samedi, mars 31, 2018

Lindsay Sheperd

Lindsay Sheperd, ça vous dit quelque chose ? Sinon, allez voir à ce lien.

La demoiselle ne se laisse pas démonter, elle ne perd pas le nord. Je l'avoue, elle m'épate :

D'Amato: Lindsay Shepherd is bitter medicine for Laurier. Grad student is roiling the campus as she tests its commitment to free speech, Luisa D’Amato writes.

Lindsay Shepherd has emerged as a kind of cosmic revenge on Wilfrid Laurier University.

Je n'ignore pas que c'est aussi une excellente stratégie personnelle, à la Trump (ce n'est pas par hasard une spécialiste des médias).

Plutôt que de se montrer discrète et de voir sa carrière ruinée par sa réputation d'hostilité au sectarisme gauchiste (car une telle réputation ruine aujourd'hui une carrière universitaire. C'est un drame), elle en rajoute de façon à ce que, exposée en pleine lumière, elle ne puisse être victime de coups en douce comme savent si bien faire les vertueux gauchistes.

Dieu est mort




Puisqu'il paraît que la culture chrétienne se perd, ajoutons une petite leçon de catéchisme.

Les chrétiens croient que Jésus est Dieu fait homme et qu'il a accepté de mourir sur la croix pour racheter nos péchés, « pour nous les hommes et pour notre Salut ».

Pour les chrétiens, Dieu meurt le Vendredi Saint sur la croix (Nietzsche n'est pas très original) et ressuscite, vainqueur de la mort, le dimanche de Pâques. Les Impropères du Vendredi Saint sont un chant où Jésus-Dieu reproche à son peuple le mal qu'il lui a fait. C'est un des chants les plus anciens de la liturgie.

Le Samedi Saint est donc ce temps de latence où Dieu est mort, est descendu aux Enfers (qui, paraît-il, d'après le pape François, n'existent pas) et pas encore ressuscité. C'est un temps de ténèbres.

Ceux qui réclament et ceux qui ne réclament pas









Terrorisme : le faux problème du passage à l’acte

Décidément, j'aime beaucoup Mme Ingrid :

Terrorisme : le faux problème du passage à l’acte

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Je pense même que [cette focalisation exclusive sur le passage à l'acte ] est dangereuse parce qu’on en arrive à se convaincre que toute la solution réside dans l’anticipation et l’empêchement de ce passage à l’acte. Et voilà qui est grave et inquiétant. Voilà qui témoigne d’une résignation collective contre laquelle il est impératif de lutter. En effet, cette focalisation exclusive signifie que la même idéologie qui a poussé le terroriste à cet acte, pour peu qu’elle s’impose sans violence, ne rencontrera aucune résistance. Autrement dit, derrière la question obsessionnelle du passage à l’acte se cache l’acceptation tacite de la fin et la seule contestation des moyens.

Ainsi, par la manière même dont on se pose la question (cf. l’image de la bascule), on s’oblige à dissocier l’état théorique et la phase pratique comme s’ils n’entretenaient aucun rapport. On se refuse à envisager que le passage à l’acte soit, dans une certaine mesure au moins, une mise en acte, autrement dit, l’aboutissement d’un cheminement logique ; une manière de se mettre en cohérence avec ses propres principes. Il y a quelques jours, FrançoisXavier Bellamy signait dans le Figaro une belle tribune consacrée au sacrifice d’Arnaud Beltrame, texte qu’il est venu présenter également dans la matinale de France Inter et que l’on peut lire sur son blog. Le geste d’Arnaud Beltrame, explique-t-il, n’est pas l’impulsion d’un instant ; il a été préparé par toute une vie, par un parcours personnel et une adhésion profonde et totale à certains principes. Je suis tout à fait d’accord. Mais j’ajoute : pareil pour Radouane Lakdim. Et c’est sans doute là que réside le vrai problème, le véritable sujet d’interrogation et d’inquiétudes légitimes.
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S'est-on jamais interrogé sur le « passage à l'acte » des nazis ?

Bon, on le savait, les journalistes français, il faut marcher dedans du pied droit, ça porte bonheur.




L'effondrement du christianisme en France, pourquoi ?

« Le destin religieux de la France n'est pas indifférent à celui de l'Église universelle »

Je vous transcris cet article presque intégralement tant il me semble fondamental :

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Le titre de votre livre est Comment notre monde a cessé d'être chrétien. De quel « monde » parlez-vous ? Après tout, on pourrait facilement vous objecter que le christianisme progresse à l'échelle mondiale…

Guillaume CUCHET. - En effet. Mon objet est le catholicisme français, ce qui ne préjuge pas de ce qui se passe ailleurs, même s'il ne faut pas oublier qu'au XIXe siècle la France était la première puissance catholique en termes démographiques et que les trois quarts des missionnaires catholiques dans le monde étaient français. Le destin religieux de la France n'est donc pas indifférent à celui de l'Église universelle. Je ne crois pas à la thèse d'Emmanuel Todd de la «crise terminale du catholicisme français» lequel, pour un malade à l'agonie, me paraît au contraire assez en forme. Simplement (mais c'est décisif) le catholicisme a changé de format de façon spectaculaire et, pour partie, de sociologie. Le titre du livre attire l'attention sur le fait qu'en devenant minoritaire et en passant sous une certaine barre statistique, ses effets sociaux et culturels ne sont plus du tout les mêmes.

De quand date ce grand effondrement? Pouvez-vous en décrire l'ampleur ?

La déchristianisation est une vieille histoire en France qui remonte au moins à la Révolution. À l'intérieur de ce processus de longue durée, qui n'a été ni linéaire ni univoque (il y a eu des phases de reprise religieuse limitées, la dernière en date dans les années 1930-1960), une rupture de pente s'est produite au milieu des années 1960, d'une importance comparable à celle de la Révolution. Dans les vingt ans qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, l'Église de France s'est lancée dans des opérations de comptage des pratiquants massives destinées à éclairer sa pastorale et à favoriser la reconquête chrétienne du pays. Au seuil des années 1960, elle avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée, moyennant une pente légèrement déclive, un peu déprimante certes parce qu'on n'arrivait pas à redresser les courbes, mais qui préservait a priori de toute mauvaise surprise. Or, au moment même où s'imposaient ces conclusions, vers 1965-1966, les courbes se sont mises à plonger. Pour illustrer le phénomène, je citerais simplement deux séries de chiffres. En 1965, 94 % de la génération était baptisée dans les trois mois après la naissance contre 30 à 35 % aujourd'hui dans les sept ans ; 25 % des adultes allaient à la messe tous les dimanches (moyennant des contrastes locaux très importants) contre moins de 2 % aujourd'hui.

Vous dites que Vatican II a été le « déclencheur » de l'effondrement de la pratique. Pourquoi ?


Je suis reparti des constats faits à l'époque par le chanoine Boulard qui était le grand spécialiste de ces questions dans l'Église. Les courbes plongent brutalement autour de 1965, l'Église perdant du quart au tiers des pratiquants du début des années 1960 (des jeunes surtout) en deux ans. Il faut bien qu'il y ait eu un événement derrière une telle rupture et on ne voit pas bien quel autre que le concile pourrait avoir joué ce rôle-là. Mai 1968 a amplifié une vague qu'il n'a pas créée. On a eu longtemps du mal à en convenir dans l'Église parce qu'on avait peur, ce faisant, d'apporter de l'eau au moulin des adversaires du concile qui ont depuis longtemps planté leur drapeau noir sur cette fâcheuse «coïncidence». Ma thèse est que le concile a non pas provoqué la rupture au sens où elle aurait pu ne pas avoir lieu sans lui, puisqu'elle a eu lieu dans les pays protestants et qu'elle procède de causes socioculturelles plus larges, mais qu'il l'a déclenchée tout en lui donnant une intensité particulière.

Toute la question - mais combien complexe - est de savoir ce qui dans le concile (dans ses textes, leur interprétation, la manière dont ils ont été appliqués, ses effets indirects) a pu jouer un tel rôle. La réforme liturgique, adoptée dès décembre 1963, a un peu obsédé la discussion. Elle a masqué à mon avis un changement plus décisif intervenu dans le sens même de la pratique : la sortie brutale de la culture de la pratique obligatoire sous peine de péché grave longtemps très insistante en catholicisme.

Dans la « carte Boulard » présentant une photographie de la France chrétienne, avant l'effondrement, on voit des disparités géographiques très importantes. À quoi sont-elles dues ?

La première édition de la Carte religieuse de la France rurale date de 1947. C'est un des documents les plus fascinants de l'histoire de France. Elle montre à la fois l'ampleur des contrastes religieux régionaux (sans équivalent ailleurs en Europe) et une géographie d'ensemble de la France chrétienne très singulière. Un même dimanche des années 1950, la pratique pouvait varier de 100 % dans un bourg du nord de la Vendée à 0 % dans le Limousin. En quelques kilomètres on pouvait changer de monde religieux.

[…]


Cette carte est-elle toujours d'actualité ?

Elle n'a pas totalement disparu mais elle n'existe plus vraiment comme carte de la pratique et des croyances, plutôt comme carte culturelle et anthropologique. Par exemple dans la carte des dons du sang en France, ce qui n'est pas tout à fait anodin symboliquement.

[…]

L'Église est-elle devenue en France trop élitiste ?

Dans les années 1970, il y a eu dans l'Église toute une controverse sur la «religion populaire» perçue par les uns comme une chose positive à préserver et par les autres comme une sorte de poids mort dont il fallait se débarrasser. Quelles qu'en soient les raisons, le fait est que le catholicisme populaire «autochtone» a beaucoup diminué parmi nous.
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Evidemment, ce texte me conforte dans une conviction que je vous ai souvent souvent répétée.

Pour comprendre le destin de l'Eglise, la sociologie c'est intéressant, la politique pourquoi pas, l'histoire évidemment, mais la théologie est toujours première.

Or, ce que dit Guillaume Cuchet (il le dit plus fermement dans d'autres entretiens), c'est que les clercs ont cessé de croire au péché originel, et donc à l'enfer, et donc au rôle rédempteur du Christ, et donc à la mission de l'Eglise, car tout se tient.

Et une fois que les clercs ont renoncé au dogme qui fonde la mission de l'Eglise, pourquoi les laïcs continueraient-ils à aller à l'église ? Au fond, les laïcs déserteurs ne font qu'être cohérents avec les croyances des clercs, qui sont inconséquents.

La cerise sur le gâteau du désastre théologique (si vous me permettez cette image audacieuse), c'est ce saligaud de pape François Zéro qui met en doute l'existence de l'enfer.

Certes, le catholicisme progresse dans le monde, mais, justement, dans des zones où le Mal est une évidence : guerre, famine, pauvreté, criminalité. Les couilloneries de nos clercs repus mal avisés ne prennent pas dans ces endroits là.






Si vous voulez faire carrière, ne soyez pas chrétien, encore moins catholique

Christian Belief is a Mark of Low Status

Cet article a été une illumination :




J'en avais vaguement conscience, j'avais bien remarqué que beaucoup « perdaient la foi » lors de leurs études supérieures, mais je mettais cela sur le compte de la rupture d'environnement et de condition.

L'article ci-dessous est plus précis : dans les milieux dits supérieurs, la foi chrétienne est vue comme une marque d'arriération (mille symptômes le montrent, ne serait-ce, pour aller au plus accessible, que les commentaires anti-chrétiens sur les sites des journaux intellos. Autre symptôme : le christianisme affiché de François Fillon a été porté à son débit).

Pour faire carrière, pour rester dans le troupeau des conquérants, il vaut mieux abandonner la foi chrétienne ou la dissimuler. La pression sociale, même si elle est inconsciente, est très forte. Les souvenirs de mes études en témoignent, je comprends mieux maintenant pourquoi ce fut le point bas de ma pratique religieuse.

Etre chrétien aujourd'hui est une marque de grande originalité et un danger social.

Heureusement, certains hommes sont assez courageux pour se distinguer de la masse  :

« Je pensais être rebelle en rejetant le sacré, mais je ne faisais qu'obéir au conformisme ambiant ».

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Adolescent, vous avez même été jusqu'à cracher sur le Christ. Pourquoi cette violence à l'égard de la religion ?

Parce que j'étais avant tout le produit d'une époque et - bien plus encore - celui d'une génération. À la télévision comme à l'école, nous avons appris que la religion était synonyme d'obscurantisme. De rétrécissement de la pensée. De fanatisme. J'ai malgré moi véhiculé ces préjugés et mon tempérament volontiers provocateur a fait le reste… Je pensais être rebelle en rejetant le sacré, alors que je ne faisais qu'obéir au conformisme ambiant. Je pensais répondre à une violence par une autre violence, jusqu'à la prise de conscience. J'ai ensuite compris qu'il s'agissait d'une peur de l'amour. J'ai eu peur d'aimer le Christ. Son amour est si gratuit, si grand, que je ne me sentais pas capable de l'aimer en retour.
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Jean-Guilhem Xerri : « Notre âme n'a pas changé. Ce qui la perturbe, oui ! »

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Vous posez le diagnostic d'une société de plus en plus assistée par la technique mais souffrant d'un « malaise intérieur »…

Jean-Guilhem XERRI. - L'homme fait violence à sa propre nature ! Extérieure, environnementale et intérieure. Il se réduit à ses seuls aspects biologiques et psychologiques, ignorant sa composante spirituelle, son intériorité, ce souffle intérieur qui l'habite. À cela s'ajoute une société hédoniste, consumériste, techniciste et sans transcendance que tous les observateurs dénoncent. Tout cela aliène notre équilibre intérieur. Et nous entretient dans l'illusion que le bonheur est extérieur dans une quête infinie de technologie et de consommation. Or le bonheur réside en notre intérieur. Au malaise intérieur donc, je réponds par l'écologie intérieure! Elle consiste à respecter et à prendre soin de notre vie intérieure.
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Terrorisme islamiste : l'internement préventif des fichés S est-il possible ?

L'idéologie droit-de-l'hommiste, un obstacle à la lutte contre le terrorisme ?

Terrorisme islamiste : l'internement préventif des fichés S est-il possible ?

A la question que pose le titre de ce billet, la réponse est positive.

Alors pourquoi ne le fait-on pas ?

Parce que, quand on a gratté toutes les prétextes, il manque à nos politiciens et à nos juges l'amour de la France et du peuple français. Tout simplement.

Il reste que ces gens préfèrent préserver des principes abstraits et creux (et la belle image qu'ils ont d'eux-mêmes) que le boucher du Super U de Trèbes.

Addendum :

Commentaire :



je trouve qu'orienter le débat sur les fichés S est un traquenard. En effet, être fiché S c'est porter potentiellement atteinte à la sûreté de l'état. Vous y retrouverez des salafistes certes mais aussi des anarchistes, des zadistes, des fascistes et des anti-républicains... catholiques ultra par exemple. Attention de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain... l'islam (comme le judaisme et le protestantisme), n'est pas l'ennemi de la république comme peut l'être le catholicisme ontologiquement parlant.

La fin des guerres de religion, c'est la République Universelle car en réalité les athées et les protestants ont gagné cette guerre...par ruse (cette vérité est encore aujourd'hui cachée, je vous laisse vous remémorer les propos du Christ sur la vérité).

Je suis globalement d'accord avec ce commentaire (même si certains passages sont mal exprimés). Cette histoire de fichés S, c'est un leurre. Le problème de la France, ce ne sont pas les fichés S mais les musulmans pratiquants, même pacifiques (mais pas pacifistes : il est probable que les pacifiques d'aujourd'hui le seront nettement moins quand ils seront encore plus nombreux).

L'islam est incompatible avec la France. Nous le savions (les écrits du XIXème siècle et du début du XXème sur la question ne laissent aucun doute), certains l'ont oublié parce que cela les arrangeait. Pour notre notre malheur, il se trouve que ce sont nos dirigeants.

Alors, pourquoi insister sur les fichés S, question qui est un leurre ? Parce que l'inaction dans ce domaine est tout de même symptomatique de la pusillanimité de nos gouvernants.

jeudi, mars 29, 2018

Gustave Thibon : le monde ancien des moeurs et des lois

Gustave Thibon est de ces hommes que notre époque est incapable de produire.

Fils d’une famille vigneronne depuis le XVIIème siècle à Saint Marcel d’Ardèche, il avait un père et un grand-père paysans et poètes. Né en 1903, il fut chargé de famille dès l’âge de 13 ans, à la mobilisation de son père. Muni de son seul certificat d’études, il fut philosophe sans jamais cesser d’être vigneron. Connu à New-York peut-être encore plus qu’à Paris, il refusa tous les titres universitaires et ne quitta que rarement son village natal (comme Julien Freund qui, bien que mondialement connu, refusa obstinément de quitter son Alsace pour faire carrière à Paris).

Ayant redécouvert le christianisme, il a été classé comme philosophe chrétien et compte parmi les fondateurs du mouvement des prêtres ouvriers.

A cause de ses thèmes anti-modernes, il a subi les tentatives de récupération du gouvernement de Vichy mais c’est la Résistance qui attendait ses écrits avec impatience. Il a hébergé Simone Weil, morte d’épuisement au service de la France Libre, et a contribué à la faire connaître.

On notera, parmi ses aphorismes :

♘ C'est toujours un grand mal de juger dépassé ce qui est irremplaçable.

♘ Être dans le vent ː une ambition de feuille morte.

♘ Plus une âme est éloignée du mystère originel, plus elle est condamnée à se nourrir de chiffres : l'inventaire remplace pour elle l’invention.

♘ J'ai peur que nous ne marchions vers une espèce de paradis à ras de terre où, nos pieds ne rencontrant plus d'obstacles, nos ailes n'auront plus d'emploi.

Il s’est opposé à la guerre à la Serbie quelques années avant son décès.

Père de trois enfants, vignerons, il est mort en 2001.

Nous sommes bien loin des intellectuels de salons parisiens bardés de diplômes qu’on dit si « brillants » (brillance, je rappelle que c’est la qualité des bons cirages).

Dans notre monde froid, inhumain, les amateurs, au sens noble, ont disparu. Naguère, il n’était pas rare de rencontrer un notaire spécialiste de Virgile, un médecin producteur de spectacles d’ombres chinoises, un avocat chimiste, un moine généticien. On peut encore trouver par ci par là un ingénieur ténor, mais c’est devenu rarissime, et en tout cas, les amateurs d’aujourd’hui n’atteignent plus la renommée dans leur domaine.

C'était mieux hier, car plus humain.


Sur les paysans :



Et on constate une fois de plus la nocivité de ce vendu de Monnet.

mercredi, mars 28, 2018

Arnaud Beltrame, un héros que notre époque ne mérite pas et quelques considérations autour de ce sujet

Arnaud Beltrame est un héros mais un héros que notre époque ne mérite pas :



Quand je dis « Je ne pourrais pas être Hanouna » ou « Je ne pourrais pas être Macron», on comprend bien que je considère que je ne pourrais jamais être aussi vulgaire, démagogue, hypocrite, faux, que ces gens. Quand je dis « Je ne pourrais pas être Arnaud Beltrame » (mais nous avons tous vocation à l'être), je dis autre chose.

Un héros élève, alors que toute notre époque se vautre dans l'abaissement.

Arnaud Beltrame sort d'une autre époque :

Héroïsme, sacrifice et valeurs

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Médias ou politiciens, la plupart de ceux qui célèbrent aujourd'hui le courage du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame luttent avec ferveur pour abolir les valeurs au nom desquelles il est devenu un héros. Et avant ce jour fatidique, ils s'en seraient probablement moqués.

Dans une situation de crise, une féministe, un transsexuel militant des LGBT, un trotskyste cynique, un syndicaliste arc-bouté sur les droits-acquis, un No-Border adepte du métissage se porteraient-ils volontaires dans un contexte identique? Se substitueraient-ils à une otage anonyme à la merci d'un fou furieux islamiste? Chacun a le droit d'y croire, mais pour ma part, j'ai quelques doutes.

Arnaud Beltrame est mort, cruellement assassiné, mais le monde d'où il vient et les valeurs dont il se réclamait sont aussi agonisantes. Nous nous dirigeons à grande vitesse vers un avenir où tout cela aura disparu. Le monde occidental sera-t-il meilleur pour autant ? Chacun imaginera sa propre réponse, mais au train où vont les choses, nous aurons l'occasion de le découvrir bien assez tôt.
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Une anecdote manifeste toute la veulerie de notre époque. Les gendarmes de l'Aude vont être suivis par quatre psychologues. On remplace l'appel aux armes par l'appel aux larmes, on traite les gendarmes comme des midinettes vaporeuses et la mort d'un héros comme une catastrophe naturelle.

Arnaud Beltrame, l'exemple attendu

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Lancer des ballons, allumer des bougies, éteindre la Tour Eiffel sont les gestes dérisoires d’une lâcheté collective qui n’ose se confronter à l’ennemi intérieur islamiste. Ces réponses enfantines deviennent désormais des insultes à la mémoire de ce héros français retrouvé.
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L'hommage de politiciens à Arnaud Beltrame est particulièrement honteux et écoeurant. En effet, ils sont responsables des politiques qui ont mené à sa mort et n'ont aucune intention d'en changer. C'est même la seule chose pour laquelle ils se battent, c'est dire s'ils y tiennent. Il n'y a absolument aucun signe qu'ils ait décidé de traiter le problème au fond (zéro immigration musulmane, retour au pays, rupture des relations avec les pétromonarchies), bien au contraire.

Vu par un Iranien :

Le « séparatisme islamiste » n’avance pas masqué, il est flamboyant

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Depuis l’an de disgrâce 1979 – l’avènement de la République islamique d’Iran , par delà la catastrophe personnelle, j’observe chaque jour la régression française. Le peuple français n’est point dupe mais la cécité qualifie les gouvernants et cela empire. Qui remarquait jadis la couleur de la peau de Félix HouphouëtBoigny et de Léopold SedarSenghor, ministres de la République ? Le grand Gaston Monnerville, président du Sénat, natif de Cayenne et petitfils d’esclaves, atil jamais mis en avant la couleur de sa peau ou son ascendance ? Et Mademoiselle SidCara – le général De Gaulle la désignait ainsi – algérienne, fille d’instituteurs et une des premières femmes nommées au gouvernement sous la Ve République ? Qui s’en souvient ? Oui la France a régressé et s’est rétrécie ! Estil encore temps de refuser les génuflexions aux diktats des minorités abusives et toutes créancières ? Vous, je ne sais pas ! Moi, je ne plie pas ou alors, je n’abuse plus de l’hospitalité française, et je plie bagage…
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Et le paysage politique est lourd de folies meurtrières :

Apologie du terrorisme: pourquoi l’affaire Poussier n’est pas un acte isolé. L'islamo-gauchisme est-il le communisme du XXI° siècle ?

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Il apparaît de plus en plus clairement que cette percée viendra du mouvement, encore confus mais qui se structure de jour en jour, qui est à juste titre appelé « islamogauchisme ». Il est une convergence de l’islamisme, spécifiquement de la doctrine des Frères musulmans, et du gauchisme occidental, rassemblant ce que l’on trouve de plus radical en matière de « féminisme » et « d’antiracisme ». Guillemets mérités, car ces nouvelles expressions de préoccupations politiques anciennes sont le produit d’une totale inversion de valeurs, où l’on défend le port du voile comme une liberté de la femme et la ségrégation raciale comme un droit des personnes « racisées », c’estàdire non blanches.

Ces positions radicales trouvent un écho dans les revendications de certains membres des populations musulmanes en Occident. L’on constate, sur les réseaux sociaux, la multiplication des vidéos d’AJ+, une chaîne du groupe qatari Al Jazeera, consacrées aux mouvances LGBT et à l’antiracisme, et dont le propos est toujours in fine de défendre le droit au port du voile et d’accuser les Occidentaux de racisme et d’islamophobie. Le Qatar est un sponsor notoire des Frères musulmans, et Al Jazeera leur est toujours favorable.

La convergence est donc de plus en plus totale entre les « social justice warriors », les guerriers de la justice sociale féministes et antiracistes, et les Frères musulmans dont la doctrine est contenue dans le livre de Sayyid Qutb, La justice sociale en islam. La synthèse est vraisemblablement assez puissamment révolutionnaire pour devenir une véritable tendance politique radicale dans les prochaines décennies, s’appuyant doublement sur l’intellectualisme de gauche et une clientèle électorale : hier les ouvriers, demain les musulmans.

Bien sûr, il s’agit là d’un phénomène global et non limité à la France, comme c’était le cas pour le communisme, et il faut se poser la question du centre de ce nouveau Komintern. Si le Qatar joue évidemment un grand rôle par ses médias, parions que l’URSS de l’islamogauchisme sera la Turquie d’Erdogan : ce dernier est précisément arrivé au pouvoir en opposant la « liberté démocratique » de porter le voile et de prôner l’islam politique contre l’ordre laïque kémaliste. Aujourd’hui, ce Staline islamiste ordonne à la diaspora turque, et à travers elle à tous les musulmans d’Occident, de refuser l’assimilation au nom des mêmes principes. Et l’on voit, sur le plan intérieur, où mène son idéologie.
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Nous avons d'autant plus besoin de héros pour contrebalancer les politiciens félons.

Pour le retour des héros

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En 2009, l’historien britannique Ben Macintyre s’étonnait dans un article du Times qu’aucun héros combattant ne soit connu du grand public de son pays malgré la violence des combats en Irak et en Afghanistan. Il constatait également que les soldats mis en avant par l’institution militaire étaient des héros « secouristes », comme le caporal Beharry, récompensé de la Victoria Cross pour avoir sauvé des camarades lors d’embuscades en Irak en 2004.

Quelques mois plus tôt dix soldats français (et peut-être 70 rebelles) étaient tombés dans un combat dans la vallée afghane d’Uzbeen. Le ministre de la défense de l’époque refusait d’admettre que le pays était en guerre. Un hommage émouvant fut rendu aux soldats morts pour la France mais les seuls combattants vivants à avoir l’honneur des médias furent … les rebelles interrogés par Paris Match. Rien en revanche, entre autres, sur le sergent Cazzaro, alors en tête de la section tombée dans l’embuscade, blessé, qui a réussi à se sortir du piège en combattant.

La chute du faucon noir date de 2001, début de « la guerre contre le terrorisme ». Cent soldats français sont tombés au combat dans le cadre de cette guerre, en Afghanistan, en Somalie et au Mali. D’autres combats très violents ont eu lieu par ailleurs, en Libye en 2011 et en Centrafrique en 2014. Pour autant, le public reste incapable de citer le nom d’un excellent soldat et nos films de recrutement s’obstinent toujours à éviter de parler du combat et surtout de le montrer. Par pitié, on ne parlera pas du cinéma français.
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Mais la conclusion s'impose comme une évidence. Nous savons  hélas ce qui va se passer : absolument rien.


Surtout ne rien changer

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Bien sûr, comme pour la tuerie de Charlie, comme pour celle du Bataclan, comme pour celle de Nice et comme pour tous les autres cas, le gouvernement s’est immédiatement montré uni, décidé, ferme, inflexible, volontaire, déterminé, présent, tagada, tsoin, tsoin, deux fois si possible. Comme pour Charlie, Bataclan, Nice et les autres, on va avoir droit aux déclarations avec un air grave du polichinelle aux commandes à ce moment là.

Et comme pour ces précédentes exactions, absolument rien ne changera.

Rien ne changera parce que plusieurs problèmes s’empilent consciencieusement pour que rien ne change.

Problèmes criants d’éducation, problèmes économiques lancinants, problèmes évidents dans le domaine de la justice et de la police, chacun d’entre eux a déjà fait l’objet de plusieurs articles, ici ou ailleurs.

Mais tout indique que les solutions ne seront malheureusement ni mises en place, ni même évoquées et donc encore moins débattues et proposées au peuple : toutes appellent en effet à un accroissement de la responsabilité individuelle, ce qui est maintenant considéré comme une abomination contraire au sacro-saint vivrensemble.

Toutes appellent au recentrage de l’État sur ses fonctions régaliennes au lieu de son éparpillement permanent en billevesées périphériques. C’est, là encore, une véritable horreur que d’imaginer un vrai budget pour la justice, la police, l’armée, la diplomatie, au lieu de cette ouverture permanente des sprinklers à pognon public en faveur des activités périphériques que le secteur privé est pourtant parfaitement en mesure d’assumer. Tout indique que le pays a de vrais besoins clairs, identifiés, mesurables, de remettre de l’Ordre dans ses cités, dans son renseignement intérieur, dans ses institutions, et tout semble être fait pour continuer, vaille que vaille, à financer les conneries abyssales bobo-écoconscientes ou autres afin de flatter l’une ou l’autre phalange activiste bien en cour dans les médias.

Toutes appellent aussi à l’arrêt drastique du financement de la myriade de ces micro-groupes de faiseurs d’opinions qu’on retrouve soit dans les milliers d’associations lucratives sans but qui polluent la vie des Français en faisant assaut de lobbyisme pour pousser leurs petites lois délétères, soit, plus tristement encore, dans ces douzaines d’organes médiatiques dont le but semble être, lorsqu’on prend un peu de recul, de saboter consciencieusement la société française en lui donnant tous les jours de nouveaux ennemis intérieurs à abattre.

Or, pour le moment, ni Macron et sa brochette de clowns à roulettes, ni aucun autre leader politique ne semblent prendre la mesure de la tâche à accomplir.
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Et même, on va aggraver la situation. Arnaud Beltralme est vraiment, d'un point de vue politique (mais il n'y a pas que la politique dans la vie), mort pour rien. Encore plus de ce qui nous tue, plus de veulerie, plus de bêtise et, tout simplement, plus de trahison :

In-soumission

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A propos d’horreurs gouvernementales, une loi et un projet aussi scandaleux l’un que l’autre sont en préparation : la loi de Monsieur le Criminel Collomb sur l’accueil des migrants, c’est open bar aux frais des Français : 6 mois au lieu d’un an pour examiner le dossier, mais nous savons très bien que même en cas de refus, ils restent en France ; facilités d’accès à l’emploi avec des aides à l’embauche auxquelles ni les Français ni les immigrés réguliers n’ont droit ; facilités d’hébergement avec des crédits d’impôts pour ceux qui les recueilleraient alors que personne n’a de crédit d’impôt pour loger un SDF, et évidemment regroupement familial. Je ne doute pas que ça va faire un sacré appel d’air.

Mais l’autre projet est bien pire : un écrivain franco-algérien, Karim Amellal, le vice –président du CRIF, Gil Taïeb, et la députée mangeuse de taxis Laetitia Avia (décidément Macron doit être sérieusement mordu de son ex copine de promo pour la remercier aussi chaleureusement de ses services de député) vont se charger de surveiller les réseaux sociaux afin de faire la chasse aux messages non politiquement corrects. Le prétexte serait la lutte contre l’antisémitisme. On évitera ainsi de dire d’où vient l’antisémitisme qui sévit en France. Le vrai but serait plutôt, au vu de cet aréopage, la chasse aux islamophobes. Ce qui me fait dire ça, c’est ce qui est prévu pour mettre en œuvre cette petite mission. Edouard Philippe a eu une idée fantastique : pour infiltrer les réseaux, des internautes sous pseudo s’immisceront dans les groupes de discussion. Or, c’est le choix des internautes en question qui est intéressant : des repris de justice effectuant des travaux d’intérêt général dans des associations, comme peine de substitution. En gros, on va charger des porte-flingues de surveiller et faire punir les utilisateurs de réseaux sociaux qui ne seraient pas assez « vivrensemble » compatibles. Au début. Ensuite : ceux qui critiquent le gouvernement ?

Macron réinvente à petits pas la police vichyste. Lui et Edouard Philippe sont les descendants des socialistes Laval et Doriot. Rien de neuf sous le soleil.
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Et de pire en pire :

Mireille Knoll / Trèbes: le franc-parler de Boutih, la langue de bois de Castaner. Lucidité et déni se sont succédé sur France Inter.

Et, comme d'habitude, Emmanuel Macron, ignoble avec subtilité :

Macron le laïcard

Je n'ai qu'un souhait : qu'ils s'en aillent tous. Ces affreux, ces traitres, ces salopiauds, les Macron, les Castaner, les Wauquiez, les Bayrou, lles Mélenchon, les Le Pen, les enfoirés de classe mondiale. De droite (fausse), de gauche, du centre, qu'ils dégagent. Qu'ils fassent comme la NKM, qu'ils aillent aérer leur cosmopolitisme à New-York, ça nous fera des vacances. Ils n'en n'ont rien à foutre de la France ? Hé bien, qu'ils la quittent. « Au nom de Dieu, partez. Vous avez occupé cette place trop longtemps pour le peu de bien que vous y avez fait ».

Mais ces félons s'accrochent au pouvoir comme des berniques à leur rocher. On dirat que leurs échecs les enivrent comme d'autres la réussite.

La solution m'apparaît de plus en plus révolutionnaire. J'en vois la nécessité mais pas le moyen. Et si cette révolution est islamo-gauchiste au lieu d'être française, on sera tombé de Charybde en Scylla.

Addendum :





lundi, mars 26, 2018

Le poisson pourrit par la tête : l'évêque de Carcassonne en action

A Trèbes, chrétiens et musulmans se sont recueillis côte à côte

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Des représentants de la communauté musulmane, qui ont tenu à s'associer à l'hommage aux victimes, s'engouffrent dans l'église, le visage marqué. «Votre présence nous dit que les fauteurs de haine ne gagneront pas», leur dit l'évêque de Carcassonne et Narbonne, Mgr Alain Planet, durant la messe.

«La communauté (musulmane a été) poignardée, l'islam lui-même (a été) poignardé par des gens qui utilisent des symboles chers à nos coeurs. "Allah Akbar", c'est un symbole d'adoration de Dieu, ça veut dire Dieu est plus grand que la haine», a insisté l'imam de la mosquée du Viguier de Carcassonne, Mohamed Belmihoub, en sortant de l'église.
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On dira probablement que « ce geste rencontre l'incompréhension chez certains arriérés » ou quelque chose de ce genre. Mais non, au contraire, il est très bien compris et pris pour ce qu'il est : une trahison. Trahison de la foi. Pour cet évêque, l'Eglise n'est qu'une ONG vaguement déiste. Trahison de la nation, car il présente ceux qui posent problème comme des éléments de la solution.




dimanche, mars 25, 2018

Terrorisme musulman : la guerre (perdue) de l'information

Arnaud Beltrame, tombé au champ du pseudo-Vivre ensemble

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Nous laissons les Qataris acheter le Paris-Saint-Germain, diffuser des émissions de télévision sur notre sol… alors que nous savons les liens qu’ils entretiennent avec ceux qui ont fauché des vies au Petit Cambodge et au Bataclan. Accessoirement, les services secrets du Golfe, notamment saoudiens, soutiennent activement des mouvances terroristes avec la bénédiction de nos propres services… qui s’épuisent ensuite à empêcher leurs « alliés » du Moyen-Orient de venir commettre des attentats sur notre sol.

Pour maintenir l’écran de fumée qui dissimule cette ambiguïté, il existe donc une multitude de chiens de garde qui protègent les vertes prairies du Vivre Ensemble, où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Ces chiens de garde mènent une véritable guerre de l’information destinée à discréditer tout discours sur le lien stratégique entre les alliés de l’Occident et le terrorisme, et pour faire taire l’idée que l’Islam de France est aujourd’hui noyauté à tous les étages par des prédicateurs qui sont complices d’un terrorisme salafiste largement instrumentalisé par les services secrets occidentaux dans les conflits en Asie ou au Moyen-Orient.

[…]

On touche ici au nerf de cette guerre de l’information : il faut déplorer le terrorisme, mais il ne faut pas chercher à le comprendre. Il faut notamment éviter d’en retracer l’histoire et les conditions de développement. Cette démarche critique est en effet suspecte de complotisme comme Galilée était suspect d’athéisme.
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Un gouvernement de trahison

Notre gouvernement, comme les précédents depuis Giscard, est un gouvernement de trahison.

Trahison au profit de l'islam, trahison au profit de la nébuleuse bruxello-germano-américaine. Et les deux se rejoignent, car il n'y a pas de religion plus anti-nationale et sans-frontiériste que l'islam.

La contre-attaque ?

Je pense que la politique de l'identité, si elle me tente souvent, est un leurre car inadaptée à l'être de la France. Depuis la nuit des temps, la France est une nation, c'est-à-dire une structure originale entre la tribu et l'empire.

C'est pourquoi les arguments culturelles, ethniques ou religieux ont leur pertinence mais nous finirons quand même par constater qu'ils ne sont pas totalement efficaces. La seule solution de long terme, c'est de redevenir une nation, c'est-à-dire une entité politique définie par ses frontières et par la communauté de destin qu'assument très concrètement ses habitants.

Nous en sommes loin. L'étape indispensable est de se débarrasser de cette classe dirigeante faillie. Tant que nous n’aurons pas changé, par un moyen ou par un autre, de classe dirigeante, que nous n’aurons pas remplacé ces gens qui se contrefoutent de la France et des Français par des gens qui ont un authentique souci de la France, rien ne changera.

Nous n'en prenons pas le chemin. L'élection de Macron est désespérante. Mais elle a au moins un mérite : elle clarifie les oppositions. A moins d'être aveugle,  on voit que c'est eux, la bourgeoisie apatride mondialisée, les dévoreurs de peuples, contre nous, le peuple français.

Dans le processus de Bezmenov, nous sommes au troisième stade, la crise. Elle ne peut être dénouée favorablement que par un coup d'Etat ou par une intervention extérieure.

Comme nous vivons dans la société de la surveillance généralisée, le coup d'Etat est peu probable pour l'instant. Mais la décomposition va continuer. Sans parler d'une intervention extérieure directe, l'atmosphère autour de nous change : Trump, Brexit, Italie, pays de l'est ... Ce n'est pas encore mûr.

Mais tout espoir n'est pas perdu.


samedi, mars 24, 2018

Un héros français

Nos « amis » américains se gargarisent de l'expression « American hero ». Pas les Français. Nous ne battons pas la campagne en psalmodiant « un héros français ».

Mais, de temps en temps, il y en a un.

Arnaud Beltrame est un colonel de gendarmerie de 45 ans. Lors de la prise d'otages de Carcassone par un terroriste musulman (comme d'habitude), il s'est substitué aux otages. Il est mort.




On attend maintenant le même sens du courage du coté du ministre de l'intérieur, qu'il prenne les vraies mesures anti-terroristes (1) ou qu'il démissionne.

On peut toujours attendre.

Comme d'habitude encore, les hommages nationaux et les larmes de crocodile médiatiques seront un substitut à l'action politique.

C'est au moins une tradition française qu'on respecte : le sang des petits paye l'impéritie des grands.




Complément :




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(1) : zéro immigration musulmane, expulsion des délinquants et des soupçonnés de terrorisme étrangers, peines appliquées (donc construction de prisons), aide très insistante au retour, expulsion des imams radicaux, école qui remet la France au centre de l'enseignement, aucune concession aux pratiques religieuses musulmanes (assumer une discrimination au détriment de l'islam car il pose un problème politique que ne posent pas les autres religions).

Des mesures qui n'ont rien de difficile car elles sont justes, saines et qu'elles rencontreraient l'adhésion de la grande majorité de la population.

Mai 68 : le passé reconstruit par l'idéologie

Dans cette émission, Macha Méril passe (à mes yeux, en tout cas) pour une débile profonde (à partir de 1h15), c'est même à se demander si elle n'est pas vraiment une débile profonde. Mais au fond, c'est juste une pétasse bourgeoise qui se réjouit d'avoir obtenu des privilèges de riches, et tant pis s'ils détruisent la société :

Zemmour et Naulleau - 21 Mars 2018 - Emission Intégrale

Elle voit le passé à travers une lentille idéologique mais aussi, tout simplement, narcissique. C'est le point qui m'intéresse. Zemmour et Guaino la remettent à sa place avec la rigueur qu'elle mérite.

Pour s'exalter, car, à l'évidence, elle s'admire beaucoup, elle doit dénigrer tout ce qui existait avant elle pour que l'extraordinaire arrivée au monde de son auguste personne soit un événement.

Le problème est que tous ses copains sont pareils et qu'ils ont pris le pouvoir. La fin de l'histoire, des salopiauds pourris-gâtés par des parents qui ont vécu se sont comportés comme de sales gosses.

Et ils ont détruit notre société.

mardi, mars 20, 2018

La madame a fumé la moquette

La madame est universitaire et explique que les problèmes actuels de l'Amérique viennent de l'abandon de la culture bourgeoise.

Que l'idéal « se marier avant de faire des enfants, ne pas divorcer, s'instruire, travailler dur, être charitable et respectueux de la loi » a été abandonné, subverti et remplacé par les sous-cultures anti-sociales style rap qui sont cause de la violence, de la drogue, de la déresponsabilisation et de la quasi-totalité des maux sociaux de l'Amérique de 2018.

Bien sûr, c'est une vérité d'évidence pour tous les non-abrutis. Et que se passe-t-il en 2018 quand une universitaire professe une vérité d'évidence pour les non-abrutis ? Bien sûr, elle se fait lyncher par tous les abrutis, les universitaires, élèves et étudiants, qui passent dans le coin.

WHACKING WAX An Ivy League law prof is punished for speaking home truths.

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Amy Wax offered some bleak prognostications about the fate of higher education: even as the last few remaining classical liberals on the university faculties are retiring or dying off, they're being replaced by young profs who have no regard for robust debate or free speech; meanwhile students think that “feelings are everything” and that “there's no need to read or know anything” because “the whole past is tainted by sexism and patriarchy.”

[…]

The pusillanimity of humanities professors and administrators at some of the most respected American universities today is well documented. It's long since time for the public reputations of the Ivy League institutions to undergo a dramatic downward adjustment. It's long since time for rich alumni to start withholding donations from almae matres that are already drowning in cash and spending it in all the wrong ways. It's long since time for parents to begin caring more about actual learning than about the names of the institutions on their kids' diplomas. It's long since time to find some way to circumvent the ideologues and their enablers and put education back in the hands of the Amy Waxes of this world.

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La décadence accélérée des universités occidentales, spécialement les humanités, a trois causes fondamentales qui se conjuguent :

> l'utilitarisme matérialiste, qui fait que les humanités n'attirent plus les meilleurs d'une génération. Elles attirent les grandes gueules pas trop séduites par le vrai travail.

> la massification, qui est le nom de code pour l'abaissement du niveau de sélection.

> le relativisme, qui fait qu'on ne cherche plus la vérité mais qu'on confronte des opinions qui se valent toutes ou presque (les opinions catholiques valent moins que les autres).

On récolte ce qu'on sème.

lundi, mars 19, 2018

Affaire Skripal : dansons sur le volcan

Je ne comprends rien à cette affaire Skripal. Soit les Russes ont fait n’importe quoi (pourquoi tuer, avec signature, un agent grillé et échangé depuis dix ans ?), soit May, Macron et Merkel font n’importe quoi.

Je connais 5 hypothèses et je n'ai aucun élément pour décider entre elles. :

1) V. Poutine a ordonné cet empoisonnement.

2) Un clan ou une mafia russes ont voulu mouiller Poutine.

3) Les services secrets anglais ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise en suivant les voies hiérarchiques.

4) Les services secrets anglais ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise sans suivre les voies hiérarchiques. La haine anti-russe est si forte dans l'Etat profond anglais ou américain que cette hypothèse est aussi vraisemblable que les autres.

5) Un accident.

Mon mépris d’airain pour les dirigeants occidentaux m’incline à pencher vers les hypothèses 3 et 4 mais c’est seulement une intuition : quand May, Macron et Merkel sont en cause, c’est souvent une option raisonnable de prendre l’hypothèse la plus idéologique, la plus conne et la plus vicieuse, mais je n’ai aucune preuve. J'ai toujours cette sale impression de voir des gamins abrutis jouer avec des allumettes au-dessus d'un baril de poudre. Ca peut aussi être l'hypothèse 5 maquillé en assassinat poutinien.

Bref, je ne sais pas.

Le brouillard ne m'empêche pas de me poser des questions :

1) Pourquoi n’entend-t-on plus parler de Skripal et de sa fille ? Sont-ils morts ? Vivants ? Dans quel état ? Si l’agent chimique est si virulent qu’on nous le dit, pourquoi ne sont-ils pas encore morts ?

2) Pourquoi avoir utilisé un agent chimique qui signe la provenance russe (si ce qu’on nous dit est vrai) alors qu’il y a des méthodes d’assassinat plus efficaces et plus discrètes ? Si on veut faire passer un message, lequel, de qui et pour qui ?

3) Salisbury est proche (20 minutes en voiture d’après Google Maps) du centre de guerre nucléaire, chimique et bactériologique anglais de Porton Down (Wikipedia). Il y a donc une source de produits nucléaires, bactériologiques et chimiques beaucoup plus près de Salisbury que la poutinienne Russie. Simple coïncidence ? En tout cas, les journalistes, d'une pudeur de rosières, sont muets comme des carpes sur ce curieux hasard.

Quelles que soient les interrogations, plus nombreuses que les réponses, on peut tenir une chose pour certaine : nos dirigeants ne jouent pas cette actualité avec la retenue de bon aloi qui siérait.

Sherlock, reviens, tes compatriotes ne savent plus mener une enquête !

La tactique habituelle, surjouer la tension extérieure pour détourner l’attention des problèmes intérieurs (Brexit et compagnie), ne peut être exclue. Ce n’est pas glorieux, c’est petit magouilleur genre Hollande, c’est risqué, mais on doit avoir l’honnêteté de reconnaître que ça peut marcher, en tout cas pour un temps.

Peter Hitchens croit même voir dans cette affaire une montée à la guerre comme au temps de Bush Jr (vous savez, la fiole de produit chimique très très dangereux agitée sous le nez de l'ONU) :


Espérons qu'Hitchens se trompe. Mais êtes vous prêts à le parier ?

En tout cas, je suis, comme Hitchens, très inquiet de cette atmosphère de chasse aux sorcières des opinions dissidentes.

Addendum :

Je trouve cet article intéressant bien que trop pro-russe (dans une affaire de ce genre, personne ne dit la vérité, personne n'est objectif, c'est à vous de vous faire une idée à l'aide de données incertaines et biaisées) :

Affaire Skripal, analyse d’un potentiel bobard de guerre

Pêle-mêle : racisme anti-blanc, racisme anti-catho et misère de l'athéisme

Telford:«On s'inquiète plus d'un éventuel racisme de la classe ouvrière que de l'abus sexuel d'enfants »


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Selon une enquête du «Sunday Mirror», jusqu'à un millier d'enfants, dont les plus jeunes âgés de 11 ans, auraient été victimes d'agressions et de viols, parfois collectifs, depuis les années 1980 à Telford, une ville de 170.000 habitants du centre de l'Angleterre, et la police aurait échoué à démanteler le réseau de pédophiles. Les autorités n'ont pas «tenu de dossiers» sur les agresseurs, membres de communautés asiatiques, par crainte de «racisme».

[…]

Quelques jours après le début de «me Too», j'ai écrit un article analysant le caractère individualiste voire narcissique d'un tel mouvement- qui devenait concentré sur les expériences personnelles de quelques femmes disposant d'une plateforme et établissant un récit basé d'abord sur leurs propres souffrances. J'ai aussi fait remarquer qu'en regroupant toute une gamme d'expériences non désirées, du viol au toucher du genou - les infractions les plus graves risquaient de se banaliser. Il est difficile de prendre au sérieux l'agression sexuelle quand on la compare au toucher du genou qui s'est produit ou non dix ans plus tôt.

En réponse à ces critiques, de nombreuses femmes du mouvement MeToo ont affirmé qu'elles ne parlaient pas pour élever leur propre carrière mais pour aider celles qui étaient moins capables de s'exprimer - faute de plateforme ou de sécurité financière leur donnant la force nécessaire. MeToo n'était pas, nous a-t-on dit, un mouvement de célébrités, mais un élan populaire destiné à briser le silence autour du harcèlement sexuel pour les personnes les plus faibles.

Or, les histoires terribles qui ont émergé de Telford - de nombreuses jeunes filles ont été violées pendant de nombreuses années - ont attiré relativement peu l'attention des médias. On aurait pu croire pourtant que les partisans de MeToo trouveraient là une occasion idéale de montrer pleinement leur souci des autres. Au lieu de cela, des journaux comme The Times et The Guardian, qui ont consacré de nombreuses pages à la question de savoir si un politicien a touché ou non un genou d'un journaliste, ont eu peu de choses à dire sur Telford. Il n'y a pas eu de militants qui se sont précipités pour être photographiés.

[…]

Au moment de la révolution sexuelle, les femmes se sont battues pour être libres de profiter de la sexualité comme les hommes. Selon la logique de « me too », les femmes auraient besoin de protections spécifiques. Pourtant les chaperons, les couvre-feu et les dortoirs unisexes ne sont pas si loin derrière nous. Il semble que les féministes d'aujourd'hui soient pour le rétablissement de ces anciennes restrictions contre lesquelles leurs aînées s'étaient battues. Me Too pousse les hommes et les femmes les uns contre les autres, prisonniers d'une guerre des « genres ». Je crois que la plupart des hommes et des femmes sont plus heureux en travaillant côte à côte, en partenariat, plutôt que de se voir les uns les autres en ennemis.
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« Le racisme anti-blanc impose l'omerta médiatique »

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On voudra bien à présent se donner la peine de comparer le regard compréhensif et même empathique porté par le monde médiatique et politique à l'égard des Mahorais exaspérés avec celui qui embrasse, si l'on ose dire, la population métropolitaine qui, aujourd'hui majoritairement, considère l'immigration illégale et massive comme un facteur d'inquiétude majeure. Encore que les réactions de celle-ci soient infiniment plus calmes que celle de la population mahoraise, qui peut honnêtement nier que le jugement médiatique et politique soit dans le meilleur des cas condescendant et dans le pire haineux et méprisant? Pour ceux qui ne veulent pas comprendre ce qui explique cette différence de regard, je vais leur mettre crûment la réalité sous les yeux. La population française métropolitaine, à la différence des Comoriens musulmans de Mayotte, est majoritairement chrétienne, blanche et occidentale. Par conséquent plus facilement soupçonnable de racisme, précisément par un préjugé raciste insoupçonné et indicible.

[…]


À présent, passons au second exemple explicite et extérieur à la France. L'excellente revue National Geographic s'est livrée récemment à une autocritique en règle en examinant de quelle manière, au siècle dernier, elle était restée indifférente à la réalité et à la souffrance noires.

D'un siècle l'autre, d'un excès l'autre, et, parfois, d'une souffrance l'autre. Je ne crains pas en effet d'appliquer cette saine autocritique au présent et à la souffrance blanche que l'on cache, que l'on tait ou que l'on ne veut pas voir.

C'est ainsi que les exactions contre les fermiers blancs en Afrique australe font partie des territoires occultés de l'information. Au Zimbabwe, la quasi-totalité des fermiers blancs ont été expulsés. De très nombreux fermiers massacrés. L'ex-dictateur Mugabe, récemment déchu, refusait de répondre à un journaliste parce qu'il était blanc. C'est dans ces conditions que la revue Jeune Afrique (et non un journal occidental) a écrit: «Les abus et les erreurs commis par Londres, les colons britanniques et leurs descendants, pour beaucoup restés fidèles à Ian Smith, ont été nombreux. Mais en répliquant avec une politique aussi inconséquente, Mugabe aura surtout ajouté de la souffrance à l'injustice.» De la souffrance blanche. Selon la BBC, cette politique a détruit l'économie du Zimbabwe basée sur l'agriculture, qui est dans une situation catastrophique avec une hyperinflation et une réapparition du choléra.

Qui pourrait prétendre honnêtement que ce racisme-là a été condamné par la classe médiatique antiraciste ?

[…]

La souffrance, quand elle est blanche, demeure une zone noire interdite de visite.
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Comment le Vatican a censuré une lettre de Benoît XVI


La postérité de Stephen Hawking, ou les mésaventures de l'athéisme


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On n'est pas quitte de la question de Dieu par une pirouette scientiste, ou positiviste, à la Monsieur Homais [Rappelons que Philippe Muray a surnommé un athéiste médiatique que vous reconnaitrez Michel Homais], qui n'est rien d'autre qu'une fuite en dehors de la raison. Se voulant rationnelle, cette condamnation de l'existence de Dieu s'avère terriblement irrationnelle, ne serait-ce que par la pauvreté de son argumentation, mais aussi par son extériorité à la pensée. Ceux qui disent «La mort du grand athée Stephen Hawking nous rappelle que plus on pense moins on croit», imaginant avec vanité se placer à l'aboutissement de la pensée, en fait, ne pensent pas du tout. Ils se vautrent dans l'idéologie ; or l'idéologie ne pense pas. À la différence d'Epicure, les athées militants et tonitruants charmés par l'athéisme Hawking sont des athées superstitieux.
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dimanche, mars 18, 2018

Hostiles

Bon western. Des longueurs mais ne boudons pas notre plaisir. C'est pas mal.





Eglise catholique : le poisson pourrit par la tête

Alain Besançon a les idées à la fois claires et chrétiennes, au contraire du clergé catholique dont les idées sont souvent peu claires et, quand elles le sont, pas chrétiennes.

Lire une déclaration du pape François ou de la conférence des évêques de France, c'est à pleurer de honte et de dégoût.

Eglise catholique : le poisson pourrit par la tête

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Guillaume Cuchet, jeune historien de l’Église déjà reconnu, a eu le sentiment très vif qu’il brisait un tabou, simplement en constatant l’évidence. C’est-à-dire le désastre. En une génération, le travail de vingt siècles part à la dérive. 94% des Français étaient baptisés en 1963. Il en reste 30% cinquante ans plus tard. 3% vont à la messe. Si l’on considère que les baptisés formels d’aujourd’hui ont peu de chance de persuader leurs enfants et petits-enfants de porter leurs bébés sur les fonts, il se peut que la courbe des effectifs prenne la forme accélérée de la chute des corps. « La religion de la majorité des Français » (aux termes du concordat napoléonien) aura fondu aux dimensions de la secte. On assure qu’il reste un million et demi de pratiquants réguliers. Il y en aurait le double chez les musulmans. Quelle est la religion majoritaire ?

[…]

Cuchet analyse, critique, évalue. Il n’oublie pas la perspective historique, le poids des révolutions. Tout cela est irréfutable. Mais cela explique-t-il la désaffectation des anciens autels, la liturgie « face au peuple », l’abandon de la soutane, le tutoiement de Dieu, le déclin de la confession, la politisation « à gauche », l’épuration du psautier ? Je ne formule point de jugement sur le bien-fondé de ces métamorphoses. Je n’en sais rien. Peut-on interpréter cela comme une « modernisation » voulue par le clergé pour rattraper le troupeau qui s’égaille de tous côtés ? Cuchet cite la belle sentence de Jouffroy : « La variation de l’enseignement rend sceptiques les humbles. » Car ce bouleversement ne vient pas du peuple, mais d’en haut. La crise catholique est d’abord l’œuvre du clergé. Le drame, disait déjà le père Daniélou, est qu’il n’a plus la foi. Pourquoi ce clergé est-il si attentif à énumérer les causes sociologiques qui ne l’engagent pas, au lieu de regarder vers lui-même ? Si c’était lui qui était la cause ?

Enfin, dans les derniers chapitres du livre, Cuchet entre dans le vif du sujet. Ce sont « la crise du sacrement de pénitence » et « la crise de la prédication des fins dernières ». Autrement dit, tout se passe dans le monde des clercs comme si on ne croyait plus sérieusement au péché, et d’abord au péché originel, et qu’on ne croyait pas non plus à ces notions dépassées que sont le ciel, le purgatoire et l’enfer. Il s’agirait donc d’une crise de la foi catholique. En effet, à la question posée au XIIe siècle par saint Anselme – Cur Deus homo ? « Pourquoi Dieu s’est fait homme ? » –, il n’y a qu’une réponse claire et classique : Jésus-Christ est venu pour sauver les hommes enfoncés dans le péché, pour les arracher à l’enfer, les conduire à la vie éternelle. C’est un peu dur à croire, aussi on n’y croit plus. Mais le bon peuple fidèle, qui y croit encore plus ou moins, ne voit pas la nécessité d’écouter des sermons prêchant la morale humanitaire, le bon esprit social, l’antiracisme, la sympathie pour toutes les religions et autres recommandations prêchées tous les jours par la télévision. Il s’en va et toute la sociologie de son clergé ne suffit pas à le retenir. L’excellent livre de Cuchet devrait être retourné. La théologie d’abord, la sociologie ensuite.
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Je disais ce matin à propos de Zemmour que j'appréciais sa limpidité. Pareil pour Besançon. Et même leur simplicité.

L'expérience m'apprend de plus en plus que la complexité dans les choses de la vie est une ruse du Prince de ce monde. Ce qui est simple n'est pas toujours vrai mais il y a de bonnes chances que ce qui est complexe soit faux.

S'agissant de péché, nos modernes curés sont souvent des minets, qui n'ont pas vécu grand'chose. Un jour, un prêtre africain stagiaire nous a fait un sermon plus carré. Renseignements pris, il avait connu la guerre de fort près dans son pays.






La Russie, nouvel ogre ? (2)

Pour prolonger la réflexion de ce billet, voici des extraits du Drone n° 10 (texte intégral):

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A quoi ressemblerait un monde sans Poutine?

Commençons par la Russie. Le départ de l’homme du KGB signifierait sans faute l’arrivée d’un homme de la CIA, tenu par une laisse plus ou moins visible, plus ou moins longue. La Russie retomberait dans le chaos et le pillage des années Perestroïka, où des directeurs de théâtre s’improvisaient exportateurs de cuivre ou de nickel en gros. Selon le cinéaste Stanislav Govoroukhine, qui avait réalisé une enquête sidérante (et confisquée) sur la Grande Révolution criminelle des années 1990, le bradage frénétique des ressources russes en ces temps-là avait contribué au redressement des économies occidentales après le krach de 1988. Les médias et le système éducatif seraient immédiatement reprogrammés. Le patriotisme et la relative liberté d’expression feraient place à une dérussisation sans failles.

Nul Navalny, nul Kasparov — mais de l’autre bord — ne serait plus autorisé à défier le nouveau pouvoir démocratique dans la rue. (Lorsque la Douma nationaliste s’opposa à Eltsine en 1993, Eltsine la fit démolir au canon, tuant mille insurgés, députés et autres civils de passage dans le silence approbateur des médias d’Occident.) Le défilé du Régiment

Le défilé du Régiment immortel du 9 mai, avec ses petites pancartes ringardes à l’effigie des ancêtres morts pour la patrie, serait remplacé par une tonitruante gay pride où des femen équipées de godemichés géants sodomiseraient en cadence le patriarche Cyrille — ou du moins son effigie. Les crimes du nazisme eux-mêmes — du moins sur le front de l’Est — seraient minimisés en regard des horreurs du poutinat. Une reprogrammation qui s’arrête aux confins du vraisemblable et du raisonnable n’est pas une reprogrammation. La «sixième colonne» russe — cette élite loyale au pouvoir quel qu’il soit — se chargerait de présenter aux reprogrammeurs des gages de parfaite réceptivité au sein de la masse populaire.

[…]

Sur le Vieux Continent, les quelques États d’Europe centrale tacitement adossés à la Russie pour défendre leur souveraineté et refuser le saupoudrage migratoire seraient mis au pas et gratifiés de quotas punitifs de réfugiés pour mieux savourer la «chance» dont ils s’étaient privés jusqu’alors. Pris en tenailles entre le flux humain et les grognements croissants de leur population, les satrapes de l’UE s’empresseraient, en échange d’un relâchement de la pression, de signer avec les USA les contrats de libre-échange léonins qui officialiseraient la transformation de l’Europe en marché de dumping américain. Dès lors, tout en achetant massivement appartements et placements outre-Atlantique, ils renforceraient les programmes d’éducation- à-l’acceptation-de-l’Autre à l’égard des indigènes. Les Botho Strauss et autres Renaud Camus auraient enfin de bonnes raisons de ne plus reconnaître leur propre pays en sortant de chez eux. Ils auraient d’encore meilleures raisons de ne plus s’en plaindre, puisqu’à la suite des lois sur les « fake news » françaises et allemandes et de la transformation de la paranoïa Russiagate en programme de censure officiel, l’Euroland adopterait des dispositifs assimilant toute résistance à la tiers-mondisation du continent à du nationalisme d’inspiration poutinienne.

[…]

Implacable, non ? Or je ne veux pas croire à ce scénario. Il ne me convainc pas et je n’ai pas envie d’y penser. Ceci pour deux raisons. La première est générale, la seconde personnelle. La raison générale, c’est que ce pronostic est tendancieux. A chaque embranchement, il fait le choix du pire. Il ne convainc que ceux qui ont envie de malheur. D’autre part, on n’est plus en 1993 [Ne surtout pas oublier que Slobodan Despot est serbe : ceci explique une imperméabilité certaine, pour dire le moins, à la propagande euratlantique]. L’Empire atlantique n’est plus seul maître du monde. Bien au contraire, il est dressé sur ses pattes arrière, les babines retroussées, face à deux challengers qui se tiennent les coudes.

[…]

Par conséquent, il n’y a pas que la CIA qui pourrait convoiter le trône du Kremlin. Les camarades beaucoup plus discrets du Guoanbu pourraient être déjà assis dessus avant que le premier agent U. S. n’entre dans la salle.

De plus, les Yankees et leurs moucherons se sont intoxiqués avec leurs propres affabulations. Attribuer la responsabilité de ces renversements historiques à l’action d’un seul homme, et croire que son élimination permettrait de ramener le monde vingt ans en arrière, est une tournure rhétorique qui certes permet de simplifier efficacement la story à l’adresse du grand public, mais qui fait oublier qu’on a affaire non à des chefs de bandes, mais à des systèmes évolués.

La Russie, une fois rentrée dans son assiette historique et administrative, est un système stable, centralisé, qui peut compter sur une obéissance sans faille de ses sujets, sur une abnégation d’un autre temps et sur un patriotisme élevé au rang de religion. C’est ce consentement à la destinée commune que les Occidentaux appellent une dictature, eux-mêmes préférant gouverner leurs masses par la diversion et le simulacre.

[…]

Ceci m’amène à ma raison personnelle. Je n’ai plus envie de combattre les moulins à vent de la propagande officielle. Je l’ai fait voici bientôt trente ans, excédé par la bêtise ignare et raciste qui tenait lieu d’information au sujet du conflit qui dévasta mon pays natal, la Yougoslavie. Cela m’a détourné de mes études, coupé de mes intérêts réels, et m’a poussé vers un univers dont je n’eusse jamais songé à me rapprocher: la politique.

Les rapports sociaux sont régis par la loi de l’osmose. Qui se ressemble s’assemble, certes — mais l’inverse est aussi valable: qui s’assemble se ressemble. A force de ferrailler contre la simplification, on se simplifie. A force de pourfendre les a priori politiques, on se politise. A force de s’opposer à un parti, on crée le sien. Quiconque s’immisce dans le débat public s’expose à fédérer des «partisans» dont les motivations n’ont pas grand-chose à voir avec les siennes propres. On vous attire — ou l’on vous pousse — dans des cénacles «amis» avec qui vous n’avez souvent en commun que des rejets. Dans le même temps, certains milieux où vous attireraient vos affinités se referment. Bref, vous êtes «marqué», comme un bovin d’élevage. On vous identifiera désormais par votre étiquette.

C’est ainsi. Je ne suis pas l’éditeur de dizaines d’auteurs originaux, ni l’auteur de romans primés publiés par Gallimard. Je suis en premier lieu le souverainiste prorusse, proserbe et antiatlantiste de service. A ce titre, je suis sûr de ne prêcher que les convaincus, alors qu’en tant qu’éditeur ou romancier je touche un public aussi inclassable qu’inattendu.

Le plus élémentaire bon sens, hormis l’intérêt de carrière, me commande de ne plus me laisser enfermer dans ce rôle. Mais ce n’est pas qu’une affaire de stratégie de communication. Cela touche aussi à la qualité et à la substance de ce que je peux comprendre et exprimer.

[…]

Je ne suis pas du côté des selliers et des cordonniers parce que je suis réac et souverainiste. Je suis réac et souverainiste parce que je suis du côté des selliers et des cordonniers. Entre la boutique vermoulue de la rue pavée et le flagship store de l’artère commerciale, c’est une bataille titanesque qui se livre, bien plus féroce que toutes les guerres du pétrole. Elle oppose les mammifères vivant de et sur la terre, ou ce qu’il en reste, à des androïdes vivant dans les branchages de la réalité virtuelle, sans contact avec le sol, telle une population de perruches dans les forêts d’Amazon.

M. Poutine aimerait peut-être bien, lui aussi, jucher son vaste pays dans ces frondaisons chatoyantes. Le hic est qu’on ne le lui permet pas — ou seulement sans drapeau, à l’échelle des particuliers, comme aux derniers JO d’hiver. Il reste donc — lui, son sosie ou son successeur préparé par les Services — un semblant de recours des mammifères enracinés face à la volière psychédélique qu’est en train de devenir le monde régi par le capitalisme du désastre.

Je me joins donc au chœur de ceux qui voudraient dépoutiniser le monde. Mais peut-être pas pour la même raison. J’aimerais qu’on cesse de réduire des peuples à des Poutine, des Trump, des Macron® et des Xi, et qu’on commence à éprouver et méditer les réalités humaines qui se cachent derrière ces ombres chinoises.

PS — D’aucuns m’ont suggéré de commenter l’épisode de l’empoisonnement britannique. Je n’ai rien à dire là-dessus. L’affaire est trop claire. Il va de soi que M. Poutine n’a rien de plus pressé que de liquider un espion au rebut, sur le sol du pays qui jappe le plus contre lui, avec un produit qui le «signe», et ce à la veille de ses élections et de son Mondial de foot. Il aurait tout aussi bien pu laisser sa carte d’identité sur les lieux du crime. C’est à la mode, parmi les débiles mentaux.
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Sur cette affaire d'empoisonnemnt, je connais 4 hypothèses et je n'ai aucun élément pour décider entre elles.  :

1) V. Poutine a ordonné cet empoisonnement.

2) Un clan ou une mafia russes ont voulu mouiller Poutine.

3) Les services secrets anglais  ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise en suivant les voies hiérarchiques.

4) Les services secrets anglais  ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise sans suivre les voies hiérarchiques. La haine anti-russe est si forte dans l'Etat profond anglais ou américain que cette hypothèse est aussi vraisemblable que les autres.

Les hypothèses 2, 3 et 4 peuvent se combiner en des clairs-obscurs plus obscurs que clairs.






Zemmour : l'Europe existe et l'Etat de droit est anti-démocratique

Ce que j'aime bien chez Zemmour, c'est qu'il est toujours limpide.

La Russie, nouvel ogre ?

Dire que je n'aime pas beaucoup l'hostilité, de plus en plus hystérique et irrationnelle, de l'Europe de l'ouest à l'égard de la Russie est un euphémisme.

Je pense que notre intérêt stratégique est une Europe unie (rien à voir avec l'UERSS) de l'Atlantique à l'Oural et que cette désunion joue dans la main de l'Amérique, qui la suscite et l'entretient à travers ses valets.

Cette hostilité européenne répond-elle à une hostilité russe ? Oui, sans aucun doute, mais cette hostilité russe a elle-même été provoquée par l'extension de l'OTAN à ses frontières.

Il faut arrêter ce jeu de la poule et de l'oeuf. Il faut repartir d'un constat simple : la Russie est pour l'instant hostile mais n'a pas vocation à le rester indéfiniment. De plus, elle n'a pas les moyens de cette hostilité : la Russie peut nous emmerder gravement mais pas gagner une guerre.

Nous Français (mais pas les Américains, là est le noeud du problème) avons tout intérêt à ce que les pays d'Europe de l'ouest se rapprochent de la Russie.

Le moyen sain d'y parvenir est d'être forts et francs. Or, aujourd'hui, nous sommes à la fois faibles et aboyants. Nous sommes sur la pente savonneuse de l'hostilité croissante à petits pas de roquets à la Macron, sans aucun homme d'Etat pour remettre les choses en perspective.

Je n'aurais vraiment aucune hésitation à stationner des Rafale nucléaires dans les pays baltes et, simultanément, à demander la levée de toutes les sanctions économiques vis-à-vis de la Russie.

Pour envoyer un message clair : « Nous craignons votre éventuelle expansion, mais nous n'avons pas d'hostilité de fond, nous ne voulons pas vous ronger, vous grignoter ».



Le libre-échange, c’est la guerre commerciale

Le libre-échange, c’est la guerre commerciale

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Yves de Kerdrel s’émerveille des performances des entreprises du CAC 40 : « Si nos champions français sont devenus de vrais champions c’est qu’ils ont devenus de moins en moins français (sic). Fautil s’en désoler ? Non… » Puis il ajoute, citant Montesquieu, que « l’effet naturel du commerce [du temps de la marine à voile] est de porter à la paix ».

Il faut reprendre ces jugements hâtifs. C’est la situation actuelle de mondialisation qui est une guerre commerciale injuste et qui fait des morts. La France et l’Europe se sont terriblement désindustrialisées au profit de l’Asie (la part industrielle dans l’emploi est passée de 20 % en 1989 à 12 % en 2014 et 11 % en 2017. Notre déficit commercial est chronique (62 milliards en 2017, contre 48 en 2016). Puis Kerdrel conclut, prophétique : « n’oublions pas que les guerres commerciales ont toutes précédé des conflits armés ». Or c’est une vue de l’esprit sans réalité historique : les conflits armés ont des origines religieuses, territoriales, la convoitise de richesses, notamment agricoles, maritimes, minières et pétrolières.

C’est la mondialisation qui est l’agression C’est donc exactement le contraire de ces vaticinations qu’on lit un peu partout. Car c’est quand on s’en prend aux moyens de vie d’une nation ou de ses habitants que naît, même dans une démocratie, la volonté d’une résistance et la guerre défensive pour la juste survie des forces productives de la nation. Trump se rappelle que c’est la négation de l’économie américaine par la métropole anglaise qui a provoqué la guerre d’indépendance (Sugar, Stamp, Townshend, Tea Acts de 1764 à 1773). « Le protectionnisme c’est la guerre » ? La phrase recyclée par Emmanuel Macron, est prétend-t-on, empruntée à Aristide Briand (septembre 1929 à la SDN à Genève). Lui-même l’avait (mal) tirée d’un article de Von Mises qui disait (pensant au Reich dont il avait été banni) qu’un pays qui se prépare la guerre est protectionniste. Ce n’est pas la même chose. La légitime défense n’est pas la guerre. C’est la mondialisation qui est l’agression.

Quant à l’économie, elle ne se résume pas au CAC 40. Le chiffre de l’emploi et le niveau de vie sont les seuls vrais indicateurs. Une nation doit donc protéger, quand c’est nécessaire, son industrie et son agriculture. Et même si on n’était pas d’accord qui va arrêter le briseglace Trump ?

Autant le suivre et en tirer profit.
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Ayant commencé à m'intéresser à la politique en étant libéral limite libertaire, je ne suis pas un forcené du protectionnisme. J'en connais les inconvénients, le moindre n'étant pas la guerre des groupes de pression pour obtenir la protection de l'Etat.

Mais, entre deux maux, il faut choisir. Le mondialisme ronge nos sociétés, notre fameux « vivre ensemble », comme un acide, en dissociant à l'extrême les intérêt des différentes classes sociales. Il faut remettre des barrières nationales partout et si ces barrières coûtent de l'argent et des emplois (ce qui est loin d'être prouvé, comme l'explique l'article ci-dessus), tant pis.

Cela vaut mieux que de disparaître comme nation.

samedi, mars 17, 2018

Gave : Trump et les banques européennes



La phrase à retenir : « N'écoutez pas ce que disent les intellectuels et les journalistes français sur Trump et sur l'Amérique, ils n'y comprennent rien ». Ca, on avait compris !

Concernant Trump, quand je compare mes analyses et prédictions sur Trump et celles des journalistes et des intellectuels français, je suis un aigle qui vole au firmament. Et pourtant, j'en ai racontées, des conneries ! Mais, quand je me regarde, je m'inquiète ; quand je me compare, je me rassure, surtout quand le point de comparaison est un journaliste français.

Mon mépris pour les journalistes français est violent et brutal. Ce sont des crétins et des lâches (les deux ensemble).



D'où il découle tout naturellement :

Campagnol : la mort de l'esprit européen et l'esprit des envahisseurs








L'Europe d'Hitler est (presque) accomplie

Grande-Bretagne détachée, France soumise et désindustrialisée, Russie hostile mais inoffensive, Allemagne toute-puissante : l'objectif stratégique d'Hitler est accomplie.

Choquant ? Peut-être, mais est-ce faux ?

On peut rétorquer que l'idéologie européiste est à l'inverse de l'idéologie hitlérienne. Mais en fait, non, pas vraiment.

Par une ruse de l'histoire, l'obsession anti-raciste finit par constituer un violent communautarisme obsédé par les races (cela favorise aussi une obsession islamophile qui est puissamment anti-juive) et le mépris des libertés politiques est aujourd'hui tout aussi fort que sous Adolf (mais les libertés individuelles sont protégées jusqu'au délire).

La violence n'est pas vraiment un critère distinctif de la situation : Hitler aurait gagné la guerre en 1940 (1), croyez vous que l'Europe de 2018 serait plus violente que ce qu'elle est ? Bien sûr que non. Les opposants auraient été éliminés depuis longtemps ou se seraient ralliés. Peut-être même que les juifs, devenus très minoritaires (par déportation plus que par extermination : le judéocide est une conséquence de la défaite allemande), seraient ni plus ni moins menacés qu'aujourd'hui.

Cette continuité n'a rien de surprenant. Il y a un domaine où 1945 n'a absolument pas été une rupture : le règne des technocrates. Dans tous les pays, l'épuration a été superficielle, les technocrates sont passés sans efforts ni difficultés d'européistes nazis (ou pétainistes) à européistes monnetistes.

Par contre, il n'est pas indifférent que, pour en arriver à la situation actuelle, on n'ait pas usé de violence physique.

Pourtant, si l'on considère uniquement la situation, sans prendre en compte la manière dont on y est parvenu, un seul point sépare le rêve stratégique d'Hitler de l'Europe actuelle : la domination américaine.

J'admets ce que peut avoir de provocateur ce billet pour un lecteur abreuvé aux medias de masse, mais c'est étudié pour. Si cela vous permet au moins de comprendre à quel point nous sommes éloignés de « la France libre et indépendante, dans l'honneur et par la victoire », c'est déjà bien.



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(1) : rappelons qu'Hitler s'est approché au plus près de la victoire définitive fin mai 1940 :

Le duel Churchill-Hitler (J. Lukacs)

Five Days in London : May 1940 (J. Lukacs)

A ce moment là, la France était dotée d'un gouvernement légal et légitime, qui aurait accepté la fin des combats avec soulagement. Pas de De Gaulle, pas de Résistance, pas de déportations.

vendredi, mars 16, 2018

La Russie, l'européisme et la France vassale : les bellicistes en action ?

Je ne suis pas souvent d'accord avec Emmanuel Todd, mais à part son petit moment d'égarement sur Macron « populiste », je ne trouve rien à redire :

Emmanuel Todd : « Le protectionnisme oppose des populistes lucides à un establishment aveugle »

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Après l'élection de Trump, vous aviez forgé le concept de « Globalization fatigue »… De quoi s'agit-il ?

On nous a présenté l'électorat de Trump comme une bande de gros lourds incultes, des ouvriers qui n'ont plus de métier, et nous avons une vision déformée de la situation. La victoire de Trump a été possible grâce au vote des ouvriers, mais pas seulement. Le libreéchange produit une monté des inégalités dans les sociétés avancées, continue, féroce. Il avantage les détenteurs du capital et les personnes âgées. Pendant un moment, il a avantagé les diplômés. L'apothéose libre-échangiste a eu lieu quand les 20% diplômés du supérieur étaient effectivement avantagés. Mais depuis le début des années 2000, après que le revenu médian a lourdement chuté aux Etats-Unis pour les gens ordinaires, le revenu des diplômés américains stagne à son tour. Les jeunes diplômés ne sont plus protégés de la déchéance sociale. C'est pourquoi j'ai parlé de fatigue de la globalisation. Les Américains sont fatigués. Et dans certains cas, cela peut même se traduire par la mort.

Justement, que va faire l'Europe ?


Quand j'imagine un dirigeant français autour d'une table de négociation, je pense de plus en plus au film génial de Francis Veber « Le dîner de cons ». Ces mêmes technos qui ont si bien dompté l'Allemagne (82 millions d'habitants) nous proposent maintenant de mettre à genoux les Etats-Unis (325 millions). Mais ils ne savent même pas, lorsqu'ils parlent de guerre commerciale, que s'il y a une zone dans le monde où l'intensité de cette guerre est maximale, c'est précisément la zone euro! La contraction austéritaire de la demande couplée à l'impossibilité de jouer sur les taux de change y rend cette guerre plus intense encore qu'ailleurs ; la France est d'ailleurs en train de la perdre. Nous perdons peu à peu notre industrie, notre capacité à construire des TGV, et tant d'autres choses… alors entendre dire que ce sont les Etats-Unis qui nous précipitent dans une guerre commerciale, cela n'a aucun sens!

Est-ce que les élections italiennes participent aussi de cette réaction protectionniste ?

J'analyse surtout cela comme un atterrissage dans la réalité !  La tragicomédie des establishments occidentaux, c'est cet étonnement désormais incessant devant tout ce qui se passe. Comme si le monde ne cessait de nous surprendre et d'être inexplicable. C'est là le signe d'un profond aveuglement idéologique, la fausse-conscience du marxisme ! Si on accepte de regarder notre monde comme il est, avec ses taux de chômage, sa stagnation des salaires, le ralentissement des mobilités sociales et en fin de compte la fragmentation des sociétés, alors on ne peut que comprendre ces basculements électoraux un peu partout en Europe et dans le monde. Les systèmes de représentation sont en train d'exploser. L'emploi par un commentateur du mot « populiste » signifie le plus souvent: je n'ai rien compris mais je m'accroche à mon micro.

[...]

En tout cas, son élection [de Macron] ne signifie pas que la France n'est pas traversée par le même phénomène! Et ça ne fait que commencer. L'économie est atone, la société se fragmente et l'électorat est déstructuré, ce qui rend toute opposition difficile. C'est dans ce genre de situation qu'on voit l'Etat prendre son envol et devenir régime autoritaire ! Alors, quand le gouvernement veut légiférer sur l'information et retirer au parlement le droit d'amendement… on a de quoi s'inquiéter ! [J'ai la même inquiétude].

La critique que vous faites du libre-échange est essentiellement économique : n'y at- il pas aussi une révolte contre une excessive liberté de circulation des personnes ?

Si, absolument. Au départ la démocratie n'est pas universaliste, je l'ai expliqué dans mon dernier livre. La démocratie, au départ, c'est un peuple particulier qui s'organise sur un territoire pour débattre dans une langue que tout le monde comprend. Dans l'idée de démocratie, il y a l'idée d'appartenance territoriale et il y a toujours un élément de xénophobie fondatrice. Pourquoi refuser de voir l'histoire, Athènes, l'Amérique raciale, le nationalisme révolutionnaire français.

Il est donc tout à fait logique que le regain démocratique que l'on observe actuellement contienne une part de xénophobie. Je vais tenter un aphorisme, en espérant un peu d'humour à sa réception. « Si beaucoup de xénophobie détruit la démocratie, un peu de xénophobie peut y ramener ». La conscience de soi d'un peuple est un « mal nécessaire » [C'est un bien] pour établir un minimum de cohésion sociale et une capacité d'action collective.

[...]

J'affirme de plus que nier la légitimité de ce contrôle contient un élément antidémocratique implicite. Les gens qui sont favorables à l'ouverture absolue de toutes les frontières se pensent de gauche mais ils sont selon moi des antidémocrates radicaux. Aucun système de représentation démocratique n'est possible sans stabilité territoriale. J'ai d'ailleurs senti bizarrement monter ces dernières années une exaspération de cette posture dans certains milieux culturels et sociaux minoritaires, au moment même où les populations occidentales manifestaient le désir légitime de préserver un minimum d'entre-soi. Cette radicalisation n'est aucunement le signe d'un progrès, d'une plus grande ouverture à l'Autre ; j'y perçois en fait une dimension nihiliste [pile-poil, Manu].

Pour finir, vous aviez prédit la chute de l'URSS: est-ce qu'aujourd'hui, vous prophétisez la chute de l'Union européenne ?

Je n'ose plus guère faire de prophéties sur l'Europe : la survie de l'euro m'a rendu modeste. J'avais tout de suite prédit qu'il ne marcherait jamais et de ce point de vue, je ne me suis pas trompé! Mais le niveau de violence avec lequel les classes dirigeantes ont maintenu cette monnaie sacrificielle, en revanche, je ne l'avais pas anticipé. J'ai fini par comprendre que le continent européen n'était pas démocratique et libéral de tradition et que ses dirigeants, de tradition autoritaire, étaient tout à fait capables de maintenir une monnaie unique qui détruirait les sociétés.

[...]

Dans la colonne stabilité, il y a l'impossibilité pour nos « élites » d'admettre leur échec et leur nullité [entièrement d'accord : je suis navré du peu de vision et de profondeur, du conformisme, de nos dirigeants, Macron le tout premier]. il y a aussi et surtout le fait que le continent est très vieux. Or les personnes âgées, dont je suis, sont devenues otages de l'Euro car les dirigeants nous menacent d'une liquéfaction de nos pensions et de nos économies en cas de rupture du système monétaire.

Dans la colonne rupture de l'Union européenne il y a des tas d'éléments: l'Euro ne fonctionne pas, les frontières ne sont plus contrôlées, l'insécurité économique et culturelle monte, les peuples sont furieux…

Le Brexit est peut-être la clé. L'Union européenne semble se mettre dans une posture de conflit avec le Royaume-Uni en tentant un Brexit punitif. Mais nous n'avons pas d'exemple historique d'une puissance continentale qui ait réussi à vaincre le Royaume- Uni. Si Bruxelles continue de menacer l'intégrité territoriale du Royaume-Uni en jouant avec la frontière irlandaise, je suis prêt à parier que, quelle que soit leur russophobie et leur aversion actuelles pour le régime de Poutine, les Britanniques opéreront un renversement d'alliance [je n'y crois pas du tout, mais on peut quelquefois être surpris par l'intelligence stratégique des Anglais]. Et l'Union européenne s'effondrera avec un grand bruit mou …
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La France servile du président Macron. Le président sacrifie l'indépendance de la France sur l'autel de son Europe intégrée.

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La géopolitique de Macron, telle qu’elle se dessine depuis le début du quinquennat oppose d’un côté le bloc continental de l’Union européenne sous commandement allemand et de l’autre côté les EtatsUnis (version Trump), la Russie et le RoyaumeUni.

Jusqu’où va le bloc continental ainsi dessiné ? Nous serions tentés de dire « jusqu’à Stalingrad » mais nous ne sommes pas en 1943 ! Il reste que la silhouette sur la carte est la même. Il est clair qu’en maintenant les sanctions visàvis de la Russie et en jouant le jeu du renforcement de l’OTAN dans les pays baltes, Macron s’inscrit à plein parmi ceux qui considèrent que l’Ukraine a vocation à faire partie de l’Union européenne, sous une étroite surveillance allemande évidemment, et à tourner le dos à la Russie.

La carte de l’Europe n’est donc pas sans rappeler celle de l’Europe occupée de la dernière guerre mondiale.

Si l’on omet toute comparaison idéologique entre les deux époques, l’euro a un effet mécanique sur l’économie française analogue à celui de l’Occupation : le transfert progressif, pour des raisons de compétitivité, d’une part croissante du potentiel industriel français chez nos concurrents d’outreRhin.

La coopération militaire accrue souhaitée par le président Macron, au nom d’une Europe de la défense à laquelle nos partenaires ne croient pas mais dont ils tirent parti à nos dépens, conduit déjà au transfert progressif vers l’Allemagne des fleurons de ce qui constituait un des grands atouts de la France : une industrie militaire puissante. Déjà Nexter (l’ancien GIAT), qui a fabriqué le char Leclerc, est à 50% allemand. Un sort analogue semble promis à Naval Group issu de la DCN qui a fait le porteavions Charles de Gaulle, convoité par les Italiens. Bien que formé au départ de 70% d’apports techniques français, Airbus est perçu aujourd’hui dans le monde comme une entreprise allemande.

Rappelons que, forte de ses excédents, l’Allemagne envisage de remonter ses crédits militaires jusqu’au niveau requis par l’OTAN : 2% de PIB, ce qui la placera très en avant du niveau français, érodé année après année par les contraintes budgétaires liées à l’euro, et encore par Macron récemment. Le même Macron qui, dans son discours de Versailles, exhortait l’Allemagne à se réarmer !

Ce qu’il faut bien appeler une inféodation n’a rien à voir, quoi qu’on prétende, avec l’héritage du gaullisme. C’est à tort que certains voient dans cette orientation l’inspiration du général lequel aurait, lui aussi, fait le choix de l’Allemagne contre les AngloSaxons.

Qui peut imaginer qu’il aurait jamais signé le traité de l’Elysée si la France avait été en position de faiblesse comme elle l’est, de son propre fait, aujourd’hui ?

Cette diplomatie à la fois servile et idéologique ne se contente pas de nous aliéner Washington et Moscou ; elle nous fait perdre aussi un des bénéfices que nous aurions pu tirer de l’élection de Donald Trump. En prenant à partie Angela Merkel, ce dernier ne faisait que suivre la politique traditionnelle du monde anglosaxon : l’équilibre sur le continent. Devant une Allemagne devenue hégémonique, il est clair que le président américain était prêt à nous aider à rééquilibrer le rapport de forces. Ce n’est pas l’actuel président qui saisira cette perche. Encore une occasion de perdue.
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La conclusion de tout cela ? Face aux nuages qui s'amoncellent sur leurs têtes, les européistes et les mondialistes (ce sont les mêmes) peuvent se dire qu'une bonne petite guerre viendrait résoudre pas mal de leurs problèmes, dont le premier : conserver le pouvoir malgré les peuples. Ca n'aurait vraiment rien d'une nouveauté.

La russophobie, annonciatrice de la prochaine guerre européenne ?

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D’abord, les médias mainstream, propriété de l’oligarchie transnationale, ne font en la matière qu’appliquer la stratégie fixée par les Etats Unis depuis la chute de l’URSS : empêcher par tous les moyens la constitution d’une Europe « de l’Atlantique à l’Oural », pour reprendre la célèbre formule du Général De Gaulle, c’est-à-dire une alliance stratégique entre l’Europe et la Russie, susceptible d’équilibrer et finalement de contrebalancer la surpuissance américaine.

La Super Classe Mondiale qui a pris le pouvoir en Occident après la chute de l’URSS s’efforce en effet de maintenir par tous les moyens le leadership américain, car elle a besoin de lui pour faire avancer son projet de gouvernement mondial. Et pour semer le chaos partout, afin d’affaiblir les Etats-Nations qu’elle veut supplanter.

En diabolisant la Russie, les médias et les gouvernements européens n’expriment donc, une fois encore, que la voix de leurs vrais maîtres : la Super Classe Mondiale.

La russophobie occidentale n’est donc pas seulement ridicule. Elle n’est pas seulement une forme de racisme d’Etat, qui fait du peuple russe un coupable ou un danger par essence.

Elle est surtout dangereuse car elle prépare les esprits européens à un affrontement avec la Russie : elle véhicule des bobards de guerre, un « bourrage de crâne » comme on disait pendant la Grande Guerre, qui toujours annoncent la vraie guerre !

En effet, la Super Classe Mondiale n’a nullement renoncé à la guerre pour parvenir à ses fins. Car le monde est en passe de lui échapper. La puissance des anglo-saxons – qui constituait le cœur nucléaire de l’oligarchie occidentale – ne cesse de décliner à l’échelle du monde, dans tous les domaines et pas seulement économiques. Et les oligarques le savent bien.

Les médias mainstream s’efforcent de nous cacher ce grand secret : le monde échappe aux mondialistes parce qu’il devient de plus en plus multipolaire. Parce que de grandes civilisations – notamment en Eurasie – se réinventent et veulent se libérer de la tutelle occidentale. Et qu’elles acquièrent de plus en plus les moyens de le faire.

On ne peut donc exclure que certains oligarques anglo-saxons ne soient tentés, une nouvelle fois, de miser sur un conflit mondial pour maintenir leur leadership, c’est-à-dire leur domination et leur projet liberticide de gouverner le monde à leur seul profit.
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Macron ne laisse pas de m'inquiéter. Il a un sérieux pète au casque (un type qui épouse sa mère ne peut pas être équilibré) et le pouvoir absolu (puisque sans opposition). Il pourrait bien être celui par qui arrive à la France le rappel que l'histoire est vraiment tragique.