vendredi, mai 31, 2019

Là, je décroche, je ne suis pas assez intelligent.

Des électeurs de Macron (pas de noms) m’ont expliqué en long en large et en travers que j’ai tort de me foutre leur gueule (il faut dire à leur décharge que « lourd » est un gentil euphémisme pour qualifier mon comportement avec eux. Le plomb est léger comme une plume en comparaison. Mais c'est mérité) parce que ça aurait été pire avec Le Pen.

Là, je décroche, je ne dois pas être assez intelligent pour voter Macron car je vois de moins en moins ce qui aurait été pire avec Le Pen.

Mais, bon, si on m’explique lentement, avec des mots simples et en articulant bien, peut-être que je vais finir par comprendre quand même.

A moins que je ne sois un cas désespéré.

A moins que ça soit les électeurs de Macron, les cas désespérés.







L'avenir de la « droite » française, c'est simple : elle n'en a plus.

La bourgeoisie d'argent anti-française est partie chez Macron (vive Versailles !).

La bourgeoisie patriote (très ténue) est partie dans les confettis (NDA, Asselineau, etc).

Le peuple français est parti au RN ou s'abstient.

Le peuple immigré est parti chez FI ou s'abstient.

Qu'est-ce qui reste à la « droite » et à la gauche ? Rien, parce qu'elles ont trahi.

jeudi, mai 30, 2019

Gloire à Pagenaud !

Avec un peu de retard :

Salvini et l'Euro : nous vivons des temps passionnats

Matteo Salvini s’apprêterait à lancer une monnaie parallèle à l'Euro :

Italy to activate its 'parallel currency' in defiant riposte to EU ultimatum

Bien sûr, tout cela est une histoire de souveraineté et donc de liberté. Comme disait De Gaulle à qui on opposait le respect des traités : « On n’a jamais vu un grand pays rester lié par un traité défavorable. Un grand pays dit "Je suis couillonné" et il s'en va ». L’Euro couillonne l’Italie (la France aussi), on va bientôt savoir si notre soeur latine est encore un grand pays (pour la France, hélas, je n’ai plus guère de doutes. En tout cas, dans la tête des traitres qui la dirigent).

Salvini, c'est l’anti-Macron : Macron n’a pas de stratégie, pas de vision (ou plutôt, il a une vision périmée de 40 ans), pas de patriotisme, il se contente d’obéir à ses maitres et de frapper le peuple français. Il est raccord avec ses crétins d’électeurs.

Bref, Salvini est des années-lumières au dessus. Et en plus, on va bientôt savoir s’il a des couilles.

Prochain rendez-vous ? Septembre, pour le budget italien.

Mon pronostic ? 50/50, je ne me mouille pas : introduire une monnaie parallèle à l’Euro, ça serait une remise en cause du mondialisme aussi spectaculaire, et plus lourde de conséquences immédiates, que l’élection de Trump et la victoire du Brexit. Car, évidemment, c’est la fin de l’Euro et la crise financière assurées. Ça fait quand même un gros pas à sauter pour Salvini. Mais s’il veut le bien de l’Italie à long terme, il doit le faire. Le patriotisme fait quelquefois trouver des trésors de courage (Macron n’étant pas patriote, il ne craint rien. Ses électeurs non plus).

Si Salvini sort l'Italie de l'Euro sans trop de casse, il aura sa place dans l'histoire à l'égal d'un général vainqueur.

Autant pour tous les imbéciles qui me disent que l’Euro existe pour l’éternité. : si ce n’est pas ce coup-ci, ça sera pour le prochain.

Au moins, je vous aurais prévenus.

Nous vivons des temps intéressants, de ceux où l'histoire accélère (voir aussi la guerre larvée Etats-Unis/Chine).


L'autre Grand Remplacement

Le triste destin du droitard gauchiste.

Cela fait plusieurs années que je réfléchis non sans ironie au triste destin de celui que j’avais alors appelé le « droitard gauchiste ».
Le déroulement de la vie politique française ne semble pas me donner tort (même si j’assume quand même une marge d’erreur dans le chiffre du fiasco de dimanche : nous avions senti un tassement de Bellamy, pas un tel crash).
Il me semble utile de revenir sur quelques points pour mieux comprendre cette situation.
Tout d’abord, je rappelle que les lois liberticides et de répression du mouvement des Gilets Jaunes, notamment la loi inique visant à restreindre de manière arbitraire le droit de manifester, est un projet émanant de cette droite-là qui trouvait même que l’exécutif n’en avait pas fait assez, indifférente au peuple et préférant toujours un ordre injuste à un désordre qui fondamentalement l’effraie. Il n’est donc en effet pas exagéré de dire que le vote de dimanche, à l’exception du corps électoral solide et renforcé du RN, a voté en réaction au mouvement de révolte populaire. Le bourrage de crâne phobophique du parti au pouvoir, la propagande, les fake news, les coups montés, les incendies et opérations chelous etc, tout cela n’aura pas dérangé le droitard qui tient surtout à préserver ses mocassins à glands sans se poser trop de questions.
Par ailleurs, on semble surpris que les cathos aient en grande majorité replié leurs voix sur la Macronie. Comment s’étonner lorsqu’on voit la propagande mondialiste, résolument pro-migrants, hostile aux frontières, suicidaire, à laquelle se livre jour après jour le Pape François? Car là aussi, le bourrage de crâne est massif, et le propre des ouailles, c’est d’être manipulables et disciplinées. Le temps n’est plus ni aux bâtisseurs de cathédrales ni aux Templiers. Eh puis, vous n’aurez pas ma haine, tendre l’autre joue, toussa…
Dans tous les cas, le droitard gauchiste n’aime rien tant que battre sa coulpe, se repentir, se faire fustiger pour les maigres vestiges de son conservatisme rance. Il redoute par dessus tout l’idée de passer pour un réac, pour un facho. On le jurerait, sur ce point, tout droit sorti du PS. Il voudrait tellement qu’on l’aime, qu’on le trouve trop cool et sympa et branché. Il se caractérise par une absence totale d’ambition et d’ossature intellectuelle. Il a intériorisé toutes les armes du combat culturel mené contre la France par le gauchisme culturel, et comme en plus il est catho, il se met à genoux promptement et demande pardon. Séquence BDSM.
Bref, à quelques détails vestimentaires près, les bobos de droite comme de gauche savent où sont leurs intérêts et ils l’ont bien montré. Leurs intérêts ne seront jamais ceux de l’intérêt général, du peuple non plus que de la France.
Je trouve cela très bien que le paysage se décante.
Jadot est le rabatteur macronien de gauche. Larcher et sa bande de lamantins sont les rabatteurs macroniens de droite.
Le paysage au moins est clair et dégagé.

 Anne Sophie CHAZAUD

La droite décidément la plus bête du monde…

Les réactions qui s’enchaînent à droite depuis sa déconvenue de dimanche ne font que confirmer qu’elle est décidément bien la plus bête du monde.
En déconsidérant son candidat et ses choix idéologiques, qu’il a pourtant portés avec talent et conviction, en brûlant aujourd’hui ce qu’elle semblait adorer hier à l’image du veule Geoffroy Didier critiquant subitement son candidat de la veille, elle fait une nouvelle fois la preuve de sa pusillanimité et de son absence profonde de convictions.
«La droite doit abandonner son conservatisme sociétal», déclare-t-il ainsi dans un grand élan stupide et de courte vue.
Croire que son salut consisterait à se gauchiser sur le plan sociétal est d’une bêtise sans nom : cela existe déjà, ça s’appelle le macronisme (économiquement plutôt de droite, idéologiquement gauchiste car caffi d’anciens socialistes). Je ne vois pas de raisons pour quoi ceux des Français qui se reconnaissent dans ce bloc élitaire-là et dans ce projet so cool qui est tout de même au pouvoir bien que profondément contesté par le peuple, se détourneraient soudain de Macron pour aller voter subitement pour des tocards opportunistes qui changent de convictions comme de chemise.
Si nous n’avions certes pas anticipé l’ampleur du resserrement frileux du bloc élitaire dimanche autour de son actuel leader qui a toutefois perdu et plafonné malgré le déploiement des moyens de l’État pour mener propagande, il serait tout à fait inexact de prétendre que Bellamy a raté sa campagne au motif qu’il a perdu dans les urnes : celle-ci était riche et réussie quand bien même les résultats ont été infructueux et que l’on partage ou non ses opinions.
La droite est en vérité placée devant les mêmes questions fondamentales que la gauche qui a implosé faute de n’avoir su y répondre intelligemment : faire enfin des choix idéologiques clairs, assumés, et surtout se déterminer clairement par rapport à la question des frontières.
Cette droite a trahi depuis longtemps le gaullisme dont elle était issue. Elle a notamment abdiqué la question de la souveraineté. Elle s’est par ailleurs vidée de toute forme d’intelligence et de projet culturel conservateur au lieu d’en assumer le réarmement théorique, prête plutôt à toutes les compromissions pour tenter d’exister en tant que système partisan et préserver quelques prébendes.
Elle le paie aujourd’hui, tout comme la gauche paie le fait d’avoir trahi le peuple en se boboïsant stupidement.
Plus que jamais, le défi à venir pour cette partie de l’échiquier nous apparaît comme de nature profondément culturelle et identitaire et l’on imagine mal quelques yoyos opportunistes en capacité de le conduire, d’autant que le macronisme fait déjà le job sans s’embarrasser d’intellect.
 Anne Sophie CHAZAUD

C'est pas le réchauffement climatique l'urgence, c'est le Grand Remplacement



L’évêque aux armées dit que c’est pas sa faute : pas de couilles, pas d’embrouilles.

La Dictature En Marche : nous sommes punis par là où nous avons péché

Et maintenant, réduction du temps de parole de l'opposition au parlement (car la majorité aura toujours pour elle le temps de parole du gouvernement).




Comme je l'ai déjà écrit, nous n'avons que ce que nous méritons : chaque fois que nous avons pu depuis quarante ans, nous avons voté pour la facilité immédiate. La politique s'est donc peu à peu vidée de son sens et nous nous retrouvons avec un parti quasi unique (l'opposition n'est qu'un artifice, puisqu'elle ne pourra jamais parvenir au pouvoir) ménageant les intérêts de la haute bourgeoisie.

Ce constat désabusé n'exonère pas les politiciens de leurs responsabilités écrasantes qui, dans un monde bien fait, leur vaudraient le peloton d'exécution.

Alstom : le prédateur, le traitre et les gogos

1000 emplois supprimés par General Electric: l’histoire d’un piège américain et d’une trahison française.

Le traitre s’appelle Emmanuel Macron. Nous ne remercierons jamais assez ceux qui ont voté pour lui (des conneries et des trahisons de cette taille, on n’en fait pas tous les jours).

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Quels enseignements tirer de cette catastrophe?

Tout d’abord, le rappel du caractère fondamentalement prédateur des États-Unis d’Amérique, un État qui n’hésite pas à mettre sa puissance financière et militaire au service direct de ses multinationales.

Ensuite, les désastres provoqués par la cupidité du capitalisme français, privilégiant avec constance les profits financiers à court terme aux stratégies industrielles.

L’oligarchie française a cédé aux sirènes des marchés et des analystes financiers, notamment en démantelant les grands conglomérats industriels comme la CGE ou Thomson, à qui elle reprochait d’utiliser les profits des branches en bonne santé pour aider celles qui traversaient de mauvaises passes à se redresser. Soumis à l’idéologie néo-libérale, donnant la priorité à la dérégulation et à la «concurrence libre et non faussée», protestant comme le fit Lionel Jospin que «l’État ne peut pas tout», l’État a encouragé en France ces tendances suicidaires.

Enfin, la clarté est faite quant à la complicité entre Emmanuel Macron et GE tout au long de cette affaire, jusqu’au point où c’est son conseiller industrie lors du rachat qui est nommé à la tête de GE France pour mettre en oeuvre le plan de restructuration ...
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« La France néglige ses intérêts et ne doit accuser qu’elle : l’exemple des barrages »

Le titre de cet article est trompeur : ce n'est pas « la France » qui néglige ses intérêts. C'est une caste de traitres apatrides qui massacrent la France parce qu'ils la détestent, parce qu'elle les rattache encore à leurs devoirs.

De toute façon, cette obsession de « l’ouverture » est un suicide : aucun peuple sûr de lui et dominateur n’est obsédé par l’idée de « s’ouvrir » aux autres.

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Prenons un exemple. Le barrage de Serre-Ponçon est le barrage maître d’une série de barrages qui produisent de l’électricité sur le Verdon et la Durance, alimentent les canaux d’irrigation de la Provence, gèrent les débits d’eau pour remplir les nappes phréatiques qui permettent aux populations de boire (des millions de «vraies personnes» pour ceux qui l’ignorent à Paris) et contribuent au développement d’une économie touristique en amont et en aval des barrages. Est-on prêt à confier la gestion de cette série de barrages à des intérêts chinois, russes ou cubains? C’est ce qu’exige la directive européenne, telle qu’elle a été transposée en droit français, si ce sont les mieux-disants.


Dans ce contexte, la Commission européenne nous met actuellement en demeure d’ouvrir la gestion de nos barrages à tous les intérêts qui veulent bien se présenter. La Commission peut arguer que c’est la loi Sapin de 1993 qui a ordonné la mise en concurrence de toutes les concessions et que les autorités françaises n’ont jamais songé à la défense de leurs intérêts stratégiques gérés dans le cadre de concessions. Mais évidemment, le contexte européen et mondial a changé.
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mercredi, mai 29, 2019

Politique : cathos paumés

Commentaires sous un billet :





Je ne renie pas pas ma phrase « Les cathos et les bourgeois sont cons comme des bites », mais elle demande une explication.

L'aspect moral est déjà vomitif : les bourgeois ont voté Macron pour ce qu'ils pensent être leurs intérêts à court terme sans se préoccuper un seul instant de la France, de son peuple; de ses besoins, de son destin.

Jean Sevilla a des mots cinglants à ce sujet :

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Comment expliquer le vote des catholiques aux élections européennes ?

Ils ont participé en masse (pour 78 % d’entre eux) ; plus ils se déclarent pratiquants, plus leurs choix se sont portés vers les listes LREM (à 37 %) et LR (22 %). Les « non-pratiquants », eux, ont plutôt choisi le vote du Rassemblement national.

Le taux de participation des catholiques au dernier scrutin avoisine les 78 %. Ce chiffre est largement au-dessus de la moyenne nationale. Est-ce étonnant ?

Ce n’est pas étonnant. Les catholiques ont le souci de la vie en société, du bien commun et de la vie politique. De ce point de vue là, il y a une grande tradition d’intérêt. Les catholiques ne sont pas simplement en prière toute la journée, ils sont aussi impliqués dans la vie de tous les jours.

Un sondage montre que plus les catholiques sont pratiquants plus ils votent la République En Marche à 37 % ou Les Républicains à 22 %. Au contraire, les catholiques non pratiquants ont voté majoritairement le Rassemblement national.

Comment l’expliquez-vous ?

Une grande tradition démocrate-chrétienne a marqué l’Église de France. Cette tradition pousse une grande partie des catholiques à la modération politique. Les catholiques sont facilement centristes, du centre droit ou d’une droite modérée.

Par ailleurs, il y a une évolution sociologique de l’Église de France qui fait que les classes populaires sont moins pratiquantes. Les catholiques pratiquants sont plutôt de la catégorie sociale supérieure. Or, les catégories sociales supérieures ont voté Macron aux Européennes. Il y a une sorte d’embourgeoisement des catholiques qui fait qu’ils ont embrassé le vote majoritaire du milieu social qui est le leur.

C’est assez étonnant quand on sait que la République En Marche est plutôt favorable à la légalisation de la PMA et de la GPA. Comment expliquez-vous que les catholiques pratiquants normalement opposés à ces pratiques maintiennent majoritairement leur confiance vis-à-vis de la République En Marche ?

Je crains que ces catholiques pratiquants soient plus intéressés par ce qu’ils considèrent être l’intérêt de leur portefeuille. Ils pensent que Macron va satisfaire leurs attentes. Ils mettent les questions sociétales au second rang de leurs préoccupations. Le jour où le progressisme sociétal de Macron se développera totalement, ces catholiques-là n’auront plus que leurs yeux pour pleurer. Il suffit de regarder la configuration dans laquelle on est. Emmanuel Macron a toutes les chances d’être réélu en 2022. Quand nous aurons la PMA, la GPA, l’euthanasie et je sais ne sais quoi encore…

Pensez-vous que l’affaire Vincent Lambert a pu influencer le vote des catholiques lors de ces Européennes ?

Je ne crois pas du tout ou alors c’est vraiment marginal. Malheureusement, beaucoup de catholiques sont sur une position majoritaire sur le fait que Vincent Lambert serait un homme en fin de vie. L’idée de l’euthanasie progresse dans l’opinion publique et même chez les catholiques. C’est un constat absolument désolant.
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Mais, en plus d'être immoral, ce vote n'est même pas intelligent d'un point de vue égoïste, comme je l'explique dans les commentaires de cet article :

Vers un nouvel “Ancien régime” ? Ces minorités qui contrôlent de plus en plus la vie de leurs concitoyens.

Alors ? Un vote à la fois immoral et con, ça fait beaucoup.

Je pense que les catholiques (beaucoup d'entre eux, en tout cas) sont des paumés parmi les paumés : ils ne savent plus vraiment en quoi ils croient tout en croyant croire, ils se « protestantisent » sans être protestants. Ils prennent des bouts de doctrine par ci, en rejettent par là. Et ça finit par la croyance qu'accueillir en France toute la misère du monde est un devoir. Il n'y a pas plus immigrationnistes givrés que certains catholiques type folles à la messe. Décidément, les valeurs chrétiennes égarées de Chesterton.

Quel rapport avec le vote Macron ? Quand on a la tête en vrac sur la religion, il est peu probable qu'on ait la tête bien rangée en politique, tant les deux sujets sont connexes.



Décomposition et dictature : voilà, c'est fait (et on vous l'avait bien dit).

Le temps politique ne s'écoule pas régulièrement. Il connaît des périodes d'accélération où l'addition d'années d'erreurs est présentée en quelques semaines, voire en quelques jours. Ce fut le cas en mai 1940.

C'est de nouveau le cas avec la dictature Macron.

Depuis des décennies, la droite française a refusé de se battre sur le terrain des idées. Elle a laissé la mainmise à la gauche sur le système éducatif et sur les medias, avec la perception stupide que, puisque cela n'avait pas de conséquence immédiate, ce n'était pas grave.

Elle s'est ralliée à l'européisme et approuve les réformes dites sociétales. La droite est devenue une gauche avec trois ans de retard.

La note de ces lâchetés collectives nous est présentée depuis 2017 et elle est salée : un homme, portant le projet de détruire la France et qui regroupe sur son nom 10 % des inscrits, détient le pouvoir absolu et aucune opposition ne semble capable de le chasser avant des années.

Et le seul signe d'espoir, les Gilets jaunes, est aussi une note de désespoir : aucun débouché politique à l'horizon.

Pauvre France !

mardi, mai 28, 2019

Sur un champ de ruines

Le destructeur de la France (1), Emmanuel Macron est debout au milieu d'un champ de ruines politiques.

Pourquoi ?

Certains imbéciles diplômés accusent le « présidentialisme ». C'est une resucée de la vieille thèse Sciences Po/ENA : « Ah, si les Français étaient protestants au lieu d'être catholiques, tout irait mieux. Et, si les Français pouvaient carrément cesser d'être français pour devenir des Anglais et le régime devenir parlementaire, ça serait encore mieux ».

Sauf que, mon couillon, le parlementarisme à l'anglaise aussi connaît en ce moment quelques ratés.

Et les raisons des ratés anglais sont fort instructifs pour le cas français.

Le Telegraph et Peter Hitchens (et d'autres, bien entendu ! Mais j'ai les ces liens sous la main) convergent pour dire qu'un vrai choix politique est essentiel à la démocratie. Que, lorsque voter ne change plus rien, lorsqu'on vote à droite ou à gauche et qu'on a toujours la même politique, la démocratie est profondément et durablement mise en péril.

Il est très facile de ramener cette analyse au cas français, je ne vous fais pas un dessin. Merci Juppé, merci Chirac.

La gauche a remporté une victoire de plusieurs décennies en gauchisant les sans-couilles, genre Sarkozy, Wauquiez, Pécresse, Raffarin. mais, à la fin, elle est engloutie dans le même discrédit.





Quelques commentaires de professionnels de la profession (de commentateur) :






Un peu hors sujet, mais pas tant que ça :








Je suis persuadé que notre situation actuelle doit beaucoup à l'appareil d'influence soviétique.

Dans ces vieilles videos, Bezmenov (alias Schuman –à moins que cela ne se soit l’inverse) explique les mécanismes de perversion d’une société et que, à un certain stade de pourrissement, il est vain d’attendre d’une société qu’elle se réforme de l’intérieur. Le salut ne peut plus venir que d’une intervention extérieure. La France a atteint ce stade de décomposition.

Les élections de ce week-end, même si elles étaient sans enjeu (surtout parce qu’elles étaient sans enjeu ?), montrent que la France n’a plus l’élan vital pour s’en sortir seule. Si les Français avaient encore de la tripe, du cœur et de la cervelle, la liste Macron devrait être à 5% des suffrages exprimés.


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(1) : je pense qu'il est inutile de revenir sur la psychologie et sur la politique du personnage. Si vous n'avez toujours pas compris de quoi il s'agit, je ne peux rien pour vous.


Un terroriste « algérien au mobile énigmatique », vous en avez entendu parler ?

Attaque de Lyon: la piste de l’« ingénieur »

Scénario très houellebecquien : tout ce dont les medias ne parlent pas n'existe pas. Le terrorisme musulman ? Il suffit de ne pas en parler.

Bon, OK, on n'est pas encore sûr officiellement de la motivation religieuse de l'attentat. Mais quelle est la probabilité ? 99 % ?

lundi, mai 27, 2019

Anti-France : les deux verrous

Je suis d'accord avec Jean-Yves Le Gallou :

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Un bilan inquiétant en France

Au final, d’un point de vue conservateur, national et identitaire, le bilan n’est pas fameux :
  • Le RN régresse.
  • Les droites reculent : 37 % au lieu de 50 % en 2014.
  • La gauche et les écologistes se requinquent.
  • Avec seulement 22 % Macron est au centre stratégique d’un dispositif émietté.
  • La possible émergence d’un « Macron de droite » est peu probable en l’absence de tout soutien médiatique envisageable et tant que Marion Maréchal restera sur son Aventin.
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Deux verrous énormes empêchent un vrai changement politique en France :

1) Le mode de scrutin uninominal à deux tours : conçu pour donner des majorités stables, il a cet énorme défaut qu'il permet de gouverner avec l'assentiment de 18 % des inscrits.

2) Un deuxième verrou, sociologique : on ne peut pas gagner une élection contre le bloc bourgeois. Non seulement il représente à 20 % une force électorale certaine, mais, surtout, à cause de son pouvoir bien réel sur les medias, c'est lui qui fixe les termes du débat politique et, bien sûr, il choisit de complètement fausser ces termes dans le sens qui l'arrange.

Décidément, nous sommes au rouet.

Allons, une lueur d'espoir : tous ces bourgeois boboïsants et traitres à la patrie, l'alliance méphitique de la trottinette et du loden, s'identifient aux sataniques Drahi, Niel et compagnie, mais, en réalité, ils sont beaucoup plus près du Gilet jaune qu'ils ne le croient. Si, comme je le pense, la réalité se charge dans les prochaines années de leur remettre les pieds sur terre, ils se pourraient qu'ils tempèrent leur enthousiasme mondialiste.





Elections européennes : grand vainqueur : Macron. Heureusement que ça compte pour du peur.



Je ne suis pas trop pour la « liquidation impérative en tant que classe », mais, à part ça, je suis d'accord.

C'est ce que je dis depuis des années : on peut toujours compter sur la bourgeoisie française pour trahir la France.

Comme ce sont des « manieurs de symboles », ils entourent tout cela d'un bon petit discours propre sur lui et culpabilisateur pour leurs adversaires, mais le résultat est là : l'extrême-centrisme, celui qui refuse toujours les solutions fortes quand la France en a besoin, (1815, 1871, 1940, 1992) a encore frappé.

Voilà donc Macron avec une bonne chance d'être réélu en 2022. Mais il peut encore se passer bien des choses.

Il reste à trouver cette alliance du peuple et de la partie la moins pourrie de la bourgeoisie qu'avait réalisée pour un temps De Gaulle. De ce point de vue, l'agonie de la fausse droite (hélas, elle remontera aux municipales) est une bonne nouvelle.

vendredi, mai 24, 2019

Thérèse ne laisse que des braises

Theresa May est restée 2 ans de trop.

2 bilans au lance-flammes :

The blunt truth is, Theresa May was a terrible Prime Minister, and we're better off without her.

This is a sorry end for a Prime Minister who never believed in Brexit.

Et en français :

Theresa May, la femme qui avait le mieux compris le défi politique du Brexit tout en se révélant incapable de le traduire en actes. (Husson est beaucoup trop indulgent pour May)

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Le plus étonnant, c’est que le Premier ministre ait accepté alors la grosse ficelle de l’Union Européenne consistant à agiter la question de la frontière irlandaise. Elle aurait dû rompre les négociations à ce moment-là, si elle ne l’avait pas fait plus tôt. Donald Trump lui a conseillé une méthode de négociation beaucoup plus dure mais elle n’a pas suivi le conseil.
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Surtout, le problème de fond n’est pas réglé : les 2/3 des parlementaires, y compris Tories, sont hostiles à un vrai Brexit. Et ils ne veulent pas dissoudre, par peur de Farage et de Corbyn. Et comme ce sont eux qui désignent le Premier Ministre … Johnson a très peu de chances. Les Anglais risquent de se récolter un mou qui ne fera guère mieux que May.

La leçon pour un Français qui rêve que son pays se libère de l'UE ? Après la trahison de Tsipras, le surplace d'Orban et de Salvini, l'échec de May, c'est très clair : la libération est un vrai combat où l'ennemi européiste se permet tous les mauvais coups. Bisounours s'abstenir.

Ce n'est pas un mignonnet comme Dupont-Aignan ou réciteur de traités comme Asselineau qui y arriveront. Il faut un guerrier et je n'en vois point à l'horizon.








Merkel, Macron, May : le gouvernement des abrutis (pour un monde d'abrutis)

Merkel, May et Macron s'accrochent au pouvoir, à rebours de tout esprit de service du bien commun, à rebours de tout esprit démocratique, avec des conséquences politiques désastreuses pour leurs pays, spécialement les deux derniers.

Ils s'appuient sur un légalisme pointilleux, dont le fond est clairement exprimé par le Français avec son « Qu'ils viennent me chercher », tout en sachant que c'est légalement impossible.

Par exemple, pour bien mesurer la trahison par Theresa May de la tradition britannique : quand Neville Chamberlain démissionne en mai 1940, dans des circonstances pas moins dramatiques que le Brexit, il est encore majoritaire, mais il considère que la diminution de cette majorité est un désaveu qui l'oblige. Theresa May, elle, a été mise en minorité trois fois de suite sans démissionner.

Mais il n'y a pas qu'à la tête des gouvernements qu'on trouve ce genre d'abrutis :

Emmaüs Gironde exclu du mouvement à cause de «l'opacité» de son fonctionnement

Une bonne partie des 320 salariés en veut au président Lafargue qui «s'accroche à son poste au lieu de sauver Emmaüs Gironde en démissionnant».



Pourquoi ? Il s'agit de personnes sans talent (à part celui de finasseur qui leur a permis d'arriver au pouvoir), sans grandeur, sans noblesse. Des Narcisse fragiles et opiniâtres.

Nous sommes tous coupables : c'est ce genre d'olibrius que nous portons au pouvoir, sous la ferme direction du Système. Un politicien avec une vraie personnalité, dévoué au bien public, n'a aucune chance : regardez le destin de Philippe Seguin, trop rugueux par rapport au « sympa » Chirac ou au lisse Juppé.

C'est à se demander si la démocratie peut encore fonctionner aujourd'hui.

La courageuse police française









mercredi, mai 22, 2019

Niki Lauda (1949-2019)

Je n'ai pas à me fatiguer à écrire un article, puisqu'il y en a un bon.

Niki Lauda en 10 grands prix

J'ai longtemps eu cette photo en fond d'écran :
















Niki Lauda est le premier pilote moderne : froid, calculateur, cupide, mais dans une Formule 1 à l'ancienne qui nécessitait encore des qualités à l'ancienne : courage, audace, talent. A coté, les Vettel et compagnie, même Hamilton, paraissent des nains.

mardi, mai 21, 2019

Et si on euthanasiait Michael Schumacher ?

Le décès de Nikki Lauda (je ferai peut-être un billet sur ce pilote symbolique) me fait penser que les situations médicales de Vincent Lambert et de Michael Schumacher sont assez similaires.

Alors, pourquoi ne pas appliquer aux deux le même raisonnement ?

Parce que la vie d’une vedette est plus précieuse que la vie d’un ambulancier ?

Gilets jaunes, Vincent Lambert : même combat ?

Le rapprochement semble excessif, surtout s’agissant d’une malheureuse affaire déjà trop exploitée.

Pourtant, j’ai l’impression que l’on est, dans les deux cas, en face du monde de la « ouine » qui cherche à éliminer, comme d’habitude de manière implacable, sans que rien ne le retienne, avec les armes des puissants, tout ce qui le nie : la faiblesse, la vulnérabilité, la dépendance, la mort, et, pire que tout, le refus de faire de la « ouine » la valeur suprême.


dimanche, mai 19, 2019

Enfin, Guilluy vint.

Sur les Gilets jaunes, la réponse lapidaire de Serge Federbusch (candidat de droite indépendant à la mairie de Paris) : « Que représentent les Gilets jaunes ? Le patriotisme ».

Un patriotisme, parfois idiot, souvent foutraque, mais patriotisme quand même, et fondamentalement bon. De plus, il y a une réponse politique aux Gilets jaunes : le gaullisme, c’est-à-dire un mouvement capable d’unir une grosse fraction du peuple et une grosse fraction de la bourgeoisie et qui se soucie vraiment de la France. C’est exactement ce qu’est en train de réussir Farage en Grande-Bretagne (sauf que lui ne se soucie pas de la France 😀).




Christophe Guilluy : «La classe moyenne occidentale ne veut pas et ne va pas mourir »










FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le géographe, on aurait tort de vouloir trop rapidement refermer la page des «gilets jaunes». Selon lui, le mouvement n’est que le symptôme d’une recomposition populiste beaucoup plus large qui touche toutes les démocraties occidentales. Et la question du retour des peuples sera l’enjeu majeur des décennies, voire du siècle à venir…
L’auteur de «No society. La fin de la classe moyenne occidentale» (Flammarion) aurait pu passer ces six derniers mois 24 heures sur 24 sur les plateaux de télévision. En effet, avant tout le monde, Christophe Guilluy avait vu l’existence et la révolte de la France périphérique dont le mouvement des «gilets jaunes» a été l’incarnation vivante. Mais plutôt que de jouer les prophètes médiatiques, le géographe a préféré se taire. Pour mieux observer, mais aussi pour laisser enfin la parole aux «invisibles». Six mois après le début du mouvement, alors que celui-ci s’est essoufflé et abîmé dans la violence, il en dresse un premier bilan.
LE FIGARO. - Six mois après, quel regard portez-vous sur le mouvement des «gilets jaunes»?
Christophe GUILLUY. - Le mouvement a été l’incarnation charnelle du concept de France périphérique. La carte des ronds-points de novembre, c’est exactement la géographie de cette France-là, c’est-à-dire une géographie complètement dispersée. Ce n’est pas seulement la France rurale contre la France urbaine, ni la France du Nord et de l’Est contre la France du Sud et de l’Ouest, mais c’est bien tout cela à la fois: un phénomène plus large qui imprègne l’ensemble du territoire et est potentiellement majoritaire.
Ce que j’avais voulu montrer avec ce concept de France périphérique, c’est justement que nous n’arrêtons pas de travailler sur des marges, des fractions, des minorités sans nous intéresser à une catégorie beaucoup plus importante en termes de taille et de poids: les classes populaires, socle de l’ancienne classe moyenne. Ces classes populaires, ce sont à la fois les ouvriers, les indépendants, les paysans, des actifs, des chômeurs, des jeunes, des retraités: l’ensemble des catégories modestes.
Les «gilets jaunes» ne sont-ils pas devenus une tribu comme les autres dans une France en voie de balkanisation?
Depuis quarante ans, la société française est représentée comme une addition de minorités et analysée à partir de ces dernières. Le mouvement des «gilets jaunes» casse cette représentation et vient contredire ces analyses qui véhiculent l’idée qu’au fond la France et donc le peuple n’existe pas. On se rend compte, avec la vague des «gilets jaunes» en Francemais aussi la vague des brexiters au Royaume-Uni ou des trumpistes aux États-Unis, que le peuple existe et c’est d’ailleurs ce qui explique le soutien majoritaire des «gilets jaunes» dans l’opinion. Le peuple est en train d’imposer une vaste recomposition politique.
Car, sur les ronds-points, il y avait des ouvriers qui hier votaient à gauche, des paysans qui hier votaient à droite, des urbains et des ruraux, des jeunes, des actifs et, pour la première fois même, des retraités. Ils formaient hier le socle d’une classe moyenne occidentale intégrée. Celle-ci s’est totalement affranchie des appartenances gauche-droite traditionnelles. Le renversement est historique. Une part importante des deux Français sur trois de Giscard, hier intégrée économiquement et représentée politiquement et culturellement, ont basculé dans une contestation durable du modèle dominant. Tenter d’analyser ce mouvement comme un phénomène conjoncturel est une absurdité. Il est au contraire le produit du temps long et devrait s’inscrire durablement dans l’avenir.
Combien de temps pensez-vous que cela peut durer ?
Une centaine d’années ! De la même manière que les brexiters ne vont pas s’évanouir dans la nature. Les Britanniques ont cru qu’en gagnant du temps les classes populaires allaient abandonner. Et cela explique la percée spectaculaire du Brexit Party. Nigel Farage surfe sur le «gilet-jaunisme» britannique ! Farage, qui a créé un parti avec trois bouts de ficelle, pèse davantage en six mois que les tories et les travaillistes réunis, qui existent depuis des siècles. Cela veut dire qu’il s’appuie sur un socle et ce socle s’appelle le peuple. La question du morcellement est piégeante, c’est une lecture ultralibérale qui tend à justifier l’abandon du bien commun et in fine à invisibiliser un conflit vertical entre le haut et le bas. Évidemment que la société se communautarise et que c’est inquiétant, mais cela ne doit pas éluder le phénomène majeur du XXIe siècle, qui est la recomposition d’une majorité dont le socle est composé par les classes populaires et moyennes. Elles ont fait un diagnostic concernant la mondialisation. Après y avoir adhéré, elles ont pu constater que celle-ci les appauvrissait socialement et les fragilisait culturellement. Elles ne vont pas changer d’avis de sitôt .
Les «gilets jaunes» qui manifestent aujourd’hui ne sont plus qu’une petite minorité souvent violente…
Tout mouvement social depuis vingt ans génère malheureusement de la violence. Ce n’est pas le propre des «gilets jaunes». Certains «gilets jaunes» ont compris que cette violence faisait parti de la communication au XXIe siècle. Tout le monde la condamne, mais elle permet de faire la une du New York Times. Cependant, elle est d’abord et avant tout le fait des black blocs, qui viennent maintenant perturber toutes les manifestations depuis plusieurs années. Et qui sont ces black blocs ? Des enfants de la bourgeoisie ! Par ailleurs, si les «gilets jaunes» étaient réellement une tribu parmi d’autres, cela ferait longtemps que les médias n’en parleraient plus et ils n’auraient pas autant inquiété les politiques. Le soutien d’une très grande partie des Français encore aujourd’hui montre au contraire la profondeur de ce mouvement dans la société.




L’addition des minorités ne fait pas une majorité





La stratégie du monde d’en haut est toujours la même. Quand un phénomène populiste se produit, il est présenté comme accidentel et minoritaire. Les brexiters ? «Des vieux retraités xénophobes du Yorkshire !» Sauf que c’est la majorité du peuple britannique qui a voté pour le Brexit! On a utilisé exactement les mêmes procédés rhétoriques pour les «gilets jaunes»: «fumeurs de clopes qui roulent en diesel», «poujadistes», «peste brune» et enfin «nouveaux barbares attaquant les hôpitaux».
Depuis les années 80, une certaine bourgeoisie morcelle et «minoritarise» pour mieux invisibiliser les classes moyennes et populaires majoritaires (comme hier la bourgeoisie traditionnelle mettait en avant les pauvres pour mieux minorer le prolétariat). Mais l’addition des minorités ne fait pas une majorité. C’est ce qui explique la défaite de Clinton face à Trump même si ce dernier n’a gagné qu’avec une majorité relative. (Une majorité relative sera toujours plus puissante que l’addition de minorités…) Ce n’est pas un hasard non plus si Macron s’effondre en six mois dans les sondages tandis que Trump se maintient. La victoire de Macron est une construction intellectuelle «terranovesque» qui repose sur du sable tandis que Trump bénéficie d’une base solide. Je pense que, paradoxalement, nous sommes en train de sortir de la société liquide.
Les observateurs ont beaucoup insisté sur le caractère disparate des revendications des «gilets jaunes»…
Je crois au contraire que la France périphérique qu’on ne voulait pas voir est apparue physiquement. Ce qu’on voit très bien se mettre en place en Occident, c’est cette recomposition. Un phénomène incroyablement collectif. Cela fait quarante ans qu’on nous parle du «vivre ensemble», du «bien commun», des «valeurs de la République»… Mais cela ne fonctionne pas comme cela dans la vie réelle. Dans la vie réelle, il y a des gens qui vivent sur les mêmes territoires et qui partagent ou non des choses.




«Macron avait imaginé que la France périphérique serait le cimetière de la classe moyenne française»





Or ce qu’on a vu, c’est que, contrairement à ce qu’on disait, les classes populaires ne se réduisent pas à des catégories atomisées, individualistes, sans volonté politique ou sans énergie. Tout cela est faux. On a vu des gens se réunir avec une même perception des effets du modèle mondialisé dans leurs villes, leurs villages, leurs vies réelles. Et cette perception, c’est que ce modèle ne marche pas. Et ça, c’est irrépressible. On peut faire tous les grands débats du monde, leur point de vue ne changera pas car cela fait quarante ans qu’ils vivent la mondialisation et c’est sur ce vécu qu’il fonde leur diagnostic. Ce diagnostic n’est pas spécifique à la France: c’est celui des classes populaires dans l’ensemble des pays développés. Cela passe par le Brexit en Grande-Bretagne, par Trump aux États-Unis, par Salvini en Italie, par les «gilets jaunes» en France. Cela prend des formes différentes dans chaque pays, mais cela se fera car c’est le mouvement réel de la société.
Macron avait imaginé que la France périphérique serait le cimetière de la classe moyenne française, comme Clinton avait imaginé que l’Amérique périphérique serait le cimetière de la classe moyenne américaine. Ils pensaient que nos territoires allaient se transformer en zone touristique avec des assistés sociaux qui remplieraient leur caddie au hard discount du coin. Mais la classe moyenne occidentale ne veut pas et ne va pas mourir. En cela, le mouvement des «gilets jaunes» est d’abord un mouvement existentiel et c’est pourquoi il ne rentre pas dans la case «mais quelles sont vos revendications ?». C’est un mouvement qui dit une chose simple: «nous existons». La question de la démocratie et de la représentation est centrale. Il faut enfin faire exister cette France-là qui, encore une fois, est majoritaire. Pas pour annihiler la France d’en haut, mais parce qu’il est impossible de faire société sans le peuple.
Mais reconnaissez que le mouvement semble avoir changé de nature depuis novembre…
Au début, ce qui était frappant sur les ronds-points, c’est qu’il y avait des «gilets jaunes» de droite, de gauche, d’extrême droite et d’extrême gauche et des abstentionnistes. Le peuple tel que nous le connaissons en famille, où l’on peut s’engueuler à l’apéro mais où on termine le repas ensemble.
La question des minorités est d’ailleurs intéressante. On a beaucoup dit que le mouvement était «blanc». Les «minorités» n’étaient pas majoritaires sur les ronds-points car elles ne le sont pas dans la France périphérique, mais elles étaient bien présentes. Simplement, elles ne sont pas venues en portant leur identité en étendard. Elles n’étaient pas imprégnées de l’«idéologie universitaire». Elles faisaient partie de la famille, du peuple. Personne ne s’est jamais interrogé sur la couleur ou l’identité de Priscillia Ludosky, qui a pourtant lancé le mouvement. Elle-même n’y a jamais fait référence.
Mais, à partir du moment où un mouvement issu de la France périphérique, qui se déroule sur les ronds-points, est aspiré par les grandes métropoles, il devient autre chose. Le mouvement des «gilets jaunes» a ainsi été imprégné par la sociologie des grandes métropoles. Il est d’abord devenu beaucoup plus politique. Car les grandes métropoles sont les lieux où le politique s’exerce encore et où le clivage droite-gauche existe toujours, c’est d’ailleurs pourquoi le monde journalistique ou universitaire y croit encore. Certains habitants des grandes métropoles sont devenus acteurs des manifestations, notamment des gens qui travaillent dans la fonction publique, qui sont traditionnellement plus proches de la gauche ou de l’extrême gauche. Les manifs des «gilets jaunes», qui à l’origine étaient des manifs de la France périphérique, sont ainsi devenues des manifs de gauche.




«Que Macron arrive en tête ou en deuxième position aux élections européennes, cela ne changera rien aux fondamentaux de la société française.»





Priscillia Ludosky l’a compris. C’est pour cela qu’elle a dit qu’il fallait relocaliser le mouvement dans la France périphérique, que c’était là que se trouvait sa légitimité. Elle a parfaitement raison et c’est là aussi qu’il est le plus puissant car il est dispersé. Un mouvement est faible lorsqu’il est concentré. La concentration dans les grandes métropoles l’a affaibli. Mais même en région parisienne, même dans les grandes métropoles, beaucoup de «gilets jaunes» sont conscients de cette récupération et ne souhaitent pas, par exemple, que La France insoumise ou la CGT noyautent le mouvement. Cela montre que les «gilets jaunes» ne sont pas manipulables et pas arrêtables. Cela rend le mouvement très complexe pour le gens de gauche, mais aussi pour les gens de droite. Il n’entre dans aucune des représentations traditionnelles, qui sont en train de s’effondrer.
Cela reflète aussi la recomposition politique actuelle avec une incapacité de la droite et de la gauche à s’adresser aux marges populaires. Notamment parce qu’il est absurde de séparer le social et le culturel, comme le font la gauche et la droite aujourd’hui. Le mouvement est à la fois social et culturel. Et les gens ne reviendront vers les partis traditionnels que si cette double dimension est prise au sérieux. De même que Macron arrive en tête ou en deuxième position aux élections européennes, cela ne changera rien aux fondamentaux de la société française.
Justement, que pensez-vous des réponses apportées par Macron?
Macron me semble peu crédible car il a des représentations et un logiciel hérités des années 80. L’idée que la société est un patchwork de communautés, que le libéralisme va faire ruisseler de la richesse sur tout le monde. Lors du grand débat, il est apparu comme un Bernard Tapie qui aurait fait l’ENA. Nous sommes pourtant en train de sortir des années 80. Maintenant, il va falloir penser un modèle alternatif qui passera notamment par le développement de la gouvernance locale.
À long terme, c’est le seul moyen de sortir de la crise des «gilets jaunes». Cela ne sera pas simple. Cela fait quarante ans qu’on massacre les classes populaires, ce n’est pas en quatre mois qu’on va trouver les réponses. D’autant que nous avons une classe politique qui a été conçue pour représenter une classe moyenne intégrée. C’est long de réécrire des programmes politiques en répondant à une demande nouvelle qui est la demande sociale, territoriale et culturelle d’un monde d’en bas qui n’est plus représenté. Les partis ont tendance à représenter quelque chose qui n’existe plus. D’où la fin du Parti socialiste et la difficulté pour la droite de dépasser les 15 %. Il faut commencer par accepter un diagnostic simple: il existe un peuple en Grande-Bretagne, il existe un peuple aux États-Unis et, même, il existe un peuple en France.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 20/05/2019.

Rougeyron, c'est intéressont










1) Notamment, je suis turlupiné par son passage sur le libéral-conservatisme qui ne peut pas être français.

En effet, si on me demande ce que je suis politiquement, je réponds « libéral conservateur ». Mais, depuis les Gilets jaunes, j'ai de plus en plus de doutes. J'ai vu de prétendus libéraux-conservateurs appeler hystériquement à taper sur le peuple façon Flaubert.

Pour moi, un libéral conservateur aujourd'hui, c'est un crétin qui va se faire baiser par Bellamy comme il s'est fait baiser par Sarkozy.

Sarko, j'ai donné une fois et demi (en 2007, j'y croyais à moitié. En 2012, c'est juste que je ne pouvais pas blairer Hollande - je ne me souviens plus bien, je ne suis même pas sûr de ne pas m'être abstenu. C'est dire si j'étais à fond).

Mais bon, se faire baiser à répétition, ce n'est plus un viol, c'est qu'on aime ça.

Bref, libéral-conservateur, c'est peut-être un autre manière d'être européiste et mondialiste, non par enthousiasme comme les macronistes, mais par désespoir.

Je suis de plus en plus sur la ligne gaulliste : « Le seul vrai révolutionnaire, c'est moi ». La révolution aujourd'hui, c'est d'être nationaliste.

2) Je partage ses doutes sur Salvini, qui tarde à concrétiser son opposition à l'UE au-delà des gesticulations, au point que j'en viens à m'interroger, et son admiration de Farage (2ème partie Grand entretien à partir de 15'). Depuis les débuts de ces affaires de Brexit, malgré les déceptions qui s'accumulent, je fais toujours, envers et contre tout, confiance aux Anglais pur se libérer.

3) PYR répond (2ème partie, 28') à la question qui me hante. Pourquoi la bourgeoisie française ne cesse-t-elle de trahir (1815, 1870, 1940, 1992, 2007, 2017) ?

4) Je suis d'accord avec lui (2ème partie, 35') que la société civile est le faux-nez du féodalisme. L'Etat est l'armature de la France. L'Etat, pas l'administration, pas la bureaucratie. Quelle est la différence ? L'Etat, c'est le pouvoir politique qui décide et l'administration qui exécute, dans l'intérêt de la France. L'idéal étant le duo Louis XIII et Richelieu.

Bonus

Polony n'atomise pas Bellamy, mais elle met bien en évidence qu'il est l'imposture symétrique de Macron (JY Le Gallou : Bellamy parle comme Orban mais votera comme Soros) :



Nota

PYR y fait allusion. Si vous ne connaissez pas Albert Roche : cultivateur, puis cantonnier, il est le soldat le plus décoré de la guerre de 14.

Régulièrement en première ligne, il se retrouve un jour être le seul survivant de sa position, une tranchée au Sudel en Alsace, tous ses camarades ayant été tués. Il positionne alors tous les fusils des morts avec lesquels il tire alternativement faisant croire à l’ennemi à la résistance d’une garnison, mettant ceux-ci en déroute.

Il a fait 1 180 prisonniers à lui tout seul ! La dernière de ses huit citations suffit :

Chasseur dont la bravoure est légendaire au bataillon. Fait preuve, dans les circonstances les plus difficiles d'un mépris absolu du danger ; conserve un calme absolu aux moments les plus critiques, donne à ses camarades l'exemple de l'entrain, exalte leur courage, est pour ses chefs un auxiliaire précieux. Pendant les opérations du 31 août 1918, a réussi comme agent de liaison à transmettre à toutes les sections de sa compagnie les ordres du commandant, n'hésitant devant aucun danger, triomphant des difficultés de toutes sortes, montrant un rare esprits de décision, une conscience au dessus de tout éloge. Médaillé militaire pour faits de guerre (sept citations).

Face à ce Super-Dupont, Captain America peut effectivement aller se rhabiller.