Le réchauffisme (1) ne fait pas consensus et le débat n'est pas clos, il en est même très loin, contrairement aux affirmations des réchauffistes.
Cependant, il faut bien constater qu'un nombre important de scientifiques se disent réchauffistes.
Etant donné le caractère douteux du réchauffisme selon des critères scientifiques (2), cette affluence m'intrigue.
Tout d'abord, les scientifiques sont des hommes comme les autres. Ils ne sont pas moins (peut-être le sont-ils plus) sensibles que les autres aux séductions totalitaires et pseudo-religieuses du réchauffisme.
Mais, ça me chiffonnait, ça me paraissait insuffisant pour expliquer que cette population, qui devrait être moins touchée que d'autres par le millénarisme réchauffiste, le soit autant, voire plus.
Puis, j'ai lu l'explication de George Suffert du gauchisme des journalistes. Je me demande si les scientifiques ne seraient pas victimes du même effet de position sociale incertaine.
Depuis quelques décennies, la position sociale des scientifiques a régressé : perte de prestige, méfiance vis-à-vis de la science et de la technique.
Le réchauffisme ne serait-il pas un moyen pour eux, en se montrant soucieux du bien public, que dis-je, du bien de l'humanité, de la planète, de reconquérir une position sociale érodée, au prix d'un abandon de la rigueur scientifique ?
On pourrait alors mieux comprendre pourquoi les sceptiques du réchauffisme se recrutent dans les rangs de scientifiques qui n'ont plus rien à prouver, qui n'attendent plus de reconnaissance et se suffisent à eux-mêmes comme Burt Rutan ou Vincent Courtillot, ou même Claude Allègre.
Ce n'est qu'une hypothèse, je n'ai pas les éléments pour la mettre à l'épreuve. Peut-être que certains de vous, lecteurs, en avez ?
**************
(1) : j'appelle réchauffisme la doctrine qui consiste à croire l'ensemble des affirmations suivantes : la notion de climat global a un sens, ce climat global se réchauffe, ce réchauffement est catastrophique, il est du à l'homme par l'intermédiaire du gaz carbonique, il est possible et nécessaire d'y remédier.
(2) : ce caractère douteux fait l'objet de nombreux billets sur ce blog, sous la rubrique Réchauffisme et Agonie du réchauffisme.
jeudi, décembre 31, 2009
A propos de l'accueil des handicapés mentaux dans les écoles normales
La mode est à l'accueil des handicapés mentaux dans les écoles normales sous le prétexte qui sert à justifier toutes les démissions et toutes les trahisons, «l'ouverture».
Soyons sérieux cinq minutes. Cette mode est en fait une double escroquerie et une lâcheté :
> escroquerie qui consiste à faire croire que les écoles sont capables de cet accueil. En réalité, il n'en est rien. Il y faudrait un effort financier et humain, pour quel intérêt ? En quoi est-ce une priorité ?
> escroquerie qui laisse supposer aux parents que leurs pauvres enfants seraient presque normaux. Le vrai profit est là : rassurer les parents dans leurs angoisses. Mais les enfants ? Je doute que l'ambiance parfois cruelle et agitée d'une cour d'école leur soit meilleure que des éducateurs et un milieu spécialisés.
> lâcheté de ne pas reconnaître que tout cela retarde les classes dans leur enseignement avec un profit minime.
Mais quoi ? C'est une mode bien-pensante et, comme telle, lâche, molle, évitant à tout prix d'appeler un chat un chat et de regarder la réalité en face.
Que l'intégration d'handicapés mentaux dans des écoles puisse être au cas par cas bénéfique, pourquoi pas ? Mais à mon sens, cela concerne un effectif très restreint.
Alors, en faire une mode ...
On veut faire quelque chose pour les handicapés mentaux ? Louable intention. Qu'on commence donc par financer correctement ce qui existe avant de se lancer dans l'achat de bonne conscience.
Soyons sérieux cinq minutes. Cette mode est en fait une double escroquerie et une lâcheté :
> escroquerie qui consiste à faire croire que les écoles sont capables de cet accueil. En réalité, il n'en est rien. Il y faudrait un effort financier et humain, pour quel intérêt ? En quoi est-ce une priorité ?
> escroquerie qui laisse supposer aux parents que leurs pauvres enfants seraient presque normaux. Le vrai profit est là : rassurer les parents dans leurs angoisses. Mais les enfants ? Je doute que l'ambiance parfois cruelle et agitée d'une cour d'école leur soit meilleure que des éducateurs et un milieu spécialisés.
> lâcheté de ne pas reconnaître que tout cela retarde les classes dans leur enseignement avec un profit minime.
Mais quoi ? C'est une mode bien-pensante et, comme telle, lâche, molle, évitant à tout prix d'appeler un chat un chat et de regarder la réalité en face.
Que l'intégration d'handicapés mentaux dans des écoles puisse être au cas par cas bénéfique, pourquoi pas ? Mais à mon sens, cela concerne un effectif très restreint.
Alors, en faire une mode ...
On veut faire quelque chose pour les handicapés mentaux ? Louable intention. Qu'on commence donc par financer correctement ce qui existe avant de se lancer dans l'achat de bonne conscience.
Cracks
2009 : l'année où la bien-pensance a avancé à reculons
Débat sur l'identité nationale, échec du sommet de Copenhague, rejet par le conseil constitutionnel de la taxe carbone : on pourrait croire que 2009 marque un recul de la pensée conforme totalitaire.
C'est une illusion.
Lisez les attendus du conseil constitutionnel : la taxe carbone est rejetée non pas parce qu'elle est mauvaise par principe, mais parce qu'il y a trop d'exemptions, qu'elle ne va pas assez loin.
Et que croyez vous qu'il sortira du débat sur l'identité nationale ? Evidemment, qu'il faut plus «d'ouverture», que la France est «plurielle» et patati et patata. Tous les poncifs habituels de l'immigrationnisme, sauf que ce coup-ci, ils auront reçu la légitimité de l'hyper-démocratie, du «débat», et qu'on pourra aller «plus loin» (c'est-à-dire plus loin dans l'assassinat de la France).
Et Copenhague ? Vous croyez vraiment qu'on va en rester là ?
La bien-pensance et son cortège d'auto-mutilations progressent.
Les Chinois, gens intelligents, s'en foutent de Copenhague et de la taxe carbone et semblent très peu persuadés que «la diversité est une richesse».
Pensez vous que je ferais mieux de me mettre en 2010 au mandarin ou au cantonais ? J'hésite entre les deux.
C'est une illusion.
Lisez les attendus du conseil constitutionnel : la taxe carbone est rejetée non pas parce qu'elle est mauvaise par principe, mais parce qu'il y a trop d'exemptions, qu'elle ne va pas assez loin.
Et que croyez vous qu'il sortira du débat sur l'identité nationale ? Evidemment, qu'il faut plus «d'ouverture», que la France est «plurielle» et patati et patata. Tous les poncifs habituels de l'immigrationnisme, sauf que ce coup-ci, ils auront reçu la légitimité de l'hyper-démocratie, du «débat», et qu'on pourra aller «plus loin» (c'est-à-dire plus loin dans l'assassinat de la France).
Et Copenhague ? Vous croyez vraiment qu'on va en rester là ?
La bien-pensance et son cortège d'auto-mutilations progressent.
Les Chinois, gens intelligents, s'en foutent de Copenhague et de la taxe carbone et semblent très peu persuadés que «la diversité est une richesse».
Pensez vous que je ferais mieux de me mettre en 2010 au mandarin ou au cantonais ? J'hésite entre les deux.
Sarkozy et le poison écologiste
Yves Thréard sur son blog :
Sarkozy et le poison écologiste
Par Yves Thréard le 30 décembre 2009 18h27 | Lien permanent | Commentaires (33)
L'annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel est présentée comme une nouvelle catastrophe par nombre de médias qui, dès qu'il s'agit d'écologie, sombrent dans un panurgisme inquiétant. Tous avaient également décrété, comme un seul homme, que le sommet de Copenhague avait été un échec. Comme si mettre d'accord plus de 190 nations ayant des intérêts divergents sur des résolutions détaillées et chiffrées était possible !
Je ne reviendrai pas sur les motifs invoqués par le Conseil constitutionnel. Selon la lecture de sa décision, on peut y trouver des intentions politiques, pour mettre ainsi des bâtons dans les roues du chef de l'Etat ; ou de vrais arguments juridiques montrant que certaines règles fondamentales de droit (principe de proportionnalité entre l'objectif d'une loi et les moyens mis en oeuvre ; égalité des Français devant l'impôt) ne sont pas respectées. Sans doute y a-t-il d'ailleurs un peu des deux ici.
Non, le plus dérangeant, c'est le matraquage politico-médiatique permanent pour faire de l'écologie une question de vie ou de mort, la priorité des priorités politiques. Et dire qu'en France, on en est arrivé là par la faute de quelques bateleurs, prophètes du malheur planétaire. On a perdu la tête. Voir les candidats à la présidentielle de 2007 se prosterner devant Nicolas Hulot était consternant.
Le gourou en chef de l'écologisme a tellement séduit ou convaincu Nicolas Sarkozy qu'il l'a comme hypnotisé. Depuis, les OGM sont mis au rencart et des "taxes carbone en veux-tu en voilà" tombent du ciel. Ecologiquement, rien de cela n'est justifié ; économiquement, tout cela est tragique ; internationalement, tout cela fait bien rire les autres pays.
Et si, comme le montre l'histoire du climat, l'activité humaine n'était pas responsable du réchauffement climatique ? Les seuls voix qui osent le dire sont vite rabrouées, promises à l'échafaud. Donc, tout le monde marche du même pas dans une imposture devenue vérité officielle. Un lavage de cerveau dictatorial.
Que les premiers politiques ayant fait de l'écologie leur fonds de commerce (Cohn-Bendit, Voynet, Mamère...) soient intransigeants sur leurs bases, je veux bien. Mais que les autres acceptent de se faire inoculer le poison pour quelques voix de plus - peut-être beaucoup d'ailleurs -, c'est regrettable.
Il n'est pas question d'être contre l'écologie - qui peut l'être ! - mais contre son usage abusif. Ainsi plutôt qu'une écologie pénalisante, négative, à l'image de la taxe carbone, il serait préférable de mettre le paquet, d'investir massivement dans une écologie créatrice, positive. Le retard pris par les gouvernements, par exemple, pour encourager les constructeurs à développer des voitures électriques fiables et peu chères est coupable.
Nicolas Sarkozy a affirmé que la taxe carbone serait pour lui ce que la peine de mort fut pour Mitterrand : il irait jusqu'au bout, même si la résistance est forte. Soit ! Espérons que la comparaison ne lui soit pas fatale un jour.
Sarkozy et le poison écologiste
Par Yves Thréard le 30 décembre 2009 18h27 | Lien permanent | Commentaires (33)
L'annulation de la taxe carbone par le Conseil constitutionnel est présentée comme une nouvelle catastrophe par nombre de médias qui, dès qu'il s'agit d'écologie, sombrent dans un panurgisme inquiétant. Tous avaient également décrété, comme un seul homme, que le sommet de Copenhague avait été un échec. Comme si mettre d'accord plus de 190 nations ayant des intérêts divergents sur des résolutions détaillées et chiffrées était possible !
Je ne reviendrai pas sur les motifs invoqués par le Conseil constitutionnel. Selon la lecture de sa décision, on peut y trouver des intentions politiques, pour mettre ainsi des bâtons dans les roues du chef de l'Etat ; ou de vrais arguments juridiques montrant que certaines règles fondamentales de droit (principe de proportionnalité entre l'objectif d'une loi et les moyens mis en oeuvre ; égalité des Français devant l'impôt) ne sont pas respectées. Sans doute y a-t-il d'ailleurs un peu des deux ici.
Non, le plus dérangeant, c'est le matraquage politico-médiatique permanent pour faire de l'écologie une question de vie ou de mort, la priorité des priorités politiques. Et dire qu'en France, on en est arrivé là par la faute de quelques bateleurs, prophètes du malheur planétaire. On a perdu la tête. Voir les candidats à la présidentielle de 2007 se prosterner devant Nicolas Hulot était consternant.
Le gourou en chef de l'écologisme a tellement séduit ou convaincu Nicolas Sarkozy qu'il l'a comme hypnotisé. Depuis, les OGM sont mis au rencart et des "taxes carbone en veux-tu en voilà" tombent du ciel. Ecologiquement, rien de cela n'est justifié ; économiquement, tout cela est tragique ; internationalement, tout cela fait bien rire les autres pays.
Et si, comme le montre l'histoire du climat, l'activité humaine n'était pas responsable du réchauffement climatique ? Les seuls voix qui osent le dire sont vite rabrouées, promises à l'échafaud. Donc, tout le monde marche du même pas dans une imposture devenue vérité officielle. Un lavage de cerveau dictatorial.
Que les premiers politiques ayant fait de l'écologie leur fonds de commerce (Cohn-Bendit, Voynet, Mamère...) soient intransigeants sur leurs bases, je veux bien. Mais que les autres acceptent de se faire inoculer le poison pour quelques voix de plus - peut-être beaucoup d'ailleurs -, c'est regrettable.
Il n'est pas question d'être contre l'écologie - qui peut l'être ! - mais contre son usage abusif. Ainsi plutôt qu'une écologie pénalisante, négative, à l'image de la taxe carbone, il serait préférable de mettre le paquet, d'investir massivement dans une écologie créatrice, positive. Le retard pris par les gouvernements, par exemple, pour encourager les constructeurs à développer des voitures électriques fiables et peu chères est coupable.
Nicolas Sarkozy a affirmé que la taxe carbone serait pour lui ce que la peine de mort fut pour Mitterrand : il irait jusqu'au bout, même si la résistance est forte. Soit ! Espérons que la comparaison ne lui soit pas fatale un jour.
lundi, décembre 28, 2009
Aguichage des lecteurs : du «nouveau» sur Pie XII
Je dis juste ça pour vous appâter.
J'étais bien décidé à ne pas avoir d'avis sur Pie XII.
Mais voilà que l'on m'a offert pour Noël un livre sur la seconde guerre mondiale vue à travers les archives du Quai d'Orsay.
Il y est fait mention du Vatican.
Je suis en train de le lire. Je vous en dirais plus quand j'aurais fini, et compris.
J'étais bien décidé à ne pas avoir d'avis sur Pie XII.
Mais voilà que l'on m'a offert pour Noël un livre sur la seconde guerre mondiale vue à travers les archives du Quai d'Orsay.
Il y est fait mention du Vatican.
Je suis en train de le lire. Je vous en dirais plus quand j'aurais fini, et compris.
vendredi, décembre 25, 2009
Réflexions de Luc Ferry dans le Figaro sur internet et la morale
Pas grand chose à ajouter, je suis globalement d'accord. Tout juste puis-je préciser que si internet prend une telle liberté, c'est que les élites se sont complètement coupées du peuple.
******************
Comme la colonne d'une tornade, le tourbillon médiatique poursuit maintenant son chemin aveugle vers d'autres victimes. À qui le tour ?
Voici venu le temps des humoristes, l'époque où Stéphane Guillon remplacera définitivement Raymond Aron. Ainsi le veut la folie médiatique qui déploie chaque semaine sa démentielle cohorte de faux débats qui appellent la dérision.
Jugez-en par vous-mêmes : en quelques mois, il nous a fallu, séance tenante, nous prononcer sur des sujets aussi divers que les montres de Julien Dray, l'Hadopi d'Albanel, le travail du dimanche, le financement des cancres, l'avenir de Polanski, le passé de Mitterrand, la main de Thierry Henry, la castration chimique, le Goncourt de Raoult, les Auvergnats d'Hortefeux, la nation de Besson, le Corrézien de Chirac, les minarets de Suisse, la terminale de Chatel, le clip de l'UMP, les musulmans de Morano, le drame européen de Rachida, les médecins de Johnny, le pseudo-traité de Copenhague, le grand emprunt de Sarkozy, la burqa de ces dames, la béatification de Pie XII, j'en passe et peut-être même de meilleures ! Comme disait Coluche : jusqu'où s'arrêtera-t-on ? Le plus grotesque, c'est que dans tous les cas de figures, nous sommes sommés d'avoir de toute urgence une opinion ferme et définitive, de prendre parti, si possible avec la plus grande véhémence, afin de hurler notre indignation, fût-ce dans la méconnaissance la plus complète des «affaires» qui défilent devant nos yeux ébahis. Le sommet fut sans doute atteint avec l'ignoble lynchage, d'abord médiatique puis bel et bien physique, du médecin de Johnny, Stéphane Delajoux. Trop charmant et talentueux pour être honnête aux yeux de procureurs jaloux, il fut jugé, condamné et exécuté dans l'ignorance la plus totale du dossier médical auquel nul n'aura eu si peu que ce soit accès. Répugnant. Peu importent les faits, peu importent ses proches, il fallait à tout prix apaiser la foule, trouver un bouc émissaire face au calvaire du vieillard qui fut naguère encore l'idole des jeunes. Comme la colonne d'une tornade, le tourbillon médiatique poursuit maintenant son chemin aveugle vers d'autres victimes. À qui le tour ?
Face à ces déchaînements aussi féroces qu'insensés, quatre leçons s'imposent. La première, c'est qu'à défaut d'avoir le temps d'analyser au fond chacun de ces dossiers - lesquels, au demeurant, sont loin, très loin d'en valoir tous la peine - c'est bien la dérision qui prévaut. Comme ce personnage de Proust, si stupide qu'il doit sans cesse épier les autres avant de décider s'il faut rire ou pleurer pour être comme tout le monde, nous affichons en permanence un brin d'ironie : elle confère aux plus niais un air averti sans engager pour autant à rien. D'où la prééminence, désormais irréversible, des humoristes sur les experts dans le paysage médiatique.
La deuxième leçon figurait déjà dans Pascal : la vraie morale se moque de la morale. Elle est aux antipodes de cette «moraline» aussi facile que funeste dont le tourbillon est désormais le lieu privilégié. Pourquoi ? Parce que l'exigence éthique, la vraie, s'applique d'abord à soi, pas aux autres. Ne nous y trompons pas, l'indignation, si chère à nos nouveaux Tartuffe et si prisée dans l'univers intellectuel, est une passion plutôt médiocre. D'abord parce qu'elle est par essence réservée à autrui, ensuite parce qu'elle traduit bien davantage le désir de faire l'intéressant que le souci réel du bien commun. La troisième leçon, nous la connaissons tous, nous qui œuvrons à des degrés divers dans les médias : c'est que le but ultime de tout ce tapage est bel et bien de vendre du papier ou de l'image, le monde dût-il en crever.
En veut-on un indice ? Voyez la pétition lancée contre la prétendue suppression de l'histoire en terminale S. Étrangement - et sauf erreur, c'est une première ou peu s'en faut - elle émane, non d'une poignée d'universitaires, mais d'un journal qui a compris tout le profit qu'il pouvait en tirer. Ajoutons pour finir le fait que la fabrication d'un maelström serait impossible sans l'Internet, ce formidable accélérateur de particules. Il faut toute la parano de l'antisarkozysme actuel pour ne pas voir qu'il est bien davantage un lieu de conformisme qu'un espace de liberté. Certains prétendent que notre président contrôle la presse et qu'il n'est plus de liberté que sur le Net. Quelle blague ! Jamais président ne fut aussi critiqué. Quant à l'Internet, il fonctionne comme les bancs de poissons dans un film de Cousteau, sans chef d'orchestre aucun pour régler le ballet des rumeurs. Et c'est bien cela, justement, qui le rend inquiétant. Rien là, à vrai dire, qui prête vraiment à rire...
******************
Comme la colonne d'une tornade, le tourbillon médiatique poursuit maintenant son chemin aveugle vers d'autres victimes. À qui le tour ?
Voici venu le temps des humoristes, l'époque où Stéphane Guillon remplacera définitivement Raymond Aron. Ainsi le veut la folie médiatique qui déploie chaque semaine sa démentielle cohorte de faux débats qui appellent la dérision.
Jugez-en par vous-mêmes : en quelques mois, il nous a fallu, séance tenante, nous prononcer sur des sujets aussi divers que les montres de Julien Dray, l'Hadopi d'Albanel, le travail du dimanche, le financement des cancres, l'avenir de Polanski, le passé de Mitterrand, la main de Thierry Henry, la castration chimique, le Goncourt de Raoult, les Auvergnats d'Hortefeux, la nation de Besson, le Corrézien de Chirac, les minarets de Suisse, la terminale de Chatel, le clip de l'UMP, les musulmans de Morano, le drame européen de Rachida, les médecins de Johnny, le pseudo-traité de Copenhague, le grand emprunt de Sarkozy, la burqa de ces dames, la béatification de Pie XII, j'en passe et peut-être même de meilleures ! Comme disait Coluche : jusqu'où s'arrêtera-t-on ? Le plus grotesque, c'est que dans tous les cas de figures, nous sommes sommés d'avoir de toute urgence une opinion ferme et définitive, de prendre parti, si possible avec la plus grande véhémence, afin de hurler notre indignation, fût-ce dans la méconnaissance la plus complète des «affaires» qui défilent devant nos yeux ébahis. Le sommet fut sans doute atteint avec l'ignoble lynchage, d'abord médiatique puis bel et bien physique, du médecin de Johnny, Stéphane Delajoux. Trop charmant et talentueux pour être honnête aux yeux de procureurs jaloux, il fut jugé, condamné et exécuté dans l'ignorance la plus totale du dossier médical auquel nul n'aura eu si peu que ce soit accès. Répugnant. Peu importent les faits, peu importent ses proches, il fallait à tout prix apaiser la foule, trouver un bouc émissaire face au calvaire du vieillard qui fut naguère encore l'idole des jeunes. Comme la colonne d'une tornade, le tourbillon médiatique poursuit maintenant son chemin aveugle vers d'autres victimes. À qui le tour ?
Face à ces déchaînements aussi féroces qu'insensés, quatre leçons s'imposent. La première, c'est qu'à défaut d'avoir le temps d'analyser au fond chacun de ces dossiers - lesquels, au demeurant, sont loin, très loin d'en valoir tous la peine - c'est bien la dérision qui prévaut. Comme ce personnage de Proust, si stupide qu'il doit sans cesse épier les autres avant de décider s'il faut rire ou pleurer pour être comme tout le monde, nous affichons en permanence un brin d'ironie : elle confère aux plus niais un air averti sans engager pour autant à rien. D'où la prééminence, désormais irréversible, des humoristes sur les experts dans le paysage médiatique.
La deuxième leçon figurait déjà dans Pascal : la vraie morale se moque de la morale. Elle est aux antipodes de cette «moraline» aussi facile que funeste dont le tourbillon est désormais le lieu privilégié. Pourquoi ? Parce que l'exigence éthique, la vraie, s'applique d'abord à soi, pas aux autres. Ne nous y trompons pas, l'indignation, si chère à nos nouveaux Tartuffe et si prisée dans l'univers intellectuel, est une passion plutôt médiocre. D'abord parce qu'elle est par essence réservée à autrui, ensuite parce qu'elle traduit bien davantage le désir de faire l'intéressant que le souci réel du bien commun. La troisième leçon, nous la connaissons tous, nous qui œuvrons à des degrés divers dans les médias : c'est que le but ultime de tout ce tapage est bel et bien de vendre du papier ou de l'image, le monde dût-il en crever.
En veut-on un indice ? Voyez la pétition lancée contre la prétendue suppression de l'histoire en terminale S. Étrangement - et sauf erreur, c'est une première ou peu s'en faut - elle émane, non d'une poignée d'universitaires, mais d'un journal qui a compris tout le profit qu'il pouvait en tirer. Ajoutons pour finir le fait que la fabrication d'un maelström serait impossible sans l'Internet, ce formidable accélérateur de particules. Il faut toute la parano de l'antisarkozysme actuel pour ne pas voir qu'il est bien davantage un lieu de conformisme qu'un espace de liberté. Certains prétendent que notre président contrôle la presse et qu'il n'est plus de liberté que sur le Net. Quelle blague ! Jamais président ne fut aussi critiqué. Quant à l'Internet, il fonctionne comme les bancs de poissons dans un film de Cousteau, sans chef d'orchestre aucun pour régler le ballet des rumeurs. Et c'est bien cela, justement, qui le rend inquiétant. Rien là, à vrai dire, qui prête vraiment à rire...
«Pandémie» H1N1 : comme d'habitude, on se fout de notre gueule
Deux articles sur Rue 89 :
La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
Grippe H1N1, mais où est passée la pandémie ?
J'ai décidé, grâce aux informations disponibles il y a quelques semaines, de ne pas me faire vacciner.
En faisant le tri dans le brouillard d'hystérie, il était assez facile de comprendre que la vaccination contre la grippe, n'importe laquelle, est peu efficace.
Le deuxième point, sur lequel il m'a été plus difficile de faire la lumière, est : cette grippe est-elle plus virulente que les autres ? J'ai fini par comprendre (merci internet) que non.
Je taxe souvent ce gouvernement d'incompétence, en voici une preuve éclatante.
Sarkozy peut bien nous sortir ces faux-fuyants habituels («J'vois pas pourquoi ...» et «Qui peut me dire que si je n'avais pas agi ..»), il se trouve tout de même que, sur la base de l'information disponible, j'ai été capable de décider sereinement que la vaccination était inutile et un gouvernement cerné d'experts s'en montre incapable ?
A moins, bien entendu, que les experts et la façon dont on les consulte soient justement le problème. A moins encore, que le gouvernement ne cherche pas tant à prendre la bonne décision que la décision qui plaira au prochain «vingt heures».
Les ministres roulent avec chauffeurs, vivent dans des palais de marbre, nous écrasent de leur morgue, mais quand il s'agit de les voir à l'œuvre, ils sont moins farauds.
Ministres, ça ne serait pas une variété d'escrocs ?
La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
Grippe H1N1, mais où est passée la pandémie ?
J'ai décidé, grâce aux informations disponibles il y a quelques semaines, de ne pas me faire vacciner.
En faisant le tri dans le brouillard d'hystérie, il était assez facile de comprendre que la vaccination contre la grippe, n'importe laquelle, est peu efficace.
Le deuxième point, sur lequel il m'a été plus difficile de faire la lumière, est : cette grippe est-elle plus virulente que les autres ? J'ai fini par comprendre (merci internet) que non.
Je taxe souvent ce gouvernement d'incompétence, en voici une preuve éclatante.
Sarkozy peut bien nous sortir ces faux-fuyants habituels («J'vois pas pourquoi ...» et «Qui peut me dire que si je n'avais pas agi ..»), il se trouve tout de même que, sur la base de l'information disponible, j'ai été capable de décider sereinement que la vaccination était inutile et un gouvernement cerné d'experts s'en montre incapable ?
A moins, bien entendu, que les experts et la façon dont on les consulte soient justement le problème. A moins encore, que le gouvernement ne cherche pas tant à prendre la bonne décision que la décision qui plaira au prochain «vingt heures».
Les ministres roulent avec chauffeurs, vivent dans des palais de marbre, nous écrasent de leur morgue, mais quand il s'agit de les voir à l'œuvre, ils sont moins farauds.
Ministres, ça ne serait pas une variété d'escrocs ?
jeudi, décembre 24, 2009
Cette bonne vieille diabolisation ... Et pendant ce temps, le bateau coule
Voilà que les «amis» d'Eric Besson au PS le traitent de Déat. Bonjour l'ambiance.
C'est évidemment ridicule : il n'y a pas de meilleurs gardiens de la pensée conforme que Sarkozy et Besson. Chaque fois qu'ils nous font cent grammes de vérité, ils font dix tonnes de politiquement correct pour se faire pardonner par l'intelligentsia et que ça y va, «l'immigration chance pour la France» et autres conneries multiculs.
Tout cela, ce sont des batailles d'opérette avec des sabres de bois dans le bac à sable de la boboïtude.
La vérité, que ne disent pas plus Sarkozy et Besson que leurs «amis» du PS, est que l'immigration, telle qu'elle est pratiquée, est un péril mortel pour la France, que l'on peut et que l'on doit l'arrêter immédiatement, que cela suppose quelques violences, certes regrettables, mais beaucoup moins que la disparition de la France.
Et à la fin qui sera coupable ? Ceux qui ont travaillé pendant des décennies à créer une situation explosive, ou ceux qui veulent jeter les barils de poudre par dessus bord pour éviter l'explosion ?
C'est évidemment ridicule : il n'y a pas de meilleurs gardiens de la pensée conforme que Sarkozy et Besson. Chaque fois qu'ils nous font cent grammes de vérité, ils font dix tonnes de politiquement correct pour se faire pardonner par l'intelligentsia et que ça y va, «l'immigration chance pour la France» et autres conneries multiculs.
Tout cela, ce sont des batailles d'opérette avec des sabres de bois dans le bac à sable de la boboïtude.
La vérité, que ne disent pas plus Sarkozy et Besson que leurs «amis» du PS, est que l'immigration, telle qu'elle est pratiquée, est un péril mortel pour la France, que l'on peut et que l'on doit l'arrêter immédiatement, que cela suppose quelques violences, certes regrettables, mais beaucoup moins que la disparition de la France.
Et à la fin qui sera coupable ? Ceux qui ont travaillé pendant des décennies à créer une situation explosive, ou ceux qui veulent jeter les barils de poudre par dessus bord pour éviter l'explosion ?
mardi, décembre 22, 2009
Connaissez vous le Dragon Wagon ?
Le Dragon Wagon était un tracteur de chars conçu par les Américains pour secourir les chars au combat. il était blindé.
Le monstre avait un moteur de six cylindres en ligne de 18 litres de cylindrée qui consommait 150 l aux 100 km !
Une video sur le site de collectionneurs-restaurateurs
Quand vraiment le préchi-précha mortifiant et sacrificiel des écolos me fatigue, je pense à lui et ça me fait un bien fou !
Le monstre avait un moteur de six cylindres en ligne de 18 litres de cylindrée qui consommait 150 l aux 100 km !
Une video sur le site de collectionneurs-restaurateurs
Quand vraiment le préchi-précha mortifiant et sacrificiel des écolos me fatigue, je pense à lui et ça me fait un bien fou !
Rama, Nathalie, Valérie, Anne, Aurélie, Rachida et les autres
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais il y a un certain nombre de femmes en politique, tant dans le gouvernement que dans l'opposition, qui ont le même profil : assez jeunes, pas mal foutues, grandes gueules, arrivistes sans scrupule, des dents qui rayent le parquet et des compétences assez difficiles à saisir, pour ne pas dire inexistantes. Bien entendu, je classe Ségolène Royal dans la même catégorie, avec une génération de décalage.
Mon collègue philosophe (et donc un peu cynique) a résumé la situation : «Elles voulaient y arriver à tout prix, elles ont couché avec qui il fallait, elles sont ministres et le peuple trouve ça très bien. De quoi tu te plains ?»
Evidemment, de quoi je me plains ?
Je sais, c'est mal : il me reste encore des illusions. Quelquefois, par inadvertance, je regrette que les ministres ne soient pas choisis sur leur compétence, leur droiture, leur caractère, bref sur de vraies qualités.
Mais c'est pur égarement de ma part.
Nos politiciens sont dans un système qui sélectionne les plus tordus, les plus vicieux, ceux qui sont francs comme des ânes qui reculent (c'est méchant pour les ânes), les plus traîtres.
Un ministre honnête à la table du conseil ? Autant chercher une pucelle dans un congrès de hardeuses.
Il se trouve juste que dans le cas des jeunes politiciennes que je considère, le mépris de toute élévation, de toute intelligence, de tout respect pour la politique et pour le peuple, est encore plus patent, même pas dissimulé. C'en est presque une provocation.
Galigula avait envisagé de faire son cheval consul, car tel était son caprice, juste pour montrer son pouvoir, mais, pour autant qu'on sache, il ne l'a pas fait. Nos gouvernants, eux, n'ont pas de ces hésitations : ils font leurs pouliches ministres.
Mon collègue philosophe (et donc un peu cynique) a résumé la situation : «Elles voulaient y arriver à tout prix, elles ont couché avec qui il fallait, elles sont ministres et le peuple trouve ça très bien. De quoi tu te plains ?»
Evidemment, de quoi je me plains ?
Je sais, c'est mal : il me reste encore des illusions. Quelquefois, par inadvertance, je regrette que les ministres ne soient pas choisis sur leur compétence, leur droiture, leur caractère, bref sur de vraies qualités.
Mais c'est pur égarement de ma part.
Nos politiciens sont dans un système qui sélectionne les plus tordus, les plus vicieux, ceux qui sont francs comme des ânes qui reculent (c'est méchant pour les ânes), les plus traîtres.
Un ministre honnête à la table du conseil ? Autant chercher une pucelle dans un congrès de hardeuses.
Il se trouve juste que dans le cas des jeunes politiciennes que je considère, le mépris de toute élévation, de toute intelligence, de tout respect pour la politique et pour le peuple, est encore plus patent, même pas dissimulé. C'en est presque une provocation.
Galigula avait envisagé de faire son cheval consul, car tel était son caprice, juste pour montrer son pouvoir, mais, pour autant qu'on sache, il ne l'a pas fait. Nos gouvernants, eux, n'ont pas de ces hésitations : ils font leurs pouliches ministres.
lundi, décembre 21, 2009
Approuvez vous le souhait de Benoit de XVI de béatifier Pie XII ?
«Approuvez vous le souhait de Benoit de XVI de béatifier Pie XII ?»
Quand j'ai lu cette question que le Figaro pose à ses lecteurs, j'ai marqué un temps d'arrêt.
Bien sûr, je suis habitué à la prétentieuse bêtise de notre monde, mais il arrive encore qu'elle me surprenne.
En quoi les lecteurs du Figaro peuvent-ils avoir la moindre lumière sur cette question ? Qu'il y en ait un sur dix mille qui puisse s'exprimer en connaissance de cause, ça serait déjà bien.
Evidemment, des questions aussi stupides, déplacées, inappropriées, les sondages en posent toutes les semaines par centaines.
Pour ma part, je commence à émettre un avis après avoir lu quelques livres sur le sujet, au moins cinq. Et je sais bien, parce que cela m'est déjà arrivé, qu'il peut toujours advenir que je découvre une analyse qui me fasse changer d'avis du tout au tout.
Après, on dira que je radote. Mais je suis bien obligé, mon domaine de compétences est fort limité.
Au fait, s'agissant de la question posée par Le Figaro, je ne me prononce pas. Tout juste ai-je compris que cette question est trop complexe pour renter dans les schémas manichéens de ces abrutis de journalistes. Par exemple, Serge Klarsfeld, peu suspect d'être un nostalgique du nazisme, tendait plutôt à défendre Pie XII.
Quand j'ai lu cette question que le Figaro pose à ses lecteurs, j'ai marqué un temps d'arrêt.
Bien sûr, je suis habitué à la prétentieuse bêtise de notre monde, mais il arrive encore qu'elle me surprenne.
En quoi les lecteurs du Figaro peuvent-ils avoir la moindre lumière sur cette question ? Qu'il y en ait un sur dix mille qui puisse s'exprimer en connaissance de cause, ça serait déjà bien.
Evidemment, des questions aussi stupides, déplacées, inappropriées, les sondages en posent toutes les semaines par centaines.
Pour ma part, je commence à émettre un avis après avoir lu quelques livres sur le sujet, au moins cinq. Et je sais bien, parce que cela m'est déjà arrivé, qu'il peut toujours advenir que je découvre une analyse qui me fasse changer d'avis du tout au tout.
Après, on dira que je radote. Mais je suis bien obligé, mon domaine de compétences est fort limité.
Au fait, s'agissant de la question posée par Le Figaro, je ne me prononce pas. Tout juste ai-je compris que cette question est trop complexe pour renter dans les schémas manichéens de ces abrutis de journalistes. Par exemple, Serge Klarsfeld, peu suspect d'être un nostalgique du nazisme, tendait plutôt à défendre Pie XII.
La logique de l'imprévisible (P. Chaunu)
Réflexion d'un historien sur C. Colomb et la Conquista.
La thèse de Chaunu est que l'aventure de Colomb était un événement singulier, contingent, qu'il aurait très bien pu ne pas advenir.
Vingt ans plus tôt, les techniques nautiques n'étaient pas mûres ; dix ans plus tard, les connaissances géographiques étaient trop répandues pour que l'idée de rejoindre les Indes par l'ouest fût crédible. Il aurait très bien pu s'écouler des décennies avant que quelqu'un trouve un intérêt à aller vers l'ouest et, surtout, à y rester.
Chaunu insiste sur les qualités de marin de Colomb, certains disent le plus grand. Chaque fois qu'il a eu à prendre une décision de navigation, il a pris la bonne, alors que les autres options menaient à la mort.
Autre imprévisible : l'odyssée de Cortes. Qui pouvait prévoir que deux mille conquistadores allaient soumettre vingt-cinq millions d'hommes ? Quelques remarques :
> les conquistadores étaient lettrés : alors qu'environ 10 % des occidentaux savaient lire et écrire, on estime cette proportion à 60 % chez les conquistadores, d'où un grand nombre de mémoires et de récits, qui ont popularisé la conquista.
> la moyenne d'âge des conquistadores était assez élevée : beaucoup, arrivés jeunes, blanchirent sous le harnois. Cette accumulation d'expérience a joué un rôle dans l'aventure de Cortes.
> on remarque aussi la même proportion que l'armée américaine moderne : un combattant pour dix personnes à la base arrière.
> les sacrifices humains épuisaient l'empire aztèque, certains ont vu en Cortes un libérateur. Il a bien su en jouer (la repentance, battre sa coulpe sur la poitrine de ses ancêtres, l'émeute contre les morts, ce n'est pas la tasse de thé de Chaunu). Les peuples sud-américains ont subi le choc psychologique de l'invasion a un moment où ils étaient déjà fragilisés. Victimes des maladies importées, ils se sont par ailleurs laissés mourir, comme en témoigne un effondrement dramatique de la natalité.
> comme Colomb, Cortes a fait très peu d'erreurs. Il a pris les bonnes décisions aux moments cruciaux.
Le parcours de Chaunu est intéressant : pape de l'histoire quantitative si il en fut, il a écrit un de ses derniers livres sur deux personnages, dont il arrive à expliquer logiquement qu'ils aient surgi à ce moment-là, mais qui demeurent imprévisibles dans leur singularité.
La thèse de Chaunu est que l'aventure de Colomb était un événement singulier, contingent, qu'il aurait très bien pu ne pas advenir.
Vingt ans plus tôt, les techniques nautiques n'étaient pas mûres ; dix ans plus tard, les connaissances géographiques étaient trop répandues pour que l'idée de rejoindre les Indes par l'ouest fût crédible. Il aurait très bien pu s'écouler des décennies avant que quelqu'un trouve un intérêt à aller vers l'ouest et, surtout, à y rester.
Chaunu insiste sur les qualités de marin de Colomb, certains disent le plus grand. Chaque fois qu'il a eu à prendre une décision de navigation, il a pris la bonne, alors que les autres options menaient à la mort.
Autre imprévisible : l'odyssée de Cortes. Qui pouvait prévoir que deux mille conquistadores allaient soumettre vingt-cinq millions d'hommes ? Quelques remarques :
> les conquistadores étaient lettrés : alors qu'environ 10 % des occidentaux savaient lire et écrire, on estime cette proportion à 60 % chez les conquistadores, d'où un grand nombre de mémoires et de récits, qui ont popularisé la conquista.
> la moyenne d'âge des conquistadores était assez élevée : beaucoup, arrivés jeunes, blanchirent sous le harnois. Cette accumulation d'expérience a joué un rôle dans l'aventure de Cortes.
> on remarque aussi la même proportion que l'armée américaine moderne : un combattant pour dix personnes à la base arrière.
> les sacrifices humains épuisaient l'empire aztèque, certains ont vu en Cortes un libérateur. Il a bien su en jouer (la repentance, battre sa coulpe sur la poitrine de ses ancêtres, l'émeute contre les morts, ce n'est pas la tasse de thé de Chaunu). Les peuples sud-américains ont subi le choc psychologique de l'invasion a un moment où ils étaient déjà fragilisés. Victimes des maladies importées, ils se sont par ailleurs laissés mourir, comme en témoigne un effondrement dramatique de la natalité.
> comme Colomb, Cortes a fait très peu d'erreurs. Il a pris les bonnes décisions aux moments cruciaux.
Le parcours de Chaunu est intéressant : pape de l'histoire quantitative si il en fut, il a écrit un de ses derniers livres sur deux personnages, dont il arrive à expliquer logiquement qu'ils aient surgi à ce moment-là, mais qui demeurent imprévisibles dans leur singularité.
Mythes et polémiques de l'histoire
Dans la même veine que Historiquement incorrect de Jean Sévilla ou L'histoire assassinée de Jacques Heers.
Je n'ai donc pas appris grand'chose. Par contre, il est fait différemment des précédents, il est plus structuré. Juste quelques pages sur chaque sujet : le mythe, l'état des recherches historiques, et une conclusion.
Comme les livres précédents, il vise à démonter les mythes de la pensée conforme et non à redresser des erreurs historiques en tant que telles. Par exemple, il ne rectifie pas les images populaires de Louis XI ou d'Hitler (je choisis au hasard), pourtant fausses, parce que leur charge de «correction politique» est faible (quoique dans le cas d'Hitler, ça se discute).
Comment considérer ce livre ?
> soit vous êtes au début de votre mise en cause de la pensée conforme. Ce livre est une bonne introduction au doute sur un éventail étendu de sujets, à charge pour vous de creuser vos points d'intérêts.
> soit vous êtes déjà compris de quoi la pensée conforme retournait et ce livre vous sera un utile aide-mémoire.
Je n'ai donc pas appris grand'chose. Par contre, il est fait différemment des précédents, il est plus structuré. Juste quelques pages sur chaque sujet : le mythe, l'état des recherches historiques, et une conclusion.
Comme les livres précédents, il vise à démonter les mythes de la pensée conforme et non à redresser des erreurs historiques en tant que telles. Par exemple, il ne rectifie pas les images populaires de Louis XI ou d'Hitler (je choisis au hasard), pourtant fausses, parce que leur charge de «correction politique» est faible (quoique dans le cas d'Hitler, ça se discute).
Comment considérer ce livre ?
> soit vous êtes au début de votre mise en cause de la pensée conforme. Ce livre est une bonne introduction au doute sur un éventail étendu de sujets, à charge pour vous de creuser vos points d'intérêts.
> soit vous êtes déjà compris de quoi la pensée conforme retournait et ce livre vous sera un utile aide-mémoire.
dimanche, décembre 20, 2009
Ceux qui pieusement ...
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Il me semblait qu'en ces temps de débat sur l'identité dite nationale (à mes yeux, il s'agit d'identité française), il m'a semblé opportun de rappeler que l'identité se forge aussi à travers des héros partagés.
Contrairement à ce que nous racontent les bien-pensants (y croient-ils vraiment ?), une carte d'identité ne suffit pas à faire un Français. Le jour où les sauvages de banlieue auront d'autres héros que des rappeurs américains et des footballeurs apatrides, nous en reparlerons.
En attendant, le poème que je cite est un d'un infâme réactionnaire.
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,
Que le haut Panthéon élève dans la nue,
Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,
La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,
Cette couronne de colonnes
Que le soleil levant redore tous les jours !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Ainsi, quand de tels morts sont couchés dans la tombe,
En vain l'oubli, nuit sombre où va tout ce qui tombe,
Passe sur leur sépulcre où nous nous inclinons ;
Chaque jour, pour eux seuls se levant plus fidèle,
La gloire, aube toujours nouvelle,
Fait luire leur mémoire et redore leurs noms !
Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
A ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts !
Il me semblait qu'en ces temps de débat sur l'identité dite nationale (à mes yeux, il s'agit d'identité française), il m'a semblé opportun de rappeler que l'identité se forge aussi à travers des héros partagés.
Contrairement à ce que nous racontent les bien-pensants (y croient-ils vraiment ?), une carte d'identité ne suffit pas à faire un Français. Le jour où les sauvages de banlieue auront d'autres héros que des rappeurs américains et des footballeurs apatrides, nous en reparlerons.
En attendant, le poème que je cite est un d'un infâme réactionnaire.
samedi, décembre 19, 2009
Copenhague : elles en ont plein le dos, les générations futures !
Copenhague a échoué (heureusement) et voilà déjà les millénaristes réchauffistes qui essaient de relancer la machine à peurs. Ils sont en plein exercice de fureur apocalyptique : «Les gouvernants ont failli, la colère de Dame Nature est sur nos têtes, le jour du Jugement approche.»
On nous ressort les fameuses «générations futures». Faire parler les pas-encore-nés, c'est comme faire parler les morts, un exercice de haute escroquerie.
On sort aussi «nos enfants nous jugeront».
C'est vraiment une idée très post-moderne.
Rappelons que les enfants n'ont aucune légitimité à juger les parents pour quoi que ce soit (les croisades, la colonisation, le nazisme, le climat, le divorce, etc .), autant dans les familles que dans les générations.
Les parents font ce qu'ils peuvent et, à leur tour, les enfants feront ce qu'ils pourront.
Les parents jugés par les enfants ? Ceux qui répètent de telles idioties ont-ils réfléchi à ce qu'ils disent ?
Il y a dans ce «nos enfants nous jugeront» une inversion carnavalesque qui prêterait rire si le sujet n'était si grave. Hélas, on la retrouve dans bien des domaines et, notamment, de façon ravageuse, dans l'éducation. Les enfants n'ont aucune espèce de compétences ou de légitimité à donner leur avis sur la manière dont ils sont éduqués. Les parents ont donc tort de les séduire ou de leur demander leur avis, au risque de les mettre dans une situation fausse préjudiciable.
Les générations futures ?
Faisons leur confiance, elles se débrouilleront, comme nous et nos ancêtres avant elles.
Non pas que j'encourage l'irresponsabilité. Le «à long terme, nous serons tous morts» de Keynes me révulse. Mais, dans l'exercice de nos responsabilités, il s'agit d'être bien tempérés : les générations futures, pourquoi pas. Mais d'abord les générations actuelles.
Il est d'ailleurs ironique de constater que ceux qui invoquent les générations futures sont les post-modernes hédonistes, libertaires et égocentriques, sans passé ni futur, passagers d'un présent festif perpétuel, qui ne savent pas plus transmettre qu'hériter.
On nous ressort les fameuses «générations futures». Faire parler les pas-encore-nés, c'est comme faire parler les morts, un exercice de haute escroquerie.
On sort aussi «nos enfants nous jugeront».
C'est vraiment une idée très post-moderne.
Rappelons que les enfants n'ont aucune légitimité à juger les parents pour quoi que ce soit (les croisades, la colonisation, le nazisme, le climat, le divorce, etc .), autant dans les familles que dans les générations.
Les parents font ce qu'ils peuvent et, à leur tour, les enfants feront ce qu'ils pourront.
Les parents jugés par les enfants ? Ceux qui répètent de telles idioties ont-ils réfléchi à ce qu'ils disent ?
Il y a dans ce «nos enfants nous jugeront» une inversion carnavalesque qui prêterait rire si le sujet n'était si grave. Hélas, on la retrouve dans bien des domaines et, notamment, de façon ravageuse, dans l'éducation. Les enfants n'ont aucune espèce de compétences ou de légitimité à donner leur avis sur la manière dont ils sont éduqués. Les parents ont donc tort de les séduire ou de leur demander leur avis, au risque de les mettre dans une situation fausse préjudiciable.
Les générations futures ?
Faisons leur confiance, elles se débrouilleront, comme nous et nos ancêtres avant elles.
Non pas que j'encourage l'irresponsabilité. Le «à long terme, nous serons tous morts» de Keynes me révulse. Mais, dans l'exercice de nos responsabilités, il s'agit d'être bien tempérés : les générations futures, pourquoi pas. Mais d'abord les générations actuelles.
Il est d'ailleurs ironique de constater que ceux qui invoquent les générations futures sont les post-modernes hédonistes, libertaires et égocentriques, sans passé ni futur, passagers d'un présent festif perpétuel, qui ne savent pas plus transmettre qu'hériter.
Copenhague : ouf !
Comme prévu dès le mois d'août, comme espéré, le sommet de Copenhague a échoué.
Il accouche d'un objectif «ambitieux» et de mesures «non contraignantes», c'est donc un Kyoto bis, qui aura le même succès (c'est-à-dire que seuls ces crétins d'Européens se laisseront entraver).
Après un tel échec, les hystériques du réchauffisme vont en rajouter une couche pour essayer de relancer la machine à faire peur(Scoop : les éditoriaux qui nous attendent).
Cependant (peut-être prends-je mes désirs pour des réalités), il me semble que cela va devenir difficile :
> comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, le temps joue contre les réchauffistes.
Cela fait maintenant vingt ans qu'ils nous bassinent avec leurs conneries, il va devenir de plus en plus difficile d'argumenter «puisque nous ne sommes pas sûrs, il faut absolument faire quelque chose d'énorme». Cet argument va peu à peu devenir «Vous nous avez prévu des catastrophes qui n'arrivent pas, nous commençons à être sûrs qu'il faut se méfier de vous et de vos recommandations».
> l'hystérie est lassante. On se mithridatise. A part pour des grouspuscules dont je m'honore de faire partie, il n'y avait pas ou près peu d'échappatoire. Mais, effet positif (au moins un)du sommet de Copenhague, les vrais scientifiques ont eu la parole à l'occasion du Climategate. Le public qui daigne se renseigner a maintenant une alternative au réchauffisme (en réalité, il l'a toujours eu, mais bien cachée).
Il accouche d'un objectif «ambitieux» et de mesures «non contraignantes», c'est donc un Kyoto bis, qui aura le même succès (c'est-à-dire que seuls ces crétins d'Européens se laisseront entraver).
Après un tel échec, les hystériques du réchauffisme vont en rajouter une couche pour essayer de relancer la machine à faire peur(Scoop : les éditoriaux qui nous attendent).
Cependant (peut-être prends-je mes désirs pour des réalités), il me semble que cela va devenir difficile :
> comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, le temps joue contre les réchauffistes.
Cela fait maintenant vingt ans qu'ils nous bassinent avec leurs conneries, il va devenir de plus en plus difficile d'argumenter «puisque nous ne sommes pas sûrs, il faut absolument faire quelque chose d'énorme». Cet argument va peu à peu devenir «Vous nous avez prévu des catastrophes qui n'arrivent pas, nous commençons à être sûrs qu'il faut se méfier de vous et de vos recommandations».
> l'hystérie est lassante. On se mithridatise. A part pour des grouspuscules dont je m'honore de faire partie, il n'y avait pas ou près peu d'échappatoire. Mais, effet positif (au moins un)du sommet de Copenhague, les vrais scientifiques ont eu la parole à l'occasion du Climategate. Le public qui daigne se renseigner a maintenant une alternative au réchauffisme (en réalité, il l'a toujours eu, mais bien cachée).
vendredi, décembre 18, 2009
Le droit de lynchage en question
Le lynchage est-il un droit ?
La problématique soulevé par cet article me soucie.
J'estime que la fracture béante entre les élites et les peuples rend nécessaire l'expression sans filtre d'une certaine voix du peuple (les internautes ne sont pas le peuple à eux seuls) à travers internet.
Alors même que dans les affaires Mitterrand et Polanski, je n'ai pas été avare de critiques et de jugements sévères, des réactions d'internautes m'ont choqué et même effrayé.
La cas Berlusconi est particulier : comme le note Rosenzweig, il est victime d'une tactique chère à la gauche (mais quelquefois pratiquée par la droite) consistant à déligitimer, par des attaques incessantes sur sa morale et son comportement, un élu qui n'a pas l'heur de lui plaire.
Je n'oublie pas que Ravaillac a peut-être agi seul mais que son esprit faible était préparé de longue date au régicide par une propagande incessante et très violente.
La problématique soulevé par cet article me soucie.
J'estime que la fracture béante entre les élites et les peuples rend nécessaire l'expression sans filtre d'une certaine voix du peuple (les internautes ne sont pas le peuple à eux seuls) à travers internet.
Alors même que dans les affaires Mitterrand et Polanski, je n'ai pas été avare de critiques et de jugements sévères, des réactions d'internautes m'ont choqué et même effrayé.
La cas Berlusconi est particulier : comme le note Rosenzweig, il est victime d'une tactique chère à la gauche (mais quelquefois pratiquée par la droite) consistant à déligitimer, par des attaques incessantes sur sa morale et son comportement, un élu qui n'a pas l'heur de lui plaire.
Je n'oublie pas que Ravaillac a peut-être agi seul mais que son esprit faible était préparé de longue date au régicide par une propagande incessante et très violente.
jeudi, décembre 17, 2009
Les sent-bons n'aiment pas les casquettes à l'endroit
Les faussaires veulent imposer leur censure
Les grecs antiques ont inventé l'hubris : l'homme comblé par les Dieux devenant fou à force d'orgueil et de pouvoir.
Les sent-bons ont tout ce qu'ils veulent : ils sont les arbitres de ce qu'il faut dire et ne pas dire, toute parole contraire à leur doctrine est frappée d'infamie et même certaines pensée sont déconseillées.
Et pourtant, voilà qu'ils s'énervent contre quelques mots sur les casquettes à l'endroit et à l'envers, jusqu'à se rendre ridicules.
Les grecs antiques ont inventé l'hubris : l'homme comblé par les Dieux devenant fou à force d'orgueil et de pouvoir.
Les sent-bons ont tout ce qu'ils veulent : ils sont les arbitres de ce qu'il faut dire et ne pas dire, toute parole contraire à leur doctrine est frappée d'infamie et même certaines pensée sont déconseillées.
Et pourtant, voilà qu'ils s'énervent contre quelques mots sur les casquettes à l'endroit et à l'envers, jusqu'à se rendre ridicules.
lundi, décembre 14, 2009
La France ne se limite pas à la république, elle est bien plus galante
Un imbécile de ministre (Eric Besson ? Jean-Louis Borloo ?) a commis récemment dans le Figaro un article réduisant la France aux les «valeurs républicaines» (dont absolument personne ne sait ce qu'elles sont). La scie est tellement usuelle que je ne me suis même pas donné la peine de rechercher cet article.
J'attends toujours avec beaucoup d'impatience qu'on m'explique en quoi Jeanne d'Arc, Rabelais, Montaigne, Pascal, Mermoz ou d'Estienne d'Orves partageaient les valeurs républicaines et, sinon, en quoi ils étaient de mauvais Français.
Hélas, je crois que je n'aurais pas le plaisir de ce débat dont j'anticipe tant d'amusement.
Bien sûr, ce réductionnisme est à destination des crétins que produit notre système éducatif. N'importe qui un peu sensé en reste incrédule.
Par exemple, il est assez facile de différencier par leur esthétique des avions français, russes, anglais, américains, allemands, italiens. C'est dire la permanence du fait national que des domaines censément aussi froids et techniques en subissent l'influence.
Et j'ai volontairement pris un exemple en apparence très éloigné du sujet.
Je pourrais revenir plus près, pour plaire aux dames, en évoquant la galanterie.
Elle est aussi vieille que la France elle-même, l'ancienne France l'a élevée au rang d'un art reconnu spécifiquement français par le monde entier, la révolution, ayant senti l'ennemie, l'a combattue sans l'abattre et voici qu'elle est menacée par les élucubrations féministes des abrutis post-modernes et les effets de l'invasion migratoire, si enrichissante.
Au fond la galanterie n'est-elle pas une belle métaphore de la France ? Et il me plaît qu'en anglais «gallant» en soit venu à signifier courageux. Si la France meurt, peut-être est-elle déjà morte, elle n'aura pas si mal vécu, que ceux qui prétendent lui succéder fassent donc aussi bien.
J'attends toujours avec beaucoup d'impatience qu'on m'explique en quoi Jeanne d'Arc, Rabelais, Montaigne, Pascal, Mermoz ou d'Estienne d'Orves partageaient les valeurs républicaines et, sinon, en quoi ils étaient de mauvais Français.
Hélas, je crois que je n'aurais pas le plaisir de ce débat dont j'anticipe tant d'amusement.
Bien sûr, ce réductionnisme est à destination des crétins que produit notre système éducatif. N'importe qui un peu sensé en reste incrédule.
Par exemple, il est assez facile de différencier par leur esthétique des avions français, russes, anglais, américains, allemands, italiens. C'est dire la permanence du fait national que des domaines censément aussi froids et techniques en subissent l'influence.
Et j'ai volontairement pris un exemple en apparence très éloigné du sujet.
Je pourrais revenir plus près, pour plaire aux dames, en évoquant la galanterie.
Elle est aussi vieille que la France elle-même, l'ancienne France l'a élevée au rang d'un art reconnu spécifiquement français par le monde entier, la révolution, ayant senti l'ennemie, l'a combattue sans l'abattre et voici qu'elle est menacée par les élucubrations féministes des abrutis post-modernes et les effets de l'invasion migratoire, si enrichissante.
Au fond la galanterie n'est-elle pas une belle métaphore de la France ? Et il me plaît qu'en anglais «gallant» en soit venu à signifier courageux. Si la France meurt, peut-être est-elle déjà morte, elle n'aura pas si mal vécu, que ceux qui prétendent lui succéder fassent donc aussi bien.
Judéophobie et islam en France
Je voulais faire un papier sur la spectaculaire progression des actes judéophobes (1) en France et la non moins spectaculaire discrétion des medias.
Ivan Rioufol m'a devancé :
Comment l'islam radical progresse en France
La raison de cette discrétion : cette progression est le fait de la violence des chouchous de nos medias, les fameuses «chances pour la France», vous savez celles qu'«il ne faut surtout pas stigmatiser», et de leurs alliés, les nervis et les intellos fous rouges-verts.
Les bisounours desouchophages font comme d'habitude quand la réalité leur donne de grandes claques dans la gueule : ils détournent le regard et tendent l'autre joue des pauvres Français.
**************
(1) : c'est le mot exact, arabes et juifs étant sémites, la qualification d'antisémite à la place de judéophobe est trompeuse. C'est d'ailleurs son but.
Ivan Rioufol m'a devancé :
Comment l'islam radical progresse en France
La raison de cette discrétion : cette progression est le fait de la violence des chouchous de nos medias, les fameuses «chances pour la France», vous savez celles qu'«il ne faut surtout pas stigmatiser», et de leurs alliés, les nervis et les intellos fous rouges-verts.
Les bisounours desouchophages font comme d'habitude quand la réalité leur donne de grandes claques dans la gueule : ils détournent le regard et tendent l'autre joue des pauvres Français.
**************
(1) : c'est le mot exact, arabes et juifs étant sémites, la qualification d'antisémite à la place de judéophobe est trompeuse. C'est d'ailleurs son but.
dimanche, décembre 13, 2009
Ah, si la France pouvait s'inspirer de Jose Pinera
Jose Pinera
Aux imbéciles loups-ravis qui se récrieraient «Quelle Hrreur ! Un ministre de Pinochet !», je réponds deux choses :
> le proverbe dit chinois : peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris.
> la dictature de Pinochet succédait au coup de force d'Allende et les Chiliens ont préféré le dictateur de droite à l'illuminé de gauche.
Aux imbéciles loups-ravis qui se récrieraient «Quelle Hrreur ! Un ministre de Pinochet !», je réponds deux choses :
> le proverbe dit chinois : peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris.
> la dictature de Pinochet succédait au coup de force d'Allende et les Chiliens ont préféré le dictateur de droite à l'illuminé de gauche.
Le coté féminin de la critique
Naulleau Zemmour contre Abecassis
Il y a deux moments qui m'intéressent (après la 10ème minute) :
> quand Eliette Abecassis reproche à Naulleau de ne pas écouter son coté féminin. On nage en plein maternalisme sirupeux.
> quand Soan reproche à Zemmour et Naulleau d'avoir un avis tranché. Là encore nous sommes dans le sirupeux télévisuel qui essaie d'engluer les opposants à la bien-pensance, comme si la bien-pensance, elle, prenait des gants avec ses ennemis.
Sinon, le reste est comme Eliette Abecassis : sans intérêt.
Il y a deux moments qui m'intéressent (après la 10ème minute) :
> quand Eliette Abecassis reproche à Naulleau de ne pas écouter son coté féminin. On nage en plein maternalisme sirupeux.
> quand Soan reproche à Zemmour et Naulleau d'avoir un avis tranché. Là encore nous sommes dans le sirupeux télévisuel qui essaie d'engluer les opposants à la bien-pensance, comme si la bien-pensance, elle, prenait des gants avec ses ennemis.
Sinon, le reste est comme Eliette Abecassis : sans intérêt.
L'héritage, la dignité et la cellule de soutien psychologique
Dans un article du Figaro sur les pensionnats, à propos de celui de la légion d'honneur, je relève le passage suivant :
La plupart des lycéennes ont un parent ou un grand-parent décoré de la Légion d'honneur. «Elles sont conscientes d'être entrées ici grâce au mérite de leurs ascendants», ajoute Mme Peirs. Cela leur impose un certain sens du devoir et de la dignité. Lorsqu'une de leurs surveillantes (et ancienne élève), Anne-Lorraine Schmidt, a été assassinée dans le RER en 2007 [par un désaxé immigré laissé en liberté], «les filles» ont serré les dents et ravalé leurs larmes. Les deux psychologues de la« cellule de soutien » dépêchés par les autorités ont dû plier bagages au bout de deux jours avec ce commentaire : «Elles n'ont pas besoin de nous.»
Ca confirme pleinement ce que je pense depuis longtemps : la dépression «maladie du siècle» et le cortège de «cellules de soutien psychologique» dont on nous assomme à chaque catastrophe (1) sont le fait de gens sans héritage, sans repères, sans foi, «spineless» comme disent les Anglais, cernés par un monde maternaliste émollient.
Mais, dès que quelque chose, groupe, caractère, héritage, conviction, incite à se tenir droit, toutes ses fadaises pour adolescents attardés disparaissent.
La dignité consiste aussi à refuser que des étrangers viennent se mêler de vos peines et de vos deuils.
****************
(1) : je ne rappelle plus qui avait dit : «Jacques Chirac est une cellule de soutien psychologqie à lui tout seul.»
La plupart des lycéennes ont un parent ou un grand-parent décoré de la Légion d'honneur. «Elles sont conscientes d'être entrées ici grâce au mérite de leurs ascendants», ajoute Mme Peirs. Cela leur impose un certain sens du devoir et de la dignité. Lorsqu'une de leurs surveillantes (et ancienne élève), Anne-Lorraine Schmidt, a été assassinée dans le RER en 2007 [par un désaxé immigré laissé en liberté], «les filles» ont serré les dents et ravalé leurs larmes. Les deux psychologues de la« cellule de soutien » dépêchés par les autorités ont dû plier bagages au bout de deux jours avec ce commentaire : «Elles n'ont pas besoin de nous.»
Ca confirme pleinement ce que je pense depuis longtemps : la dépression «maladie du siècle» et le cortège de «cellules de soutien psychologique» dont on nous assomme à chaque catastrophe (1) sont le fait de gens sans héritage, sans repères, sans foi, «spineless» comme disent les Anglais, cernés par un monde maternaliste émollient.
Mais, dès que quelque chose, groupe, caractère, héritage, conviction, incite à se tenir droit, toutes ses fadaises pour adolescents attardés disparaissent.
La dignité consiste aussi à refuser que des étrangers viennent se mêler de vos peines et de vos deuils.
****************
(1) : je ne rappelle plus qui avait dit : «Jacques Chirac est une cellule de soutien psychologqie à lui tout seul.»
samedi, décembre 12, 2009
C'était en 1991, heureusement les choses se sont beaucoup améliorées depuis
Mais, bien entendu, faire le lien entre identité nationale et immigration, c'est nauséabond et fasciste.
De la nécessité pour les «managers» de s'inspirer de Napoléon
De ce que je vois et de ce qu'on me rapporte, les hauts dirigeants, ceux qui ont pour mission de diriger (truisme qu'ils oublient trop souvent), de beaucoup de grandes entreprises ont la charisme d'un verre d'eau tiède et le vitalité d'un escargot asthmatique.
Ils croient couramment que leur boulot principal consiste dans la présentation de planches Pauvre Point avec des indicateurs vert, orange, rouge, à rendre neurasthénique un élève de maternelle, et avec des tableaux de chiffres, à rendre dépressif un comptable obsessionnel, le tout assaisonné de slogans de communicants à deux balles, à pousser au suicide un ouvrier analphabète.
Posons nous quelques questions.
Napoléon utilisait-il des slogans passe-partout ? Certainement pas.
Ses phrases célèbres étaient au contraire frappantes parce qu'elles saisissaient en peu de mots l'essence d'une situation ou d'un sentiment. «Soldats, vous direz : j'étais à Austerlitz, et l'on vous répondra : voilà un brave» a tout de même une autre gueule que «a new road to competitiveness» ou autre faribole de même essence.
Napoléon faisait-il des présentations Power Point à ses généraux ? Non. Essayez seulement d'imaginer la chose et vous vous rendrez compte à quel point le management par Power Point est un anti-management, l'outil de gens qui ont peur de diriger, de se colleter, au cœur du problème, avec l'humain.
Ne tournons pas autour du pot. Les outils éprouvés pour mener les hommes sont en nombre très restreint et sont bien connus :
> Pour recueillir les avis : une bonne réunion, avec éventuellement un support écrit, mais, surtout, aucune projection, pas de planches, tout en paroles. Deux vertus à l'absence de planches : les auditeurs sont forcés d'être attentifs et l'intervenant est forcé d'être clair (si il veut être compris, ce qui n'est pas toujours le cas).
> pour prendre des décisions : le rappport, écrit, avec des vraies phrases en bon français dedans (et non un sabir massacrant l'anglais), structuré, réfléchi. Pas trois ridicules planches Power Point. Les deux rapports d'enquête sur les accidents de navettes spatiales pointent à vingt ans d'intervalle le même facteur contributif : des décisons mal étayées, basées sur des perceptions fausses, dues à un exposé des problèmes insuffisant, notamment, hé oui -c'est écrit en toutes lettres, à cause d'un abus de Power Point.
Je suis persuadé, parce que je l'ai vu, que d'aussi mauvaises décisions sont prises ailleurs qu'à la NASA pour exactement les mêmes raisons. Simplement, comme elles n'aboutissent pas à un accident spectaculaire connu du monde entier, la vie continue et personne ne se remet en cause.
> pour entraîner les troupes : le discours. L'antiquité en fournit de superbes modèles. Que nos PDGs relisent l'Iliade et l'Odyssée. Puis, l'histoire et littérature en fournissent de beaux exemples.
L'humour est également un moyen. Beaucoup de Français ont été marqués par le discours de Winston Churchill à la BBC «Nous attendons M. Hitler. Les poissons aussi.»
J'ai connu quelques professeurs qui étaient capables de tout cela. Des PDGs payés bien plus qu'eux ne se donnent pas la peine de ces efforts, soit par ignorance, soit par paresse intellectuelle, soit par incapacité.
Il ferait beau voir qu'on me reproche de leur en tenir rigueur, à eux qui sont placés si haut que l'exigence à leur égard est légitime.
Et pour ceux qui auraient oublié :
L'appel du 18 juin en Power Point
Ils croient couramment que leur boulot principal consiste dans la présentation de planches Pauvre Point avec des indicateurs vert, orange, rouge, à rendre neurasthénique un élève de maternelle, et avec des tableaux de chiffres, à rendre dépressif un comptable obsessionnel, le tout assaisonné de slogans de communicants à deux balles, à pousser au suicide un ouvrier analphabète.
Posons nous quelques questions.
Napoléon utilisait-il des slogans passe-partout ? Certainement pas.
Ses phrases célèbres étaient au contraire frappantes parce qu'elles saisissaient en peu de mots l'essence d'une situation ou d'un sentiment. «Soldats, vous direz : j'étais à Austerlitz, et l'on vous répondra : voilà un brave» a tout de même une autre gueule que «a new road to competitiveness» ou autre faribole de même essence.
Napoléon faisait-il des présentations Power Point à ses généraux ? Non. Essayez seulement d'imaginer la chose et vous vous rendrez compte à quel point le management par Power Point est un anti-management, l'outil de gens qui ont peur de diriger, de se colleter, au cœur du problème, avec l'humain.
Ne tournons pas autour du pot. Les outils éprouvés pour mener les hommes sont en nombre très restreint et sont bien connus :
> Pour recueillir les avis : une bonne réunion, avec éventuellement un support écrit, mais, surtout, aucune projection, pas de planches, tout en paroles. Deux vertus à l'absence de planches : les auditeurs sont forcés d'être attentifs et l'intervenant est forcé d'être clair (si il veut être compris, ce qui n'est pas toujours le cas).
> pour prendre des décisions : le rappport, écrit, avec des vraies phrases en bon français dedans (et non un sabir massacrant l'anglais), structuré, réfléchi. Pas trois ridicules planches Power Point. Les deux rapports d'enquête sur les accidents de navettes spatiales pointent à vingt ans d'intervalle le même facteur contributif : des décisons mal étayées, basées sur des perceptions fausses, dues à un exposé des problèmes insuffisant, notamment, hé oui -c'est écrit en toutes lettres, à cause d'un abus de Power Point.
Je suis persuadé, parce que je l'ai vu, que d'aussi mauvaises décisions sont prises ailleurs qu'à la NASA pour exactement les mêmes raisons. Simplement, comme elles n'aboutissent pas à un accident spectaculaire connu du monde entier, la vie continue et personne ne se remet en cause.
> pour entraîner les troupes : le discours. L'antiquité en fournit de superbes modèles. Que nos PDGs relisent l'Iliade et l'Odyssée. Puis, l'histoire et littérature en fournissent de beaux exemples.
L'humour est également un moyen. Beaucoup de Français ont été marqués par le discours de Winston Churchill à la BBC «Nous attendons M. Hitler. Les poissons aussi.»
J'ai connu quelques professeurs qui étaient capables de tout cela. Des PDGs payés bien plus qu'eux ne se donnent pas la peine de ces efforts, soit par ignorance, soit par paresse intellectuelle, soit par incapacité.
Il ferait beau voir qu'on me reproche de leur en tenir rigueur, à eux qui sont placés si haut que l'exigence à leur égard est légitime.
Et pour ceux qui auraient oublié :
L'appel du 18 juin en Power Point
More than unity
Les réchauffistes sont pour la plupart des illuminés, pour ne pas dire des cons. Mais, quelquefois, je sous-estime à quel point.
Un mien ami travaillant dans les projets futuristes d'un grand groupe européen m'a raconté que le vert y était à la mode, je m'en doutais, mais qu'au sein de cette mode, la mode en pointe, c'est le «more than unity», la recherche de processus énergétiques ayant un rendement supérieur à un.
A cet énoncé, j'ai été pris d'un fou rire, et j'espère que vous aussi. Traduisons en termes triviaux : croire à un rendement supérieur à un, c'est croire au mouvement perpétuel.
Mais j'ai assez vite déchanté : il m'a expliqué qu'ainsi, avec ces conneries qui ne tromperaient pas un élève de première S, ils obtenaient des crédits européens massifs !
Le pire, c'est qu'au delà des escrocs, qui sont finalement un moindre mal, des gens dangereux y croient vraiment.
Comment une industrie qui fabrique des engins auxquels il vous arrive de confier vos vies peut-elle se laisser aller à de telles absurdités ?
Un mien ami travaillant dans les projets futuristes d'un grand groupe européen m'a raconté que le vert y était à la mode, je m'en doutais, mais qu'au sein de cette mode, la mode en pointe, c'est le «more than unity», la recherche de processus énergétiques ayant un rendement supérieur à un.
A cet énoncé, j'ai été pris d'un fou rire, et j'espère que vous aussi. Traduisons en termes triviaux : croire à un rendement supérieur à un, c'est croire au mouvement perpétuel.
Mais j'ai assez vite déchanté : il m'a expliqué qu'ainsi, avec ces conneries qui ne tromperaient pas un élève de première S, ils obtenaient des crédits européens massifs !
Le pire, c'est qu'au delà des escrocs, qui sont finalement un moindre mal, des gens dangereux y croient vraiment.
Comment une industrie qui fabrique des engins auxquels il vous arrive de confier vos vies peut-elle se laisser aller à de telles absurdités ?
Un excellent article du Wall Street Journal sur Copenhague
L'intérêt du réchauffisme est non pas scientifique mais sociologique : pourquoi tant de gens ont envie de croire à des idées millénaristes, peu ou pas du tout fondées ?
Je n'ai pas le courage de vous traduire cet article, mais c'est un très bon résume.
The totalities of Copenhagen
"I am Alpha and Omega, the beginning and the end, the first and the last." Is it not obvious that the vision of apocalypse as it was revealed to Saint John of Patmos was, in fact, global warming ?
Here's a partial rundown of some of the ills seriously attributed to climate change: prostitution in the Philippines (along with greater rates of HIV infection); higher suicide rates in Italy; the 1993 "Black Hawk Down" battle in Somalia; an increase in strokes and heart disease in China; wars in the Middle East; a larger pool of potential recruits to terrorism; harm to indigenous peoples and "biocultural diversity."
All this, of course, on top of the Maldives sinking under the waves, millions of climate refugees, a half-dozen Katrina-type events every year and so on and on—a long parade of horrors animating the policy ambitions of the politicians, scientists, climate mandarins and entrepreneurs now gathered at a U.N. summit in Copenhagen. Never mind that none of these scenarios has any basis in some kind of observable reality (sea levels around the Maldives have been stable for decades), or that the chain of causation linking climate change to sundry disasters is usually of a meaningless six-degrees-of-separation variety.
Still, the really interesting question is less about the facts than it is about the psychology. Last week, I suggested that funding flows had much to do with climate alarmism. But deeper things are at work as well.
One of those things, I suspect, is what I would call the totalitarian impulse. This is not to say that global warming true believers are closet Stalinists. But their intellectual methods are instructively similar. Consider:
• Revolutionary fervor: There's a distinct tendency among climate alarmists toward uncompromising radicalism, a hatred of "bourgeois" values, a disgust with democratic practices. So President Obama wants to cut U.S. greenhouse gas emissions by 83% from current levels by 2050, levels not seen since the 1870s—in effect, the Industrial Revolution in reverse. Rajendra Pachauri, head of the U.N.'s Intergovernmental Panel on Climate Change, insists that "our lifestyles are unsustainable." Al Gore gets crowds going by insisting that "civil disobedience has a role to play" in strong-arming governments to do his bidding. (This from the man who once sought to preserve, protect and defend the Constitution.)
• Utopianism: In the world as it is, climate alarmists see humanity hurtling toward certain doom. In the world as it might be, humanity has seen the light and changed its patterns of behavior, becoming the green equivalent of the Soviet "new man." At his disposal are technologies that defy the laws of thermodynamics. The problems now attributed to global warming abate or disappear.
• Anti-humanism: In his 2007 best seller "The World Without Us," environmentalist Alan Weisman considers what the planet would be like without mankind, and finds it's no bad thing. The U.N. Population Fund complains in a recent report that "no human is genuinely 'carbon neutral'"—its latest argument against children. John Holdren, President Obama's science adviser, cut his teeth in the policy world as an overpopulation obsessive worried about global cooling. But whether warming or cooling, the problem for the climate alarmists, as for other totalitarians, always seems to boil down to the human race itself.
• Intolerance: Why did the scientists at the heart of Climategate go to such lengths to hide or massage the data if truth needs no defense? Why launch campaigns of obstruction and vilification against gadfly Canadian researchers Stephen McIntyre and Ross McKitrick if they were such intellectual laughingstocks? It is the unvarying habit of the totalitarian mind to treat any manner of disagreement as prima facie evidence of bad faith and treason.
• Monocausalism: For the anti-Semite, the problems of the world can invariably be ascribed to the Jews; for the Communist, to the capitalists. And as the list above suggests, global warming has become the fill-in-the-blank explanation for whatever happens to be the problem.
• Indifference to evidence: Climate alarmists have become brilliantly adept at changing their terms to suit their convenience. So it's "global warming" when there's a heat wave, but it's "climate change" when there's a cold snap. The earth has registered no discernable warming in the past 10 years: Very well then, they say, natural variability must be the cause. But as for the warming that did occur in the 1980s and 1990s, that plainly was evidence of man-made warming. Am I missing something here?
• Grandiosity: In "SuperFreakonomics," Steve Levitt and Stephen Dubner give favorable treatment to an idea to cool the earth by pumping sulfur dioxide into the upper atmosphere, something that could be done cheaply and quickly. Maybe it would work, or maybe it wouldn't. But one suspects that the main reason the chapter was the subject of hysterical criticism is that it didn't propose to deal with global warming by re-engineering the world economy. The penchant for monumentalism is yet another constant feature of the totalitarian mind.
Today, of course, the very idea of totalitarianism is considered passé. Yet the course of the 20th century was defined by totalitarian regimes, and it would be dangerous to assume that the habits of mind that sustained them have vanished into the mists. In Copenhagen, they are once again at play—and that, comrades, is no accident.
Write to bstephens@wsj.com
Je n'ai pas le courage de vous traduire cet article, mais c'est un très bon résume.
The totalities of Copenhagen
"I am Alpha and Omega, the beginning and the end, the first and the last." Is it not obvious that the vision of apocalypse as it was revealed to Saint John of Patmos was, in fact, global warming ?
Here's a partial rundown of some of the ills seriously attributed to climate change: prostitution in the Philippines (along with greater rates of HIV infection); higher suicide rates in Italy; the 1993 "Black Hawk Down" battle in Somalia; an increase in strokes and heart disease in China; wars in the Middle East; a larger pool of potential recruits to terrorism; harm to indigenous peoples and "biocultural diversity."
All this, of course, on top of the Maldives sinking under the waves, millions of climate refugees, a half-dozen Katrina-type events every year and so on and on—a long parade of horrors animating the policy ambitions of the politicians, scientists, climate mandarins and entrepreneurs now gathered at a U.N. summit in Copenhagen. Never mind that none of these scenarios has any basis in some kind of observable reality (sea levels around the Maldives have been stable for decades), or that the chain of causation linking climate change to sundry disasters is usually of a meaningless six-degrees-of-separation variety.
Still, the really interesting question is less about the facts than it is about the psychology. Last week, I suggested that funding flows had much to do with climate alarmism. But deeper things are at work as well.
One of those things, I suspect, is what I would call the totalitarian impulse. This is not to say that global warming true believers are closet Stalinists. But their intellectual methods are instructively similar. Consider:
• Revolutionary fervor: There's a distinct tendency among climate alarmists toward uncompromising radicalism, a hatred of "bourgeois" values, a disgust with democratic practices. So President Obama wants to cut U.S. greenhouse gas emissions by 83% from current levels by 2050, levels not seen since the 1870s—in effect, the Industrial Revolution in reverse. Rajendra Pachauri, head of the U.N.'s Intergovernmental Panel on Climate Change, insists that "our lifestyles are unsustainable." Al Gore gets crowds going by insisting that "civil disobedience has a role to play" in strong-arming governments to do his bidding. (This from the man who once sought to preserve, protect and defend the Constitution.)
• Utopianism: In the world as it is, climate alarmists see humanity hurtling toward certain doom. In the world as it might be, humanity has seen the light and changed its patterns of behavior, becoming the green equivalent of the Soviet "new man." At his disposal are technologies that defy the laws of thermodynamics. The problems now attributed to global warming abate or disappear.
• Anti-humanism: In his 2007 best seller "The World Without Us," environmentalist Alan Weisman considers what the planet would be like without mankind, and finds it's no bad thing. The U.N. Population Fund complains in a recent report that "no human is genuinely 'carbon neutral'"—its latest argument against children. John Holdren, President Obama's science adviser, cut his teeth in the policy world as an overpopulation obsessive worried about global cooling. But whether warming or cooling, the problem for the climate alarmists, as for other totalitarians, always seems to boil down to the human race itself.
• Intolerance: Why did the scientists at the heart of Climategate go to such lengths to hide or massage the data if truth needs no defense? Why launch campaigns of obstruction and vilification against gadfly Canadian researchers Stephen McIntyre and Ross McKitrick if they were such intellectual laughingstocks? It is the unvarying habit of the totalitarian mind to treat any manner of disagreement as prima facie evidence of bad faith and treason.
• Monocausalism: For the anti-Semite, the problems of the world can invariably be ascribed to the Jews; for the Communist, to the capitalists. And as the list above suggests, global warming has become the fill-in-the-blank explanation for whatever happens to be the problem.
• Indifference to evidence: Climate alarmists have become brilliantly adept at changing their terms to suit their convenience. So it's "global warming" when there's a heat wave, but it's "climate change" when there's a cold snap. The earth has registered no discernable warming in the past 10 years: Very well then, they say, natural variability must be the cause. But as for the warming that did occur in the 1980s and 1990s, that plainly was evidence of man-made warming. Am I missing something here?
• Grandiosity: In "SuperFreakonomics," Steve Levitt and Stephen Dubner give favorable treatment to an idea to cool the earth by pumping sulfur dioxide into the upper atmosphere, something that could be done cheaply and quickly. Maybe it would work, or maybe it wouldn't. But one suspects that the main reason the chapter was the subject of hysterical criticism is that it didn't propose to deal with global warming by re-engineering the world economy. The penchant for monumentalism is yet another constant feature of the totalitarian mind.
Today, of course, the very idea of totalitarianism is considered passé. Yet the course of the 20th century was defined by totalitarian regimes, and it would be dangerous to assume that the habits of mind that sustained them have vanished into the mists. In Copenhagen, they are once again at play—and that, comrades, is no accident.
Write to bstephens@wsj.com
Petite leçon de consensus
Courtillot est toujours aussi reposant. Je rappelle l'aphorisme du regretté Michael Crichton : «Si il y a science, il n'y a pas de consensus. Si il y a consensus, ce n'est pas de la science.»
Courtillot sur "le consensus"
Henri | MySpace Video
Courtillot sur "le consensus"
Henri | MySpace Video
jeudi, décembre 10, 2009
Un mot de Paul Fabra
«La culture du résultat a d'abord pris naissance dans une réflexion sur le secteur public. Dans le privé, le profit est par essence la résultante d'une bonne gestion. On en a fait un objectif prédéterminé.
Un jour, une ancienne députée de la majorité passée au business me dit :« un Espagnol qui ne sait pas l'anglais et qui siège à notre conseil d'administration nous fait perdre beaucoup de temps : il nous oblige à délibérer en français.» Que les dirigeants des grandes entreprises aient abandonné la langue nationale est un facteur parmi beaucoup d'autres de démotivation des salariés.
Jean de Kervasdoué qui passe pour le meilleur spécialiste de la Sécurité sociale soutient que les difficultés de l'économie de la santé ont commencé avec la brusque diminution, à partir des années 1970, du personnel religieux. Il dit avoir calculé que pour remplacer le travail d'une bonne sœur, il fallait cinq infirmières du « civil ». Selon le PDG d'un grand groupe, un encadrement motivé « multiplie par dix » (« une image », précise-t-il) le rythme de développement d'une succursale.
Retenons cette idée : l'idéologie dominante, dérivée d'une approche purement quantitativiste de l'activité économique et de son résultat, est un frein considérable au progrès économique, donc à l'amélioration du pouvoir d'achat.
Depuis que l'Etat a abandonné le principe d'équilibre budgétaire, il n'a plus d'argent pour les écoles. Depuis que les banques sont arrosées de liquidités, le système bancaire vit sous la menace d'une perte de liquidité.»
Un commentaire : l'approche quantitativiste est confortable pour les technocrates, du privé ou du public, qui nous dirigent et ne savent pas grand'chose d'autre que manier des dossiers et qui croient avoir pris une décision quand ils ont présenté trois malheureuses planches PowerPoint au cours d'une réunion de leurs sembblables.
Cela leur évite d'être confrontés aux les humains, irrationnels, colériques, capricieux, emmerdants. L'entreprise et l'administration sans employés, ça serait tellement mieux.
Un jour, une ancienne députée de la majorité passée au business me dit :« un Espagnol qui ne sait pas l'anglais et qui siège à notre conseil d'administration nous fait perdre beaucoup de temps : il nous oblige à délibérer en français.» Que les dirigeants des grandes entreprises aient abandonné la langue nationale est un facteur parmi beaucoup d'autres de démotivation des salariés.
Jean de Kervasdoué qui passe pour le meilleur spécialiste de la Sécurité sociale soutient que les difficultés de l'économie de la santé ont commencé avec la brusque diminution, à partir des années 1970, du personnel religieux. Il dit avoir calculé que pour remplacer le travail d'une bonne sœur, il fallait cinq infirmières du « civil ». Selon le PDG d'un grand groupe, un encadrement motivé « multiplie par dix » (« une image », précise-t-il) le rythme de développement d'une succursale.
Retenons cette idée : l'idéologie dominante, dérivée d'une approche purement quantitativiste de l'activité économique et de son résultat, est un frein considérable au progrès économique, donc à l'amélioration du pouvoir d'achat.
Depuis que l'Etat a abandonné le principe d'équilibre budgétaire, il n'a plus d'argent pour les écoles. Depuis que les banques sont arrosées de liquidités, le système bancaire vit sous la menace d'une perte de liquidité.»
Un commentaire : l'approche quantitativiste est confortable pour les technocrates, du privé ou du public, qui nous dirigent et ne savent pas grand'chose d'autre que manier des dossiers et qui croient avoir pris une décision quand ils ont présenté trois malheureuses planches PowerPoint au cours d'une réunion de leurs sembblables.
Cela leur évite d'être confrontés aux les humains, irrationnels, colériques, capricieux, emmerdants. L'entreprise et l'administration sans employés, ça serait tellement mieux.
mercredi, décembre 09, 2009
L'histoire assassinée (J. Heers)
L'histoire assassinée, c'est d'actualité.
Grosse colère, bienvenue, de Jacques Heers. Il s'insurge contre tout ce qui assassine l'histoire :
La mémoire
Histoire et mémoire ont des buts et des méthodes opposées. Il est dangereux de les confondre.
Ce n'est pas l'abus totalitaire flagrant des «lois mémorielles» qui me fera dire le contraire.
Le fétichisme des chiffres
Heers ne comprend pas la nécessité que ressentent les historiens de vouloir à tout prix présenter leur domaine comme une science, avec le fétichisme des chiffres qui en découle.
Il cite quelques exemples de ridicules fétichismes de la statistique.
Si vous mesurez la population médiévale avec les documents fiscaux, vous risquez quelques contre-sens bien comiques.
Les contribuables étaient nettement plus nombreux que ceux qui payaient réellement des impots. Cela fait que si, pour une année donnée dans une paroisse, vous utilisez le rôle des contribuables, et pour l'année suivante, le registre des contributions, vous allez en tirer la conclusion que la population a dramatiquement chuté !
Le problème fondamental est que les documents chiffrés n'ont pas été établis à l'usage des historiens, ils sont entourés de non-dits, quelquefois falsifiés. Il est confortable, mais stupide, de compter sur eux pour nous sortir de l'incertitude sur le passé.
L'application de schémas idéologiques
Jacques Le Goff, militant, décrivant le Moyen-Age à travers le prisme de la lutte des classes fait bouillir le sang de Jacques Heers.
Au Moyen-Age, les solidarités et les oppositions étaient surtout locales. La division en classes n'y est absolument pas pertinente.
La propagande scolaire
L'histoire est continue, elle n'est qu'une suite de périodes de transition comme disait Bainville. La division, à des fins pédagogiques, en périodes marquées ayant leurs caractères propres, avec un début et une fin est un piège pour l'esprit.
Heers en admet la nécessité pour l'école, mais trouve que les historiens peinent à se détacher de ces fausses catégories.
L'exemple de propagande scolaire que prend Jacques Heers est celui de la lutte contre l'hérésie cathare.
A des fins de propagande anti-cléricale (c'était l'époque qui voulait ça), l'histoire républicaine a montré l'invasion du comté de Toulouse comme une horrible affaire religieuse. En réalité, c'était surtout une invasion politique, afin d'étendre le royaume de France. Comme, pour diverses raisons, la république tenait à donner une bonne image de Saint Louis, tout cela fut recouvert d'un voile pudique.
Et nos modernes idiots de reprendre toutes ces fables. Et Jacques Heers de tempêter quand il croise sur l'autoroute un panneau «Vous entrez en pays cathare». Il n'y a jamais eu de pays cathare !
Et il ajoute perfidement qu'il y aurait bien plus de raisons en Vendée d'y avoir un panneau «Vous entrez en pays chouan». Mais ce n'est pas politiquement correct. Vous aurez compris que ce n'est pas un grand partisan du politiquement correct et que son enthousiasme républicain est très modéré.
L'immense apport des arabes à la civilisation européenne, le mythe de la richesse des échanges en Terre Sainte et le commerce des épices
Au moins, dans la polémique autour d'Aristote au mont Saint-Michel, on sait de quel coté Herrs se trouve ! Il ridiculise la légende de la transmission de la pensée grecque à l'occident à travers les arabes. La véritable gardienne de la pensée grecque était Byzance et le voyage d'occidentaux à Byzance était fréquent (et Byzance n'avait absolument rien d'arabe). Il en rappelle quelques exmples connus. D'ailleurs, il aurait également pu utiliser un argument de bon sens : si les arabes avaient été si importants dans la transmission de la pensée grecque, comment se fait-il qu'ils n'en aient rien retenu ?
Quant à l'extase sur la merveilleuse tolérance de Saladin signant un traité de paix, Heers rappelle qu'il avait été battu à plate couture et qu'il a pris violemment sa revanche dès qu'il a pu.
Quand on parle du mariage des croisés avec des autochtones, on «oublie» qu'elles étaient chrétiennes. Autant pour la richesse des échanges entre chrétiens et musulmans.
Enfin, réduire la navigation des Portugais autour de l'Afrique à des aspirations purement mercantiles permet de se dissimuler l'objectif de conquête politique et même religieuse.
CNRS et universités
Heers s'offusque du «national» de CNRS, y voyant à juste titre le signe d'une volonté de contrôle politique de la recherche. D'organisme aidant momentanément les chercheurs, il est devenu un réservoir de fonctionnaires titularisés qui ne cherchent plus beaucoup et trouvent encore moins.Toute pensée originale, iconoclaste ou dérangeante pour la pensée conforme y ait bien entendu bannie, puisque c'est un des buts de cet organisme.
Même chose pour les universités.
On peut citer le cas bien connu de Reynald Secher. Jeune chercheur, à l'occasion du bicentenaire de la révolution française, il démontre, documents et analyse étayée à l'appui, comme il se doit, que les guerres de Vendée furent précurseurs des génocides modernes. Il a l'immense tort d'avoir raison. Quelqu'un qui se trompe contre la pensée conforme n'est pas dangereux, mais un type qui a raison contre la pensée conforme est dangereux, il faut l'éliminer. Résultat : une polémique monstre et une carrière foutue en l'air, progression totalement bloquée pendant des années.
Aujourd'hui, vingt ans plus tard, ses travaux sont reconnus mais le mal est fait, et le message est bien passé : «Les tenants de la pensée conforme sont sans pitié. Si vous vous opposez à eux, vous sacrifiez votre carrière. Certes, on vous fera peut-être des excuses vingt ans plus tard, mais ne comptez pas progresser d'ici là.» Je comprends que ça fasse peur à plus d'un.
Grosse colère, bienvenue, de Jacques Heers. Il s'insurge contre tout ce qui assassine l'histoire :
La mémoire
Histoire et mémoire ont des buts et des méthodes opposées. Il est dangereux de les confondre.
Ce n'est pas l'abus totalitaire flagrant des «lois mémorielles» qui me fera dire le contraire.
Le fétichisme des chiffres
Heers ne comprend pas la nécessité que ressentent les historiens de vouloir à tout prix présenter leur domaine comme une science, avec le fétichisme des chiffres qui en découle.
Il cite quelques exemples de ridicules fétichismes de la statistique.
Si vous mesurez la population médiévale avec les documents fiscaux, vous risquez quelques contre-sens bien comiques.
Les contribuables étaient nettement plus nombreux que ceux qui payaient réellement des impots. Cela fait que si, pour une année donnée dans une paroisse, vous utilisez le rôle des contribuables, et pour l'année suivante, le registre des contributions, vous allez en tirer la conclusion que la population a dramatiquement chuté !
Le problème fondamental est que les documents chiffrés n'ont pas été établis à l'usage des historiens, ils sont entourés de non-dits, quelquefois falsifiés. Il est confortable, mais stupide, de compter sur eux pour nous sortir de l'incertitude sur le passé.
L'application de schémas idéologiques
Jacques Le Goff, militant, décrivant le Moyen-Age à travers le prisme de la lutte des classes fait bouillir le sang de Jacques Heers.
Au Moyen-Age, les solidarités et les oppositions étaient surtout locales. La division en classes n'y est absolument pas pertinente.
La propagande scolaire
L'histoire est continue, elle n'est qu'une suite de périodes de transition comme disait Bainville. La division, à des fins pédagogiques, en périodes marquées ayant leurs caractères propres, avec un début et une fin est un piège pour l'esprit.
Heers en admet la nécessité pour l'école, mais trouve que les historiens peinent à se détacher de ces fausses catégories.
L'exemple de propagande scolaire que prend Jacques Heers est celui de la lutte contre l'hérésie cathare.
A des fins de propagande anti-cléricale (c'était l'époque qui voulait ça), l'histoire républicaine a montré l'invasion du comté de Toulouse comme une horrible affaire religieuse. En réalité, c'était surtout une invasion politique, afin d'étendre le royaume de France. Comme, pour diverses raisons, la république tenait à donner une bonne image de Saint Louis, tout cela fut recouvert d'un voile pudique.
Et nos modernes idiots de reprendre toutes ces fables. Et Jacques Heers de tempêter quand il croise sur l'autoroute un panneau «Vous entrez en pays cathare». Il n'y a jamais eu de pays cathare !
Et il ajoute perfidement qu'il y aurait bien plus de raisons en Vendée d'y avoir un panneau «Vous entrez en pays chouan». Mais ce n'est pas politiquement correct. Vous aurez compris que ce n'est pas un grand partisan du politiquement correct et que son enthousiasme républicain est très modéré.
L'immense apport des arabes à la civilisation européenne, le mythe de la richesse des échanges en Terre Sainte et le commerce des épices
Au moins, dans la polémique autour d'Aristote au mont Saint-Michel, on sait de quel coté Herrs se trouve ! Il ridiculise la légende de la transmission de la pensée grecque à l'occident à travers les arabes. La véritable gardienne de la pensée grecque était Byzance et le voyage d'occidentaux à Byzance était fréquent (et Byzance n'avait absolument rien d'arabe). Il en rappelle quelques exmples connus. D'ailleurs, il aurait également pu utiliser un argument de bon sens : si les arabes avaient été si importants dans la transmission de la pensée grecque, comment se fait-il qu'ils n'en aient rien retenu ?
Quant à l'extase sur la merveilleuse tolérance de Saladin signant un traité de paix, Heers rappelle qu'il avait été battu à plate couture et qu'il a pris violemment sa revanche dès qu'il a pu.
Quand on parle du mariage des croisés avec des autochtones, on «oublie» qu'elles étaient chrétiennes. Autant pour la richesse des échanges entre chrétiens et musulmans.
Enfin, réduire la navigation des Portugais autour de l'Afrique à des aspirations purement mercantiles permet de se dissimuler l'objectif de conquête politique et même religieuse.
CNRS et universités
Heers s'offusque du «national» de CNRS, y voyant à juste titre le signe d'une volonté de contrôle politique de la recherche. D'organisme aidant momentanément les chercheurs, il est devenu un réservoir de fonctionnaires titularisés qui ne cherchent plus beaucoup et trouvent encore moins.Toute pensée originale, iconoclaste ou dérangeante pour la pensée conforme y ait bien entendu bannie, puisque c'est un des buts de cet organisme.
Même chose pour les universités.
On peut citer le cas bien connu de Reynald Secher. Jeune chercheur, à l'occasion du bicentenaire de la révolution française, il démontre, documents et analyse étayée à l'appui, comme il se doit, que les guerres de Vendée furent précurseurs des génocides modernes. Il a l'immense tort d'avoir raison. Quelqu'un qui se trompe contre la pensée conforme n'est pas dangereux, mais un type qui a raison contre la pensée conforme est dangereux, il faut l'éliminer. Résultat : une polémique monstre et une carrière foutue en l'air, progression totalement bloquée pendant des années.
Aujourd'hui, vingt ans plus tard, ses travaux sont reconnus mais le mal est fait, et le message est bien passé : «Les tenants de la pensée conforme sont sans pitié. Si vous vous opposez à eux, vous sacrifiez votre carrière. Certes, on vous fera peut-être des excuses vingt ans plus tard, mais ne comptez pas progresser d'ici là.» Je comprends que ça fasse peur à plus d'un.
Education rétrécie contre éducation libérale
Le mot «libéral» n'est jamais plus beau que dans l'expression «éducation libérale».
L'éducation libérale suppose l'humanisme dans ce qu'il a d'élevé, la foi dans la capacité de l'élève à recevoir et à apprendre, la foi dans la capacité du maître à transmettre et à former.
Bien sûr, l'éducation nazionale, s'abaissant toujours plus, abandonnant toujours plus ses exigences, est aux antipodes de cette tradition droite, fière.
Le professeur de français qui avait décidé en seconde de nous faire étudier Perceval le Gallois serait aujourd'hui assailli de plaintes parentales lui reprochant de traumatiser les pauvres Monchéris-Moncoeurs et il subirait les véhéments reproches de sa hiérarchie, outrée devant ce manque de discernement («Perceval, vous n'y pensez pas ? C'est du niveau universitaire»).
Voilà le résultat : on m'a enseigné des choses que les élèves actuels n'ont plus la chance d'apprendre. Et qu'ont-ils reçu en contrepartie ? Que leur a-t-on enseigné qu'on ne m'a pas enseigné ? Qu'ont-ils appris que je souffre de ne pas avoir appris ? Rien, absolument rien. L'école est vraiment devenue la «fabrique des crétins».
Cette instruction rétrécie basée sur une vision étroite, pour ne pas dire plus, de l'efficacité dit assez la folie des élites, poulets sans tête. Ca doit être cela qu'on appelle l'obscurantisme.
Evidemment, on retombe sur l'actualité : l'idée de supprimer l'enseignement de l'histoire dans les filières scientifiques est aberrant.
D'un autre coté, on peut comprendre qu'un président de la république hongrois, marié à une Italienne après avoir divorcé d'une Espagnole, ayant nommé comme ministre de l'identité nationale un demi-Libanais élevé par un beau-père égyptien, se soucie assez peu de l'enseignement de l'histoire-géographie française.
Voir également Philippe Bilger.
Lien vers la pétition
L'éducation libérale suppose l'humanisme dans ce qu'il a d'élevé, la foi dans la capacité de l'élève à recevoir et à apprendre, la foi dans la capacité du maître à transmettre et à former.
Bien sûr, l'éducation nazionale, s'abaissant toujours plus, abandonnant toujours plus ses exigences, est aux antipodes de cette tradition droite, fière.
Le professeur de français qui avait décidé en seconde de nous faire étudier Perceval le Gallois serait aujourd'hui assailli de plaintes parentales lui reprochant de traumatiser les pauvres Monchéris-Moncoeurs et il subirait les véhéments reproches de sa hiérarchie, outrée devant ce manque de discernement («Perceval, vous n'y pensez pas ? C'est du niveau universitaire»).
Voilà le résultat : on m'a enseigné des choses que les élèves actuels n'ont plus la chance d'apprendre. Et qu'ont-ils reçu en contrepartie ? Que leur a-t-on enseigné qu'on ne m'a pas enseigné ? Qu'ont-ils appris que je souffre de ne pas avoir appris ? Rien, absolument rien. L'école est vraiment devenue la «fabrique des crétins».
Cette instruction rétrécie basée sur une vision étroite, pour ne pas dire plus, de l'efficacité dit assez la folie des élites, poulets sans tête. Ca doit être cela qu'on appelle l'obscurantisme.
Evidemment, on retombe sur l'actualité : l'idée de supprimer l'enseignement de l'histoire dans les filières scientifiques est aberrant.
D'un autre coté, on peut comprendre qu'un président de la république hongrois, marié à une Italienne après avoir divorcé d'une Espagnole, ayant nommé comme ministre de l'identité nationale un demi-Libanais élevé par un beau-père égyptien, se soucie assez peu de l'enseignement de l'histoire-géographie française.
Voir également Philippe Bilger.
Lien vers la pétition
lundi, décembre 07, 2009
Pourquoi les Occidentaux doivent rester en Afghanistan
Les Pakistanais ont la bombe atomique et c'est un foutoir chez eux. Le moyen le moins mauvais qu'on a trouvé pour empêcher que cette région parte en vrille, c'est le militaires occidentaux au Pakistan. Comme c'est dans l'intérêt de tout le monde, la France doit y participer.
Si vous avez une meilleure idée, surtout, ne vous gênez pas. Allez-y, je suis preneur.
Si vous avez une meilleure idée, surtout, ne vous gênez pas. Allez-y, je suis preneur.
La peste blanche (extrait : les journalistes)
La peste blanche, ce livre de conversation entre George Suffert et Pierre Chaunu, écrit en 1976, me passionne.
On y trouve une intelligence, claire, nette. Elle est devenue rare de nos jours, pour une simple raison : la rigueur n'est plus prisée comme une vertu. Suffert et Chaunu ont été formés par «le monde d'avant».
Les exemples sont datés mais le propos général est d'une frappante actualité.
Vous le constaterez par vous-mêmes sur cet extrait :
La peste blanche (extrait : les journalistes)
On y trouve une intelligence, claire, nette. Elle est devenue rare de nos jours, pour une simple raison : la rigueur n'est plus prisée comme une vertu. Suffert et Chaunu ont été formés par «le monde d'avant».
Les exemples sont datés mais le propos général est d'une frappante actualité.
Vous le constaterez par vous-mêmes sur cet extrait :
La peste blanche (extrait : les journalistes)
Ah, qu'il est difficile d'être un athée au milieu des dévots
J'écoutais dans ma voiture ce matin BFM.
A l'occasion du sommet de Copenhague, ça y allait à pleins tubes les foutaises «vertes», c'était la grande déconnade, les fauves «verts» sont lâchés : pétitions de principe, contre-vérités, amalgames, approximations, assertions alarmistes infondées etc.
En un quart d'heure, on a eu droit à la totale : «La croissance verte, avenir de l'économie», «Le développement durable indispensable», «Même si il reste quelques sceptiques, le consensus valide qu'il est urgent d'agir», «Vous ne croyez tout de même pas que 110 chefs d'Etat peuvent se tromper ?», «Il n'y a pas de doute», «Nos enfants nous jugeront», «l'action est préférable à l'inaction» (1) etc ...
Seul oubli, les ours blancs. Les pauvres.
Le drame, c'est que ce n'était même pas émis par des militants écologistes officiels, mais par deux journalistes et deux patrons.
J'ai éclaté de rire dans ma voiture. Je ne me fatiguerai pas à vous démontrer la bêtise de tout ce fatras, dont le seul soutien est la mythologie. Vous vous reporterez aux articles précédents sur ce blog ou aux sités dédiés.
Puis, une terreur glacée a parcouru mon échine : ça va être toute la semaine les mêmes conneries, partout, à pied, à cheval, en voiture, le jour, la nuit, à la radio, à la télé, dans les journaux ...
Cette semaine va être très éprouvante. Heureusement, il y a internet. Je sens que je vais me faire une cure de Jean Martin !
Et puis, je pense qu'il va y avoir quelques moments de franche rigolade : il n'est pas possible qu'un tel rassemblement de «sauveurs de la planète» ne provoquent pas quelques épisodes de haut comique, dans le genre de Rocard attribuant le trou dans la couche d'ozone à l'effet de serre.
Dilemme : dois-je attaquer mes collègues sur le sujet à la cantine ? Finalement, même pas : j'ai l'actualité contre moi et le temps pour moi (2). Laissons passer l'actualité.
La maison vous offre en prime ce dessin bien dans l'air du temps :
******************
(1) : celle-ci est particulièrement gratinée. Car elle revient à dire que mieux vaut faire une grosse connerie que de ne rien faire. Si l'on avait encore besoin d'une preuve que les réchauffistes sont des crétins, la voici ! J'emploie le mot «crétins» à dessein, par référence à La fabrique du crétin, de JP Brighelli, car je crois qu'il y a un rapport entre les deux.
(2) : je persiste à penser que Copenhague est le sommet de la dernière chance pour les réchauffistes. D'une part, les effets économiquement dévastateurs des mesures qu'ils préconisent vont de plus en plus apparaître. D'autre part, les cataclysmes prétendument provoqués par le réchauffement vont se faire attendre et les sceptiques gagner en audience.
bref, le temps joue clairement contre eux, et je crois qu'ils le sentent, qu'ils le devinent. Ce qui explique cette hystérie.
A l'occasion du sommet de Copenhague, ça y allait à pleins tubes les foutaises «vertes», c'était la grande déconnade, les fauves «verts» sont lâchés : pétitions de principe, contre-vérités, amalgames, approximations, assertions alarmistes infondées etc.
En un quart d'heure, on a eu droit à la totale : «La croissance verte, avenir de l'économie», «Le développement durable indispensable», «Même si il reste quelques sceptiques, le consensus valide qu'il est urgent d'agir», «Vous ne croyez tout de même pas que 110 chefs d'Etat peuvent se tromper ?», «Il n'y a pas de doute», «Nos enfants nous jugeront», «l'action est préférable à l'inaction» (1) etc ...
Seul oubli, les ours blancs. Les pauvres.
Le drame, c'est que ce n'était même pas émis par des militants écologistes officiels, mais par deux journalistes et deux patrons.
J'ai éclaté de rire dans ma voiture. Je ne me fatiguerai pas à vous démontrer la bêtise de tout ce fatras, dont le seul soutien est la mythologie. Vous vous reporterez aux articles précédents sur ce blog ou aux sités dédiés.
Puis, une terreur glacée a parcouru mon échine : ça va être toute la semaine les mêmes conneries, partout, à pied, à cheval, en voiture, le jour, la nuit, à la radio, à la télé, dans les journaux ...
Cette semaine va être très éprouvante. Heureusement, il y a internet. Je sens que je vais me faire une cure de Jean Martin !
Et puis, je pense qu'il va y avoir quelques moments de franche rigolade : il n'est pas possible qu'un tel rassemblement de «sauveurs de la planète» ne provoquent pas quelques épisodes de haut comique, dans le genre de Rocard attribuant le trou dans la couche d'ozone à l'effet de serre.
Dilemme : dois-je attaquer mes collègues sur le sujet à la cantine ? Finalement, même pas : j'ai l'actualité contre moi et le temps pour moi (2). Laissons passer l'actualité.
La maison vous offre en prime ce dessin bien dans l'air du temps :
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(1) : celle-ci est particulièrement gratinée. Car elle revient à dire que mieux vaut faire une grosse connerie que de ne rien faire. Si l'on avait encore besoin d'une preuve que les réchauffistes sont des crétins, la voici ! J'emploie le mot «crétins» à dessein, par référence à La fabrique du crétin, de JP Brighelli, car je crois qu'il y a un rapport entre les deux.
(2) : je persiste à penser que Copenhague est le sommet de la dernière chance pour les réchauffistes. D'une part, les effets économiquement dévastateurs des mesures qu'ils préconisent vont de plus en plus apparaître. D'autre part, les cataclysmes prétendument provoqués par le réchauffement vont se faire attendre et les sceptiques gagner en audience.
bref, le temps joue clairement contre eux, et je crois qu'ils le sentent, qu'ils le devinent. Ce qui explique cette hystérie.
dimanche, décembre 06, 2009
Le concert
C'est un film bon enfant. Plein d'humour. Il ne faut pas lui faire plus que ce qu'il dit. A voir.
Nota : on y voit à un moment deux hommes s'embrasser. Ca arrive comme un cheveu sur la soupe. C'est la seule faute de goût, bien pardonnable mais il est dommage que le réalisateur ait cédé à cette mode ridicule (je vous rappelle que les deux préoccupations principales du cinéma «tendance» actuel sont : «Quand le noir va-t-il sauter la blanche ?» et «Comment apprendre à maman que je suis pédé ?». préoccupations dont on sent bien qu'elles sont essentielles et que le sort du monde en dépend).
Nota : on y voit à un moment deux hommes s'embrasser. Ca arrive comme un cheveu sur la soupe. C'est la seule faute de goût, bien pardonnable mais il est dommage que le réalisateur ait cédé à cette mode ridicule (je vous rappelle que les deux préoccupations principales du cinéma «tendance» actuel sont : «Quand le noir va-t-il sauter la blanche ?» et «Comment apprendre à maman que je suis pédé ?». préoccupations dont on sent bien qu'elles sont essentielles et que le sort du monde en dépend).
samedi, décembre 05, 2009
Education Nationale : toujours plus bas
Voilà qu'on parle de supprimer l'histoire aux bacs scientifiques.
J'ai passé l'histoire avec bac C. Je ne vois qu'une explication : nous étions des génies et les élèves actuels sont des crétins. C'est la seule solution, sinon, il faudrait mettre en cause le mammouth, or on sait qu'il ne peut se tromper (axiome de base).
Ah oui, j'oubliais : c'est sans doute un «manque de moyens».
J'ai passé l'histoire avec bac C. Je ne vois qu'une explication : nous étions des génies et les élèves actuels sont des crétins. C'est la seule solution, sinon, il faudrait mettre en cause le mammouth, or on sait qu'il ne peut se tromper (axiome de base).
Ah oui, j'oubliais : c'est sans doute un «manque de moyens».
Le réchauffisme en images
vendredi, décembre 04, 2009
Bande annonce
Je suis en train de lire La peste blanche de Pierre Chaunu et de Georges Suffert. Ce livre de 1976 parle déjà de ce qui nous préoccupe : le suicide démographique de l'Occident, la perte de mémoire et de respect des ancêtres, la perte d'identité ...
C'est vraiment frappant à quel point ce livre est actuel, la rencontre du journaliste et de l'historien a été féconde. Je vous en posterai quelque page lundi soir.
C'est vraiment frappant à quel point ce livre est actuel, la rencontre du journaliste et de l'historien a été féconde. Je vous en posterai quelque page lundi soir.
En France, a-t-on encore le droit de parler quand on n'est pas enfant ou petit-enfant d'immigré ?
Lors d'un débat à Bibliothèque Médicis, Alain Finkielkraut fait remarquer que tous les invités autour de la table à discourir d'identité nationale sont des enfants d'immigrés ! (Ca prouve tout de même que la France n'est pas si vacharde que certains le disent.)
Même Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, avec qui je suis souvent d'accord, on ne peut pas dire qu'ils soient vraiment des Français de longue lignée.
Quant à Eric Besson et Nicolas Sarkozy, inutile de s'étendre.
Bref, pour pouvoir parler ouvertement et sans tabou d'identité française, faut-il ne pas être français d'ascendance ?
Si vous croyez que je fais d'une souris une montagne, apprenez que maintenant, dans les écoles «diverses», et même les autres, les «de souche» s'inventent des grands-parents irlandais ou italiens pour ne pas se faire tabasser ou, simplement, se faire bien voir de leurs condisciples. C'est à pleurer.
Ce simple constat dit bien la folie masochiste de notre pays.
Nota : bien qu'étant banalement, odieusement, (et je pousse le crime jusqu'à ne pas m'en repentir) d'ascendance blésoise et beauceronne, évidemment, je ne me tairai pas. Et je m'en fous complètement de ces crétins qui se glorifient de leurs origines lointaines, cela ne les rend ni meilleurs ni pires que moi.
Même Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, avec qui je suis souvent d'accord, on ne peut pas dire qu'ils soient vraiment des Français de longue lignée.
Quant à Eric Besson et Nicolas Sarkozy, inutile de s'étendre.
Bref, pour pouvoir parler ouvertement et sans tabou d'identité française, faut-il ne pas être français d'ascendance ?
Si vous croyez que je fais d'une souris une montagne, apprenez que maintenant, dans les écoles «diverses», et même les autres, les «de souche» s'inventent des grands-parents irlandais ou italiens pour ne pas se faire tabasser ou, simplement, se faire bien voir de leurs condisciples. C'est à pleurer.
Ce simple constat dit bien la folie masochiste de notre pays.
Nota : bien qu'étant banalement, odieusement, (et je pousse le crime jusqu'à ne pas m'en repentir) d'ascendance blésoise et beauceronne, évidemment, je ne me tairai pas. Et je m'en fous complètement de ces crétins qui se glorifient de leurs origines lointaines, cela ne les rend ni meilleurs ni pires que moi.
jeudi, décembre 03, 2009
Stigmatisation
Stigmatisation (à chanter sur l'air bien connu des pierres qui roulent).
Pelicastre est en grande forme. II faut dire que «stigmatisation» fait partie de ces mantras qui rendent les bisounours ridicules et permet de se rendre compte qu'ils sont cons comme des huitres.
Pelicastre est en grande forme. II faut dire que «stigmatisation» fait partie de ces mantras qui rendent les bisounours ridicules et permet de se rendre compte qu'ils sont cons comme des huitres.
En lisant Le Figaro : les élites contre le peuple
Minarets : la mission burqa opposée à un referendum
Les Français de plus en plus hostiles aux mosquées
L'opposition des ces deux titres se passe de commentaires :
Comme vous le savez, je ne suis pas pour la démocratie directe. Par contre, quand les élites s'opposent constamment depuis trente ans aux vœux du peuple comme c'est le cas sur l'immigration (1), il y a là une faillite de la démocratie représentative qu'il ne faut pas se cacher.
*******************
(1) : je ressens, je soupçonne, je devine, que les Français ne sont pas opposés par principe à l'immigration (d'ailleurs l'histoire le prouve), mais qu'ils ressentent fort mal toutes les concessions faites aux revendications des immigrés depuis trente ans (avec une accélération ces dix dernières années).
Les Français de plus en plus hostiles aux mosquées
L'opposition des ces deux titres se passe de commentaires :
Comme vous le savez, je ne suis pas pour la démocratie directe. Par contre, quand les élites s'opposent constamment depuis trente ans aux vœux du peuple comme c'est le cas sur l'immigration (1), il y a là une faillite de la démocratie représentative qu'il ne faut pas se cacher.
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(1) : je ressens, je soupçonne, je devine, que les Français ne sont pas opposés par principe à l'immigration (d'ailleurs l'histoire le prouve), mais qu'ils ressentent fort mal toutes les concessions faites aux revendications des immigrés depuis trente ans (avec une accélération ces dix dernières années).
mardi, décembre 01, 2009
Un procès équitable pour nos ancêtres
Malika Sorel, dans l'émission Répliques, fait à propos de ce qu'Alain Finkielkraut appelle l'émeute contre les morts, la réflexion suivante : «On n'arrête pas de faire le procès de nos ancêtres, qui ne peuvent pas se défendre. Mais je suis pour les procès équitables. Alors ces procès ne m'intéressent pas.»
L'émeute contre contre les morts est profondément injuste, vaniteuse et irrespectueuse mais elle est également stupide : l'anachronisme est un péché contre l'esprit. Juger jadis avec les valeurs et les idées d'aujourd'hui est un truc de pauvres crétins (quels que soient les diplômes qu'ils alignent). Lire Fernand Braudel.
Je suis en train de finir L'histoire assassinée de Jacques Heers(1). En plus d'un cri de colère contre les cons de toutes sortes, spécialement quand ils sont historiens, c'est aussi un appel aux respect de nos ancêtres. Ca change des foutaises des repentants. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que J. Heers est quelques coudées au-dessus.
********************
(1) : en passant, extrait de Wikipedia : aujourd'hui, Jacques Heers pense qu'on surestime largement la contribution des Arabes dans la redécouverte de la philosophie d'Aristote en Occident. Selon lui, « l'enseignement [de la pensée grecque en Occident], celui de la Logique notamment, n'a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités. L'on se servait alors de traductions latines des textes grecs d'origine que les clercs et les érudits de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l'arabe en latin, que l'on attribue généralement à Avicenne et à Averroès sont apparues relativement tard, alors que tous les enseignements étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d'un siècle que la Logique, directement inspirée d'Aristote, était reconnue comme l'un des sept "arts libéraux" du cursus universitaire. »
L'émeute contre contre les morts est profondément injuste, vaniteuse et irrespectueuse mais elle est également stupide : l'anachronisme est un péché contre l'esprit. Juger jadis avec les valeurs et les idées d'aujourd'hui est un truc de pauvres crétins (quels que soient les diplômes qu'ils alignent). Lire Fernand Braudel.
Je suis en train de finir L'histoire assassinée de Jacques Heers(1). En plus d'un cri de colère contre les cons de toutes sortes, spécialement quand ils sont historiens, c'est aussi un appel aux respect de nos ancêtres. Ca change des foutaises des repentants. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que J. Heers est quelques coudées au-dessus.
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(1) : en passant, extrait de Wikipedia : aujourd'hui, Jacques Heers pense qu'on surestime largement la contribution des Arabes dans la redécouverte de la philosophie d'Aristote en Occident. Selon lui, « l'enseignement [de la pensée grecque en Occident], celui de la Logique notamment, n'a jamais cessé dans les écoles cathédrales puis dans les toutes premières universités. L'on se servait alors de traductions latines des textes grecs d'origine que les clercs et les érudits de Constantinople avaient pieusement gardés et largement diffusés. Les traductions du grec en langue arabe et de l'arabe en latin, que l'on attribue généralement à Avicenne et à Averroès sont apparues relativement tard, alors que tous les enseignements étaient déjà en place en Occident et que cela faisait plus d'un siècle que la Logique, directement inspirée d'Aristote, était reconnue comme l'un des sept "arts libéraux" du cursus universitaire. »
Chartisme et démocratie
La bien-pensance menace les Suisses «crispés identitairement» de faire appel à la cour européenne des droits de l'homme. Encore de futures victimes du chartisme (les Suisses sont fiers, ça m'étonnerait qu'ils se laissent faire).
Comme l'explique très bien Matthieu Bock-Coté, les élites se défient du peuple.
Elles s'efforcent donc de corseter la démocratie dans tout un tas de chartes, de conventions internationales, d'instances supra-nationales, qui n'ont absolument rien de démocratiques (c'est même ce qui en fait l'intérêt aux yeux des utilisateurs) mais qui présentent l'insigne avantage d'être contrôlées par les élites et d'être en accord avec la bien-pensance.
Nous sommes évidemment dans une dérive oligarchique : un petit nombre tente de contrôler le pouvoir en restreignant les choix soumis au peuple à des détails, la couleur du minaret par exemple, tandis que les décisions importantes sont prises ailleurs, à travers des commissions et des organes volontairement incompréhensibles et inaccessibles au commun des citoyens ; les conventions internationales qui en résultent servant de prétexte à la restriction des libertés.
Je ne suis pas sûr que si on avait demandé l'avis des Français, ils auraient approuvé l'adoption par des couples homosexuels. Mais on a bien fait attention de régler la question sans faire appel à eux.
Tout cela est une perversion du principe démocratique : normalement, quelques droits fondamentaux très généraux pour protéger les minorités et voilà, ça roule.
Au lieu de cela, on nous invente tous les jours de nouveaux droits à la con pour faire plaisir à des groupes de pression bien en cour, dont le point commun est de heurter le bon sens et le sentiment de la majorité.
Je suis très inquiet de cette insistance à aller à contre-courant des voeux populaires. Le mépris constant pour le peuple (taxé de «populisme» dès qu'il diffère des élites), martelé à longueur de médias, prépare le terrain à une explosion. Appuyer le couvercle sur la marmite retarde cette explosion mais elle est plus d'autant forte quand elle survient. Bien sûr, l'endoctrinement relâche la pression : des décisions qui auraient jadis révolté passent aujourd'hui comme lettres à la poste.
Pourtant, on ne joue pas impunément avec ce qui fonde une société et avec le respect qui est du aux peuples (1). Ce sont des jeux d'apprentis-sorciers qui peuvent très mal finir.
***************
(1) : je suis en train de lire Jacques Heers. Il s'insurge contre la lecture marxiste de l'histoire qui voit la société médiévale découpée en classes sociales homogènes horizontalement et s'opposant verticalement. Il montre (ce que savent ceux qui s'intéressent à cette époque sans a priori) que les solidarités sont le plus souvent verticales, géographiques, familiales ou claniques, les seigneurs et paysans d'un lieu étant opposés à des seigneurs et des paysans d'un autre lieu.
Malgré les sondages compulsifs et la démagogie récurrente, les élites n'ont peut-être en France (et probablement en occident) jamais autant été coupées du peuple, sauf peut-être au milieu du XVIIIème siècle, juste avant la révolution. Cette coupure alimente mon inquiétude.
Comme l'explique très bien Matthieu Bock-Coté, les élites se défient du peuple.
Elles s'efforcent donc de corseter la démocratie dans tout un tas de chartes, de conventions internationales, d'instances supra-nationales, qui n'ont absolument rien de démocratiques (c'est même ce qui en fait l'intérêt aux yeux des utilisateurs) mais qui présentent l'insigne avantage d'être contrôlées par les élites et d'être en accord avec la bien-pensance.
Nous sommes évidemment dans une dérive oligarchique : un petit nombre tente de contrôler le pouvoir en restreignant les choix soumis au peuple à des détails, la couleur du minaret par exemple, tandis que les décisions importantes sont prises ailleurs, à travers des commissions et des organes volontairement incompréhensibles et inaccessibles au commun des citoyens ; les conventions internationales qui en résultent servant de prétexte à la restriction des libertés.
Je ne suis pas sûr que si on avait demandé l'avis des Français, ils auraient approuvé l'adoption par des couples homosexuels. Mais on a bien fait attention de régler la question sans faire appel à eux.
Tout cela est une perversion du principe démocratique : normalement, quelques droits fondamentaux très généraux pour protéger les minorités et voilà, ça roule.
Au lieu de cela, on nous invente tous les jours de nouveaux droits à la con pour faire plaisir à des groupes de pression bien en cour, dont le point commun est de heurter le bon sens et le sentiment de la majorité.
Je suis très inquiet de cette insistance à aller à contre-courant des voeux populaires. Le mépris constant pour le peuple (taxé de «populisme» dès qu'il diffère des élites), martelé à longueur de médias, prépare le terrain à une explosion. Appuyer le couvercle sur la marmite retarde cette explosion mais elle est plus d'autant forte quand elle survient. Bien sûr, l'endoctrinement relâche la pression : des décisions qui auraient jadis révolté passent aujourd'hui comme lettres à la poste.
Pourtant, on ne joue pas impunément avec ce qui fonde une société et avec le respect qui est du aux peuples (1). Ce sont des jeux d'apprentis-sorciers qui peuvent très mal finir.
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(1) : je suis en train de lire Jacques Heers. Il s'insurge contre la lecture marxiste de l'histoire qui voit la société médiévale découpée en classes sociales homogènes horizontalement et s'opposant verticalement. Il montre (ce que savent ceux qui s'intéressent à cette époque sans a priori) que les solidarités sont le plus souvent verticales, géographiques, familiales ou claniques, les seigneurs et paysans d'un lieu étant opposés à des seigneurs et des paysans d'un autre lieu.
Malgré les sondages compulsifs et la démagogie récurrente, les élites n'ont peut-être en France (et probablement en occident) jamais autant été coupées du peuple, sauf peut-être au milieu du XVIIIème siècle, juste avant la révolution. Cette coupure alimente mon inquiétude.
Le conservatisme est-il un «fachisme» ?
Si je devais me définir, je dirais que je suis libéral-conservateur : libéral, car le libéralisme est constitutif de valeurs européennes qu'il me semble hautement souhaitable de conserver. J'attache à ce titre une grande valeur à la noblesse, d'esprit, de cœur, de comportement.
Je suis donc très éloigné des valeurs plébéiennes et révolutionnaires du fascisme.
Mon distinguo est corroboré par l'histoire : tant en Allemagne qu'en France,les conservateurs furent parmi les premiers résistants.
Les bien-pensants ont pour spécialité de pervertir les mots. Voilà les choses remises à leur place.
Je suis donc très éloigné des valeurs plébéiennes et révolutionnaires du fascisme.
Mon distinguo est corroboré par l'histoire : tant en Allemagne qu'en France,les conservateurs furent parmi les premiers résistants.
Les bien-pensants ont pour spécialité de pervertir les mots. Voilà les choses remises à leur place.
Marre des appels à la décrispation
Lisant la presse bien-pensante, nous apprenons que les Suisses seraient crispés. J'en ai croisés récemment, ils me paraissaient parfaitement détendus. Alors on précise qu'il s'agit de «crispation identitaire», maladie inconnue de l'académie de médecine.
Un mien collègue a résumé le problème de manière très grossière : «Quand on te demande de te décrisper, c'est pour que ça fasse moins mal quand on t'enc.le.»
C'est assez juste.
Car enfin, que sont ces appels à la «décrispation identitaire» si ce n'est des invitations à renoncer à nous-mêmes, et sans crier s'il vous plaît ?
Un mien collègue a résumé le problème de manière très grossière : «Quand on te demande de te décrisper, c'est pour que ça fasse moins mal quand on t'enc.le.»
C'est assez juste.
Car enfin, que sont ces appels à la «décrispation identitaire» si ce n'est des invitations à renoncer à nous-mêmes, et sans crier s'il vous plaît ?