dimanche, octobre 31, 2010

Good Morning Week-end 30/10/210

Good morning week-end 30/10/2010

Ca me détend des conneries socialistes qu'on entend sur les autres radios.

Marc de Scitivaux insiste sur son dada : la distinction de Pareto-Machiavel entre les lions et les renards.

vendredi, octobre 29, 2010

La responsabilité du communiste Freinet dans le désastre éducatif français

Une contribution de Robert Marchenoir

Un certain mouvement de gauche tente de nous convaincre aujourd'hui que les désastreuses performances de l'Education nationale (pourtant bastion de la gauche s'il en est) seraient dûes à la droite et au libéralisme.

Il en irait ainsi de cet énième projet de suppression des notes à l'école, qui serait le résultat d'une tentative délibérée du "capitalisme" pour dégrader la qualité de l'enseignement.

Le "patronat" et les "libéraux" seraient ainsi complices d'une stratégie destinée à former des abrutis, simplement intéressés à "consommer", que l'on pourrait ensuite employer à des salaires dérisoires sans qu'ils songent à "contester".

Je ne perdrai pas de temps à démontrer en détail l'absurdité intrinsèque de cette hypothèse, qui suppose, à rebours de toute vraisemblance et de toute expérience, qu'un patron cherche à embaucher les candidats les plus bêtes et les plus malhabiles possibles ; hypothèse qui est contradictoire par elle-même (s'il existait un complot des "patrons" et des "libéraux" pour susciter un peuple de "consommateurs" à peine humains dans l'unique but d'écouler leur "camelote", ils ne s'emploieraient pas à comprimer les salaires, mais à les augmenter).

La "consommation effrénée" que dénoncent les anti-libéraux nécessite un peuple de riches. Sinon, avec quoi les "abrutis" achèteraient-ils la "camelote consumériste" des "ultra-libéraux" ?

Comme d'habitude, les Degauche sont tellement pressés d'asséner leur idéologie qu'ils ne s'arrêtent pas à des incohérences aussi énormes.

En revanche, mon propos ici consistera à rappeler quelques points de l'histoire des idées. On peut toujours essayer de soutenir n'importe quoi, mais enfin les faits existent.

Le pédagogisme, terme sous lequel on désigne l'idéologie égalitariste et anti-autoritaire qui se traduit, par exemple, par la haine des notes, et qui est la doctrine en vigueur à l'Education nationale, est un mouvement de gauche.
Il est présent dans de nombreux pays occidentaux, y compris à tendance libérale, y compris "anglo-saxons". Les doctrines de gauche ne sont nullement absentes des Etats-Unis et du Royaume-Uni, bien au contraire. L'école et l'université, dans de nombreux pays, sont, de façon disproportionnée, aux mains de la gauche.

La suppression des notes est une vieille revendication. Elle était mise en avant dès les années 1930 par le mouvement pédagogique Freinet, nommé d'après son fondateur, l'instituteur français Célestin Freinet (1886-1966). Ce mouvement a aujourd'hui des ramifications dans le monde entier.

Dans Les Invariants pédagogiques, Code pratique d'Ecole Moderne, l'un des textes de doctrine de Freinet, on lit en effet :

" Toute la technique de l'Ecole traditionnelle est basée sur l'échec. Les premiers de la classe réussissent certes parce qu'ils ont des aptitudes particulières, mais aussi parce qu'ils ont toujours de bonnes notes, des Bien et des Très bien, et qu'ils réussissent aux examens. Mais l'Ecole accable les autres sous l'avalanche des échecs : excès de rouge dans les devoirs, mauvaises notes […]."

On notera la stupidité du raisonnement qui consiste à prétendre que "les premiers de la classe" réussissent parce qu'ils ont des bonnes notes. Certes, la bonne note favorise la réussite en ce qu'elle constitue un encouragement, mais cet effet rétroactif n'a d'efficacité que parce que la relation causale fondamentale va dans l'autre sens : c'est le bon travail qui fait la bonne note.

" INVARIANT n° 19 : Les notes et les classements sont toujours une erreur. […]"
" C'est là, manifestement, la plus fausse des mathématiques, la plus inhumaine des statistiques. […]"

" Voilà la situation actuelle. Nous y pallions : […]

-en mettant au point un système de graphiques et de brevets qui remplaceront un jour prochain l'usage abusif des notes et des classements."

"(Nous notons avec satisfaction que les récentes circulaires ministérielles des classes de transition préconisent justement la suppression des notes et du classement)."


http://tinyurl.com/2a5dy9t


Ce texte figure dans une brochure du mouvement Freinet éditée en 1964, à deux ans de la mort de son auteur. Il serait intéressant de retrouver la date de sa rédaction, qui peut être très antérieure. En 1964, en pleine période gaullienne, "l'ultra-libéralisme" n'existait pas, même dans la loghorrée de la gauche…

Le système de "graphiques et de brevets" préconisé ici par Freinet est très exactement ce par quoi certains des prétendus "ultra-libéraux", au pouvoir aujourd'hui, voudraient remplacer les notes… Quarante-six ans plus tard (et peut-être beaucoup plus), nous en sommes exactement au même point…

S'agit-il d'élucubrations théoriques, complètement oubliées sous la poussière des ans par les héritiers mêmes de Freinet ? Pas du tout ! Dans la rubrique "Comment démarrer en pédagogie Freinet", sur l'un des sites du mouvement, on trouve les conseils suivants d'authentiques instituteurs contemporains (pardon, de professeurs des écoles) :

" Les enfants ne peuvent pas s'entraider tant qu'ils n'ont pas accepté qu'il n'y a plus de classement, plus de note... […] Si on diminue les contraintes (suppression des notes, des punitions, des images...), il faut trouver d'autres stratégies pour que les enfants fassent quelque chose d'efficace. (Patrice Ducrou)"

http://tinyurl.com/2apg3cy

Mais qui était donc Célestin Freinet ? Né en 1886 dans les Alpes-Maritimes, il était membre actif du parti communiste (qu'il a quitté en 1948). Freinet s'est rendu en Union soviétique avec une délégation syndicale en 1925. Il y a rencontré la femme de Lénine, ministre de l'Education à l'époque.

Voici comment Perspectives, revue trimestrielle d’éducation comparée éditée par l'Unesco, relate, dans un article de 1993, la vie de Célestin Freinet, et replace son œuvre dans son contexte politique :

"Il trouve également le temps de s’intéresser au développement de son village natal où il fonde une coopérative de travailleurs pour l’électrification de sa commune."

"De 1929 à 1933, le couple Freinet va approfondir et développer le mouvement lancé. Mais Saint Paul de Vence n’est pas Bar sur Loup. La petite ville est déjà un centre touristique réputé, et l’installation d’un couple d’instituteurs communistes est d’autant moins tolérée que son action nationale et internationale se poursuit et s’amplifie."

"De sombres et sordides histoires de toilettes bouchées et non nettoyées sont le prétexte, pour la municipalité de droite, de demander et d’obtenir la mutation d’office de ces instituteurs encombrants : pensez-donc, les textes rédigés en toute spontanéité par les enfants mettent en cause des notables ! L’année 1933 verra la montée en France, comme en Allemagne, en Italie et en Espagne des mouvements d’extrême droite."

"C’est ainsi qu’est née l’idée d’une école libre expérimentale. En 1934 et 1935 Freinet réussit, avec l’appui du mouvement, d’amis politiques et de la presse de gauche, à bâtir son école à Vence."

"1939-1940. La seconde guerre mondiale s’annonce et éclate. Freinet, communiste connu, est jugé dangereux pour les éventuelles menées de son organisation. L’U.R.S.S. s’est alliée aux Nazis. Freinet est arrêté et placé en camp de concentration, puis en liberté surveillée."

"On peut tenter de mieux comprendre cette personnalité exceptionnelle en rappelant quelques-uns de ses traits fondamentaux : [...] son dévouement à la cause du peuple et son sens de la justice sociale qui l’avaient amené à concevoir son action pédagogique comme d’une libération intellectuelle de la classe ouvrière et l’avaient conduit à adhérer au Parti communiste."


http://tinyurl.com/25t3wl9

Donc, il n'y a aucun doute : Freinet était un homme de gauche et un communiste proclamé, militant et influent. Quelle est l'idéologie de son mouvement aujourd'hui ? La Charte de Pau, rédigée en 1968 par l'ICEM, branche française du mouvement Freinet, dit ceci :

"L'éducation est épanouissement et élévation et non accumulation de connaissances, dressage ou mise en condition."

C'est ce qui a abouti à la doctrine officielle de l'Education nationale aujourd'hui: l'interdiction de la transmission des connaissances. Des professeurs sont sanctionnés par des inspecteurs pour avoir voulu transmettre des connaissances.

"Soutenus par l'oeuvre de Célestin Freinet et forts de notre expérience, nous avons la certitude d'influer sur le comportement des enfants qui seront les hommes de demain, mais également sur le comportement des éducateurs appelés à jouer dans la société un rôle nouveau."

L'école comme fabrique de l'homme nouveau -- l'homme de gauche, bien entendu. On fustige le "dressage" et la "mise en condition", mais c'est pour mieux revendiquer, quelques lignes plus loin, "l'influence sur le comportement des enfants". Eternelle malhonnêteté de la réthorique Degauche.

"Nous sommes opposés à tout endoctrinement."

Tout endoctrinement de droite, bien entendu, car :

"Nous nous appliquons à faire de nos élèves des adultes conscients et responsables qui bâtiront un monde d'où seront proscrits la guerre, le racisme et toutes les formes de discrimination et d'exploitation de l'homme."

Ce qui n'est en aucune manière un endoctrinement, bien entendu : prôner le pacifisme, l'anti-racisme et le marxisme en classe ("un monde d'où sera bannie l'exploitation de l'homme"), ce n'est pas de la propagande, c'est de la Vérité Degauche...

"Nous rejetons l'illusion d'une éducation qui se suffirait à elle-même hors des grands courants sociaux et politiques qui la conditionnent."

Mais à part ça, toujours pas d'endoctrinement...

"L'éducation est un élément mais n'est qu'un élément d'une révolution sociale indispensable."

Le mouvement Freinet fait de la pédagogie une simple brique de la révolution, mais à ce détail près, il est opposé à tout endoctrinement… Le culot et l'aptitude au mensonge de la gauche ne datent pas d'hier…

"L'école sera centrée sur l'enfant. C'est l'enfant qui, avec notre aide, construit lui-même sa personnalité."

Cela a donné le fameux "l'enfant au centre de l'école" des pédagogistes. De plus, l'école n'est pas destinée simplement à instruire. L'éducation est soustraite aux parents pour être confiée aux professeurs, armés de la Bonnepensée.

"La Pédagogie Freinet est, par essence, internationale."

Une branche de l'internationalisme communiste, donc.

Mais, me direz-vous, ce sont des âneries soixante-huitardes, sûrement reniées par les héritiers de Freinet ? Pas du tout :

"Même si la rédaction de la charte de l'Ecole Moderne date un peu (1968), sa philosophie reste tout à fait d'actualité. Elle constitue un texte de base auquel les membres de l'ICEM et ceux de la FIMEM (Fédération Internationale des Mouvements de l'école Moderne) adhèrent toujours."

Je n'invente rien : ils le disent eux-mêmes.

http://freinet.org/pef/charte.htm

Donc, il n'y a aucun doute : un communiste revendiqué, militant, influent, lié à l'Union soviétique, a défini une idéologie et mis sur pied une organisation internationale pour l'appliquer à travers les écoles du monde entier. Cette idéologie a pour héritière directe celle de Mai 68.

Philippe Meirieu, chef de file du mouvement dit pédagogiste en France, inscrit Célestin Freinet en bonne place dans son panthéon personnel des théoriciens de la pédagogie, présenté sur son site. Y figure notamment l'article de Jacques Pain pour l'Encyclopaedia Universalis de 2007.

L'auteur, clairement favorable à Freinet, écrit :

"L'hypothèse est que des enfants 'instruits" et éduqués différement feront une société différente."

Voilà qui contredit directement la charte des écoles Freinet : le but est clairement d'endoctriner politiquement les enfants. Il est vrai que pour la gauche, les mots n'ont pas le sens qu'ils ont en français.

"Dès la mort de Freinet, le 8 octobre 1966, [les techniques Freinet] sont le canevas des Instructions Officielles françaises, et le resteront."

La mainmise communiste sur l'école a réussi. La méthode gramsciste a fonctionné.

Sous une appellation anodine ("Institut coopératif de l'école moderne" : qui peut être contre la coopération ? qui peut être contre la modernité ?), une poignée de militants résolus a imposé silencieusement sa loi, sans débat démocratique, sans vote, à l'ensemble du pays. Le mouvement Freinet est implanté dans une cinquantaine de pays aujourd'hui.

"Michel Barré nous donne, dans sa proximité avec Freinet, ses indicateurs : […]

- Le savoir n'est pas hiérarchique nous 'faisons ensemble'.

- Rompre avec la scolastique 'médiévale' : le 'par cœur', le commentaire des textes, sans retour au terrain, la 'glose' en université, loin du monde…"


http://tinyurl.com/2aehk6w

Nous somme en plein pédagogisme. Nous sommes au cœur de l'idéologie de l'Education nationale.

On sait que l'un des exploits du pédagogisme a été de supprimer, dans les faits, l'enseignement de la grammaire à l'école (avec les résultats prévisibles que l'on constate).

C'était une revendication de Célestin Freinet, exprimée dès 1937 dans ce texte, figurant en bonne place sur l'un des sites du mouvement :

"Aujourd'hui, nous vous disons :

PLUS DE LEÇONS DE GRAMMAIRE.

La rédaction vivante et joyeuse
chemin royal vers la perfection grammaticale"


Notons aussi ce titre :

"Désankyloser la grammaire"

Aujourd'hui, l'obsession demeure, seul le mot a changé : on parle plutôt de "dépoussiérer". Je suppose que personne ne comprend plus le verbe désankyloser – ce qui montre que la désankylose est en bonne voie, et que la poussière n'est plus qu'un souvenir.

http://tinyurl.com/2fkl7fl

Phlippe Meirieu, toujours dans son panthéon Internet de textes pédagogiques, publie cet article de Freinet, datant de 1959, où ce dernier prend la défense de la méthode globale d'apprentissage de la lecture, avec des arguments que l'on retrouve mot pour mot aujourd'hui dans la bouche des Degauche, dès que le sujet revient sur le tapis :

"La méthode globale n'est employée dans aucune école français comme méthode de base, mais elle n'est pas moins déclarée responsable d'un désordre et d'une carence […]"

Ouvrez n'importe quel journal, aujourd'hui, un jour de débat sur la méthode globale, et vous aurez des professionnels de la profession issus de l'Educ' nat' qui vous expliqueront que personne ne l'utilise. On se demande bien, alors, pourquoi les parents s'en plaignent. Si elle a disparu depuis 1959, les familles ne devraient même pas être au courant de son existence…

Si vous lisez l'article en entier, vous noterez, une fois de plus, le mécanisme typique de la mauvaise foi Degauche : la méthode globale n'existe pas, personne ne l'utilise, elle ne peut donc créer de dégâts –- et d'ailleurs c'est la meilleure, il faut l'employer, elle a d'excellents résultats, nous le savons puisque nous l'utilisons.

"Il fallait un exutoire à la crise actuelle de l'Ecole. La classe est surchargée, les locaux trop étroits […], les éducateurs en nombre insuffisant."

Vous aurez reconnu l'argument inoxydable du "manque de moyens". Un demi-siècle plus tard, l'Education nationale française est devenue l'un des premiers employeurs du monde, mais ses salariés et leurs défenseurs dégainent toujours le même joker dès qu'on prétend mettre en cause leurs méthodes : le "manque de moyens".

"Et on ne sait par quel miracle, ce ne sont pas les instituteurs eux-mêmes qui portent cete accusation, mais des pères de famille, des ouvriers, des artisans, des chefs d'entrerprise fort peu soucieux d'ordinaire des choses de l'Ecole."

http://tinyurl.com/25h2bjd

Aujourd'hui encore, les blogs et les médias sont pleins de profs qui se plaignent que les parents prétendent se mêler de ce qui se passe à l'école. Les parents, disent-il, ne connaissent rien à l'éducation ; c'est aux professeurs et à eux seuls de décider des méthodes d'enseignement, et d'ailleurs les parents ne sont jamais là quand les profs ont besoin d'eux (ce qui paraît pour le moins contradictoire – mais les Degauche ne sont pas à une contradiction près…).

Rien n'a changé. L'Education nationale pense toujours comme l'instituteur communiste de 1925 qui allait prendre des leçons chez la femme de Lénine, ministre de l'Education de l'URSS.

Alors le libéralisme, hein…

Les Degauche, qui ont fait de l'irresponsabilité un élément de doctrine, commencent à s'apercevoir du désastre que leur idéologie a provoqué à l'école et à l'université, depuis un demi-siècle qu'ils l'appliquent avec obstination et férocité. Maintenant que le réel se venge, il leur faut bien trouver un coupable.

jeudi, octobre 28, 2010

Les tolérants en pleine action

Jean-Marie Le Pen explique le national-socialisme aux étudiants du CFJ

[NB: Pour cause de débordements répétés, les commentaires sont fermés pour ce post]

Les «débordements», c'est comme les «dérapages» : une vérité qui dérange et qu'on ne sait pas contrer autrement qu'en censurant. Aveu de paresse ou de faiblesse.

mercredi, octobre 27, 2010

Après avoir supprimé le père, on supprime les notes à l'école, c'est logique

Certains s'offusquent d'un éventuel examen à l'entrée en sixième tandis que d'autres s'alarment de la disparition programmée des notes.

Pourtant, ce deuxième point est parfaitement logique : l'idéal de notre société n'est-il pas que les enfants ne deviennent jamais adultes, qu'il ne sortent jamais du doux giron maternelle ? L'idéal de notre société n'est-il pas l'école maternelle jusqu'au bac ? Que dis-je ? Jusqu'à la mort (par euthanasie, pour ne pas souffrir) ?

Dans cette optique, la suppression des notes est tout ce qu'il y a de plus naturel. Vous n'appréciez pas ? Où étiez vous quand ont été prises toutes les mesures libertaires destinées à tuer le père et à mettre l'enfant au centre du monde ? Vous protestiez ou vous applaudissiez ?

mardi, octobre 26, 2010

La médecine militaire victime des mythes bien-pensants

A propos des médecins militaires en opérations (blog Secret Défense) :

« Nous observons une raréfaction du nombre des médecins disponibles, conséquence de la féminisation du service. La pression se fait sentir d’autant plus sur les médecins hommes. Maintenant, si pour remplir sa mission de médecin militaire, je dois exposer ma vie et être tué, il faut l’accepter par avance. Sans être une tête brûlée, cela fait partie du contrat à honorer.

[...]

Le problème le plus massif découle de la féminisation du SSA. Ceux d’entre nous qui partent en OMLT (Operational Monitoring Liaison Team) sont susceptibles d’être intégrés à l’armée afghane et les femmes en sont exclues. D’autre part, dans les missions de GTIA (groupement tactique interarmes), assez physiques, les femmes sont peu nombreuses. On ne sollicite donc, principalement, que le vivier masculin. Et ce sont toujours les mêmes qui s’y collent. Cela crée un problème, sur lequel nous avions alerté la direction centrale il y a dix ans, en demandant l’instauration de quotas, ou d’épreuves de sélection physique au concours. Maintenant, c’est trop tard, nous avons le nez dedans. »


Encore un mythe de la bien-pensance qui tombe : la féminisation n'est pas bonne toujours et partout (bien que notre gourde de ministre de l'économie vienne encore de nous expliquer que les femmes exercent le pouvoir d'une façon différente-ie meilleure- des hommes).

Presse française : l'air con et la vue basse


LE LYNCHAGE MEDIATIQUE DE L'OPHTALMO D'AIX-EN-PROVENCE
envoyé par ucdf. - L'info video en direct.

Quelques points saillants :

1) la bêtise des journalistes. Dès que j'ai entendu cette affaire, je me suis dit que c'était trop caricatural pour être vrai. Visiblement, je suis d'un niveau intellectuel bien supérieur à la plupart des journalistes !

2) la prégnance des schémas marxistes dans la presse française : immigré = prolétariat de substitution = gentil, médecin = notable = méchant. Les journalistes sont tombés dans le panneau parce que la fausse information correspondait à leur vision du monde (voir les réactions de JJ Bourdin).

3) absence de vérification de l'information. Préférence pour l'information partisane et non-contradictoire.

4) appétit pour le sensationnel et le sentimental par opposition au sang-froid et au raisonnement.

5) aucune retenue dans la délation, aucune présomption d'innocence (nom et adresse divulgués). Le Bien a tous les droits.

5) excuses et démentis quasi-inexistants : pas de courage, pas de honte, pas d'honnêteté, pas de sens des responsabilités.

6) le plus terrifiant de l'affaire : une engueulade entre un client et son médecin, même avec insultes racistes, ne devrait pas paraître dans la presse. C'est dire à quel point nous sommes traqués et surveillés. A quel point la moindre déviance est pourchassée.

Pour résumer : dans la presse française, on dénonce violemment sans vérifier l'information, au gré de ses préjugés et de ses préférences, on cloue au pilori les déviants et ensuite on ne présente aucune excuse. Sûrement que cette presse-là, le monde entier nous l'envie !

Ca fait d'autant plus peur que ce schéma n'est plus l'exception mais la règle (voir aussi l'affaire Guerlain, où la dénonciation fut hors de proportions).

Si ce médecin voulait faire œuvre de salubrité publique, il attaquerait en justice tous les journaux et les sites qui ont publié ses coordonnées sous de fausses accusations. En supposant (fol optimisme) que les journalistes sont capables de s'amender, je pense que ça serait une bonne pédagogie.

«Paul Gauguin, homme douteux, artiste enchanteur». Vraiment ?

Je ne sais pourquoi ce titre-là du journal Le Monde m'a choqué plus que les autres.

Peut-être parce qu'il révèle l'étroite morale petite bourgeoise des prétendus «ouverts» du «journal de référence».

Que reprochent-ils à Gauguin ? D'avoir abandonné sa famille et d'avoir eu une compagne polynésienne âgée de treize ans.

Ces reproches, légitimes de son vivant, sont ridiculement pudibonds cent ans après sa mort, surtout le second,qui est un totalement déplacé (1). Dois-je rappeler que Juliette n'a pas «encore vu le passage de quatorze années» ce à quoi son père répond qu'il y a d'heureuses mères plus jeunes qu'elles ? Cela suffit-il à faire de Romeo et Juliette une pièce douteuse ? (2)

C'est toujours la même histoire, les nains essaient de ramener les géants à leurs proportions. Tout ce qui est beau et grand leur trouble le cerveau et leur brouille l'estomac.

Poussons la logique jusqu'au bout : traitons Gauguin de mauvais agent de change.

*************
(1) : vous aurez compris que la vision contemporaine de la pédophilie comme crime suprême me paraît une déformation pathologique de la hiérarchie des crimes, surtout lorsqu'il s'agit de filles mineures mais nubiles.

(2) : on peut voir là un écho de l'affaire Polanski. Sauf que Polanski étant vivant, il pouvait se défendre et n'avait aucune raison de bénéficier d'une immunité.

lundi, octobre 25, 2010

A propos de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy

J'ai trouvé ce commentaire réjouissant :

Quand Ponce-Pilate a fait un sondage auprès des juifs, la cote de popularité de Jésus était proche de 0 %. Et qui a ressuscité trois jours plus tard ?


Plus sérieusement, je n'ai pas beaucoup de doutes : le prochain président de la république sera Nicolas Sarkozy.

Il passera le premier tour en suscitant des candidats parasites à l'extrême-droite, genre Dupont-Aignan. Et pour le deuxième tour, il jouera la légitimité et sa cote de popularité actuelle lui sera un excellent argument : «Voyez, je suis un véritable homme d'Etat, puisque je n'ai pas cédé un pouce sur les retraites malgré une cote en-dessous de 30 %.» Certes, cette manière de mesurer le courage est minable, mais elle a de bonnes chances de fonctionner.

En face, le danger est de jouer l'anti-sarkozysme primaire, de faire mousser un maximum les scandales financiers sur le thème «le président des riches». On risque de se faire plaisir entre soi, de convaincre les déjà convaincus et de faire bander les militants mais d'effrayer les indécis.

Or, il semble bien que la gauche complètement désunie trouve comme seul dénominateur commun l'antisarkozysme et verse donc dans cette facilité. Nicolas Sarkozy, en s'ingéniant à se caricaturer, renforce cette tendance suicidaire.

Beaucoup dépendra de la capacité d'un PS a se doter d'un candidat capable de dépasser ces réflexes de cour de récréation et de «faire sérieux». Mitterrand avait su faire émerger le programme commun qui, pour ridicule qu'il était, donnait tout de même l'impression (fausse) d'avoir affaire à des gens qui avaient réfléchi.

Le plus gros problème de Sarkozy est fait de ses propres faiblesses, notamment de son amateurisme en matière de gouvernement.

Bref, la gauche me semble, malgré les apparences immédiates, plutôt mal partie.

dimanche, octobre 24, 2010

Assimilation, ça ne marche pas : nous en savons quelque chose, nous avons eu des colonies

Résumons notre expérience coloniale :

> les Français en Afrique ne sont pas devenus des Africains.

> les Africains en Afrique ne sont pas devenus des Français.

Et aujourd'hui, on voudrait nous faire croire que les Africains en France deviennent massivement des Français. De qui se moque-t-on ?

La seule transformation que je vois, c'est que par bien des cotés, la France ressemble de plus en plus à l'Afrique.

Le piège de la pénibilité

Le piège de la pénibilité (Valeurs Actuelles)

Voici un extrait :

le gouvernement avait envisagé un seuil minimal d’incapacité plus raisonnable de 20 %, estimant que cela pourrait concerner 10 000 retraités par an pour un coût de 200 millions d’euros. Avec un seuil de 10 %, il a logiquement rehaussé les estimations : 20 000 à 30 000 personnes pour un coût de 550 millions d’euros. Ces prévisions au “doigt mouillé” semblent hasardeuses. Ce qui l’est moins, c’est l’inévitable effet d’aubaine que pourrait provoquer une demande massive de dérogations. Des dérogations que certains syndicalistes et médecins du travail, membres des commissions d’évaluation, se feront un plaisir d’accorder avec une grande générosité. [...]

Cette question a en effet déjà été longuement débattue en Suède, pays qui a mené une réforme des retraites beaucoup plus ambitieuse qu’en France, mais toutes les solutions envisagées ont été finalement écartées, car jugées trop complexes, voire inapplicables. En Italie, la loi Prodi de 2007 prévoyait bien un dispositif de départ anticipé pour les travailleurs ayant exercé des métiers pénibles, mais le gouvernement a fait marche arrière et les textes d’application n’ont jamais été publiés.

Déjà, la réforme Fillon 2003 avait subi l’attaque d’un cheval de Troie. Pour arracher le soutien de la CFDT, le gouvernement de l’époque avait instauré le dispositif “carrières longues”. Les personnes qui ont commencé à travailler avant 16 ou 17 ans – et dont les métiers sont souvent les plus pénibles physiquement – ont la possibilité, depuis, de partir à la retraite entre 56 et 59 ans, selon les cas, si elles ont validé une carrière complète. Généreux dans son intention, ce dispositif, non financé, a suscité un véritable engouement : plus de 600 000 personnes en ont déjà bénéficié, pour un coût de 8 milliards d’euros. Résultat : les fruits des efforts consentis lors de la réforme 2003 ont été en partie annihilés. Pourquoi alors ne pas retenir les leçons du passé ?

Nicolas Sarkozy : l'enfant naturel de la politique française

Nicolas Sarkozy est vulgaire, arriviste, démagogue et brouillon. Mais il n'est pas une étrange anomalie, il est la quintessence de la politique française.

Chaque fois que les Français ont eu le choix d'un raisonnable, Barre, Balladur, ils ont préféré le vulgaire démagogue, Mitterrand, Chirac.

Et les Français de gauche sont tout aussi concernés : quand il s'agit de préférer celui qui promet le bonheur pour aujourd'hui et les efforts pour plus tard, ils sont champions du monde, que dis-je ? Champions de la galaxie ! Même les martiens en seraient épatés.

Bien sûr, il y a des Français, mes amis, mes frères, qui savent que les efforts d'aujourd'hui évitent les sacrifices de demain. Mais ceux là, où les voit-on ? Où les entend-on ? Ils n'ont pas le temps de manifester. Ils travaillent pour payer la paresse des autres tout en espérant que leurs enfants pourront devenir fonctionnaires et se tailler à leur tour une place au royaume de la paresse.

Alors, comment nos politiciens n'en concluraient-ils pas que les Français aiment la démagogie et la vulgarité et que c'est donc le plus vulgaire et le plus démagogue qui a le plus de chances d'être élu ?

Nicolas Sarkozy est vulgaire et démagogue ? Certes, mais ne nous en plaignons pas : c'est ce que nous, Français, de gauche comme de droite, préférons depuis quarante ans.

Le progressisme selon Henri Hude

J'ai déjà utilisé cette citation, mais elle est tellement délicieuse que je ne résiste pas au plaisir de la répéter :

«Le progressisme est le degré zéro de la liberté. C'est une conception pitoyablement superficielle de la liberté humaine. C'est un rejet irrationnel, adolescent, puéril même, de la normativité, contraire à toute observation attentive et à toute réflexion sérieuse, misérable bavardage arrogant, inconscient de n'être que la réinstitution d'une normativité d'autant plus tyrannique qu'elle est plus occulte et plus perverse, et d'autant plus nocive qu'elle justifie n'importe quoi, établit une société sans droit et débouche sur le fascisme. Le progressisme, c'est le degré zéro de la liberté. Appelons les choses par leur nom. Ce degré zéro de la liberté, ce n'est rien d'autre que le pouvoir de ne pas être juste. C'est, pour commencer, la liberté de na pas satisfaire aux obligations qui nous incombent au titre de la nécessaire conservation à court terme d'une société riche et en sécurité, et de se délier résolument de toute obligation relative à ses intérêts à moyen et à long terme (les intérêts de la génération montante ou ceux de nos cadets). C'est encore la faculté de faire, sans avoir à craindre une coercition ou un remords, tout le mal qui n'est pas strictement incompatible avec une conception toute matérielle, matérialiste, à court terme et à courte vue, de l'ordre public. Le progressisme, en prétendant n'imposer aucune normativité (ce qui est pure faribole), se permet aussitôt de détruire ses adversaires, alors que c'est lui qui est le plus moralisateur de tous les autoritarismes et le plus fanatique de tous les dogmatismes, parce qu'il est le plus fourbe et le seul à se refuser au débat loyal, auquel il substitue la manipulation. Aussi n'a-t-il pas à faire l'effort de de réfuter ses adversaires. Il lui suffit le les mettre en accusation.»

France / Grande-Bretagne : hélas !

J'aime mon pays et je souffre de le voir inférieur à l'ex-colonie normande d'outre-Manche.

Comparons :

Grande Bretagne

France

Débat pendant la campagne électorale

Echange des «petites phrases», des slogans creux, des anathèmes, des tabous et des insultes pendant la campagne électorale


Le gouvernement nouvellement élu est prêt et «entre dans le dur» aussitôt.

Le gouvernement nouvellement élu s’amuse de broutilles, tergiverse, fanfaronne, s’embrouille dans l’amateurisme de «gestes symboliques» et engage les réformes quand il est trop tard.


Bénéficie d’une presse quelquefois de caniveau mais d’opinions diversifiées

Souffre d’une presse unanimement gauchiste et bien-pensante


Affronte la réalité économique du monde tel qu’il est

Se réfugie dans le radicalisme de la contestation du monde tel qu’il est pour justifier l’immobilisme. Puisqu’on ne peut pas tout changer, il ne faut rien changer.


Affronte les problèmes en termes pragmatiques

Se réfugie dans les grandes généralités sans substance (pour ou contre le libéralisme ?)


Pose des choix économiques clairs, précis et honnêtes

N’a aucun scrupule à raconter n’importe quoi (exemple «De l’argent, y en a, y a qu’à le prendre là où il est») sans que personne ait le souci d’intervenir


Ne pose aucun interdit a priori

La longue liste des tabous et des intouchables réduit les choix ouverts à pratiquement rien


N’hésite pas à anticiper des catastrophes

Tout va très bien, Madame la marquise

Prend des mesures drastiques mais qui ont des chances de fonctionner du fait de leur ampleur

De mesurette en mesurette, on coupe la queue du chien en dix fois et on n’obtient aucun résultat


Fait des choix

Saupoudre des mesures inefficaces pour ne pas avoir à choisir telle catégorie plutôt que telle autre


Invoque la grandeur de la Grande-Bretagne et le courage des Britanniques

Invoque la contrainte extérieure et l’«Europe»


Ce tableau désastreux est celui de notre faillite institutionnelle, celle de nos maîtres politico-médiatiques. Mais, heureusement, la France toute entière n'est pas dans cette faillite.

Je persiste, contre tout le bruit médiatique, à croire qu'il existe une part du pays capable d'entendre :

«J’ai décidé de remettre nos affaires en ordre réellement et profondément. [...] Notre pays va se trouver à l’épreuve [mais] le rétablissement visé est tel qu’il peut nous payer de tout [...] Sans cet effort et ces sacrifices, nous resterions un pays à la traîne, oscillant perpétuellement entre le drame et la médiocrité.»

vendredi, octobre 22, 2010

Retraites en France : répartition ou capitalisation ? Une petite remarque historique qui éclaire bien des choses

La première loi (1910) sur les retraites ouvrières et paysannes instituait un système par capitalisation (évidemment : c'est le bon sens) géré par l'Etat (pourquoi pas ? Ce système n'a pas ma préférence mais il est moins catastrophique que la répartition).

C'est le gouvernement Pétain qui crée en 1941 la retraite par répartition, essentiellement pour prendre l'argent de la caisse de capitalisation pour le distribuer en allocations immédiates.

Les gauchistes, pour lesquels «pétainiste» est au rang des insultes suprêmes, se retrouvent donc à défendre un système social mis en place par Vichy pour des raisons purement opportunistes, pour ne pas dire malhonnêtes.

Ca ne vous fait pas rire ?

En réalité, il s'agit d'un débat purement idéologique : acceptez vous le capitalisme ? Poser cette question en 2010 me paraît absolument ridicule, mais nous sommes en France et, confits dans notre complexe de supériorité intellectuelle, nous ne sommes pas effrayés d'entretenir une dispute avec 150 ans de retard (je rappelle que Boehm-Bawerk, qui a réfuté le marxisme, vivait à Vienne à la fin du XIXème siècle).

En effet, si les gauchistes français acceptaient le principe du capitalisme, leur combat se déplacerait, ils ne seraient plus opposés à la capitalisation, mais ils se battraient pour que celle-ci soit contrôlée par l'Etat ou par les syndicats.

Mais ils sont dans une transe religieuse, c'est l'idée même d'accumulation de capital, pour la retraite ou pour autre chose, qui les met en furie. Et contre une colère religieuse, aucun argument pratique et rationnel ne prévaut. C'est pourquoi le passage en force est non seulement nécessaire mais la seule solution possible : on peut encore discuter pendant vingt ans avec ces gens, ça sera du temps perdu, rien ne les convaincra tant qu'ils auront la foi. Et quant à espérer qu'ils perdent la foi, pourquoi pas ? Mais on ne peut pas fonder une politique sur un espoir si aléatoire.

mercredi, octobre 20, 2010

Etrange France

Le comportement de tous les boute-feux des émeutes est à la fois puéril et désastreux. Mais les politiciens quel qu'en soit le bord sont également responsables : depuis trente ans, toute tentative de prendre en charge les préoccupations populaires est disqualifiée avec force hurlement indignés par le martèlement insultant de «populiste».

Nous sommes un pays dysfonctionnel. Nos us et coutumes sont inadaptés à la démocratie à l'anglo-saxonne, qui, nolens volens , est la forme moderne de la démocratie. Les manifestations actuelles ressemblent à nos vieilles jacqueries : des explosions de colère sans but ni avenir. Et le microcosme médiatico-politique ressemble fort à l'ancienne aristocratie dans ce qu'elle avait de pire.

Je ne sais pas comment sortir de cette impasse politique : comment faire en sorte d'avoir des représentants représentatifs ? Une des solutions est de supprimer le problème : se passer de démocratie représentative.

Je ne sais pas : la monarchie me séduit intellectuellement (je ne souffrirais pas si on ne me demandait plus d'élire nos gouvernants). Mais pratiquement, je ne vois pas comment cela peut se passer.

Bref, je suis dans le brouillard le plus complet.

Appel au peuple : que pensez vous de Louis XIV ?

J'avais une idée assez simple de Louis XIV : comme libéral, je n'aimais pas sa monarchie absolue ; comme Français, je trouvais qu'il avait travaillé à la gloire de la France mais qu'il en avait trop fait.

Mais au fil de mes lectures, je m'aperçois que la monarchie n'était pas si absolue. Les traditions et les particularismes font une masse de micro-contre-pouvoirs.

Par exemple, il ne serait jamais venu à l'esprit du roi d'interrompre une procession pour faire passer son carrosse. Comparez aux voitures à gyrophare sirène hurlante. C'est bien sûr anecdotique, mais significatif.

Nos dirigeants, du fait qu'ils sont élus par le peuple souverain, à la tête d'un Etat tentaculaire, se sentent beaucoup de droits et bien peu de devoirs. Comme dit l'expression populaire, ceux-là, tout leur est du.

A contrario, le roi, du fait qu'il devait être à l'image du Christ, à la fois maître et serviteur, se sentait de très lourds devoirs. De plus, il servait un Etat d'une taille ridicule par rapport au nôtre.

La liberté suprême : la liberté de rester un enfant

Un texte de Dalrymple m'incite à la réflexion. on s'aperçoit au bout de soixante ans d'Etat-mamma que la liberté que prisent par-dessus tout les occidentaux est la liberté d'être dégagé de ses reponsabilités et d'être délié de ses engagements.

C'est la liberté de rester un enfant et, même, un enfant mal élevé.

On peut discerner sans trop de difficulté le faisceau de causes qui amènent les adultes à voir comme un bien suprême la liberté de ne pas se comporter en adultes :

> la détente suivant la terrible guerre mondiale de trente ans. Les après-guerres favorisent toujours le féminisme, le maternalisme et la régression infantile.

> la perte de religion. Or, la religion aidait les adultes à affronter les difficultés de la vie. Le socialisme, qui transfère à l'Etat la charge des tourments, est à cet égard une religion de substitution.

> la montée, parallèle à la perte d'influence de la religion, de l'idéologie socialiste, qui voit l'Etat comme un grande matrice protégeant ses enfants-citoyens.

> on ne peut ignorer la société de consommation qui a intérêt à des consommateurs impulsifs et irréfléchis, c'est-à-dire puérils.

> enfin, la forclusion du père. Le père, celui qui force l'enfant à se détacher de la mère et à devenir un adulte, est nié, vilipendé, insulté. La plupart des pères que je connais sont désormais des mères-bis.

Toutes ces causes se renforcent l'une l'autre et nous conduisent là où nous en sommes aujourd'hui.

Le moment thatcherien n'est pas (encore) arrivé

L'éditorialiste Jean-Marc Vittori a coutume de dire : «La France a rendez-vous avec Margaret Thatcher mais elle ne le sait pas encore.» (1)

La sous-productivité est l'essence des privilèges des secteurs communistes de notre économie : en effet, leurs privilèges consistent, au fond, à recevoir, d'une manière ou d'une autre, plus de salaire et d'avantages que ne mériterait leur travail dans une économie libre.

Cette sous-productivité des secteurs communistes est compensée de deux façons :

> une sur-productivité du secteur privé pour compenser les déficiences du secteur public. L'élimination des jeunes et des vieux des entreprises est la conséquence directe de la sous-productivité du secteur public, transmise par l'intermédiaire d'impôts, de cotisations et de taxes excessifs (2).

> un endettement croissant.

En résumé, l'extension continue des privilèges accordés par l'Etat euthanasie l'économie et nourrit la dette qui finira par tuer le social-clientélisme.

C'est pourquoi, effectivement, le moment thatcherien, qui vient quand on est obligé de reprendre l'habitude de payer les choses à leur juste prix, en faisant jouer le marché libre, me semble inévitable (3).

Mais cela ne signifie nullement que c'est aujourd'hui.

Le moment thatcherien est facilité si on y a pensé avant d'arriver au pouvoir, si on l'a préparé très concrètement, si des projets de lois sont déjà dans les cartons quand on emménage au ministère et également si de solides principes d'action, bien réfléchis et muris, permettent de faire face aux aleas.

Or, nos politiciens, tant de droite que de gauche, se comportent en des amateurs brouillons (oui, oui, ceux-là mêmes qui justifient le cumul des mandats par le fait que la politique serait un métier) : il n'existe aucun équivalent, ni de près ni de loin, du «shadow cabinet» britannique. On a toujours l'impression que leur victoire électorale arrive comme une divine surprise et qu'ils prennent les commandes du pays dans l'improvisation la plus totale. Et, généralement, au bout de quelques mois, ce n'est plus une impression, c'est devenu une certitude.

C'est pourquoi je suis persuadé que le moment thatcherien arrivera dans les plus mauvaises conditions possibles : dans l'urgence et dans l'improvisation. Le fruit n'est pas mûr et il ne murira pas plus, il commence à pourrir.

Et vous comprendrez que cela m'inquiète fort. D'autant plus qu'il faut ajouter une caractéristique bien française : l'appétence à jeter de l'huile sur le feu, en pleine et entière irresponsabilité, de tous les déblateurs médiatiques. Je suis estomaqué par le biais partisan d'un journal censé être sérieux comme Le Monde, quant aux autres, qui ne se donnent même pas la peine de faire illusion, c'est encore pire.


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(1) : même si de plus en plus de Français s'en doutent.

(2) : c'est pourquoi il est stupide pour un cégétiste de dire qu'il veut partir à la retraite plus tôt pour laisser la place à un jeune. C'est sa sous-productivité (sa paresse relative, autrement dit) qui provoque le chômage du jeune. Le travail n'est pas un gâteau fixe qui se partage (l'échec des 35h devrait nous avoir guéri de cette idée folle). C'est un processus dynamique qui s'auto-alimente : le travail crée le travail.

(3) : la seule alternative au moment thatcherien, c'est l'anarchie. Je ne crois pas que cela soit possible dans une vieille démocratie.

France et Byzance

France et Byzance

Nota : Zemmour se trompe : cette histoire de Byzantins qui discutaient du sexe des anges tandis que la cité s'effondrait est une légende.

Cela n'enlève rien au fond de son propos : le juridisme fétichiste est une des flèches qui nous tuent.

dimanche, octobre 17, 2010

The right of the line (J. Terraine)

Cette histoire de la RAF pendant la seconde guerre mondiale est passionnante :

> on y voit à quel point la guerre est un maître impitoyable. Toutes les théories et les certitudes d'avant-guerre y ont été broyées en quelques jours. En revanche, on y a ré-appris des leçons oubliées de 1918, car, pour la RAF comme pour l'armée française, les leçons de la guerre précédente s'étaient arrêtées en 1917.

> malgré tout, on constate aussi à quel point les idées fausses peuvent empêcher un jugement sain : jusqu'en 1944, une bonne partie de la RAF a cru que les bombardements «stratégiques» pouvaient finir la guerre sans grande bataille terrestre. C'est d'autant plus absurde que les Anglais avaient la preuve sur leur sol de l'inefficacité relative des bombardements.

Or, la RAF entre 1939 et 1945 a eu plus d'officiers tués que l'armée britannique pendant la première guerre mondiale ; c'est-à-dire qu'il s'est produit précisément ce qu'on cherchait à éviter : la fine fleur de la Grande Bretagne a été fauchée (à cette époque, on n'était pas encore rendu totalement con par l'égalitarisme et la démagogie, on considérait à juste titre que les pertes d'officiers étaient plus graves que les pertes de bidasses) (1).

> la plus grande victoire de la RAF, c'est la bataille de l'Atlantique, parce qu'elle a permis Overlord. Sans maîtrise des liaisons transatlantiques, pas de débarquement sur le continent. Et sans débarquement, pas de victoire finale. Mais elle est souvent présentée comme un «sideshow» parce que lui donner de l'importance contredit le dogme de la victoire par les bombes. On ne peut passer sous silence cet as français du Coastal Command (ignoré en France. Une ridicule place en face de la gare Montparnasse) : Max Guedj.

> Une fois de plus, on lit à quel point Overlord fut une mécanique de précision, seulement grippée occasionnellement par l'incapacité du maréchal Montgomery à prendre en compte les besoins de l'aviation.

> l'auteur a l'intelligence de revenir sur le bombardement de Dresde (le même raisonnement s'applique à Hiroshima et Nagasaki). Notre époque d'ignares bavards et prétentieux le condamne sans nuance. C'est toujours ce ridicule complexe de supériorité qui nous fait nous juger meilleurs que nos grands-pères. Ce jugement est un anachronisme, il est le jugement de ceux qui connaissent la fin, il est une preuve de bêtise.

En février 1945, la guerre n'était pas finie, tous les moyens étaient bons pour l'abréger. Quand on est bien en paix dans ses pantoufles, on fait de la morale à deux balles et on néglige que le premier devoir lors d'une guerre est de la gagner le plus vite possible par tous les moyens. Cette pulsion très puissante qui pousse les nations en guerre à essayer de la finir le plus rapidement possible explique bien des offensives «idiotes» de 1915 et 1916.

Enfin, je pense à ces jeunes gens de la RAF comme à ceux de l'US Army Corps. A certaines périodes, ils encouraient des taux de pertes stupéfiants, 4 chances sur 5 de finir un tour d'opérations mort, blessé ou prisonnier. Et dans l'aviation, il n'y a aucun doute, ils étaient volontaires. Je ne sais pas si nous serions capables des mêmes sacrifices et du même patriotisme.

Par ardua ad astra : à travers les embûches, vers les étoiles.

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(1) : je pense que le fait que, dans deux générations successives, les meilleurs et les plus courageux aient été massacrés est de grand poids dans notre abêtissement actuel. Quand un Bloch et un Moulin meurent et qu'un Sartre et un Mitterrand survivent, ce choix du destin ne peut pas être bon pour le pays.

samedi, octobre 16, 2010

Benoit Mandelbrot est mort

Après Georges Charpak (dont je n'ai malheureusement pas parlé), Benoit Mandelbrot est mort.

La modestie n'était pas sa principale qualité, comme Jules César et Charles De Gaulle, il lui arrivait de parler de lui à la troisième personne. Mais, comme les deux autres, il avait quelques raisons pour cela.

Encore un Français parti travailler aux USA parce qu'il est plus facile d'y travailler en liberté qu'ici, qu'on n'y est moins jaloux des têtes qui dépassent. Et encore un Français plus connu là-bas qu'ici.

Il est difficile de surestimer l'importance des travaux de Mandelbrot : il a donné une traduction mathématique à une intuition présente depuis les philosophes de l'Antiquité, à savoir que le hasard est sauvage, qu'il n'est pas linéaire.

Il a travaillé sur la finance pour une raison simple : l'abondance de données.

La France sur la même trajectoire de la Grèce

Le fisc français est plus efficace que le fisc grec, ce qui fait que nous nous dirigeons vers la cessation de paiement avec un taux d'imposition beaucoup plus élevé que les Grecs, et donc avec beaucoup moins de marges de manœuvre coté recettes, mais, à part ce point, nos situations sont remarquablement parallèles, à deux ans d'écart.

En 2008, en Grèce, il y avait des manifestations contre les réformes, les jeunes étaient dans la rue, les syndicats et l'opposition expliquaient qu'il ne fallait pas se soumettre, que tout pouvait continuer comme avant.

Puis, les manifestations sont devenues de plus en plus violentes, tournant à l'émeute.

Il a fallu trois morts dont une femme enceinte pour que les Grecs se résignent et préfèrent la réforme à la chienlit.

J'espère qu'en France il n'y aura pas de morts, mais hélas, les idées fausses sont si fortement ancrées que je crains que nous ne devions attendre le brutal rappel à la réalité que constituent des morts bien réels dans ce monde-ci, pour faire éclater la bulle des fantasmes d'«un autre monde est possible» (1).


Les jeunes, les vieux, les riches


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(1) : d'autant que je suis estomaqué de constater à quel point des médias dits sérieux jouent les pyromanes.

SOS Racisme et CRAN : la police de la pensée sent bon

Interrogé sur la création du parfum Samsara, Jean-Paul Guerlain, héritier de la célèbre maison, a répondu ainsi au journal de 13 heures sur France 2 : «Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...»

Le propos ne vole pas très haut, mais des gens se sont chargés de lui donner de l'importance : SOS racisme et le CRAN portent plainte. Aucun recul, aucune tolérance, toute mauvaise parole doit être exterminée, pourchassée jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Ces abrutis correspondent vraiment à la définition churchillienne du fanatique : «Quelqu'un qui est persuadé d'avoir raison et qui ne veut pas changer de sujet de conversation».

Les nauséabonds sont trainés dans la boue au moindre mot de travers. En revanche, un bien-pensant peut insulter, appeler au meurtre, à l'emprisonnement, au bannissement, à longueur de discours, c'est admis.

Commençons par dire ce qui fait le plus peur aux bien-pensants : la vérité.

Il n'y a pas d'un coté le Bien, de l'autre coté le Mal. Il y a lutte de pouvoir entre deux façons, l'eschatologique et la tragique, d'envisager le monde. Les sent-bons, avec l'aide des médias,des politiciens, de la police et des juges, c'est-à-dire de toutes les autorités établies qu'ils sont censés haïr, sortent largement vainqueurs de cette guerre.

Mais une deuxième manche a débuté, disons, pour fixer les idées, en 2007. A l'usage, les idées bien-pensantes s'avèrent très néfastes, le peu de bon sens qui reste aux Français après des années de propagande unilatérale digne de Goebbels, provoque un sursaut, peut-être salutaire, de conservatisme.

vendredi, octobre 15, 2010

Dans la tête d'un réac (E. Brunet)

Je qualifierais ce livre de jubilatoire si ce mot n'était pas à ce point connoté gauche festiviste.

Brunet est déchainé.

Dans sa critique, l'UNI cite à propos Jean Raspail :

« Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu’ils savent qu’ils vont mourir pour quelque chose d’impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l’humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d’homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d’un sacrifice pour carnaval. C’est ce que la Gauche n’a jamais compris et c’est pourquoi elle n’est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnoques à béret et crie « woman’s lib ! » à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d’une façon épouvantablement sérieuse, « conne » dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n’est pas sérieuse. C’est pourquoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu’un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La Droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée. »

En lisant Brunet, j'ai moi aussi pensé à cette citation de Jean Raspail, extraite du Camp des Saints (excellente lecture, je ne saurais trop y insister). Ce n'est évidemment pas un hasard si mon reproche le plus viscéral à la gauche est de se prendre au sérieux. L'humour «Canal +» ne me fait pas rire du tout : l'humour est avant tout un outil de connaissance de soi, alors que la gauche l'utilise comme une arme contre ses ennemis -ce qui fait que ce n'est plus vraiment de l'humour.

Il est aisé de paraître intelligent et spirituel aux dépens de la gauche : le gauchisme est devenu l'idéologie officielle, suivie par tous les moutons du pays, avec ses slogans, ses rites et ses codes, souvent grotesques à force de tenter de séduire le vulgaire. Brunet se laisse aller quelquefois à cette facilité de la moquerie : c'est un journaliste, pas un écrivain.

Cependant, tout cela est bien plaisant. Il y a de vrais morceaux de bravoure, comme cette descente en flammes du carriériste déçu Hugo, Victor.

Brunet est à juste titre très mal à l'aise avec la fausse droite qui, depuis Giscard, prétend porter les couleurs de la droite, mais en cédant au diktat de la gauche moralisatrice, les salit et les décridibilise. Nicolas Sarkozy est, hélas, issu de cette lignée de fausse droite. Contrairement à ses prétentions, il n'est en rien «décomplexé». Si il l'était, il n'aurait pas choisi comme épouse une demi-mondaine gauchiste, il aurait pris une grenouille de bénitier qu'il aurait assumée à la face du microcosme médiatico-politico-bobo.

Dédicace

«Les lycéens entrent dans la bataille des retraites», titre l'imMonde

Les problèmes d'adultes se règlent entre adultes. Je suis écœuré du cynisme, de l'irresponsabilité (d'autant plus qu'on commence à parler de violences en marge des manifestations) et du mépris que montrent ceux qui se servent des jeunes comme levier pour régler leurs comptes.

L'embrigadement des jeunes est, certes, une tradition du socialisme (national ou international). Mais, bien que conservateur, il y a des traditions dont je me passerais bien.

mercredi, octobre 13, 2010

Eric Le Boucher : 1940

1940

Ceux qui suivent ce blog seront pas surpris de retrouver dans cet article d'Eric Le Boucher des propos que je tiens depuis longtemps : il y a de nombreux points communs entre la France des années 2000 et la France des années 30.

La médiocrité des politiciens et la paralysie des institutions, par exemple.

mardi, octobre 12, 2010

Mon «à cause»

Dans mon plaisant petit livre Dans la tête d'un réac, Eric Brunet remarque qu'on n'est pas de droite «parce que» mais «à cause».

Je suis de droite à cause de mon professeur d'histoire de seconde.

Pour moi, ce fut très simple, en seconde en 1986, j'ai participé sans excès aux manifestations contre la loi Devaquet, c'est au cours d'une de ces joyeuses «manifs» que je me suis soudain retrouvé au coude à coude avec mon professeur d'histoire, gauchiste labellisé (mais aux qualités professionnelles indéniables). Sur le moment, je n'ai pas compris, mais j'ai puissamment ressenti, l'incongruité de cette situation. Plus tard, est venue l'analyse avec les vilains termes : manipulation, propagande, instrumentalisation, détournement de mineurs ...

Il faudrait des années pour décanter tout cela, pour affiner ma réflexion, mais l'essentiel était fait : j'avais perdu la foi gauchiste, j'étais protégé contre la propagande bien-pensante comme par un vernis imperméabilisant.

Ensuite, je fus engagé dans une polémique avec un camarade que j'estimais fort, tout naturellement, il fut du coté de Sartre et moi de Camus. La lecture précoce de l'Archipel du goulag (j'étais fou) complétait le tableau. Tout cela et le fait de descendre de familles de paysans qui se faisaient un devoir de ne rien attendre de l'Etat suffisait à rendre impossible mon basculement à gauche.

Je n'étais pas encore de droite, mais je ne pouvais déjà plus être un gauchiste convaincu.

dimanche, octobre 10, 2010

La mère célibataire, étalon de la morale contemporaine

Naïf que je suis, j'avais été choqué que les trois-quarts des sondés disent ne rien trouver à redire de ses femmes qui «font des bébés toutes seules» (1), alors qu'à mes yeux, c'est un acte gravement irresponsable et, à ce titre, condamnable.

Mais j'en viens à penser que, notre société traitant la paternité comme l'ennemi ultime (2), il est logique que ces femmes refusant la paternité deviennent des exemples à suivre et les héroïnes de cette morale folle.

Détaillons :

> la mère célibataire, c'est le primat de l'égoïsme le plus nu : je fais un bébé pour moi.

> c'est aussi le règne du désir sans retenue : j'ai envie d'un bébé et nulle considération ne saurait me restreindre.

> c'est le rejet du père, donc de la règle.

> c'est l'irresponsabilité la plus assumée. Après moi le déluge. Les enfants qui n'arrivent pas à devenir adultes, faute de père, on s'en fout.

> c'est en permanence la fusion maternaliste, la victoire définitive du sentiment sur la raison, de l'immédiateté sur la durée.

> c'est la sacralisation très rousseauiste de l'enfant : l'enfant naît bon et est corrompu par la société. Alors on obéit à ses moindres caprices, à ses moindres désirs comme on obéirait à un prophète. On éprouve des remords les rares fois où on lui dit non et on s'explique pendant des heures au maître pour se justifier et se faire pardonner d'avoir osé le contrarier. Mais on dénie à l'enfant-roi un droit élémentaire : celui d'avoir un père et d'être éduqué à faire face aux épreuves de la vie.

> c'est le refus de l'homme, donc de l'autre irréconciliablement différent, et, en même temps, de la compromission, de la négociation, de l'adaptation. On voit là le lien entre mère célibataire et exaltation récurrente de l'homosexualité. Dans ce refus de la virilité, on trouve le refus de la prédation masculine et le remplacement de la violence franche et ouverte par une violence faite d'étouffements. Plus de Don Juan, plus de Casanova, nous devrions tous devenir de gentils Saint-Preux, allant s'humilier, pour se faire pardonner d'être allé au bordel, devant la Julie qui le fait lanterner depuis des lustres.

En traçant le portrait des mères célibataires, j'ai tracé le tableau des vices de notre société. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner que l'ennemi de notre société soit l'antithèse de la mère célibataire : le père polygame, tyran absolu ayant tout pouvoir sur sa famille.

Or, dois-je rappeler que notre tradition, qui nous a valu quelques bonheurs, n'est dans aucun de ces deux excès ? Depuis, au moins, l'amour courtois, les relations entre sexes y sont faits d'un subtil équilibre où l'homme détient le pouvoir institutionnel et légal et la femme détient le pouvoir psychologique (3), puisque c'est la femme qui décide, ou non, d'apposer son sceau sur la virilité de l'homme. Que seraient Tristan sans Iseut et Romeo sans Juliette ? Mais on n'imagine pas non plus Pénélope faisant Télémaque «toute seule».

La solution est économique : il doit devenir non pas difficile mais impossible à une femme seule d'entretenir une famille et à un père polygame de faire vivre plusieurs familles. Cela passe par la suppression de toutes les aides à la con aux effets nocifs. Je ne désespère pas que la faillite prochaine de l'Etat-mamma provoque de saines remises à plat.

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(1) : expression mensongère, bien entendu.

(2) : voyez à quel point «paternalisme» est devenu infamant.

(3) : cet équilibre est à l'évidence trop fin pour nos grossiers féministes qui continue à traiter la société occidentale traditionnelle de patriarcal, ce qu'elle n'est pas.

samedi, octobre 09, 2010

Les riches seront mieux soignés que les pauvres

Marc de Scitivaux faisait remarquer, ce matin sur BFM, que la réforme des retraites était la plus facile car, quoi qu'on en dise, le vieillissement de la population est une évidence pour tous. La chute de l'Etat-providence ne s'arrêtera pas en si bon chemin '1).

Bientôt, il faudra expliquer que, de même que les riches sont mieux habillés, qu'ils mangent mieux, qu'ils ont de plus grosses voitures, qu'ils partent plus en vacances, ils seront aussi mieux soignés et mieux éduqués. Bien sûr, c'est déjà le cas. Mais la faillite de l'Etat-mamma sera telle que la fiction actuelle d'égalité ne pourra être maintenue.

Je ne suis pas sûr qu'il faille le souhaiter, mais on ne pourra l'empêcher.

Ça promet des lendemains qui déchantent.

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(1) : en effet, le mécanisme qui nous aura permis de nous endetter à outrance, la baisse des taux d'intérêt compensant la hausse de la dette s'inversera : la hausse des taux d'intérêt compensera la baisse du déficit primaire, donc il faudra toujours plus économiser sur les dépenses publiques. Cela cessera quand la part de l'Etat dans l'économie sera devenue acceptable et que la productivité étatique se sera rapprochée de la productivité privée.

L'éventail de Lady Windermere (1925, Lubitsch)

Il est rare que je conseille un film muet. D'abord, parce que j'en vois peu ; ensuite parce que je me méfie : je rencontre des gens qui n'arrive pas à regarder un film en noir et blanc sous-titré, alors un film muet ...

Mais quand tout est dit, les films en noir et blanc sont meilleurs que les films couleur (1) et les films muets meilleurs que les sonores. Parce que les contraintes de ces films obligent les réalisateurs à des prouesses.



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(1) : y a-t-il un film couleur qui surpasse Casablanca ou Assurance sur la mort ?

L'Etat est mort, vive l'état (C. Gave)

Ayant déjà rendu compte de la conférence de Charles Gave sur le même sujet, Je n'ai pas grand'chose à ajouter.

Charles Gave précise que le niveau de dépense publique qui lui paraît idéal se situe autour de 30 % du PIB, c'est-à-dire celui que l'on obtiendrait en privatisant de manière substantielle les assurances sociales, l'école, les transports collectifs et l'énergie.

Malgré tout, la France a une chance insigne : les entrepreneurs qui ont réussi à survivre malgré notre Etat en sont devenus les meilleurs du monde, suivant le bon vieil adage «tout ce qui ne tue pas endurcit». Ce que les anglo-saxons traduisent par cette demi-boutade : «Heureusement, nous avons l'Etat français pour retenir nos concurrents français». N'oubliez pas qu'Archos a anticipé iPod, l'IPhone et l'iPad ! Que feraient ces petites sociétés françaises si il leur était soudain permis d'accumuler assez de profits pour attirer les investisseurs et financer leur développement ? C'est simple : nous obtiendrions les nouveaux Air Liquide, Renault, Michelin, Dassault ...

Pourquoi l'Obamania se transforme en haine

La presse française, toujours confite en Obamania, ne se demande pas trop pourquoi l'Obamania s'est transformée en haine aux USA. Elle évite cette question gênante.

Vous connaissez mon opinion : l'Obamania était la version démocratique des exaltations fascistes et ne pouvait se terminer que par une cruelle déception, à la mesure de l'excès d'enthousiasme. Ce qui arrive aujourd'hui(comme quoi il faut lire la Lime !).

Mais si vous voulez comprendre la force irrationnelle de l'anti-obamania, il faut bien réaliser à quel point l'Obamania fut excessive. Je vous ai donc coéié cet article de Causeur :

Qu’est-ce qui fait pleurer Jane Fonda ?

Election présidentielle et hystérie somatique

Publié le 3 novembre 2008 à 20h34 18 réactionsImprimer

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Si je n’ai jamais nié l’existence des maladies mentales, qui sont un fléau bien réel, je me suis mille fois opposée, en tant que thérapeute, professeur d’université ou experte auprès de tribunaux, à bien des tentatives d’instrumentaliser de pseudo diagnostics psychiatriques à des fins de diabolisation d’un individu ou d’un groupe.

Je suis en revanche assez perplexe face à un certain type de comportements politiques des foules, qu’on pourrait caractériser de « dément ».

Dans le Wall Street Journal, l’islamologue Fouad Ajami cite Elias Canetti, qui explique dans Masse et Puissance que le fait de marcher ensemble donne aux gens « l’illusion de l’égalité ». Or Ajami pense que les foules pro-Obama aux Etats-Unis se comportent de plus en plus comme les masses populaires du monde arabe, c’est-à-dire avec un niveau très élevé d’émotions et une foi aveugle dans un grand Leader. Selon Ajami, cette « politique de charisme a ravagé les sociétés arabes et musulmanes ».

Il y a sûrement d’excellentes raisons de voter soit pour Obama, soit pour McCain. Personnellement, aucun des deux ne m’enthousiasme. Mais ce qui m’inquiète le plus dans cette affaire, ce ne sont pas tant les candidats eux-mêmes que ces millions d’Américains qui, pour la circonstance, semblent avoir perdu à la fois leur sérieux et leur bon sens et se comportent comme des supporters ivres ou des membres d’une secte en pleine extase mystique.

Pendant le discours de Denver où Obama a accepté sa désignation comme candidat, j’ai vu des gens de tous âges et couleurs pleurer, trembler, tomber en transe. J’ai vu des mamies se comporter comme jadis les groupies hurleuses au premier rang des concerts d’Elvis.

Les supporters de McCain et Palin ne semblent pas se comporter ainsi. Probablement parce qu’ils ne voient pas McCain et Palin comme des messies. Je ne dis pas que les supporters de candidats républicains sont exempts de comportements bizarres ou calamiteux. Nous avons tous en mémoire le cas de cette jeune supportrice de McCain qui a prétendu avoir été attaquée et blessée par un noir pro-Obama fou furieux. Tout cela était inventé, et cette jeune femme a manifestement eu des « problèmes ». Mais il s’agissait d’un cas unique et non pas d’une foule; d’une paumée lambda et non pas d’une personnalité influente.

Que penser dans ce contexte des déclarations de mon amie Erica Jong1 qui a annoncé dans la presse italienne qu’elle commençait à éprouver de sérieux symptômes somatiques – insomnie, spasmes, douleurs dorsales, etc. – liés aux élections ? Je lui ai envoyé un mail pour en savoir plus, mais j’attends toujours la réponse. Selon Jason Horowitz du New York Observer, Jong a déclaré au Corriere della Sera qu’une défaite d’Obama déclencherait une seconde guerre de Sécession. « Le sang coulera dans les rues », a-t-elle dit. Quand ai-je lu quelque chose dans ce genre, déjà ? Toujours d’après Horowitz, Jong a dit au journal italien que sa peur d’une défaite d’Obama était devenue « une obsession, une terreur paralysante. Une fièvre anxieuse qui m’empêche de dormir la nuit ». Elle a également affirmé que ses amies Naomi Wolf et Jane Fonda étaient « extrêmement inquiètes, car elles craignent que l’élection Obama ne soit sabotée par les coups tordus des Républicains, ce qui conduirait inéluctablement à une seconde guerre civile ». Selon Erica Jong, Jane Fonda « a pleuré toute la nuit et n’arrive pas à se débarrasser de maux de dos liés au stress ». Quant à Jong, elle souffrirait elle aussi de « spasmes dorsaux » et envisage de se remettre « à l’acupuncture et au Valium ». Pour conclure le tout, Erica Jong a expliqué au Corriere : « Ce n’est pas par hasard que Bush a rappelé des soldats d’Irak. Cela permettra à Dick Cheney de les utiliser contre les citoyens américains qui descendront dans la rue… »

Alors, que faut-il penser quand de brillantes intellectuelles féministes commencent à se comporter comme de pauvres hystériques tout droit sorties d’un mauvais roman du XIXe siècle ? Quand elles se sentent affreusement martyrisées, alors même que leur candidat est donné archi-gagnant ?

Oh, Erica, dis-moi que tout ça est un canular, dis-moi que toutes ces citations sont hors contexte, dis-moi que tu as pris trop de Valium, Erica, je t’en conjure, dis-moi n’importe quoi.

jeudi, octobre 07, 2010

La réforme ou la faillite ? Ca sera la faillite

Alain Madelin dit : «Avant, on avait le choix entre la réforme ou l'endettement. On a choisi l'endettement. Maintenant, on a le choix entre la réforme ou la faillite.»

Ca sera la faillite. Le seul doute qu'il y a, c'est la date.

En effet, nous sommes une démocratie. Or, les assistés, qui ont intérêt à empêcher toute réforme, sont majoritaires (plus de la moitié des Français reçoivent plus de la moitié de leurs revenus de la collectivité), aux dépens des non-assistés.

C'est pourquoi les impots augmenteront, tuant un peu plus l'économie productive, et qu'il n'y aura aucune réforme importante, juste des ajustements à la marge pour éviter le plus longtemps possible que le système s'écroule.

Il n'y a que deux possibilités pour éviter la faillite et imposer la réforme : l'homme providentiel façon De Gaulle 1958 ou l'intelligence collective. La première solution n'est pas en vue, la seconde n'est pas dans nos traditions, où l'intelligence est imposée d'en haut.

Donc l'Etat français fera défaut.

Ca sera pour chacun une catastrophe à court terme, qui soulève des questions intéressantes du genre de celle-ci : que se passera-t-il dans les banlieues allogènes soudain sevrées d'assistanat, alors même que la police et l'armée seront en graves sous-effectifs, sous-payés, et avec des moyens inadaptés et vieillissants ?

Mais, à moyen terme, c'est une excellente nouvelle : partout où cela s'est produit, la décrue de l'Etat-mamma a fini par amener le retour à meilleure fortune.

Autant le savoir.

mardi, octobre 05, 2010

Le féminisme, vache sacrée

Le féminisme étant triomphant (quelquefois, il me semble que le mot «triomphe» est faible pour décrire la situation du féminisme en Europe de l'ouest, implacable hégémonie (1) paraît plus adapté), il est considéré comme évident qu'il faut aménager la réforme des retraites pour qu'elle soit plus favorable aux femmes, ou, à défaut, comme l'écrivent des ministres dans Le Monde de ce jour, il faut faire des lois pour que les femmes gagnent autant, sinon plus, que les hommes, afin d'avoir la même retraite. Il est sacrilège de faire part de la moindre réticence sur ces questions, on se rangerait aussitôt entre le mangeur de bébés et le violeur de petites filles.

Mais si l'on veut aller sur ce chemin sexiste de faire des lois adaptées, poussons la logique jusqu'au bout : séparons les systèmes de retraite. Puisque les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles devraient cotiser plus longtemps et partir à la retraite plus tard, non ?

Je suis atterré, mais pas surpris, de constater dans les commentaires des lecteurs du Monde à quel point tous ou presque ont ingéré la vision féministe : les femmes sont les victimes innocentes, forcément innocentes, des méchants hommes.

Bien sûr, ma conviction que la société, elle, est victime du maternalisme envahissant, au détriment de tous, hommes et femmes, devient dans ses conditions totalement inaudible.

Notre société traditionelle, soi-disant paternaliste, a prouvé sa capacité à se perpétuer et à se défendre. Cette preuve est loin d'être faite pour notre société post-moderne féminisée. Pour l'instant, elle aurait plutôt prouvé sa capacité à osciller entre dictature des bons sentiments et anarchie des egos sur-vitaminés des monchéris-moncoeurs, c'est-à-dire sa capacité à «partir en couille».

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(1) : hégémonie seulement contestée, et avec quelle violence !, par les «divers». Mais il ne faut pas le dire.

lundi, octobre 04, 2010

Hommage à Renaud Ecalle

Le capitaine Renaud Ecalle est mort dimanche avec sa famille (sa femme Alice, hôtesse de l'air, et leurs deux enfants) dans un accident d'avion.

Sauf révélation de l'enquête, les circonstances de l'accident (coucher du soleil, mauvais temps, montagne) sont d'une banalité indigne de ce champion exceptionnel, mais la mort est une garce.