mardi, juillet 31, 2018

Macron est un pervers qui veut détruire les institutions donc la France



Le plus navrant de cette histoire est que tout cela était prévu, que la psychologie et la politique de Macron représentaient des dangers gravissimes. Et pourtant il a été élu. Il s’est trouvé suffisamment de crétins pour ça, pour élire un pervers narcissique assoiffé de transgression et de destruction.

lundi, juillet 30, 2018

On n’a pas de mérite à être dupe

Je relis le Journal des années noires, de Jean Guéhenno, tant je trouve de parallèles entre cette période et la nôtre (mais tout à l’inverse des imbéciles qui évoquent les HLPSDNH).

A propos de ces crétins de marins qui ont sabordé la flotte à Toulon, alors qu’ils auraient pu continuer la guerre aux côtés des Anglais dès l’été 40, Guéhenno écrit « il n’y a pas de mérite à être dupe ». Et pour que les choses soient bien claires, il précise que les marins français furent sots et vaniteux.

Tout le monde peut se tromper, Guéhenno n’est pas exempt d’erreurs grossières, mais, d’expérience, je sais qu’il y a une disposition d’esprit, qui ressort de la psychologie et du caractère plus que de l’intellect, de ne pas être dupe. C’est la red pill du cinéma.

Elle est fort peu partagée, pour la simple raison que, pour l’animal social qu’est l’humain, l’indépendance d’esprit a un coût que ne sont pas prêts à payer la grande majorité des bipèdes.

J’en connais qui font des analyses indépendantes et puis, qui, au moment d’en tirer les conclusions, rentrent dans le conformisme. Je me souviens particulièrement d’un homme qui avait décrit avec précision tous les défauts et les mauvaises décisions d’un puissant, qui montraient sa médiocrité. Pourtant, cet analyste rigoureux concluait que le chef était brillant et irremplaçable. La contradiction était si flagrante que ses interlocuteurs ont marqué un instant d’étonnement muet, ne sachant que dire.

On nous explique ce matin que le tyranneau Macron a l’intention, après l’affaire Benalla, de mettre la haute fonction publique au pas (de l’oie ? Du hip-hop ?).

Que diront ses navrants électeurs ? Qu’ils ont été dupés ? Ou que c’est une bonne chose que cette politique au service d’intérêts très particuliers balaie les obstacles ? La seconde solution serait aussi conne que la première mais plus bravache. Le bourgeois, quand il est en position de force, ne se sent plus pisser de mépris.

vendredi, juillet 27, 2018

Donald et Emmanuel : le stratège et l'idéologue

Un échange de SMS avec un collègue (c'est lui qui démarre dans l'ironie et moi qui réponds. Oui, nous parlons assez peu de football) :



Les petits merdeux de technos à la Macron se croient très supérieurs à cause de leurs beaux diplômes. Mais ils n'ont jamais rien fait dans la vie, jamais été en danger, ils ont toujours vécu dans des milieux protégés alors que Trump se battait et en bouffait quatre comme eux à chaque petit déj. Dans sa carrière, Trump a du en rencontrer des paquets de Macron, des jeunes technos en costards qui pètent plus haut que leur cul et en faire son affaire.

Trump est donc, par rapport à Macron, May ou Merkel (qui sont du même moule technocratique), un guerrier qui les domine haut la main (alors que Poutine ou Xi, c'est autre chose).

Ceci étant posé, je me demande depuis longtemps si Trump est juste un excellent tacticien ou un stratège. Comme j'ai tendance à penser que sa stratégie de brouillage des pistes est mûrement réfléchie et ne doit rien au hasard (son utilisation de Twitter est géniale. Si vous vous n'en êtes pas convaincus, réfléchissez y encore), je penche du coté stratège conscient, mais je n'en suis pas sûr.

Or, voilà que je tombe sur cet article :

The Chinese are wary of Donald Trump’s creative destruction

*********
Few Chinese think that Mr Trump’s primary concern is to rebalance the bilateral trade deficit. If it were, they say, he would have aligned with the EU, Japan and Canada against China rather than scooping up America’s allies in his tariff dragnet. They think the US president’s goal is nothing less than remaking the global order.

They think Mr Trump feels he is presiding over the relative decline of his great nation. It is not that the current order does not benefit the US. The problem is that it benefits others more in relative terms. To make things worse the US is investing billions of dollars and a fair amount of blood in supporting the very alliances and international institutions that are constraining America and facilitating China’s rise.

In Chinese eyes, Mr Trump’s response is a form of “creative destruction”. He is systematically destroying the existing institutions — from the World Trade Organization and the North American Free Trade Agreement to Nato and the Iran nuclear deal — as a first step towards renegotiating the world order on terms more favourable to Washington.

Once the order is destroyed, the Chinese elite believes, Mr Trump will move to stage two: renegotiating America’s relationship with other powers. Because the US is still the most powerful country in the world, it will be able to negotiate with other countries from a position of strength if it deals with them one at a time rather than through multilateral institutions that empower the weak at the expense of the strong.

My interlocutors say that Mr Trump is the US first president for more than 40 years to bash China on three fronts simultaneously: trade, military and ideology. They describe him as a master tactician, focusing on one issue at a time, and extracting as many concessions as he can. They speak of the skilful way Mr Trump has treated President Xi Jinping. “Look at how he handled North Korea,” one says. “He got Xi Jinping to agree to UN sanctions [half a dozen] times, creating an economic stranglehold on the country. China almost turned North Korea into a sworn enemy of the country.” But they also see him as a strategist, willing to declare a truce in each area when there are no more concessions to be had, and then start again with a new front.

For the Chinese, even Mr Trump’s sycophantic press conference with Vladimir Putin, the Russian president, in Helsinki had a strategic purpose. They see it as Henry Kissinger in reverse. In 1972, the US nudged China off the Soviet axis in order to put pressure on its real rival, the Soviet Union. Today Mr Trump is reaching out to Russia in order to isolate China

[…]

So which is the real Mr Trump? The reckless reactionary destroying critical alliances, or the “stable genius” who is pressuring China? The answer seems to depend on where you ask the question. Things look different from Beijing than from Brussels.
*********

Donc, les dirigeants chinois (tels que rapportés par le Financial Time dont provient cet article) n'ont aucun doute sur le fait que Trump sait ce qu'il fait. Je me sens d'un coup beaucoup moins seul, j'ai un milliards et des bananes de types derrière moi ! Cet argument d'autorité lève une partie de mes doutes.

Pendant ce temps, nous devons nous contenter comme président d'un adolescent attardé narcissique. Merci les électeurs de Macron. La politique est une farce : les défauts rédhibitoires de Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron étaient parfaitement connus de ceux qui se donnent la peine de réfléchir (10 % des électeurs, d"après Georges Frêche, autour de moi, je n'en ai pas beaucoup, mais j'ai peut-être de mauvaises fréquentations) et cela ne les a pas empêchés d'être élus.




Je suis de plus en plus convaincu que la bourgeoisie française (si peu française : c'est affolant le nombre de gens qui m'entourent dont les enfants font des études ou vivent à l'étranger) est une calamité. De Gaulle disait qu'il n'avait jamais eu qu'un ennemi, l'argent, et que les possédants sont possédés par ce qu'ils possèdent. Bon, je radote, on tourne toujours du même problème : la sécession des élites.

Et c'est là que revient Trump : les vrais changements partent toujours du centre de l'empire (même si les signaux de fragilité viennent de la périphérie). Le coeur de notre histoire, ce sont les frontières : avec des vraies frontières, kaputt bourgeoisie apatride. Forza Donald ! Go, go, go !

Au fond la différence entre les deux est, comme il se doit, politique.

Trump fait, à tort ou à raison, une politique pour son pays et pour son peuple, tout son peuple, ce qui met dans une rage folle l'hyperclasse mondialisée de Washington.

Macron fait une politique pour l'hyperclasse mondialisée, dont il est la créature, au détriment de son pays et de son peuple, dont il ne rate pas une occasion de manifester qu'ils les méprisent et qu'ils ne les considèrent pas vraiment comme siens. C'est pour cette politique anti-nationale que les bourgeois français ont voté (remember De Gaulle (1) ) et ils ne devraient pas tarder, ces cons, à nous faire le sketch ridicule qui a déjà trop servi pour Hollande « Je ne savais pas. J'ai été trompé à l'insu de mon plein gré ». C'est ça, coco ! Et moi, là, y a marqué « pigeon » ?

Campagnol en grande forme, il envoie du steak (comme dirait un pilote de mes amis) :




Bon voilà, j'ai fini ma bière.

Et juste pour le plaisir :




*****************
(1) : De Gaulle à Peyrefitte :

« Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n’importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d’effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre »

jeudi, juillet 26, 2018

Campagnol : un énarque qui lit l'Equipe pour plaire aux smicards, ça dégoûte un peu

Macronisme : l'aventure personnelle d'un homme seul

Emmanuel Macron est un homme seul.

Certes, il a des commanditaires, pour ne pas dire des marionnettistes, mais cela ne fait pas une équipe.

Ce ne sont pas les guignols inexpérimentés de la REM qui peuvent l'aider (la palme revient à Aurore Bergé, qui a lu à l'AN un papier qui avait déjà été lu par un de ses collègues en son absence. Effet comique garanti. Quand on le lui a fait remarquer, elle est partie bouder). On est loin des grognards issus de la Résistance de De Gaulle ou même des socialistes de Mitterrrand.

Quant aux militants, il en a fort peu et fort peu utiles : de jeunes cons qui ont encore du lait qui coule du nez ou des vieux seconds couteaux socialistes recyclés. Pas vraiment des gens sur qui compter.

Et les électeurs sont à peine plus nombreux (18 % des votants au premier tour) et comment bâtir quoi que ce soit de solide sur la bourgeoisie apeurée ?

Bref, élu sur un coup d'Etat judiciaire, sans débat politique, donc sans légitimité ni adhésion, le petit Chef se retrouve isolé à la première tempête.

Et il l'a bien cherché.

mercredi, juillet 25, 2018

Macron Racaille Club

Depuis le premier jour de sa révélation au public, je tiens Emmanuel Macron pour une imposture, une construction médiatique du Système. Le temps qui passe, qui se compte en années maintenant, a confirmé cette analyse, partagée sans doute par une bonne part des 81 % de Français qui n'ont pas voté Macron au premier tour.

Voilà  maintenant qu'on découvre le goût de notre président pour la racaille :

Benalla est l’illustration ahurissante d’une constance chez Macron : son goût prononcé pour la racaille :

*************
Il suffit de tirer le fil Benalla pour voir apparaître une kyrielle de profils bien étranges pour un entourage de président. A commencer par les duettistes Makao et Jawad. Makao, de son vrai nom Alain-Gloirdy Bakwa Malary, le garde du corps fétiche de Macron durant la campagne présidentielle de 2017, un géant congolais devenu depuis vedette d’une émission de télé-réalité et de boîtes de nuit ; Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du 13 novembre 2015 et trafiquant de drogue, parce qu’il faut bien vivre. Une photo de Makao et Jawad, copains comme cochons, a défrayé la chronique voici seulement quelques semaines : ils jouaient ensemble à un jeu vidéo... A peu près au même moment, Brigitte Macron se prêtait tout sourire à des séances de pose avec Makao dans les jardins de l’Elysée.

[...]

Durant deux ans, et cela compte dans la vie d’un homme qui n’en a que 26, Benalla a entretenu une relation étroite avec Karim Achoui. Ce nom ne dit rien au grand public. Il est, en revanche, connu dans le Tout-Paris de la police et du grand banditisme. A partir de 1999, Me Achoui a défendu les plus gros parrains du milieu français – ou pas. Poursuivi à de nombreuses reprises, il a toujours été relaxé jusqu’à ce jour de 2005 où il a été mis en examen pour complicité d’évasion du braqueur Antonio Ferrara. Après trois ans de détention, Achoui sera finalement acquitté, libéré et indemnisé d’un million d’euros par l’Etat. Pour autant, il est interdit d’exercer le métier d’avocat en France depuis 2011 et s’en allé exercer en Algérie... et au Maroc.
*************

Bien sûr, on évoquera, comme explications possibles et sans trop de risques de se tromper, la fascination bien connue de l'intellectuel de salon par la violence, le goût de la transgression chez le petit bourgeois et l'attirance de la tapette pour la brute sadique. Tout cela est personnel et ne changera guère mon mépris déjà abyssal pour Emmanuel Macron.

Ca prend un tour politique, quand on constate qu'aucune des racailles en question n'est du genre nazi à croix gammée mais plutôt viking d'outre-Méditerranée.

Au moment où l'immigration, la sécurité et l'islam sont les préoccupations majeures des Français, les affinités électives de notre président le montrent, c'est le moins qu'on puisse dire, aux antipodes du peuple, sauf s'il s'agit d'étudier le sujet de près, de ramener des devoirs à la maison en quelque sorte, comme le bon élève qu'il est resté, auquel cas nous ne pouvons que le féliciter chaudement.

Ce que sa prof a sans doute déjà fait.





Allez, une boutade sur le sujet :




Addendum :

L'infiltration de la présidence de la République par des racailles proches des milieux islamistes

mardi, juillet 24, 2018

L’animalisme est un anti-humanisme (JP Digard)

C’est évident mais cela va mieux en le disant.

Je synthétise :

1) Il y un « propre de l’homme ». L’homme a une âme (on peut aussi le dire en termes non religieux : l’homme n’est pas un animal comme les autres. Il a des capacités qui sont bien plus que des capacités animales en mieux, grâce au langage, à ses déclinaisons et à ses conséquences).

2) Il y a 1 % d’éleveurs. Les défenseurs des animaux sont des urbains, ils ne connaissent plus que les animaux de compagnie anthropomorphisés (ce qui est une forme de maltraitance) et voient tout le règne animal sous cet angle étroit et souvent trompeur. Leur absurde méconnaissance se retrouve dans leur vocabulaire, ils parlent de « l’Animal » en général : ça couvre le ver de terre et la mygale ?

3) L’animal (ici, on peut parler en général) n’ayant pas de conscience réflexive ni de responsabilité, il est absurde de lui donner des droits. Cela n’empêche pas les humains d’avoir des devoirs envers lui.

4) L’homme s’occupe de l’animal parce qu’il y trouve un intérêt économique ou affectif. Si on contraint trop ces rapports, si on les rend trop difficiles, comme le veulent les prétendus défenseurs des animaux, on entraine une disparition de ces animaux. Résultat absurde : les animaux parfaitement bien traités par l’homme sont ceux qui n’existent pas ! Digard cite le cas du cheval : il n’est plus mangé, on commence à dire que le monter est une maltraitance. Mais si on ne le mange plus et si on ne le monte plus, il n’y aura tout simplement plus de chevaux.

Digard est inquiet d’un phénomène qu’a déjà vu cent fois ces cinq dernières décennies : une minorité agissante très motivée grignote les pouvoirs publics lâches et mous et impose, par leur intermédiaire, leurs obsessions minoritaires à la majorité.

Hélas, hélas, hélas, tout cela est dans la droite ligne de notre société : la déshumanisation. S'il y a bien un mot qui caractérise la monde dans lequel nous vivons, c'est celui-ci.

L'homme est imparfait, il mange de la viande et même il ritualise la mort d'animaux par la chasse et la corrida. En niant cette part charnelle de l'humanité, c'est en réalité le fantasme gnostique, et mortifère, d'homme-pur esprit que l'on promeut.Je hais cette époque.

lundi, juillet 23, 2018

Affaire Benalla : des points de vue politiques

Cette affaire commence déjà à me gonfler.

Pourquoi ? Parce qu’elle ne m’apprend rien (que peut-on bien en apprendre ? Qu’Emmanuel Macron en a un coup dans le casque et qu’il se croit tout permis ? Que tous les fonctionnaires du haut en bas cèdent aux caprices du Petit Prince de l’Elysée ? Si vous n’aviez pas déjà compris tout cela, je vous plains) et qu’elle est politiquement, je veux dire au sens de la « grande » politique, insignifiante. Peut-être que si, comme certaines rumeurs courent (beaucoup de rumeurs en ce moment), il y avait tentative de mettre en place une police parallèle présidentielle, ça serait un vrai scandale politique, mais même ça ... si vous ne vous doutiez pas du potentiel tyrannique d'Emmanuel Macron, c'est vraiment que vous êtes un gogo qui ne s'est pas posé les bonnes questions.

En fait, sa seule valeur politique est qu’elle ait pu venir au premier plan et ce faisant, elle nous montre l’imposture du macronisme.

En effet, si Emmanuel Macron faisait une vraie politique pour la France avec de vraies réformes, ces histoires de favoritisme resteraient dans le bruit de fond. C’est parce que, pas plus que ses prédécesseurs, il ne tente de briser le cercle de fer des quatre malédictions (technocratie française, technocratie européiste, communautarismes, manipulations médiatiques) qu’il se retrouve impuissant et donc exposé au scandale, qu’il vienne d’ici ou de là.

C’est que nous racontent Serge Federbusch et Edouard Husson (planqué sous le pseudonyme Disraeli) :

Pourquoi l’affaire Benalla a le potentiel d’une vraie affaire d’Etat

*****************
Plus encore que le soutien de l’oligarchie administrative et des patrons du CAC 40, qui ont financé son émergence médiatique, Emmanuel Macron bénéficiait d’être le « dernier espoir » des classes moyennes supérieures, éduquées et insérées dans des carrières stables, qui forment l’armature de la bourgeoisie française. Peut-être tenaient-elles enfin le « Joker » qui allait gérer en douceur l’énorme dette française dont Bruxelles et Francfort fixent les conditions de remboursement ? Peut-être parviendrait-on, grâce à Macron, à réinsérer dans la communauté nationale les millions de musulmans qui s’en éloignent peu à peu, plus enclins aux effets intégrateurs du mode de vie coranique qu’aux règles parfois anxiogènes de la société ouverte, capitaliste et libérale ? Peut-être allait-on remettre la CGT et les beuglards de la fonction publique syndicalisée à leur juste place ? Peut-être la fermeté jupitérienne allait-elle redonner dignité à la fonction présidentielle et autorité à l’Etat régalien ? Le tout sous les regards attendris des magazines « people » et de la presse internationale redécouvrant la France comme marque glamour.

Les observateurs les plus affutés ont vite compris qu’il ne s’agissait que d’une vaste entourloupe médiatique. Quelques réformettes du droit du travail ou du statut de la SNCF ne suffisent pas, après un an, à qualifier une véritable entreprise refondatrice. La « bande des quatre » qui affaiblissent la République : grands corps de l’Etat, bureaucratie européenne, intégristes communautaires et donneurs d’ordres médiatiques, prospèrent comme jamais car il n’a nullement été dans le projet de Macron de les affronter, bien au contraire.

La pratique macronienne du pouvoir apparaît donc de plus en plus comme ce qu’elle est : une aventure personnelle qui, coup de chance pour lui, a rencontré et servi les intérêts bien compris de quelques camarillas.

[…]

Désormais, de deux choses l’une. Soit le fil Benalla est tiré, montrant la bobine d’un président sous l’influence d’un comité de barbouzes hors-sol qui le servent et s’en servent pour tout et pour rien. Déjà Tout Paris bruit de rumeurs ambiguës sur le garde trop proche du corps. Ce sera alors pour Macron au mieux le pourrissement et au pire un climat propice à quelques émeutes dans un discrédit complet. Soit Macron, comme naguère Chirac, trouve sa Christine Albanel, un conseiller presse qui lui cisèle une formule qui claque, l’abracadabrantesque ou le pschiit de l’affaire Méry, qui met les rieurs de son côté et détourne l’attention des gazettes.

Alors, fort de son immunité présidentielle, les choses progressivement se calmeront et la servilité retrouvera son cours. Il ne faut pas oublier que le fol espoir de voir Macron traiter en douceur le mal français continue d’habiter ceux qui l’ont soutenu et qui ont voté pour lui. « Macron ou le chaos », pensaient-ils. « Macron c’est le chaos » est un rapprochement qu’ils ne sont pas encore en état mental d’accepter. Tel est bien l’ultime et plus solide bouclier de ce président de fin de cycle. *****************

La malédiction de l’euro a encore frappé

*****************

Tous vos présidents, depuis Giscard, ont suivi une politique monétaire qui obéit à une rationalité apparente mais qui s’est révélée une machine à broyer la croissance et l’emploi: l’alignement du franc sur le deutsche mark, décidé lorsque Raymond Barre était Premier ministre, dans la seconde moitié des années 1970, critiquée par François Mitterrand lors de son élection, cet alignement monétaire fut non seulement adopté par lui deux ans plus tard, en 1983 mais le président socialiste fut, lors de son deuxième mandat (1988-1995), l’un des pères de l’euro, qui figeait l’alignement du franc sur le mark au sein d’une seule monnaie européenne. Giscard puis Mitterrand ont à vrai dire obéi à une impulsion magique plutôt que rationnelle : sous le charme du modèle économique et social allemand, jugé transposable tel quel à une France pourtant si différente sociologiquement et politiquement de la République fédérale d’Allemagne - encore plus à partir de la réunification allemande. Le piège s’est refermé sur les successeurs de Mitterrand. Ils auront beau être les plus énergiques, tels Sarkozy ou Macron; ou les plus rusés, tels Chirac ou Hollande, leur débauche d’intelligence et de volonté a été, à chaque fois, rapidement réduite à néant parce que la politique économique française était soumise à des impératifs monétaires qui ne conviennent pas à votre société; au lieu que la monnaie soit, comme chez nous ou aux Etats-Unis au service de la croissance et de l’emploi. Vos présidents successifs n’ont pas pu s’en sorti r: de VGE à Macron, c’est comme s’ils avaient accepté une partie de football où l’équipe de France n’avait pas de gardien de but. Vous pouvez bien posséder Zidane ou M’Bappé, aucun de ces deux joueurs n’aurait gagné la Coupe du Monde en jouant dans une équipe sans Barthez ou Lloris. Regardez comme vos présidents sont devenus fragiles, derrière les apparences. Leur popularité s’effondre rapidement. Ils n’arrivent pas à être réélus ou ils ne se représentent pas. Ils sont à la merci des juges et sont même, pour certains d’entre eux, amenés à comparaître devant la justice après la fin de leur mandat. Ils sont les bouc émissaires de la frustration créée par une politique économique soumise à une telle rigidité monétaire qu’elle laisse une partie croissante de la société française sur le bord de la route. A la moindre occasion, on leur reproche d’être coupés du peuple.

[…]

Il se met en place un cercle vicieux: plus l’abandon du levier monétaire rend les présidents impuissants face au chômage de masse, plus ils ont tendance à en rajouter en matière de prérogatives présidentielles. De plus en plus vos présidents succombent à l’illusion qu’un individu pourrait tout à force de volonté et de mobilisation des énergies. C’est comme si chacun se disait : oui, il y a une malédiction; mais j’y échapperai grâce à mon engagement et ma personnalité. De Gaulle était très attentif à limiter le train de vie de la Présidence, il ne se réservait que quelques dossiers et il faisait confiance à son gouvernement. Pompidou est resté dans la veine gaullienne. C’est à partir de Giscard que l’on remarque une tendance à la présidentialisation du régime. Si vous regardez de près la présidence de Mitterrand, vous y trouverez plusieurs affaires Benalla.

[…]

L’absence de réussite, de résultats, voilà ce qui plombe beaucoup plus vite que prévu les semelles de l’actuel président ; tout comme nous avons vu Nicolas Sarkozy et François Hollande échouer à rester populaires, alors même qu’ils avaient des styles de gouvernement si différents. Croyez-vous vraiment que les Français n’aient pas pardonné à Nicolas Sarkozy son côté bling-bling s’il avait inversé la courbe du chômage et s’il avait eu la liberté de mettre en place un budget de la sécurité intérieure non limité par les critères de Maastricht ? Croyez-vous que les médias se seraient autant passionné pour la vie privée de François Hollande s’il avait fait repartir l’économie française ? La France perd en puissance non parce qu’elle serait condamnée dans la compétition internationale mais parce que vos dirigeants suivent depuis des décennies une politique monétaire erronée. Grevant la compétitivité française, détournant d’immenses ressources vers les soins à apporter à une société en grande souffrance, le cadre de l’Union Economique et Monétaire empêche toute politique de long terme, qu’il s’agisse d’investissement dans la recherche, d’éducation, de défense, de sécurité, d’infrastructures etc....Faute de perspectives, votre société cherche des boucs émissaires et son indulgence ou sa patience vis-à-vis des présidents diminue avec le temps. Oui, mon cher ami, il y a bien une malédiction de l’euro ! Elle vient de rattraper votre président comme elle l’avait fait avec ses prédécesseurs. Cela va bien plus loin que des erreurs de communication ou un manque de transparence dans l’affaire Benalla.
*****************

Il serait peut-être utile de ne pas oublier qui est Emmanuel Macron.

Sur le plan personnel, c'est un type qui a épousé sa mère, narcissique et victime du syndrome de la toute-puissance infantile, charmeur comme personne d'équilibré ne l'est, technocrate comme en produit tant la France, ayant réponse à tout mais capable de rien car sans humanités.

Sur le plan politique, c'est le candidat de l'oligarchie financière mondialisée, élu suite à un coup d'Etat médiatico-judiciaire pour sauver le Système menacé après le Brexit et Trump. Ont voté  pour lui ces imbéciles de bourgeois anti-nationaux qui ont ceci de reposant qu'ils font toujours les mêmes conneries (Thiers 1871, Pétain 1940, Macron 2017 - il suffit de les effrayer un peu pour qu'ils se jettent dans les bras du premier traitre qui passe). Ils croient, ces gogos, avoir des intérêts communs avec l'oligarchie. Bref, Macron est, sous son allure juvénile, le candidat du vieux monde, Giscard reloaded, comme dirait un jeune (s'il connaissait Giscard).

Tout cela ne nous dit pas comment nous en débarrasser.

Les contre-feux de la presse stipendiée se mettent en place :

L'affaire Benalla, un scandale d'été, pas un scandale d'Etat

« Affaire Benalla : stop à l'hystérie collective ! »



dimanche, juillet 22, 2018

Les amours du Socrate élyséen et de l'Alcibiade banlieusard : un texte presque bon de Michel Onfray

Je n'aime pas Michel Onfray, que je trouve faux, surnommé à raison « Michel Homais » par le regretté Philippe Muray. Mais je dois reconnaitre qu'il lui arrive (rarement, hélas) d'écrire des choses justes.

LE FAVORI DU ROI

*********
Dans la république monarchique qui est la nôtre, le président de la République court moins le risque d’être républicain que celui de devenir monarque. Le républicain sait qu’il est au service de l’Etat ; le monarque veut que l’Etat soit à son service.
*********

Ca commence fort puisqu'Onfray confond monarchie et tyrannie et verse dans un républicanisme qui n'a pourtant aucune leçon à donner à la monarchie (dois-je rappeler que nos rois ont fait la France alors que la république l'a plutôt défaite ?).

Je m'attends donc à du grand Onfray, mais non, ça s'améliore ensuite.

********
Cet homme qui voulait être Jeanne d’Arc se comporte comme l’évêque Cauchon, cette personne qui voulait être de Gaulle pense et agit comme René Coty, ce communicant qui avait promis une parole rare verbigère sous lui, ce modeste qui voulait être Jupiter n’est rien d’autre que Triboulet, le bouffon des Rois de Bruxelles.

Le voilà aujourd’hui monarque pour le moins glorieux de la monarchie : les vices de la cour, les prébendes offertes aux plus offerts, le règne des courtisans visqueux, l’attribution des passe-droits, l’octroi des faveurs, les privilèges accordés, les dépenses de l’argent des gueux en soirées privées et somptuaires, les fêtes avec des voyous payées avec l’argent du contribuable, les commandes de vaisselles précieuses ou la construction d’une vasque dans un château inscrit aux monuments historiques afin de recueillir les ablutions estivales du roi et de ses favoris…
********

Après une allusion, pour expliquer les rapports de Macron et de Benalla, à l'homosexualité de Gide, dont un ouvrage cohabite avec Les mémoire de guerre sur la photo officielle de la présidence (pour le coup, on ne peut pas dire qu'Emmanuel Macron cachait son jeu. Ceux qui n'ont pas compris ne voulaient pas comprendre), Onfray reprend :

********
Cet homme qui, avant Macron, était donc connu pour un licenciement motivé par un délit de fuite, a donc été choisi par Emmanuel Macron pour s’occuper de sa sécurité et ce au mépris de tout le dispositif républicain prévu à cet effet. Il existe en effet des gendarmes et des policiers de métier qui sont assermentés, formés, dévoués, républicains, qui n’ont aucun casier judiciaire ou aucun passé qui soit un passif de délinquant, et qui sont payés pour effectuer ce travail dont on les dispense puisqu’on en a chargé le Favori.

[…]

D’autres témoignages arrivent qui montrent que ce voyou n’en est pas à son coup d’essai : cet homme est brutal et violent, délinquant et imposteur, dangereux et agressif. Il ne se contente pas de taper un homme à terre, ou bien de molester un journaliste de LCP ici ou un militant de la jeunesse communiste là, il frappe aussi une femme – et j’attends que, dans la macronie, les féministes autoproclamées progressistes dénoncent ce passage à tabac d’une femme par un mâle blanc protégé par un casque. Marlène, on ne vous entend pas…
********

Tiens, ça c'est vrai, on ne l'entend pas la grande gueule de Schiappa. Evidemment, c'est plus facile de répliquer à Van Damme qu'à Macron. Courage, fuyons !

Certains efféminés sont aussi sensibles que certaines femmes aux charmes de la brutalité. On ne peut donc exclure que notre président soit séduit par les voyous (quand on a des moeurs déréglées, il faut assumer le bon sens de Pierre Dac : quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites). Edith Piaf en fit des chansons.

Mais, comme le fait remarquer Dalrymple, les femmes qui sont intéressées par ce genre de personnages peu recommandables sont responsables de ce qui leur arrive ensuite (sans excuser le violent). Le malheur veut que la France subisse ce dérèglement, et non pas seulement un homme.

********
C’est cet homme que le président Macron a poussé en vue d’un poste de sous-préfet au tour extérieur. Face à la bronca du corps préfectoral, l’affaire est restée sans suite… La République est ici passée à côté d’un drame.

Par ailleurs : comment cet animal frappeur a-t-il pu obtenir ce statut de lieutenant-colonel de la réserve opérationnelle dans la gendarmerie alors que d’autres impétrants ne l’obtiennent qu’après de longues épreuves sélectives et, surtout, avec de l’ancienneté ? Qui expliquera comment il est parvenu à passer d’un seul coup du grade de brigadier à celui de lieutenant-colonel ?

Cessons-là. Le président Macron a menti pour couvrir cet homme. Il se tait pour le couvrir encore. Le silence de Gérard Colomb procède de cette couverture, tout autant que le silence de ceux qui savaient mais qui n’ont rien dit. Qu’est-ce qui peut bien expliquer pareilles faveurs ? Mystère… [Onfray est chattemite puisque tout son texte montre qu'il fait sienne l'hypothèse des relations homosexuelles entre les deux, pour l'instant sans preuves mais les salonards ont peut-être des informations à ce sujet que n'ont pas les vulgaires citoyens - c'était déjà le cas du temps de Mazarine].

Cette histoire soulève le voile et montre Emmanuel Macron sans fard pour ceux qui avaient encore besoin de points sur les « i ». Cet homme cynique n’aime que lui et ceux qui l’aiment. Narcissique à souhait, il aime donc par un effet de miroir : j’aime qui m’aime, même si cet autre n’est pas aimable. Et, de fait, Monsieur Benalla n’est pas aimable d’un point de vue républicain, et c’est fort fâcheux pour un président de la République de couvrir d’autant de faveurs un tel personnage. Mais Monsieur Benalla n’est pas aimable non plus d’un point de vue privé. Sauf à priser tout particulièrement ce genre de mauvais garçon.

Samedi 21 juillet, on apprenait fort opportunément dans l’après-midi qu’Alexandre Benalla devait se marier à la mairie d’Issy-les-Moulineaux. On aurait aimé connaître l’identité de l’heureux.se élu.e. Gageons que cette affaire ne fait que commencer. Nous ne sommes probablement pas au bout de nos surprises. Il va bien falloir finir par se rendre à l’évidence : il y avait bel et bien un candidat qui méprise la République au second tour des dernières présidentielles. J’aurais dû croire les médias du système…
********

 Onfray conclut ironiquement puisqu'il me semble qu'il a dit qu'il ne vote pas.

A tous les naïfs (ou hypocrites) qui me racontent qu'ils ont été « forcés » de voter Macron, je réponds qu'ils n'étaient forcés à rien, qu'ils auraient très bien pu aller à la pêche ou voter Le Pen sans mettre en péril d'un iota de plus notre cher et vieux pays. Il faut avoir le courage de la lucidité et d'admettre qu'il ne faut pas faire ce que le Système vous ordonne de faire.

Maintenant, je sens bien venir le second étage de la fusée : « notre bonne foi a été trompée », façon élection de Hollande (deux fois le même sketch, ça devient pénible).

Protestation de bonne foi à laquelle je répondrai sans pitié que s'ils ont été pigeonnés, c'est parce qu'ils y étaient consentants : j'avais les mêmes informations qu'eux et je ne me suis pas laissé avoir, pas plus que tous ceux qui se sont abstenus, ont voté blanc ou nul, ou Le Pen, qui ont compris qui était Macron et quels intérêts il représentait et qui, aujourd'hui, n'ont, eux, aucune raison de regretter leur choix.




samedi, juillet 21, 2018

#BalanceTonPorc : vive la « libération de la parole » (presque) !

Les allusions au fait que les faveurs publiques au bénéfice d'Alexandre Benalla seraient (le conditionnel est de moi) la contrepartie de faveurs privées, autrement dit que Benalla serait le mignon d'E. Macron, circulent sur internet sans retenue. Même le Figaro laisse passer des commentaires en ce sens.

Je ne sais qu'en penser. Cette information/hypothèse est dégradante pour la France. Mais, en même temps (comme dirait l'autre), elle permet de comprendre bien des choses. Votre avis ?

Au fait, d'après le Salon Beige, il se pourrait que cette affaire soit sortie par la préfectorale, un rien agacée que sa majesté Narcisse-Jupiter ait voulu faire de l'abruti de 26 ans un sous-préfet.

Le problème que nous pose Macron est simplissime : depuis Giscard, nos présidents sont là pour se servir et non pour servir (ce qui a une explication politique : quand on a délégué son pouvoir a des instances supra-nationales, ne reste plus que la petite monnaie du prestige, les satisfactions d'amour-propre). De plus, les trois derniers ont été des adolescents attardés, des enfants sans père (il était soit physiquement soit symboliquement absent), Narcisse-Jupiter étant l'archétype.

Mais, comme d'habitude, les scandales sont périphériques, ce qui protège le Système. L'affaire Benalla ne met en cause aucune politique gouvernementale (sauf la racaillophilie, très bien décrite par Aldo, mais vous avez voté pour. Ce n'est certes pas rien, mais pas non plus l'essentiel).

« En tant que tiers-mondiste ... » :

Comment rendre le cannibalisme socialement acceptable

vendredi, juillet 20, 2018

Hystérie russo-trumpophobe à Washington

J'ai longuement hésité sur le titre de ce billet. En effet, l'expression « hystérie russo-trumpophobe » est psychologisante et je n'aime pas mélanger politique et psychologie. Mélanger politique et psychologie, c'est un truc médiatique pour nous bourrer le mou, je préfère donc éviter.

Alors, entendons nous bien.

« Hystérie russo-trumpophobe », c'est la forme. En effet, quand on voit comment se comporte la caste washingtonienne vis-à-vis de Trump, on ne peut que se dire qu'elle est très sérieusement grillée du ciboulot, que le tableau de fusibles entier a pété et que ça sent le cramé dans leur cervelle. Mac Cain est d'ailleurs atteint d'un cancer au cerveau (oui, je sais, c'est vache de ma part).

Mais, sur le fond, c'est une banale lutte de pouvoirs comme il y en a eu des milliers depuis la jeunesse du monde.

Le complexe militaro-industriel qui règne de manière incontestée  aux Etats-Unis depuis Eisenhower (et contre lequel il avait averti dans son discours d'adieu) se sent menacé par Trump, qui veut retourner à la tradition isolationniste (et donc non-interventionniste et donc non-dépensière en armements - c'est la tendance de fond même si, ponctuellement, pour brouiller les pistes Trump augmente ces dépenses).

Il y a 600 milliards de dollars en jeu (le budget militaire US) alors, évidemment, ça prend des allures titanesques et des accents shakespeariens.

Bon, je vous laisse avec Bill citant Pat :

************
The Reason the Foreign Policy Establishment has Gone Mad

Pat Buchanan :

Not since Robert Welch of the John Birch Society called Dwight Eisenhower a “conscious agent of the Communist conspiracy” have such charges been hurled at a president. But while the Birchers were a bit outside the mainstream, today it is the establishment itself bawling “Treason!”


What explains the hysteria?


[. . .]


Using Occam’s razor, the real explanation for this behavior is the simplest one: America’s elites have been driven over the edge by Trump’s successes and their failures to block him.


Trump is deregulating the economy, cutting taxes, appointing record numbers of federal judges, reshaping the Supreme Court, and using tariffs to cut trade deficits and the bully pulpit to castigate freeloading allies.


Worst of all, Trump clearly intends to carry out his campaign pledge to improve relations with Russia and get along with Vladimir Putin.


“Over our dead bodies!” the Beltway elite seems to be shouting.


Hence the rhetorical WMDs hurled at Trump: liar, dictator, authoritarian, Putin’s poodle, fascist, demagogue, traitor, Nazi.


Such language approaches incitement to violence. One wonders whether the haters are considering the impact of the words they so casually use. Some of us yet recall how Dallas was charged with complicity in the death of JFK for slurs far less toxic than this.


The post-Helsinki hysteria reveals not merely the mindset of the president’s enemies, but the depth of their determination to destroy him.


They intend to break Trump and bring him down, to see him impeached, removed, indicted, and prosecuted, and the agenda on which he ran and was nominated and elected dumped onto the ash heap of history.


Thursday, Trump indicated that he knows exactly what is afoot, and threw down the gauntlet of defiance: “The Fake News Media wants so badly to see a major confrontation with Russia, even a confrontation that could lead to war,” he tweeted. “They are pushing so recklessly hard and hate the fact that I’ll probably have a good relationship with Putin.”


Spot on. Trump is saying: I am going to call off this Cold War II before it breaks out into the hot war that nine U.S. presidents avoided, despite Soviet provocations far graver than Putin’s pilfering of DNC emails showing how Debbie Wasserman Schultz stuck it to Bernie Sanders.


Then the White House suggested Vlad may be coming to dinner this fall.


Trump is edging toward the defining battle of his presidency: a reshaping of U.S. foreign policy to avoid clashes and conflicts with Russia and the shedding of Cold War commitments no longer rooted in the national interests of this country.


Yet should he attempt to carry out his agenda—to get out of Syria, pull troops from Germany, and take a second look at NATO’s Article 5 commitment to go to war for 29 nations, some of which, like Montenegro, most Americans have never heard of—he is headed for the most brutal battle of his presidency.


This Helsinki hysteria is but a taste.


By cheering Brexit, dissing the EU, suggesting NATO is obsolete, departing Syria, trying to get on with Putin, Trump is threatening the entire U.S. foreign policy establishment with what it fears most: irrelevance.


For if there is no war on, no war imminent, and no war wanted, what does a War Party do?


Pitchfork Pat has it exactly right. He hereby earns the highest of the MavPhil accolades, the coveted Plenary Prize for Political Penetration.

Posted by Bill Vallicella on Friday, July 20, 2018 at 04:58 AM in Foreign Policy | Permalink ************

jeudi, juillet 19, 2018

Après Théo la matraque, Manu la tabasse

On apprend qu'Alexandre Benalla (certains y voient la francisation de Ali Ben Allah, je n'en sais fichtre rien et je n'ai trouvé aucun fait en ce sens),  « conseiller garde du corps » (titre fort étrange) d'Emmanuel Macron, ayant un bureau à l'Elysée, s'est déguisé en policier pour tabasser un manifestant le 1er mai.



La vidéo n'est pas particulièrement violente, il ne faut pas exagérer (mais on voit que Benalla vient pour cogner), cependant elle est tout de même très dérangeante, et révélatrice.

Régis de Castelnau détaille les aspects juridiques :

AFFAIRE BENALLA : LE CODE PÉNAL ? POUR QUOI FAIRE ?

Les questions qui viennent immédiatement à l'esprit sont :

1) Est-ce le rôle d'un conseiller de l'Elysée de tabasser des manifestants ? Je sais bien que le sport est bon pour la santé, mais tout de même.

2) Comment a-t-il pu se déguiser en policier sans que personne ne l'en empêche ? Peur des représailles du Chateau ?

3) Pourquoi une sanction si légère (quinze jours de mise à pied) ?

4) Pourquoi la justice est-elle restée inerte ?

5) Pourquoi les journaux se sont-ils tus (deux mois de délai. On imagine la vitesse si Marion Maréchal avait tabassé Brigitte M.) ?

Au fond, tout cela confirme ce que nous (« nous » désigne ceux qui se servent de leur tête pour réfléchir, qui ne doivent pas être très nombreux, vu que Macron a été élu) savons déjà d'Emmanuel Macron et de son entourage : des adolescents attardés, sans aucun frein intérieur (comme l'avait dit Manuel Valls), sans retenue, sans respect, qui se croient tout permis, dévorés de narcissisme et qui, hélas, hélas, hélas, ont la puissance de l'Etat et du Système à leur disposition. Bref, des dangers publics.

Leur sentiment d'impunité est justifié : malheur au peuple esclave qui se donne de tels chefs.

Mention spéciale pour les braillards de gauche et de droite qui crient au scandale et au fascisme.

J'espère que vous n'avez pas oublié que les mêmes ont appelé à voter Macron il y a peine plus d'un an pour « faire barrage » au scandale et au fascisme, lepénistes. Et qu'ils recommenceront exactement pareil dans quatre ans. Comme a dit Zemmour à Clémentine Hautaine, « tout ce cinéma pour, à la fin, appeler à voter Macron. Vous feriez mieux de vous taire ».

Prix spécial du jury pour la droite molle, qui aurait un boulevard devant elle ... si elle ne pensait pas précisément la même chose que Macron. Wauquiez, c'est Macron avec trois mois de retard.

Addendum : on apprend qu'un deuxième collaborateur de l'Elysée est mis en cause. Ca commence à faire Starmania Quand on arrive en ville :



Y a pas à dire, la Macronie, c'est fun !

Addendum 2 :

Cette affaire va faire pshitt car il n'y a pas d'affaire mortelle pour un gouvernement en juillet (en septembre, c'est la rentrée, on passe à autre chose) et c'est dommage.

On peut même se demander si Le Monde, qui est un journal de minables lèches-cul, n'a pas sorti cette affaire en juillet pour ne pas qu'elle explose en septembre. Ca serait tout à fait le genre de ces hypocrites.

De toute façon, il ne se passe jamais rien d'important dans les colonies (sauf bien entendu pour les colonisés que nous sommes). L'essentiel se passe au centre de l'empire, c'est-à-dire, pour notre époque, à Washington.

L'inévitable défaite allemande : mars-juillet 1918 (S. Ferreira)

Après l'évitable défaite française, l'inévitable défaite allemande.

J'écris souvent que les Allemands sont excellents en tactique et nullissimes en stratégie (1).

J'ai bien entendu raison (modeste, le gars) mais je ne me rendais pas compte à quel point.

Ludendorff, le commandant suprême de l'armée allemande, commence sa série d'offensives du printemps 1918 en France sans objectifs stratégiques. Ses subordonnés lui demandent plusieurs fois le critère pour juger du succès de ces offensives, pas de réponse.

Ludendorff perce suivant la logique de l'ivrogne qui cherche ses clés sous le lampadaire parce que c'est là qu'il y a de la la lumière : il perce là où c'est possible et non pas là où c'est utile.

Il y a vaguement l'idée de séparer les Anglais des Français (Hitler y parviendra en 1940), mais sans traduction concrète, sans réfléchir aux moyens d'y parvenir.

Bien sûr, les Allemands percent et remportent de grands succès tactiques, mais sans lendemain stratégique. Il y a beaucoup de morts de part et d'autre. L'armée allemande est épuisée et s'effondre. Fin de la meurtrière mascarade.

Les Allemands étaient soumis à leur obsession de la bataille décisive, alors que les Russes étaient déjà en train de poser les prémisses de l'art opératif, qui part du principe qu'entre deux belligérants modernes, il ne peut y avoir de bataille décisive, parce que les ressources modernes permettent toujours de faire une bataille de plus (2).

Il faut dire que Ludendorff n'en était pas à son coup d'essai puisqu'il est l'origine de la plus grosse faute stratégique de la guerre, l'énorme bourde teutonne, la guerre sous-marine à outrance, qui fit entrer les Etats-Unis dans le conflit (alors que Wilson était un très ferme partisan de la neutralité jusque là). Bien analysée par un officier prometteur, Charles De Gaulle, dans La discorde chez l'ennemi.

Et pour enfoncer le clou, Ludendorff a écrit dans ses mémoires, donc après coup, avec le recul, que « la tactique doit prévaloir sur la stratégie pure ». Ce qui lui a attiré les sarcasmes d'un historien allemand : « Son niveau intellectuel n'a jamais dépassé celui d'un colonel de régiment d'infanterie ».

Et puis, une remarque. Vous connaissez ma méfiance pour les premiers de la classe, que je soupçonne d'être conformistes et de rester scotchés aux vielles leçons qui leur ont valu leurs succès scolaires. Ludendorff était un de ces premiers de la classe, toujours bien classé aux concours qu'il a passés.

J'admire les Anglais pour leur capacité à cultiver l'excentricité, à lui faire une place. Cela explique sans doute qu'en stratégie, ils sont autrement plus doués que les Allemands.

***************
(1) : ce que le délitement de l'UE sous direction allemande prouve une fois de plus.

(2) : possibilité qui n'a pas été saisie par les Français en 1940 mais qui existait.

L'outremer ne coûte pas cher

Un lieu commun désormais bien ancré, c’est que nos possessions d’outremer nous coûtent cher, sous-entendu trop cher.

Ne vous laissez pas prendre à ce discours empoisonné.

Trop cher par rapport à quoi ?

Ces terres permettent à la France d’avoir un pied dans chaque océan et sur chaque continent. C’est ce qui fait que la France est légitime partout et n’est pas prisonnière de l’Europe. Ca n’a pas de prix (quand on voit les folies que font les Chinois pour prendre possession de cailloux en mer de Chine … Et nous, nous serions assez cons pour nous débarrasser de ce que nous avons déjà, et légitimement, parce que cela coûterait quelques milliards alors que nous en gaspillons des centaines par ailleurs ?).

C’est bien là que le bât blesse tous les ennemis de la France, à Paris (les centristes mous, la sale engeance à la Monnet, l’usine à traitres mondialistes, les cathos de gauche, les macronistes), à New-York, à Bruxelles ou à Berlin, qui nous tiennent le discours anti-colonialiste sans en avoir rien à foutre des « colonisés », mais qui aimeraient ramener la France à ses frontières continentales, la rapetisser, au passage prendre sa place, en Nouvelle-Calédonie par exemple, et la livrer pieds et poings liés à l’Allemagne.

Tant que la France aura, d’un côté, une défense (dont le nucléaire) et une industrie d’armement (que Macron est bien occupé, pas par hasard, à brader à l’Allemagne), d’un autre côté, ses confettis d’empire, il y aura toujours la possibilité qu’un dirigeant moins traitre que les actuels essaie de relever la fortune de France (comme disait Henri IV) en l’extrayant du marasme européiste.

C’est pourquoi nos ennemis attaquent ces deux atouts et pourquoi il ne faut pas nous y laisser prendre, notamment par le discours faussement raisonnable et à très courte vue sur le coût de l’outremer.

Il faudra surveiller très attentivement ce qui se passe après le référendum néo-calédonien. Les taupes vont creuser des galeries.

Notre seule île non stratégique, que nous pourrions céder sans perdre de position, c’est la Corse !



mardi, juillet 17, 2018

Campagnol 413 Transformer un pays en territoire, c'est déjà le préparer à l'invasion



Christian Combaz a raison. Il faut être attentif au vocabulaire de nos maîtres les enculés. Quand ils changent un mot, c'est qu'ils s'apprêtent à nous l'enfoncer profond.

J'en profite pour rappeler la mémoire du regretté Simon Leys, qui avait fait du goût du mot juste un principe de vie. Priez pour lui.

La défaite française, un désastre évitable (J. Belle)

Il s’agit d’une relecture, mais il ne me semble pas en avoir déjà fait un compte-rendu.

Jacques Belle se pose deux questions, qui font chacune l’objet d’un tome.

1) Les alliés devaient-ils sortir de Belgique le 16 mai 1940 ?

2) La poursuite du combat outremer était-elle possible le 16 juin 1940 ?

Ce sont deux uchronies fouillées. Ce qui est plus important, basées sur des hypothèses qui ont été évoquées à l’époque, donc pas anachroniques.

Je ne m’attarderais pas sur la deuxième car il me semble que cette question est réglée après les travaux de Jacques Sapir et de son équipe, qui ont donné lieu à des livres et à des bandes dessinées : oui, l’opinion de De Gaulle était juste (en tant que sous-secrétaire d’Etat à la guerre et à la défense nationale, il était bien placé pour avoir un avis motivé), la France aurait pu poursuivre la guerre outremer.

Si cela vous intéresse, vous avez les hypothèses et les chiffres dans ce deuxième tome. Donc, la demande d’armistice était bien une décision politique (même si le haut commandement français a été tarte comme pas possible) motivée par une hypothèse dramatiquement erronée : l’Angleterre allait avoir le cou tordu comme un poulet.

La première question est plus originale. Classiquement, on pose, comme Bruno Chaix, la question de savoir s’il fallait entrer en Belgique le 10 mai 1940. Une fois avancées en Belgique, les armées françaises et anglaises ont été piégées par le « coup de faux » allemand à travers les Ardennes. Jacques Belle pose le problème de la décision quelques jours plus tard. Il considère qu’il n’y avait pas assez d’informations pour ne pas entrer en Belgique. En revanche, le 15 mai au soir, lors d’une conversation téléphonique avec le général Georges, Gamelin « suggère » une attaque des armées en Belgique du nord vers le sud de manière à couper la tête de pont allemande sortant des Ardennes, avec l’aide de la bordure sud de la brèche, style marteau et enclume.

Que se serait-il passé si cette « suggestion » vite oubliée avait été un ordre direct et exécuté ?




C’est ce qu’examine Jacques Belle.

Il finit par conclure que la possibilité existait, que ce n’était pas une idée irréaliste. Certes, très risquée, mais pas plus que de laisser les divisions blindées de Guderian et cie atteindre la mer. Il aurait fallu résister aux Allemands qui poussaient en Belgique, tout en attaquant la base de la percée ennemie. Mais, en cas de réussite, la situation était complètement retournée : la fantastique percée allemande devenait l’échec retentissant (car les Panzers seraient rapidement tombés en panne d’essence) d’une stratégie téméraire. Un second « miracle de la Marne », sur la Meuse cette fois.

Pourquoi cela n’a-t-il pas été tenté ? Manque de vista, d’énergie, le fatalisme ambiant, la résignation … Là encore, De Gaulle a raison : la défaite militaire, c’est avant tout des fautes de commandement. Bien sûr, ce commandement a une excuse : la surprise, qui a tétanisé les généraux « au point de les amener là où ils en sont ». Mais cette surprise n’aurait pas dû en être une : la campagne de Pologne a été analysée. Les pilotes le savent bien : sous pression et dans l’urgence, on ne fait bien que ce qu’on a mûri auparavant dans le calme. C’est le coup du pilote de Mirage qui perd un bidon au décollage, l’avion bascule sur le dos et qui, tout en finesse, sauve son zinc et sa peau en maniant le manche avec délicatesse. Quand on lui demande comment il a fait ce miracle, il répond « J’y avais pensé avant. Je n'ai jamais eu confiance dans ces saloperies de bidons ». Les généraux français ont singulièrement manqué d’imagination dans leur préparation.

Revenons à la stratégie.

La stratégie alliée, d’étranglement économique de l’Allemagne, « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts », était loin d’être idiote, comme l’ont prouvé Adam Tooze et David Edgerton (je vous invite à relire ce billet).




Mais il fallait en tirer toutes les conséquences. L’une d’elles était que les Allemands ne se laisseraient pas étouffer sans réagir et qu’il fallait donc s’attendre à « une attaque brusquée », comme on disait dans le vocabulaire d’époque.

Or, notre commandement a préparé la réponse à une attaque allemande à travers les plaines belges, et puis … Et puis rien.

Quand on a dit à Pétain que les Allemands pouvaient passer par les Ardennes, il a répondu qu’ « on les repincerait à la sortie ». Certes, mais qu’a-t-on fait pour se mettre en état de les « repincer à la sortie » ? Pétain, qui était tout puissant sur la défense nationale dans les années 30, a-t-il créé ce corps blindé de réserve réclamé par De Gaulle qui aurait permis de réagir aux surprises ennemies ? 

Là comme ailleurs, il s’agit bien de fautes de commandement. Comme le fait remarquer Michel Goya, il y a un réel problème de compétences dans le commandement : quand, le 16 mai 1940, Gamelin annonce à Churchill qu'il n'a plus de réserves, celui éprouve « la plus grande surprise de [sa] vie ». Et à raison. Jamais, entre 1914 et 1918, le commandement français n'a omis, même dans les moments les plus dramatiques, de garder des réserves. Cela parait élémentaire. De là date la perte de confiance précoce des Anglais dans les Français, aux conséquences politiques dramatiques.

Ce que Jacques Belle démontre, c’est qu’il aurait été malgré tout, avec les forces bancales en place, possible de contrer les Allemands, sans certitude de succès.

Ce risque était bien présent dans la tête des militaires allemands. Le coup de génie d’Hitler a été de comprendre l’état d’esprit des alliés, qu’il avait contribué à façonner au long des années 30. Le créneau temporel était étroit : entre le 14 mai au matin et 15 mai au soir. Il n’a pas été saisi. Dès le 16 mai, les Anglais ont commencé à perdre confiance dans les Français, Hitler a gagné cette bataille, atteint son objectif : séparer les alliés (ce que Guillaume II n'était jamais parvenu à faire).

La chance du 14-15 mai 1940 était très ténue. Mais, comme il s'en est offert une seconde autour 10-16 juin, la poursuite du combat outremer, qui n'a pas été saisie non plus, il faut bien reconnaître une faillite d'ensemble de la direction française. Il ne faut pas oublier que Marc Bloch et d'autres révèlent avoir entendu des propos défaitistes de la bouche de généraux dès la mi-mai. Pendant ce temps, 80 000 Français mouraient sur le champ de bataille et sur les routes.

L’intérêt d’une telle étude pour aujourd’hui ? Démontrer que les fautes étaient d’abord militaires puis politiques, que, contrairement au discours pétainiste qui fait la morale (« l’esprit de jouissance »), et rejette la défaite sur tous les Français, les coupables étaient dans les dirigeants et qu’il n’y a pas de culpabilité collective. Pour la rafle du Vel d’Hiv et la déportation des juifs, les Français étaient responsables d’une seule chose : avoir perdu la guerre. Et même ça, ce n’était pas entièrement leur faute.

Ce traitre de Pétain a beaucoup travaillé à dédouaner des généraux qui ont prouvé par la suite qu'ils étaient plus aptes à des carrières de chanoines hypocrites, de nonces onctueux et de diplomates vicieux que de chefs inflexibles d'armées en campagne. Ce faisant, il a culpabilisé des Français qui ne le méritaient guère.

Une fois de plus, De Gaulle avait raison : « Je dis que nous sommes raisonnables. En effet, nous avons choisi la voie la plus dure, mais aussi la plus habile : la voie droite » (Albert Hall, 18 juin 1942).

On peut dire avec Montesquieu qu'une telle défaite, qu'elles qu'en fussent les circonstances, révèle qu'il y avait quelque chose de pourri au royaume de France. Mais ensuite, il y a eu De Gaulle, Leclerc, Moulin, Brossolette ... Et, malgré tout, la victoire et sa récompense, qu'on a tendance à négliger de nos jours, un siège de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU.

lundi, juillet 16, 2018

Grand entretien de juillet de PY Rougeyron

PY Rougeyron est un branleur mais je l'aime bien quand même. Ses analyses sont globalement bonnes.














Macron est-il si clairvoyant ?

C'est un plaisir un peu vain que je me fais. Ci-dessous un article (gratuit) de Roland Hureaux dans Causeur, dont je souligne les passages les plus importants.

Mes fidèles lecteurs qui savent dans quel mépris je tiens le guignol qui nous sert de président ne serons pas surpris.

Macron est-il si clairvoyant ?

Il est à côté de la plaque et il ne s'en rend pas compte

par Roland Hureaux- 16 juillet 2018

Vanté pour son intelligence politique, le président Macron est-il conscient de la situation de la France ? De nombreux signes laissent penser, au contraire, qu’il ne s’en rend pas compte.

Depuis qu’il a été élu président de la France, il virevolte avec ce qui semble du brio. Ses discours, comme celui qu’il a récemment prononcé devant le Congrès réuni à Versailles, ont du style.

Beaucoup de Français pensent que notre pays est mieux représenté par lui.

Il a, à un degré caricatural, l’assurance bien connue des hauts fonctionnaires français – qui, sur la scène internationale, ne plait pas à tout le monde et ne signifie pas non plus qu’il ait des idées. 

L’OPA magistrale qu’il a réalisée sur la France au printemps 2017 était assurément le signe d’une certaine intelligence. En ce temps de confusion de toutes les valeurs, avoir contourné les règles républicaines fondamentales qui tiennent chez nous les juges éloignés des processus électoraux passe non pour une faute mais pour un exploit : bravo l’artiste, dit-on ! La subversion du clivage gauche-droite qu’il a opérée n’est pas nouvelle mais jamais elle n’avait été poussée aussi loin.

Un président psychorigide ?

Macron fait preuve d’une incontestable habileté politicienne. Il est vrai que la bêtise d’une certaine droite, contaminée par les logiques techniciennes, lui facilite la tâche : en lançant des réformes qui plaisent à celle-ci comme celle du code du travail ou de la SNCF ou encore la sélection à l’entrée des universités, il conduit une partie de l’opposition républicaine à l’approuver et, dès lors, les Français à se demander à quoi elle sert.

Il reste que l’intelligence, la vraie intelligence politique, ce n’est pas de savoir vibrionner au jour le jour ou de gérer sa « com », c’est la capacité à s’adapter au monde tel qu’il est.

Ses nombreux faux-pas diplomatiques, tant à l’égard des Etats-Unis que de l’Italie ou des pays du groupe de Višegrad, tout comme le conformisme de ses réformes, amènent à douter que le nouveau président soit vraiment aussi clairvoyant qu’on le dit et qu’il le croit.

Or sur ce plan, Macron donne, il faut bien le dire, des signes inquiétants de psychorigidité. D’abord, sur l’Europe. Discours après discours, il présente un plan de relance de l’Europe supranationale, d’un idéalisme exalté, sans paraître voir que cela n’intéresse plus personne : ni aucun de nos partenaires, ni personne en France. Le président en est resté sinon à Jean Monnet, du moins aux années 2000, au temps des grands débats sur la Constitution européenne et il n’a sûrement jamais compris pourquoi le non l’avait emporté en 2005. Depuis, il y a eu le Brexit qu’il n’a pas avalé non plus ; et il y a l’opposition forcenée du groupe de Višegrad à tout approfondissement : loin de tendre la main à ces vieux pays, amis historiques de la France, il les insulte et se les met à dos. La classe politique allemande, paralysée, s’arc-boute pour empêcher la montée de l’AFD, parti eurocritique. Les Italiens viennent de montrer qu’ils ne veulent pas de l’Europe de Bruxelles : Macron les rappelle à l’ordre avec arrogance, ignorant visiblement combien les Italiens détestent les leçons de morale venues de France – surtout après avoir été contraints d’accueillir seuls près de 800 000 réfugiés. Irrité de voir que les choses ne vont pas comme il le souhaiterait, il ressort la vieille rengaine que l’Europe n’aurait pas dû être élargie, et va même jusqu’à qualifier de « lèpre » le « populisme » de ceux qui résistent au projet européen. Demain des « vipères lubriques » ? On le dit ouvert mais il refuse le pluralisme, moderne, mais il refuse l’histoire.

Macron, le dernier des européistes

L’évolution de l’opinion publique n’est pas le seul signe de l’usure du projet européen : pour maintenir l’euro à flot, la Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa fuite en avant inflationniste (c’est le sens du quantitative easing) : jusqu’où ? Le vaisseau Europe fait eau de toute part ; Macron seul ne semble pas s’en apercevoir : est-ce le fait d’un homme éclairé ? Dans la défunte Union soviétique nul doute que Macron aurait été plutôt du côté de Brejnev (ou de Souslov !) que de Gorbatchev.

Le projet européen de Macron pourrait intéresser l’Allemagne sous un seul angle : la récupération de notre industrie de défense. Après le démantèlement d’Alstom dont il porte largement la responsabilité et au motif de faire l’Europe de la défense, le GIAT (le char Leclerc), la DCN (le Charles de Gaulle) sont en train de passer subrepticement sous pavillon allemand. Aveuglement ou volonté délibérée de laminer la singularité française ? Beaucoup se le demandent. Même oubli de l’intérêt national au bénéfice de l’idéologie dans les rapports avec la Russie : si le front ukrainien semble un peu calmé – grâce à Trump plus qu’à Macron -, les sanctions à l’encontre de la Russie que Fillon voulait lever ne sont pas près de l’être et lèsent toujours autant les intérêts de la France. Si les Russes avaient apprécié l’invitation surprise du nouveau président à célébrer la visite du tsar Pierre le Grand à Versailles, par-delà les ronds de jambe, rien n’a changé quant au fond dans la relation franco-russe : les Russes s’en sont certainement aperçus.

Macron le continuateur

Les changements à la tête d’un Etat ont toujours servi à corriger la ligne politique d’un pays quand elle était mal engagée, sans que le nouveau président ait à se désavouer. Or elle l’avait été rarement aussi mal qu’en Syrie sous Sarkozy et Hollande : la rupture totale des relations diplomatiques, le soutien constant aux milices djihadistes, les mêmes qui se félicitaient bruyamment des attentats en France (quand elles ne les avaient pas organisés), la diabolisation hystérique et – infantile quand on sait comment se manipule aujourd’hui l’opinion internationale – du gouvernement syrien, tout en constituant une trahison des chrétiens d’Orient, nous ont aliéné inutilement un pays, ancien mandat français, qui avait été au cours des deux dernières décennies un partenaire précieux. Or Bachar a aujourd’hui pratiquement gagné la guerre, les augures du Quai d’Orsay (la « secte » néoconservatrice) qui prédisaient en 2011 sa chute en huit jours en sont pour leurs frais. Visiblement, Macron reste sur la même ligne que ses prédécesseurs ; au lieu de s’adapter à la nouvelle donne, il laisse son ministre des Affaires étrangères, le médiocre Le Drian, accuser Assad de massacrer son peuple. Des forces spéciales françaises, armées d’hélicoptères, sont présentes dans le nord de la Syrie, on se demande pour y faire quoi : même Sarkozy et Hollande n’étaient pas allés jusque-là. Alors que Trump retire ses forces du pays, Macron y augmente les siennes ; prétendant de manière ridicule avoir convaincu Trump de rester, il s’attire un démenti cinglant. Tout aurait pu changer sur ce front et rien ne change. Loin de déplacer les lignes, comme Trump a su le faire à sa manière avec la Corée du Nord, Macron reste sur le même rail.

Dans les affaires intérieures, beaucoup louent le dynamisme du nouveau président, ses multiples efforts pour faire « bouger la France ». Il donne le vertige par la multiplication des projets de réforme. Mais quelles réformes ? La vérité est que loin d’être originaux, les projets de Macron étaient tous dans les cartons des ministères et ne sont que le prolongement des réformes effectuées au cours des quinze ou vingt dernières années, lesquelles ont si bien réussi à la France comme on sait !

Au titre de la réforme de la fonction publique, il annonce la rémunération au mérite des fonctionnaires ; sait-il qu’elle a été instaurée dès 2001 par une loi bien connue appelée « Lolf », mise en œuvre par Sarkozy et dont on connait déjà les effets pervers ? Faute de critères de rendement fiables, la porte a été ouverte à l’arbitraire, parfois à la promotion canapé, l’ambiance s’en est trouvée détériorée et le zèle découragé. Les deux piliers de l’Etat que sont le ministère des Finances et la représentation locale de l’Etat ont été gravement désorganisées. Macron veut aller encore plus loin…

Les Ordonnances travail, auxquelles certains trouvent cependant quelques aspects positifs, sont-elles autre chose qu’une mise aux normes européenne ? Comme l’est l’adhésion au Ceta, laquelle intervient au moment où un Jacques de la Rosière, ancien patron du FMI, remet en cause une partie des dogmes libre-échangistes.

Le spectacle permanent

La réforme de la SNCF est la transposition mécanique d’un règlement de Bruxelles. Déjà affaiblie par la séparation, économiquement absurde mais imposée par le dogmatisme de la commission, des réseaux et de l’exploitation, la SNCF le sera plus encore.

En décembre dernier, le gouvernement s’est réuni au grand complet à Cahors pour marquer son intérêt pour la « France périphérique ». Il n’en est pas sorti une seule idée. Est annoncée, au contraire, la fermeture de milliers d’écoles rurales pour renforcer les ZEP et sans doute celle de nombreuses petites lignes de chemin de fer. L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km à l’heure, va d’abord toucher ces zones.

La réforme annoncée du bac est dans les cartons du ministère depuis des années. Elle s’inscrit dans la progressive déconstruction du système éducatif : course à la facilité, dilution de la notion de discipline scientifique, notes de gueule. Il est vrai que, par exception, l’enseignement primaire semble géré par le ministre Blanquer plus intelligemment que par ses prédécesseurs : il faudrait voir dans ce retour au bon sens l’influence de Brigitte Macron. Dommage qu’on ne la voie pas ailleurs !

De cette réformite sans imagination, deux lectures. Celle de l’oligarchie économique, médiatique, technocratique, des think tanks libéraux qui tous font chorus : la France a besoin d’être réformée ; tout le monde sait quelles réformes il faut faire. Si on ne les a pas encore faites, c’est que les gouvernements successifs ont manqué de « courage ».

L’autre lecture se réfère à Guy Debord : la société du spectacle (disons de communication) dans laquelle nous sommes entrés a besoin de s’étourdir de réformes, lesquelles, au point où nous en sommes, ne sauraient faire aller les choses que de mal en pis : « La société du spectacle dans sa phase avancée (…) n’est plus pour l’essentiel réformable. Mais le changement est sa nature même, pour transmuter en pire chaque chose particulière ». Dans cette optique, la réforme est d’abord un produit de communication (de « spectacle »).

Macron ne comprend pas la France

Les réformes de type technocratique ne font que suivre les logiques de celles qui les ont précédées et qui sont précisément les causes des problèmes. Avec Macron, nous les voyons à l’œuvre de manière caricaturale. Comment espérer trouver les remèdes aux maux de l’Education nationale dans les cartons d’un ministère qui est le responsable de ces maux ? La technocratie française élabore des projets de réforme qui, chacune dans son domaine, suit un schéma simple, voire simpliste, ignorant la complexité des choses, en général le même depuis quarante ans : regrouper les communes, fusionner les services, étendre le mode de gestion privé, flexibiliser l’emploi, mettre aux normes européennes ou internationales (celles de l’OCDE pour le bac).

Face aux résistances, jamais, au grand jamais, leurs initiateurs se demanderont si dans ces résistances, il n’y aurait pas quelque chose de légitime. On se contente d’y voir l’effet de l’archaïsme, de la routine, d’un conservatisme « bien français ». Nul n’imagine que ce pourrait être à la technocratie de s’adapter. Penser qu’il pourrait y avoir de bonnes et de mauvaises réformes comme il y a de bons et de mauvais remèdes, est une question hors du champ épistémologique de ceux qui nous dirigent, comme dirait Foucault. Réformer est devenu intransitif comme communiquer ou changer. Face à ces blocages, « enfin Macron vint », selon une expression dont on peut penser qu’elle était ironique. Cette fois, ça passe où ça casse.

Macron, c’est jusqu’à la caricature l’incapacité à critiquer à partir d’une connaissance du terrain (qu’il n’a pas) ou d’idées neuves (qu’il n’a pas non plus) les projets des administrations que la plupart du temps, le gouvernement avalise. Loin d’apporter la touche du vrai chef (« l’œil du maitre ») comme le faisait par exemple un Pompidou, homme supérieurement intelligent, lui, et critique lucide des logiques technocratiques, Macron ne doute pas que les services aient, sur tous les sujets, raison. Comme en politique étrangère, il est sur les rails et il y reste.

Erreur sur la personne ?

Tragique malentendu : les Français étaient las d’une classe politique usée, et en réalité d’une technocratie dont les projets étaient avalisés passivement par les politiques. Voulant du nouveau, ils élisent quelqu’un qui ne propose rien d’autre que de donner un coup d’accélérateur aux réformes qu’inspire ladite technocratie.

Or la France d’aujourd’hui rencontre des problèmes graves qui, comme jamais jusqu’ici, conditionnent son avenir. Ces problèmes : démographie, désindustrialisation, dépenses publiques excessives, justice et insécurité, déliquescence de l’Education nationale. Il y a là de quoi être inquiet : Macron, prisonnier des logiques du passé, ne semble armé intellectuellement pour se saisir sérieusement d’aucun de ces problèmes. Bien au contraire, la plupart de ses projets font craindre leur aggravation.

Comment s’étonner qu’au bout d’un an, s’installe le doute sur la capacité de Macron à vraiment réformer la France. Les Français ne vont pas tarder à comprendre, avant lui sans doute, qu’il se situe aux antipodes de ce qu’ils attendent. Il y a, disaient les Romains, pour chacun, un sommet, une acmé, un moment de la vie où il atteint sa pleine réussite. Pour le jeune Macron, ce fut ses années Sciences po-ENA-Inspection des finances, sous l’égide d’un Richard Descoings à l’heure de sa gloire. La plupart des thèmes évoqués plus haut, de l’Europe supranationale à la privatisation des services publics et à la philosophie libérale-libertaire, connaissaient alors leur plus grande faveur, ils étaient si évidents que bien peu osaient les remettre en cause surtout s’ils voulaient sortir dans les premiers de l’ENA, temple du politiquement correct. Typique de cette école, la rhétorique balancée du « en même temps ». Le mépris ostensible de la francophonie qui pousse Macron à faire ses discours en anglais avait déjà entrainé la multiplication des cours en anglais à la rue Saint-Guillaume, sans que la cote de l’école y ait d’ailleurs gagné. Dans le milieu fermé qu’il fréquentait alors, la criminalisation de la France coloniale, familière aux universités américaines, ce n’était pas une provocation, c’était une évidence.

Macron est comme un animal parfaitement adapté à un certain milieu mais inadaptable ailleurs. Dans ce milieu, il peut certes faire preuve de brio. Mais il détonne dès que l’environnement change un tant soit peu. Le nouveau président est aussi déphasé aujourd’hui que l’était Mitterrand en 1981 avec son lourd programme de nationalisations. Mais Mitterrand, vieil animal politique, avait su s’adapter. On ne voit pas à ce jour, le moindre indice que Macron en soit capable. Comprendra-t-il que ce qu’il a appris à l’Institut d’études politiques de Paris il y a vingt ans est complètement à côté de la plaque dans une planète dominée par Poutine, Trump, Xi et qui voit partout la révolte des peuples contre les logiques technocratiques et le retour des stratégies nationales ? On peut craindre que non.

dimanche, juillet 15, 2018

La soumission globale, par Bruno Bertez

La soumission des pays européens à l'islam est évidente. Elle saute aux yeux de qui s'en sert encore pour voir et non pour s'aveugler. Nos Etats ont décidé de se soumettre et nous avec. Mais Bertez a raison : la soumission est plus globale.

LES SOMMETS, LA COUPE : VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE SOUMISSION !

Mon seul point de désaccord majeur avec lui, c’est quand il prend Trump pour un imbécile qui ne sait pas ce qu’il fait.

Je crois, au contraire, au vu de sa trajectoire passée, qu’il sait très bien ce qu’il fait et et que ses déclarations à tort et à travers dressent un écran de fumée auquel se laissent prendre les gogos (et les bobos) et que ça l’amuse d’enfumer ceux qui le prennent pour un con.

Le coup de génie de la manipulation moderne, c'est qu'elle n'est pas coercitive. La soumission est consentie, la plupart du temps inconsciente.

Je me suis intéressé aux manipulateurs d'opinion professionnels, les as de la fabrique du consentement (E. Bernays, R. Cialdini, et compagnie). Ils donnent tous la même règle fondamentale : adressez vous à l'émotion plutôt qu'à la raison, à l'inconscient plutôt qu'au conscient.

Cela se décline en règles pratiques que nous subissons tous : transformez les problèmes politiques et sociaux en problèmes personnels et psychologiques (est-ce qu'Angela aime Emmanuel ? Est-ce que Vladimir s'entend avec Donald ? Est-ce que Donald est fou ? etc). Abordez toujours les problèmes par le petit bout de la lorgnette (est-ce que la femme de Donald était mieux habillée que Theresa ?) Empêchez que les problèmes soient posés clairement, fragmentez, présentez toujours les choses par le biais qui vous arrange, par le petit bout de la lorgnette, détournez l'attention sur des futilités.

La seule manière d'y échapper vraiment, c'est de réduire au maximum l'exposition (message que j'ai beaucoup de mal à faire passer !). Je suis, par exemple, totalement immunisé de l'hystérie footballistique, sans aucun effort ni frustration, tout simplement parce que je n'ai pas la télé et que je n'écoute pas autre chose que la musique à la radio.

*************
Ce qui se passe ces jours ci est au plus haut point symbolique ; la plèbe grisée, vautrée dans football, la bière et les pizzas et les chefs, au sommet, entre eux, qui font ou défont l’ordre du monde.

[…]

Vous noterez que depuis plusieurs mois l’activité diplomatique internationale, au sommet , est très intense, mais que quasi rien d’important ne transpire au dela des communiqués bidons. Vous constatez les évènements et ce sont pour ainsi dire autant de coups de théatre.

L’absence de continuité, l’absence de logique contribuent à confirmer les impressions, justifiées, que l’on a d’un monde chaotique.

Simplement on ne peut que constater le résultat:  une certaine détente. Nous sommes loin de la fin 2017 ou les néocons semblaient tenir le haut du pavé, époque ou les agressions fusaient, tous azimuts.

[…]

Et puis il y a les négociations souterraines sur les embargos et sanctions et les droits de douane.

Plus que jamais les peuples et leurs pantins de représentants sont tenus à l’écart des grands problèmes géopolitiques alors qu’en fait ce sont ces problèmes qui sont les déterminants de leur avenir.

Pour les peuples c’est le pain et le cirque, en clair les aumones de la redistribution et la coupe du monde de football.

Nous ne dirons jamais assez tout le mal que nous pensons de cette coupe du monde, non en raison de son aspect sportif, si il en comporte encore un ; mais en raison de sa récupération par les élites et leurs médias.

Il suffit de regarder la télé Bouygues pour comprendre que le foot et la coupe sont utilisés au profit de l’endoctrinement, de l’ouverture et de l’inclusion. Le foot dans sa mise en scène vous vend de la pseudo-unité, du pseudo-collectif, mais de la vraie globalisation.

Il vous pointe de façon aveuglante la structure de ce monde à deux ou trois vitesses, avec l’argent mal gagné et la hierarchie fondée sur les titres et non sur le droit. Il vous vend de … la soumission puisque les « grands », les chefs sont en haut, sur les gradins dans le réel tandis que vous vous êtes devant le succédané, devant le spectacle auquel vous croyez participer tout en étant relégués, devant votre télé. Vous êtes dans la Fête, pas la vraie mais devant celle de l’homo festivus de Muray. Les dominants ont le vrai, dans tous les domaines, les richesses, les femmes, les stars et vous les « images », la pornographie !

Dans mon excessive indignation j’irai jusqu’à prétendre que ne pas participer à ces spectacles répugnants, voire obscènes est un acte politique. En fait le prmier acte politique dans le monde moderne et ses pseudo jouissances consommatrices c’est d’accepter la frustration.

La consommation, y compris celle des images est à la racine de l’aliénation qui produit la soumission.
*************



Chronique des cinglés : les handicapés mentaux ne sont pas tous où on croit

Le gouvernement veut le droit de vote "inconditionnel" des personnes handicapées

J'ai vérifié que nous n'étions pas le 1er avril.

Remarquez bien que les Marseillais et les Corses ont une longueur d'avance : ça fait longtemps qu'ils font voter les morts.

samedi, juillet 14, 2018

La mort de César (B. Strauss)

Barry Strauss présente la mort de César comme un roman policier, mais il exploite correctement les sources disponibles. Il majore le rôle de Decimus (le Decius de Shakespeare), le plus traitre de la bande, le plus proche de César, qui l'a incité malgré sa mauvaise santé, à se rendre au Sénat où il devait être assassiné.

Mais les meurtriers de César étaient pris dans une contradiction dont ils n'ont pas pu se sortir : pour arrêter le césarisme, c'est-à-dire la prise de pouvoir à Rome par des militaires, ils devaient faire appel aux militaires.

A ce jeu, Antoine et Octave ont été plus forts, parce que plus cohérents. Et puis, à 18 ans, Octave (le futur empereur Auguste) était déjà un génie politique, comme l'avait détecté César, qui en avait fait son héritier.

Auguste a bien su tirer les leçons des derniers mois de César, où il n'a cessé de heurter les pouvoirs en place : le premier empereur a conservé les formes anciennes, mais en les vidant très habilement de tout contenu.

C'est évidemment (le parallèle est frappant) ce qu'on fait nos présidents de la république depuis Pompidou : ils ont dénaturé la Vème République tout en gardant la forme extérieure. Les grandes étapes (renforcement du pouvoir du conseil constitutionnel, supériorité du droit supranational, cohabitation, quinquennat, refus du référendum, ridiculisation des élus locaux) s'enchainent aisément.

La tyrannie rampante établie par Emmanuel Macron n'est que l'aboutissement logique de cette démarche sournoise. Les vipères centristes anti-démocratiques ont gagné.

Si les Français ne savent pas plus que les Romains retrouver le chemin de la liberté, nous sommes condamnés à voir se continuer la pénible suite de dirigeants vaniteux, condescendants et incapables, qui sont notre ordinaire depuis quelques années (quand il s'agit d'en foutre plein la gueule à M. Moyen, ça y va les matamores et les rodomontades, mais dès qu'il faut affronter un vrai danger, genre Trump ou Xi Jinping, il n'y a plus personne).

On aura toujours la tirade de Marc Antoine pour nous consoler :


Censure rampante : fin de la chronique d'Eric Zemmour

RTL arrête la chronique d’Eric Zemmour

Les vraies raisons du dépeçage d’Alstom, par Leslie Varenne (et les conclusions qu'il faut en tirer)

Les vraies raisons du dépeçage d’Alstom, par Leslie Varenne

Tous ceux qui se sont intéressés à la question ont compris pourquoi, avec la collaboration des traitres à fusiller (Macron, Gaymard, Kron, Hollande et compagnie - je ne plaisante pas, je pense vraiment qu'ils méritent le peloton d'exécution (1). Je ne crois pas que cela arrivera pourtant c'est amplement mérité) qui nous servent de dirigeants, les Américains de General Electric ont forfait à leurs promesses et dépecé Alstom, profitant d'un complot dirigé par le ministère de la justice américain.

Parce qu'Alstom s'apprêtait à collaborer sur des techniques stratégiques avec les Chinois, contre lesquels les Américains s'estiment en guerre larvée, ou, du moins, en lutte pour la domination mondiale. Et c'est aussi pourquoi Airbus, qui a une chaine d'assemblage d'A320 en Chine, est dans le collimateur.

Je ne blâme pas les Américains : ils poursuivent la stratégie qu'ils estiment la meilleure pour leur pays. En revanche, les mots les plus durs siéent à nos dirigeants qui trahissent au profit des intérêts et des objectifs d'une puissance étrangère (actions passibles de la Haute Cour, passons).

On demande aux Français des efforts destinés à satisfaire des ambitions étrangères, qui sont à Berlin, à Washington ou dans la zone dénationalisée de Bruxelles.

Quelle valeur nationale et, par la suite, internationale, auraient les efforts des Français, si ces efforts étaient dispersés ou noyés à titre d'auxiliaires dans la puissance de leurs alliés ? Non, non. Les services des Français ne sont dus qu'à la France.

Charles De Gaulle, 11 novembre 1942

Et maintenant ?

La stratégie doit être la dédollarisation, puisque le dollar sert de levier aux diktats américains. On nous avait présenté l'Euro comme une solution. C'était une tromperie. Sortons de cette impasse et exigeons de payer nos importations en monnaie nationale, y compris le pétrole. Certes, il sera plus cher. Et alors, si c'est le prix de la liberté ?



Quand on a les bonnes conceptions, tout est simple.

***********
(1) :  un des motifs d'accusation (et donc de condamnation à mort) de Pierre Laval était d'avoir bradé les mines de Bor aux Allemands.