samedi, novembre 29, 2008

De l'anonymat sur les blogs

Je suis profondément gêné de l'anonymat (1) qui a cours sur internet et plus particulièrement sur les blogs.

Mon idée est qu'on assume ses opinions ou qu'on ferme sa gueule.

J'ai par exemple compté un jour que 97 % des commentaires d'un article du journal Le Monde étaient anonymes. On peut prendre les choses comme on veut, c'est une assez bonne mesure du taux de «grandes gueules, petits bras».

L'anonymat est une impolitesse qui renforce l'impolitesse générale : on est plus hargneux quand on commente anonymement et, réciproquement, on réplique de manière moins mesurée à un commentaire anonyme.

C'est particulièrement désagréable de se faire traiter de nul, de type qui n'a rien compris, par un minus qui n'a même pas le courage de signer de son vrai nom.

Cela vaut d'ailleurs aussi pour les anonymes avec lesquels je me trouve en accord : être plus intelligents que ceux avec qui je suis en désaccord :-) ne les rend pas plus polis pour autant.

J'admets que la publicité est lourde : je ne suis pas à l'abri de me faire attaquer par un collègue ou un commerçant ou ma voisine qui désapprouveraient férocement ce que j'écris ici.

Mais c'est également une garantie pour mes lecteurs : je ne fais pas le Tartarin devant mon clavier. Ce que j'écris, j'y crois, puisque je suis prêt à le défendre de vive voix.

Enfin, certains commentateurs ont trouvé un moyen terme : ils apparaissent sous un pseudonyme mais m'écrivent sous leur vrai nom. Sans approuver complètement le procédé, je me dis que c'est un moindre mal.

Bref, si internet a bien des avantages, c'est aussi un grand bond en arrière de la civilité.

(1) : dans l'anonymat, je compte l'usage d'un pseudo.

Carnage à Bombay : les Pakistanais exportent leurs matières premières

Excellent article de Gary Brecher repris dans Causeur (site que je vous recommande).

Carnage à Bombay : les Pakistanais exportent leurs matières premières

Je ne m’attendais certes pas à passer la matinée de Thanksgiving à boire du café soluble et passer de CNN à la BBC. Mais les attaques sur Bombay sont si énormes et comme ils disent si “insolentes” que je me suis couché tard et levé tôt.

À l’heure qu’il est, on connaît toutes les infos essentielles : des terroristes islamistes ont déferlé sur les quartiers riches et touristiques de Bombay, se sont emparés de deux hôtels et ont ouvert le feu à la gare centrale. Ils se sont aussi emparés de plusieurs bâtiments. Ce qui est clair c’est qu’il s’agissait d’une entreprise exigeant une importante masse de main-d’œuvre. En principe, en terrorisme, on cherche à épargner le plus possible son personnel, mais quelqu’un en rapport avec Al Qaïda ou son fan-club pakistanais a décidé de sacrifier un paquet de vies sur ce coup-là. C’est ce qui rend ces attaques intéressantes si on les examine d’un œil froid.

Imaginez que vous soyez une huile d’Al Qaïda, en train de se demander comment profiter au maximum de vos ressources. Jusqu’à présent la solution, la plupart du temps, c’était la bombe. Parce que pour poser des bombes, il suffit de quelques hommes valeureux, et pour peu qu’ils règlent le détonateur correctement et sachent faire profil bas, ils ont une bonne chance de s’en sortir pour pouvoir reposer des bombes un autre jour. Dans la mesure où il n’est pas facile de trouver des hommes valeureux, et encore moins des hommes valeureux prêts à risquer de se faire arracher les ongles dans le sous-sol d’un service de police, c’est là la démarche standard de la plupart des mouvements terroristes.

Pas cette fois. Si ces mecs ont envoyé des hommes sur dix objectifs différents à Bombay, ils dépensent beaucoup de vies humaines. Il leur faut supposer que ces hommes ne reviendront pas. La moitié environ d’entre eux vont mourir, et les autres seront sérieusement passés à la question, avant de se faire abattre «lors d’une tentative d’évasion», ou alors, s’ils ont vraiment un bol de cocu, de se faire jeter dans une oubliette obscure.

Imaginons qu’ils aient envoyé dix hommes par objectif. Il faut bien ça pour mener ce genre d’assaut frontal dans une ville où la police est massivement présente, le chiffre est donc plausible. Pas le genre de truc qui réjouit particulièrement votre Directeur des Ressources Humaines.

Sauf qu’en fait, le problème se réduit finalement aux forces à l’œuvre sur le marché, et en ce sens, ça tient parfaitement debout. L’offre et la demande. Offre: il semble qu’une bonne partie des assaillants soient venus du Pakistan par bateau. L’offre en jeunes Pakistanais pas très futés, démangés de la gâchette et impatients de se sacrifier est à peu près illimitée. Grâce au financement de la CIA, des Saoudiens et de l’ISI, il existe maintenant près de 4000 madrasas, académies du martyr, au Pakistan. Ce sont les seules MJC qu’on trouve là-bas, et leurs animateurs n’hésitent jamais à faire des heures sup’ pour convaincre tous les jeunes idiots du pays que se porter volontaire pour une mission-suicide, c’est comme gagner une croisière à la loterie. En l’occurrence s’ils sont bien venus par la mer, c’en était une.

Bon, la qualité de cette main-d’œuvre, ça c’est autre chose. Quel est le prix de la vie de cette chair à canon pour la mouvance? Ça dépend de beaucoup de facteurs. Si vous étiez le DRH d’Al Qaïda et qu’il était question de faire le portrait-robot de la recrue idéale, il parlerait l’anglais ou l’américain sans accent; il serait blanc ou extrême-oriental; il saurait s’adapter au mode de vie yuppie/urbain n’importe où en Occident; il aurait la tête froide, serait capable de sourire comme un vendeur d’automobile et de parler de sport ; et sous cette carapace, il serait parfaitement maître de lui-même, armé d’un dévouement genre Terminator à la cause et d’une indifférence totale aux séductions du monde diabolique que vous l’avez envoyé infiltrer.

Sauf que quand on regarde les recrues des madrasas pakistanaises, on voit bien que ces puceaux sont très loin des objectifs. La plupart sont des mômes venus du bled ou des bidonvilles, qui aiment la bouffe gratuite et l’idée de tirer les gens comme des lapins, deux choses dont les adolescents raffolent spontanément. Ils sont d’accord pour appuyer sur la gâchette et assez abrutis pour se porter volontaires; c’est à peu près tout ce qu’on peut dire en leur faveur. Tous ces mômes sont prêts, ça ne signifie pas qu’ils soient doués. Ils ne savent pas se fondre dans l’univers des aéroports, ni celui des affaires. Ils ne parlent pas l’anglais ou alors le genre de baragouin enturbanné qui fait sonner les signaux d’alarme dans tous les postes-frontière du monde. Ils ont l’air pakistanais, et pas Pakistanais de l’élite au teint clair, de haute taille comme la star de l’équipe nationale de cricket. Ils ont encore sous les ongles la boue des labours.

En d’autres termes, voici vos ressources humaines, et elles sont d’une valeur limitée. Vous n’en ferez jamais des James Al-Bond, infiltrant le FBI et Wall Street. Ils sont aussi bornés que des briques. Mais ils sont également courageux et ont envie de tuer. Comment se servir d’une telle main d’œuvre ? Pas selon le schéma classique d’Al Qaïda, dans lequel on en envoie un ou deux à la fois pour faire la liaison avec les islamistes locaux et préparer l’attentat traditionnel où cinq bombes explosent simultanément. Ils n’ont pas le savoir-faire. Ils se feraient repérer aussitôt.

Reste leur seule arme : le nombre. On ne peut les introduire à Londres ou à Manhattan, mais il existe une cible facile beaucoup plus proche du Pakistan où traînent un tas d’Anglais et d’Américains. Mieux encore, il s’agit d’un centre financier pour l’Inde, l’ennemi détesté du Pakistan, ce qui range l’ISI dans votre camp parce que rien ne fait plus fulminer les cercles dirigeants des services spéciaux pakistanais que de voir l’Inde s’enrichir et devenir ultra-tendance, tandis que le Pakistan s’enfonce dans le chaos.

Attention, quand je dis que l’ISI est du côté des assaillants, je ne suis pas en train de dire que tous les chefs de l’ISI ont approuvé ce plan officiellement. Rien n’est simple au Pakistan, tout est obscur, et en coulisses, même l’atmosphère est pleine de ténèbres. C’est plutôt comme ça que ça c’est passé : un chef de l’ISI en a entendu parler, a donné une approbation officieuse d’un hochement de tête et a refilé le bébé à un crétin quelconque marqué pour l’abattoir, qu’on peut pendre ou refiler aux “alliés” occidentaux quand tout sera fini, comme le traître qui a collaboré avec ces jihadistes diaboliques. Cet officiel de bas étage s’assure que le bateau plein d’ados des madrasas abrutis et assoiffés de sang ne se fasse pas arrêter à la douane. Il descend la côte ouest de l’Inde jusqu’à la péninsule où se concentrent toutes les cibles de valeur à Bombay. Et si vous regardez une carte de la ville (vous n’aurez pas de peine à vous en procurer une ces prochains jours) vous verrez à quel point il est facile d’y aborder en pleine nuit sur de petits canots à moteur venus d’un navire au large.

C’est un bon plan, tout simplement parce qu’il utilise au mieux les ressources islamistes locales. Ces types-là ne sont pas assez passe-partout pour franchir le contrôle de sécurité d’un hôtel ou pour poser une bombe, mais ça n’était pas un souci : ils sont passés par la grande porte en lâchant des rafales d’armes automatiques.

C’est pour ça qu’il est ridicule de dire que la sécurité était efficace dans les hôtels. Son but est d’empêcher les attaques sournoises, les poseurs de bombes. Pour stopper les sections-suicide qui s’en sont pris aux hôtels, il aurait fallu une compagnie d’infanterie au grand complet.

Au final, le tableau est tel qu’un économiste le comprend mieux qu’un analyste militaire. Je répugne à avoir l’air aussi cynique, mais finalement, l’affaire est simple. Souffrant d’un excès de main-d’œuvre non qualifiée, les islamistes pakistanais ont cherché à lui faire rendre sa rentabilité maximum, en termes de destruction et de bain de sang. C’est ce qu’on appelle l’exploitation rationnelle des ressources humaines.

Texte original publié sur le 28 novembre 2008 sur eXileD. Traduit de l’anglais par Thierry Marignac.

Issues de la crise : les minoritaires

Il y a deux opinions minoritaires (toutes deux péchées chez Vincent Bénard) qui me paraissent dignes d'intérêt :

> celle de Loïc Abadie : nous sommes dans une crise de déflation durable et même les Etats vont subir cette déflation (c'est contraire à la thèse majoritaire qui voit un petit renforcement des Etats et une hyper-inflation épongeant leurs dettes).

> celle de Peter Schiff, qui prédit que l'Asie, qui vit de l'épargne et de l'investissement, va se découpler de l'Europe et des USA, qui vivent sur la consommation et l'endettement. Peter Schiff présente deux traits remarquables : il avait prévu la crise actuelle et son ampleur, ce n'est pas si fréquent (je ne fais pas partie de cette catégorie d'élite : j'avais vu venir la crise, mais nullement son ampleur). Voir cette video marrante à pleurer :



Aujourd'hui, ce sont ses contradicteurs qui ont l'air de cons.

Deuxième trait remarquable : il base sa stratégie d'investissement sur cette idée du découplage Occident-Asie, ce n'est donc pas que des mots, il met son argent et sa réputation,contrairement à 99 % des boniments des bateleurs d'estrade médiatique.

Autant j'admets assez facilement la thèse de Peter Schiff (1), autant je doute de celle de Loïc Abadie. Je ne vois pas comment ces milliards «déversés d'hélicoptère» (2) pourraient ne pas relancer l'hyper-inflation à un moment ou un autre.

On peut aussi envisager une déflation suivie d'une hyper-inflation. Je ne sais pas.

(1) : contrairement aux racistes et aux anti-racistes qui pensent en termes de races, je pense en termes économiques. Les Asiatiques sont des grands garçons, je ne vois pas bien pourquoi ils ne pourraient pas poursuivre leur expansion économique sans nous.

(2) : c'est ainsi que Ben Bernanke, patron de la Fed, a défini sa politique : je monte dans un hélicoptère et je déverse des milliards.

vendredi, novembre 28, 2008

En défense d'Angela

J'adore penser à contre-courant. C'est mon coté provocateur (c'est des fois un peu facile), mais l'unanimité injectrice commence vraiment à me gonfler (en plus d'être terriblement dangereuse).

C'est pourquoi j'ai apprécié cet article d'Eric Le Boucher dans Les Echos, en défense d'Angela Merkel.


L'égoïsme allemand a été critiqué de toutes parts à l'étranger au point qu'Angela Merkel a cru devoir s'en expliquer devant le Bundestag, mercredi. Sa réponse est très intéressante parce que, comme toujours outre-Rhin, elle va au fond des choses.

1) Ces plans de relance sont dangereux. Ils ouvrent les vannes du crédit alors que c'est un trop-plein de crédits (immobiliers aux Etats-Unis) qui a provoqué la crise. En clair, les pays anglo-saxons, qui ont fait des bêtises avec de l'argent facile, nous invitent, nous vertueux Allemands, à les suivre. « Nein ».

2) Le rôle du gouvernement n'est pas « de surmonter la crise » mais de « préparer un pont pour la reprise qui viendra en 2010 ». Comme les ménages allemands n'ont pas perdu confiance (les indices l'indiquent en effet) et que la baisse du pétrole va apporter du pouvoir d'achat, il suffit de mesures ciblées de sauvegarde (automobile par exemple). Si les choses s'aggravent, on verra.

« Ce sont des arguments pré-keynésiens », dénonce Jean Pisani-Ferry de l'institut Bruegel. L'effondrement de la demande des ménages impose aux Etats de prendre le relais. La récession, si aucun plan de relance n'était décidé, pourrait vite devenir dépression. « La Commission l'a compris, elle a basculé. Mais pas l'Allemagne, qui n'a toujours pas pris conscience de l'ampleur de cette crise. » Patrick Artus, de Natixis, va plus loin en évoquant « une politique économique constante, ces dernières années, de passager clandestin ». L'Allemagne a baissé ses coûts en réduisant ses salaires depuis sa réunification. Ses exportations se portent bien, elle croît grâce aux marchés des autres. Mais, inversement, son propre marché est terne et ses partenaires ne peuvent rien y vendre. Berlin recommence avec le plan européen. Cette attitude « non coopérative pose problème de la part du plus gros pays européen ».

L'Allemagne a, chevillée au corps, la certitude de mener une bonne politique, celle de la rigueur des salaires, celle de l'orthodoxie budgétaire. Ce sont les autres, laxistes, qui se trompent. En pleine année électorale (vote en septembre prochain), le débat a peu de chances de remettre en cause cette idéologie allemande. Mais les faits pourraient l'y conduire tout de même. L'approfondissement de la crise pourrait forcer l'Allemagne à ne plus seulement pouvoir compter sur la relance des autres. Si son moteur des exports s'éteint, ne va- t-elle pas être contrainte à relancer sa propre consommation interne ? La gauche allemande défend désormais ce virage politique.

Reste un point de blocage fondamental. Au Bundestag, Mme Merkel n'a pas donné un troisième argument, moral celui-là, mais qui est dans toutes les têtes : nous, Allemands, avons fait des efforts budgétaires au contraire d'autres pays membres (en premier la France) et il faudrait maintenant récompenser leur laxisme ? Nicolas Sarkozy, plutôt que de faire semblant de s'entendre avec Angela Merkel, devrait passer un grand accord avec elle : vous relancez, moi je m'engage à réduire vraiment et drastiquement mon déficit sitôt la reprise venue. Voilà le plan européen idéal.

jeudi, novembre 27, 2008

La folie injectrice (2) : les scénarios

Les Etats injectent des centaines de milliards dans l'économie. C'est ce que l'on voit.

Les Etats prélèvent par la force, les impots, ou par l'appel au volontariat, l'emprunt, des centaine de milliards sur l'économie. C'est ce que l'on ne voit pas.

Or, dans la logique habituelle de la politique, on est occupé à sauver le passé, qui existe et qui vote, plutôt qu'à préparer l'avenir, qui n'existe pas encore et qui ne vote pas.

Ou, pour présenter les choses autrement, les Etats prélèvent de l'argent sur les parties saines de l'économie pour le donner aux parties malsaines. C'est, sous couvert d'un mécanisme complexe, un extraordinaire gaspillage.

Bien sûr, la destruction des parties malsaines, tout comme leur sauvetage, à un coût, c'est pourquoi la question se pose de savoir si il faut sauver ou laisser périr.

Mais les Etas sont-ils en mesure de décider ? Ont-ils les bonnes informations ? Bien évidemment que non (il suffit de relire l'article de Hayek sur le mécanisme des prix et l'information). On voit (presque) tout ce qu'on perdrait à laisser couler GM mais on ne voit pas, ou l'on ne veut pas voir, tout ce qu'on perdrait à le sauver (je prends volontairement un exemple américain). C'est le combat du passé contre l'avenir aux frais du contribuable.

Bref, après un gigantesque gaspillage privé, nous assitons à un non moins grandiose gaspillage public.

Quelles vont en être les conséquences ?

Je ne sais pas, je ne suis pas Madame Soleil, circulez, y a rien à voir :-)

Deux scénarios s'opposent :

1) La déflation. On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif. Les Etats et les banques centrales ont beau injecter des milliards, ils ne seront pas utilisés, la déflation continuera et les Etats seront étranglés par leur dette (déflation = hausse mécanique des taux d'intérêt réels). C'est la fin brutale et mouvementée des Etats-providence (on ne peut exclure que le sang coule). Le cycle économique des 60 dernières années qui avaient vu le gonflement ininterrompu des Etats se referme. C'est la thèse de Loïc Abadie par exemple. Elle est minoritaire.

2) L'inflation galopante. Après une période de latence due à l'apurement des dettes, les milliards injectés provoquent un retour de l'hyper-inflation. C'est très pénalisant pour l'économie mais les Etats sont soulagés de leur dette. C'est la thèse majoritaire.

On remarquera que ces deux thèses opposées ont pourtant un point commun : les interventions étatiques actuelles finissent par avoir des conséquences néfastes,ce qui est somme toute logique si on envisage, comme je le fais, qu'elles sont des formes élaborées de gaspillage.

mercredi, novembre 26, 2008

Le journal Le Monde : la bien-pensance à fond les ballons

Il y a des commentaires qui se passent de commentaires :

«N'en déplaise à la ministre du logement, Christine Boutin, on s'autorisera à commenter une décision de justice. La condamnation, lundi 24 novembre, de l'association Droit au logement à une amende de 12 000 euros pour avoir installé à l'automne 2007 un campement de mal-logés rue de la Banque à Paris, est une décision choquante. "Question d'ordre public", a tranché la ministre avec un sens aigu de la nuance.»

Les français sont égaux devant la justice, mais ceux qui ont le soutien du journal Le Monde devraient avoir le droit d'enfreindre la loi.

Ecologisme : le point de vue de George Carlin

Ce sketch est très bon et remet ces abrutis d'écologistes à leur place (sous-titres disponibles en bas à droite). Merci de me l'avoir transmis.

La folie injectrice

Les gouvernements au chevet de l'économie libre me font penser aux médecins de Molière, et sont tout aussi dangereux.

Il y a un comique de haute volée chez ces gouvernants incapables de gérer leur Etat qui donnent des leçons d'économie à la terre entière.

Les milliards qui volent, sans discernement ni logique, dans la plus complète folie, nous les porteront comme un fardeau pendant des années. Comme d'habitude, tous paieront pour quelques-uns.

Sauver la banque avait ses raisons, le risque systémique, mais l'automobile ? Mais la consommation ? Autant dire tout de suite qu'on considère que l'Etat est plus efficace dans l'allocation des ressources que l'économie libre. Ca s'appelle le socialisme et c'est voué à l'échec.

Autrement dit, les gouvernements sont en passe de réaliser ce que je redoutais d'eux depuis le début : transformer une crise violente mais assez courte en une dépression durable.

mardi, novembre 25, 2008

L'écologisme en action : ma dose de rire quotidienne (post récurrent)

Ce post est dédié à Robert marchenoir.

Il parait que cinq minutes de rire valent un bon steak. Au rythme où l'écologisme me fournit des occasions de rigolade, je vais bientôt pouvoir me passer de viande.

Dernière en date, je vais chez Go Sport acheter des chaussures légères, genre tennis. A la caisse la vendeuse me dit : «Maintenant, les sacs en plastique sont payants, vous en voulez un ?» Devant mon air ahuri (je veux dire, plus ahuri que d'habitude), elle croit nécessaire d'ajouter : «C'est écologique».

Un instant, il m'est venu à l'esprit de lui expliquer qu'elle me donnait le choix entre augmenter mon inconfort ou augmenter le chiffre d'affaire de Go Sport, mais que, quel que soit mon choix, il avait aussi peu de rapport avec l'écologie que, disons, mon destin avec la position des constellations, puisque les sacs gratuits finissaient à l'incinérateur ou à la décharge, ce qui avait un impact écologique minime, pour ne pas dire nul.

Un peu lâche, j'ai avalé mes pulsions pédagogiques et je suis parti avec mes chaussures sous le bras.

Je suis tout de même satisfait de ma générosité : avec munificence, j'ai augmenté les bénéfices de Go Sport de la valeur d'un sac en plastique, en me passant, sans faire le scandale pourtant bien mérité, du précieux contenant dont le coût amputait auparavant de manière insupportable les dits bénéfices.

Comme disait l'autre, le progrès fait rage.

La monarchie française

On dit bien souvent que la France est une monarchie et n'a que les apparences, quelquefois évasives, d'un Etat de droit. Il arrive que cela saute aux yeux.

Je pense que l'article suivant est suffisamment éloquent pour que le passage en rouge gras que quelques mots suffise à illustrer mon propos.

Collision évitée avec Fillon : un procès d'exception

Thierry Vigoureux
25/11/2008 | Mise à jour : 19:09 |
Commentaires 22
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Crédits photo : Associated Press

INFO LE FIGARO - Le pilote du Cessna évité par le Falcon du premier ministre sera jugé mercredi au tribunal de Versailles dans des conditions très particulières : la vitesse et la trajectoire du Falcon restent par exemple un secret militaire.

Reporté une première fois le 15 octobre faute de copie papier du dossier, le procès du pilote de Cessna 172 doit avoir lieu mercredi à Versailles. Le dimanche 28 septembre, son monomoteur de quatre places volait hors des zones autorisées et s'était rapproché du Falcon de l'Escadron de transport (Etec, ex-Glam) en approche à Villacoublay à bord duquel se trouvait François Fillon. Mais le dossier reçu de la justice par Me Gilles Khaiat, l'avocat du pilote privé, est édulcoré. «N'y figurent ni la vitesse du Falcon sur les copies d'écran radar, ni ses «boîtes noires», ni les enregistrements des communications radio de cet avion de l'armée de l'air avec l'approche d'Orly ou la tour de contrôle de Villacoublay», s'étonne-t-il. Le Figaro avait révélé que l'avion militaire transportant le premier ministre était lui aussi hors des clous, volant à plus de 250 nœuds (460 km/h) en dessous du niveau 100 (environ 3 000 mètres). Matignon démentait à demi-mots, soulignant qu'il n'y a pas «de mentions d'un problème de vitesse dans la procédure concernant cet incident». Avant le rapprochement avec le Cessna, un contrôleur aérien d'Orly avait noté sur son écran la vitesse de 320 nœuds (592 km/h) au niveau 60 (environ 2000 mètres).

Pas de risque réel de collision

Quelques précisions techniques sont nécessaires pour bien comprendre la nature de cet incident. Il y avait bien «60 mètres d'écart» comme l'ont annoncé les enquêteurs mais seulement en altitude, ce qui est très différent du plan horizontal. En fait, les deux avions étaient distants de 0,6 mille nautique (plus d'un kilomètre). Le «crash évité de justesse» qui avait été évoqué, est considéré maintenant comme un rapprochement anormal par les experts qui écarte le risque de collision. Il n'en reste pas moins que le pilote du Cessna 172, qui faisait route des châteaux de la Loire vers Pontoise, était en infraction et ne contrôlait pas sa navigation. Il se trouvait entre 1 800 et 2 300 pieds, bien au-dessus des 1 500 pieds (500 mètres) autorisés dans le secteur de Toussus-le-Noble. Au-dessus de 1 500 pieds, l'espace est, en effet, réservé au trafic de Villacoublay, aérodrome où atterrissent les avions militaires et ceux de l'Etat. Encore au dessus volent les avions de ligne en approche à Orly, du moins quand le vent souffle de l'Est.

Air France ne dépose pas d'Airprox

L'équipage du Falcon a déposé, à l'arrivée à l'Escadron de transport (Etec) de Villacoublay, une déclaration d'«Airprox» (Air Proximity, lorsque que deux appareils se rapprochent trop) qui ne déclenche, en principe, qu'une enquête technique. Le substitut du tribunal de Versailles s'est néanmoins saisi de l'affaire. Le pilote privé a alors bénéficié d'un «traitement d'exception», arrêté, placé en garde à vue et mis sous contrôle judiciaire avec interdiction d'approcher d'un aérodrome. Accusé de «mise en danger de la vie d'autrui», il risque un an de prison et 15 000 euros d'amende. Comme le dossier demandait à être musclé, la Gendarmerie du transport aérien a recherché l'équipage d'un Airbus A 320 en approche à Orly à cette heure là et lui a demandé, avec insistance, de déposer un Airprox vis-à-vis du Cessna. Selon nos informations, Air France et le commandant de bord s'y sont refusés, la sécurité n'étant pas en jeu et l'exploitation n'ayant pas été gênée.

La tour de Toussus aux abonnés absents

Habituellement, l'enquête du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) de l'aviation civile cherche à identifier les causes profondes d'un tel incident une erreur de pilotage et la complexité de la navigation en région parisienne, en l'occurrence tandis qu'une commission de discipline prononce une suspension temporaire de licence assortie éventuellement d'une remise à niveau de quelques heures de vol avec un instructeur. La suspension définitive n'est prononcée qu'en cas de récidive.

Autre facteur que va prendre en compte le BEA dans son enquête visant à améliorer la sécurité : le jour de l'incident, la tour de contrôle de Toussus-le-Noble, à laquelle le pilote du Cessna aurait pu demander assistance, ne répondait pas, faute d'effectif suffisant. L'aérodrome des Yvelines est pourtant l'un des plus fréquentés de France.

Plus de cent incidents par an

En 2007, selon le rapport annuel sur la sécurité de la Direction générale de l'aviation civile, 86 incidents comparables sont survenus entre avions civils et 35 avec des appareils militaires qui ont donné lieu à des enquêtes, parfois des sanctions, jamais à des mises en examen. La communauté aéronautique s'étonne du traitement donné à cette affaire. «Demain en débarquant à Orly ou à Roissy, je peux donc me retrouver menottes au poignet», s'indigne un pilote d'Air France, «car nous ne sommes pas à l'abri d'une telle erreur heureusement détectée, comme cela a été le cas, par les systèmes de navigation modernes».

La fallace des cinq planètes

J'entendais hier à BFM un débatteur nous expliquer une fois de plus (une fois de trop ?) que, si la Chine et l'Inde avaient notre niveau de vie, il faudrait cinq planètes (sous-entendu pour fournir de la nourriture de l'énergie à tout ce monde) et, donc, que notre développement actuel est insoutenable (sous-entendu : gouvernements, ne soyez pas irresponsables, déversez des tombereaux d'argent frais sur le lobby vert).

Entendre des fadaises pareilles sur une radio à vocation économique, ça fend le coeur. Je sais bien que c'est à la mode, même un futur président des Etats-Unis en parle, mais le nombre ne fait rien à l'affaire : une idiotie reste une idiotie.

Cette image des cinq planètes est du pur malthusianisme. Or, le malthusiasnisme s'est toujours, constamment, sans aucune exception, révélé faux. Pour une raison simple : il prolonge demain les tendances d'aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il fait fi de ce qui est justement la spécificité de l'homme : l'inventivité et la capacité d'adaptation.

Cent fois, les malthusiens nous ont annoncé la catastrophe finale qui n'est jamais venue.

Bien sûr que si les Indiens et les Chinois passaient en une nuit à notre niveau de vie, il y aurait un problème, mais ce n'est pas du tout comme cela que les choses vont se dérouler. Certains prix vont monter, promouvant l'investissement et la découverte de techniques nouvelles.

L'augmentation du niveau de vie des Chinois et des Indiens n'est pas un malheur mais au contraire un grand bonheur, qui profitera à tous.

Alors pourquoi cette image, fausse des cinq planètes ? Le lobby vert est dans la panade : il ennuie tout le monde et l'argent ne rentre pas dans ses caisses. Il se fait donc menaçant (la création et l'agitation de peurs est sa grande spécialité) en exigeant des aides étatiques. Si il a besoin de subventions, c'est qu'il n'a pas de marché. Si il n'a pas de marché, c'est qu'il n'y a pas de besoin.

Et mettre de l'argent, même étatique, là où il n'y a pas de besoin, ça porte un nom : le gaspillage.

Autrement dit, ce que nous proposent les plans Obama et autres de relance par la subvention aux lobbys verts, c'est un gigantesque gaspillage. Et ça devrait remettre l'économie mondiale d'aplomb ? Sommes nous dirigés par des plaisantins ?

lundi, novembre 24, 2008

Pour en finir avec le PS

Les histoires d'un parti politique minable à l'agonie m'ennuiraient profondément, si, pour notre malheur, ça n'était pas un des deux partis politiques français qui devraient avoir vocation à gouverner.

Cet article de Telos est très bien :

Qui a gagné le congrès de Reims ?


Le passage le plus important est :

Comme organisation, il [le PS] a échoué à produire un leader incontesté, ce qui est sa tâche principale. Il lui faudra dans l’avenir revoir l’ensemble de ses processus internes de désignation. Car, le Parti socialiste, aujourd’hui, « ça ne marche pas ». Incapable de gérer efficacement la question du leadership, il apparaît inutile. Et l’on voit que la démocratisation des processus de sélection n’est pas une réponse suffisante à la crise [à mes yeux, c'est une réponse qui ne souffre pas seulement d'insuffisances, c'est une mauvaise réponse, une voie sans issue].



C'est tout à fait dans la tonalité de mes messages précédents : la mission d'un parti politique dans une démocratie à régime présidentiel, c'est de trouver et de promouvoir un «présidentiable» (1). Si il n'y arrive pas, il ne sert à rien, et peu importe la méthode.

Certains socialistes tentent de se défendre en arguant de la vie démocratique de leur parti qui serait exemplaire. On s'en fout, ce n'est pas le problème.

Le pays n'attend pas du PS qu'il soit un exemple de démocratie, le pays attend du PS qu'il se débrouille pour pousser sur le devant de la scène un opposant à Sarkozy qui tienne la route, et, manifestement, il n'y arrive pas.

Le PS est en situation de blocage. Il a une solution très simple pour s'en sortir (si on ne perd pas de vue que son unique but doit être de dégager un leader) : invalider l'élection, nommer un secrétaire de transition (Hollande, par exemple), puis recommencer dans un an.

Pourquoi la situation devrait être débloquée dans un an ? Très simple là encore : ne nous leurrons pas, le vote n'était pas «Martine ou Ségolène» mais «Pour ou contre Ségolène». En un an, soit Ségolène Royal s'impose, soit elle disparait.

Enfin, JF Revel ne se savait pas, bien qu'académicien, éternel, et pourtant, ne trouvez vous pas que son descriptif du congrès de Rennes s'applique à merveille au congrès de Reims ? C'était : «une bagarre d'ivrognes dans un bordel mexicain».


(1) : le fait qu'un parti politique doit être une écurie à présidentiables est imposé par la logique de la constitution. Si ça déplait aux socialistes, qu'il change la constitution. En attendant, c'est ainsi.

L'hyper-démocratie (3)

La culture meurt, l'hyper-démocratie et sa police sévissent, mais est-ce bien grave ?

Si on est généreux et qu'on pense à la société, à coup sûr.

Mais si on est égoïste ?

Après tout, les musées sont pollués par des hordes de touristes qui ne savent même pas ce qu'ils vont voir, mais si on choisit bien ses heures, on peut être assez tranquille.

L'éducation nationale est un crève-coeur, mais on peut mettre ses enfants dans le privé hors contrat (à condition d'avoir des sous).

Et ainsi du reste.

Les individus pourraient donc limiter les nuisances de l'hyper-démocratie.

Mais, à cela, il faut hélas ajouter de sévères restrictions :

> si, dans l'espace privé, il est possible de se préserver, c'est plus difficile dans l'espace public.

> l'hyper-démocratie s'exprime de plus en plus par des lois, et des lois de plus en plus intrusives.

Par exemple, la future loi européenne sur les fessées est hallucinante dans son principe : les parents n'auront plus le droit de porter la main sur leur enfant de quelque manière que ce soit. Alors que c'est un choix d'éducation dont rien, absolument rien, ne justifie qu'il soit enlevé aux parents.

Chacun peut juger que la fessée bien ou mal, mais que ce jugement soit arraché au libre arbitre des parents pour être imposé par la loi, voilà qui est totalitaire (Petit Robert : totalitaire : se dit d'un système de pensée qui annexe tous les éléments d'un ensemble).

dimanche, novembre 23, 2008

L'erreur majeure du PS (je veux dire, en plus de celle qui consiste à ne pas s'être aperçu que le socialisme était mort et enterré depuis longtemps)

En faisant voter ses militants pour élire le premier secrétaire, le PS commet une erreur politique fondamentale, il tombe dans l’ “hyper-démocratie”.

Le suffrage universel est le système le plus juste, car chaque citoyen y a un poids égal, mais rien n’indique qu’il soit le plus judicieux.

Il n’est pas certain que le suffrage universel assure l’élection du plus apte à gouverner.

Il convient donc que les partis politiques fassent une sélection préalable afin que, même si c’est le moins apte des candidats qui est élu, on sache tout de même qu’il a un minimum d’aptitudes.

Généralement, la méthode de sélection choisie par les partis est la lutte féroce en coulisses, qui permet de vérifier quelques qualités politiques (ténacité, férocité, intelligence, anticipation, etc …).

Mais, si, par aberration, un parti politique choisit comme méthode de sélection de ses dirigeants le suffrage universel, il reporte un cran plus haut l’incertitude qui pèse sur la qualité du choix au suffrage universel.

C’est évidemment l’erreur majeure que vient de commettre le PS.

Autrement dit, laisser les éléphants du PS s’entretuer jusqu’à ce qu’il se dégage un leader puis faire entériner le résultat de l’hécatombe par les militants avec un score stalinien aurait sans doute paru moins démocratique mais aurait sans doute été plus conforme au rôle des partis politiques.

Pour prendre une image : dans les logiciels d'avions, pour les rendre plus sûrs, on essaie de diversifier les méthodes de calcul afin que, si une méthode se révèle mauvaise, l'erreur reste cantonnée et n'affecte pas l'ensemble du logiciel. En appliquant ce raisonnement à la politique : si la désignation finale, l'élection, se fait au suffrage universel, les désignations intermédiaires doivent se faire par d'autres méthodes, afin que le candidat, étant passé par des filtres différents, ait montré l'étendue de ses qualités.

Pour bien comprendre ce qui se passe au PS

Les barons socialistes préfèrent être premiers chez eux que seconds à Paris, c'est tellement jouissif de distribuer les places aux copains, de taper dans la caisse, de se rouler dans les délices de la corruption, le tout couvert par une presse régionale soumise.

Or, le meilleur moyen de perdre un fief, c'est d'être emporté par la vague d'une défaite nationale. Pas de pouvoir national, pas de risques de perdre un fief.

Conclusion : les barons socialistes sont tout à fait contents que le PS reste éternellement un parti d'opposition.

C'est pourquoi aucun ne cherche vraiment à résoudre la crise nationale du parti.

Ca ne fait pas les affaires du pays, qui a besoin d'une opposition crédible ? Les socialistes s'en foutent. Ce qui les intéresse, c'est la mairie de Trifouillis-les-Calbutes, le conseil général de Charente occidentale et ainsi de suite.

Ca ne vole pas haut ? C'est socialiste.

Démocratie socialiste (à ne pas confondre avec démocratie populaire)

Les «aubristes» proclament la victoire de leur candidate en sautant comme des cabris et en hurlant «Respect de la démocratie ! Respect de la démocratie !».

Soyons sérieux cinq minutes : ce qui se passe au PS a autant de rapports avec la démocratie qu'un Beaujolais nouveau avec un Romanée-Conti. Les commentateurs prédisaient que les conditions de vote étaient telles qu'un écart de moins de 1000 voix serait contesté, alors 42 ...

Pendant ce temps, les medias font le compte des magouilles, tricheries, bourrages d'urnes ...

Bel exemple de démocratie !

Les bons plans : comment se serrer la ceinture sans souffrir

Puisque crise il y a, les «bons plans» deviennent à la mode. Comme je ne compte pas trop, ce n'est pas ma spécialité, mais enfin, j'en utilise deux couramment :

> le Darty de Pierrefitte(93) vend les modèles d'exposition ou invendables (défauts d'aspect : rayures, chocs, etc ...) avec 20 à 40 % de remise. Et, en plus, vous avez le dépaysement d'un voyage en Afrique.

> sur rare books (curieux nom pour un site de libraires francophones), on trouve quantité de livres d'occasion, notamment des livres de la Pleiade des années 50-60 (pour lesquelles vous savez que j'ai une préférence) en excellent état pour le même prix que les Folio neufs constituant le volume, et c'est quand même bien plus agréable.

Si vous avez d'autres idées du même style ...

samedi, novembre 22, 2008

PS, chef d'oeuvre en péril

Par François Sureau pour Le Figaro

C'était une émission de télévision de notre jeunesse. On y voyait en noir et blanc des monuments délabrés, proposés à l'attention et à la charité publiques. La vieille maison de Léon Blum ressemble à ces monuments-là. Voilà des mois que ses héritiers l'ont changée en maison de trafic, trafic de voix, de prébendes et d'honneurs, et la pitié le dispute au dégoût. Si peu socialiste qu'on soit, ce parti-là restait digne d'estime, malgré Nucci, malgré Dumas et les accommodements du dernier mitterrandisme, à raison des idées qu'il avait incarnées - celles de « Jaurès, veillé par la justice », comme disait Malraux au Panthéon -, des grandes voix qui s'y étaient fait entendre, des humbles espoirs auxquels il avait donné une forme.

Nous sommes sortis hier d'un épisode de la bibliothèque noire où le club des Cinq, ayant abusé de substances toxiques, se serait déchiré, où François et Claude auraient creusé des pièges mortels sous les pieds d'une Annie attaquée par le chien Dagobert. De programmes ou de vision, point. C'était en effet prudent. Qui pouvait sérieusement croire qu'Aubry, Royal, Delanoë ou Hamon mèneraient, parvenus au pouvoir, une politique nouvelle, qui justifierait qu'on les choisisse ? Passé le temps d'un mollétisme tactique, Martine Aubry se contentera sans doute de nommer des amis à la tête de banques fraîchement nationalisées. Royal aurait ouvert des bagnes d'enfants. Et ni Hamon ni Delanoë, qui sont si modernes, n'auraient songé - le vide de leurs propos là-dessus en témoigne - à réformer la politique pénale pour la rendre plus juste et plus humaine. S'ils n'y pensaient pas, c'est qu'ils étaient trop occupés d'eux-mêmes, habités par ce désir de nuire qui pour eux avait remplacé les autres. Ces permanents du spectacle sont des intermittents de la conscience. À quelle intensité faut-il que l'amour des places rémunérées de la politique professionnelle soit poussé, pour qu'un anticlérical blanchi sous le tablier supporte les prêches étranges de la sainte du Zénith, sorte de mère l'Oye d'une France au miroir, ou pour qu'hier soir des disciples de Mendès (qui, il est vrai, n'était pas à proprement parler socialiste) ou même d'Auriol, qui fut un bon argentier, hissent sur le pavois la statue de saindoux des trente-cinq heures ? C'est à soupçonner une conspiration de l'échec. Il est douteux que ce pugilat, par lequel une revenante a volé à de jeunes vieillards l'héritage imaginé d'un président américain qu'ils ne connaissent pas, puisse se conclure un jour prochain par l'entrée d'un socialiste à l'Élysée. Ainsi les notables de la gauche pourront-ils conserver leurs villes, leurs régions, les avantages d'une opposition confortable.

Ce spectacle est réjouissant pour le moraliste, et d'abord parce qu'on y voit de quelle morne tristesse s'accompagne le déchaînement des passions égoïstes. Il n'est pas un de ces postulants qui n'ait semblé vouloir prendre une revanche, satisfaire un ressentiment, venger un affront secret, et c'est cela sans doute qui a empêché chacun d'entre eux de se sacrifier à la cause. Mais ce spectacle n'a rien pour satisfaire le citoyen, qui pense avec raison que le pouvoir, en démocratie, demande une opposition. Aubry ou Royal, nous en sommes loin.

Vive Ségolène Royal !
















Je ne suis pas socialiste et je déteste Ségolène Royal, ce que je vais écrire pourra donc vous paraitre déplacé.

Je pense que Ségolène Royal, qui vient d'obtenir 49.98 % au vote des militants (contre 50.02 % pour Aubry)est la personne qu'il faut aux socialistes.

Foin de toutes les conneries que nous racontent les socialistes. Ils manquent d'un leader et d'idées. Mais ce ne sont pas les idées qui sont aujourd'hui prioritaires, c'est le leader. Une fois que les socialistes auront un leader, il se démerdera pour faire émerger des idées.

Or, malgré tous ses défauts, il faut bien admettre que Ségolène Royal est leur seul leader qui a un peu d'étoffe (Delanoe est apparu minable. Quant à Aubry, elle a toujours été minable).

Une victoire nette de Mme Royal aurait donc été préférable pour le PS, et donc pour la politique en France.

Face à cela, les militants ont brillamment réussi à atteindre le résultat le plus catastrophique qui soit : une victoire contestable d'Aubry.

Et après, on me dira que j'exagère d'écrire que les socialistes sont des cons ...

vendredi, novembre 21, 2008

Fonds souverain / fonds de pensions : la pensée indigente de nos dirigeants

Le gouvernement français met en place un fonds d'investissement, improprement baptisé fonds souverain. Son montant de 20 Mds d'€ est ridicule pour un fonds de ce genre.

Il y aurait bien une solution juste et efficace : les fonds de pension. Ils auraient le mérite de résoudre les problèmes de retraite tout en donnant à la France une masse de manœuvre financière.

Mais voilà, en France, c'est tabou. Ne cherchez pas une raison raisonnable de ce refus, c'est juste un réflexe. Nous en sommes là.

Nota : comme je me méfie désormais du niveau de certains commentateurs, je précise que la crise actuelle n'invalide absolument pas le principe des fonds de pension.

L'hyper-démocratie (2)

Pourquoi l'hyper-démocratie ne peut qu'échouer

L'égalitarisme de l'hyper-démocratie est destructeur de toutes les différences qui ne peuvent être (facilement) expliquées par la raison, qui résultent des habitudes, des traditions, des coutumes.

Or, ce n'est pas parce qu'une chose ne peut être expliquée facilement qu'elle est idiote et inutile, l'onction des ans est une validation que rien ne nous autorise à rejeter avec insouciance, surtout dans un domaine aussi complexe et fondamental que les relations humaines.

Or, l'habitude, la coutume, la tradition, font 90 %, si ce n'est plus, des relations humaines.

Autrement dit, les partisans de l'égalitarisme se proposent, peut-être sans bien s'en rendre compte, de bouleverser l'ensemble, ou presque, des relations humaines et de tout reconstruire à partir de leur principe d'égalité de fait, par la seule force de leur raisonnement.

Une fois que le problème est présenté ainsi, on comprend pourquoi ce projet ne peut qu'échouer et aboutir à une société moins créative et plus violente : toutes les tentatives de table rase et de reconstruction d'une société idéale par le seul usage de l'intellect ont échoué en politique, alors quand on aborde les domaines encore plus complexes et sensibles que sont les relations humaines, il est bien évident que l'échec ne peut être que total et dévastateur.

Pourquoi la population suit


Ceux qui veulent consciemment détruire tout ou partie dela société sont une infime minorité d'ultra-gauchistes abrutis, comme, par exemple, les syndicalistes pédagogistes qui se sont emparés de l'éducation nationale.

Pourtant, la masse de la population a accepté et accepte encore de les suivre dans leurs pulsions destructrices sans bien réaliser l'enjeu, ou bien trop tard (1). Pourquoi ?

Il faut d'abord bien voir que ce phénomène est étroitement circonscrit dans le temps et dans l'espace : il concerne exclusivement les pays occidentaux depuis les années 50-60. Ca fait du monde, mais ce n'est pas le monde entier. En Asie, les hiérachies traditionnelles ont bougé, mais la notion même de hiérarchie n'a pas été remise en cause.

C'est pure conjecture de ma part, mais je tente une explication. Voici les causes de l'hyper-démocratie telles que je les vois :

> les deux guerres mondiales ont fait perdre aux occidentaux la confiance dans leur société et dans leurs valeurs. Tout ce qui avait précédé 1945 devenait critiquable, pouvait faire l'objet de mépris sans (trop) choquer.

> la contraception, les progrès de la médecine et l'allongement de la durée de la vie ont changé les rapports de couple et de filiation et le rapport à la mort, à la finitude.

> enfin, la guerre, civile ou étrangère, s'éloignant et une société d'abondance inconnue jusque là s'installant, les rapports au manque, à la frustration, au danger et au risque ont eux aussi changé.

> ce mouvement a coïncidé (cause ou conséquence ?) avec l'extension de l'Etat-providence qui implique déresponsabilisation et infantilisation.

Je ne saurais démêler leur poids respectif et leurs interactions, mais il est clair que tout cela a fait trembler le vieux monde sur ses bases.

Quel avenir pour l'hyper-démocratie ?


Examinons où nous en sommes :

> les deux guerres mondiales s'estompent mais la crise des valeurs reste.

> la contraception et la procréation «innovante» font rage, par contre, il se pourrait que les progrès de la médecine ralentissent. Un retour des épidémies est possible.

> la crise économique actuelle pourrait mettre fin à l'insouciance et tuer l'Etat-providence.

Bref, l'hyper-démocratie a encore de beaux jours devant elle : elle est irréversible (une fois qu'une tradition est détruite, il est impossible de la rétablir) et fait boule de neige (plus il y a d'«hyper-démocrates», plus il est difficile de perpétuer les liens traditionnels, et plus les liens traditionnels sont détruits, plus il y a d'«hyper-démocrates»).

Cependant, les vents qui la poussent paraissent un peu moins forts.

Tôt ou tard, l'hyper-démocratie sera mise en accusation, mais pas avant d'avoir dévasté notre culture et notre notre mode de vie. Les pays occidentaux se suicident, lentement mais sûrement.

(1) : l'éducation nationale est exemplaire à cet égard : combien de professeurs qui ont suivi d'enthousiasme les pédagogistes regrettent amèrement devant le naufrage éducatif, «ce n'est pas ça que nous voulions», de s'être laissés entrainer ? Je me souviens de mon professeur de Français de seconde, donc peu après 1986-87, pourtant jeune, qui pestait contre les premiers IUFMs, les traitant d'attentats contre l'intelligence, et prévoyant la décadence qui allait suivre. Il était peiné par la passivité de ses collègues qui semblaient considérer que tout cela n'était pas grave et qu'il ne fallait pas en faire une batteuse.

mercredi, novembre 19, 2008

Les champs d'honneur / Des hommes illustres / Le monde à peu près (Jean Rouaud)

La trilogie familiale de Jean Rouaud est toute en finesse. En deux ou trois images, il vous rend une ambiance, une époque.

De plus, ces livres sont très agréables à lire.

On ne découvre pas tous les jours un nouvel écrivain de cette qualité.

Retour du Japon

Je ne vous ai pas parlé de mes vacances au Japon, le message sur la mort de la culture et ses commentaires me donnent envie de le faire.

Ce qui est frappant pour un Français, c'est que le Japon est à la fois plus moderne et plus traditionaliste que la France.

Il n'est pas rare de croiser des femmes, et pas seulement des vieilles, en kimono.

La civilité des Japonais est extrêmement relaxante : ils ne crient pas, ils ne klaxonnent pas, ils arrêtent de parler dans leur portable quand ils montent dans le train. Mon fantasme : voir les controleurs de la SNCF faire comme leurs collègues japonais, une courbette à l'entrée du wagon, une courbette à la sortie.

Il est clair qu'ils préservent leur culture (au sens anthropologique du mot) bien mieux que les Français. Pas de tabou : le fait que l'immigration est fortement bridée (1), à la fois par la géographie et par la politique, joue un rôle essentiel dans cette conservation de leur culture (2).

Enfin, signe incontestable que leur civilisation est supérieure à la nôtre, on trouve n'importe où un taxi en quelques minutes, voire en quelques secondes à Tokyo.

Ce pays et ses habitants sont très attachants. Alors que la promiscuité y est souvent la règle, on s'y sent moins agressé qu'en France.

Ils ont un savoir-vivre séduisant.

Enfin, ce qui ne gache rien, nous apprécions la cuisine japonaise.

Retournerons nous en vacances au Japon ? Dans la mesure de nos possibilités, certainement.

Vivrions nous au Japon ? Je ne sais pas : la contrepartie d'une forte culture, c'est que l'intégration ne doit pas y être facile, mais, simultanément, c'est un défi motivant, la récompense est forte, il y a lieu, à mon sens, d'être fier d'être Japonais.

(1) : désolé pour ce calembour.

(2) : le métissage et le multiculturalisme, ce n'est pas leur truc, c'est reposant.







L'hyper-démocratie

J'emprunte ce concept à Renaud Camus, je le trouve très éclairant.

La démocratie est un concept politique : nous déclarons les hommes égaux en droit.

Le miracle de cette idée, ce qui fait qu'elle doit être célébrée, c'est qu'elle est hautement contraire à l'intuition, les hommes sont en réalité inégaux en tout. L'idée démocratique est le fruit de siècles de maturation.

L'hyperdémocratie consiste à sortir du champ de la politique cette égalité entre les hommes et à l'appliquer à toute chose : à l'éducation, à l'art, à la pensée, à nier toutes les hiérarchies qui font que la société n'est pas un chaos amorphe mais un ordre humain.

L'hyperdémocratie, c'est avant tout une bêtise stupéfiante, une incompréhension totale, radicale, de ce qu'est la démocratie et, même, l'homme.

C'est ainsi qu'on en vient à refuser des distinctions qui structurent l'homme et la société : l'enfant est l'égal des parents, tous les goûts se valent, les cultures sont interchangeables, les pensées méritent toutes d'être exprimées, toutes les pulsions sont légitimes etc ...

C'est plus qu'une erreur, c'est un cruel mensonge : en réalité, les parents sont supérieurs aux enfants, il y a des pensées lumineuses et d'autres indigentes, il y a des croûtes et des chefs d'oeuvres etc ...

La limitation, la plus grande étant la mort, est au coeur même de la condition humaine, et les hommes sont tous singuliers. De là, ils découlent que tous les hommes sont limités, et que les limites de chacun sont différentes, d'où une inégalité consubstantielle à la condition humaine.

C'est pourquoi il ne peut exister qu'une seule d'égalité de fait entre les hommes, celle du néant, de l'inexistence.

Il ne faut pas chercher plus loin l'explication du fait que lorsque l'on a cherché à égaliser les hommes que ça soit dans l'éducation, dans les arts ou dans le reste, on n'a trouvé qu'un seul moyen, c'est le nivellement par le bas.

Il n'y a qu'un seul moyen que tout le monde court le cent mètres à la même vitesse, c'est de ne pas courir. Il n'y a qu'un seul moyen que tous aient le même niveau d'éducation, c'est de ne pas éduquer. Il n'y a qu'un seul moyen que l'art soit accessible à tous, c'est qu'il n'y ait plus d'art.

Une solution à la crise : le capitalisme

La crise actuelle vient psychologiquement d'un excès de confiance collectif.

Mais, concrètement, cela se traduit par un sur-endettement, ou, c'est l'autre face d'un même problème, par une sous-capitalisation.

Or, comme l'explique très bien Vincent Bénard, l'endettement est outrageusement favorisé par rapport au capital par les fiscalités de tous les grands pays.

Autrement dit, les Etats ont considérablement augmenté la vulnérabilité des entreprises en distordant le choix entre capital et dette.

Sans même diminuer les impôts (même si je crois que la crise actuelle va mettre fin à l'expansion continue des Etats depuis 60 ans (1)), une structure fiscale neutre derait beaucoup pour éviter que cette crise ne se reproduise.

Malheureusement, il est trop tard pour une telle réforme (elle aggraverait la crise, sauf à diminuer les impots (2)), et quand la crise sera finie, on oubliera de la faire.

(1) : contrairement à ce que racontent certains, la crise actuelle ne peut pas être une crise du libéralisme pour la raison simple mais puissante que les Etats occidentaux n'ont jamais été aussi présents dans l'économie qu'aujourd'hui ( France : 55 % du PIB, USA 44 %).

(2) : je crois pas au père Noël.

mardi, novembre 18, 2008

La mort de la culture

Il y a maintenant trois ou quatre décennies, des éminences ont décrété que la culture classique, requalifiée, par un terme prétendument insultant, de «bourgeoise», était un instrument de domination et qu'il convenait de la tuer et de la remplacer par une autre culture, dite populaire, qui avait la particularité d'être la culture des incultes (1), c'est-à-dire en réalité de ne pas être une culture.

C'est au nom de ce sain principe qu'un Jack Lang a pu expliquer sans rencontrer d'oppositions majeures que le rap était de la culture au même titre que Mozart et Bach.

L'école, jamais en retard d'un zèle gauchiste, a parfaitement réussi à éradiquer toute prétention à apprendre cette culture classique, qu'elle refuse de toute façon d'enseigner (2), la curiosité sur ces sujets est vue comme une grave déviance.

Imaginez un instant qu'un élève d'un lycée public se lève et déclare tout à trac «J'en ai marre de Pierre Perret, je préférerais qu'on étudie Ronsard». Il serait immédiatement classé dans les rétrogrades, les lepénistes, les infâmes, pire les élitistes, les asociaux.

Corneille est définitivement un chanteur de variétés et tout le monde trouve ça très bien.

Comme la science, comme l'enseignement, comme la musique, la culture est par nature élitiste, ce qui est déjà en soi motif de condamnation, mais il se trouve, pour ajouter à ce malheur, que l'élite culturelle recoupe très souvent l'élite sociale.

Il y a un village gaulois qui résiste à l'invasion de la barbarie, à l'ignorance crasse généralisée et satisfaite. Ce village gaulois, souffre, se réduit peu à peu, mais il persiste à exister, bien que virtuel.

Il rassemble tous ceux qui, par hasard (ceux qui fréquentent les écoles «modernes» et dont les parents s'en foutent) ou par obligation (ceux qui fréquentent les écoles «rétrogrades» ou dont les parents ne s'en foutent pas), ont été en contact avec la culture classique et y ont pris goût.

Tant qu'il y aura une bibliothèque debout, le village gaulois des tenants de la culture classique aura quelques habitants.

Mais ces habitants sont ostracisés : il ne fait pas bon, sauf en certains milieux, passer pour cultivé, c'est suspect.

C'est bien là qu'est le fond du drame, la culture est sommée de rester une affaire privée, presque honteuse, on est cultivé comme on est collectionneur de petites culottes.

Or, la culture, qui est distinction (3), meurt de rester cachée : pour vivre, elle doit sans cesse attirer de nouveaux fidèles. Elle doit être un phare.

Addendum : alors que je finis ce message, je trouve, après quelque recherche, ce texte de Renaud Camus, La grande déculturation, qui dit bien mieux que moi la même chose.

(1) : pour la plupart, des immigrés, population chérie de notre gauche confusioniste.

(2) : je serais né cinquante ans plus tôt et j'aurais fait un parcours scolaire identique, ma culture classique serait bien plus solide qu'elle n'est. Et pourtant, je n'ai pas à me plaindre : j'ai fait du latin, on m'a fait étudier La guerre des Gaules, Lucrèce, Chrétien de Troyes, Goethe, Marot, du Bellay ...

(3) : être cultivé, c'est avoir du goût, c'est préférer ceci à cela, pas par caprice, mais par un goût longuement muri.

Instruction : c'est pour un sondage sur le niveau des enseignants

Le niveau des enseignants a-t-il baissé ? Les enseignants actuels sont-ils moins compétents dans leur matière que leurs prédécesseurs d'il y a quelques décennies ?

Si je me fie aux témoignages des quelques profs que je connais, la réponse est positive (1). C'est d'ailleurs bien naturel : l'école fait naufrage, il aurait été surprenant qu'elle fabriquât de bons professeurs.

Avez vous des exemples, ou des contre-exemples ? Qu'en pensez-vous ?

(1) : si je me fie aussi à certains commentateurs de ce blog qui se déclarent enseignants, mais je ne crois pas que ça soit significatif.

Paulson renonce à acheter les dettes pourries des banques

C'est une excellente initiative. Les raisons qu'il en donne sont inquiétantes (les 700 md $ seront nécessaires pour sauver les cartes de crédit), mais il n'empêche que l'idée reste bonne.

Acheter les dettes pourries à un prix hors marché, c'était ralentir l'assainissement des bilans (1) et retarder encore la sortie de crise.

Puissent les autres gouvernements faire preuve d'autant de bon sens.

(1) : en effet, l'Etat n'aurait pu acheter qu'une partie des dettes pourries mais aurait de cette façon fixé le prix pour l'ensemble du marché. Ce prix étant plus élevé que les prix du marché libre, proche de zéro, les autres dettes, celles non achetées par l'Etat, n'auraient pas trouvé preneur et les bilans n'auraient pas été assainis.

Noir c'est noir

La France est en mauvaise forme intellectuelle. Exemple parmi mille : le refus de faire des statistiques ethniques, qui risqueraient de remettre en cause le préjugé bien-pensant comme quoi la France est indécrottablement raciste.

Noir c'est noir

lundi, novembre 17, 2008

Petit point sur la crise actuelle

Même si nous y verrons plus clair dans quelques années, il me semble approprié de faire un point sur ce que l'on sait ou, du moins, sur ce que je comprends.

Les causes

> une bulle immobilière gonflée par les Etats, notamment l'Etat américain.

> une régulation bancaire inadaptée et déresponsabilisante.

> le crédit trop facile, des taux trop bas.

On peut penser, comme Loïc Abadie, qu'il s'agit d'un excès collectif de confiance (et j'ajoute, corrélativement, d'irresponsabilité).

Les conséquences

> une mauvaise évaluation du risque et une diffusion opaque de celui-ci, engendrant une perte de confiance globale des financiers.

> des créances douteuses à la tonne.

Pour résumer, beaucoup d'argent a été beaucoup trop mal utilisé.

Que penser des mesures actuelles ?

Quand on prend du recul, le comportement des gouvernements est fort étrange.

Il n'y a pas unanimité sur les causes de la crise, mais, en tout cas, tout le monde est d'accord qu'il s'agit d'une crise de solvabilité : les boites en difficulté, banques et autres, le sont parce qu'elles se sont endettées afin d'investir dans des choses qui se révèlent pas assez rentables pour leur permettre de rembourser cette dette.

Dans une telle situation, la solution est bien connue : l'apurement des dettes. Cela passe par des ventes d'actifs, des négociations avec les créanciers, des ré-échelonnements de dettes, des dépôts de bilan, des mises en faillite, des liquidations.

Bien sûr, une crise de ce type provoque de la déflation, c'est-à-dire une baisse générale des prix (ça a déjà commencé, avec la bourse et l'immobilier), puisque tous ceux qui sont sur-endettés veulent vendre quasiment à n'importe quel prix, pour sauver leur peau.

La déflation est extrêmement dangereuse car elle paralyse l'économie : pourquoi acheter, pourquoi investir maintenant, alors que ça sera moins cher demain ?

Le problème des gouvernements est donc simple à poser : comment faire que l'apurement des dettes se déroule le moins mal possible, c'est-à-dire avec le moins de déflation ?

Plusieurs solutions ont été proposées : augmentations de capital bradées souscrites par l'Etat, conversion forcée par la loi des dettes en capital, laisser les banques faire faillite en garantissant un minimum les déposants, etc ... Toutes avaient plus ou moins pour point commun de faire payer les responsables (à part les responsables étatiques), les créanciers et les actionnaires imprudents.

Or, d'une manière générale, ce n'est pas la voie que les gouvernements ont choisie. Ils ont décidé, par différents artifices, par des voies plus ou moins droites, de reprendre à leur compte les créances douteuses, de transformer, à l'aide d'assistances financées par la dette publique, des dettes privées en dettes publiques. C'est ce que signifient les différents plans de relance.

Ce faisant, ils ont choisi de faire évoluer une crise de l'endettement privé vers une crise de l'endettement public. Ca n'a pas de sens. C'est pourquoi je qualifie le comportement des gouvernements d'étrange.

Comme c'est à la fois immoral (pourquoi celui qui est vertueux, le contribuable qui a su préserver son capital et son travail, paierait-il pour celui qui a failli ?) et inadéquat, cela ne peut que déclencher des effets qu'on qualifiera à tort de pervers, alors qu'ils ne sont que la conséquence directe et prévisible de mauvaises mesures.

L'un de ces effets les plus comiques (à condition d'avoir un fort humour noir) est la course à la palme du plus mauvais bilan : pour escroquer le maximum d'argent au couillon étatique, un dirigeant consciencieux doit expliquer que sa boite est dans une situation catastrophique et que sa faillite entrainerait elle-même une catastrophe cataclysmique. C'est la prime au très mauvais élève.

Regardez les fabricants américains d'automobiles, ils sont sont en train de nous faire une numéro du plus mauvais éléve de la terre absolument époustouflant. J'espère que les autorités américaines, Présidence et Congrès, ne cèderont pas à ce chantage, mais je suis très loin d'en être sûr.

La voie était étroite, et les gouvernements ne me semble pas avoir fait le bon choix.

Quid de l'avenir ?

Maintenant que les dettes privées sont en train de se transformer en dettes publiques, les Etats ne vont pas pouvoir supporter très longtemps leur endettement sans réagir car, pendant la crise, le vieillissement des populations continue et les systèmes de retraite seront bientôt en péril, je ne vois que deux solutions :

> la grosse catastrophe : une banqueroute des Etats les plus fragiles. A la lueur des précédents historiques, la solution la plus sûre pour les citoyens de ces Etats serait l'émigration (va falloir apprendre à parler Chuisse).

> la petite catastrophe : une forte inflation jusqu'à résorption des dettes les plus criantes.

Mais, avant d'en arriver là, il y aura sans doute une période de rémission, vers 2009-2010, qui fera croire aux plus optimistes (ou incompétents ?) que la crise est derrière nous.

Une fois les dettes purgées, nous serons repartis pour 50 ans de croissance (et vive le capitalisme). Jusqu'à la prochaine crise.

TSS

Le parti socialiste, ses éléphants en tout cas, est follement engagé dans le TSS (Tout Sauf Ségolène).

Je ne veux pas dire du mal du PS, j'en ai suffisamment dit.

Mais cette situation intrigue : chaque militant et dirigeant socialiste est prêt à reconnaître que ce qui se passe au PS est suicidaire et, pourtant, tous agissent de telle manière que le mal s'aggrave.

Le PS est donc dans cette situation particulière où une somme d'actions individuelles, a priori bien intentionnées, donne un résultat négatif.

On ne peut accuser la bêtise : il y a des gens intelligents (1) au PS (il n'y a pas que cela, mais il yen a).

Alors ?

Comme toujours, les actions sont encadrées par des règles qui permettent aux individus d'interagir. Or, la «constitution» du PS est l'enfant de cette complexité qui fait dire qu'un énarque prouve sa bêtise par sa capacité à compliquer ce qui devrait rester simple.

Les exigences de la communication politique au XXIème siècle sont telles qu'un parti ne devrait avoir qu'une priorité : désigner un «présidentiable». Tout le reste, le programme, les idées, les équipes, c'est secondaire, au moins tant que le «présidentiable» n'est pas désigné et bien assis aux commandes de son parti (2).

Au contraire, les règles du PS sont de contourner cette nécessité, de la faire passer en dernier, de faire semblant de croire que ce sont les idées qui comptent. Ca ne peut qu'échouer.

A cette aune, le désarroi des socialistes est compréhensible et fait pitié : ils ne savent pas qui ils suivent ni qui ils sont (3). On serait désorienté à moins.

Sauront-ils s'en sortir à brève échéance ? J'en doute : il leur faudrait, comme la République romaine, nommer un dictateur à titre temporaire. Ils n'ont pas la culture politique pour cela, ni l'homme adéquat.

Ces commentaires sur un parti particulier peuvent aisément être étendus à un pays.

(1) : même si «socialiste intelligent» peut passer pour un oxymore.

(2) : et pour cette désignation, les idées comptent peu. Ils ont tous les mêmes.

(3) : par curiosité, si quelqu'un, au-delà de vagues généralités, pouvait m'expliquer ce que signifie être socialiste en France en 2008, je suis intéressé.

dimanche, novembre 16, 2008

Miracle, j'ai trouvé des socialistes intelligents !

Extrait d'une tribune du Monde (rassurez vous, elle ne sera pas évoquée au congrès du PS) :

Ce qui peut provoquer la prochaine crise globale, c'est le risque que les Etats, soucieux de "relancer la machine", fassent déraper leur dette. Aujourd'hui, les liquidités affolées se réfugient dans les emprunts d'Etat. Cela ne durera pas toujours ; ne les laissons pas créer une nouvelle bulle sur les emprunts d'Etat, après les quatre précédentes ! La crise bancaire doit au contraire servir de signal d'alerte. A cette occasion, on s'aperçoit que les Etats sont petits par rapport aux masses de capitaux en circulation. Le total de bilan de chaque grande banque représente à peu près une fois le PIB de son Etat d'origine. L'Islande a fait faillite. L'Irlande a garanti tous les passifs bancaires pour deux fois son PIB. Le jour où une agence de notation décidera de dégrader la notation de la dette d'un Etat du G10, celui-ci ne pourra plus lever de la dette pour financer son déficit. Il devra vendre ses actifs à la casse et licencier ses fonctionnaires.

Déjà au lendemain des crises bancaires, on commence à voir à l'intérieur même de l'Union, une différentiation des "spreads"(différences entre les taux) entre Etats, et même un marché des CDS souverains, c'est-à-dire un marché de l'assurance contre les faillites d'Etat. Les Etats aussi font faillite... Cela ne gêne pas la droite conservatrice : "Starve the beast ", affamez la bête, disaient les reaganiens. La gauche progressiste plaide pour la capacité de l'Etat à réguler l'économie et à assurer les solidarités. Protéger l'Etat et réformer l'économie, c'est se mettre du côté de la régulation et aussi du côté de la rigueur, c'est-à-dire de la justice.

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Les Gracques est le nom collectif choisi par un groupe d'anciens collaborateurs du président de la République François Mitterrand et des gouvernements de Michel Rocard, Pierre Bérégovoy et Lionel Jospin.

samedi, novembre 15, 2008

La guerre de tous contre tous

Ambitions débridées, haines farouches, manoeuvres de couloirs, coups tordus, intérêt général totalement négligé, appât du gain et du pouvoir.

Une banque à Wall Street ? Non, pas du tout, congrès du Parti Socialiste !

C'est marrant comme des gens qui ont toujours la bouche en fleur pour dire à tout bout de champ «fraternité» et «solidarité» se comportent comme des loups.

Rien que cela devrait amener l'observateur attentif à douter du bien-fondé du socialisme.

vendredi, novembre 14, 2008

Vivement la faillite de General Motors !

Depuis presque trois décennies, GM agonise, maintenu en vie par des subventions plus ou moins déguisées.

La cause de la faillite est très claire : l'UAW, le syndicat des travailleurs de l'automobile, a obtenu des avantages mortels pour leur employeur(problèmes que n'ont pas les Japonais installés aux USA).

GM est mort depuis longtemps, simplement, personne ne s'en est encore aperçu.

Le retour à la réalité sera douloureux mais mieux vaut tard que jamais. Subventionner GM, c'est faire une perfusion à un cadavre (remarquez bien que la nécrophilie est une spécialité de tous les Etats).

L'argent de l'Etat américain sera mieux employé ailleurs.

Le problème est valable avec toutes les aides étatiques : Airbus a été aidé massivement par les Etats européens. C'est sûr, cela a fait la fortune de quelques actionnaires, mais est-ce vraiment bénéfique pour le pays ? Comme disait Bastiat, il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas : Airbus se voit, c'est un gros machin, les politiciens et les journalistes adorent, mais on ne voit pas les milliers d'emplois détruits ou non créés à cause des impôts pour financer ce monstre. Qui peut m'assurer que le bilan est positif ?

Fillon est un bien meilleur opposant à Sarkozy que Royal

AFP le 14/11/2008 19h48

Fillon prend la défense des banquiers objets d'une "caricature"


Le Premier ministre François Fillon a estimé vendredi que "les erreurs" commises par les banquiers ne justifiaient pas pour autant qu'il soient "montrés du doigt" et "caricaturés".

"Je pense qu'on est dans un pays qui aime bien montrer du doigt telle catégorie, qui aime bien se trouver toujours des responsables aux difficultés", a-t-il estimé lors d'un débat public avec des décideurs locaux de Montauban réunis au théâtre de la ville.

"Les banquiers ont leur part de responsabilités parce qu'ils ont fait un certain nombre d'erreurs, au niveau international en particulier, en développant des produits qui n'étaient pas suffisamment contrôlables", a-t-il affirmé.

Mais, a-t-il enchaîné, "les banquiers, ils font aussi fonctionner l'économie française" et "je n'aime pas la façon dont on les montre du doigt et dont on les caricature".

"Au fond, il y aurait d'un côté les méchants banquiers et puis de l'autre il y a les bons journalistes, les bons responsables politiques, les bons élus qui ne font jamais d'erreurs naturellement, qui sont au-dessus de tout soupçon, qui n'ont que le sens de l'intérêt général, qui ne se trompent jamais", a renchéri M. Fillon.

"Ce n'est pas comme ça. Il y a des banquiers qui font très bien leur métier, il y a des gens qui sont extrêmement dévoués, qui ont le sens de l'intérêt général", a-t-il plaidé.

Il a jugé que s'il y avait "des erreurs" avaient été commises, elles étaient aussi dues à une "régulation" pas assez "sérieuse".

Comme il l'a fait la veille à l'Ecole supérieure de gestion à Paris --où l'un de ses fils est scolarisé-- M. Fillon a endossé l'habit de conférencier pour expliquer la politique anti-crise de son gouvernement et répondre aux questions de ses interlocuteurs et à l"inquiétude" que certains ont exprimée.

Il s'est dit ouvert aux "suggestions" et aux "propositions" pour "adapter" les décisions déjà mises en oeuvre.

Ah, la belle «récession technique» que voilà !

Je m'amuse beaucoup de l'expression «récession technique» que j'entends répéter à l'envi depuis deux jours.

Une «récession technique», ce n'est pas une vraie récession : c'est bien connu, les problèmes techniques, c'est compliqué et réservé aux spécialistes, aux grosses têtes. Les «vraies gens» ont des préoccupations nettement plus prosaïques.

Récession tout court, ça fait peur mais «récession technique», ça ennuie.

Bref, tout va bien, dormez tranquilles, on s'occupe de tout, entre «techniciens», ce n'est qu'un simple problème technique, comme les plombs qui sautent ou l'ascenseur qui reste coincé.

Des fois, j'ai l'impression qu'on nous prend vraiment pour des cons. Pas vous ?

Etat : le pompier pyromane est au sommet de sa forme

Rappelons à ceux qui étaient partis en vacances sur la planète Mars que nous vivons actuellement une crise mondiale de l'endettement, avec son cortège de faillites bancaires et de créances pourries.

Que fait le gouvernement français ? Il fait du chantage aux banques pour qu'elles n'assainissent pas leurs bilans et qu'elles ne diminuent pas leurs risques (1) !

On reste interdit devant un tel comportement, c'est comme un pompier qui inciterait un grand brulé à s'asperger d'essence à coté d'un incendie, sous prétexte que ça fait plaisir au pompiste.

L'étonnement se mue en stupéfaction quand on constate de plus que ce mouvement rencontre l'approbation générale.

Ces situations me plongent dans un grand sentiment d'irréalité, j'ai l'impression d'être aussi déplacé en France qu'un Suédois chez les Papous ou qu'une drag queen au Vatican.

Rappelons à ceux qui pensent que, comme l'ivrogne cherche ses clés sous le réverbère parce que c'est là qu'il y a de la lumière, le gouvernement agit ainsi non pas parce que c'est approprié mais parce que c'est tout ce qu'il peut faire, qu'une autre politique est possible et souhaitable : s'attaquer à la hache aux gaspillages étatiques.

Dans une crise de l'endettement, chaque pouième, chaque petit gain, qui permet d'accélérer le désendettement est bienvenu.

Comme le signalent depuis quelque temps Vincent Bénard et JP Chevallier, la compétition entre Etats pour séduire les créanciers se durcit. A ce jeu, les effets de levier sont importants : qui gagne gagne beaucoup, qui perd perd beaucoup.

Plus que jamais, si l'Etat avait réellement le souci de l'économie française et du bien-être des Français, le désendettement serait sa priorité (2). Comme ce n'est pas le cas, on sait avec certitude quelles ne sont pas les priorités de nos dirigeants.

Avec un peu d'imagination, on peut même en déduire quelles sont leurs véritables priorités : faire les coqs à la télé et garder le pouvoir.

(1) : car c'est bien cela que signifie l'injonction faite aux banques de prêter à tort et à travers, pourvu que ça soit à des emprunteurs français, ménages ou entreprises.

C'est d'autant plus singulier que les bilans présentés par les principales banques françaises ces derniers trimestres ne se distinguent pas par leur clarté, ce qui laisse soupçonner qu'elles sont plus vulnérables qu'elles le disent.

(2) : les vieilles lunes keynésiennes ne sont que de pauvres alibis pour justifier l'addiction au gaspis.

L'écologisme en action : ma dose de rire quotidienne (post récurrent)

Il parait que cinq minutes de rire valent un bon steak. Au rythme où l'écologisme me fournit des occasions de rigolade, je vais bientôt pouvoir me passer de viande.

Dernière en date, chez mon employeur bien-aimé, l'éclairage des ascenseurs a été remplacé par des ampoules basse consommation et encore plus basse lumière. On n'y voit goutte, on se croirait dans une boite de nuit ou dans un bar, et je suis persuadé que c'est une criminelle incitation au harcèlement sexuel.

On est en plein dans le geste religieux : petit sacrifice de confort visuel qui ne coûte pas trop, comme de s'arrêter une minute devant Bouddha, allumer un batonnet d'encens et faire une petite prière.

On me répondra que c'est symbolique, mais c'est précisément cela qui me fait rire, que dans une société peuplée d'ingénieurs, on soit dans le symbole et non dans le rationnel.

Comme disait l'autre, le progrès fait rage.

jeudi, novembre 13, 2008

Bientôt, la fin de l'Amérique ?

Les anti-Américains primaires et les gauchistes caricaturaux, que je déteste, ont tant de fois annoncé en vain l'écroulement de la puissance des USA que retrouver un tel titre sous ma plume peut vous sembler étrange.

Il y a de ma part un peu d'ironie

Pourtant, il n'est pas impossible que la puissance américaine, non pas disparaisse, cette hypothèse est absurde, mais se transforme radicalement.

En effet, le Département de la Défense (DoD) prépare des armes de plus en plus sophistiquées et de plus en plus couteuses, donc qui seront moins nombreuses.

La traduction concrète d'une telle évolution est simple : l'armée américaine ne serait plus capable d'invasion, d'occupation ou de présence prolongée outre-mer, car de telles opérations nécessitent le nombre plus que la sophistication, mais elle serait toujours capable de frappes décisives contre des adversaires menaçants.

L'élection d'un démocrate à la présidence renforce cette interprétation : l'isolationnisme n'est jamais très loin des démocrates. Le multi-latéralisme supposé d'Obama (qui reste à prouver) serait un moyen élégant de retourner aux protectorats la charge de leur propre sécurité (il faut rappeler que, tant bien que mal, les USA payent depuis 60 ans la défense de l'Europe.).

C'est, au passage, une des nombreuses raisons pour lesquelles les étrangers qui se réjouissent de l'élection d'Obama me paraissent pour le moins optimistes, voire naïfs.

Un tel retrait montrerait une certaine intelligence (et je ne suis de ceux qui pensent que les Américains en manquent). En effet, l'hégémonie militaire n'a jamais été un objectif américain en soi. Pour cette nation de marchands et d'entrepreneurs (nombreux sont les Européens qui ont méprisés cette vision mercantile du monde), l'objectif est la suprématie économique. Dans cette perspective, la puissance militaire avait deux fonctions :

1) faire des USA un pays sûr, physiquement sûr, dans lequel les étrangers n'hésiteraient pas à investir, une Suisse géante.

2) garder ouvertes et sûres les voies de communication indispensables au commerce mondial.

Or, la première fonction peut être assurée par une petite armée sophistiquée. La seconde pourrait être laissée aux puissances régionales.

Le fin mot de l'histoire, c'est que, si mon hypothèse se vérifiait, nous pourrions bien regretter le bon vieux temps de «l'impérialisme américain». Ce qui me ferait doucement rigoler en songeant à la cohorte des imbéciles qui ont passé leur temps à le dénoncer. J'imagine déjà les appels courroucés de nos gauchistes appelant l'Amérique à assumer sa part de la sécurité collective (car, c'est bien connu, qu'elle soit impérialiste ou isolationniste, l'Amérique a toujours tort).

Le bon coté du réchauffisme

Le réchauffisme devient le point de convergence de réflexions et de travaux sur la sociologie de la science, à la fois sous l'aspect interne à la communauté scientifique et externe vis-à-vis du public et des politiques.

En effet, sans même avoir besoin de trancher si la thèse réchauffiste est exacte ou erronée, il est clair que certaines pratiques des réchauffistes sont anti-scientifiques (1).

Ces problèmes ne sont pas nouveaux, mais le réchauffisme constitue une formidable expérience en vraie grandeur.

Le billet de Richard Lindzen sur ce sujet est on ne peut plus instructif.

Dans cette histoire du réchauffisme, on voit tout l'intérêt d'internet : il est impossible de boucher tous les trous, de colmater toutes les brèches et d'empêcher la thèse bien-pensante de prendre l'eau.

Internet reste un formidable outil de propagande réchauffiste, pourtant qui cherche à se renseigner objectivement ne peut pas ne pas tomber sur des sites sceptiques.

Cependant, si internet permet la diffusion de l'information, il n'en permet pas la création, pour cela, il faut de la recherche, des crédits.

Le risque est donc que les sceptiques se voient priver de moyens de travailler par la pression du conformisme et du terrorisme intellectuel (2). Il me semble que, heureusement, le plus dur est passé : le temps joue contre les réchauffistes, la fausseté de leurs prédictions apocalyptiques va devenir chaque jour plus évidente.

Un tel bouleversement, une hystérie scientiste mondiale, soutenue et propagée par presque tout le gratin -journalistes, politiques, artistes, scientifiques, finissant par se révéler infondée (3), aura de puissants effets.

Je forme un voeu pour que ces effets soient essentiellement positifs.

(1) : pratiques dont les plus brutales sont l'intimidation et la diffamation. Ca n'est nullement un hasard si beaucoup de sceptiques déclarés sont des retraités : on ne peut pas leur couper les crédits pour opinions politiquement incorrectes.

(2) : qu'ils n'hésitent pas à traiter les sceptiques de «négationnistes», avec toutes les connotations négatives du terme, me rend les réchauffistes particulièrement sympathiques.

(3) : je ne suis pas naïf, se mettra en place une grande machine d'auto-justification («nos propos ont été exagérés, déformés» -mais il reste des enregistrements, «nous avons fait de notre mieux en fonction des connaissances de l'époque» - il sera facile de prouver que c'est faux, etc ...)

Le réchauffisme et la démocratie

Hier, j'écrivais dans un commentaire que ça commençait à sentir le sapin pour le réchauffisme (1).

Je tombe sur un post de Vincent Bénard qui recense les récents revers démocratiques du réchauffisme :

Bulle du réchauffement - complément


Autre chose m'inquiète.

Si, comme je le pense et comme je l'espère, le réchauffisme finit par apparaitre aux yeux des opinions publiques pour ce qu'il est, c'est-à-dire une manipulation politique basée sur une perversion de la démarche scientifique, quelle sera la crédibilité de la science après que tant de scientifiques (2) auront sonné hystériquement le tocsin ?

(1) : j'appelle réchauffisme la position politique consistant à considérer :

> qu'il y a un réchauffement climatique global d'origine humaine.

> que ce réchauffement présente plus d'inconvénients que d'avantages.

> qu'il faut agir préventivement contre ce réchauffement.

La première proposition est la seule à caractère scientifique et, à ce jour, elle apparait scientifiquement mal fondée, voire franchement douteuse.

La deuxième est indémontrable du fait de son caractère globalisant et n'a aucune valeur.

La troisième est contraire à la logique la plus élémentaire : puisqu'on ignore les conséquences d'un éventuel réchauffement (c'est une imposture de prétendre que l'on sait), mieux vaut pallier les éventuels effets néfastes quand et où ils se produiront et garder les éventuels effets bénéfiques. Donc mieux vaut guérir que prévenir.

(2) : les bien informés savent que ces alarmistes sont loin de faire l'unanimité dans la communauté scientifique, mais, justement, la caractéristique des opinions publiques est d'être moins bien informées que les bien informés (vous me suivez ?).

lundi, novembre 10, 2008

Quelques indices sur Obama président, cet inconnu

Je vous ai écrit que l'élection d'Obama ne me réjouissait pas car elle représente un inquiétant saut dans l'inconnu.

Or, les premiers signes perçus du nouvel élu sont plutôt de nature à calmer mes inquiétudes.

Notamment, la nomination de Rahm Emanuel comme futur secrétaire général de la Maison Blanche signifie qu'Obama a l'intention de résister aux vieux sénateurs gauchistes et aux porteurs d'eau des groupes de pression.

Le spectre terrifiant d'une dérive protectionniste américaine s'éloigne (1). Cela n'empêche pas les perspectives économiques d'être sombres, il n'y a pas de crises de dette paisibles, mais on ne passera peut-être pas de la récession à la dépression.

(1) : rappelons que les deux causes les plus communément admises du prolongement et de l'aggravation de la crise de 1929 sont une politique monétaire inadaptée et des lois protectionnistes.

Décès de Michael Crichton

Michael Crichton est décédé du cancer la semaine dernière.

Ce défenseur d'une science fidèle à son éthique de vérité et de rigueur me manquera.

Il n'avait eu de cesse de combattre pour préserver l'honnêteté intellectuelle qui est le coeur même de l'idéal scientifique.

Comme il était également pédagogue, il avait su faire passer ses idées. Par exemple, son discours Les extra-terrestres sont la cause du réchauffement climatique est un bijou.

Je vous renvoie à la compilation (en Anglais) que j'avais faite de ses discours et conférences.

Je pense être fidèle à Crichton en vous transmettent cet article désespérant mais très honnête de Richard Lindzen Science du climat : est-elle apte de nos jours à répondre aux questions ? Chacune de ces 33 pages est intéressante, cependant, je résume pour les fainéants : la réponse à la question sujet de l'article est clairement négative.

Sous la pression de contraintes extra-scientifiques, à savoir financières, médiatiques et politiques, la communauté de la climatologie s'éloigne des ingrates méthodes scientifiques pour adopter des usages et des comportements plus valorisants vis-à-vis du monde extra-scientifique, comme les jolis modèles numériques avec plein de couleurs, sans valeur scientifique.

Selon Lindzen, non seulement la climatologie ne progresse pas, mais elle régresse en s'orientant résolument dans des impasses méthodologiques (on notera que c'est également le diagnostic de Claude Allègre).

L'Islande, un avertissement pour les Français


Le débat public est semé de pétitions de principes, d'idées fausses, de mensonges, de conceptions erronées. C'est ainsi, c'est la vie.

Parmi ces affirmations erronées, il en est une qui m'irrite particulièrement : c'est l'affirmation qu'un Etat ne peut pas faire faillite parce qu'il peut pressurer indéfiniment ses citoyens.

La fausseté de cette affirmation est largement démontrée : tous les gouvernants savent qu'on ne peut pas pressurer les citoyens à l'infini, c'est pourquoi ils ont recours à l'emprunt. Mais quand un Etat ne trouve plus de créanciers, il ne peut plus payer, c'est la banqueroute, l'équivalent étatique de la cessation de paiements.

La dernière banqueroute française date de la crise des assignats de 1796.

L'Islande vient de subir ce qui s'apparente à une banqueroute (1). Certes, ce pays n'a que 300 000 habitants, mais ce qui s'y passe devrait faire réfléchir tous les béats qui nous racontent en France que l'Etat peut gaspiller sans hésitation tant et plus puisqu'un Etat ne peut pas faire faillite :

> le chômage passe de 2 % (!!) à 10 % et plus. Nous sommes tellement habitués à un chômage massif en France qu'un tel chiffre nous paraît presque banal. Exemple concret : un cabinet d'architecte est passé de 78 employés à 2, les fondateurs-propriétaires.

> la bourse a perdu 75 % de sa valeur, donc les économies qui y étaient placées aussi.

> l'immobilier s'écroule également.

> l'inflation galope à 15 %.

> la valeur de la devise divisée par deux en un mois.

> Si les estimations de PIB restent encore floues, on parle de -10 % !

Bref, je préfère que l'Etat se serre la ceinture (2) avant la banqueroute que payer les pots cassés après.

(1) : c'est le système bancaire privé qui s'est écroulé, mais, comme d'habitude, il était encouragé dans la dérive par l'alea moral du à la garantie étatique. Or, au moment de faire jouer cette garantie, l'Etat s'est retrouvé à poils.

(2) : les étatistes, hypocrites et démagogues comme pas un, vont nous expliquer que lorsque l'Etat se serre la ceinture, ce sont les plus pauvres qui prennent. C'est faux, un, parce que ce ne sont pas les plus pauvres qui profitent le plus de l'Etat, deux, parce qu'en cas de banqueroute, ce sont les plus pauvres qui morflent (par exemple, la Poste et les Caisses d'Epargne seraient les premières à faire faillite, or ce sont les banques des petites gens).

Une crise bien mal gérée

Il paraît, c'est du moins ce que j'entends, qu'il est de bon ton de s'extasier sur l'activisme des hommes de l'Etat à propos de la crise actuelle.

J'ai du mal à comprendre les raisons d'un tel enthousiasme :

> les Etats ont provoqué ou aggravé la crise par des politiques immobilières délirantes.

> une fois la crise enclenchée, ils ont réagi avec retard et insuffisamment.

> aujourd'hui, la plupart des mesures qu'ils prennent tendent à éviter l'assainissement des bilans, tant des entreprises que des ménages, et préparent, au mieux, la prolongation de la crise, au pire, une rechute.

> enfin, ils s'endettent à des niveaux qui font que la banqueroute d'un Etat majeur n'est plus une hypothèse fumeuse pour des discussions d'économistes fous mais une probabilité à prendre en compte dans les décisions économiques.

J'ai peut-être l'enthousiasme difficile, mais, non, vraiment, je ne vois pas pourquoi je devrais me féliciter de l'action des Etats.

dimanche, novembre 09, 2008

Ce qui ne va pas dans l'Etat français : un exemple et un petit calcul valent mieux qu'un grand discours

Les ministres, hauts fonctionnaires et autres éminences de la République usent et abusent des avions de l'Etat à un rythme proprement inconnu dans toutes les autres démocraties, y compris les USA, alors même que la France a un bon réseau ferroviaire.

Par exemple, François Fillon se rend régulièrement en Falcon à Angers. Temps de vol approximatif, une heure, au prix de l'heure du Falcon, 8 000 €.

Soit l'équivalent de 90 billets de TGV en première classe.

Comme le trajet en train dure 1h30 mais que Villacoublay est plus loin de Matignon que Montparnasse, qu'il y a des TGV toutes les heures et que les voyageurs de première classe ne puent pas des pieds habituellement, vous vous dites que la décision de prendre le Falcon plutôt que le train est économiquement irrationnelle, que les menus avantages du Falcon ne valent pas les 8 800 € de différence (si on compte que le Premier Ministre ne voyage jamais seul).

Sans le savoir, vous touchez au coeur de la problématique de l'Etat français :
ce n'est pas que les hommes de l'Etat sont piètres économistes, c'est que, par essence, le calcul économique ne s'applique pas à leurs augustes personnes.

A cause d'un un vieux reste monarchique, le pouvoir qu'ils détiennent les sanctifient, ils s'estiment au dessus du commun des mortels, il est indigne que leur bien-être soit atteint par un calcul économique, procédé vulgaire bien suffisant pour les manants.

Bien sûr, l'exemple du Falcon et du TGV est anecdotique, mais c'est bien, me semble-t-il, cette idée que l'Etat, et les hommes qui le servent, sont d'essence supérieure et, de ce fait, hors de la juridiction des lois naturelles (1), notamment celles de l'économie (2), qui expliquent quasiment l'ensemble des maux de notre pays.

(1) : autre exemple, on nous dit qu'un Etat ne peut pas faire faillite (donc qu'il est hors des lois de l'économie), certes, mais il peut faire banqueroute, la différence est-elle si grande ?

(2) : sans compter qu'une telle manière d'envisager les choses est la porte ouverte à la corruption. Ce n'est d'ailleurs pas que le pouvoir corrompt, c'est qu'il attire les hommes corruptibles. La sagesse ancienne, celle de la république de Venise comme celle des pères fondateurs américains, voulait qu'on tienne les hommes de pouvoir enchainés. J'ai peur que nous l'ayions oubliée.

Obama, les medias, la démocratie

Les Republicains qui mettent la victoire d'Obama sur le seul compte des medias exagèrent mais n'ont pas complètement tort.

Le soutien des medias américains était si flagrant que c'en était devenu un sujet de plaisanterie pour les comiques.

Lecteur fidèle du New York Times, j'avais quelquefois l'impression d'avoir la berlue : l'Obamania y était si constante que je me demandais si on n'avait pas changé mon journal en tribune de l'équipe Obama. Notamment, les éditoriaux de Maureen Dowd ont souvent été ni plus ni moins que ridicules.

Trois causes expliquent à mon sens ce qui confine à une faute professionnelle collective :

> dans les démocraties modernes, les journalistes sont très majoritairement de gauche (1). Le phénomène est patent et l'explication sociologique n'est pas compliquée (lire Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme de Raymond Boudon suffit amplement).

> la nouveauté, surtout la plus vulgaire, la plus superficielle, attire les journalistes comme ce qui brille attire les pies. Et quoi de plus visible que la couleur de peau ?

> les journalistes volent au secours de la victoire (même quand elle change de camp - ce qui tend d'ailleurs à prouver que les medias ne font pas à eux seuls l'élection), comme nous l'avons vu en France lors des dernières présidentielles.

La question en suspens est celle-ci : dans quelle mesure les medias font-ils une élection ? Je ne sais pas.

Il y a un fossé entre le Obama des medias («Obama est allé à Bethleem : il a visité la crèche où il est né») et le Obama réel tel qu'un Français devrait pouvoir le décrire avec le détachement qui est le sien (2).

> Obama a un réel talent oratoire, mais ce n'est pas Démosthène, ni même Kennedy.

> Il semble bien entouré jusqu'à maintenant et avoir un sacré caractère.

> son génie électoral, rester une feuille vierge sur laquelle chacun pouvait projeter ses fantasmes, est aussi son plus gros défaut politique : il est tellement neuf que nul ne connait ses idées (il a dit à chacun ce qui lui plaisait d'entendre) et son comportement au pouvoir, c'est un saut dans l'inconnu assez terrifiant.

> son rapport messianique avec les foules est inquiétant. Lire l'excellent Obama and the politics of crowds proposé par un lecteur.

> il est noir. Mais depuis quand est-ce une qualité (ou un défaut) ?

A bien des égards, Obama est une Ségolène Royal qui a réussi : mutatis mutandis, les mécanismes électoraux qui ont fait sa victoire ressemblent à s'y méprendre à ceux employés par notre Jeanne d'Arc du néo-socialisme.

Bref, le fossé entre l'image et la réalité est tel qu'Obama décevra. Restent à connaitre la profondeur de la déception et ses conséquences.

Tout cela ne peut que nous inquiéter sur la santé et la pertinence de la démocratie.

A la question «Les mécanismes démocratiques modernes sélectionnent-ils les plus aptes à gouverner ?», Julien Freund répondait clairement par la négative.

Je suis plus mesuré, mais les dernières élections américaines, dans un camp comme dans l'autre (il y aurait aussi à dire sur les Républicains) renforcent cette interrogation.

(1) : quand vous entendez un gauchiste vous expliquer que les journaux sont de droite, écoutez le : vous comprendrez qu'en réalité, il leur reproche de ne pas être d'extrême-gauche.

(2) : aucune présidentielle ne change radicalement la politique américaine, et celle-ci n'a qu'une influence lointaine sur la vie française, nous devrions donc être aptes à un minimum de recul sur le sujet. Ce n'est pas le cas ? Serions nous cernés par les cons ?

L'obamania européenne a été ridiculisée par un très bon éditorial du Figaro.