moins par rapport aux élections précédentes) et le Rassemblement du peuple français n'atteignit pas les 200 sièges, comme l'avait souhaité Charles de Gaulle. » (source Wikipedia)

Emmanuel Macron sera assez malin pour empêcher l'union des droites, d'autant plus qu'il n'aura pas d'adversaire assez fort et assez intelligent pour le contrarier.

Donc, l'union des droites est un espoir, une flamme, qu'il faut maintenir pour plus tard, parce que l'avenir est toujours riche de possibilités, mais il ne faut pas se faire trop d'illusions.

Il y a un point sur lequel je n'arrive pas à me faire un opinion. Macron a remporté une victoire politique, c'est certain. Mais peut-être a-t-il aussi remporté une victoire idéologique ? On se rassure en disant qu'il n'a fait que 16 % des inscrits au premier tour, c'est gentil, mais la droite, elle, n'a fait que 43 % (Le Pen + Fillon + Dupont-Aignan) des votants, donc elle n'a même pas la majorité des votants. C'est le doute qui me taraude depuis un moment : c'est une sagesse admise que les opinions de droite sont majoritaires en France. Seulement, quand on regarde le résultat des élections, même en tenant compte des divisions de la droite, le moins que l'on puisse dire est que cette évidence ne saute pas aux yeux.

J'ai l'impression que les Français sont ambigus : ils veulent le résultat d'une politique conservatrice (sécurité, protection, entre-soi, etc.) mais sans encourir l'étiquette infamante de conservateurs. Entre la réalité et le qu'en-dira-t'on, ils choisissent encore le qu'en-dira-t'on. Ils n'ont pas encore assez souffert.

J'écris souvent que la France n'a plus son destin en mains. Je pense tout aussi fort, mais je l'écris moins souvent, que le sursaut, si sursaut il y a, viendra après une phase de décomposition. Nous sommes en plein dedans, mais elle est loin d'être achevée. Il faudra sans doute que les Français soient menacés physiquement pour qu'ils prennent conscience des vertus de la solidarité ethnique et culturelle, c'est déjà le cas dans beaucoup de quartiers (d'où les 34 % de Marine Le Pen) mais nous n'en sommes qu'au début.

Pendant ce temps, il faut continuer sans faiblir à propager nos idées et à aller à la rencontre des gens.





Contre le césarisme technocratique de Macron, par Sébastien Laye


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Jacques Sapir n'est pas un imbécile, mais ... ça y ressemble fort. Encore un de ces intellos qui savent tout et ne comprennent rien.

Comme tous les cocos plus ou moins repentis (plutôt moins que plus), il ne veut pas assumer que les nécessités identitaires et démographiques sont prioritaires. Il verse dans un économisme étroit.

Ce qui fait que ses analyses ne sont pas vraiment fausses, il y manque juste l'essentiel. Je vous laisse faire le tri et boucher les trous.

Macron : l’hiver vient …

Rectificatif : sur le site du Figaro ce jour 19 mai, Jacques Sapir donne un entretien où le journaliste insiste sur l'identité et il ne botte pas en touche. Ce n'est pas encore ça, mais il y a un progrès évident. Mais a-t-on besoin des progrès des gauchistes, qui viennent toujours trop tard ? Comme dit en rigolant Zemmour citant Coluche : « Sylvie Vartan progresse ? Bon, alors j'attendrai la fin des progrès ».

jeudi, mai 18, 2017

Que voter aux législatives ?

J’étais parti sur l’idée qu’il fallait donner une majorité à Macron pour qu’il soit obligé d’assumer ses conneries, mais c’est trop dangereux pour la France. La durée du mandat m’a fait changer d’avis : cinq ans de majorité macroniste, c’est trop long pour notre pauvre pays. J’ai mis de côté mes aigreurs, mes envies de vengeance et mes stratégies à deux balles.

J’aimerais trouver le solution miracle qui aurait la double vertu de favoriser la recomposition de la droite et de gêner Macron.

Si j’étais sentimental, je voterais Dupont-Aignan.

Je ne sais pas encore pour qui je vais voter, mais je suis désormais sûr de ne pas voter Macron.


mercredi, mai 17, 2017

A propos du gouvernement Macron

Gouvernement Macron : « La droite conservatrice a un boulevard devant elle, mais pas de leader »

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On s'y attendait. L'unanimité avec laquelle les ténors de la droite ont entonné le soir du premier tour l'hymne du ralliement au futur président, sans aucune des réserves qui auraient pu l'accompagner et éviter qu'il soit interprété comme une ruée sur la gamelle, préparait une drôle de pagaille.

[…]

En tous les cas, le nouveau président, après avoir mis KO debout le Parti socialiste, est en train de faire éclater la droite. Nul n'ignore que la nomination d'Edouard Philippe, que l'on présente en un saisissant oxymore comme un « héritier spirituel d'Alain Juppé » [effectivement, je ne connais rien en politique de moins spirituel qu'Alain Juppé !], vient habilement redonner au camp du centre-droit désavoué par les électeurs des primaires, de nouvelles perspectives.

[…]

En réalité, ce centre-droit est cohérent : rien, absolument rien, ne le distingue du centre-gauche que Macron a miraculeusement sorti du bourbier dans lequel le désastreux quinquennat de François Hollande l'avait enlisé. Un même libéralisme économique doctrinaire et rigide, soumis aux injonctions de Bruxelles, un même refus de remettre en question le dévoiement d'une construction européenne qui est allée dans le mur, une même volonté de progressisme sociétal, un même manque d'imagination et de volonté pour réduire la fracture sociale.

[…]

Cette situation serait pain bénit pour le Front national, si le débat du 3 mai n'avait fait éclater la grande supercherie en faisant la démonstration de l'incompétence et de la vulgarité de Marine Le Pen.


[…] 

A côté de ce centre-droit logiquement rallié (si ce n'est aujourd'hui, ce sera demain) à la majorité présidentielle, une droite au discours résolument patriote, décidée à refonder l'Europe sur le respect des nations, faisant de la réduction de la fracture sociale une priorité, conservatrice sur les valeurs qui fondent notre société (amour de la France, défense de la famille, refondation de l'école) a un boulevard théorique devant elle: entre, d'un côté, le sentiment des électeurs de droite d'avoir été volés de «leur élection» avec l'explosion en plein vol de la fusée Fillon, d'avoir été trahis par ses élites, et, de l'autre, la décrédibilisation du Front National, la marge de manœuvre est réelle. C'est ce qu'a bien compris par exemple Laurent Wauquiez.

Mais c'est là où le bât blesse. A part ce dernier, dont la sincérité politique manque de crédibilité, aucune grande voix à droite ne vient porter un projet de rupture. 

[…] 

Il faut bien le reconnaître: depuis la disparition de Philippe Séguin, plus personne n'incarne cette droite gaulliste, patriote et sociale. Pour se recomposer, la droite doit avoir de vrais leaders. Elle en manque cruellement. Le scénario catastrophe pour elle serait d'être aspirée dans le sillage de la nouvelle donne imposée par Macron. Soit elle échouera avec lui, et elle sera d'autant plus affaiblie qu'elle hérite de la responsabilité de l'économie dans le gouvernement Philippe ; et alors, la route sera réellement ouverte aux extrêmes de droite et de gauche. Soit le président réussira et il se pourrait qu'il en recueille toute la gloire. Dans les deux cas, ce pourrait être une recomposition manquée et une décomposition plus ou moins complète.

[…] 

Réussir pour la France signifierait rien moins que de restaurer le sens du politique, le souci du bien commun, l'amour du pays, la protection des plus fragiles ; reprendre sur de nouvelles bases la construction européenne, au service des nations ; avoir le courage de réformer l'Etat en reconstruisant et en préservant les plus pauvres. L'ancien banquier le voudra-t-il ? En aura-t-il le désir et la volonté ? On peut légitimement émettre des doutes à ce sujet, mais on ne peut pas décider a priori que c'est impossible. Il est certain qu'il a la main, alors que la droite, promise au pouvoir il y a six mois, semble profondément désemparée, comme privée de toute énergie vitale, de toute capacité d'invention, et surtout de convictions fortes. C'est le plus inquiétant pour elle. Mais ce qui compte est bien, plus que jamais, la situation de la France.
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Gouvernement: l’europhilie enfin légalisée ! Macron et Philippe enterrent le souverainisme.

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L’Europe d’abord

In fine, ce gouvernement de centristes des deux rives rassemble une bonne part de spécialistes, de la ministre de la Culture éditrice à l’escrimeuse Laura Flessel aux Sports en passant par Nicolas Hulot à la Comm… pardon à l’Ecologie. Ce gouvernement serait aussi placé sous le signe du « renouvellement » comme a osé le souligner BFM TV, expliquant que… Gérard Collomb n’avait jusqu’à présent jamais été ministre.

Par la grâce d’un second tour contre Marine Le Pen avec les moulinets antifascistes de rigueur, le souverainisme majoritaire dans les esprits et dans les cœurs est enterré. C’est aussi cela, le supplément d’âme de Macron : contrairement à ses prédécesseurs Hollande et Sarkozy, ce jeune homme pressé n’attend pas un an pour faire passer la pilule européiste et complaire à Angela Merkel. Le projet d’une Europe politiquement et économiquement intégrée autour d’une monnaie unique n’ayant rien de neuf, Emmanuel Macron et ses équipes pensent pouvoir poursuivre la même politique en mieux et en plus malin. Comment dit-on « bon courage » en esperanto ?
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Juin 40, les combats pour la Loire (H. de Mollans)

Le déroulement des combats en lui-même est de peu d’importance.

Il faut savoir que ces batailles, dont certaines héroïques, se déroulèrent alors même que Pétain appelait à cesser le combat. C’est trop facile de dire que nous avons perdu la guerre parce que le peuple français n’était pas motivé. Les mauvais chefs cherchent toujours l’excuse de mauvaises troupes.


Macron : le Reich de mille ans ?

L’électorat de Macron a un noyau dur (16 % des inscrits au premier tour) fait des gagnants de la mondialisation et un halo (total 43 % des inscrits au deuxième tour) de ceux qui n’ont pas encore compris qu’ils sont les prochains perdants de la mondialisation.

Ces chiffres électoraux recoupent à peu près les chiffres donnés par les sociologues.

Par quelque bout qu’on prenne les choses, Emmanuel Macron et son centre collabo sont minoritaires dans l’opinion française.

Cependant, comme il est peu probable que l’opposition éclatée arrive à s’unir, ils sont au pouvoir pour longtemps. C’est ce qui s’est passé en Italie au XIXème siècle. Sauf si un événement extérieur bouscule ce joli montage.

On peut aussi imaginer, dans la tradition française, un déblocage contournant les institutions bloquées, autrement dit une révolution ou un coup d’Etat. Je n’y crois absolument pas : on sent dans le pays une morne résignation, une colère stérile, pas un de ces bouillonnements d’où sortent les grandes choses.

Au fond, l’élection d’Emmanuel Macron confirme mon opinion de longtemps : la France n’a plus son destin en mains. Et elle refuse de le reprendre quand l’occasion se présente.

Mais cela n’empêche pas de persévérer. Après tout, l’histoire n’est jamais écrite d’avance, non ?

mardi, mai 16, 2017

La vague, les surfeurs et le brise-lame

Je ne suis pas le seul à être écœuré par le grotesque de l’adulation macroniste des medias. Cela rappelle effectivement Obama et on sait comment cela a fini, par l’élection de Trump. Pour une fois, je suis d’accord avec Maxime Tandonnet :

La vague

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La vague qui déferle sur la France me laisse pantois. Soudain, tout est beau, tout est gentil, tout est neuf. Le clivage droite gauche est dépassé, un monde nouveau est en train de s'ouvrir, une ère nouvelle d'extase, d'euphorie, de bonheur, de gentillesse vient de s'ouvrir sur la France. Et surtout, il est formellement interdit de s'interroger, de se poser des questions. Ceux qui doutent sont voués aux gémonies: les mots de "vieux", ringard, pessimiste, grincheux se substituent à celui de réactionnaire. La révolution avance et ceux qui ne suivent pas sont à jeter. Les vieux repères s'effondrent, la table rase est en route, un monde nouveau commence. S'interroger, marquer un quelconque scepticisme, un doute, même discret, devient acte de ringardisme. L'idée même de songer à réfléchir et critiquer devient passéiste, presque honteuse, morbide.

[…]

L'euphorie du jour, le prodigieux, vertigineux unanimisme médiatique, comme toutes les béatitudes, recèle des pièges, des dangers, des déceptions inévitables, peut-être de nouveaux abîmes. Mais surtout, ne pas le dire, ne pas le penser, ne pas le sentir, ne pas gâcher la fête joyeuse. Jubiler comme tout le monde ou se taire. Se taire ...
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Pour une analyse politique, voir Zemmour :

Éric Zemmour : "Macron fait en grand ce que Sarkozy avait fait en tout petit"

Maintenant, comment faire ? Avec Macron, le Système a supprimé la fausse alternance droite-gauche qui faisait illusion et paralysait la politique française depuis trente ans. Il a brulé ses vaisseaux, la place est donc nette, ou en passe de l’être, pour un Trump ou un Brexit à la française.

Nous nous retrouvons avec quatre forces politiques de tailles à peu près égales : le centre collabo (et encore, cette expression infamante ne traduit pas entièrement mon mépris), la gauche excitée, la droite molle et la droite abrutie.

Certains croient que la droite molle va disparaître. Je n’y crois pas, en tout cas, pas rapidement. Il faut donc faire avec.

Alors, quelques données de base :

1) Emmanuel Macron est rusé, intelligent et très bien appuyé, façon Grosse Bertha. Si l’opposition retombe dans son tropisme consistant à se partager les places avant d’avoir gagné pour éviter d’avoir à parler des idées, sujet qui la barbe, il est au pouvoir pour longtemps. D’autant qu’il est jeune.

2) L’objectif doit être d’obtenir l’union des deux droites, et une certaine neutralité de la gauche excitée. Il est illusoire d’espérer, comme cette conne de Le Pen, entrainer de gros bataillons de la gauche excitée vers la droite abrutie, ce sont des populations difficilement rapprochables.

a) Il faut se débarrasser de la famille Le Pen, ce nom est trop radioactif. C’est dommage pour Marion, mais nécessité fait loi. Le sujet est difficile car il faut trouver des remplaçants de qualité.

b) Les idées politiques sont réparties sur deux axes pro-immigration/anti-immigration et pro-européisme /anti-européisme.

♘ Pro-immigration et pro-européisme : le centre collabo.

♘ Pro-immigration et anti-européisme : la gauche excitée.

♘ Anti-immigration (très mollement) et pro-européisme : la droite molle.

♘ Anti-immigration et anti-européisme : la droite abrutie.

Il est facile de voir que ce qui unit les droites (les électeurs, en tout cas) est la position vis-à-vis de l’immigration et ce qui les divise est l’européisme.

Il faut donc laisser l’européisme au second plan, d’autant plus qu’il n’est pas exclu que l’européisme fasse naufrage ailleurs qu’en France. Il n’y a donc pas urgence à jeter du sel sur la plaie de nos divisions.

Reste donc l'anti-immigration (appellation réductrice, qui met pourtant le doigt où ça fait mal).

Ensuite, comment obtenir une certaine neutralité de la gauche excitée ? C’est difficile, mais pas plus que d’essayer d’extraire quelques bribes d’intelligence de la droite molle. Quelques concessions anti-européistes et, surtout, une grande franchise sur l’immigration. Je suis persuadé qu’on peut jouer du désir de tout immigré de fermer la porte derrière lui.

Enfin, il faut un grand dessein positif, pour ne pas être entièrement négatif. Le grand large, comme Theresa May, me paraît intéressant.

Mais, pour en arriver là, il faut que les patriotes de tous bords (tous ceux qui ne croient pas que la France est finie, qu'elle est incapable de vivre indépendante, que son seul destin est de se fondre dans le machin européiste) se parlent. C'est pourquoi l'initiative d'entre deux tours de Nicolas Dupont-Aignan me paraît porteuse d'espoir.


Nota : Jacques Sapir : Victoire et défaite des idées souverainistes

De la nécessité de tourner la page Marine Le Pen

La stratégie de Marine Le Pen sous le scalpel de Buisson

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Bis repetita placent ! Dans La Cause du peuple /L’histoire interdite de la présidence Sarkozy (https://www.polemia.com/la-cause-du-peuple-lhistoire-interdite-de-la-presidence-sarkozy-de-patrick-buisson/), paru en 2016, Patrick Buisson se livre à une analyse sévère de la stratégie suivie par Marine Le Pen lors des élections présidentielles de 2012.

Un point de vue utile pour apprécier les résultats de 2017.
Polémia


Voici ce qu’on peut lire au chapitre XIV intitulé « L’étrange défaite », Intertitre : « Les bénéfices de la “droitisation” »:
Les événements, qui avaient suivi jusqu’ici le cheminement tumultueux d’un destin adverse, semblaient brusquement changer de cours. Longtemps portée par une impressionnante dynamique, la campagne de Marine Le Pen marquait le pas. En réalité, la présidente du FN inaugurait l’une de ces campagnes à contresens dont elle se ferait une spécialité par la suite, passant maître dans l’art de transformer l’or des sondages en un vil plomb électoral – soit l’opération inverse de celle que le fondateur de la dynastie était parvenu à réaliser jusqu’en 2007 sans autre moyen que la magie, d’aucuns diront la démagogie du verbe. Sous la houlette de l’ex-chevènementiste Florian Philippot, elle s’aventurait sur le terrain de l’économie où sa crédibilité était faible, voire inexistante, et délaissait ainsi les ressorts traditionnels du vote frontiste au moment où ceux-ci n’avaient sans doute jamais été aussi puissants. Ce qui suscitait au sein de son électorat un sentiment d’improvisation et de confusion.
La Cause du Peuple
La Cause du Peuple
« Heureusement qu’elle est mauvaise comme un cochon, qu’elle n’a ni le sens politique ni la culture de son père, sinon je serais très mal. Là, elle nous ouvre un espace… » observait un Sarkozy mi-amusé mi-incrédule.
Il n’avait pas tort. L’écart dans les intentions de vote, qui n’était en moyenne que de trois points en faveur du président sortant à la fin janvier, oscillait entre dix et douze points à la mi-mars.
Cinq ans plus tard, on a vu ce qu’il en a coûté à Marine Le Pen de « s’aventurer sur le terrain de l’économie » et de « délaisser les ressorts traditionnels du vote frontiste »…
Polémia13/05/2017

dimanche, mai 14, 2017

Laisser sa chance à Emmanuel Macron ...

François Hollande était un minable. Un minable de génie, comme il y a des génies de la musique ou de la peinture. Un minable qui a ridiculisé toutes les droites. Mais un minable tout de même.

Je ne dirais pas cela d'Emmanuel Macron. Il a des qualités. Mais je redoute qu'il les utilise pour nuire à la France. Cependant, pour son premier jour, laissons lui le bénéfice du doute.

De toute façon, Emmanuel Macron a déjà accompli quelque chose pour la France : il a ringardisé tous les vieux cons qui nous ont amenés là où nous en sommes.

Ces derniers temps, la France n'a pas eu beaucoup de chance avec ses présidents. Ils ont rarement surpris positivement. Alors si, pour changer, le hasard faisait bien les choses ...

Après tout, l'histoire ne manque pas d'élus par défaut (notamment des papes) qui se sont révélés surprenants et excellents. Les probabilités sont contre nous, mais quoi ! L'espoir fait vivre.

Natacha Polony: « Macron, l'espoir est permis si … »


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Emmanuel Macron mérite sans doute mieux que ces concerts de louanges niaiseuses, ces empressements de courtisans, ces documentaires en forme de dithyrambe qui nous démontrent que, plus l'objectif s'approche du sujet, moins il le donne à voir. L'homme est intelligent, à l'évidence. Courageux, aussi. Cultivé, sans doute.

[…]

Dans Le Monde, Tony Blair, ancien premier ministre britannique « progressiste » devenu conférencier de luxe, réjoui de cette victoire «au centre», dispense ses conseils à notre jeune président. « Comme je le soutiens depuis longtemps, écrit-il,la seule façon de faire reculer le mécontentement et la colère populaires est d'apporter des solutions réelles aux problèmes que pose la mondialisation. » La politique qu'il a menée, faite de dérégulation et de financiarisation accélérée de l'économie, a tellement apporté de solutions réelles que le peuple britannique a voté le Brexit.

Peut-être Emmanuel Macron a-t-il compris tout cela. Peut-être est-il plus intelligent encore qu'il ne veut bien le montrer. Plus indépendant, surtout. Plus révolutionnaire, enfin. Il serait réjouissant - et salutaire - d'être surpris.
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Droite la plus bête du monde : faire contre mauvaise fortune non cœur

Nous avons la droite la plus bête du monde et ce n'est pas près de changer.

Il suffit d'entendre Copé chez Zemmour insistant sur le fait qu'il combattrait le FN de toutes ses forces pour comprendre qu'il est vain d'attendre un milligramme de courage et d'intelligence de ces gens. Et Le Pen sanctionnant toute interrogation au FN sur sa piètre performance n'est pas mieux.

Pourquoi la droite, dont il ne fait aucun doute qu'elle existe dans bien des têtes, paraît-elle condamnée à n'être représentée que par de sales types, de pauvres cons et des blaireaux ? Edouard Husson fait remonter la faute originelle à l'assassinat de Louis XVI (1). Toujours est-il qu'il faut en prendre son parti.

Le nouveau président est un traitre, au vrai sens du terme, puisqu'il fait passer les intérêts de l'Allemagne (et de l'islam) avant ceux de la France (2) :

Investiture Macron: quelques réflexions sur le capitalisme français

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Avec l’investiture d’Emmanuel Macron, il faut bien – n’en déplaise aux idolâtres de tous bords – poser quelques réflexions sérieuses sur l’état du capitalisme français et sur la situation générale du pays. Par-delà le brouillard des propagandes, restent en effet quelques réalités, quelques faits têtus, qui excluent toute compréhension du mandat à venir si on ne s’accommode pas de leur présence.

La dépense publique dans le collimateur de l’Union Européenne

On ne pourra rien comprendre aux cinq ans qui vont venir si l’on oublie ce petit mot de Jean-Claude Juncker prononcé la semaine dernière: « Les Français dépensent trop ». 

[…]

La mission de Macron est de fondre la France dans le moule de l’ordo-libéralisme Ne pas comprendre qu’Emmanuel Macron a une mission et une seule: faire rentrer la France dans le moule de l’ordo-libéralisme germano-européen, c’est passer à côté de son mandat, et même de l’Histoire. Bien entendu, Macron n’est pas, comme l’avait caricaturé Marine Le Pen, le gauleiter de l’Allemagne. Il n’exécute pas fidèlement une politique décidée dans ses moindres détails depuis Berlin ou Bruxelles. Il conserve le choix des détails.
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Maintenant, que faire ? Plusieurs possibilités pour les législatives :

1) Voter Macron. Il est absolument nécessaire qu'il ne puisse pas se défiler derrière une cohabitation façon Mitterrand en 1988. Il a voulu le pouvoir ? Qu'il l'assume pleinement, que ses fautes soient pleinement siennes. Que les Juppé, Lemaire, NKM et compagnie, tous les traitres habituels, le rejoignent. La constitution d'un ennemi bien identifié, loin des fausses alternances, serait une excellente nouvelle pour les patriotes.

2) Voter Dupont-Aignan, pour le récompenser du seul geste intelligent de cette campagne.

3) S'abstenir.

Voilà, à vous de décider.


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(1) : Emasculée ? Pourquoi il est si difficile pour une pensée de droite originale d'émerger au sein des partis censés la représenter en France

Vous avez raison: c'est au sein des Républicains eux-mêmes (l'ancienne UMP) qu'il faut chercher les causes de la défaite. Le parti a été surpris par la victoire de François Fillon aux primaires "de la droite et du centre"; mais alors que le résultat aurait dû faire réfléchir sur ce que voulait vraiment l'électorat, Les Républicains n'ont eu de cesse de vouloir gommer un positionnement "trop à droite".

Même Fillon a été dans l'auto-dénégation : regardez comment, le lendemain de son spectaculaire rétablissement grâce à la manifestation du Trocadéro, il s'empresse de parler futures investitures aux législatives pour les candidats UDI au lieu de travailler un électorat conservateur qui n'était pas celui de Marine Le Pen. Depuis l'échec de Sarkozy, dès qu'on a l'air trop à droite, chez Les Républicains, on se dépêche de réafficher son centrisme. A partir du moment où Emmanuel Macron faisait campagne au centre, en ayant la jeunesse pour lui, c'était une attitude suicidaire de ne pas occuper raisonnablement mais avec professionnalisme des thèmes tels que la sécurité et la lutte contre le terrorisme, à commencer par la suspension de la participation à l'espace Schengen. Et cela d'autant plus que des réservoirs considérables de voix se trouvaient à droite, refusant de rejoindre Marine Le Pen, qui s'obstinait dans sa ligne "de gauche".

Si l'on creuse plus profondément, on est frappé du fait que l'histoire de la droite depuis 1974 est celle d'un ralliement de plus en plus marqué des "gaullistes" au giscardisme.

[…]

La droite est souvent atteinte du "syndrome de Brunswick" - l'appel aux puissances étrangères pour guider la politique de la France - éventuellement la mettre sous tutelle et de ce point de vue, Vichy représente le pire de la droite.


(2) : je comprends que, pour Macron lui-même et pour les macronistes, il ne soit pas un traitre. Ce sont des gens qui considèrent que la France est finie, il n'y a donc aucun mal à obéir à l'Allemagne, on ne trahit pas un pays qui n'existe plus. Mais alors, pourquoi briguer la présidence et pourquoi voter ?





samedi, mai 13, 2017

Et si les macronistes avaient raison ?

Je reprends ici un mien commentaire chez P. Bilger, un peu corrigé, et directement issu de ma réflexion sur TV Lobotomie.

Qu’est-ce que le macronisme, une fois qu’on a enlevé toutes les couches de communication ?

C’est l’idée que la France d’en bas est devenue incapable d’assumer sa souveraineté politique (« le peuple souverain »). Notamment, incapable de se révolter et incapable de choisir la bonne politique.

 En conséquence, la politique que l’on connaissait, où des thèses s’affrontent sur la place publique, c’est fini. D’où la notion assumée par Emmanuel Macron disant qu’il faut l’élire sur sa belle tronche et pas sur son programme. La France d’en haut, constituée des sachants, de la bourgeoisie intellectuelle et des possédants, la bourgeoisie d’argent (1) a le devoir de choisir à la place du peuple et de manipuler celui-ci pour l’amener à choisir ce que l’oligarchie (qui se prend pour une aristocratie) pense souhaitable.

Autrement dit, le macronisme, c’est le remplacement de la démocratie par la ploutocratie (l'oligarchie de l'argent), tout en maintenant l’illusion démocratique grâce à la puissance des techniques de manipulation médiatique. C’est la vieille thèse de Bernays (2) réactualisée.

Rien de nouveau, sauf que les conditions ont évolué :

1) Le public sous-estime de plusieurs ordres de grandeur la puissance des techniques de manipulation de masse issues de la publicité auxquelles il est exposé et c’est normal puisque leur efficacité tient justement à ce que l‘effet est inconscient. On en est tout de même à faire passer des personnes à l’IRM pour mesurer les zones du cerveau activées par telle ou telle publicité. Un exemple simple de la puissance de la publicité (on dit « la publicité, ça ne marche pas », c’te bonne blague !), on fait goûter deux frites provenant de la même cuisson, l’une posée sur une feuille blanche, l’autre posée sur un sigle McDonald’s : la seconde est trouvée meilleure par 95 % des goûteurs et l’IRM montre que c’est la zone de la mémoire visuelle qui est activée et non celle du goût.

Revenons à la politique. Pourquoi tous les politiciens sont-ils en costume bleu marine légèrement trop grand avec une cravate bleu ou rouge sur une chemise blanche ? Tout simplement, parce qu’inconsciemment, c’est un gage de sérieux. Mélenchon perd des points avec son originalité vestimentaire même si, consciemment, les gens l’en félicitent.

Il semble bien qu’Emmanuel Macron ait utilisé massivement les techniques de manipulation actuelles. La technique la plus puissante, déjà utilisée par Hollande, est celle de l’écran blanc : dire tout et son contraire de façon à ce que chacun puisse trouver et projeter ce qu’il veut. On est passé au stade industriel avec les algorithmes de sélection des mots à prononcer et à ne pas prononcer. C’est pourquoi les macron-béats me font bien rire (les actuels admirateurs de Macron sont des imbéciles. En revanche, ceux qui ont organisé tout cela sont loin de l'être) : toutes les qualités qu’ils trouvent à Emmanuel Macron sont en réalité celles qu’ils aimeraient y trouver et qu’ils projettent sur lui. En revanche, il a l’intelligence certaine de savoir rester cet écran blanc, ce qui est un tour de force.

2) L’intelligence (3) des Occidentaux s’effondre, et, dans le cas qui nous intéresse, celle des Français. Les causes de cet effondrement font débat (certaines hypothèses ne sont pas du tout politiquement correctes) mais la chose elle-même n’est guère contestée. Eric Zemmour a déclaré qu’Emmanuel Macron a été élu parce que les Français ne sont plus ceux de Chateaubriand et qu’ils ont la télé. C’est vrai, mais je me demande s’il sait à quel point.

Donc les macronistes n’ont peut-être pas tort : le peuple peut être manipulé pour l’amener là où ils veulent. C’est une erreur catastrophique de François Fillon de s’être adressé à l’intelligence des Français à travers un programme.

En résumé, Hollande et Macron prennent les Français pour des cons et il faut bien admettre que les événements leur ont donné raison sans aucun doute possible.

Mais tout cela se heurte à un obstacle : pour que les veaux continuent à bien veauter, il faut qu’ils aient un minimum de confort et de sécurité. Il faut leur laisser quelques miettes (c’est ce que Hamon a compris avec son revenu universel), or les macronistes ne semblent pas en être conscients, très centrés sur leurs intérêts et aveuglés par leur vision de classe, et, il faut bien le dire, leur mépris de classe. Il n’est pas impossible qu’Emmanuel Macron soit plus fin que ses partisans mais aura-t-il les moyens matériels d’endormir les veaux ?

Le plus gros ennemi d’Emmanuel Macron, c’est la réalité et il se pourrait que celle-ci se manifeste sous sa forme financière et économique. Flotter dans l’irréalité, ça va durer un certain temps. Après, ça risque de se finir dans le sang. Mais, pour l’instant, les médias nous vendent le fils prodigue, joie et bonheur et les Français sont toujours aussi cons. Alors, pourvou que ça doure…

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(1) les macronistes unissent donc les deux libéralismes de Michea, libéralisme de gauche et libéralisme de droite.

(2) Bernays a publié Crystallizing Public Opinion, Propaganda et The Engineering of Consent.

(3) mesurée par les tests de QI, mais pas seulement.







TV Lobotomie

Une explication de la victoire d'Emmanuel Macron :





François Bousquet :« La droite a perdu parce qu'elle a préféré l'économisme à l'âme française »

François Bousquet :« La droite a perdu parce qu'elle a préféré l'économisme à l'âme française »

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Quant à Marine Le Pen, elle a axé sa campagne sur la question de la souveraineté sans concevoir que cette dernière n'est pas un but en soi, mais un outil au service du bien commun. La posture tapageusement ouvriériste dans laquelle elle s'est enfermée lui a aliéné une partie de son électorat et a précipité le départ de sa nièce, sûrement l'élément le plus prometteur pour le FN. Sans compter le surréaliste débat d'entre-deux-tours qui a fait ressortir de manière criante une inaptitude à se « présidentialiser ». Pire : des limites insoupçonnées, comme si la candidate avait atteint son seuil d'incompétence, selon les lois du principe de Peter. Ce débat laissera des traces et ce n'est pas le toilettage cosmétique envisagé, le changement de nom, qui les effacera.

Comment la droite française peut-elle se refonder ?

La droite gagnerait à se souvenir que le sujet historique demeure le peuple français et son identité. Cela même qui a fait la force de Sarkozy en 2007, quand il a levé le tabou de l'identité nationale, faisant la course en tête et obligeant ses adversaires à se positionner par rapport à lui : la critique de Mai 68, la restauration de l'autorité, les racines chrétiennes. Sa campagne portait avec elle une vision du monde solidement charpentée, mise en paroles, jamais en actes. C'est la faute originelle de son mandat : Sarkozy n'a pas transformé la victoire idéologique de 2007, ce qui préparait les défaites politiques de 2012 et 2017. Celui qui saura politiquement transformer cette victoire idéologique aura un bel avenir devant lui.
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vendredi, mai 12, 2017

La France périphérique va t-elle exploser ? Christophe Guilluy

Excellente video, c'est limpide, sans jargon :




En attendant, je lis René Cassin (homme libre, toujours tu chériras la mer)

En attendant que la politique reprenne ses droits après le culte de la personnalité macronien, je lis René Cassin Les hommes partis de rien, sur les premiers gaullistes.

En trois pages, il décrit le lâche soulagement, à l’annonce de la cessation des combats, de la grande bourgeoisie française réunie à Bordeaux. Leur joie de la défaite française. La description est écœurante, à vomir. Les sourires radieux, les femmes qui papotent. Chez les plus hypocrites, la fausse commisération … Ce n'est pas sans me rappeler le comportement des macronistes victorieux.

Mais il décrit aussi autre chose. Quelques hommes révoltés. Après, ils réfléchissent, ils conceptualisent, mais la première réaction est viscérale, le fameux « Ah ! C’est trop bête ! » (1) de De Gaulle. Conséquence directe, leur résolution de « faire quelque chose ». Chez Cassin, comme chez De Gaulle, l’idée s’impose immédiatement, il faut commencer par s’extraire de ce cloaque (ce que n’a pas su faire Paul Reynaud).

On nous dit que la politique, c’est super-vachetement compliqué et qu’il faut laisser cela aux experts. C’est un rideau de fumée pour justifier qu’on préfère tenir le peuple à l’écart. Certes, dans son exécution, il y a des complexités mais pas dans son dessein.

Le chemin de l’honneur et du devoir est simple à discerner et peu encombré (2). Ensuite, d’autres considérations, personnelles, familiales, peuvent entrer en conflit avec la politique pour expliquer les comportement individuels, mais cela ne signifie pas que le devoir est caché.

Quelquefois, il faut savoir s’écarter physiquement, prendre le bateau, comme René Cassin. La France, parce qu’elle a le deuxième territoire maritime du monde, peut s’évader de l’étroit, et mortifère, carcan européen. Ce n’est bien entendu pas un hasard si l’UE exerce une forte pression pour que la France se débarrasse de ses confettis d’empire.

Je me souviens du discours de Mme Tabarly engueulant les politiciens présents lors de l'hommage national à son mari. Elle les accusait, au nom de celui-ci, de négliger les atouts maritimes de notre pays. Une femme de caractère.

Une conférence de PY Rougeyron sur la France et la mer :





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(1) : « Alors, au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans bornes. Ah ! C’est trop bête ! ».

(2) : il est de bon ton d’en faire des tonnes sur les cas de conscience de certains officiers de Vichy. C’est juste parce qu’ayant fait le mauvais choix au départ, ils se sont retrouvés face aux conséquences de leur mauvaise décision initiale. Les officiers qui ont refusé de servir le régime de Vichy ont eu la conscience tout à fait claire.


Que faire face à la vague médiatique macroniste ?

Que faire face à la vague médiatique macroniste ?

C’est très simple : rien … pour l’instant.

Il ne sert à rien de s’opposer aux vagues médiatiques. L’opposition est même contre-productive, elle les renforce. Vous pouvez, si cela vous amuse, les accompagner en les détournant, du genre « Macron est super-maxi-génial, je suis entièrement d’accord avec toi. J’en rêve même la nuit. J’ ai juste un petit doute sur … ». Le mieux est cependant de vous reposer et de prendre des forces.

En revanche, quand elles commencent à redescendre (elles ne durent jamais très longtemps), il faut taper dessus comme un sourd.

Ce matin, j’apprends que ma station-service, qui n’est pourtant pas dans un quartier pauvre, est en prépaiement parce qu’il y a eu trop de gens qui sont partis sans payer. Ces petits coups d’épingle de la réalité vont dégonfler la baudruche macroniste bien plus vite que tous les discours.

Macron (ou un de ses clones) sera peut-être réélu en 2022 (s’il y a une certitude dans la vie, à part que la mort est au bout du chemin et que les impôts augmentent sans cesse, c’est que la droite française est la plus bête du monde).

Mais, sauf s'il se révèle exceptionnel (après tout, il est surprenant), Emmanuel Macron aura dans six mois la popularité de François Hollande.

Macron est le banco de la politique suivie depuis trente ans : pour la première fois, la classe dominante, qui jouait habilement la fausse alternance droite-gauche, a mis tous ses œufs dans le même panier. Si Macron perd, c’est elle qui perd. C’est pourquoi la puissance apparente de Macron cache une grande faiblesse. Y aura-t-il une opposition pour exploiter cette faiblesse ou, au contraire, l’opposition jouera-t-elle les idiots utiles du macronisme ? C’est toute la question de l’union des droites et je ne suis pas très optimiste (voir supra ce que je pense de la droite française).

DE QUOI L’ÉLECTION D’EMMANUEL MACRON EST-ELLE LE FRUIT ?

mardi, mai 09, 2017

Une page de pub pour un souverainiste



Eric Zemmour : « Macro, c'est Peter Pan à l'Elysée »

Selon Saint Marc (S. Veronesi)

Un petit livre sur l’Evangile selon Saint Marc, un conseil de lecture du Figaro.

Très libre, très enjoué.

La thèse centrale est simple. Si l’Evangile selon Saint Marc dérange (il est plus court, il omet des passages jugés importants comme le Sermon sur la montagne), c’est qu’il est spécialement adapté pour convaincre des Romains. L’auteur lit l’Evangile à cette aune et le résultat est assez plaisant.

Enfin, un mystère : l’auteur, qui est admiratif du christianisme, se dit « non-croyant ». Ce genre de personnalité, très fréquente de nos jours, me déroute, j’y vois un manque de courage, d’engagement, ainsi que de modestie. Comme dit Rémi Brague : « Si vous pensez que cette religion était bonne pour nos ancêtres, pourquoi ne l’est-elle pas pour vous ? Etes-vous donc supérieur ? ».


Total competition (R. Brawn, A. Parr)

Décevant.

Long entretien de Ross Brawn, l’ingénieur le plus titré de la F1.

C’est un enchaînement de banalités du genre « Promouvoir la créativité » et « Rester rigoureux ». D’accord, mais pourquoi y es-tu mieux parvenu que les autres ? Mystère total.

Le seul point clair, c’est qu’il a fait cesser le management par la terreur qui régnait chez Ferrari (c’est très italien : sous le coté folklorique, chaleureux méridional, il y a un sens de la hiérarchie très aigu, à la limite de l’oppression, quelquefois au-delà) et qu’il a instauré un esprit d’équipe en donnant l’exemple de la responsabilité du chef, au lieu d’essayer comme avant de rejeter la faute sur ses subordonnés. C’est bien, mais c’est un peu court comme explication de ses succès.

Les sujets sont seulement effleurés. Dommage.