mercredi, novembre 30, 2011

Sparte et les sudistes (M. Bardèche)

J'ai acheté ce livre sur un malentendu : le titre m'a attiré. C'est ensuite que j'ai découvert l'histoire de défenseur après-guerre du fascisme et du nazisme de Maurice Bardèche.

J'avais donc une certaine appréhension en attendant la livraison : allais-je tomber sur un de ces illuminés à croix gammée ?

Heureusement, pas du tout.

Tout d'abord, ce livre est écrit dans un style comme on n'en fait plus, syntaxe limpide, vocabulaire rigoureux, c'est fort agréable. Evidemment, pas un anglicisme ne traine. Et les noms propres sont aussi très rares, pour vous dire que l'auteur ne se perd pas dans les détails circonstanciels.

Le fond du propos est une analyse de notre monde individualiste sans individualités, suivant l'expression de Dalrymple. Il démonte le mécanisme par lequel on impose aux hommes une conscience collective, les empêchant de développer une conscience individuelle. On réduit l'homme à sa seule dimension économique. Des passages rappellent le Saint-Exupéry de Citadelle. Il analyse bien les émotions de masse obligatoires (pour un livre écrit en 1969, certaines phrases sont frappantes de prescience des années 2000).

Son monde idéal est composé de deux idéaux entrelacés :

> Sparte, la liberté collective et les valeurs viriles l'emportent sur l'individu, permettant, ce n'est qu'un paradoxe apparent, aux hommes de développer leur personnalité. Le danger qui menace Sparte est l'assèchement.

> Les sudistes. Respect des hiérarchies et des rapports naturels. Comme d'autres, il voit la cause de nos maux dans le fait que les Grands ont délaissé leurs lourds devoirs pour ne plus jouir que de leurs immenses privilèges. Il écrit par ailleurs sur la nécessité de l'humour, ce qui m'a beaucoup touché (il n'est pas anodin que nous vivions dans un monde où l'humour est éradiqué méthodiquement). Le danger qui menace les sudistes est la nonchalance.

Que propose Bardèche pour se rapprocher de son monde idéal ?

Le protectionnisme. Là où il est intelligent, c'est qu'il ne vante pas le protectionnisme pour d'hypothétiques vertus économiques mais comme moyen de sortir l'homme de sa réduction à l'état de consommateur-producteur indifférencié. Il veut sortir l'homme de ce qu'il appelle le fleuve vendre-vendre-vendre qui nous entraine sans cesse (je pense que acheter-acheter-acheter serait plus juste). Il est pour la sévère limitation, voire l'interdiction, de la publicité (je ne peux que l'approuver sur ce point). Si le protectionnisme provoquait des pénuries obligeant les gens à montrer des vertus spartiates, il ne s'en plaindrait pas.

La participation pour recréer des intérêts communs entre le bas et le haut de la société.

Et surtout, un parti politique préoccupé d'élitisme, qui viserait à recruter et former les meilleurs, indépendamment de leur nombre. Ce parti aurait un rôle d'incubation des idées et de couveuse à talents mais n'aurait pas pour but la prise du pouvoir par le parti.

Les solutions de Bardèche me laissent perplexe. En revanche, son analyse me séduit.

Il y a aussi le plaisir d'imaginer un bien-pensant lisant ces pages : on visualise sa moue horrifiée digne d'une gouine à qui on dit qu'elle sent la bite.

Demain, je vous scannerai (funeste anglicisme) quelques passages.

Addendum : chose promise ...

Extraits de Sparte et les sudistes

lundi, novembre 28, 2011

A titre gracieux ...

Sans commentaire.

Trierweiler aidée pour sa communication
AFP Publié le 28/11/2011 à 19:21

Valérie Trierweiler, compagne du candidat PS à la présidentielle François Hollande s'est adjoint les service d'une spécialiste en communication, écrit le Monde aujourd'hui. Nathalie Mercier, ancienne d'Euro-RSCG, est aujourd'hui directrice de la communication du musée du Quai Branly et s'occupera de la communication de Valérie Trierweiler, précise le quotidien du soir.

La spécialiste est une amie du président d'Euro-RSCG, Stéphane Fouks, conseiller en communication de Dominique Strauss-Kahn, et de Manuel Valls, auprès de qui elle travaillera dans l'équipe de campagne de François Hollande. Elle a été également la conseillère en image de Lionel Jospin pendant la campagne de 2002.

Nathalie Mercier conseillera Valérie Trierweiler, "à titre gracieux" souligne-t-elle, avant de se mettre temporairement en congé du musée du Quai Branly à partir du mois de février et jusqu'à l'élection présidentielle, explique le quotidien parisien.

samedi, novembre 26, 2011

Efa Choly m'a tuer

Hier le nucléaire, aujourd'hui le droit de veto à l'Onu, demain peut-être le droit de vote des étrangers, après demain l'interdiction des voitures dans les centres-villes, Efa Choly révèle les pires travers de la gauche : utopiste, irresponsable, traitre à la patrie, fanatique.

Le PS essaie de nous présenter une image inverse : responsable, pragmatique, soucieux des Français. Et paf ! Efa Choly s'amène avec ses gros sabots, fait une déclaration bien fracassante qui est prise par le public comme un énorme signal lumineux clignotant rouge accompagné d'une sirène «Attention ! Ces gens-là sont des fous dangereux !».

C'est bien fait pour la gueule des socialauds : depuis des années, ils couvent et nourrissent cette engeance verdâtre et, s'ils n'avaient pas eu de basses pensées électoralistes, ils ne seraient pas associés avec elle.

Bon, maintenant, François Battling Flamby Hollande, il est pas dans la merde. Soit il éjecte Efa mais il a peur de se prendre une mandale par sa pouf compagne pour avoir viré une femme (bin, ouais, il est, comme ça, François. Les couilles, ça le gêne, il préfère que ça soit sa fumelle qui les porte. Après Ségo, Vava porte la culotte). Soit il reste avec Efa et là, c'est pas gagné: courir le 100m avec un haut-fourneau attaché au pied paraît plus facile.

18 % de pauvres cons, c'est encore beaucoup

Cette .................. (mettez l'insulte qui vous convient) d'Efa Choly en a encore fait une excellente : elle est favorable à ce que la France partage son droit de veto à l'ONU avec les autres Européens. Ce n'est plus de la générosité, c'est du masochisme.

Je laisse passer trente secondes pour que vous puissiez rire un bon coup ...








Hé bien, il s'est tout de même trouvé 18 % des lecteurs du Figaro pour dire qu'ils n'étaient pas attachés au droit de veto de la France à l'ONU. Ce pourcentage me semble énorme : nous avons hérité d'un avantage qui ne nous coute rien et nous le donnerions juste comme ça, pour nous faire bien voir, juste pour fayoter auprès des autres Européens qui, loin de nous en savoir gré, interpréteraient, à juste raison, ce geste comme un aveu de faiblesse et de bêtise ? Affligeant de connerie ! Et 18 % des lecteurs du Figaro sont d'accord !

Je trouve que la candidature d'Efa Choly a au moins un mérite, celui de dévoiler la nature profonde des écolos-pastèques à la française (si peu française) : utopistes, irresponsables, inconséquents, traitres à la patrie, fanatiques, bref dangereux.

vendredi, novembre 25, 2011

How Brussels Stifles Democracy in Europe

How Brussels Stifles Democracy in Europe

Article remarquable de Daniel Hannan. Il tente d'analyse le très fort tropisme anti-démocratique de l'UE.

Il va plus loin que le constat habituel, à savoir qu'il n'y a pas plus de démocratie à Bruxelles et à Strasbourg que de charisme chez Herman Van Rompuy ou d'élégance chez Daniel cohn-Bendit.

Il tente d'analyser comment l'UE pervertit le fonctionnement de chacun des pays de l'UE et en chasse la démocratie. Il est en effet frappant de constater que, dès qu'il s'agit de l'UE et de l'Euro, les partis européens dits de gouvernement sont unanimes pour aller contre les voeux de leurs peuples.

C'est stupéfiant : sur aucun autre sujet (à part, peut-être, l'immigration), les gouvernants n'oseraient s'opposer avec une telle constance à des référendums et à des sondages défavorables de 50 % à 80 %.

Principe de précaution + vieillissement de la population = signe de décadence

Entendu sur BFM, ce matin, à propos du nucléaire : Principe de précaution + vieillissement de la population = signe de décadence.

J'approuve.

jeudi, novembre 24, 2011

La sortie de l'Euro, une catastrophe ? Vraiment ?

Standard & Poor's a relevé aujourd'hui la perspective sur la note islandaise à long terme de négative à stable. La note est confirmée à BBB-.

La note de l'Islande, explique l'agence américaine, s'appuie sur une économie "relativement prospère et souple" et sur la capacité de ses institutions à traiter les problèmes de son secteur financier.

Si le taux de chômage islandais est en forte hausse par rapport à ses niveaux d'avant la crise, à 6,6%, il reste inférieur à celui de nombre d'économies avancées, souligne S&P.

Après une contraction supérieure à 10% entre 2009 et 2010, le PIB islandais devrait augmenter cette année, estime l'agence de notation. "Avec cette croissance attendue et une poursuite de l'assainissement budgétaire, nous estimons qu'il y aura un excédent budgétaire primaire en 2011" (hors service de la dette), indique S&P.


Rappelons que l'Islande a dévalué sa monnaie de 40 %, serré la vis des dépenses publiques et répudié la dette étrangère de sa plus grande banque. Soit, en gros, les mesures que préconisent les irresponsables d'euro-sceptiques dont votre serviteur s'enorgueillit de faire partie.

mercredi, novembre 23, 2011

Euro : nous continuons à rouler sur la pente anti-démocratique

On nous parle maintenant de réviser les traités pour aller vers plus de fédéralisme européen, dissolvant de fait les nations. Très bien.

Mais il est hors de question que le système propose de demander l'avis des peuples, car on connaît la réponse d'avance (ou on croit la connaître). Et la fiction parlementaire ne fonctionnera pas : par temps calme, les gens veulent bien accepter la fable que des parlementaires qui ne leur ressemblent pas en grand'chose les représentent, mais pas dans la tempête et surtout après le «revote» du TCE. Seul le referendum sera légitime. On n'en fera pas.

On va donc tenter de faire une réforme majeure ou, plus exactement, une révolution, en allant contre l'avis des peuples (puisqu'on évite de leur demander leur avis en supposant qu'ils sont contre). C'est une folie furieuse : pendant deux siècles, on a expliqué, à tort ou à raison, aux peuples qu'ils étaient les souverains. Maintenant, on leur dit «Bon, on a réfléchi, on s'est un peu trompé. Vous êtes vraiment trop cons, vous voyez trop à court terme, vous ne comprenez pas les enjeux. Par précaution, pour votre bien, on va s'abstenir de demander votre avis». Et vous croyez que ça va bien se passer ?

J'espère de tout coeur que ces conneries vont cesser. En tout cas, je ferais ce que je peux (c'est-à-dire peu) pour les faire cesser.

mardi, novembre 22, 2011

Quand les ministres convoquent les patrons, je ris !

Après Philippe Varin de PSA, c'est au tour de Luc Oursel d'Areva d'être convoqué par le ministricule Baroin pour s'expliquer sur son plan de réduction de postes.

Je ris à gorge déployée. C'est l'hôpital qui convoque la charité.

Qu'est-ce qu'il en connait, le petit con de Bercy, de la gestion d'une boite ? En revanche, nous connaissons tous sa gestion de l'Etat, c'est la même depuis quarante ans, c'est celle qui nous a menés, à coups de déficits clientélistes, dans le mur en klaxonnant notre soutien indéfectible à un modèle social que peronne hors d'Europe ne copiait.

Alors, évidemment, son avis sur la gestion d'Areva et de PSA ...

Pour ajouter à l'ironie de la situation, rappelons que Renault, avec son actionnaire étatique, produit moins en France que ce salaud de capitaliste privé de PSA.

Les idéologues récidivent

Zemmour sur le meurtre d'Agnès

Cette chronique est excellente.

Agnès fut victime des idéologues nourris de rousseauisme.

Bien sûr, l'homme étant mauvais, un tel meurtre aurait pu arriver même dans une société prenant toutes les mesures contre la récidive. Mais notre société où les rousseauistes font les lois, jugent et emprisonnent (très peu) est plus vulnérable qu'une autre.

Et ça va continuer, le propre des idéologues étant d'être imperméables aux réalités, de ne jamais s'estimer démentis par les faits. Les seuls vrais criminels à leurs yeux sont les obstacles au «progrès» : les mal-pensants. Il est illusoire d'espérer faire changer les idéologues, la seule solution est de les remplacer.

Rappelons que les appareils judiciaire et pénitentiaire n'ont pas pour mission première de protéger et de résinsérer les criminels, mais de protéger la société. Ce qui est à vos yeux une évidence ne l'est pas dans certains cercles qui trouvent, hélas, aux commandes de la justice.

Addendum du 24/11 : plus on en apprend sur cette affaire, plus on est stupéfait et dégoûté. Un lycéen violeur avec préméditation, des «experts» qui ne détectent aucune dangerosité (comme si être coupable d'un viol n'était pas une indication de dangerosité suffisante !), des parents qui l'inscrivent dans un lycée libertaire, la justice qui n'informe pas (comme d'habitude, le confort du coupable passe avant la protection de la société), le proviseur qui ne s'informe pas.

C'était vraiment mettre le loup dans la bergerie. Des inconscients et des irresponsables !

Je ne savais pas à quel point j'avais raison en écrivant ce billet : chacune des négligences ou des mauvaises décisions qui mènent au drame est le fruit de l'idéologie gauchiste. C'est d'ailleurs pourquoi ce drame n'aura aucune conséquence positive : il faudrait retirer de la tête des idéologues au pouvoir leurs mauvaises idées ou leur retirer le pouvoir. C'est quasi-impossible, mais ne perdons pas espoir.

dimanche, novembre 20, 2011

«L'Europe», ce projet américain

«Europe» ou «européen», avec les guillemets, désignent l'utopie européiste qui, usurpant l'Europe historique, géographique et culturelle, trouve un début de réalisation dans la technocratie bruxelloise.

Le projet européiste est basé sur la méfiance des peuples et des nations européens, vus comme fauteurs de guerres. C'est une idée typiquement américaine. Les USA, contrairement au Canada, ont été en grande partie bâtis par des gens qui détestaient la vieille Europe, sa culture, ses traditions et ses institutions. On retrouve la même haine dans le projet européiste.

Une fois qu'on a compris cette origine américaine de l'idéologie européiste, on comprend aussi comment s'agencent les faits :

> la pax americana et le plan Marshall, émasculant l'Europe, ont permis matériellement «l'Europe» (et non l'inverse, ce n'est pas «l'Europe» qui a amené la paix).

> les bâtisseurs de «l'Europe», comme Jean Monnet, sont d'ardents américanophiles.

> «l'Europe», ne prend pas en charge sa défense, c'est-à-dire le coeur de la souveraineté. Elle en laisse la charge, comme par hasard, aux USA, par l'intermédiaire de l'OTAN, où les «Européens» ont un rôle subalterne.

> on nous cite à tout bout de champ les USA comme un exemple et on nous propose comme but les Etats-Unis d'Europe.

> le primat de l'union économique, lui aussi très américain.

> les européistes et les Américains communient dans l'immigrationnisme pour noyer la vieille Europe sous les vagues d'immigrés «neufs».

Je n'ai rien contre les Américains : ils ont leur politique. A nous d'avoir la nôtre au lieu de suivre celle d'un autre pays.

Mais cette tromperie ne peut fonctionner que si les peuples européens sont déboussolés, d'où l'importance pour les européistes de pervertir les mots, de ne jamais dire les choses clairement.

C'est l'objet de ce billet de mettre les pieds dans le plat et d'appeler un chat un chat.

Je crois en une possible union des peuples européens, mais pas de la manière soviétique (ironique, une idée américaine mise en oeuvre à la soviétique) pratiquée actuellement. J'aurais commencé par la défense : plus difficile, plus lent mais plus solide. Plus dans un prochain billet.

François Hollande a-t-il déjà perdu les élections ?

Il y a un mois, la classe jacassante nous racontait que Nicolas Sarkozy ferait mieux de ne pas se présenter tellement c'était perdu d'avance. Aujourd'hui, les mêmes nous racontent que François Hollande est en danger. Bien sûr, tout cela c'est du blabla de pisse-copie désoeuvrés, de gens qui parlent même (surtout) quand ils n'ont rien à dire. Si loin du vote, rien ne vaut.

Les tractations de François Hollande avec les écologistes ont prouvé qu'il ferait un bon président ... de conseil général. L'interrogation principale que tout le monde a sur François Hollande est : sera-t-il capable de s'élever à la hauteur du poste qu'il brigue ? Et, dès ses premiers pas de candidat, il donne à penser que non, réactivant les doutes sur sa personne.

Mais la route est encore longue et rien n'est joué. J'ai bien peur que les candidats rivalisent de médiocrité.

Avant-première : crise européenne, saisons 2, 3 et 4

En avant-première de la série à succès La crise européenne, La lime™ vous dévoile les saisons suivantes.

La première saison, Merkozy éclate la gueule de la démocratie, a rencontré un vif succès dans le public européen, qui a applaudi avec la même spontanéité qu'un congrès du parti communiste nord-coréen.

Grâce à un excellent billet de Stéphane Montabert, voici les saisons suivantes :

Saison 2 : La planche à billet, c'est pas fait pour les chiens avec tout plein d'argent gratuit et promesses électorales mignonnes.

Saison 3 : Deux milliards d'Euros la baguette ? A ce prix là, c'est donné, ma bonne dame ! avec de l'action émeutière et policière à gogo.

La saison 4 est une exclusivité La Lime™ : Et la milice passait dans les rues, 4 par 4, prête à bondir avec un max de beaux gars en uniforme avec de grandes matraques.

samedi, novembre 19, 2011

Le socialisme aveugle les Français

Le socialisme aveugle les Français

Je ne suis que partiellement d'accord avec la conviction de P. Nemo que notre paralysie socialiste découle des institutions de la Vème République, même si l'alliance objective gaullo-communiste a fait des ravages (statut de la fonction publique et noyautage de l'enseignement).

Je n'ai pas encore lu ce livre. L'extrait en lien est probablement incomplet. En effet, dans ses précédents ouvrages, P. Nemo insiste aussi sur les dégâts de l'église de Gauche,

jeudi, novembre 17, 2011

Hollande irradie la connerie

La promesse faite par François Hollande aux écolos d'arrêter 24 réacteurs nucléaires est stupéfiante : l'arrêt du nucléaire en France ne repose sur aucune base rationnelle et c'est un non-sens économique à plusieurs dizaines de milliards d'Euros (ou de nouveaux nouveaux francs). Renforcer la sécurité des centrales, pourquoi pas ? Même si, à mon avis, il y a d'autres priorités. En revanche, les arrêter est une idée de crétins puérils et capricieux.

Bien sûr, on sait que François Hollande n'a aucune intention de tenir cette promesse délirante et on devine même qu'il utilisera l'argument économique : «J'voudrais, mais j'peux point : c'est la crise».

Mais qu'il ait pu légitimer cette proposition loufoque et dangereuse au lieu de la balayer d'un «dites, les écolos, si vous arrêtiez deux secondes vos conneries infantiles et si on parlait sérieusement ?» est déjà une preuve d'irresponsabilité qui m'inquiète.

Car une fois que l'idée de céder à cette lubie des écolos est légitimée, il suffit de ne rien faire, de ne pas investir, de ne pas prendre de décision (spécialité hollandesque) pour que, progressivement, l'arrêt des centrales devienne obligatoire faute d'investissement d'entretien.

Mais il ne faut pas être trop pessimiste : même si l'on avait la folie de mettre en place un programme d'arrêt des réacteurs nucléaires, cela prendrait des années, pendant lesquelles un ou deux hivers bien rudes suffiraient à rappeler quelques réalités aux idéologues.

mercredi, novembre 16, 2011

Maurice Bardèche, Rémy et l'anti-conformisme

Je suis en train de lire Sparte et les sudistes, de Maurice Bardèche.

Maurice Bardèche était le beau-frère de Robert Brasillach, fusillé à la Libération.

Il ne s'est pas mêlé de politique pendant la guerre, mais est devenu un ardent défenseur du fascisme après-guerre ! Je ne partage pas ses idées, mais ce genre de personnalités, à contre-courant du carriérisme ambiant, qui accorde plus d'importance aux idées, à leur Vérité, qu'au confort matériel, me soulage de la médiocrité actuelle.

J'ai un exemple beaucoup plus cher à mon coeur : le colonel Rémy. Gaulliste dès juin 40 quand presque tout le monde était pétainiste, il n'a rien trouvé de mieux que se déclarer pétainiste après-guerre, quand tout le monde courait après les brevets de gaullisme, auxquels il avait plus de titres que la plupart de ceux qui en faisaient commerce.

Nos chasses à l'homme médiatiques ont d'étranges indulgences (mieux vaut être un écolo pédophile qu'un curé pédophile), mais elles sont implacables, une fois lancées. Nous n'avons plus assez d'insouciance, nous nous prenons trop au sériex, pour ne pas pousser la chasse jusqu'à l'hallali.

Je ne crois pas que l'anti-conformisme d'une personne publique soit encore possible de nos jours. Je parle bien évidemment du vrai anti-conformisme, qui choque les bobos des medias, pas la rebellitude à deux balles de certains people.

Imaginez, par exemple, un zartiste engagé qui nous expliquerait posément les raisons qu'il a d'être raciste ou de penser que la place des femmes est au foyer, obéissantes aux hommes. Sa mise à mort sociale, médiatique et commerciale ne pendrait pas une journée.

Les propos sont normalisés, personnalités s'affadissent (c'est l'individualisme sans l'individualité de Dalrymple) et notre monde devient chiant.

Mais il y a pire que ce déplaisir : le débat public est tué, la réflexion est paralysée et l'action rendue impossible.

L'immigration en est un exemple frappant : voici un bouleversement de la population comme la France n'en a pas connu depuis mille trois cents ans et les seuls propos admissibles dans l'espace public sont «l'immigration, c'est très bien, il en faut beaucoup plus» (vraie gauche) et «l'immigration, c'est bien, il en faut plus mais cela peut poser à la marge quelques problèmes» (fausse droite). C'est tout de même stupéfiant ! Surtout quand on songe que le Japon montre tous les jours que l'option de se passer d'immigration n'est nullement une fantaisie. Hé bien, cela ne sera même pas débattu, la question ne sera pas posée.

Bien sûr, je fais dans la facilité en prenant cet exemple. Mais il en est mille autres. La conclusion c'est qu'à force de restreindre le débat public, nous devenons collectivement cons.

mardi, novembre 15, 2011

Eclatement de l'Euro : la voie étroite

Dans cet entretien, Marc de Scitivaux énonce le problème fondamental de l'Euro :

«Nous sommes ainsi dans une confrontation manifeste entre une construction intellectuelle et une réalité économique que subissent les populations. On demande aux concitoyens d’accepter des sacrifices de plus en plus importants non pas parce que la situation économique l’imposerait dans l’absolu, mais pour sauver une idée. On a ainsi une lutte entre la vie et l’abstraction. Cela est très dangereux comme situation. Et je pense que cela ne peut pas bien se terminer.»

Je fais exactement la même analyse : l'histoire de l'URSS montre que les idéologues ne lâchent jamais la barre volontairement, parce qu'ils ouvriraient les yeux, parce qu'ils reviendraient à la réalité. Non, il faut que la réalité soit tellement dure et violente qu'ils soient contraints de passer la main, d'atterrir malgré eux.

Contrairement aux euro-béats et autres mondialo-ravis, je n'ai jamais oublié que l'histoire est tragique et je redoute quelque drame.

Mais j'espère que le peu de démocratie qui reste en Europe, bien fragile, permettra de débarquer les technocrates européistes avec un pouième d'anticipation par rapport à ce qui se produirait si nous étions sous une dictature avec tous les attributs, et d'épargner ainsi un ou deux soubresauts.

C'est une voie très étroite.

Monétisation des dettes publiques, une très mauvaise idée... à la mode

La monétisation de la dette, c'est toujours cette pensée magique, anti-économique, comme la fumeuse histoire d'abolition de la loi de 1973, qui fait croire qu'il y aurait quelque part une source de richesses gratuite qui permet de rembourser nos dettes sans efforts ni souffrances.

Comme Vincent Bénard en a déjà causé, allez voir chez Vincent :

Monétisation des dettes publiques, une très mauvaise idée... à la mode

dimanche, novembre 13, 2011

L'exercice de l'Etat

Ce film provoque des sentiments libéraux : la chose que l'on se dit en sortant de ce film, c'est qu'il faut laisser le moins de pouvoirs possible aux politiciens.

Le pire, c'est que le ministre du film n'est même pas antipathique. Simplement, l'exercice du pouvoir en 2011 (comme dans tous les temps, sauf qu'en 2011, l'Etat se mêle de tout) réclame des êtres moralement corrompus (je n'insisterai pas sur les affaires Strauss-Kahn). Déjà, Tacite au deuxième siècle le constatait : les deux extrémités sociales sont immorales, soit par excès de pauvreté, soit par excès de richesse.

Un énarque partant pour le privé se plaint du manque de moyens de l'Etat français. Il n'a pas tort. L'Etat français manque de moyens. Comme feu l'Etat soviétique, et pour les mêmes raisons. Quand on veut se mêler de tout, on n'a jamais assez de moyens. Que l'Etat français se mêle seulement de police, de justice, de diplomatie, de défense et d'infrastructures, et, tout d'un coup, il aura tous les moyens qu'il lui faut.

La scène du ministre chez le chômeur est grotesque, c'est dommage. Le reste est bien.


L'exercice de l'Etat Bande-annonce par toutlecine

Bernard Lugan décolonise l'Afrique

Bernard Lugan sur Radio Courtoisie

Les phrases importantes sont : «Non, les Africains ne sont pas des Européens pauvres à la peau noire. Ce sont des Africains. Les universalistes refusent de le comprendre. Pour eux, le village Terre est peuplé d'hommes interchangeables. Hé bien, non. L'Afrique doit se décoloniser mentalement de ces idées occidentales».

Pour en finir avec la polémique sur la loi Pompidou-Giscard de 1973 (2)

Pour en finir avec la polémique sur la loi Pompidou-Giscard de 1973 (2)

Voilà qui règle définitivement la question à mes yeux : la loi de 1973 abolie + la finance de 2011 = tout pouvoir à l'Etat. J'ai apprécié la petite pique «Imaginez qu'un gouvernement de gauche, délivré de la la loi 1973, utilise la planche à billets (donc l'inflation, donc la spoliation des Français qui travaillent et qui épargnent) pour financer le logement gratuit de tous les immigrés, y compris les clandestins».

Ach ! la guerre, gross malheur

Je me suis allègrement payé Eva Joly sur le blog de Béatrice Houchard. Je ne vais pas me répéter. Mme Joly n'en rate vraiment pas une : elle ne semble toujours pas avoir compris qu'elles se présentait aux élections présidentielles françaises.

Ach ! la guerre, gross malheur

samedi, novembre 12, 2011

Il y a pire que l'éclatement de l'Euro, il y a la survie de l'Euro

It's not the break-up of the euro that will bring Armageddon, Vince, it's carrying on as now

Je suis évidemment d'accord avec Daniel Hannan.

Jean-Jacques Rosa a trés bien synthétisé l'économie de l'Euro : l'Euro favorise les cartels bancaires, industriels et politiques et défavorise l'économie libre.

Cette économie de l'Euro se traduit en termes politiques : la classe jacassante, que d'autres appellent l'hyper-classe mondiale, défend l'Euro tandis que les peuples le rejettent de plus en plus. C'est ce que je décris depuis des mois : le choix est entre l'Euro et la démocratie. Nos dirigeants ont clairement choisi de préserver l'Euro en détruisant la démocratie, sous les applaudissements des journaleux.

On ne s'étonnera donc pas que la classe jacassante insiste sur l'inimaginable apocalypse que provoquerait une sortie de l'Euro.

Mais deux doigts de bon sens permettent de relativiser :

1) Quand on vous explique de manière aussi hystérique et affirmative que «non, non, ce n'est pas possible», il y a de fortes chances que celui qui parle craigne que ce soit très possible et que ça finisse même par arriver.

2) Ceux qui ont un peu de connaissance historique se souviendront qu'une sortie d'union monétaire est très banale (1).

3) Certes, la sortie de l'Euro aura bien quelques inconvénients, mais n'aurait-elle pas quelques avantages qui compenseraient ? Etait-ce l'enfer avant l'Euro ? Pour quelques banquiers véreux et incompétents, pour quelques politiciens clientélistes, peut-être, mais pour les autres ?

Le peuple s'adapte à beaucoup de choses. Mieux vaut qu'il s'adapte à une sortie de l'Euro porteuse de renouveau plutôt qu'à un interminable appauvrissement du fait d'une mauvaise monnaie.

Bref, la sortie de l'Euro le plus tôt possible est préférable. Mais, à cause de la domination de la classe jacassante, nous sortirons très tard et après beaucoup de souffrances. Nos institutions auront été mises en miettes par ce retard irresponsable et la démocratie sera menacée.

Quelquefois, je doute même que nous sortirons de l'Euro (ceux qui voyaient la Chine comme sauveur -je n'insiste pas sur ce qu'a de traitreusement antipatriotique un tel espoir, il serait paradoxal d'attendre du patriotisme des européistes- ont eu droit à une douche froide) tellement la puissance de la classe jacassante m'impressionne (2), mais, finalement, j'ai foi en la démocratie.

Ce billet est dédié à l'épouse de Christophe, qui travaille dans une de ces banques-zombies dont la survie nous coûte trop, beaucoup trop.

*****************
(1) : Jean-Jacques Rosa dans Le Figaro du 15 juin 2011

La France peut-elle concrètement retourner à une monnaie nationale ?

Tous les pays issus du démembrement de l'URSS l'ont fait. Du rouble, ils sont passés à des monnaies nationales. Dans les années 1990, après la scission de la République tchèque et de la Slovaquie, j'ai posé la question au président tchèque Vaclav Klaus de la difficulté de créer ainsi sa propre monnaie. Il m'a répondu en exactement deux mots: «Une semaine»... En une génération, une soixantaine de pays sont sortis d'une union monétaire. Aussi, lorsqu'on nous présente cette proposition comme une sorte d'horrible et exceptionnel fantasme, il faut bien prendre conscience qu'elle n'a rien que de très banal. Aujourd'hui, la monnaie est essentiellement scripturale, concrètement, des comptes en banque. Du jour au lendemain vous décrétez que votre compte de 3000 euros est désormais de 3000 francs...

J'ajoute un tableau des dissolution d'unions monétaires.

(2) : je redoute un scénario à la japonaise, où le sauvetage des banques-zombies prend le pas sur tout le reste, avec à la clé vingt ans de stagnation dont on ne voit toujours pas le bout. Je préfère de très loin un scénario à l'islandaise : faillite des banques pourries et redémarrage de l'économie assainie.

Je n'écris pas cela à la légère : je suis client de ces banques-zombies.

Les grandes banques françaises sont en faillite virtuelle : avec des leviers de 30 à 50, elles sont vulnérables à des dégradations de l'économie de 2 à 3%. Mieux vaudrait les mettre en faillite par un coup d'autorité dès aujourd'hui. Hélas, cela ne se fera pas.

(3) : Marc de Scitivaux contre Goldman Sachs

Je ris jaune

Trouvé chez mon camarade h16.

C'est dur de se faire donner la leçon par un Chinois. J'en veux à nos dirigeants (et à beaucoup de mes compatriotes) pour nous avoir mis dans une telle position.

vendredi, novembre 11, 2011

DSK- Sinclair, le naufrage des soixante-huitards ?

Dans la presse, se multiplient les indications que le couple DSK - Sinclair serait en perdition. Je n'en comprends pas les raisons. N'incarnent-ils le couple idéal des soixante-huitards : friqués, célèbres, décompléxés (surtout lui), libres (surtout lui), sexuellement épanouis (surtout lui), recomposés à souhait ?

Comme on m'a expliqué que les idéaux soixante-huitards étaient l'apothéose de deux mille ans de progrès du genre humain et qu'ils renvoyaient à juste titre la vieille morale bourgeoise dans les poubelles de l'histoire, je ne vois vraiment pas ce qui peut clocher dans ce couple béni de tant de perfections libertaires.

Ou alors ça serait-y pas que la bonne vieille morale bourgeoise n'était pas si débile ? Horreur et pestilence ! Dieu me tripote !

Je me marre ... Mais alors là, je me marre ...

Euro : les attaques contre la démocratie continuent

Ce coup-ci, l'attaque contre la démocratie se fait par l'intermédiaire du baillonage des agences de notation, donc d'une attaque contre la liberté d'expression (voir la phrase en gras).

Cette fixette sur les agences de notation me fait irrésistiblement penser au proverbe «quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt». La comparaison des taux d'intérêt des USA, qui ont perdu leur AAA, et de ceux de la France, qui l'a pourtant gardé, suffirait pourtant à relativiser ce pouvoir. Je vais finir par croire que nous sommes dirigés par des gens trop cons pour comparer deux taux.

Il est vrai que casser le thermomètre quand le malade délire de fièvre est enseigné dans toutes les bonnes facultés de médecine comme le sommet de l'art médical, n'est-ce pas ?

Mais pendant qu'on parle de cela, on ne parle pas d'autre chose. Comme par exemple. la réduction des dépenses somptuaires de nos chers, très chers, élus.

Ça serait la honte d'être sauvés de notre propre connerie par les Anglais. Mais la honte, depuis trois ans, de sommet décisif en sommet décisif, nous sommes habitués à vivre avec.

L'UE s'attaque à l'oligopole des agences de notations :


par Huw Jones

LONDRES (Reuters) - L'Union européenne lancera la semaine prochaine sa troisième offensive contre les agences de notation depuis les débuts de la crise financière, et cette fois-ci les trois grandes risquent de sentir le vent du boulet.

La bévue de Standard & Poor's avec la France jeudi n'arrange pas leurs affaires face à des autorités qui voient en elles un oligopole qui n'a pas peu contribué à alimenter et exacerber l'instabilité des marchés dans le monde puis dans la zone euro.

"Cela renforce ma conviction que l'Europe doit avoir une réglementation solide, stricte et rigoureuse pour les agences de notation de crédit", a dit le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier, qui a rédigé le projet de loi qui doit être présenté mardi.

L'un des éléments importants du texte aura trait à la responsabilité civile dans le cas d'une négligence grossière ou de manquement grave, a dit Michel Barnier, en réponse à l'erreur de S&P.

L'Union européenne a déjà adopté deux dispositions, une obligeant les agences à solliciter une autorisation et la deuxième les forçant à rendre des comptes directement à un nouveau régulateur européen.

Mais l'UE veut aller plus loin et contester la domination exercée par Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings, agences perçues par beaucoup d'Européens comme étant dotées d'un tropisme américain un peu trop prononcé.

Le texte sera rigoureux sur le chapitre des notations de dette souveraine, un sujet particulièrement sensible pour une zone euro qui a les plus grandes peines à récupérer la confiance des investisseurs à la suite des renflouements concédés à trois des pays membres.

Une version du projet de loi qui avait fait l'objet de fuites le mois dernier avait mis en émoi non seulement les agences mais également leurs clients.

Il était question d'introduire une nouvelle concurrence en obligeant les clients à changer d'agence régulièrement.

"On craint que cette rotation obligatoire des agences produise l'inverse de l'effet recherché", dit Richard Hopkins, l'un des administrateurs de l'Association pour les marchés financiers en Europe, qui représente les grandes banques de la région.

La rotation ne ferait qu'accroître l'instabilité des ratings et diminuer leur qualité en raison d'un nombre limité d'acteurs internationaux et de barrières à l'entrée de plus en plus nombreuses et imposantes, a-t-il ajouté.

Selon une source proche du dossier, le principe de la rotation sera "un peu allégé" par exemple en rallongeant la période entre deux rotations.

Une autre disposition centrale du projet de loi est de permettre aux pays de l'UE d'interdire ponctuellement la notation de leur dette souveraine, ce "dans des circonstances particulièrement exceptionnelles".

Bruxelles avait particulièrement mal digéré l'an dernier qu'une agence déclasse la dette de la Grèce alors même qu'était monté le premier programme de renflouement.

Certains pays de l'UE tels que la Grande-Bretagne, dont on pense qu'elle fera obstacle au projet de loi, se demandent en quoi la crédibilité de la zone euro en sortirait grandie et en quoi cela empêcherait des agences de notation hors l'UE d'émettre une opinion.

Les icônes frelatées du Président

Les icônes du Président de la République

Ce court article de Malika Sorel me semble important car il montre à cru ce qui nous tue : la vraie gauche et la fausse droite jouent en permanence la fausse polémique, alors qu'en réalité, elles partagent les mêmes valeurs détestables, comme on s'en aperçoit au récit de Mme Sorel. Elles occupent ainsi le terrain et empêchent toute expression d'une parole véritablement différente.

Ceux de 14

Ligne de sections par quatre, sous bois, gravissant la pente. Je réagis mal contre l'inquiétude que m'inspire la nervosité des soldats. J'ai confiance en eux, en moi; mais je redoute, malgré que j'en aie, quelque chose d'impossible à prévoir, l'affolement, la panique, est-ce que je sais ?

Comme nous montons lentement ! Mes artères battent, ma tête s'échauffe.

Ah! ... Violente, claquante, frénétique, la fusillade a jailli vers nous comme nous arrivions au sommet. Les hommes, d'un seul mouvement impulsif, se sont jetés à terre.

«Debout, nom d'un chien! Regnard, Lauche, tous les gradés, vous n'avez pas honte ? Faites-les lever !»

Nous ne sommes pas encore au feu meurtrier. Quelques balles seulement viennent nous chercher, et coupent des branches au-dessus de nous. Je dis, très haut :

«C'est bien compris ? Je veux que les gradés tiennent la main à ce que personne ne perde la ligne. Nous allons peut-être entrer au taillis, où l'on s'égare facilement. Il faut avoir l'œil partout.»

Là-bas, dans le layon que nous suivons, deux hommes ont surgi. Ils viennent vers nous, très vite, à une allure de fuite. Et petit à petit je discerne leur face ensanglantée, que nul pansement ne cache et qu'ils vont montrer aux miens. Ils approchent ; les voici ; et le premier crie vers nous :
«Rangez-vous! Y en a d'autres qui viennent derrière!»

Il n'a plus de nez. A la place, un trou qui saigne, qui saigne...

Avec lui, un autre dont la mâchoire inférieure vient de sauter. Est-il possible qu'une seule balle ait fait cela ? La moitié inférieure du visage n'est plus qu'un morceau de chair rouge, molle, pendante, d'où le sang mêlé à la salive coule en filet visqueux. Et ce visage a deux yeux bleus d'enfant, qui arrêtent sur moi un lourd, un intolérable regard de détresse et de stupeur muette. Cela me bouleverse, pitié aux larmes, tristesse, puis colère démesurée contre ceux qui nous font la guerre, ceux par qui tout ce sang coule, ceux qui massacrent et mutilent.

«Rangez-vous! Rangez-vous!»

Livide, titubant, celui-ci tient à deux mains ses intestins, qui glissent de son ventre crevé et ballonnent la chemise rouge. Cet autre serre désespérément son bras, d'où le sang gicle à flots réguliers. Cet autre, qui courait, s'arrête, s'agenouille dos à l'ennemi, face à nous, et le pantalon grand ouvert, sans hâte, retire de ses testicules la balle qui l'a frappé, puis, de ses doigts gluants, la met dans son porte-monnaie.

Et il en arrive toujours, avec les mêmes yeux agrandis, la même démarche zigzagante et rapide, tous haletants, demi-fous, hallucinés par la crête qu'ils veulent dépasser vite, plus vite, pour sortir enfin de ce ravin où la mort siffle à travers les feuilles, pour s'affaler au calme, là-bas où l'on est pansé, où l'on est soigné, et, peut-être, sauvé.

«Tu occuperas avec ta section le fossé qui longe la tranchée de Calonne, me dit Porchon. Surveille notre gauche, la route, et le layon au-delà. C'est toi qui couvres le bataillon de ce côté.»

Je place mes hommes au milieu d'un vacarme effroyable. Il me faut crier à tue-tête pour que les sergents et les caporaux entendent les instructions que je leur donne. Derrière nous, une mitrailleuse française crache furieusement et balaye la route d'une trombe de balles. Nous sommes presque dans l'axe du tir, et les détonations se précipitent, si violentes et si drues qu'on n'entend plus qu'un fracas rageur, ahurissant, quelque chose comme un craquement formidable qui ne finirait point. Parfois, la pièce fauche, oblique un peu vers nous, et l'essaim mortel fouaille l'air, le déchiquette, nous en jette au visage les lambeaux tièdes.

En même temps, des balles allemandes filent à travers les feuilles, plus sournoises du mystère des taillis ; elles frappent sec dans les troncs des arbres, elles fracassent les grosses branches, hachent les petites, qui tombent sur nous, légères et lentes ; elles volent au-dessus de la route, au-devant des balles de la mitrailleuse, qu'elles semblent chercher, défier de leur voix mauvaise. On croirait un duel étrange, innombrable et sans merci, le duel de toutes ces petites choses dures et sifflantes qui passent, passent, claquent, tapent et ricochent avec des miaulements coléreux, là, devant nous, sur la route dont les cailloux éclatent, pulvérisés.

«Couchez-vous au fond du fossé! Ne vous levez pas, bon Dieu!»

En voilà deux qui viennent d'être touchés : le plus proche de moi, à genoux, vomit le sang et halète; l'autre s'adosse à un arbre et délace une guêtre, à mains tremblantes, pour voir «où qu'c'est» et «comme c'est».

Bruit de galopade dans le layon. C'est par ici ? Non, là-ba s! Ah! les cochons ! Ils se sauvent !

«Bien, Morand ! Bravo, petit ! Arrête-les ! Tiens bon !»

Un de mes caporaux a bondi vers eux. Il en saisit un de chaque main, et il secoue, et il serre... Mais soudain, poussant un juron, il roule à terre, les doigts vides : d'autres fuyards viennent de se ruer, en tas ; ils l'ont bousculé sauvagement, renversé, piétiné ; puis, d'un saut, ils ont plongé dans le fourré.

Morand accourt vers moi, tout pâle, pleurant de rage :

«C'est-i' des hommes, ça, mon lieutenant? Me casser la gueule pour fout'e le camp ! Ah! cré Dieu !»

Je lui demande :

«As-tu vu de quel régiment c'était ?
- Oui, mon lieutenant, du ...e. Tenez ! Tenez ! En voilà d'autres ! Mais ceux-là, vous m'entendez, faudra qu'i's m'crèvent avant d'passer !»

Et il court, il se campe devant eux, en plein layon, le fusil haut, si menaçant qu'il les arrête, les oblige à le suivre jusque sur notre ligne. Je leur dis :

«Savez-vous ce qu'on fait, aux lâches qui se débinent sous le feu? »

L'un d'eux proteste :

«Mais, mon lieutenant, on s'débine pas; on s'replie: c'est un ordre... Même que l'lieutenant est avec nous.
- Le lieutenant ? Où est-il, le lieutenant, menteur ? ...»

C'est vrai, pourtant : débouchant du taillis à la tête d'un groupe de fuyards, je vois trotter l'officier vers l'arrière. Je crie vers eux. Ils sont trop loin... Et dans le même instant, il me faut courir au fossé, où ça va mal : mes hommes s'agitent, soulevés par la panique dont le souffle irrésistible menace de les rouler soudain. Une fureur me saisit. Je tire une balle de revolver en l'air et je braille :

«J'en ai d'autres pour ceux qui se sauvent ! Restez au fossé tant que je n'aurai pas dit de partir ! Restez au fossé! Surveillez la route !»

Malheur ! Ce qu'ils voient par là, de l'autre côté de la route, ce sont des fuyards, des fuyards, toujours. Ils déboulent comme des lapins et filent d'un galop plié, avec des visages d'épouvante.

Un sous-officier, là-bas...

«Sergent ! Sergent !»

L'homme se retourne ; ses yeux accrochent le petit trou noir que braque vers lui le canon de mon revolver. Les reins cassés, la face grimaçante, les yeux toujours rivés à ce petit trou noir, il prend son élan, franchit la route en deux bonds énormes, arrive à moi.

«Alors ?» lui dis-je.

D'une voix saccadée, le sergent m'explique que tout son bataillon se replie, par ordre, parce que les munitions manquent.
Vraiment ? ... Eh bien! Nous en avons, nous, des munitions ! Et nous leur en donnerons. Et le sergent restera avec nous, et puis ces hommes, et puis ceux-là, et puis ceux-là, tas de... J'arrête tout ce qui passe. Je gueule, toujours furieux, jusqu'à l'aphonie complète. Quand la voix manque, je botte des fesses anonymes, direction le fossé.

Et ça finit par tenir à peu près, avec des frémissements, des à-coups, des ondes nerveuses qui passent vite. J'ai un sergent et deux caporaux qui font preuve d'une poigne solide : debout hors du fossé, ils me regardent, et, l'un après l'autre, me font signe que ça va. Alors, à plat ventre, je me glisse jusqu'à la route. La mitrailleuse ne tire plus de façon continue. De temps en temps elle lâche une bande de cartouches, puis se tait. Quelques balles allemandes ronflent, très bas, et vont faire sauter des cailloux un peu en arrière. La chaussée est déserte à perte de vue.

Et je profite de l'accalmie. Je passe derrière mes hommes. Je leur parle, à voix posée, toute ma colère enfin tombée. Maintenant ils se sont ressaisis ; je n'ai point de mal à reprendre possession d'eux tous.

«Mon lieutenant ! Mon lieutenant ! Ça recommence !»

C'est Morand qui crie en accourant vers moi :

«Regardez-les, là-bas, dans le layon !»

Il me montre la droite. Et en effet, tout de suite, je distingue deux Français qui sautent par-dessus le chemin, surgis des feuilles pour aussitôt disparaître dans les feuilles. Au même moment, une fusillade très proche et très violente se déchaîne. Un hurlement jaillit du fossé. Vauthier, auprès de moi, regarde et dit :

«C'est l'sergent Lauche. Il en a mauvaisement. I'griffe l'herbe.»

Un autre hurlement. Et Vauthier dit :

«C'est l'grand Brunet... Fini, lui. I'bouge pus.»

Une balle claque contre mon oreille et m'assourdit, des branches fracassées tombent sur nous, des miettes de terre nous éclaboussent. Cette fois, c'est sérieux.

Galops fous ; encore des paquets de fuyards qui nous arrivent dessus en trombe. Ces hommes puent la frousse contagieuse ; et tous halètent des bouts de phrases, des lambeaux de mots à peine articulés. Mais qu'est-ce qu'ils crient? Ils ont le gosier noué, ça ne passe pas.

«Les Boches... Boches... tournent... perdus.»

Quoi, les Boches? S'expliqueront-ils à la fin ?

«Eh bien, voilà, mon lieutenant...»

Un caporal s'arrête, calmement. Celui-là n'a pas peur; il me dit :

«Ceux qui se sont sauvés tout à l'heure, mon lieutenant, c'était moche. Cette fois, fallait. Les Boches arrivaient comme des rats, sortant de partout. Il y en a dans tous les fourrés; les plus avancés ne sont pas à cinquante mètres d'ici. Mon lieutenant, je n'ai pas la berlue. Ce que je vous dis là, c'est vrai. N'y a plus de Français entre vous et eux. Et ils sont là...»

Eh ! mais, est-ce que tout de même ? ... Leurs sacrées balles tapent en nombre autour de nous. Et soudain, leur ranz des vaches et leurs tambours grêles, tout près, tout près. C'est la charge !

«Tenez ! Là ! Là ! Vous les voyez, là ?» me crie un homme.

Oui, j'en ai vu deux au bout du layon, à genoux, et qui tiraient.

«Feu à répétition ! Dans le tas... Feu !»

Les lebels crachent. Une odeur de poudre flotte sous les feuilles. Les sonneries allemandes s'énervent, les tambours vibrent aussi fort que crépite la fusillade. La mitrailleuse, derrière nous, pétarade à démolir son trépied.

«Les voilà ! les voilà ! ...»

Presque tous les nôtres crient à la fois, mais sans terreur, excités par le vacarme, par cette odeur de poudre qui grandit, par la vue des fantassins ennemis qui s'avancent en rangs compacts, à moins de cent mètres, et que nos balles couchent nombreux en travers du chemin. La bataille, au paroxysme, les enveloppe, les prend et les tient: il n'y aura plus de panique.

«Baïonnette au canon !
- Pas la peine encore, mon lieutenant; faut s'en aller.»

Une voix essoufflée a dit cela derrière moi. Je me retourne. C'est Presle, mon agent de liaison. Il sue à grosses gouttes et respire en ouvrant la bouche. Une de ses cartouchières pend, détachée du ceinturon.

«C't'une balle, me dit-il, qu'est passée là pendant que j'courais. Mais voilà: j'viens vous prévenir qu'on s'reporte en arrière de la crête, au-d'ssus d'la route de Saint-Remy. C'est là qu'on va t'nir. Les aut'es compagnies sont parties. N'y a plus qu'nous. Faut faire vite.»

Faire vite ! C'est facile, à travers ces taillis épineux qui ligotent les jambes, giflent et balafrent !

«Morand ! Empêche-les d'aller dans le layon ! Ils vont se faire dégringoler ! Ils font cible là- dedans ! Personne dans le layon tant que nous n'aurons pas dépassé la crête !»

Toujours la même chose, l'histoire des malheureux qui n'ont pas voulu crever la haie, à la Vaux-Marie. On court mieux, dans le layon; il n'y a pas d'épines qui déchirent, dans le layon ; mais on s'y fait tuer à coup sûr.

«Halte ! ... Demi-tour... En tirailleurs... Feu à volonté !»

Chaque commandement porte. Ça rend : une section docile, intelligente, une belle section de bataille ! Mon sang bat à grands coups égaux. A présent je suis sûr de moi, tranquille, heureux. Et je remets dans son étui mon revolver épouvantail.

On n'entend plus les sonneries boches; les mausers ne tirent plus qu'à coups espacés. Qu'est-ce qu'ils font, les Boches ? Il faut voir.

«Cessez le feu !»

J'avance de quelques pas, debout, sans précaution. Je parie que ces cochons-là se coulent dans les fourrés, et qu'ils vont nous tomber dessus à vingt mètres. Je les sens cachés, nombreux et invisibles. Hé ! Hé ! invisibles... Pas tant que ça ! Je te vois, toi, rat vert, derrière ce gros arbre, et toi aussi, à gauche ; ton uniforme est plus terne que les feuilles. Attendez, mes gaillards, nous allons vous servir quelque chose ! Un signe du bras à Morand, que j'ai prévenu. Il accourt. Je lui montre le point repéré :

«Regarde là-bas, derrière ce gr... Ha ! ... Touché !»

La voix de Morand bourdonne :

«Lieutenant... blessé... mon lieutenant...
- Hein ? Quoi ? ... Oui...»

Un projectile énorme m'est entré dans le ventre, en même temps qu'un trait jaune, brillant, rapide, filait devant mes yeux. Je suis tombé à genoux, plié en deux, les mains à l'estomac. Oh! ça fait mal... Je ne peux plus respirer... Au ventre, c'est grave... Ma section, qu'est-ce qu'elle va faire ? ... Au ventre. Mon Dieu, que je puisse revoir, au moins, tous ceux que je voulais revoir ! ... Ah ! l'air passe, maintenant. Ça va mieux. Où est-ce que ça a frappé ?

Je cours vers un arbre, pour m'asseoir, m'appuyer contre lui. Des hommes se précipitent, que je reconnais tous. L'un d'eux, Delval, veut me prendre sous les bras pour me soutenir. Mais je marche très bien tout seul ; mes jambes ne mollissent même pas; je m'assieds sans peine. Je dis :

«Non, personne. Retournez sur la ligne ; je n'ai besoin de personne.»

Alors, ça n'est rien ? Quelle histoire ! C'est là, en plein ventre, un trou, si petit ! L'étoffe est lacérée sur les bords. Je fourre un doigt là-dedans; je le retire: il y a un peu de sang, presque pas. Pourquoi pas plus ?

Tiens, mon ceinturon est coupé. Et le bouton qui devrait être là, où est-il passé ? Ma culotte est percée aussi. Ah ! voici où la balle a touché : une meurtrissure rouge foncé, la peau déchirée en surface, une goutte de sang qui perle... C'est ça, ta blessure mortelle ?

Je regarde mon ventre d'un air stupide ; mon doigt va et vient machinalement dans le trou de ma capote... Et soudain la clarté surgit, tout mon abrutissement dissipé d'un seul coup. Comment n'ai-je pas compris plus tôt ?

Cette chose jaune et brillante que j'ai vue filer devant mes yeux, mais c'était le bouton disparu que la balle a fait sauter ! Et si le bouton a jailli au lieu de m'entrer dans le corps avec la balle, c'est que mon ceinturon était dessous ! Sûrement c'est cela : le vernis du cuir s'est craquelé, en demi-cercles concentriques, à la place où le bouton appuyait.

Hein ? Si la balle n'avait pas tapé là, juste dans ce petit bouton ? Et si ton ceinturon n'avait pas été là, juste sous ce petit bouton ? Eh bien ! mon ami ! En attendant, mon ami, tu joues un personnage grotesque : un officier blessé qui n'est pas blessé, et qui contemple son ventre derrière un arbre, pendant que sa section... Hop ! A ta place !

C'est étonnant comme les Boches bougent peu! Fatigués d'avancer ? Il a dû en dégringoler des masses pendant qu'ils montaient vers la crête. Pas fatigués de tirer, par exemple ! Quelle grêle ! Et nos lebels aussi toussent plus fort que jamais. A peine si l'on entend le crépitement des mausers et les sifflements de leurs balles. [...]

Pas brillants, les tireurs boches ! Leurs balles s'égarent, trop haut, dans les branches, trop bas, loin devant nous. Et leurs trompettes ? Et leurs tambours ? Plus que molle leur charge, brisée, finie, morte !

«Cessez le feu !»

Mes soldats entendent. Ils passent le commandement, ils ne tirent plus. Le fusil prêt, ils guettent le commandement nouveau.

«Feu de deux cartouches...»

Le mot vole le long de la ligne :

«Deux cartouches... deux cartouches... deux cartouches...»

C'est épatant ! C'est beau ! Dire que, tout à l'heure, j'ai eu envie de sauter sur la route, pendant que la mitrailleuse tirait, parce que je voulais défier mes hommes qui tremblaient, parce que j'avais peur d'une débâcle honteuse, parce que... est-ce que je sais maintenant ? ... Ah ! mes poilus retrouvés! Les fesses que j'ai bottées tout à l'heure... comme je regrette ! Chaque fois que mes regards rencontrent ceux d'un de mes soldats, c'est de la confiance et de l'affection qui s'échangent. C'est cela seulement qui est vrai ! La colère, là-bas, près de la route, les menaces, les gestes rudes, c'était... c'était un malentendu !

«N'est-ce pas, Michaut, c'est oublié, le coup de semelle ?»

Un bon rire spontané :

«Ah ! mon lieutenant ! Pensez-vous !»

La fusillade se calme peu à peu. Nous-mêmes, nous ne tirons presque plus. Il vaut mieux, d'ailleurs, car nous avons brûlé des masses de cartouches : les étuis de cuivre jonchent le sol derrière les tas de fagots.

Il doit être tard. Le soir vient. Une lassitude, à cette heure, plane sur les bois et sur nous. Le besoin du repos naît, et peu à peu s'affirme. Car des vides ont grandi dans nos rangs, que le calme seulement nous permettra de connaître et de sentir. Voici venu le moment où il faut que les vivants se retrouvent et se comptent, pour reprendre mieux possession les uns des autres, pour se serrer plus fort les uns contre les autres, se lier plus étroitement de toutes les récentes absences.

Et l'ordre de quitter les bois nous arrive, normal, salutaire, à l'heure où nous l'attendions. Nous avons brisé l'élan des Boches ; nous avons tué des centaines des leurs, décimé, dispersé, démoralisé leurs puissants bataillons d'attaque. Ils n'avanceront plus ce soir: notre tâche du jour est finie. [...]

Mon pauvre bataillon ! Ce combat encore lui a été lourd. La 5e, qui fut anéantie voilà deux semaines, aux tranchées de la Vaux-Marie, cette fois encore a cruellement souffert.

Autour de moi, j'ai su très vite ceux qui manquaient : Lauche, mon sergent, le seul qui m'était resté depuis la Vaux-Marie - la Vaux-Marie toujours ! - je l'avais vu, comme avait dit Vauthier, griffer l'herbe du fossé ; je savais déjà. Pour le grand Brunet aussi, et pour quelques autres frappés à côté de moi. Mais lorsque j'ai demandé aux caporaux l'appel de leurs escouades, des voix m'ont répondu qui n'étaient pas les leurs. Et chacun des «première classe» ou des anciens soldats qui se sont avancés à dit d'abord: «Caporal Regnard, blessé», ou: «Caporal Henry, tué.» Et Morand ? pensais-je. «Caporal Morand, blessé», a prononcé la voix d'un ancien. «Est-ce grave ? - Je ne pense pas, mon lieutenant ; une balle dans le bras comme on allait aux tas de fagots.»

Alors, plus un sergent ? Plus un caporal ? Alors toutes ces escouades dont chacune, jour après jour, resserre entre les siens tant de liens rudes et chaleureux, les voici donc privées du chef qui surveille en camarade, qui soutient aux heures difficiles de sa constante présence ! Je les connaissais si bien, ceux que je perds aujourd'hui ! Ils me comprenaient à demi-mot ; la volonté les soutenait de ne jamais marchander leur peine, acceptant la tâche entière et l'accomplissant du mieux qu'ils pouvaient, toujours. [...]

Misérables entre tous, ceux qui gardaient au fond du coeur des affections moins éphémères! Près de moi des sanglots montent dans l'ombre, qu'une main étouffe à demi, et qui sans cesse recommencent, profonds, voilés, poignants pour ceux qui les écoutent. Je le vois, celui qui sanglote, assis là dans le fossé, courbé, tassé sur sa douleur. Et je sais pourquoi il sanglote.

L'ayant entendu, tout à l'heure, je me suis approché de lui; il m'a reconnu, et il m'a dit...

Il avait un frère, cet homme, soldat dans la demi-section qu'il commandait comme sergent. Ils s'étaient battus dans les bois, côte à côte. Et, presque au commencement de l'affaire, l'autre avait reçu une balle dans la jambe.

«Il saignait beaucoup, mon lieutenant; je l'ai aidé à marcher un peu; je voulais le panser. Et puis, on a donné l'ordre de se reformer en arrière, parce que les Boches avançaient trop nombreux. Je l'ai pris sous les bras, je le portais presque. Il y avait beaucoup de balles. Et voilà que tout d'un coup, c'est comme s'il s'était jeté en avant, ou comme s'il avait buté dans une souche. Il n'avait rien dit, mais il y en avait une qui venait de le traverser. Alors il m'a pesé de tout son poids; et, en tournant la tête vers lui, je l'ai vu tout blanc, avec de grands yeux. Il me reconnaissait, voyez-vous, et il m'a dit: ''Jean, mon petit Jean, laisse-moi, et va-t'en." Etait-ce possible, cette chose-là ? Je l'ai pris sur mon dos, tout lourd qu'il était. Je n'avançais pas vite, et pourtant je lui faisais mal. Il s'abandonnait, il criait presque à chaque pas que je faisais, et il me répétait toujours: ''Va-t'en, Jean; laisse-moi, Jean." Et j'allais, moi, j'allais quand même, voyant les dernières capotes bleues disparaître là-haut, pendant que les Boches approchaient derrière nous à les entendre remuer les feuilles. A un moment j'ai senti la fatigue, je suis tombé sur les genoux ; et lui, il a glissé par terre, à côté de moi. Et il m'a dit une dernière fois: ''Laisse-moi. Il ne faut pas te faire tuer à cause de moi, Jean... qu'il en reste un, au moins." Alors, n'est-ce pas, je me suis penché sur lui, je lui ai pris la tête, et je l'ai embrassé, dans les balles, parce que les Boches nous avaient vus et qu'ils tiraient; et puis... je lui ai dit adieu... et puis... je suis parti et je l'ai laissé là, lui... à mourir par terre... au milieu de ces sauvages.»

Je viens de raconter à Porchon. Tous deux nous l'écoutons qui continue de sangloter.

Dans le champ derrière nous, des hommes marchent. On entend un bruit de feuilles qu'on froisse, de racines qu'on arrache et qui craquent, de mottes qui tombent: ils déterrent des raves. C'est vrai, nous n'avons pas mangé. Il fait froid. Nous grelottons. Nous ne disons rien.

Qu'est-ce qu'un Français de souche ?

Certains nient que les Français de souche existent. Idée fallacieuse. Pour ma part, j'ai une définition simple, donnée par Dominique Venner : un Français de souche a son nom gravé sur un de nos monuments aux morts.

Ca doit doit marcher à 99 %, c'est simple et facile à vérifier : la liste des morts pour la France est disponible sur internet.

Certains pinailleront sur les troupes coloniales, mais c'est illogique : on ne peut à la fois contester la colonisation et considérer que les descendants des morts pour la France des colonies sont des Français de souche comme les autres (ou alors, on donne raison aux colonisateurs).

jeudi, novembre 10, 2011

Jeanne d'Arc

Ecoutant Radio Courtoisie, j'entendais que Jeanne d'Arc était la personnalité exceptionnelle de l'histoire de France, celle qu'on ne trouve nulle part ailleurs.

Pour moi, comme pour tout Français ayant vécu dans l'Orléanais, c'est une évidence : chef de guerre à dix-huit ans, renversant le cours de la guerre, faisant couronner un roi au bord de l'abdication, entamant la marche vers la fin de la guerre de cent ans, brulée et sainte à dix-neuf ans, Jeanne est un trait de lumière dans le ciel de l'histoire de France.

Si ce n'était que cela, ses réponses lumineuses lors de ses différents procès suffiraient à justifier une place à part. Combien de citations de notre histoire valent «Les hommes d'armes combattront et Dieu donnera la victoire» ?

Peu importent les récupérations ultérieures, puisqu'elle fut récupérée par la gauche au XIXème siècle et par la droite au XXème.

Il est juste qu'elle soit la personnalité ayant le plus de statues en France.

Discours d'André Malraux à Rouen

Euro : le train fonce toujours aussi vite et les chauffeurs sont toujours aussi fous

Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, les prévisions de ceux, comme Jean-Jacque Rosa, qui nous racontent que l'Euro est une fort mauvaise idée se révèlent justes.

Comment réagissent les européistes ? Font-ils leur mea culpa «Désolés, nous nous sommes gourés, nous allons essayer de réparer les dégâts» ?

Pas du tout ! Fidèles à leur tropisme soviétique, ils nous expliquent que si l'européisme échoue, c'est que nous ne sommes pas encore allés assez loin dans l'européisme.

Albert Einstein donnait comme définition de la folie de tenter plusieurs fois exactement la même chose en espérant un résultat différent. Nous y sommes.

Il est juste désespérant que les citoyens qui ne sont pas fous et regardent les fous agir soient impuissants à rien faire.

mercredi, novembre 09, 2011

Appel au peuple : Silvio Berlusconi a-t-il été un bon premier ministre pour l'Italie ?

Silvio Berlusconi fait l'unanimité médiatique contre lui. L'unanimité médiatique étant un signe infaillible de stupidité olympique, je me demande si Silvio Berlusconi n'aurait pas été, par hasard, un bon premier ministre.

Je ne connais pas assez l'Italie pour juger, c'est pourquoi je me retourne vers mes lecteurs.

La deuxième mort du général De Gaulle

La deuxième mort du général De Gaulle

mardi, novembre 08, 2011

La dictature, notre avenir ?

Dictatorship: The Wave of the Future ?

Article intéressant de Dalrypmle.

Que dit-il ? Que dans des pays aux populations hétérogènes, et donc antagonistes, la liberté dégénère en anarchie et les peuples préfèrent alors le rétablissement de l'ordre à la préservation de la liberté.

Les partisans de l'immigration massive et l'européisme (ce sont les mêmes) ont criminellement préparé dans nos contrées cette anarchie prélude à la dictature. Pour Dalrymple, l'Europe est la Yougoslavie du XXIème siècle et les Européens ne vont pas tarder à se languir du sauveur sur son cheval blanc.

Je partage le pessimisme de Dalrymple tout en étant convaincu que l'histoire n'est pas encore tranchée : il existe une bonne solution, la démocratie directe, qui balaierait les élites criminelles et leurs idées folles.

Il est vrai que la classe jacassante se battra jusqu'au bout contre la démocratie directe (c'est pourquoi Dalrymple a peut-être raison) : elle peut entretenir l'espoir d'obtenir des miettes du pouvoir dictatorial alors qu'elle sent bien qu'elle a moins de chances avec le peuple.

Etes-vous prêts à un effort personnel pour redresser les comptes du pays ?

Etes-vous prêts à un effort personnel pour redresser les comptes du pays ?

C'est la question que pose Le Figaro à ses lecteurs. Comme 47 %, j'ai répondu Non :

1) La question est biaisée : il ne s'agit pas tant que redresser les comptes du pays que ceux de l'Etat, la nuance n'est pas anodine. Pour ma part, j'ai très peu contribué aux déficits de l'Etat, je suis même prêt à parier que ma contribution est largement positive.

2) Pour consentir d'un coeur joyeux au sacrifice, j'ai besoin d'un minimum de justice : je ne vois pas pourquoi je ferais le moindre effort pour que les salariés de la SNCF ou de la Banque de France ou les élus de tout acabit puissent garder leurs conditions de travail et de retraite exhorbitantes, en un mot, leurs privilèges. Sans parler d'un tas de prestations d'assistanat à mes yeux illégitimes, comme l'AME à des immigrés illégaux qu'on devrait expulser manu militari.

3) Pour consentir d'un coeur joyeux au sacrifice, j'ai besoin d'espérer un minimum d'efficacité : tant que la réduction des déficits se fera par la augmentation des impots et non par la réduction des dépenses, il est vain d'espérer cette efficacité. En effet, l'expérience des pays étrangers montre que la priorité doit être donnée à la réduction des dépenses.

Ma réponse est donc claire : c'est non pour l'instant. Il y a des sacrifices plus prioritaires que le mien. Mes conditions sont sans ambiguïté.

J'ajoute que je ne suis pas borné comme un syndicaliste : je suis prêt à interpréter mes conditions d'une manière souple, mais j'attends une indication nette que les décisions vont dans le bons sens.

Bien sûr, tout cette discussion est oiseuse à l'échelle individuelle : le fisc ne me demande pas si je suis content ou non avant de me piquer mes sous. En revanche, cette discussion devient essentielle à l'échelle collective : si une forte proportion de Français est persuadée que les impots sont injustes et inefficaces, donc illégitimes, il y a peu de chances que les conséquences soient positives (l'exemple grec est caricatural mais parlant : l'Etat et les impôts étant considérés comme illégitimes, frauder n'est pas réprouvé).

dimanche, novembre 06, 2011

Qu'est-ce qu'on rigole avec Charlie Hebdo !

Le directeur de Charlie Hebdo a déclaré , à propos de l'incendie de son journal : «Ce n'est pas le vrai Islam. Ce sont des abrutis radicaux.»

Cela provoque un léger orgasme chez moi, ces athées militants qui nous expliquent qu'ils savent eux ce qu'est le vrai Islam, le vrai christianisme.

Que l'Islam ne soit pas une religion occidentale, qu'elle n'ait pas comme nous la culture de laïcité, ne me choque pas. Qu'il y ait des différences entre les hommes, cela ne me froisse pas, contrairement aux universalistes. Encore faut-il en tirer les conséquences : chacun chez soi ou le chaos.

samedi, novembre 05, 2011

Jean Quatremer en détresse : rendez-vous en terre inconnue

Pour ceux qui ne le connaissent pas, l'inénarrable Jean Quatremer est une caricature d'européiste : bobo, hautain, méprisant et totalement inapte au débat (pourquoi s'abaisserait-il à débattre puisqu'il a raison ?). Je suis censuré sur son blog depuis que j'ai lourdement insisté à propos d'un point litigieux (mais en restant poli dans la forme malgré le mépris que ce petit monsieur m'inspire).

Le jour où la technocratie bruxelloise s'écroulera, il continuera imperturbablement à nous donner des leçons de sagesse fédéraliste.

Comme tous les européistes, M. Quatremer est évidemment un grand démocrate. Un des paradoxes plaisants de cette crise est que moi, qui suis un tiède démocrate, me retrouve à défendre des positions nettement plus démocratiques que toutes ces grandes consciences autoproclamées.

L'intérêt de la crise est tout de même le mérite de dévoiler que le choix est entre la nouvelle URSS version Bruxelles, avec ses apparatchiks et ses satellites genre JQ et la démocratie.

Le texte suivant est donc savoureux.

Mise à jour : 05 novembre 2011 à 15:29
Causeur.fr, surtout vous n'êtes pas d'accord

Rendez-vous en terre inconnue

Sueurs froides pour Jean Quatremer


David Desgouilles est attaché d'administration.

Grâce à la complicité d’un technicien de la société de production de la célèbre émission de France 2, Rendez-vous en terre inconnue, j’ai pu assister incognito à l’enregistrement de la prochaine émission dont la guest star est le journaliste Jean Quatremer, correspondant de Libération auprès de l’Union européenne , à moins que ce ne soit l’inverse. Frédéric Lopez a souhaité extraire son invité de son bureau bruxellois pour l’amener dans une contrée qui lui est inconnue : la démocratie.

J’ai décidé, en avant-première, de réserver les moments les plus forts de l’émission aux lecteurs de Causeur, un peu comme un journal livre les bonnes feuilles d’un livre.

- Frédéric Lopez : « Jean, avant de prendre l’avion, nous allons nous déplacer pas très loin d’ici, à Bruxelles, dans une grande brasserie, pour assister ensemble à une scène qui constituera pour vous une grande expérience. »

Arrivés à la brasserie, Frédéric et Jean rencontrent un groupe d’une trentaine de convives dont on devine très vite qu’ils sont ici en séminaire et que les frais de restauration sont pris en charge par leur entreprise. Le serveur leur signale que la formule choisie leur donne droit à de l’eau plate ou de l’eau gazeuse au choix, sachant que leur décision s’imposera à tout le groupe. Très vite, un débat s’engage entre les partisans de l’eau plate et ceux de l’eau gazeuse. Jean regarde, interloqué et légèrement amusé. C’est au moment où l’un des convives décide de soumettre la décision aux vote des convives que des perles de transpiration commencent à couler sur ses tempes.

- Jean Quatremer : Un vote ? Mais l’entreprise qui paie le repas n’a pas édicté de directive pour éviter une telle perte de temps ?

- Frédéric Lopez : Non. Ils votent. Et ensuite, la décision s’impose à tous.

- Comme c’est curieux !

- Je suis très fier de vous, Jean. Nous avons tenté ce genre d’expérience avec Dominique Reynié. Nous avons dû l’évacuer très rapidement. Il est entré dans une crise de convulsions grave. Il criait : « Populisme, populisme ». Et il a vite perdu connaissance.

- Quand même, il n’y a pas de quoi. C’est vrai que c’est très étonnant, cette méthode mais il n’y a pas de quoi en être malade.

Ensuite, Jean et Frédéric prennent l’avion. Ils arrivent très vite en Islande où un nouveau référendum est organisé sur un projet de modification de la loi bancaire. Un parlementaire explique les tenants et aboutissants du projet et lui dit sa foi dans le fier peuple islandais, libre et souverain. Malgré la faible température règnant à Reykjavik à cette époque de l’année, Jean transpire à grosses gouttes. Il est pris de tremblements.

- Quelle peuplade curieuse ! Comment peut-on avoir une telle confiance dans la population ? C’est dangereux quand même ! Vous n’avez pas peur que le peuple cède à la démagogie, qu’il plonge le pays dans les heures les plus sombres de son Histoire ?

- Tout se passe bien, vous savez. Les Islandais ont déjà pris des décisions importantes. Notre pays s’en sort plutôt bien.

- Mais s’ils prennent la mauvaise décision ?

- Le peuple prendra la bonne décision car cela le concerne au premier chef.

Jean, qui n’est pas la moitié d’un con, a remarqué le caractère insulaire de la fière Islande. Il met sur le compte de cette particularité le fait que des hommes en uniforme munis de brassards ne défilent pas au pas de l’oie dans les rues de la capitale.

- En Europe, ce ne serait pas possible, Frédéric, ce serait inimaginable !

- Détrompe-toi, Jean. Nous partons pour un pays d’Europe.

Après quelques heures de vol et un atterrissage à Zurich, puis quelques autres en voiture, c’est dans une vallée de Suisse alémanique que Jean retire de ses yeux le traditionnel bandeau de l’émission. Tous les citoyens sont réunis sur une place pour une votation d’initiative populaire. La question porte sur le rétablissement des notes à l’école primaire, que le gouvernement cantonal avait supprimées il y a quelques années. Jean interroge le président de l’association de parents d’élèves qui a lancé la pétition d’initiative populaire.

- Ce sont eux qui ont décidé de la question ? Ils proposent de censurer l’avis des spécialistes ?

- Oui, les gens trouvaient que leurs enfants travaillaient moins. Alors ils ont lancé la pétition. Ils ont obtenu beaucoup de signatures et aujourd’hui on vote. C’est la Suisse. C’est la démocratie.

- Mais, c’est du fascisme. C’est la prime à la démagogie.

Jean perd son sang-froid. Sa respiration se fait plus haletante. Devant ses yeux, un brouillard. Il s’évanouit dans les bras de Frédéric Lopez après avoir avoir murmuré :« ce sont des nazis, ramène moi à Bruxelles… ». La boîte de production avait prévu ce malaise. Pendant tout l’enregistrement, une assistance médicale se tenait prête. C’est sous assistance cardiaque et respiratoire que Jean Quatremer a retrouvé Bruxelles.

Requinqué par l’audition d’un représentant la task-force venu indiquer les dernières mesures prises à Athènes sous l’égide de l’Union européenne, il a retrouvé -je tiens à rassurer les lecteurs- un très bon état de santé.

Pour en finir avec la polémique sur la loi Pompidou-Giscard de 1973

Le mythe lepéniste autour de la loi de 1973 est le suivant.

Au milieu de la cour de la Banque de France, pousse un arbre magique dont les fruits toujours renouvelés sont des liasses de billets neufs. Avant cette funeste année 1973, l'Etat français pouvait librement cueillir ces fruits et tout allait pour le mieux dans le meilleur des modes : la France ne connaissait ni banqueroute, ni hyper-inflation, ni impôts confiscatoires, ni crise économique et tout le monde avait trois orgasmes (minimum) par jour.

Malheureusement, à l'aide de cette loi de 1973, de vilains banquiers (il y a toujours quelque part des vilains banquiers pour expliquer les malheurs du monde - laissez entendre par des airs de conspirateur qu'ils sont juifs) ont privé l'Etat français, par pur sadisme, de l'accès à l'arbre magique et, depuis, tout va de mal en pis.

Bien entendu, nous sommes dans la pensée magique (les Etats les plus prospères font bien attention à ne pas monétiser leur dette), c'est pourquoi il est assez difficile d'argumenter.

Je pense que la grande faiblesse du programme économique de Marine Le Pen, alors que l'incompétence de ses concurrents lui ouvrait un boulevard, lui coutera cher.

Je suis entièrement d'accord avec cet article à part la taxation de 100 % des plus-values immobilières corrigées de l'inflation :

Pour en finir avec la polémique sur la loi Pompidou-Giscard de 1973

Guerre d'Algérie : sortir de la bêtise, comme sur tant d'autres sujets

Guerre d’Algérie : les derniers secrets

La guerre d'Algérie est un de ces sujets où l'on voit le poids débilitant de la vulgate gauchiste imposée par le lobby éducation nazionale / medias.

La vulgate gauchiste nous présente la guerre d'Algérie comme la guerre des gentils colonisés contre les méchants colonisateurs. On le voit encore avec cette pourriture de Plenel débattant contre Zemmour.

En réalité, la guerre d'Algérie était une double guerre civile : entre Algériens (il y avait plus d'Algériens coté français que coté FLN) et entre Français, de métropole et d'Algérie. Une telle situation entraine une complexité de relations qui fait de toute simplification une occasion de ne plus rien comprendre.

Cela n'empêche pas quelques jugements : l'attitude de De Gaulle vis-à-vis des harkis et des pieds-noirs restera une tache sur son histoire que rien ne pourra effacer... Le FLN s'est complu dans la barbarie ... L'OAS n'avait aucun sens politique ... Cependant, ils doivent être assortis de précautions oratoires.

De précaution, dans la vulgate gauchiste, aucune : on est drapé dans l'autosatisfaction de son magistère moral usurpé.

L'exemple de la guerre d'Algérie est un parmi tant d'autres. On pourrait aussi parler de «l'analyse» médiatique de la crise.

Jean-Paul Brighelli a baptisé l'école actuelle la fabrique du crétin. Mais, si l'on considère le lobby éducation nazionale / medias, c'est toute la société qui est crétinisée, pas seulement les enfants.

De tout temps, le débat public a imposé des simplifications abusives, mais jamais, me semble-t-il, elles n'ont été aussi uniformes et univoques. Cette uniformité en fait la dangerosité : quand on pense tous la même chose, c'est qu'on ne pense plus.

Comment en sortir ? D'après Bezmenov, nous sommes au stade où seuls un coup d'Etat ou une intervention étrangère permettent de rétablir la situation. Mais comme il n'y a pas de Pinochet français à l'horizon, il va falloir trouver une autre idée !

vendredi, novembre 04, 2011

Déni européiste de démocratie : en Grande-Bretagne aussi

The “Disgrace” of the Majority

To the disbelief of left-wing media, most Britons want a referendum on EU membership.

2 November 2011

An editorial in the Guardian on October 25 exposed the nature of what often is called “the European project”: a goal that those pursuing it never state out loud. In brief, it is the construction of a huge power bloc under the domination of a self-perpetuating political class and its auxiliary nomenklatura, free of the most minimal democratic oversight or constitutional restraint.

The editorial was titled “Conservatives and Europe: learned nothing, forgotten nothing,” a reference to Talleyrand’s famous dictum about the Bourbons. Britain’s Conservative Party, the editorial argued, was unfit to govern because of its continued internal division on the issue of the U.K.’s membership in the European Union, the latest manifestation of which was a vote by 80 Conservative members of Parliament in favor of holding a referendum on the issue. A Guardian poll, published in the paper on the same day as the editorial, established that 70 percent of the population believed that such a referendum should be held; 49 percent wanted to leave the union and 40 percent wanted to remain in it (11 percent were undecided).

One can make many criticisms of the Conservative Party, but surely one such criticism is not that 80 of its members of parliament have voiced the disquiet of at least half the nation’s population about the most important question that it faces. The Guardian called the 80 members of parliament “a disgrace,” by which it meant that the opinion of fully half of the population, and possibly more, should not even be heard in the Mother of Parliaments. In other words, the philosopher-kings of the European nomenklatura should be allowed to get on with their work free of interference—because, after all (and as new evidence further proves every day), they are doing such a fantastic job.

Theodore Dalrymple, a physician, is a contributing editor of City Journal and the Dietrich Weismann Fellow at the Manhattan Institute.

jeudi, novembre 03, 2011

Nous liquidons les séquelles de la seconde guerre mondiale

L'idéologie européiste, dont nous voyons le naufrage se dérouler sous nos yeux, est issue de la seconde guerre mondiale, du fait d'une mauvaise interprétation de ses causes. Les idées à la Monnet qui ont présidé à cette construction vicieuse sont les suivantes :

> les nations, c'est la guerre.

> la fédération, c'est la paix.

> la taille fait la force. Big is beautiful.

> il ne faut pas écouter les peuples, les élites doivent agir en leur âme et conscience. Sinon, on court le risque du populisme, qui mène au fascisme et au nazisme.

Ces idées sont fausses et cette erreur entraine la débâcle actuelle :

> la guerre est un fait humain. Il peut y avoir des guerres dues au nationalisme, mais il n'y a pas automaticité, le lien est très lâche. On fait très bien la guerre (civile) dans une fédération, comme le prouve l'histoire des USA, ou même à l'intérieur d'une nation, comme le prouve la soixantaine de guerres civiles en cours en 2011.

> L'Union Européenne n'est pas une condition de la paix, c'est l'inverse : la paix est une condition de l'Union Européenne. Ce n'est pas l'Union Européenne qui a amené la paix. C'est la paix, forcée par le cataclysme qui a dévasté l'Europe et par la présence de troupes d'occupation américaines et russes, qui a permis l'Union Européenne. Aujourd'hui, bien loin d'être un facteur de paix, l'Union Européenne est une cause de tensions entre Etats et peuples européens.

> la taille fait la force en cas de guerre. Mais l'Union Européenne est une union économique et, en économie, la taille d'un pays n'est pas pertinente : ce ne sont pas les plus grands pays qui sont les plus prospères. Nous n'avons aucune union militaire, alors que c'est la seule qui a un sens.

> les élites ont autant trempé que les peuples dans les folies du fascisme et du nazisme. Elles n'ont aucune légitimité à contrarier les peuples. Elles ne sont pas plus intelligentes ni plus raisonnables. Elles sont juste plus instruites et plus habiles à manier les mots. La seule élite qui vaille, celle du sacrifice, nous ne l'avons pas.

La liquidation, bienvenue, de l'idéologie européiste va laisser des traces : défiance des peuples envers leurs élites, répugnance aux abandons de souveraineté, méfiance des voisins ... Néanmoins, la place sera libre pour une union, plus circonstancielle et plus souple, de nations.

Depuis 1989, beaucoup de conséquences de la seconde guerre mondiale ont été liquidées, pour le meilleur et pour le pire. Il en reste encore quelques unes : des frontières contestables en Europe, l'équilibre des puissances nucléaires, les places de permanents au Conseil de Sécurité de l'ONU ...

Addendum : une des plus grosses conséquences de la seconde guerre mondiale pour notre crise est que les Allemands sont privés par leur constitution de référendum. Sans quoi la question de l'Euro serait vite réglée.

Europe : les dirigeants remontent le ressort de la machine à émeutes

Tout se déroule selon mes prévisions : j'envisage toujours une fin de l'Euro vers 2017-2020.

Pour l'instant, les dirigeants européens sont très occupés à remonter le ressort de la machine à émeutes. Depuis 2005, la construction européenne se fait contre les peuples. Le non-referendum grec n'est qu'un épisode de plus.

Le futur est écrit : le sauvetage de l'Euro va exiger de plus en plus d'abandons de souveraineté et de sacrifices pour des avantages de l'Euro de plus en plus ténus.

Les peuples, abrutis par la télé, ne se révolteront pas (sinon, cela serait déjà arrivé depuis longtemps, devant ce qui ressemble à des crimes de haute trahison de nos dirigeants). Mais la pression pour l'abandon de l'Euro va se faire de plus en plus forte jusqu'au jour où arriveront au pouvoir dans un ou plusieurs pays des partis qui n'auront plus la volonté de défendre l'Euro et qui organiseront des référendums aux résultats connus d'avance pour se défausser. Cela a failli se produire en Grèce, cela arrivera ailleurs.

Dernière minute : ce sont désormais des Allemands qui parlent d'un référendum. Il va devenir de plus en plus ardu d'expliquer aux peuples que, pour donner leur avis, il faut qu'ils passent par la voie hiérarchique.

Zemmour : "Que cette mauvaise Grèce disparaisse !"

Zemmour : "Que cette mauvaise Grèce disparaisse !"

Bien entendu, mes fidèles lecteurs n'apprendront rien : je soutiens depuis longtemps que le dilemme est entre le sauvetage de l'Euro ou le sauvetage de la démocratie. Mais cela fait du bien de l'entendre sur une grande radio.

mercredi, novembre 02, 2011

On entend beaucoup trop les intellectuels

La principale caractéristiques des intellectuels (et de leurs relais, les demi-intellectuels, journalistes, enseignants, zartistes zengagés) est l'irresponsabilité.

Contrairement à un ingénieur ou à un médecin, un intellectuel peut émettre toute sa vie des idées fausses sans jamais en subir de conséquences néfastes, à la seule condition que d'autres intellectuels partagent ses erreurs. Par malheur, la réciproque est vraie : un intellectuel peut avoir des idées justes, mais si ses collègues ne les partagent pas, il est foutu.

Ma colère a été provoquée par la répétition, à propos du prix Goncourt, de la faribole du lien entre troubles dans les banlieues et séquelles coloniales. Cette idée ne résiste pas à cinq minutes d'examen serein, mais, comme elle est partagée par une masse d'intellectuels, elle est répétée par les demi-intellectuels comme parole d'Evangile.

Bien entendu, il faut des intellectuels, ils peuvent apporter des idées intéressantes. Mais il ne faut pas non plus surestimer leur apport : leur irresponsabilité les condamne à n'avoir qu'une pertinence faible et, en tout cas, non validée.

Je considère que les intellectuels ont une place beaucoup trop importante dans le débat public. Dans le débat privé, c'est autre chose : pour discuter souvent de sujets complexes, je peux témoigner qu'on s'y réfère très peu à l'autorité d'intellectuels plus ou moins médiatiques. Mais, finalement, c'est le débat public qui fait la politique.

La place excessive des intellectuels s'explique très bien : notre société adore la jacasserie et qui déblatère mieux qu'un intellectuel ? Ensuite, une fois la masse critique atteinte, en s'épaulant les uns les autres, ils monopolisent la parole.

Le remède privé est simple : éteignez la radio, éteignez la télé. Lisez : lecteur, vous êtes libre de vos choix de lecture (il n'y a pas que des intellectuels patentés qui écrivent des livres), de votre rythme, vous n'êtes plus agressé par le bagout.

Le remède public est plus complexe, mais je crois beaucoup en la démocratie directe : si, par des référendums réguliers, le peuple donnait son avis, souvent fort différent de celui des intellectuels, il les remettrait à leur place. On pourrait constater qu'ils ne représentent qu'eux-mêmes et n'ont pas l'importance qu'ils se donnent.

Europe bruxelliste : le mensonge ne paie pas

La méthode Monnet, tant célébrée, est basée sur le mensonge, au minimum par omission : les peuples sont trop cons, on ne va pas tout leur dire et on va toujours aller plus loin que ce qu'ils ont autorisé.

Comme a dit Philippe Séguin à François Mitterrand, à chaque traité, on nous dit qu'il est conçu pour corriger les défauts du précédent mais, lorsque l'on nous a incité à voter ce précédent traité, on ne nous avait pas dit qu'il avait des défauts.

Cela a fonctionné pendant cinquante ans parce que les Européens, assommés par deux guerres mondiales, se sont soumis passivement à l'injonction de s'oublier eux-mêmes.

Mais le monde change. Qui peut croire aujourd'hui au chantage à la guerre ? Qui peut croire, à part les corniauds (pardon Christophe), que les Européens se foutraient sur la gueule s'il n'y avait pas les technocrates de Bruxelles ? Au contraire, de plus en plus, c'est la technocratie bruxelloise qui crée les tensions entre pays européens en violant les peuples.

Ce que nous voyons mourir trop lentement est cette idée qu'il faut violer les peuples pour faire une fédération européenne.

La vengeance des nations souveraines

Je pense que, comme Evans-Pritchard, je peux écrire : «I think it is fair to say events are unfolding more or less as we expected».

Depuis qu'en 2005, j'ai voté OUI au TCE, que je me suis aperçu de mon erreur et que j'ai analysé cette erreur, les événements se sont déroulés comme je l'avais prévu. Ce blog en témoigne. Bien sûr, sur le déroulement point à point des événements, je me suis beaucoup trompé, mais non pas sur la direction générale et les causes profondes.

Cela me rend d'autant plus serein vis-à-vis des européistes illuminés qui peuplent les medias, comme Jean Quatremer, qui n'ont cessé de se planter lamentablement et qui nous font la leçon avec une morgue que rien ne rabat.

Je sais que les événements peuvent me démentir, mais, pour l'instant, je tiens assez bien la route depuis trois ans de crise.

Désolé pour ce texte en anglais, j'ai la flemme de traduire.

Revenge of the Sovereign Nation

The Telegraph


By Ambrose Evans-Pritchard Economics Last updated: November 1st, 2011

Greece’s astonishing decision to call a referendum – "a supreme act of democracy and of patriotism", in the words of premier George Papandreou – has more or less killed last week’s EU summit deal.

The markets cannot wait three months to find out the result, and nor is China going to lend much money to the EFSF bail-out
fund until this is cleared up. The whole edifice is already at risk of crumbling. Société Générale is down 15pc this morning. The FTSE MIB index in Milan has crashed 7pc. Italian bond spreads have jumped to 450 basis points.

Unless the European Central Bank step in very soon and on a massive scale to shore up Italy, the game is up. We will have a spectacular smash-up.

If handled badly, the disorderly insolvency of the world’s third largest debtor with €1.9 trillion in public debt and nearer €3.5 trillion in total debt would be a much greater event than the fall of Credit Anstalt in 1931. (Let me add that Italy is not fundamentally insolvent. It is only in these straits because it does not have a lender of last resort, a sovereign central bank, or a sovereign currency. The euro structure itself has turned a solvent state into an insolvent state. It is reverse alchemy.)

The Anstalt debacle triggered the European banking collapse, set off tremors in London and New York, and turned recession into depression. Within four months the global financial order had essentially disintegrated.

That is the risk right now as the reality of Europe’s make-up becomes clear.

The Greek referendum – if it is not overtaken by a collapse of the government first – has left officials in Paris, Berlin, and Brussels speechless with rage. The ingratitude of them.

The spokesman of French president Nicolas Sarkozy (himself half Greek, from Thessaloniki) said the move was “irrational and dangerous”. Rainer Brüderle, Bundestag leader of the Free Democrats, said the Greeks appear to be “wriggling out” of a solemn commitment. They face outright bankruptcy, he blustered.

Well yes, but at least the Greeks are stripping away the self-serving claims of the creditor states that their “rescue” loan packages are to “save Greece”.

They are nothing of the sort. Greece has been subjected to the greatest fiscal squeeze ever attempted in a modern industrial state, without any offsetting monetary stimulus or devaluation. The economy has so far collapsed by 14pc to 16pc since the peak – depending who you ask – and is spiralling downwards at a vertiginous pace.

The debt has exploded under the EU-IMF Troika programme. It is heading for 180pc of GDP by next year. Even under the haircut deal, Greek debt will be 120pc of GDP in 2020 after nine years of depression. That is not cure, it is a punitive sentence.
Every major claim by the inspectors at the outset of the Memorandum has turned out to be untrue. The facts are so far from the truth that it is hard to believe they ever thought it could work. The Greeks were made to suffer IMF austerity without the usual IMF cure. This was done for one purpose only, to buy time for banks and other Club Med states to beef up their defences.
It was not an unreasonable strategy (though a BIG LIE), and might not have failed entirely if the global economy recovered briskly this year and if the ECB had behaved with an ounce of common sense. Instead the ECB choose to tighten.

When the history books are written, I think scholarship will be very harsh on the handful of men running EMU monetary policy over the last three to four years. They are not as bad as the Chicago Fed of 1930 to 1932, but not much better.

So no, like the Spartans, Thebans, and Thespians at the Pass of Thermopylae, the Greeks were sacrificed to buy time for the alliance.

The referendum is a healthy reminder that Europe is a collection of sovereign democracies, tied by treaty law for certain arrangements. It is a union only in name.

Certain architects of EMU calculated that the single currency would itself become the catalyst for a quantum leap in integration that could not be achieved otherwise.

They were warned by the European Commission’s own economists and by the Bundesbank that the undertaking was unworkable without fiscal union, and probably catastrophic if extended to Southern Europe. Yet the ideological view was that any trauma would be a “beneficial crisis”, to be exploited to advance the Project.

This was the Monnet Method of fait accompli and facts on the ground. These great manipulators of Europe’s destiny may yet succeed, but so far the crisis is not been remotely beneficial.

The sovereign nation of Germany has blocked every move to fiscal union, whether Eurobonds, debt-pooling, fiscal transfers, or shared budgets. It has blocked use of the ECB as a genuine central bank. The great Verfassungsgericht has more or less declared the outcome desired by those early EMU conspirators to be illegal and off limits.

And as my old friend Gideon Rachman at the FT writes this morning: the Greek vote is “a hammer blow aimed at the most sensitive spot of the whole European construction – its lacks of popular support and legitimacy.”

Indeed, how many times did we chew this over in the restaurants of Brussels, Stockholm, Copenhagen, Dublin, or the Hague years ago, as one NO followed another every time an EU state dared to hold a referendum.

I think it is fair to say events are unfolding more or less as we expected.

Le referendum grec ne signifie pas la fin de l'Euro

La nuit porte conseil. Quelques remarques :

> le referendum grec n'est que la poursuite de la politique de Papandreou depuis le début de la crise : le chantage à la sortie de l'Euro, pour demander moins d'efforts aux Grecs et plus d'argent aux autres.

> la fin de l'Euro ne peut venir que de Berlin. Tant que l'Allemagne paiera, l'Euro vivra.

> la solution ultime, la monétisation des dettes étatiques par la BCE, n'a reçu qu'un début d'application, n'a pas encore été poussée jusqu'à son terme et n'a pas fait sentir ses effets destructeurs. Il faudra bien cinq à dix ans avant que tout cela n'arrive. Donc l'Euro est loin d'être mort.