FFF
Un ancien résistant, prof de civilisation greque au Collège de France, fait un petit point, léger et modeste au soir de sa vie. Des menus propos fort stimulants.
Ex-communiste, il pense qu'avoir été communiste lui a appris à regarder le monde d'une certaine manière ignorée par la plupart et que d'avoir quitté le PC lui a appris à résister aux embrigadements idéologiques. Il ne regrette ni dêtre entré, ni d'être sorti.
Il revient sur l' "affaire Aubrac" : en 1997, des historiens, appélés par le journal Libération, à débattre avec les Aubrac d'un livre les mettant en cause dans l'arrestation de Jean Moulin, se sont peu à peu, au cours de la journée de débats, érigés en tribunal inquisitorial des Aubrac.
On notera que la transplantation de l'historien de son milieu naturel (l'université) à un univers qui lui est étranger (les medias) a joué son rôle.
Cette dérive, où des historiens ont prétendu être plus légitimes que les acteurs de l'histoire, devrait nous éveiller et nous inciter à méditer quelques instants : dans ce monde où les experts sont de plus en plus nombreux et influents, il convient qu'ils soient des conseils mais qu'ils n'aient pas de pouvoir.
Seul le peuple, en dernier ressort, est souverain, au risque assumé de l'erreur.
Pour enfoncer le clou, il raconte l'anecdote suivante : un camarade résistant s'est évadé grâce à un faux télégramme du ministère de l'intérieur demandant sa libération. L'affaire était combinée de telle sorte qu'il se retrouve libéré avant que le directeur de la prison puisse vérifier auprès du ministère.
Quelques années plus tard, il a demandé sa pension d'ancien combattant. Elle lui a été refusée par l'administration : le faux télégramme qui a fini dans son dossier semblait prouver qu'il était au mieux avec un ministre collaborateur. Il a fallu le témoignage de plusieurs résistants pour que l'administration se résolve à ne pas croire son dossier.
Cela montre bien que l'élément humain est primordial et que les papiers et les dossiers mentent toujours un peu.
C'est pourquoi la seule source de lumière admissible et légitime est le débat public.
jeudi, décembre 30, 2004
mercredi, décembre 29, 2004
Terreur et médiocrité
Je ne sais pas si vous avez remarquer, mais les pros de la terreur sont plutôt des médiocres :
- Robespierre, sentencieux et barbant
- Staline, indicateur tsariste de bas étage et individu d'intelligence moyenne
- Hitler, artiste manqué, vociférateur
- Pol Pot, petit prof éradicateur
- Ben Laden est chiant comme la pluie
Peut-être que la banalité et la médiocrité sont des atouts, elles facilitent l'identification par les masses à mouvoir.
De plus, la haine exige de la rusticité intellectuelle. Le sage ne se laisse pas aller à la haine des hommes. Il hait quelquefois des idées mauvaises, pas les hommes.
Conclusion : méfiez-vous des médiocres et des peine-à-jouir.
- Robespierre, sentencieux et barbant
- Staline, indicateur tsariste de bas étage et individu d'intelligence moyenne
- Hitler, artiste manqué, vociférateur
- Pol Pot, petit prof éradicateur
- Ben Laden est chiant comme la pluie
Peut-être que la banalité et la médiocrité sont des atouts, elles facilitent l'identification par les masses à mouvoir.
De plus, la haine exige de la rusticité intellectuelle. Le sage ne se laisse pas aller à la haine des hommes. Il hait quelquefois des idées mauvaises, pas les hommes.
Conclusion : méfiez-vous des médiocres et des peine-à-jouir.
mardi, décembre 28, 2004
Humour juif
J'aime beaucoup l'humour juif, réponse intelligente aux vicissitudes de l'histoire.
Ca se passe dans un café d'une petite ville polonaise . Un homme entre, essoufflé :
_ Ca y est, on va exterminer tous les juifs et tous les coiffeurs.
Les clients, en choeur : _ pourquoi les coiffeurs ?
Ca se passe dans un café d'une petite ville polonaise . Un homme entre, essoufflé :
_ Ca y est, on va exterminer tous les juifs et tous les coiffeurs.
Les clients, en choeur : _ pourquoi les coiffeurs ?
Pause
La plupart du temps, j'écris de sujets très sérieux, "prise de tête" comme dirait les décébrés de la Star AC'.
Mais là, j'ai juste envie de vous dire que je suis en vacances, qu'il fait beau et que je vais voler. La vie est belle.
Mais là, j'ai juste envie de vous dire que je suis en vacances, qu'il fait beau et que je vais voler. La vie est belle.
Bicentenaire instructif
En 2004, c'était le bicentenaire du code civil.
A l'adresse ci-dessous, vous trouverez des extraits du discours préliminaire lus par Robert Badinter. Vous constaterez une fois de plus qu'une réflexion générale intelligente ne veillit jamais.
Par exemple, " il ne faut point de lois inutiles ; elles affaibliraient les lois nécessaires; elles compromettraient la certitude et la majesté de la législation.". Nos députés légiférant compulsivement ont oublié ce principe fondamental.
Lien : Discours préliminaire du code civil
A l'adresse ci-dessous, vous trouverez des extraits du discours préliminaire lus par Robert Badinter. Vous constaterez une fois de plus qu'une réflexion générale intelligente ne veillit jamais.
Par exemple, " il ne faut point de lois inutiles ; elles affaibliraient les lois nécessaires; elles compromettraient la certitude et la majesté de la législation.". Nos députés légiférant compulsivement ont oublié ce principe fondamental.
Lien : Discours préliminaire du code civil
Identité européenne ?
Plus le temps passe, plus je trouve que les arguments contre l'adhésion de la Turquie à l'UE puent : il exhalent des odeurs de racisme (condamnation morale) et d'étroitesse de vue (condamnation politique).
Le coté "ces gens-là ne sont pas comme nous" me fait monter la moutarde au nez car je me souviens que nous avons dit tour à tour la même chose des Italiens, des Polonais, des Allemands et j'en passe.
En fait, le problème de la France, ce n'est pas la Turquie, c'est la trouille.
Si nous avions un peu plus confiance en nous et en nos valeurs, nous n'aurions pas peur de quelques Turcs.
Voici un article de François Ewald :
Identité européenne ?
Il y a bien une relation entre le débat sur la ratification du projet de Constitution européenne et celui sur l'adhésion de la Turquie. Elle apparaît en particulier dans la nature des arguments de ceux qui plaident que l'engagement du processus d'adhésion de la Turquie devrait polluer celui sur la Constitution. En question : la nature de l'Europe que nous voulons « constituer ». Le débat turc a fait apparaître combien le « oui » (ou le « non ») au projet de Constitution pouvait être ambigu et exprimer deux visions antagoniques du projet européen. Ils divisent aussi bien la gauche que la droite. On découvre ainsi que Jacques Delors ne partage pas la même vision de l'Europe que Robert Badinter, et Jacques Chirac que l'UMP.
Le clivage ne recoupe pas celui que Laurent Fabius avait voulu introduire en posant la question de la nature plus ou moins sociale du projet de Constitution européenne. La question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne a brusquement renvoyé au second rang ce débat pour un autre autrement plus profond : il oppose les tenants d'une vision identitaire, protégée et presque séparée de l'Europe aux partisans d'une Europe universaliste, ouverte, principe de paix perpétuelle.
« Nos familles, disent certains identitaires s'adressant aux Trucs, ne sont pas de même pâte. » Pâte ? Le terme, selon « Le Robert », signifie dans son sens métaphorique : « Tempérament, constitution d'une personne ». On reste stupéfaits. Les Européens auraient donc une nature propre telle que ceux qui ne la partagent pas devraient en être exclus. Pas de mariages mixtes. En 1914-1918, les meilleurs intellectuels français et allemands se déniaient réciproquement d'appartenir à la même humanité. Cela n'a pas empêché le couple franco-allemand d'être, depuis cinquante ans, au coeur du projet européen, précisément né pour construire une vision de l'humanité affranchie de pareilles considérations. L'humanisme européen s'arrête-t-il aux frontières de l'Europe ? Etre européen, est-ce revendiquer qu'on est d'une certaine « pâte », et la défendre contre ce qui pourrait la pervertir ?
« L'Europe, écrit un autre, s'est construite contre la Turquie. » [je rappelle que François 1er s'est allié à la Turquie]On s'interroge : de quelle Europe parlons-nous ? Certainement pas de la nôtre puisque, pratiquement dès l'origine, ses pères fondateurs ont engagé le processus d'adhésion de la Turquie. Outre que le propos est historiquement contestable, s'agit-il pour l'Europe que nous cherchons à constituer de poursuivre demain les combats d'hier ? Mais c'est la logique de l'argument qui surprend : l'Europe se construit-elle « contre » ce qu'elle ne serait pas ou « pour » mettre en oeuvre une nouvelle vision des rapports entre les peuples.
« Si la Turquie était en Europe, cela se saurait. » Après l'histoire, la géographie. Plus précisément une vision de la géographie qui rappelle la notion de frontières naturelles chères aux nationalismes du XIXe siècle. Mais, outre le fait qu'il est difficile de trouver des frontières naturelles à l'Europe, pointe occidentale du continent eurasien, la question est justement de savoir si, par Europe, il s'agit de constituer une grande nation bornée dans son territoire comme la France de Vidal de La Blache dans son Hexagone, ou de construire un ensemble politique ouvert, affranchi de la notion de frontières.
Le débat sur l'adhésion de la Turquie révèle qu'il y a donc bien chez les partisans du « oui » (comme du « non ») au projet de Constitution deux visions de l'Europe. Elles n'opposent pas tenants d'une Europe zone de libre échange contre partisans d'une Europe puissance, mais d'une part, une vision identitaire de la fermeture et du repli, exprimée quelques fois avec les accents de la supériorité du colonisateur sur le colonisé, d'autres fois avec le souci de se préserver, par zones tampons interposées, des grandes lignes de conflits mondiaux, le Moyen-Orient en particulier, et d'autre part une vision universaliste et ouverte où le projet européen met en oeuvre le projet d'une paix perpétuelle formulée par Kant à l'époque des Lumières. C'est celle que Jacques Chirac a rappelée, lors de son intervention télévisée, en soulignant qu'il fallait « sortir d'une réflexion qui conduit forcément au manque de respect des autres, à la guerre des religions, des civilisations ».
L'idée de l'Europe, ce qui en fait la grande idée politique du XXIe siècle, est qu'elle offre la possibilité de construire, sur la base de l'adhésion, et donc de la réciprocité des droits et des devoirs, un ensemble politique, affranchi de toutes les formes d'identités raciales, ethniques, religieuses ou civilisationnelles, destiné à constamment s'élargir parce qu'assis sur les principes libéraux qui permettent l'extension d'un marché commun. La grande idée de l'Europe est d'asseoir la communauté politique sur les libertés du marché. C'est ce qui lui permet de dépasser les formes politiques qui, jusqu'alors, ont engendré guerres, conflits et rapports de puissance. C'est ce qui en rend l'idée si séduisante pour ses voisins. L'Europe n'a pas d'identité ; elle est une promesse. Elle est destinée à s'ouvrir : à l'Ukraine demain, et pourquoi pas, après-demain, aux pays du Maghreb. Quel plus grand espoir pour le siècle qui vient ?
FRANÇOIS EWALD est professeur au Conservatoire national des arts et métiers.
Le coté "ces gens-là ne sont pas comme nous" me fait monter la moutarde au nez car je me souviens que nous avons dit tour à tour la même chose des Italiens, des Polonais, des Allemands et j'en passe.
En fait, le problème de la France, ce n'est pas la Turquie, c'est la trouille.
Si nous avions un peu plus confiance en nous et en nos valeurs, nous n'aurions pas peur de quelques Turcs.
Voici un article de François Ewald :
Identité européenne ?
Il y a bien une relation entre le débat sur la ratification du projet de Constitution européenne et celui sur l'adhésion de la Turquie. Elle apparaît en particulier dans la nature des arguments de ceux qui plaident que l'engagement du processus d'adhésion de la Turquie devrait polluer celui sur la Constitution. En question : la nature de l'Europe que nous voulons « constituer ». Le débat turc a fait apparaître combien le « oui » (ou le « non ») au projet de Constitution pouvait être ambigu et exprimer deux visions antagoniques du projet européen. Ils divisent aussi bien la gauche que la droite. On découvre ainsi que Jacques Delors ne partage pas la même vision de l'Europe que Robert Badinter, et Jacques Chirac que l'UMP.
Le clivage ne recoupe pas celui que Laurent Fabius avait voulu introduire en posant la question de la nature plus ou moins sociale du projet de Constitution européenne. La question de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne a brusquement renvoyé au second rang ce débat pour un autre autrement plus profond : il oppose les tenants d'une vision identitaire, protégée et presque séparée de l'Europe aux partisans d'une Europe universaliste, ouverte, principe de paix perpétuelle.
« Nos familles, disent certains identitaires s'adressant aux Trucs, ne sont pas de même pâte. » Pâte ? Le terme, selon « Le Robert », signifie dans son sens métaphorique : « Tempérament, constitution d'une personne ». On reste stupéfaits. Les Européens auraient donc une nature propre telle que ceux qui ne la partagent pas devraient en être exclus. Pas de mariages mixtes. En 1914-1918, les meilleurs intellectuels français et allemands se déniaient réciproquement d'appartenir à la même humanité. Cela n'a pas empêché le couple franco-allemand d'être, depuis cinquante ans, au coeur du projet européen, précisément né pour construire une vision de l'humanité affranchie de pareilles considérations. L'humanisme européen s'arrête-t-il aux frontières de l'Europe ? Etre européen, est-ce revendiquer qu'on est d'une certaine « pâte », et la défendre contre ce qui pourrait la pervertir ?
« L'Europe, écrit un autre, s'est construite contre la Turquie. » [je rappelle que François 1er s'est allié à la Turquie]On s'interroge : de quelle Europe parlons-nous ? Certainement pas de la nôtre puisque, pratiquement dès l'origine, ses pères fondateurs ont engagé le processus d'adhésion de la Turquie. Outre que le propos est historiquement contestable, s'agit-il pour l'Europe que nous cherchons à constituer de poursuivre demain les combats d'hier ? Mais c'est la logique de l'argument qui surprend : l'Europe se construit-elle « contre » ce qu'elle ne serait pas ou « pour » mettre en oeuvre une nouvelle vision des rapports entre les peuples.
« Si la Turquie était en Europe, cela se saurait. » Après l'histoire, la géographie. Plus précisément une vision de la géographie qui rappelle la notion de frontières naturelles chères aux nationalismes du XIXe siècle. Mais, outre le fait qu'il est difficile de trouver des frontières naturelles à l'Europe, pointe occidentale du continent eurasien, la question est justement de savoir si, par Europe, il s'agit de constituer une grande nation bornée dans son territoire comme la France de Vidal de La Blache dans son Hexagone, ou de construire un ensemble politique ouvert, affranchi de la notion de frontières.
Le débat sur l'adhésion de la Turquie révèle qu'il y a donc bien chez les partisans du « oui » (comme du « non ») au projet de Constitution deux visions de l'Europe. Elles n'opposent pas tenants d'une Europe zone de libre échange contre partisans d'une Europe puissance, mais d'une part, une vision identitaire de la fermeture et du repli, exprimée quelques fois avec les accents de la supériorité du colonisateur sur le colonisé, d'autres fois avec le souci de se préserver, par zones tampons interposées, des grandes lignes de conflits mondiaux, le Moyen-Orient en particulier, et d'autre part une vision universaliste et ouverte où le projet européen met en oeuvre le projet d'une paix perpétuelle formulée par Kant à l'époque des Lumières. C'est celle que Jacques Chirac a rappelée, lors de son intervention télévisée, en soulignant qu'il fallait « sortir d'une réflexion qui conduit forcément au manque de respect des autres, à la guerre des religions, des civilisations ».
L'idée de l'Europe, ce qui en fait la grande idée politique du XXIe siècle, est qu'elle offre la possibilité de construire, sur la base de l'adhésion, et donc de la réciprocité des droits et des devoirs, un ensemble politique, affranchi de toutes les formes d'identités raciales, ethniques, religieuses ou civilisationnelles, destiné à constamment s'élargir parce qu'assis sur les principes libéraux qui permettent l'extension d'un marché commun. La grande idée de l'Europe est d'asseoir la communauté politique sur les libertés du marché. C'est ce qui lui permet de dépasser les formes politiques qui, jusqu'alors, ont engendré guerres, conflits et rapports de puissance. C'est ce qui en rend l'idée si séduisante pour ses voisins. L'Europe n'a pas d'identité ; elle est une promesse. Elle est destinée à s'ouvrir : à l'Ukraine demain, et pourquoi pas, après-demain, aux pays du Maghreb. Quel plus grand espoir pour le siècle qui vient ?
FRANÇOIS EWALD est professeur au Conservatoire national des arts et métiers.
lundi, décembre 27, 2004
Le témoignage des otages
Le témoignage des deux otages français en Irak est sans ambiguité :
- leurs ravisseurs se réclamaient d'un programme islamiste et avaient Ben Laden pour guide. L'indépendance de l'Irak leur importait peu.
L'Irak n'est pas seulement le problème des Américains, c'est, par ses conséquences économiques et politiques planétaires, notre problème à tous.
L'indifférence des Français est une marque de pusillanimité (et de bêtise ?)qui ne me rassurre pas.
- leurs ravisseurs se réclamaient d'un programme islamiste et avaient Ben Laden pour guide. L'indépendance de l'Irak leur importait peu.
L'Irak n'est pas seulement le problème des Américains, c'est, par ses conséquences économiques et politiques planétaires, notre problème à tous.
L'indifférence des Français est une marque de pusillanimité (et de bêtise ?)qui ne me rassurre pas.
Un démagogue en action
Un député, Lucien Degauchy, estime que les radars automatiques sont du "racket".
Que les accidents diminuent de 10 %, que la peur du gendarme et des radars automatiques n'y soit pas pour rien, ne compte pas à ses yeux face à un autre argument, dont, dans sa connerie ou dans son cynisme, il ne se cache pas : "Les radars automatiques repoussent les électeurs."
Il n'est pas besoin d'insister sur la bassesse, par contre sa profonde bêtise me surprend :
_ les radars sont interprétés par les citoyens comme du volontarisme politique (il n'y a aucune ambiguité dans les sondages), ils obtiennent des résultats, revenir en arrière serait interprété à juste titre comme une lâcheté
_ l'individu qui râle parce qu'il a été flashé était en infraction. Lui râle peut-être mais ça rassure ceux que les Fangio effraient.
Le député en question a lui-même été flashé. L'histoire ne dit pas si il a tenté de faire sauter son PV, ça serait un comble pour un député, mais "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît." (Audiard)
Que les accidents diminuent de 10 %, que la peur du gendarme et des radars automatiques n'y soit pas pour rien, ne compte pas à ses yeux face à un autre argument, dont, dans sa connerie ou dans son cynisme, il ne se cache pas : "Les radars automatiques repoussent les électeurs."
Il n'est pas besoin d'insister sur la bassesse, par contre sa profonde bêtise me surprend :
_ les radars sont interprétés par les citoyens comme du volontarisme politique (il n'y a aucune ambiguité dans les sondages), ils obtiennent des résultats, revenir en arrière serait interprété à juste titre comme une lâcheté
_ l'individu qui râle parce qu'il a été flashé était en infraction. Lui râle peut-être mais ça rassure ceux que les Fangio effraient.
Le député en question a lui-même été flashé. L'histoire ne dit pas si il a tenté de faire sauter son PV, ça serait un comble pour un député, mais "les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît." (Audiard)
J'ai comme un doute
Je suis sûr que si quelque chose de vraiment bien se fait pour la France, ça sera autour de mes idées (Etat plus efficace, moins envahissant, plus juste, grande décentralisation). Pourtant, par le fait même que mes idées sont raisonnables et justes, je sais qu'elles ont peu de chances d'être adoptées.
Je relis les orateurs de la Révolution Française et je songe à Malouet : ses avertissements, dès août 1789, comme quoi déclarer abstraitement le peuple souverain et refuser de lui donner des intermédiaires mène à la dictature de quelques populistes, habiles manipulateurs (bonne définition de Robespierre à mes yeux) sont étonnament justes. Et pourtant, il a fini par être un des hommes les plus impopulaires de la Constituante car il ne flatttait pas le peuple.
Le mot du journaliste Mallet du Pan s'applique à Malouet et, j'en ai bien peur, à mes raisonnements : "Nous qui raisonnons juste, nous ne rencontrons presque jamais avec précision aucun évènement, parce que les actions des hommes ont fort peu de ressemblances aux bons raisonnements."
Je relis les orateurs de la Révolution Française et je songe à Malouet : ses avertissements, dès août 1789, comme quoi déclarer abstraitement le peuple souverain et refuser de lui donner des intermédiaires mène à la dictature de quelques populistes, habiles manipulateurs (bonne définition de Robespierre à mes yeux) sont étonnament justes. Et pourtant, il a fini par être un des hommes les plus impopulaires de la Constituante car il ne flatttait pas le peuple.
Le mot du journaliste Mallet du Pan s'applique à Malouet et, j'en ai bien peur, à mes raisonnements : "Nous qui raisonnons juste, nous ne rencontrons presque jamais avec précision aucun évènement, parce que les actions des hommes ont fort peu de ressemblances aux bons raisonnements."
samedi, décembre 25, 2004
Les lettres de la Mer Rouge : vive Arte !
Les "fictions de proximité", ces téléfilms où l'on montre des héros auxquels les téléspectateurs peuvent s'identifier (flics chargés de famille, profs dévoués z'et attentionnés, etc ...) m'ont toujours paru très vulgaires dans leur principe même (normal, par défaut, la télé est vulgaire) : elles supposent que les spectateurs sont narcissiques, voire vaniteux, et dénués de curiosité. Ils s'intéresseraient avant tout à ce qui leur ressemble, à ce qui leur parle d'eux.
Arte, qui est une chaine qui ne prend pas les téléspectateurs pour des cons ("La fiction ne peut se réduire aux faits de société français contemporains." d'après le directeur d'Arte) tente de remettre à l'honneur la fiction exotique et d'aventures avec un téléfilm à épisodes prévu fin 2005, inspiré de la correspondances entre Henry de Monfreid et sa femme.
La vide de Monfreid est plaine de rebondissements et les aventures exotiques à souhait. De plus, c'est un intéressant support à réflexions.
Bref, si les films sont réussis, nous aurons de la télé à la fois intelligente et distrayante. Ca change.
Lien : site Henry de Monfreid
En attendant, je vous conseille très vivement de lire ou de relire les livres d'Henry de Monfreid aux éditions Grasset. Ils ont toutes les qualités : pas chers, vite lus, captivants, dépaysants, ce petit ton suranné qui décale dans le temps comme les aventures dans l'espace, belles couvertures d'Hugo Pratt. Des bouquins idéaux pour les vacances ou le farniente (par exemple avec un petit cocktail rhum+ananas+lait de coco+glace+sucre en rentrant du boulot - bin ouais, si vous vous collez devant la télé après toutes les activités domestiques et professionelles, ça ne m'étonne pas que vous tourniez abrutis !)
Les premiers de la série (il y a un ordre presque chronologique) sont Les secrets de la Mer Rouge et Aventures de mer.
Arte, qui est une chaine qui ne prend pas les téléspectateurs pour des cons ("La fiction ne peut se réduire aux faits de société français contemporains." d'après le directeur d'Arte) tente de remettre à l'honneur la fiction exotique et d'aventures avec un téléfilm à épisodes prévu fin 2005, inspiré de la correspondances entre Henry de Monfreid et sa femme.
La vide de Monfreid est plaine de rebondissements et les aventures exotiques à souhait. De plus, c'est un intéressant support à réflexions.
Bref, si les films sont réussis, nous aurons de la télé à la fois intelligente et distrayante. Ca change.
Lien : site Henry de Monfreid
En attendant, je vous conseille très vivement de lire ou de relire les livres d'Henry de Monfreid aux éditions Grasset. Ils ont toutes les qualités : pas chers, vite lus, captivants, dépaysants, ce petit ton suranné qui décale dans le temps comme les aventures dans l'espace, belles couvertures d'Hugo Pratt. Des bouquins idéaux pour les vacances ou le farniente (par exemple avec un petit cocktail rhum+ananas+lait de coco+glace+sucre en rentrant du boulot - bin ouais, si vous vous collez devant la télé après toutes les activités domestiques et professionelles, ça ne m'étonne pas que vous tourniez abrutis !)
Les premiers de la série (il y a un ordre presque chronologique) sont Les secrets de la Mer Rouge et Aventures de mer.
Bouquin : Les abus de la mémoire (Tzevtan Todorov)
FFF
Livre fort intéressant. D'après l'auteur, le devoir de mémoire, dont on nous tympanise sans grande intelligence, peut devenir une fuite devant les responsabilités du présent, en se donnant bonne conscience au passé. Pensée avec laquelle je suis totalement en accord. Pendant qu'on rejoue le petit anti-fasciste à peu de frais, on ne lutte pas contre les abus du présent (voir mon message Les fascistes irakiens).
La mémoire historique est un stock de référence, nullement un gage d'éthique. Les nazis n'étaient pas antisémites par manque de connaissances historiques.
De plus, une nation se construit autant par ce qu'elle oublie collectivement que par ce qu'elle se rappelle.
Un bon exemple en est les relations européennes qui sont passées par l'oubli, ou au moins l'atténuation, des guerres réciproques. Deux mauvais exemples sont les guerres balkaniques et les guerres israelo-palestiniennes qui s'alimentent du souvenirs sans cesse ravivées des injures et des blessures.
Plutôt qu'un devoir de mémoire, volontiers passéiste, il y a un devoir de curiosité, au passé, au présent, au futur.
Je reviendrai sur la curiosité, ma qualité préférée.
Livre fort intéressant. D'après l'auteur, le devoir de mémoire, dont on nous tympanise sans grande intelligence, peut devenir une fuite devant les responsabilités du présent, en se donnant bonne conscience au passé. Pensée avec laquelle je suis totalement en accord. Pendant qu'on rejoue le petit anti-fasciste à peu de frais, on ne lutte pas contre les abus du présent (voir mon message Les fascistes irakiens).
La mémoire historique est un stock de référence, nullement un gage d'éthique. Les nazis n'étaient pas antisémites par manque de connaissances historiques.
De plus, une nation se construit autant par ce qu'elle oublie collectivement que par ce qu'elle se rappelle.
Un bon exemple en est les relations européennes qui sont passées par l'oubli, ou au moins l'atténuation, des guerres réciproques. Deux mauvais exemples sont les guerres balkaniques et les guerres israelo-palestiniennes qui s'alimentent du souvenirs sans cesse ravivées des injures et des blessures.
Plutôt qu'un devoir de mémoire, volontiers passéiste, il y a un devoir de curiosité, au passé, au présent, au futur.
Je reviendrai sur la curiosité, ma qualité préférée.
Bouquin : Suite française (Irène Nemirovski)
FFF
Ce livre rencontre un gros succès, à juste titre d'après moi.
Ecrit par une femme cosmopolite, naviguant dans les milieux intellectuels, réfugiée à Paris pendant la guerre, il a été redécouvert et édité par sa fille une fois la douleur de la déportation et de la mort surmontées.
Inachevé, il s'effiloche sur la fin. Il raconte de manière particulièrement forte l'exode de juin 1940 et peint un vif tableau de la France, avec ses mesquineries et ses petitesses, et aussi ses courages.
Nemirovski a une pensée qui me paraît actuelle et qui était aussi celle de De Gaulle : les pauvres sont plus patriotes que les riches car tout ce qu'ils ont à perdre se trouve sur le sol de France alors que l'argent des riches, et leur coeur aussi, est voyageur.
Le patriotisme démontratif, le souci de "leur" France, dont se drapent les grands bourgeois ne présage pas de leur attitude devant l'épreuve. Ce "patriotisme" de pacotille a d'ailleurs servi à justifier une prise de pouvoir avec l'appui de l'ennemi.
Ce livre rencontre un gros succès, à juste titre d'après moi.
Ecrit par une femme cosmopolite, naviguant dans les milieux intellectuels, réfugiée à Paris pendant la guerre, il a été redécouvert et édité par sa fille une fois la douleur de la déportation et de la mort surmontées.
Inachevé, il s'effiloche sur la fin. Il raconte de manière particulièrement forte l'exode de juin 1940 et peint un vif tableau de la France, avec ses mesquineries et ses petitesses, et aussi ses courages.
Nemirovski a une pensée qui me paraît actuelle et qui était aussi celle de De Gaulle : les pauvres sont plus patriotes que les riches car tout ce qu'ils ont à perdre se trouve sur le sol de France alors que l'argent des riches, et leur coeur aussi, est voyageur.
Le patriotisme démontratif, le souci de "leur" France, dont se drapent les grands bourgeois ne présage pas de leur attitude devant l'épreuve. Ce "patriotisme" de pacotille a d'ailleurs servi à justifier une prise de pouvoir avec l'appui de l'ennemi.
vendredi, décembre 24, 2004
Les prélèvements obligatoires sont très minorés
Evidemment, les gens qui pensent que parler d'argent, c'est ouvrir la boite à gros mots vont me reprocher d'avoir copié cet article de Paul Fabra dans Les Echos. Tant pis pour eux.
Dans un article récemment publié dans les éditions européennes du « Wall Street Journal », Milton Friedman attirait l'attention sur un paradoxe peu remarqué. Il a trait au décalage entre d'une part la croyance assez largement partagée aux Etats-Unis et dans le reste du monde que l'économie de marché a triomphé de l'intervention de l'Etat et, d'autre part, l'accroissement de la place effective occupée par le secteur public dans le PNB.
Le célèbre économiste a beaucoup contribué au retournement d'opinion qui s'est produit à partir de la fin des années 1960. La confiance dans l'action du gouvernement a fait progressivement place à l'engouement pour les marchés libéralisés et pour un Etat minimal. Notre auteur d'ajouter aussitôt : « Pendant la même période, le rôle effectif du «gouvernement» aux Etats-Unis a changé du tout au tout - mais précisément dans la direction opposée. » De 1945 à 1955, le pourcentage des dépenses publiques (engagées tant par l'Etat fédéral que par les Etats fédérés et les municipalités) de caractère civil absorbaient en moyenne 11,5 % du revenu national. En 1983, la proportion était montée à 30 % où en gros, elle se trouvait encore en 2003.
Vu le thème qu'il a choisi, le théoricien du néolibéralisme (au sens européen du terme) a tort de laisser de côté, dans ses évaluations, les dépenses militaires. Bush Jr les a considérablement augmentées. Faire dépendre des commandes militaires l'activité d'une fraction de plus en plus importante de l'industrie, c'est réduire le champ de l'économie régie par les lois du marché. La remarque vaut au moins autant pour la France.
Un autre trait commun aux deux pays ressort de la constatation rétrospective suivante : combien discrète était en France l'intrusion des pouvoirs publics dans la sphère du privé pendant les années réputées du dirigisme militant ! On pourrait illustrer ce point de mille façons.
Vous pouviez à l'époque rebâtir un corps de bâtiment délabré vous appartenant. On n'avait pas introduit cette perle de l'ingérence de l'autorité : l'autorisation administrative pour des travaux « exemptés de déclaration » ! Plus généralement, la première marque de non-intervention de la collectivité dans la gestion de la vie quotidienne est l'importance de la part disponible du revenu.
A la fin des années 1950, les dépenses publiques au sens large représentaient environ 32 % du PIB, à quoi correspondait un pourcentage équivalent de « prélèvements » (impôts et cotisations sociales). Les finances publiques venaient d'être remises à l'équilibre. La proportion est depuis lors montée pour les dépenses publiques à plus de 54 %, le total des prélèvements obligatoires (PO) s'élevant à près de 44 %. Cette différence de l'ordre de 10 % fait problème. Elle se compare au déficit dit de Maastricht évalué cette année à 3,5 % ! A quoi tient ce gros écart ?
Notre explication est qu'elle est surtout due à l'absence de prise en compte des dépenses dites fiscales, autrement dit des allègements d'impôt (ou de cotisations) accordés à telle ou telle catégorie d'assujettis sans abaissement concomitant des dépenses budgétaires (ou de la Sécu). On doit y voir une subvention budgétaire à travers laquelle le bénéficiaire transfère sur d'autres contributeurs, via le budget, la charge dont il est exempté. L'allégement ne s'est pas traduit par une baisse à due concurrence des prélèvements obligatoires. Ces derniers n'ont pas, globalement, été affectés par l'allégement reconnu à telle ou telle catégorie de contribuables ou de cotisants.
Par exemple, tel est le cas pour les entreprises qui sont « subventionnées » pour avoir à payer 39 heures de travail leurs salariés passés à 35 heures. La subvention est allouée sous forme d'un dégrèvement de charges. Conséquence, l'évaluation des prélèvements que le gouvernement se targue d'avoir abaissés devrait être révisée en hausse ! Tout semble fait pour brouiller la vision du public. Le mode de calcul des PO n'est pas le même que celui pour évaluer le déficit déclaré à Bruxelles. Celui-ci fait apparaître un taux de PO plus élevé.
Pour la raison évidente qu'elles doivent être réglées comme l'est n'importe quelle dépense, les dépenses déficitaires rendent nécessaire l'appel à des ressources au-delà des sommes fournies par les contribuables ou les cotisants. En termes pratiques, les épargnants souscrivent des contrats d'assurance-vie fiscalement avantageux. Les organismes placent en OAT les sommes recueillies. Les plus riches peuvent échapper légalement à l'impôt (non sans risque au moment de la succession).
Comme chaque contrat est une transaction voulue par l'épargnant, le transfert de pouvoir d'achat qui en résulte en faveur du Trésor public n'est pas compté comme prélèvement obligatoire. Cependant, l'afflux d'épargne opéré de cette façon vers les caisses publiques est aussi automatique et régulier, la loi des grands nombres jouant, que s'il était opéré par le procédé coercitif de l'imposition ! Un comble : le déficit public, qui est un facteur majeur de détournement de l'épargne, fait apparaître les prélèvements publics sur le revenu national comme inférieurs à ce qu'ils sont en réalité ! Autant de moins pour le financement en fonds propres des entreprises ! Personne ne voit que ce détournement par le déficit budgétaire est la cause principale du chômage !
La fiscalité ne peut être ni rationnelle ni juste dans un pays où les dépenses publiques atteignent plus de la moitié du PIB et où le cinquième des dépenses sont financées par l'emprunt. Deux anomalies fiscales énormes contribuent largement au malaise français. D'un côté, une fiscalité directe très progressive (IR, IS, ISF, etc.) pèse lourdement sur les revenus moyens et élevés. L'exode (minimisé systématiquement) serait encore plus saignant si des échappatoires n'étaient pas offertes à leur titulaires. D'un autre côté, la fiscalité indirecte obère dramatiquement les petits budgets, contribuant à l'appauvrissement de millions de foyers. Elle fausse complètement les prix... du marché, plus gravement qu'ils ne l'étaient par les contrôles d'antan (heureusement) abolis. On leur a substitué désormais des distorsions autrement plus destructrices.
Dans un article récemment publié dans les éditions européennes du « Wall Street Journal », Milton Friedman attirait l'attention sur un paradoxe peu remarqué. Il a trait au décalage entre d'une part la croyance assez largement partagée aux Etats-Unis et dans le reste du monde que l'économie de marché a triomphé de l'intervention de l'Etat et, d'autre part, l'accroissement de la place effective occupée par le secteur public dans le PNB.
Le célèbre économiste a beaucoup contribué au retournement d'opinion qui s'est produit à partir de la fin des années 1960. La confiance dans l'action du gouvernement a fait progressivement place à l'engouement pour les marchés libéralisés et pour un Etat minimal. Notre auteur d'ajouter aussitôt : « Pendant la même période, le rôle effectif du «gouvernement» aux Etats-Unis a changé du tout au tout - mais précisément dans la direction opposée. » De 1945 à 1955, le pourcentage des dépenses publiques (engagées tant par l'Etat fédéral que par les Etats fédérés et les municipalités) de caractère civil absorbaient en moyenne 11,5 % du revenu national. En 1983, la proportion était montée à 30 % où en gros, elle se trouvait encore en 2003.
Vu le thème qu'il a choisi, le théoricien du néolibéralisme (au sens européen du terme) a tort de laisser de côté, dans ses évaluations, les dépenses militaires. Bush Jr les a considérablement augmentées. Faire dépendre des commandes militaires l'activité d'une fraction de plus en plus importante de l'industrie, c'est réduire le champ de l'économie régie par les lois du marché. La remarque vaut au moins autant pour la France.
Un autre trait commun aux deux pays ressort de la constatation rétrospective suivante : combien discrète était en France l'intrusion des pouvoirs publics dans la sphère du privé pendant les années réputées du dirigisme militant ! On pourrait illustrer ce point de mille façons.
Vous pouviez à l'époque rebâtir un corps de bâtiment délabré vous appartenant. On n'avait pas introduit cette perle de l'ingérence de l'autorité : l'autorisation administrative pour des travaux « exemptés de déclaration » ! Plus généralement, la première marque de non-intervention de la collectivité dans la gestion de la vie quotidienne est l'importance de la part disponible du revenu.
A la fin des années 1950, les dépenses publiques au sens large représentaient environ 32 % du PIB, à quoi correspondait un pourcentage équivalent de « prélèvements » (impôts et cotisations sociales). Les finances publiques venaient d'être remises à l'équilibre. La proportion est depuis lors montée pour les dépenses publiques à plus de 54 %, le total des prélèvements obligatoires (PO) s'élevant à près de 44 %. Cette différence de l'ordre de 10 % fait problème. Elle se compare au déficit dit de Maastricht évalué cette année à 3,5 % ! A quoi tient ce gros écart ?
Notre explication est qu'elle est surtout due à l'absence de prise en compte des dépenses dites fiscales, autrement dit des allègements d'impôt (ou de cotisations) accordés à telle ou telle catégorie d'assujettis sans abaissement concomitant des dépenses budgétaires (ou de la Sécu). On doit y voir une subvention budgétaire à travers laquelle le bénéficiaire transfère sur d'autres contributeurs, via le budget, la charge dont il est exempté. L'allégement ne s'est pas traduit par une baisse à due concurrence des prélèvements obligatoires. Ces derniers n'ont pas, globalement, été affectés par l'allégement reconnu à telle ou telle catégorie de contribuables ou de cotisants.
Par exemple, tel est le cas pour les entreprises qui sont « subventionnées » pour avoir à payer 39 heures de travail leurs salariés passés à 35 heures. La subvention est allouée sous forme d'un dégrèvement de charges. Conséquence, l'évaluation des prélèvements que le gouvernement se targue d'avoir abaissés devrait être révisée en hausse ! Tout semble fait pour brouiller la vision du public. Le mode de calcul des PO n'est pas le même que celui pour évaluer le déficit déclaré à Bruxelles. Celui-ci fait apparaître un taux de PO plus élevé.
Pour la raison évidente qu'elles doivent être réglées comme l'est n'importe quelle dépense, les dépenses déficitaires rendent nécessaire l'appel à des ressources au-delà des sommes fournies par les contribuables ou les cotisants. En termes pratiques, les épargnants souscrivent des contrats d'assurance-vie fiscalement avantageux. Les organismes placent en OAT les sommes recueillies. Les plus riches peuvent échapper légalement à l'impôt (non sans risque au moment de la succession).
Comme chaque contrat est une transaction voulue par l'épargnant, le transfert de pouvoir d'achat qui en résulte en faveur du Trésor public n'est pas compté comme prélèvement obligatoire. Cependant, l'afflux d'épargne opéré de cette façon vers les caisses publiques est aussi automatique et régulier, la loi des grands nombres jouant, que s'il était opéré par le procédé coercitif de l'imposition ! Un comble : le déficit public, qui est un facteur majeur de détournement de l'épargne, fait apparaître les prélèvements publics sur le revenu national comme inférieurs à ce qu'ils sont en réalité ! Autant de moins pour le financement en fonds propres des entreprises ! Personne ne voit que ce détournement par le déficit budgétaire est la cause principale du chômage !
La fiscalité ne peut être ni rationnelle ni juste dans un pays où les dépenses publiques atteignent plus de la moitié du PIB et où le cinquième des dépenses sont financées par l'emprunt. Deux anomalies fiscales énormes contribuent largement au malaise français. D'un côté, une fiscalité directe très progressive (IR, IS, ISF, etc.) pèse lourdement sur les revenus moyens et élevés. L'exode (minimisé systématiquement) serait encore plus saignant si des échappatoires n'étaient pas offertes à leur titulaires. D'un autre côté, la fiscalité indirecte obère dramatiquement les petits budgets, contribuant à l'appauvrissement de millions de foyers. Elle fausse complètement les prix... du marché, plus gravement qu'ils ne l'étaient par les contrôles d'antan (heureusement) abolis. On leur a substitué désormais des distorsions autrement plus destructrices.
La démocratie et la peur
Tocqueville se méfiait des "passions démocratiques".
Nos hommes politiques ont trouvé la formule électorale magique, la plus puissante des passions démocratiques actuelles : la peur. Chacun son style : Bush en sherif qui tire d'abord et pose les questions après, Chirac qui compatit à tout, qui fait "part de sa vive émotion" à propos d'un rien, une vraie cellule de soutien psychologique à lui tout seul.
D'autres ont compris. Sarko : la France va à la catastrophe si vous n'élisez pas un réformateur (c'est à dire Nicolas S.) ; Hollande : la France va à la catastrophe si la droite reste au pouvoir. Etc ...
Le citoyen qui ne s'y laisse pas prendre a de quoi être effaré. Kerry avait dit pendant la campagne électorale que le terrorisme ne devait pas obséder les Américains, que c'était une nuisance à prendre au sérieux, mais au point de changer la vie. Ce propos de simple bon sens a été repris de volée par les conservateurs pour faire de Kerry un allié de Ben Laden.
Je me sens désemparé : la France est dans une situation difficile mais pas désespérée, donc passionnante, les choix à faire dans tous les domaines devraient être exposés, débattus, soupesés. Au lieu de ça, on se balance à la tronche des scénarios plus apocalyptiques les uns que les autres. A gauche, l'avenir rendra Zola ridicule si la droite reste au pouvoir ; à droite, l'URSS sera un paradis par rapport à la France de dans dix ans si la gauche revient au pouvoir.
Nos hommes politiques ont trouvé la formule électorale magique, la plus puissante des passions démocratiques actuelles : la peur. Chacun son style : Bush en sherif qui tire d'abord et pose les questions après, Chirac qui compatit à tout, qui fait "part de sa vive émotion" à propos d'un rien, une vraie cellule de soutien psychologique à lui tout seul.
D'autres ont compris. Sarko : la France va à la catastrophe si vous n'élisez pas un réformateur (c'est à dire Nicolas S.) ; Hollande : la France va à la catastrophe si la droite reste au pouvoir. Etc ...
Le citoyen qui ne s'y laisse pas prendre a de quoi être effaré. Kerry avait dit pendant la campagne électorale que le terrorisme ne devait pas obséder les Américains, que c'était une nuisance à prendre au sérieux, mais au point de changer la vie. Ce propos de simple bon sens a été repris de volée par les conservateurs pour faire de Kerry un allié de Ben Laden.
Je me sens désemparé : la France est dans une situation difficile mais pas désespérée, donc passionnante, les choix à faire dans tous les domaines devraient être exposés, débattus, soupesés. Au lieu de ça, on se balance à la tronche des scénarios plus apocalyptiques les uns que les autres. A gauche, l'avenir rendra Zola ridicule si la droite reste au pouvoir ; à droite, l'URSS sera un paradis par rapport à la France de dans dix ans si la gauche revient au pouvoir.
jeudi, décembre 23, 2004
Restaurant : Le café Marly
C'est un de mes chouchous à Paris.
C'est un restaurant de bon goût. Le cadre est exceptionnel puisqu'on est dans le Louvre avec vue soit sur la pyramide soit sur l'aile Richelieu, il y a une terrasse fort sympathique (l'hiver on s'y caille les miches comme on dit à la campagne). Le décor est classique d'inspiration empire, le service sans problème. La cuisine y est raffinée, légère et droite, pas de triple saut périllleux arrière, pas de sardines à la fraise et au chocolat. Non, carpaccio de saint Jacques à l'huile de truffes, lomo bellota caramal et coco.
Deux inconvénients : ces saloperies de touristes ! Après le mois de mai, il faut se battre pour une place. Et le prix, comptez 60 € par personne.
Mais, au diable l'avarice, ce restaurant vaut bien un petit sacrifice de temps en temps. De plus, il s'intègre très bien dans un programme culturel : le Louvre le matin, café Marly le midi, promenade digestive sur les quais ou au Palais Royal.
Ouvert 7/7 de 8h à 2h.
Café MarlyCour Napoléon
93, rue de Rivoli75001 Paris
Tél : 01 49 26 06 60
Fax : 01 49 26 07 06
Email : s.a.marly@wanadoo.fr
Métro Palais Royal - Musée du Louvre
C'est un restaurant de bon goût. Le cadre est exceptionnel puisqu'on est dans le Louvre avec vue soit sur la pyramide soit sur l'aile Richelieu, il y a une terrasse fort sympathique (l'hiver on s'y caille les miches comme on dit à la campagne). Le décor est classique d'inspiration empire, le service sans problème. La cuisine y est raffinée, légère et droite, pas de triple saut périllleux arrière, pas de sardines à la fraise et au chocolat. Non, carpaccio de saint Jacques à l'huile de truffes, lomo bellota caramal et coco.
Deux inconvénients : ces saloperies de touristes ! Après le mois de mai, il faut se battre pour une place. Et le prix, comptez 60 € par personne.
Mais, au diable l'avarice, ce restaurant vaut bien un petit sacrifice de temps en temps. De plus, il s'intègre très bien dans un programme culturel : le Louvre le matin, café Marly le midi, promenade digestive sur les quais ou au Palais Royal.
Ouvert 7/7 de 8h à 2h.
Café MarlyCour Napoléon
93, rue de Rivoli75001 Paris
Tél : 01 49 26 06 60
Fax : 01 49 26 07 06
Email : s.a.marly@wanadoo.fr
Métro Palais Royal - Musée du Louvre
Restaurant : Le music-hall
Soyons francs : si je n'avais pas entendu en dire du bien à la radio, en dépit de son premier abord, je ne serai jamais entré dans ce restaurant. Il a tout du repoussoir à Franckie : décor fluo, musique (on ne va pas au restaurant pour écouter de la musique), carte aux associations excentriques, bref le genre pour cadres trentenaires friqués branchouillés qui confondent l'excentricité et l'originalité, le décalage et la personnalité, le hors-sujet et la créativité, le prix et la qualité. Bref un restaurant pour jeunes barbares du XVIème arrondissement.
Mais une fois le haut-le-coeur initial surmonté, j'avoue qu'il y a des trouvailles qui dépassent la vaniteuse pirouette culinaire. La lotte au lard, sans être révolutionnaire (j'avais déjà mangé de la langoustine au pied de porc, même genre d'association), est bienvenue.
La fricassée de Saint-Jacques aux cèpes à l'arabica est judicieuse.
Les desserts eux valent franchement le détour, ce qui est plutôt rare. Comme ce resto fait aussi salon de thé, vous pouvez en profiter plainement. Il y a une poire pochée, glace au café et feuille de tabac frite particulièrement réussie.
Le service est brouillon.
Ca manque encore de quelques ajustements mais ça change. Le plus gros inconviénient sur le long terme pourrait bien être le coté bruyant de la salle.
Un restaurant si vous avez envie de sortir de l'ordinaire.
Compter 65 € par personne au diner, 15 € salon de thé
Lien : Le music-hall
Mais une fois le haut-le-coeur initial surmonté, j'avoue qu'il y a des trouvailles qui dépassent la vaniteuse pirouette culinaire. La lotte au lard, sans être révolutionnaire (j'avais déjà mangé de la langoustine au pied de porc, même genre d'association), est bienvenue.
La fricassée de Saint-Jacques aux cèpes à l'arabica est judicieuse.
Les desserts eux valent franchement le détour, ce qui est plutôt rare. Comme ce resto fait aussi salon de thé, vous pouvez en profiter plainement. Il y a une poire pochée, glace au café et feuille de tabac frite particulièrement réussie.
Le service est brouillon.
Ca manque encore de quelques ajustements mais ça change. Le plus gros inconviénient sur le long terme pourrait bien être le coté bruyant de la salle.
Un restaurant si vous avez envie de sortir de l'ordinaire.
Compter 65 € par personne au diner, 15 € salon de thé
Lien : Le music-hall
Vers une reprise de l'inflation en France
Les déficits publics se creusent. Une augmentation des impôts est inenvisageable car elle serait économiquement suicidaire. La réforme d'l'Etat, pourtant si nécessaire à plus de justice sociale, ne semble toujours pas d'actualité et ne le sera peut-être jamais, faute de volonté politique.
La solution : l'inflation. Il y a encore un an, j'avais des doutes car je pensais qu'elle entrainerait une difficile sortie de l'euro, que je voyais vers 2010. Mais on sent bien que le laxisme budgétaire délibéré s'installe dans les grands pays de l'Euroland (Allemagne, France, Italie) et tant pis pour les petits pays qui ont été vertueux. La Suède et le Danemark se féliciteront de ne pas être entrés dans l'Euro.
Les retraités, qui vont constituer une part de plus en plus importante de la population, vont souffrir.
Comment profiter de l'inflation ? Endettez vous à taux fixe.
La solution : l'inflation. Il y a encore un an, j'avais des doutes car je pensais qu'elle entrainerait une difficile sortie de l'euro, que je voyais vers 2010. Mais on sent bien que le laxisme budgétaire délibéré s'installe dans les grands pays de l'Euroland (Allemagne, France, Italie) et tant pis pour les petits pays qui ont été vertueux. La Suède et le Danemark se féliciteront de ne pas être entrés dans l'Euro.
Les retraités, qui vont constituer une part de plus en plus importante de la population, vont souffrir.
Comment profiter de l'inflation ? Endettez vous à taux fixe.
Les fascistes irakiens
J'ai toujours trouvé ridicules et déplacées ces manifestations anti-FN en France au son du Chant des partisans. C'est facile et inutile, voire nuisible, de jouer avec 70 ans de retard au petit héros anti-fasciste. De plus, il y a à la un sacrilège : il y a 60 ans, ceux qui chantaient le Chant des partisans risquaient la torture et la mort, ceux d'aujourd'hui risquent de se fouler une cheville en dérapant sur le glissant pavé parisien.
Par contre, il existe aujourd'hui des gens qui sont des cousins des fascistes, de vrais totalitaires, qui voudraient régenter toute la vie de leur concitoyens, y compris leurs pensées.
Vous les voyez sur la photo ci-dessus en train d'assassiner deux irakiens préparant les prochaines élections. Pourquoi personne ne manifeste-t-il contre eux ? C'est le moment, pourtant.
Sommes nous si anti-américains (anti-américanisme : socialisme des imbéciles) que nous préférons voir les Américains échouer, au prix de la prise du pouvoir par des théocrates ?
Sommes nous si faibles que nous nous détournons de toute situation de violence ?
Sommes nous si bêtes que nous ne savons pas différencier nationalisme et fanatisme religieux ?
Nous sommes tombés bien bas.
Oui, les Américains ont menti, ont fait un tas de conneries, ont pris une fouletitude de décisions idiotes.
Oui, mais cela nous dispense-t-il de penser, de choisir, face à la situation actuelle ?
Il ne s'agit pas de tomber dans le manichéisme américain (puisqu'ils sont les diables, nous sommes les saints) mais, justement, voulons nous peser sur affaires du monde, faire entendre notre voix, ou, loin des yeux loin du coeur, preférons nous lâchement -les prétextes ne manquent pas- laisser Américains et islamistes se démerder entre eux ?
Finalement, une fois encore, Tony Blair fait des déclarations qui sonnent juste. Il reste à mes yeux le plus grand (ou le moins petit !) des dirigeants européens.
Peut-être suis je influencé par ma relecture actuelle (Histoire de la Révolution Française, de Michelet), je pense que nous ne sommes pas la hauteur de nos généreux ancêtres.
mercredi, décembre 22, 2004
L'argent, ça ne compte pas
J'ai déjà commis un message sur le sujet intitulé A propos des "raisonnements purement financiers", mais je reste surpris du nombre de gens qui m'expliquent à propos des problèmes financiers collectifs (retraites, déficits, etc ...) que "l'argent, ça ne compte pas". Deux hypothèses :
1) Je me trompe et, effectivement, l'argent de la collectivité, ça ne compte pas, j'ai tort de m'inquiéter
2) J'ai raison, la France s'appauvrit, mais plutôt que de se bouger, il est plus facile de dire que l'argent ça ne compte pas et que, par conséquent, l'appauvrissement est simplement comptable, sans effet réel.
Quoi qu'il en soit, je propose aux partisans de "L'argent de l'Etat, ça ne compte pas" le raisonnement suivant :
a) L'argent de l'Etat ne compte pas
b) L'argent n'a pas d'odeur. Un euro, que son propriétaire soit M. Tartemuche ou l'Etat, est toujours un euro.
c) Donc, conséquence de a+b, l'argent quel que soit son propriétaire ne compte pas.
Les partisans de "L'argent de l'Etat, ça ne compte pas", ne pouvant qu'adhérer à ce raisonnement à la logique implacable, voudront bien me communiquer leur adresse afin que je leur envoie un RIB pour le versement mensuel de leur salaire sur mon compte courant. Je les en remercie par avance.
Pour ma part, je préfère : "Il n'y a pas que l'argent qui compte, mais igorer l'argent, c'est se condamner à l'impuissance".
1) Je me trompe et, effectivement, l'argent de la collectivité, ça ne compte pas, j'ai tort de m'inquiéter
2) J'ai raison, la France s'appauvrit, mais plutôt que de se bouger, il est plus facile de dire que l'argent ça ne compte pas et que, par conséquent, l'appauvrissement est simplement comptable, sans effet réel.
Quoi qu'il en soit, je propose aux partisans de "L'argent de l'Etat, ça ne compte pas" le raisonnement suivant :
a) L'argent de l'Etat ne compte pas
b) L'argent n'a pas d'odeur. Un euro, que son propriétaire soit M. Tartemuche ou l'Etat, est toujours un euro.
c) Donc, conséquence de a+b, l'argent quel que soit son propriétaire ne compte pas.
Les partisans de "L'argent de l'Etat, ça ne compte pas", ne pouvant qu'adhérer à ce raisonnement à la logique implacable, voudront bien me communiquer leur adresse afin que je leur envoie un RIB pour le versement mensuel de leur salaire sur mon compte courant. Je les en remercie par avance.
Pour ma part, je préfère : "Il n'y a pas que l'argent qui compte, mais igorer l'argent, c'est se condamner à l'impuissance".
Les Anglais ont-ils raison et les Français tort ?
Les enchères montent entre Francfort et Paris pour racheter la bourse de Londres, pourtant plus grosse. Les Anglais, loin de notre obsession des champions nationaux, ne semblent pas traumatisés outre mesure par la nationalité des propriétaires. Déjà, ils ont laissé filer leur industrie (Rolls Royce Cars acheté par BMW). Or, leur économie ne s'en porte pas plus mal.
A contrario, nous avons un champion national du jeu video, Ubisoft, qui va se faire manger tout cru par l'américain Electronic Arts. Lui, contrairement au cinéma qui reçoit tant de subventions (souvent au copinage et à la notoriété), n'a jamais été aidé par l'Etat. Pourtant l'industrie du jeu video était naissante il y a peu d'années, donc en position d'exploiter au mieux les aides, a un contenu artistique (il y a -bientôt, on dira "il y avait"- une "french touch") et réalise maintenant un chiffre d'affaires supérieur au cinéma.
Qu'en conclure ?
1) Qu'une politique de champions nationaux n'est pas nécessaire à la prospérité, peut-être lui est elle contraire.
2) Mais, si on mène une politique économiquement nationaliste, autant la mener bien.
Malheureusement, l'Etat aime ce qui est gros, ce qui se voit, ce qu'il connaît, les méga-plans genre "objectif 2027"alors que l'aide est la plus profitable aux industries naissantes, pas encore très connues. Les frères Guillemot, fondateurs d'Ubisoft, ne sont ni polytechniciens, ni énarques, ils n'ont pas commencé par pantoufler dans un ministère. Dommage pour eux.
Le fond de ma pensée est que l'Etat est inapte à aider les industries naissantes, les régions le font bien mieux. Mais la vraie décentralisation en France, ce n'est pas pour demain.
A contrario, nous avons un champion national du jeu video, Ubisoft, qui va se faire manger tout cru par l'américain Electronic Arts. Lui, contrairement au cinéma qui reçoit tant de subventions (souvent au copinage et à la notoriété), n'a jamais été aidé par l'Etat. Pourtant l'industrie du jeu video était naissante il y a peu d'années, donc en position d'exploiter au mieux les aides, a un contenu artistique (il y a -bientôt, on dira "il y avait"- une "french touch") et réalise maintenant un chiffre d'affaires supérieur au cinéma.
Qu'en conclure ?
1) Qu'une politique de champions nationaux n'est pas nécessaire à la prospérité, peut-être lui est elle contraire.
2) Mais, si on mène une politique économiquement nationaliste, autant la mener bien.
Malheureusement, l'Etat aime ce qui est gros, ce qui se voit, ce qu'il connaît, les méga-plans genre "objectif 2027"alors que l'aide est la plus profitable aux industries naissantes, pas encore très connues. Les frères Guillemot, fondateurs d'Ubisoft, ne sont ni polytechniciens, ni énarques, ils n'ont pas commencé par pantoufler dans un ministère. Dommage pour eux.
Le fond de ma pensée est que l'Etat est inapte à aider les industries naissantes, les régions le font bien mieux. Mais la vraie décentralisation en France, ce n'est pas pour demain.
Résultat du jeu concours
Le gagnant est Sébastien Rougeyron
Il a gagné le droit d'avoir la trouille de sa vie en avion, avec moi comme pilote.
Douglas Bader était un pilote cul-de-jatte suite à un tonneau tourné un peu en-dessous du niveau du sol en Bristol Bulldog. Bien entendu, il a eu droit à "Mon pauvre vieux, l'aviation c'est fini pour toi."
Ce qui ne l'empêcha nullement de remporter plusieurs victoires en combat aérien.
Il jouait au golf. Ca reste un mystère pour moi comment on peut jouer au glof avec des jambes artificielles.
Il a gagné le droit d'avoir la trouille de sa vie en avion, avec moi comme pilote.
Douglas Bader était un pilote cul-de-jatte suite à un tonneau tourné un peu en-dessous du niveau du sol en Bristol Bulldog. Bien entendu, il a eu droit à "Mon pauvre vieux, l'aviation c'est fini pour toi."
Ce qui ne l'empêcha nullement de remporter plusieurs victoires en combat aérien.
Il jouait au golf. Ca reste un mystère pour moi comment on peut jouer au glof avec des jambes artificielles.
mardi, décembre 21, 2004
Oh oui, Fais moi mal ! (séance de sado-masochisme économique)
Ceci est extrait d'une lettre d'un lecteur des Echos :
On peut s'étonner que le benchmarking, cette technique d'études comparatives très pratiquée en management industriel, soit si peu utilisée par nos instances officielles pour des comparaisons chiffrées concernant les mesures des « performances » inter-étatiques (dépense, fiscalité, emploi...). Pour le domaine sensible du chômage, le rapport de la commission Camdessus illustre parfaitement ces manques méthodologiques. On regrettera en effet ici que la mesure du poids des causes du chômage, ainsi que le chiffrage exact des incontournables remèdes nécessaires, soient tous deux absents des conclusions. Les techniques numériques citées auraient permis d'obtenir ces informations, tout en ancrant les conclusions dans la plus objective des réalités chiffrées.
Poussant plus avant la question, j'ai entrepris l'étude comparée de nos principaux voisins (ensemble : FR, GB, ITA, ALL) + zone euro + USA sur le thème de l'emploi pour l'actuelle décennie. Ce benchmarking s'est avéré très concluant. Ici le modèle établit le dosage précis des médications à appliquer. Par exemple : sur quels axes devrions-nous progresser, et de combien, pour gagner deux points de chômage ? Notons que ce gain dont nous allons voir le prix ne représente que 40 % de notre handicap par rapport aux meilleurs du lot (USA, GB). Le processus rigoureux de calcul établit que cette amélioration nécessiterait l'ensemble des mesures, étalées sur 15 à 16 ans, qui suit :
1. Baisser la dépense publique d'environ 8 points de PIB, soit 15 % de réduction relative (idem pour le train de vie de l'Etat et la fonction publique !). Le rythme proposé serait une réduction de 0,5 point de PIB par an pendant 16 ans.
2. Augmenter le temps de travail de 8 % (soit retour progressif au 38 heures !).
3. Gagner de 3 à 4 % de taux d'emploi (reculer l'âge de la retraite effective de 3 à 4 ans, intégrer plus précocement nos jeunes dans les entreprises...).
4. Pour clore cette liste, baisser aussi dans le même mouvement nos coûts salariaux d'environ 12 %. Ce gain, progressif lui aussi, serait rendu possible en majeure partie par les progrès précédents. Au final, ces quatre médecines feraient passer notre potentiel de croissance de 1,8 % à 2,1 % par an, en moyenne décennale, ce qui aiderait aussi au bonus visé. Ces réajustements « herculéens », nécessaires et rigoureusement calculables seraient politiquement incorrects, voire suicidaires, chez nous. Et telle est bien toute notre impasse, car tel est le prix exact à payer, pour rattraper une partie de notre retard, et tenter de modérer la dette que nous mijotons pour notre descendance depuis plus de vingt ans.
Pascal Lamy, ex-commissaire européen, pense que, dans l'Union européenne, « il y a des petits pays comme la Suède, la Finlande, le Danemark, l'Irlande, où la conscience se répand assez vite que les comportements non coopératifs peuvent faire naufrager l'esquif. Il en va tout autrement dans les grands paquebots comme la France et l'Allemagne. Pour réagir plus vite, ces deux pays doivent réorganiser leurs pouvoirs en profondeur ».
On peut s'étonner que le benchmarking, cette technique d'études comparatives très pratiquée en management industriel, soit si peu utilisée par nos instances officielles pour des comparaisons chiffrées concernant les mesures des « performances » inter-étatiques (dépense, fiscalité, emploi...). Pour le domaine sensible du chômage, le rapport de la commission Camdessus illustre parfaitement ces manques méthodologiques. On regrettera en effet ici que la mesure du poids des causes du chômage, ainsi que le chiffrage exact des incontournables remèdes nécessaires, soient tous deux absents des conclusions. Les techniques numériques citées auraient permis d'obtenir ces informations, tout en ancrant les conclusions dans la plus objective des réalités chiffrées.
Poussant plus avant la question, j'ai entrepris l'étude comparée de nos principaux voisins (ensemble : FR, GB, ITA, ALL) + zone euro + USA sur le thème de l'emploi pour l'actuelle décennie. Ce benchmarking s'est avéré très concluant. Ici le modèle établit le dosage précis des médications à appliquer. Par exemple : sur quels axes devrions-nous progresser, et de combien, pour gagner deux points de chômage ? Notons que ce gain dont nous allons voir le prix ne représente que 40 % de notre handicap par rapport aux meilleurs du lot (USA, GB). Le processus rigoureux de calcul établit que cette amélioration nécessiterait l'ensemble des mesures, étalées sur 15 à 16 ans, qui suit :
1. Baisser la dépense publique d'environ 8 points de PIB, soit 15 % de réduction relative (idem pour le train de vie de l'Etat et la fonction publique !). Le rythme proposé serait une réduction de 0,5 point de PIB par an pendant 16 ans.
2. Augmenter le temps de travail de 8 % (soit retour progressif au 38 heures !).
3. Gagner de 3 à 4 % de taux d'emploi (reculer l'âge de la retraite effective de 3 à 4 ans, intégrer plus précocement nos jeunes dans les entreprises...).
4. Pour clore cette liste, baisser aussi dans le même mouvement nos coûts salariaux d'environ 12 %. Ce gain, progressif lui aussi, serait rendu possible en majeure partie par les progrès précédents. Au final, ces quatre médecines feraient passer notre potentiel de croissance de 1,8 % à 2,1 % par an, en moyenne décennale, ce qui aiderait aussi au bonus visé. Ces réajustements « herculéens », nécessaires et rigoureusement calculables seraient politiquement incorrects, voire suicidaires, chez nous. Et telle est bien toute notre impasse, car tel est le prix exact à payer, pour rattraper une partie de notre retard, et tenter de modérer la dette que nous mijotons pour notre descendance depuis plus de vingt ans.
Pascal Lamy, ex-commissaire européen, pense que, dans l'Union européenne, « il y a des petits pays comme la Suède, la Finlande, le Danemark, l'Irlande, où la conscience se répand assez vite que les comportements non coopératifs peuvent faire naufrager l'esquif. Il en va tout autrement dans les grands paquebots comme la France et l'Allemagne. Pour réagir plus vite, ces deux pays doivent réorganiser leurs pouvoirs en profondeur ».
lundi, décembre 20, 2004
Un avion, une histoire : le Supermarine Spitfire
J'ai décidé de commencer cette rubrique "Un avion, une histoire" pour vous parler en quelques lignes des avions que j'aime sans, j'espère, vous barber.
Bien sûr, à tout seigneur, tout honneur, commencer par sa majesté le Spitfire est une évidence.
Un des rares avions capables d'arracher des larmes à un flegmatique anglais. En plus, d'être le symbole de la Bataille d'Angleterre, "plus belle heure" du peuple britannique, c'est une superbe machine, digne héritière des avions de course de la coupe Schneider.
Les belles ailes en ellipse, les sonorités harmonieuses et distinguées du Rolls Royce Merlin, il
suffit de voir une fois en meeting un Spitfire, un Spit pour les intimes, pour comprendre.
Lien : paire de Spits au décollage à Duxford (c'est mieux avec le son à fond ou sur la chaine hifi !)
L'histoire commence en 1935.
Supermarine, avec ses hydravions S6B équipés de moteurs Rolls Royce, vient de gagner pour la troisième fois consécutive la coupe Schneider, l'emportant définitivement.
Les bruits de bottes se font entendre dans toute l'Europe. Un vieux politicien, fini, usé, retiré dans sa propriété de Chartwell, se ronge les sangs, hurle dans le désert : Winston Churchill.
Heureusement, il a deux atouts : un accès quasi-illimité aux informations gouvernementales car le Premier Ministre a donné un peu négligemment l'ordre "d'informer Winston de tout ce qu'il demande, il peut toujours servir" et Winston demande beaucoup. Ce qui fera, cas unique dans l'histoire, qu'un retraité, bête de travail, connaitra mieux les dossiers que le chef du gouvernement ! Le deuxième atout : un cercle de fidèles, restreint mais entreprenant, prêt à lui fournir un appui, y compris financier.
C'est pourquoi, alors que le gouvernement britannique tergiverse, l'ingénieur Reginald Mitchell et Supermarine reçoivent discrètement de quoi développer un avion de chasse à partir des hydravions de course. Il aura une hélice à pas variable, un train rentrant, huit mitrailleuses (Quoi ! Deux suffisent bien !) et un pare-brise blindé (Comment ça ! Le pilote n'aura pas la tête au vent ? Dangereuse innovation !) et surtout ces ailes en ellipse, le dessin aérodynamique parfait d'après Prandlt, qui travaille à la même époque sur le Messerschmidt 109, et un moteur V12 Rolls-Royce. Trait d'humour britannique, le nom choisi "spitfire" veut dire "mégère" mais aussi "cracher le feu".
Pour bien se rendre compte du bond en avant, il faut se rappeler que l'avion de chasse britannique de première ligne de l'époque est le Gloster Gladiator, biplan ouvert à train fixe.
La mise au point est difficile, tout est à inventer ou à réinventer. Le P-51 Mustang, autre merveille dont je vous parlerai une autre fois, est conçu, du premier trait au premier vol du prototype, en neuf mois, mais c'est, en 1940, les équipements modernes sont maîtrisés.
Dans l'immédiat avant guerre, certains contestent encore l'utilité de la radio à bord des avions. Le premier vol est assez rapide (5 mars 1936), mais avec un train qui rentre quand il veut, une hélice en bois à pas fixe et un moteur Merlin à la fiabilité légère légère. Reginald Mitchell, pressé par l'urgence, se sachant malade, travaille d'arrache-pied, passant treize à quatorze heures par jour à sa table à dessin, après quoi, le devoir accompli, il meurt du cancer.
Les premiers Spits entrent en service mi-1938, pilotés par les "pilotes de club" qui disent "Il faut bien s'occuper hors de la saison de la chasse au renard." Les mêmes diront, après la fameuse phrase de Churchill "Jamais tant d'hommes ne durent autant à si peu d'entre eux" (never so many due so much to so few) : il doit évoquer nos notes de bar.
Les escadrilles de la Bataille d'Angleterre étaient surtout équipées de Hawker Hurricane mais le Spit a une silhouette marquante qui le rend inoubliable.
Il n'a pas que des qualités : moteur refroidi par liquide donc circuit sensible aux impacts de balles, autonomie réduite, un peu mou en roulis, train étroit, manche peu ergonomique. Mais, preuve indéniable de la qualité de base de la conception, il a pu être amélioré constamment jusqu'en 1946, il est resté en service (dans l'armée israelienne) jusqu'en 1957.
A ma connaissance, il en reste une dizaine en état de vol dont un biplace. Bien que cela soit, à
proprement parler, vu l'étroitesse du marché et aussi pour la charge sentimentale qu'il porte, un avion inestimable, je pense qu'un prix minimum de 2.5-3 M€ n'est pas farfelu.
Vous pouvez en voir en vol à la Ferté-Alais ou à Duxford.
Christophe Jacquard avait un Spit XVI, à Darois, en face les usines Robin, je ne sais pas si il l'a toujours. Le son du Griffon , descendant du Merlin, faisait sortir les curieux des ateliers.
(Le prix d'un Mustang, même moteur Merlin, qui est moins rare -50 en état de vol-, tourne autour de 1.3 M$. A l'autre bout de l'échelle, l'un des deux P38 en état de vol a été enlevé sous 20 m de galce au Groenland et restauré pour 20 M$ ! Le prix des warbirds dépend de la passion et de la fortune de l'acheteur. Quelques milliardaires, dont Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, font grimper les prix aux arbres.)
Bien sûr, à tout seigneur, tout honneur, commencer par sa majesté le Spitfire est une évidence.
Un des rares avions capables d'arracher des larmes à un flegmatique anglais. En plus, d'être le symbole de la Bataille d'Angleterre, "plus belle heure" du peuple britannique, c'est une superbe machine, digne héritière des avions de course de la coupe Schneider.
Les belles ailes en ellipse, les sonorités harmonieuses et distinguées du Rolls Royce Merlin, il
suffit de voir une fois en meeting un Spitfire, un Spit pour les intimes, pour comprendre.
Lien : paire de Spits au décollage à Duxford (c'est mieux avec le son à fond ou sur la chaine hifi !)
L'histoire commence en 1935.
Supermarine, avec ses hydravions S6B équipés de moteurs Rolls Royce, vient de gagner pour la troisième fois consécutive la coupe Schneider, l'emportant définitivement.
Les bruits de bottes se font entendre dans toute l'Europe. Un vieux politicien, fini, usé, retiré dans sa propriété de Chartwell, se ronge les sangs, hurle dans le désert : Winston Churchill.
Heureusement, il a deux atouts : un accès quasi-illimité aux informations gouvernementales car le Premier Ministre a donné un peu négligemment l'ordre "d'informer Winston de tout ce qu'il demande, il peut toujours servir" et Winston demande beaucoup. Ce qui fera, cas unique dans l'histoire, qu'un retraité, bête de travail, connaitra mieux les dossiers que le chef du gouvernement ! Le deuxième atout : un cercle de fidèles, restreint mais entreprenant, prêt à lui fournir un appui, y compris financier.
C'est pourquoi, alors que le gouvernement britannique tergiverse, l'ingénieur Reginald Mitchell et Supermarine reçoivent discrètement de quoi développer un avion de chasse à partir des hydravions de course. Il aura une hélice à pas variable, un train rentrant, huit mitrailleuses (Quoi ! Deux suffisent bien !) et un pare-brise blindé (Comment ça ! Le pilote n'aura pas la tête au vent ? Dangereuse innovation !) et surtout ces ailes en ellipse, le dessin aérodynamique parfait d'après Prandlt, qui travaille à la même époque sur le Messerschmidt 109, et un moteur V12 Rolls-Royce. Trait d'humour britannique, le nom choisi "spitfire" veut dire "mégère" mais aussi "cracher le feu".
Pour bien se rendre compte du bond en avant, il faut se rappeler que l'avion de chasse britannique de première ligne de l'époque est le Gloster Gladiator, biplan ouvert à train fixe.
La mise au point est difficile, tout est à inventer ou à réinventer. Le P-51 Mustang, autre merveille dont je vous parlerai une autre fois, est conçu, du premier trait au premier vol du prototype, en neuf mois, mais c'est, en 1940, les équipements modernes sont maîtrisés.
Dans l'immédiat avant guerre, certains contestent encore l'utilité de la radio à bord des avions. Le premier vol est assez rapide (5 mars 1936), mais avec un train qui rentre quand il veut, une hélice en bois à pas fixe et un moteur Merlin à la fiabilité légère légère. Reginald Mitchell, pressé par l'urgence, se sachant malade, travaille d'arrache-pied, passant treize à quatorze heures par jour à sa table à dessin, après quoi, le devoir accompli, il meurt du cancer.
Les premiers Spits entrent en service mi-1938, pilotés par les "pilotes de club" qui disent "Il faut bien s'occuper hors de la saison de la chasse au renard." Les mêmes diront, après la fameuse phrase de Churchill "Jamais tant d'hommes ne durent autant à si peu d'entre eux" (never so many due so much to so few) : il doit évoquer nos notes de bar.
Les escadrilles de la Bataille d'Angleterre étaient surtout équipées de Hawker Hurricane mais le Spit a une silhouette marquante qui le rend inoubliable.
Il n'a pas que des qualités : moteur refroidi par liquide donc circuit sensible aux impacts de balles, autonomie réduite, un peu mou en roulis, train étroit, manche peu ergonomique. Mais, preuve indéniable de la qualité de base de la conception, il a pu être amélioré constamment jusqu'en 1946, il est resté en service (dans l'armée israelienne) jusqu'en 1957.
A ma connaissance, il en reste une dizaine en état de vol dont un biplace. Bien que cela soit, à
proprement parler, vu l'étroitesse du marché et aussi pour la charge sentimentale qu'il porte, un avion inestimable, je pense qu'un prix minimum de 2.5-3 M€ n'est pas farfelu.
Vous pouvez en voir en vol à la Ferté-Alais ou à Duxford.
Christophe Jacquard avait un Spit XVI, à Darois, en face les usines Robin, je ne sais pas si il l'a toujours. Le son du Griffon , descendant du Merlin, faisait sortir les curieux des ateliers.
(Le prix d'un Mustang, même moteur Merlin, qui est moins rare -50 en état de vol-, tourne autour de 1.3 M$. A l'autre bout de l'échelle, l'un des deux P38 en état de vol a été enlevé sous 20 m de galce au Groenland et restauré pour 20 M$ ! Le prix des warbirds dépend de la passion et de la fortune de l'acheteur. Quelques milliardaires, dont Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, font grimper les prix aux arbres.)
Petit jeu-concours
Le pilote sur la photo ci-dessous s'appelle Douglas Bader, il était chef d'escadrille pendant la Bataille d'Angleteterre et il avait une particularité tout à fait remarquable.
Quelle est cette particularité ? (Les gagnants feront un tour d'avion gratuit avec moi. Youpi !)
Répondez via les commentaires
Quelle est cette particularité ? (Les gagnants feront un tour d'avion gratuit avec moi. Youpi !)
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Recette : salade de saumon à l'avocat
Attention, tout le secret de cette recette est dans le matériel : il faut avoir un cuiseur vapeur. Tout le reste, cocotte, poële, four, micro-ondes, brutalise ou asséche le saumon.
Vous mettez des darnes ou des tranches de saumon (éventuellement surgelées ajoutez trois minutes dans ce cas) dix minutes dans le cuit vapeur, pas plus, n'oubliez pas de mettre un litre d'eau. Il vaut mieux que ça soit pas assez cuit que trop.
Vous mélangez ensuite à des avocats coupés en tranches (autant d'avocats que de tranches de saumon) et à des tomates cerises coupées en deux.
Sauce style vinaigrette avec jus de citron et huile d'olive. Vous pouvez ajouter de l'aneth.
Mangez avant que le saumon refroisse.
Une recette simple, rapide et excellente.
Evidemment, il faut un cuiseur vapeur, mais si vous êtes amateur de poissons ou de légumes, c'est un bon investissement puisque c'est le meilleur moyen de cuire sans sécher.
Vous mettez des darnes ou des tranches de saumon (éventuellement surgelées ajoutez trois minutes dans ce cas) dix minutes dans le cuit vapeur, pas plus, n'oubliez pas de mettre un litre d'eau. Il vaut mieux que ça soit pas assez cuit que trop.
Vous mélangez ensuite à des avocats coupés en tranches (autant d'avocats que de tranches de saumon) et à des tomates cerises coupées en deux.
Sauce style vinaigrette avec jus de citron et huile d'olive. Vous pouvez ajouter de l'aneth.
Mangez avant que le saumon refroisse.
Une recette simple, rapide et excellente.
Evidemment, il faut un cuiseur vapeur, mais si vous êtes amateur de poissons ou de légumes, c'est un bon investissement puisque c'est le meilleur moyen de cuire sans sécher.
Cinéma : Ocean's twelve
FF
Ce n'est pas le film du siècle, mais il y a pas mal d'humour et c'est mieux que le premier. Ensemble assez confus mais ça passe.
Ce n'est pas le film du siècle, mais il y a pas mal d'humour et c'est mieux que le premier. Ensemble assez confus mais ça passe.
Y -at-il un gouvernement libéral (ultra, forcément ultra) en France ?
Je suis surpris d'entendre des gens de gauche me parler de la politique sournoisement libérale du gouvernement actuel.
A mon avis, ce qui explique cette position contraire à la réalité que je vois, est que le meilleur moyen d'exister est de diaboliser l'adversaire."Libéral", surtout pour la gauche française, est autant une insulte que "pédophile", son emploi est tout naturel. C'est trop compliqué et trop risqué de définir un projet, mieux vaut dire du mal du gouvernement.
La politique prétendue libérale du gouvernement ? D'aussi loin que remonte ma mémoire du gouvernement Raffarin, je ne me souviens pas de mesures libérales. Clientélistes, oui, droitières, oui, libérales, non. (Les privatisations sont lancées depuis longtemps, peut-être l'abolition des 35 h ?)
Même si j'ai cherché sincèrement, il se peut que j'ai oublié, si vous en connaissez, ça m'intéresse.
Est-ce à dire que la politique du gouvernement est incohérente ?
Non, elle est cohérente par défaut, ce qui donne cette impression justifiée de sournoiserie.
Dans tous les cas, le gouvernement, sous la pression des évènements, cherche la ligne de moindre résistance, celle qui bouscule le moins. Or, la moins mauvaise solution pour répondre à ce critère, dans un système à l'efficacité déclinante, réside dans l'adoption de mesures techniques obscures qui n'intéressent personne, sans toucher au système : augmenter un peu plus l'assiette de cela, modifier le calcul du droit à ceci, tripatouiller tel taux, réviser le barème machin etc ... Par là-dessus, se rajoutent quelques mesures clientélistes , pour les buralistes ou pour les médecins, destinées à faire croire qu'on agit.
Le tableau d'ensemble est le suivant : diminution des prestations sociales saupoudrée de clientélisme.
Cette situation ne découle pas à mon avis d'une intention machiavélique mais au contraire d'une incapacité à définir une politique, comme un filet d'eau suit une pente prédictible et définie, parce que justement il n'a aucune volonté, parce qu'il se soumet à la loi de la gravitation.
Au fond, les intentions du gouvernement comptent peu : qu'il soit machiavélique ou incapable, qu'importe ; seul le résultat compte. Sur ce point, je rejoins les communistes et les socialistes, ce gouvernement est néfaste.
Les Français sont pris en étau entre un monde qui change sans leur demander leur avis et des structures inadaptées héritées du passé. Aujourd'hui, ils se crispent sur le passé parce que personne ne leur propose un avenir séduisant.
Une politique clairement posée est nécessaire pour rassurer les Français. Le secret de la popularité de Noicolas Sarkozy n'est pas à chercher ailleurs : il annonce ce qu'il va faire et il le fait (ou donne l'impression de le faire).
Qu'ancun autre homme de droite n'essaie de reprendre cette méthode pourtant si simple est peu flatteur pour la droite, je passe.
La gauche joue le retour au pouvoir par balancier électoral. C'est de bonne guerre électoraliste, mais que c'est court par rapport aux enjeux nationaux ! Que c'est court !
A mon avis, ce qui explique cette position contraire à la réalité que je vois, est que le meilleur moyen d'exister est de diaboliser l'adversaire."Libéral", surtout pour la gauche française, est autant une insulte que "pédophile", son emploi est tout naturel. C'est trop compliqué et trop risqué de définir un projet, mieux vaut dire du mal du gouvernement.
La politique prétendue libérale du gouvernement ? D'aussi loin que remonte ma mémoire du gouvernement Raffarin, je ne me souviens pas de mesures libérales. Clientélistes, oui, droitières, oui, libérales, non. (Les privatisations sont lancées depuis longtemps, peut-être l'abolition des 35 h ?)
Même si j'ai cherché sincèrement, il se peut que j'ai oublié, si vous en connaissez, ça m'intéresse.
Est-ce à dire que la politique du gouvernement est incohérente ?
Non, elle est cohérente par défaut, ce qui donne cette impression justifiée de sournoiserie.
Dans tous les cas, le gouvernement, sous la pression des évènements, cherche la ligne de moindre résistance, celle qui bouscule le moins. Or, la moins mauvaise solution pour répondre à ce critère, dans un système à l'efficacité déclinante, réside dans l'adoption de mesures techniques obscures qui n'intéressent personne, sans toucher au système : augmenter un peu plus l'assiette de cela, modifier le calcul du droit à ceci, tripatouiller tel taux, réviser le barème machin etc ... Par là-dessus, se rajoutent quelques mesures clientélistes , pour les buralistes ou pour les médecins, destinées à faire croire qu'on agit.
Le tableau d'ensemble est le suivant : diminution des prestations sociales saupoudrée de clientélisme.
Cette situation ne découle pas à mon avis d'une intention machiavélique mais au contraire d'une incapacité à définir une politique, comme un filet d'eau suit une pente prédictible et définie, parce que justement il n'a aucune volonté, parce qu'il se soumet à la loi de la gravitation.
Au fond, les intentions du gouvernement comptent peu : qu'il soit machiavélique ou incapable, qu'importe ; seul le résultat compte. Sur ce point, je rejoins les communistes et les socialistes, ce gouvernement est néfaste.
Les Français sont pris en étau entre un monde qui change sans leur demander leur avis et des structures inadaptées héritées du passé. Aujourd'hui, ils se crispent sur le passé parce que personne ne leur propose un avenir séduisant.
Une politique clairement posée est nécessaire pour rassurer les Français. Le secret de la popularité de Noicolas Sarkozy n'est pas à chercher ailleurs : il annonce ce qu'il va faire et il le fait (ou donne l'impression de le faire).
Qu'ancun autre homme de droite n'essaie de reprendre cette méthode pourtant si simple est peu flatteur pour la droite, je passe.
La gauche joue le retour au pouvoir par balancier électoral. C'est de bonne guerre électoraliste, mais que c'est court par rapport aux enjeux nationaux ! Que c'est court !
Une interview parmi d'autres
J'ai entendu une interview du nouveau ministre des finances Alain Gaymard : c'est stupéfiant ce qu'il a pu parler pour rien dire. C'est clair, c'est une profession !
Je retiens les points suivants :
_ il est important de lutter contre le chomage
_ le social est important
_ on va baisser les impots si c'est possible
_ tous les ministres sont très courageux, travaillent très fort et sont admirables
_ l'eau tiède se fait avec un volume d'eau froide dans un volume d'eau chaude (ou le contraire)
_ c'est difficile de faire sans dépenser plus mais on va essayer
Bis, bis. Encore ! Ca, c'est un chef !
Je retiens les points suivants :
_ il est important de lutter contre le chomage
_ le social est important
_ on va baisser les impots si c'est possible
_ tous les ministres sont très courageux, travaillent très fort et sont admirables
_ l'eau tiède se fait avec un volume d'eau froide dans un volume d'eau chaude (ou le contraire)
_ c'est difficile de faire sans dépenser plus mais on va essayer
Bis, bis. Encore ! Ca, c'est un chef !
Foie gras, industriel ou traditionnel ?
On reste effaré devant le manque de civilisation de Governator Arnold (et de certains défenseurs des animaux -on est plus tolérant envers les animaux qu'envers les traditions des hommes) qui veut punir de 1000 $ d'amende la consommation de foie gras en Californie. Comme le foie gras est peu exporté, les Californiens en souffriront plus que les producteurs français.
Je trouve qu'il y a un anthropomorphisme affligeant dans nos relations avec les animaux - appeler une chienne Océane ou un chien Hervé ! Ce n'est pas parce qu'un homme souffre à être gavé qu'un canard souffre. Respectons le canard en tant que canard !
Albert mange du foie gras et il est content : c'est un homme. Daffy mange de la merde et il est content : c'est un canard.
Le canard est un animal migrateur qui fait des réserves, c'est étudié pour (merci, mère nature). Les rares études sur le sujet montrent qu'il n'est pas stressé par le gavage à condition de ne pas être brutalisé. Il paraît même que certains canards se présentent spontanément au gavage (les gourmands).
La question est : comment reconnaître un foie gras traditionnel d'un foie gras industriel ?
La mention "canards nourris au maïs grain entier" signale un foie gras traditionnel : le procédé n'est pas industrialisable, car si le canard avale un grain de travers, il s'étouffe, d'où la nécessité d'une intervention humaine.
Dans tous les autres cas, vous êtes dans l'incertitude.
Je trouve qu'il y a un anthropomorphisme affligeant dans nos relations avec les animaux - appeler une chienne Océane ou un chien Hervé ! Ce n'est pas parce qu'un homme souffre à être gavé qu'un canard souffre. Respectons le canard en tant que canard !
Albert mange du foie gras et il est content : c'est un homme. Daffy mange de la merde et il est content : c'est un canard.
Le canard est un animal migrateur qui fait des réserves, c'est étudié pour (merci, mère nature). Les rares études sur le sujet montrent qu'il n'est pas stressé par le gavage à condition de ne pas être brutalisé. Il paraît même que certains canards se présentent spontanément au gavage (les gourmands).
La question est : comment reconnaître un foie gras traditionnel d'un foie gras industriel ?
La mention "canards nourris au maïs grain entier" signale un foie gras traditionnel : le procédé n'est pas industrialisable, car si le canard avale un grain de travers, il s'étouffe, d'où la nécessité d'une intervention humaine.
Dans tous les autres cas, vous êtes dans l'incertitude.
samedi, décembre 18, 2004
Pourquoi je n'ai pas confiance dans les journalistes, spécialement PPDA et ses clones
"147 ados japonais se suicident en gobant une poche de silicone pour protester contre la sortie tardive d'un jeu vidéo". Libé et France 2 tombent dans le panneau !
Tout commence par une brève potache sur le site de Xbox Mag en mars 2004.Le chroniqueur blague sur le report d'un jeu vidéo de Tecmo "Dead or Alive" et fait référence à ses héroïnes virtuelles fortement poumonées :"DoA Online repoussé au Japon par Ed_Warne.rLa nouvelle a provoqué un drame au pays du soleil levant : 147 otakus se sont suicidés en gobant des poches de silicone pour protester contre ce report de la part de Tecmo. Le jeu de baston online de Tecmo est ainsi repoussé à l'été. Il semble que Tecmo veuille peaufiner le code réseau du jeu pour qu'on n'ait pas à souffrir d'infâmes lags qui pourraient affecter le mouvement mammaire des combattantes. Il va sans dire que le pack Xbox Kasumi Chan est lui aussi repoussé, et on me signale à l'instant que les fanas d'import qui avaient précommandé la bête viennent d'être retrouvés pendus avec un soutif géant..."La fin de l'article ne laisse pourtant planer aucun doute quant au côté humoristique de son contenu.
"L'info" est alors reprise par Libération lors d'un sujet sur les suicides collectifs au Japon. Le journal a depuis fait son mea culpa :"A nos lecteurs: le texte ci-dessous est la version corrigée d'un article publié le 1er novembre 2004 qui comportait une erreur. Après l'énoncé de nombreuses statistiques, nous écrivions que «147 collégiens et lycéens s'étaient suicidés en gobant des poches de silicone» après le report de la commercialisation d'un jeu vidéo. Xbox-mag.net nous signale qu'il s'agit d'une «blague» lancée sur son site en mars. Toutes nos excuses à nos lecteurs."Bien qu'ils nous aient habitués à plus de sérieux et de recoupements sur leurs sources, il faut bien reconnaître qu'une fois l'affaire démentie, la mise à jour sur leur site fût rapide et l'autocritique complète et immédiate.
Entre-temps (le 21 novembre), au JT de 20h sur France 2, un reportage consacré aux dramatiques suicides des jeunes nippons est introduit par des images de jeunes otaku (fans de jeux vidéo) dans leur milieu naturel - une immense salle de jeux - et il est fait mention de cette "anecdote croustillante". Le journaliste a très certainement récupéré l'information sur Libération et n'a effectué aucune vérification ultérieure.Comme il est précisé sur l'article qu'Xbox Mag a publié depuis : "c'est tristement grave pour l'état du journalisme". D'autant plus que le préjudice causé à l'industrie du jeu vidéo n'est pas négligeable. France 5 (par le biais de l'émission Arrêt sur images) corrigera en affirmant que le taux de suicide chez les jeunes japonais n'est pas plus important dans la communauté des otaku. Mais alors pourquoi le reportage a-t-il démarré dans une salle de jeux ?Encore une fois, nous voila en présence d'un amalgame sur des sujets dérangeants : les suicides et les jeux vidéo ! Un raccourci d'autant plus facile que cela se passe au pays du soleil levant, pays fantasmagorique aux yeux des occidentaux.
Concernant le JT, c'est d'autant plus grave qu'il ne s'agit pas d'une émission de divertissement mais bien de la grand messe du 20h, censée diffuser une information sérieuse, vérifiée et fiable.
Du moins le croyait-on jusqu'à il y a quelques temps...Fait aggravant pour France 2 qui persiste dans la mauvaise foi lors de son édition du 29 novembre 2004. En effet, David Pujadas, mis devant le fait accompli, n'a eu guère d'autre choix que de rectifier le tir. Pour justifier l'erreur, il a réussi le tour de force de garder son sérieux en annonçant aux téléspectateurs que l'erreur originale n'était pas du fait de la rédaction, mais provenait d'un magazine asiatique anglophone !
A contrario de Libération (qui, répétons-le, a joué la transparence), la rédaction du JT, plutôt que d'admettre son manque de rigueur professionnelle, a préféré rejeter la faute sur un autre (asiatique, c'est plus loin, plus crédible et moins facilement vérifiable). On a pensé que ça valait bien un petit article, afin que les internautes soient clairement informés des pratiques en cours chez certains "journalistes".
Tout commence par une brève potache sur le site de Xbox Mag en mars 2004.Le chroniqueur blague sur le report d'un jeu vidéo de Tecmo "Dead or Alive" et fait référence à ses héroïnes virtuelles fortement poumonées :"DoA Online repoussé au Japon par Ed_Warne.rLa nouvelle a provoqué un drame au pays du soleil levant : 147 otakus se sont suicidés en gobant des poches de silicone pour protester contre ce report de la part de Tecmo. Le jeu de baston online de Tecmo est ainsi repoussé à l'été. Il semble que Tecmo veuille peaufiner le code réseau du jeu pour qu'on n'ait pas à souffrir d'infâmes lags qui pourraient affecter le mouvement mammaire des combattantes. Il va sans dire que le pack Xbox Kasumi Chan est lui aussi repoussé, et on me signale à l'instant que les fanas d'import qui avaient précommandé la bête viennent d'être retrouvés pendus avec un soutif géant..."La fin de l'article ne laisse pourtant planer aucun doute quant au côté humoristique de son contenu.
"L'info" est alors reprise par Libération lors d'un sujet sur les suicides collectifs au Japon. Le journal a depuis fait son mea culpa :"A nos lecteurs: le texte ci-dessous est la version corrigée d'un article publié le 1er novembre 2004 qui comportait une erreur. Après l'énoncé de nombreuses statistiques, nous écrivions que «147 collégiens et lycéens s'étaient suicidés en gobant des poches de silicone» après le report de la commercialisation d'un jeu vidéo. Xbox-mag.net nous signale qu'il s'agit d'une «blague» lancée sur son site en mars. Toutes nos excuses à nos lecteurs."Bien qu'ils nous aient habitués à plus de sérieux et de recoupements sur leurs sources, il faut bien reconnaître qu'une fois l'affaire démentie, la mise à jour sur leur site fût rapide et l'autocritique complète et immédiate.
Entre-temps (le 21 novembre), au JT de 20h sur France 2, un reportage consacré aux dramatiques suicides des jeunes nippons est introduit par des images de jeunes otaku (fans de jeux vidéo) dans leur milieu naturel - une immense salle de jeux - et il est fait mention de cette "anecdote croustillante". Le journaliste a très certainement récupéré l'information sur Libération et n'a effectué aucune vérification ultérieure.Comme il est précisé sur l'article qu'Xbox Mag a publié depuis : "c'est tristement grave pour l'état du journalisme". D'autant plus que le préjudice causé à l'industrie du jeu vidéo n'est pas négligeable. France 5 (par le biais de l'émission Arrêt sur images) corrigera en affirmant que le taux de suicide chez les jeunes japonais n'est pas plus important dans la communauté des otaku. Mais alors pourquoi le reportage a-t-il démarré dans une salle de jeux ?Encore une fois, nous voila en présence d'un amalgame sur des sujets dérangeants : les suicides et les jeux vidéo ! Un raccourci d'autant plus facile que cela se passe au pays du soleil levant, pays fantasmagorique aux yeux des occidentaux.
Concernant le JT, c'est d'autant plus grave qu'il ne s'agit pas d'une émission de divertissement mais bien de la grand messe du 20h, censée diffuser une information sérieuse, vérifiée et fiable.
Du moins le croyait-on jusqu'à il y a quelques temps...Fait aggravant pour France 2 qui persiste dans la mauvaise foi lors de son édition du 29 novembre 2004. En effet, David Pujadas, mis devant le fait accompli, n'a eu guère d'autre choix que de rectifier le tir. Pour justifier l'erreur, il a réussi le tour de force de garder son sérieux en annonçant aux téléspectateurs que l'erreur originale n'était pas du fait de la rédaction, mais provenait d'un magazine asiatique anglophone !
A contrario de Libération (qui, répétons-le, a joué la transparence), la rédaction du JT, plutôt que d'admettre son manque de rigueur professionnelle, a préféré rejeter la faute sur un autre (asiatique, c'est plus loin, plus crédible et moins facilement vérifiable). On a pensé que ça valait bien un petit article, afin que les internautes soient clairement informés des pratiques en cours chez certains "journalistes".
Le crime ne paie pas, surtout quand on est con
John était bien décidé à faire un hold up. Malheureusement, il a accumulé les choix désastreux :
1) Il a attaqué une armurerie
2) A une heure de pointe. Il y avait six clients, tous armés, dont un policier en uniforme. D'ailleurs, John a du contourner la voiture de police pour entrer dans le magasin.
3) Il est entré en hurlant au hold-up et a tiré dans le plafond
John est mort transpercé de 18 balles tirées par cinq personnes. Les clients ont acheté des boites de munitions supplémentaires.
1) Il a attaqué une armurerie
2) A une heure de pointe. Il y avait six clients, tous armés, dont un policier en uniforme. D'ailleurs, John a du contourner la voiture de police pour entrer dans le magasin.
3) Il est entré en hurlant au hold-up et a tiré dans le plafond
John est mort transpercé de 18 balles tirées par cinq personnes. Les clients ont acheté des boites de munitions supplémentaires.
Grand danger : homosexualité, allumette et hamster
"Après coup, craquer l'allumette a été ma grosse erreur. Mais j'essayais seulement de récupérer le hamster", a raconté Eric Tomaszewski aux docteurs stupéfaits du département des Brûlures Sévères de l'hôpital de Salt Lake City. Tomaszewski et son partenaire homosexuel Andrew Kiki Farnum ont été admis pour un traitement d'urgence après qu'un rapport eut sérieusement mal tourné. "J'ai poussé un tube en carton dans son rectum et glissé Raggot, notre hamster, à l'intérieur" a-t-il expliqué. "Comme d'habitude, Kiki a crié Armageddon pour indiquer qu'il en avait assez. J'ai essayé de récupérer Raggot mais il ne sortait pas, j'ai donc regardé dans le tube et craqué une allumette, pensant que la lumière pouvait l'attirer".
A une conférence de presse, un porte-parole de l'hôpital a décrit ce qui s'est passé ensuite. "L'allumette a enflammé une poche de gaz intestinal et une flamme a jailli du tube, enflammant les cheveux de M. Tomaszewski et brûlant sévèrement sa figure. Elle a aussi mis le feu au pelage du hamster, qui, à son tour, a enflammé une poche plus grande de gaz plus loin dans l'intestin, propulsant le rongeur comme un boulet de canon. Tomaszewski a été brûlé au deuxième degré et a eu le nez cassé par l'impact avec la gerbille, tandis que Farnum a été brûlé au premier et au deuxième degrés à son anus et sur la partie inférieure de son intestin."
A une conférence de presse, un porte-parole de l'hôpital a décrit ce qui s'est passé ensuite. "L'allumette a enflammé une poche de gaz intestinal et une flamme a jailli du tube, enflammant les cheveux de M. Tomaszewski et brûlant sévèrement sa figure. Elle a aussi mis le feu au pelage du hamster, qui, à son tour, a enflammé une poche plus grande de gaz plus loin dans l'intestin, propulsant le rongeur comme un boulet de canon. Tomaszewski a été brûlé au deuxième degré et a eu le nez cassé par l'impact avec la gerbille, tandis que Farnum a été brûlé au premier et au deuxième degrés à son anus et sur la partie inférieure de son intestin."
On n'arrête pas le progrès : les appartements rotatifs
SAO PAULO, Brésil, 16 décembre (Reuters) - Les appartements d'un immeuble de onze étages de la ville brésilienne de Curitiba peuvent tous effectuer un tour de 360 degrés sur eux-mêmes, à droite et à gauche.
"C'est le seul immeuble au monde dans lequel chaque appartement tourne ainsi individuellement", explique Joao Carlos Peters, directeur marketing du groupe qui a construit l'édifice.
La projet a mis 10 ans à aboutir et les suites d'appartements, qui occupent chacune un étage entier de l'immeuble circulaire, ont été mis en vente jeudi à un prix unitaire de 300.000 dollars (226.000 euros).
La rotation de cette construction est activée par commandes vocales. Faire tourner entièrement chaque appartement de 300 mètres carrés prend une heure.
"On ne peut aller plus vite car la rotation doit être douce", explique Peters./SD
"C'est le seul immeuble au monde dans lequel chaque appartement tourne ainsi individuellement", explique Joao Carlos Peters, directeur marketing du groupe qui a construit l'édifice.
La projet a mis 10 ans à aboutir et les suites d'appartements, qui occupent chacune un étage entier de l'immeuble circulaire, ont été mis en vente jeudi à un prix unitaire de 300.000 dollars (226.000 euros).
La rotation de cette construction est activée par commandes vocales. Faire tourner entièrement chaque appartement de 300 mètres carrés prend une heure.
"On ne peut aller plus vite car la rotation doit être douce", explique Peters./SD
A mort l'utopie !
Plus on s'occupe d'un monde meilleur idéal, moins on s'occupe de travailler à améliorer celui-ci, avec tous les compromis, les renoncements, les adaptations, que cela suppose.
On ne dira jamais assez à quel point le mythe révolutionnaire du "grand soir" entrave l'action politique en France.
Parce qu'il y a eu un jour une Révolution Française qui est passé comme une météorite dans l'histoire, tous les nains français se croient appelés à devenir des géants.
Quand on n'a pas tout bouleversé, on n'a rien fait.
On ne dira jamais assez à quel point le mythe révolutionnaire du "grand soir" entrave l'action politique en France.
Parce qu'il y a eu un jour une Révolution Française qui est passé comme une météorite dans l'histoire, tous les nains français se croient appelés à devenir des géants.
Quand on n'a pas tout bouleversé, on n'a rien fait.
François Hollande vu par Baverez
Encore un article de Baverez dont je me sens proche.
François Hollande ne tranche pas l'idéologie socialiste, il refuse de verser franchement dans le réformisme, de tuer l'utopie de la sortie du capitalisme.
Il se contente d'opposer les "éléphants", en sachant bien que, suite au choc d'avril 2002 et vu la bêtise du gouvernement actuel, le candidat du PS a de bonnes chances de l'emporter en 2007.
Ainsi, il pourra remporter les élections avec un parti socialiste qui est le seul en Europe à ne pas avoir abandonné les vieilles lunes si néfastes du marxisme.
C'est d'autant plus dramatique que la droite s'enlise dans l'insignifiance.
Comme Mitterrand, comme Chirac, avant lui, il se rend service mais il ne rend pas service à la France.
Cela continue à alimenter mon inquiétude : les hommes politiques issus du système actuel, y ayant fait carrière, ont-ils les qualités, le caractère, pour sortir la France de l'ornière ?
Il ont des ambitions pour eux-mêmes : conquérir des places, humilier l'adversaire de toujours souvent "ami de trente ans" (1), faire parler en bien d'eux, donner une bonne "image", prendre quelques mesurettes pour laisser leur nom à une loi.
Mais, dès qu'il s'agit d'avoir une ambition pour la France, il n'y a plus personne, leur imagination, si vaste pour imaginer des manoeuvres politiques, se tarit soudain, leur, courage, qui leur fait supporter tous les échecs et toutes les humiliations pour conquérir LA place, s'évanouit en un instant, leur opiniatreté, qui leur permet de repartir pendant trente ans à l'assaut, s'effondre.
Pauvre France !
Lien : François Hollande ou l'opium du socialisme
François Hollande ne tranche pas l'idéologie socialiste, il refuse de verser franchement dans le réformisme, de tuer l'utopie de la sortie du capitalisme.
Il se contente d'opposer les "éléphants", en sachant bien que, suite au choc d'avril 2002 et vu la bêtise du gouvernement actuel, le candidat du PS a de bonnes chances de l'emporter en 2007.
Ainsi, il pourra remporter les élections avec un parti socialiste qui est le seul en Europe à ne pas avoir abandonné les vieilles lunes si néfastes du marxisme.
C'est d'autant plus dramatique que la droite s'enlise dans l'insignifiance.
Comme Mitterrand, comme Chirac, avant lui, il se rend service mais il ne rend pas service à la France.
Cela continue à alimenter mon inquiétude : les hommes politiques issus du système actuel, y ayant fait carrière, ont-ils les qualités, le caractère, pour sortir la France de l'ornière ?
Il ont des ambitions pour eux-mêmes : conquérir des places, humilier l'adversaire de toujours souvent "ami de trente ans" (1), faire parler en bien d'eux, donner une bonne "image", prendre quelques mesurettes pour laisser leur nom à une loi.
Mais, dès qu'il s'agit d'avoir une ambition pour la France, il n'y a plus personne, leur imagination, si vaste pour imaginer des manoeuvres politiques, se tarit soudain, leur, courage, qui leur fait supporter tous les échecs et toutes les humiliations pour conquérir LA place, s'évanouit en un instant, leur opiniatreté, qui leur permet de repartir pendant trente ans à l'assaut, s'effondre.
Pauvre France !
Lien : François Hollande ou l'opium du socialisme
Ferry et le gyroscope
Petit texte plein d'intérêt de Luc Ferry pour l'institut Montaigne. Il démontre par là qu'il est meilleur penseur que ministre.
Je vous en donne le titre : Le syndrome du gyroscope. Mondialisation et dépossession démocratique.
Pour lui, la mondialisation à l'extérieur, la médiatisation à l'intérieur, règne du marché et règne de l'audimat, sont les deux faces d'une dépossession de la démocratie, dont l'impuissance grandissante de l'Etat est un symptôme.
L'Etat est de plus plus incapable de maîtriser un monde complexe et pourtant c'est vers lui que nous nous tournons pour faire vivre la collectivité. Cela génère la montée du sentiment démocratique actuel le plus puissant : la peur.
Pour Ferry, les victoires de Bush et Chirac aux dernières élections, basées sur la peur, ne sont pas des accidents.
Montée des sentiments de frustrations et de peurs liée à l'impuissance de l'Etat, vous retrouvez là un thème qui m'est habituel.
A la question que je pose : "Comment faire vivre une communauté dans une société de plus en plus individualiste ?", il ajoute "et dans un monde de plus en plus complexe et menaçant."
Il latte un bon coup les alter-mondialistes, en disant qu'ils ont bien compris les racines de la peur contemporaine, d'où leurs succès, mais qu'ils y apportent des réponses délirantes : soit nostalgie, aisément réactionnaire (l'antisémitisme d'une bonne frange des écolos est bien connues) soit utopie.
Or, pour Ferry, l'utopie est génératrice d'impuissance ou de totalitarisme. Il faut travailler sur le présent, "travailler aux interstices" pour plus de d'égalité et de justice.
Plutôt que d'avoir un Etat qui se mêle de tout, mal ; avaoir un Etat qui concentre son énergie.
Je ne vous résumerai pas ce papier d'une trentaine de pages, je me contente de vous dire : il vaut le coup d'être lu. Ceux qui ne s'intéressent pas à ces sujets ne liraient pas un résumé de toute façon, ceux qui s'y intéressent peuvent bien y consacrer vingt minutes.
Lien : Le syndrome du gyroscope
Je vous en donne le titre : Le syndrome du gyroscope. Mondialisation et dépossession démocratique.
Pour lui, la mondialisation à l'extérieur, la médiatisation à l'intérieur, règne du marché et règne de l'audimat, sont les deux faces d'une dépossession de la démocratie, dont l'impuissance grandissante de l'Etat est un symptôme.
L'Etat est de plus plus incapable de maîtriser un monde complexe et pourtant c'est vers lui que nous nous tournons pour faire vivre la collectivité. Cela génère la montée du sentiment démocratique actuel le plus puissant : la peur.
Pour Ferry, les victoires de Bush et Chirac aux dernières élections, basées sur la peur, ne sont pas des accidents.
Montée des sentiments de frustrations et de peurs liée à l'impuissance de l'Etat, vous retrouvez là un thème qui m'est habituel.
A la question que je pose : "Comment faire vivre une communauté dans une société de plus en plus individualiste ?", il ajoute "et dans un monde de plus en plus complexe et menaçant."
Il latte un bon coup les alter-mondialistes, en disant qu'ils ont bien compris les racines de la peur contemporaine, d'où leurs succès, mais qu'ils y apportent des réponses délirantes : soit nostalgie, aisément réactionnaire (l'antisémitisme d'une bonne frange des écolos est bien connues) soit utopie.
Or, pour Ferry, l'utopie est génératrice d'impuissance ou de totalitarisme. Il faut travailler sur le présent, "travailler aux interstices" pour plus de d'égalité et de justice.
Plutôt que d'avoir un Etat qui se mêle de tout, mal ; avaoir un Etat qui concentre son énergie.
Je ne vous résumerai pas ce papier d'une trentaine de pages, je me contente de vous dire : il vaut le coup d'être lu. Ceux qui ne s'intéressent pas à ces sujets ne liraient pas un résumé de toute façon, ceux qui s'y intéressent peuvent bien y consacrer vingt minutes.
Lien : Le syndrome du gyroscope
Turquie : bravo Chirac
Il est assez rare que je dise du bien de Chirac, mais, sur la Turquie, pour une fois qu'il va à contre-courant de l'opinion, il a été à la hauteur.
Depuis quelques temps, on entend des arguments indignes. Mettons de coté De Villiers. On sait d'expérience que ceux qui, en politique, se réclament de la religion et des "valeurs" sont les plus hypocrites.
Mais un éditorialiste a écrit : "Les Turcs ne sont pas de la même pâte que nous." C'est proprement stupéfiant, à l'inverse d'une longue tradition française, de Montaigne à Camus, en passant par La Déclaration universelle des droits de l'homme, qui considère que les hommes peuvent avoir des histoires et des cultures différentes, qu'ils sont néanmoins des hommes, précisément, de la même pâte.
L'espoir de l'adhésion de la Turquie, c'est l'enrichissement mutuel à travers le long processus qui la précède : la Turquie qui se démocratise et se modernise, l'Union Européenne qui accroit son rayonnement.
La France déçoit. Elle ferait bien de se rappeler son histoire et de s'en montrer à la hauteur.
Comme il est loin le temps où la France était un symbole de liberté, de force et d'ouverture.
Rue de l'Odéon, il y a une plaque qui dit "A Thomas Paine, Anglais de naissance, Américain d'adoption, Français par décret de l'Assemblée Nationale" A cette époque, la France n'avait pas froid aux yeux, ni peur de son ombre, ni peur des étrangers. Elle avait tellement confiance en elle qu'elle croyait que le monde entier allait venir se jeter dans ses bras. On disait : "Chaque homme a deux patries : la sienne et la France."
Quand elle retrouvera cette générosité, la France sera capable de proposer un processus d'adhésion à la Turquie à la fois ambitieux dans on but et ferme dans ses principes.
Depuis quelques temps, on entend des arguments indignes. Mettons de coté De Villiers. On sait d'expérience que ceux qui, en politique, se réclament de la religion et des "valeurs" sont les plus hypocrites.
Mais un éditorialiste a écrit : "Les Turcs ne sont pas de la même pâte que nous." C'est proprement stupéfiant, à l'inverse d'une longue tradition française, de Montaigne à Camus, en passant par La Déclaration universelle des droits de l'homme, qui considère que les hommes peuvent avoir des histoires et des cultures différentes, qu'ils sont néanmoins des hommes, précisément, de la même pâte.
L'espoir de l'adhésion de la Turquie, c'est l'enrichissement mutuel à travers le long processus qui la précède : la Turquie qui se démocratise et se modernise, l'Union Européenne qui accroit son rayonnement.
La France déçoit. Elle ferait bien de se rappeler son histoire et de s'en montrer à la hauteur.
Comme il est loin le temps où la France était un symbole de liberté, de force et d'ouverture.
Rue de l'Odéon, il y a une plaque qui dit "A Thomas Paine, Anglais de naissance, Américain d'adoption, Français par décret de l'Assemblée Nationale" A cette époque, la France n'avait pas froid aux yeux, ni peur de son ombre, ni peur des étrangers. Elle avait tellement confiance en elle qu'elle croyait que le monde entier allait venir se jeter dans ses bras. On disait : "Chaque homme a deux patries : la sienne et la France."
Quand elle retrouvera cette générosité, la France sera capable de proposer un processus d'adhésion à la Turquie à la fois ambitieux dans on but et ferme dans ses principes.
vendredi, décembre 17, 2004
Affligeante monarchie républicaine
Chirac marche dans les mauvais pas de Mitterrand.
Il est un autre débat que l'adhésion de la Turquie qui risque de disparaître avant même d'avoir été ouvert, c'est celui de la procédure par laquelle la France s'est prononcée sur le sujet. Certes, le président de la République vient d'affirmer solennellement que les Français seront, le moment venu, consultés par référendum. Mais ne sera-t-il pas alors trop tard ?
Si l'on a bien compris le propos du chef de l'Etat, le vote populaire interviendra à l'issue des longues négociations d'adhésion. Dès lors, de deux choses l'une, soit ces négociations échouent en cours de route et il sera inutile de consulter le peuple, soit elles aboutissent et il deviendra quasiment impossible de les désavouer, sauf à infliger à la nation turque un camouflet lourd de rancoeurs et porteur de graves retournements stratégiques.
La décision majeure n'est donc pas celle que prendra le peuple français dans dix, quinze ou vingt ans, c'est celle que le président Chirac a annoncée mercredi soir à la télévision. Or cette décision de proposer une adhésion pleine et entière à la Turquie a été prise par un homme seul. Il est vrai que cet homme n'est pas le premier venu mais le président de la République et que l'article 52 de la Constitution lui confère le pouvoir de négocier et de ratifier les traités. Mais sommes-nous seulement ici dans une procédure juridique dont on se satisferait qu'elle soit conforme au droit constitutionnel ? A l'évidence, non. Il s'agit de l'une de ces décisions politiques telles qu'il en existe quelques-unes par décennie et qui, dans une démocratie, doivent être précédées, et non pas suivies, par le débat le plus approfondi et le plus transparent possible.
En l'occurrence, la décision a été annoncée à la veille du Conseil européen qui va arrêter la position de l'Union sur le sujet, c'est-à-dire à une date où plus aucune discussion n'est possible.
Elle est annoncée sans que le Parlement ni les partis politiques aient été sérieusement consultés, sans même que le pouvoir exécutif se soit expliqué sur les motifs de ses divergences en son propre sein puisque l'on croit savoir que le Premier ministre est sur ce point d'un avis différent de celui du président. Bref, nous sommes dans la monarchie républicaine en ce qu'elle a de plus caricatural et, disons-le clairement, de plus contestable.
Quoi que l'on pense sur le fond de la question turque, la procédure par laquelle la France l'aborde n'est pas le meilleur de l'exception française. Goethe se réjouissait que la Révolution française exporte les Lumières dans toute l'Europe monarchique. Il plaiderait sans doute aujourd'hui pour qu'elles reviennent à Paris.
Il est un autre débat que l'adhésion de la Turquie qui risque de disparaître avant même d'avoir été ouvert, c'est celui de la procédure par laquelle la France s'est prononcée sur le sujet. Certes, le président de la République vient d'affirmer solennellement que les Français seront, le moment venu, consultés par référendum. Mais ne sera-t-il pas alors trop tard ?
Si l'on a bien compris le propos du chef de l'Etat, le vote populaire interviendra à l'issue des longues négociations d'adhésion. Dès lors, de deux choses l'une, soit ces négociations échouent en cours de route et il sera inutile de consulter le peuple, soit elles aboutissent et il deviendra quasiment impossible de les désavouer, sauf à infliger à la nation turque un camouflet lourd de rancoeurs et porteur de graves retournements stratégiques.
La décision majeure n'est donc pas celle que prendra le peuple français dans dix, quinze ou vingt ans, c'est celle que le président Chirac a annoncée mercredi soir à la télévision. Or cette décision de proposer une adhésion pleine et entière à la Turquie a été prise par un homme seul. Il est vrai que cet homme n'est pas le premier venu mais le président de la République et que l'article 52 de la Constitution lui confère le pouvoir de négocier et de ratifier les traités. Mais sommes-nous seulement ici dans une procédure juridique dont on se satisferait qu'elle soit conforme au droit constitutionnel ? A l'évidence, non. Il s'agit de l'une de ces décisions politiques telles qu'il en existe quelques-unes par décennie et qui, dans une démocratie, doivent être précédées, et non pas suivies, par le débat le plus approfondi et le plus transparent possible.
En l'occurrence, la décision a été annoncée à la veille du Conseil européen qui va arrêter la position de l'Union sur le sujet, c'est-à-dire à une date où plus aucune discussion n'est possible.
Elle est annoncée sans que le Parlement ni les partis politiques aient été sérieusement consultés, sans même que le pouvoir exécutif se soit expliqué sur les motifs de ses divergences en son propre sein puisque l'on croit savoir que le Premier ministre est sur ce point d'un avis différent de celui du président. Bref, nous sommes dans la monarchie républicaine en ce qu'elle a de plus caricatural et, disons-le clairement, de plus contestable.
Quoi que l'on pense sur le fond de la question turque, la procédure par laquelle la France l'aborde n'est pas le meilleur de l'exception française. Goethe se réjouissait que la Révolution française exporte les Lumières dans toute l'Europe monarchique. Il plaiderait sans doute aujourd'hui pour qu'elles reviennent à Paris.
Forgeron Forgeard
D'après Les Echos, il semblerait que Noël Forgeard ait gagné, qu'il devienne le nouveau co-président français d'EADS et que Philippe Camus aille à Lagardère Medias.
Cette arrivé se fait dans des conditions lamentables et il n'est pas sûr que le calamiteux projet mégalomaniaque de fusion avec Thales soit enterré. Hélas, vu les considérations tout à fait extérieures au bon sens industriel qui ont prévalu jusqu'à maintenant, il n'est pas sûr que cette idée qui essaie de se déguiser avec de beaux atours ait fini ses ravages.
De plus, le nouveau poste de Philippe Camus signifie que Lagardère se retirera dans quelques années, laissant l'Etat principal actionnaire français. Quand on voit comment il a fait fi de l'intérêt de l'entreprise au profit de manoeuvres de coteries, on ne peut qu'être inquiet.
Les qualités de gestionnaire d'entreprises de l'Etat sont bien connues : Crédit Lyonnais, Bull, SNCF, Air France, EDF etc ...
Souhaitons que M. Forgeard se mette rapidement au travail et notre Etat aux poches vides vende rapidement sa participation dans EADS.
Cette arrivé se fait dans des conditions lamentables et il n'est pas sûr que le calamiteux projet mégalomaniaque de fusion avec Thales soit enterré. Hélas, vu les considérations tout à fait extérieures au bon sens industriel qui ont prévalu jusqu'à maintenant, il n'est pas sûr que cette idée qui essaie de se déguiser avec de beaux atours ait fini ses ravages.
De plus, le nouveau poste de Philippe Camus signifie que Lagardère se retirera dans quelques années, laissant l'Etat principal actionnaire français. Quand on voit comment il a fait fi de l'intérêt de l'entreprise au profit de manoeuvres de coteries, on ne peut qu'être inquiet.
Les qualités de gestionnaire d'entreprises de l'Etat sont bien connues : Crédit Lyonnais, Bull, SNCF, Air France, EDF etc ...
Souhaitons que M. Forgeard se mette rapidement au travail et notre Etat aux poches vides vende rapidement sa participation dans EADS.
jeudi, décembre 16, 2004
Bouclier anti-missile : caramba, encore raté !
Nouvel échec de tir d'un missile anti-missile américain, 3 échecs sur 8 tirs, pourtant dans des conditions maitrisées très loin des conditions opérationnelles. La fiabilité officellement envisagée d'une non-interception sur 10 000 tirs n'est pas en vue, ça n'a rien d'étonnant :
- intercepter un fusée en phase ascendante suppose un missile plus gros que la cible afin d'avoir une accélération assez forte pour la rattraper
- intercepter des têtes nuclaires en phase de ré-entrée, rendues manoeuvrantes à peu de frais (récentes annonces russes sur le sujet), au milieu des leurres bon marché, et pendant des manoeuvres erratiques, relèvent en l'état actuel de la technique de la science-fiction
En fait, la défense anti-missile comprend plusieurs non-dits intéressants :
- la défense dite de théâtre qu'il est possible d'envisager aujourd'hui, à laquelle travaillent Européens et Américains ne peut être totalement étanche.
Du point de vue américain, elle est plus offensive que défensive : elle permet de diminuer les risques de représailles d'une offensive contre un pays comme, disons, l'Iran ou la Chine.
En effet, on peut imaginer qu'elle soit assez efficace contre les fusées qui resteraient après une première frappe américaine, pas pour arrêter des tirs en salve de but en blanc.
On peut quand même noter un problème : les TEL, les transports erecteurs de missiles, inspirés des remorques de V2 allemands, qui équipent tous les missiles de type Scud sont très fugaces.
Pas plus les Alliés pendant la 2ème guerre mondiale que la coalition pendant la guerre du Golfe n'ont pu en détruire avant qu'ils tirent. Ce qui veut dire qu'après une offensive aérienne américaine, ils pourraient rester suffisamment de fusées pour saturer une défense anti-missile.
- le seul armement anti-missile ayant une fiabilité suffisante serait basé dans l'espace. Cette militarisation de l'espace ne peut être annoncée trop brutalement, les échecs de missiles terrestres préparent le terrain.
- l'enjeu est autant industriel que militaire : financer une avancée technique américaine qui rendrait tous les systèmes sol-air étrangers ringards et arriérés.
- intercepter un fusée en phase ascendante suppose un missile plus gros que la cible afin d'avoir une accélération assez forte pour la rattraper
- intercepter des têtes nuclaires en phase de ré-entrée, rendues manoeuvrantes à peu de frais (récentes annonces russes sur le sujet), au milieu des leurres bon marché, et pendant des manoeuvres erratiques, relèvent en l'état actuel de la technique de la science-fiction
En fait, la défense anti-missile comprend plusieurs non-dits intéressants :
- la défense dite de théâtre qu'il est possible d'envisager aujourd'hui, à laquelle travaillent Européens et Américains ne peut être totalement étanche.
Du point de vue américain, elle est plus offensive que défensive : elle permet de diminuer les risques de représailles d'une offensive contre un pays comme, disons, l'Iran ou la Chine.
En effet, on peut imaginer qu'elle soit assez efficace contre les fusées qui resteraient après une première frappe américaine, pas pour arrêter des tirs en salve de but en blanc.
On peut quand même noter un problème : les TEL, les transports erecteurs de missiles, inspirés des remorques de V2 allemands, qui équipent tous les missiles de type Scud sont très fugaces.
Pas plus les Alliés pendant la 2ème guerre mondiale que la coalition pendant la guerre du Golfe n'ont pu en détruire avant qu'ils tirent. Ce qui veut dire qu'après une offensive aérienne américaine, ils pourraient rester suffisamment de fusées pour saturer une défense anti-missile.
- le seul armement anti-missile ayant une fiabilité suffisante serait basé dans l'espace. Cette militarisation de l'espace ne peut être annoncée trop brutalement, les échecs de missiles terrestres préparent le terrain.
- l'enjeu est autant industriel que militaire : financer une avancée technique américaine qui rendrait tous les systèmes sol-air étrangers ringards et arriérés.
Un lien utile :TomDispatch
Un lien bien utile, "antidote of the mainstream media", des articles de grande qualité hors des sentiers battus, notamment des analyses remarquables de la victoire de Bush
Lien : TomDispatch
Lien : TomDispatch
Le combat de coqs à la tête d'EADS
Au mépris de toute éthique, en utilisant les pires techniques, la rumeur, la calomnie, avec le concours d'une agence de pub, Noël Forgeard, président d'Airbus et accessoirement proche de Jacques Chirac, essaye de déboulonner Philippe Camus, co-président d'EADS, donc son propre patron, avec l'appui de drigeants français, en premier, l'impayable Jacques C. Il espérait au passage devenir le patron unique, c'est-à-dire se débarrasser des Allemands.
Le combat est d'une telle violence que la crédibilité d'EADS s'en trouve durablement affectée. Les Allemands, actionnaires à part égale avec les Français, sont intervenus pour signifier que cet affrontement d'ambitions était irresponsable vis-à-vis de la société.
Un très gros appel d'offre pour les ravitaillements en vol de l'armée américaine est en cours d'élaboration. EADS tente à toute force de faire oublier ses racines européennes pour remporter ce qui serait une victoire majeure, cruciale pour son avenir. Cette querelle arrive donc au plus mauvais moment. Un responsable de Boeing aurait déclaré qu'il ne pouvait rêver mieux.
Seule certitude, dans le meilleur des cas, Noël Forgeard devra partager le pouvoir avec Thomas Enders, nommé par les Allemands, et n'obtiendra pas la présidence unique convoitée. Etait-il nécessaire de déclencher un conflit jamais vu dans une entreprise de cette taille pour en arriver là ?
A court terme, on ne peut qu'être inquiet si Noël Forgeard prend la tête conjointe d'EADS : comment faire confiance à un dirigeant qui fait passer à ce point l'ambition personnelle et les rivalités de clans au-dessus des intérêts de l'entreprise ? Que ne fera-t-il pas pour récompenser ceux qui l'ont aidé ?
Ca fait de la peine de voir une belle société comme EADS minée par des problèmes qui ne volent pas bien haut.
A plus long terme, si il s'avère que la présence de l'Etat français dans l'actionnariat d'une société est susceptible de tant perturber son fonctionnement (aujourd'hui, tout repose sur les épaules d'Arnaud Lagardère : si il décide de garder Philippe Camus à sa place actuelle -ce n'est pas ce que dit la rumeur-, on pourra encore croire qu'EADS est presque une entreprise comme les autres), les consolidations de l'industrie de défense européenne seront durablement retardées.
Il se peut même que le scénario catastrophe, qui n'a jamais vraiment quitté les esprits des gens avertis, prenne le relais : le rachat progressif ou l'abaissement à la position de sous-traitant de toute l'industrie de défense européenne par les grands groupes américains.
Tout cela parce qu'un polytechnicien bien vu par quelques politocards rêve de devenir calife à la place du calife, ça serait bien dommage.
L'ambition de fusionner l'industrie de défense européenne va de pair avec une ambition de défense européenne. Or, c'est un objectif noble et légitime, porté de façon remarquable, chacun à leur manière, par EADS et par Thales.
Puissent les hommes reponsables de ces affaires, car il s'agit au final d'un cercle restreint à quelques dizaines d'indivdus, ne pas l'oublier.
Le combat est d'une telle violence que la crédibilité d'EADS s'en trouve durablement affectée. Les Allemands, actionnaires à part égale avec les Français, sont intervenus pour signifier que cet affrontement d'ambitions était irresponsable vis-à-vis de la société.
Un très gros appel d'offre pour les ravitaillements en vol de l'armée américaine est en cours d'élaboration. EADS tente à toute force de faire oublier ses racines européennes pour remporter ce qui serait une victoire majeure, cruciale pour son avenir. Cette querelle arrive donc au plus mauvais moment. Un responsable de Boeing aurait déclaré qu'il ne pouvait rêver mieux.
Seule certitude, dans le meilleur des cas, Noël Forgeard devra partager le pouvoir avec Thomas Enders, nommé par les Allemands, et n'obtiendra pas la présidence unique convoitée. Etait-il nécessaire de déclencher un conflit jamais vu dans une entreprise de cette taille pour en arriver là ?
A court terme, on ne peut qu'être inquiet si Noël Forgeard prend la tête conjointe d'EADS : comment faire confiance à un dirigeant qui fait passer à ce point l'ambition personnelle et les rivalités de clans au-dessus des intérêts de l'entreprise ? Que ne fera-t-il pas pour récompenser ceux qui l'ont aidé ?
Ca fait de la peine de voir une belle société comme EADS minée par des problèmes qui ne volent pas bien haut.
A plus long terme, si il s'avère que la présence de l'Etat français dans l'actionnariat d'une société est susceptible de tant perturber son fonctionnement (aujourd'hui, tout repose sur les épaules d'Arnaud Lagardère : si il décide de garder Philippe Camus à sa place actuelle -ce n'est pas ce que dit la rumeur-, on pourra encore croire qu'EADS est presque une entreprise comme les autres), les consolidations de l'industrie de défense européenne seront durablement retardées.
Il se peut même que le scénario catastrophe, qui n'a jamais vraiment quitté les esprits des gens avertis, prenne le relais : le rachat progressif ou l'abaissement à la position de sous-traitant de toute l'industrie de défense européenne par les grands groupes américains.
Tout cela parce qu'un polytechnicien bien vu par quelques politocards rêve de devenir calife à la place du calife, ça serait bien dommage.
L'ambition de fusionner l'industrie de défense européenne va de pair avec une ambition de défense européenne. Or, c'est un objectif noble et légitime, porté de façon remarquable, chacun à leur manière, par EADS et par Thales.
Puissent les hommes reponsables de ces affaires, car il s'agit au final d'un cercle restreint à quelques dizaines d'indivdus, ne pas l'oublier.
Le noyau iranien
On estime que, dans 10 à 12 ans, l'Iran deviendra importateur de pétrole si une part importante de son électricité n'est pas d'origine non pétrolière.
C'est pourquoi l'Iran continuera quoiqu'il arrive à travailler sur l'enrichissement de l'uranium. Et la tentation est forte de passer d'un usage civil du nucléaire à un usage militaire.
L'Iran sera dans quelques années un pays équipé de centrales et d'armes nucléaires.
Ca ne m'inquiète pas particulièment : je pense que la mentalité est plus nationaliste qu'islamiste, il y a donc moyen de discuter rationnellement des intérêts bien compris du pays.
De plus, l'Iran est, à part Israel, le seul pays puissant, stable et cohérent de la région. Le temps joue donc pour lui malgré la présence inquiétante des Américains.
Seuls vrais problèmes : le social (inégalités en hausse), le pouvoir accaparé (bien que ce ne soit pas une véritable dictature) et la corruption.
C'est pourquoi l'Iran continuera quoiqu'il arrive à travailler sur l'enrichissement de l'uranium. Et la tentation est forte de passer d'un usage civil du nucléaire à un usage militaire.
L'Iran sera dans quelques années un pays équipé de centrales et d'armes nucléaires.
Ca ne m'inquiète pas particulièment : je pense que la mentalité est plus nationaliste qu'islamiste, il y a donc moyen de discuter rationnellement des intérêts bien compris du pays.
De plus, l'Iran est, à part Israel, le seul pays puissant, stable et cohérent de la région. Le temps joue donc pour lui malgré la présence inquiétante des Américains.
Seuls vrais problèmes : le social (inégalités en hausse), le pouvoir accaparé (bien que ce ne soit pas une véritable dictature) et la corruption.
Brésil : un espoir qui fait chaud au coeur
Lula, président du Brésil, est mal vu de nos alter-mondialistes, il est considéré comme un traitre. Sa seule excuse : il a un pays à diriger et il y réussit remarquablement.
Il a pris des mesures libérales, a répondu aux attentes du FMI, a rassuré les investisseurs et a soutenu les entreprises privées plutôt que les entreprises publiques, tout en gardant une grande rigueur budgétaire. Le cercle vertueux paraît enclenché : rigueur budgétaire, investissemnts moins risqués, taux d'intérêts en baisse, emprunts plus faciles, économie plus dynamique.
La part d'investissements du Brésil en Chine augmente, le chomage diminue, la croissance revient. Tout n'est pas gagné, mais le pays est sur une bonne voie.
Une leçon que certains socialistes français malthusianistes n'ont jamais compris : il est plus facile de partager l'abondance que la pénurie.
Il a pris des mesures libérales, a répondu aux attentes du FMI, a rassuré les investisseurs et a soutenu les entreprises privées plutôt que les entreprises publiques, tout en gardant une grande rigueur budgétaire. Le cercle vertueux paraît enclenché : rigueur budgétaire, investissemnts moins risqués, taux d'intérêts en baisse, emprunts plus faciles, économie plus dynamique.
La part d'investissements du Brésil en Chine augmente, le chomage diminue, la croissance revient. Tout n'est pas gagné, mais le pays est sur une bonne voie.
Une leçon que certains socialistes français malthusianistes n'ont jamais compris : il est plus facile de partager l'abondance que la pénurie.
Bande d'ingrats ...
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Comme le système est vicieux, je peux pas cliquer sur mes propres annonces. Vous êtes donc conviés à vous activer de la souris, sinon, je ne suis pas près de faire fortune.
Si ça se trouve, vous vous en foutez. Salauds !
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Si ça se trouve, vous vous en foutez. Salauds !
Le cri du pilote solitaire le soir au fond du hangar
Depuis un mois, les visibilités à Toussus-le-noble sont ridicules. Aujourd'hui, c'était le ponpon : 250 m, 100 pieds de plafond. Conséquence, ça fait un mois que je réserve un avion régulièrement et un mois que je ne vole pas.
Ca devient frustrant.
Ca devient frustrant.
L'ornière
La pente du déclin sur laquelle glisse la France est apparente pour un grand nombre de Français. Bien souvent, ils voient aussi que la France a de grandes ressources et que rien n'est perdu, qu'il faut juste appliquer l'énergie aux bons endroits, utiliser les bons leviers.
Et pourtant, rien ne se passe. Pourquoi ?
Napoléon disait que la qualité d'une armée se reconnaît à l'âge de ses généraux. Une armée capable de promouvoir des jeunes pleins d'allant et d'intelligence sera toujours supérieure à une armée où la promotion se fait au tableau d'avancement.
Comment demander à des hommes qui ont fait carrière, qui se sont coulés dans le moule, de casser ce moule, de jeter à terre ce qui a été leur passe-temps et leur ambition d'adulte ? Cela n'a pas tant à voir avec l'âge qu'avec l'ancienneté dans le système.
Plus un système se fige, plus il lui faudrait des hommes neufs pour lui éviter le naufrage, moins il est capable d'en produire et moins encore de leur confier le pouvoir.
Contre le voeu de beaucoup, voire de la majorité, mais grâce à l'absence de direction de l'ensemble, le noeud coulant se resserre, par la force de l'inertie, par les automatismes de l'habitude, par le poids de la tradition, par une fidélité mal placée.
Quelques échappées fébriles sont parfois tentées, mais, ne faisant pas partie d'un plan cohérent, par manque de vision, par manque de persévérance, elles échouent, elles retombent comme un soufflé, elles sont circonvenues, étouffées. L'essentiel du mal demeure intact, inabordé, les bonnes volontés davantage déprimées par cette énergie dépensée en vain, par ces espoirs déçus.
Les élans trop courts succèdent aux fuites déguisées. "Je ne fuis pas, je vais cherrcher des secours" se dit en langage politique : "Le gouvernement est déterminé à agir sur cette question. Il va créer une commission afin de l'aider dans ses réflexions."
Le temps passe en agitation brownienne. La pendule égrène les heures du glissement fatal et le lourd nuage de l'insignifiance s'amasse au-dessus de nos têtes.
Des individus de bonne volonté, piégés dans un système néfaste, peuvent ainsi créer un gouvernement falot, amorphe, où les petites affaires donnent l'illusion de l'action, où les enjeux carriéristes se substituent aux grandes ambitions.
Pour briser le mauvais destin, dévier le cours des choses, il y faudrait une volonté forte.
Une volonté collective ou individuelle, peu importe. Si c'est une volonté collective, elle trouvera des hommes pour la représenter ; si c'est une volonté individuelle, elle trouvera des hommes pour la seconder.
Cette volonté se reconnaîtra a un signe : elle dérangera et elle soulagera en même temps. Son temps n'est pas encore venu.
Et pourtant, rien ne se passe. Pourquoi ?
Napoléon disait que la qualité d'une armée se reconnaît à l'âge de ses généraux. Une armée capable de promouvoir des jeunes pleins d'allant et d'intelligence sera toujours supérieure à une armée où la promotion se fait au tableau d'avancement.
Comment demander à des hommes qui ont fait carrière, qui se sont coulés dans le moule, de casser ce moule, de jeter à terre ce qui a été leur passe-temps et leur ambition d'adulte ? Cela n'a pas tant à voir avec l'âge qu'avec l'ancienneté dans le système.
Plus un système se fige, plus il lui faudrait des hommes neufs pour lui éviter le naufrage, moins il est capable d'en produire et moins encore de leur confier le pouvoir.
Contre le voeu de beaucoup, voire de la majorité, mais grâce à l'absence de direction de l'ensemble, le noeud coulant se resserre, par la force de l'inertie, par les automatismes de l'habitude, par le poids de la tradition, par une fidélité mal placée.
Quelques échappées fébriles sont parfois tentées, mais, ne faisant pas partie d'un plan cohérent, par manque de vision, par manque de persévérance, elles échouent, elles retombent comme un soufflé, elles sont circonvenues, étouffées. L'essentiel du mal demeure intact, inabordé, les bonnes volontés davantage déprimées par cette énergie dépensée en vain, par ces espoirs déçus.
Les élans trop courts succèdent aux fuites déguisées. "Je ne fuis pas, je vais cherrcher des secours" se dit en langage politique : "Le gouvernement est déterminé à agir sur cette question. Il va créer une commission afin de l'aider dans ses réflexions."
Le temps passe en agitation brownienne. La pendule égrène les heures du glissement fatal et le lourd nuage de l'insignifiance s'amasse au-dessus de nos têtes.
Des individus de bonne volonté, piégés dans un système néfaste, peuvent ainsi créer un gouvernement falot, amorphe, où les petites affaires donnent l'illusion de l'action, où les enjeux carriéristes se substituent aux grandes ambitions.
Pour briser le mauvais destin, dévier le cours des choses, il y faudrait une volonté forte.
Une volonté collective ou individuelle, peu importe. Si c'est une volonté collective, elle trouvera des hommes pour la représenter ; si c'est une volonté individuelle, elle trouvera des hommes pour la seconder.
Cette volonté se reconnaîtra a un signe : elle dérangera et elle soulagera en même temps. Son temps n'est pas encore venu.
La pente
Dans l'histoire de France, il est deux types de déclins :
- la glissade suivie d'effondrement (1789,1940)
- la glissade continue (les années 1400, la fin du XVIIème siècle)
Cela commence toujours par une glissade. Dans cette phase, il y a des bonnes âmes prêtes à vous expliquer, sans que vous n'ayez rien demandé, que tout cela n'est pas si grave, qu'il suffira de convoquer les Etats généraux pour lever un nouvel impôt ou d'attendre sagement derrière la ligne Maginot que les Allemands reviennent à la raison.
Aujourd'hui, ces optimistes, par nature ou par intérêt, m'expliquent que j'ai tort de me faire du mouron, que toutes ces histoires de déficits, de retraites, de recherche en retard, d'école inefficace, se règleront toutes seules sans qu'il y ait besoin de faire rien, en tout cas, rien de douloureux pour quiconque.
Effectivement, je doute. N'ont-ils pas raison ? On nous explique bien depuis des décennies que, à cause de ses déficits abyssaux et autres profonds désquilibres, l'année prochaine, l'économie américaine s'effondre. Et elle se porte plutôt pas mal, merci pour elle.
Cependant, en admettant même que les partisans de l'insouciance aient raison, qu'il n'y ait pas de problème que le temps ne puisse résoudre, cela veut-il dire qu'il ne faut pas s'efforcer dès aujourd'hui de bâtir une société meilleure et plus juste ?
Mais, non, c'est une illusion, un songe : le vieillissement de la population est inscrit dans la pyramide des âges et la France fuit à affronter cette vérité et ses conséquences. Cela ne peut que mener à pire.
Alors qu'il faudrait changer de bateau, nous en sommes encore à courir dans l'affolement d'un bout à l'autre du rafiot, les rustines dans la main droite, la colle dans la main gauche. Le lundi, un rafistolage des retraites, le mardi, un assouplissement des 35 h, le mercredi, plus de social, le jeudi, moins d'impots, le vendredi, une mesure pour les horticulteurs du Bas Poitou, le samedi, une visite compatissante aux handicapés de Trifouillis-les-Ouailles, le dimanche, ouf ! Repos. Et pendant toute cette semaine agitée, que s'est-il passé d'important ? Rien, la France a juste continué à glisser sur la pente.
Ce qui n'empêchera personne de recommencer la danse du poulet sans tête la semaine suivante.
Le réveil sera douloureux.
- la glissade suivie d'effondrement (1789,1940)
- la glissade continue (les années 1400, la fin du XVIIème siècle)
Cela commence toujours par une glissade. Dans cette phase, il y a des bonnes âmes prêtes à vous expliquer, sans que vous n'ayez rien demandé, que tout cela n'est pas si grave, qu'il suffira de convoquer les Etats généraux pour lever un nouvel impôt ou d'attendre sagement derrière la ligne Maginot que les Allemands reviennent à la raison.
Aujourd'hui, ces optimistes, par nature ou par intérêt, m'expliquent que j'ai tort de me faire du mouron, que toutes ces histoires de déficits, de retraites, de recherche en retard, d'école inefficace, se règleront toutes seules sans qu'il y ait besoin de faire rien, en tout cas, rien de douloureux pour quiconque.
Effectivement, je doute. N'ont-ils pas raison ? On nous explique bien depuis des décennies que, à cause de ses déficits abyssaux et autres profonds désquilibres, l'année prochaine, l'économie américaine s'effondre. Et elle se porte plutôt pas mal, merci pour elle.
Cependant, en admettant même que les partisans de l'insouciance aient raison, qu'il n'y ait pas de problème que le temps ne puisse résoudre, cela veut-il dire qu'il ne faut pas s'efforcer dès aujourd'hui de bâtir une société meilleure et plus juste ?
Mais, non, c'est une illusion, un songe : le vieillissement de la population est inscrit dans la pyramide des âges et la France fuit à affronter cette vérité et ses conséquences. Cela ne peut que mener à pire.
Alors qu'il faudrait changer de bateau, nous en sommes encore à courir dans l'affolement d'un bout à l'autre du rafiot, les rustines dans la main droite, la colle dans la main gauche. Le lundi, un rafistolage des retraites, le mardi, un assouplissement des 35 h, le mercredi, plus de social, le jeudi, moins d'impots, le vendredi, une mesure pour les horticulteurs du Bas Poitou, le samedi, une visite compatissante aux handicapés de Trifouillis-les-Ouailles, le dimanche, ouf ! Repos. Et pendant toute cette semaine agitée, que s'est-il passé d'important ? Rien, la France a juste continué à glisser sur la pente.
Ce qui n'empêchera personne de recommencer la danse du poulet sans tête la semaine suivante.
Le réveil sera douloureux.
Ecole : le poids des déterminismes est difficile à corriger
C'est le titre d'un article des Echos.
Il résume une statistique : en France, un fils d'ouvrier a moins de chances de devenir cadre qu'il y a 20 ans. D'une manière générale les situations se sont encore plus figées en deux décennies : un enfant de cadre a plus de chances d'être cadre, un enfant d'ouvrier d'être ouvrier, un enfant de prof d'être prof, un enfant de fonctionnaire d'être fonctionnaire et un enfant de chomeur d'être chomeur.
Cette segrégation sociale, appelons les choses par leur nom : ces classes sociales persistentes, gangrène toute la société française : école, travail, intégration, politique.
Pour résoudre ce problème, il faut introduire plus de souplesse, plus de libéralisme économique raisonné, réchauffer la banquise sociale. Mais cela dérange tous ceux qui sont bien placés dans le système actuel.
Ce n'est pas un hasard si l'électorat de la gauche, qui s'oppose désormais au libéralisme (1), a basculé des ouvriers aux fonctionnaires et aux salariés d'entreprises publiques. Ils constituent la grande masse des gagnants de la France actuelle. Ils en sont, au vrai sens du mot, les privilégiés, puisqu'ils bénéficient de privilèges les mettant à part de la loi commune sur l'emploi et sur les retraites, sans autre justification que leur influence sur les gouvernants.
Ceux qu'on appelle à tort des privilégiés, alors qu'ils ne bénéficient d'aucun privilège, mais qui sont simplement des riches et des nantis, sont, d'une part, trop peu nombreux pour être le moteur de l'immobilisme, auquel il convient de mettre un frein (désolé, ça me fait rire), d'autre part, prompts à s'adapter à toutes les situations.
Il est dommage que la gauche ne soit pas plus constructive, d'autant que la droite montre chaque jour une incapacité désolante à dépasser le stade du slogan bon marché.
C'est de ce vide que se nourrit l'exclusion de la vie politique que sont l'abstention et les votes extrêmes.
Lien : Une faillite intellectuelle nationale
(1) : ça n'a pas toujours été le cas, Jaurès pensait au début du XXème siècle que le concurrence accrue était favorble aupouvoir d'achat des ouvriers
Il résume une statistique : en France, un fils d'ouvrier a moins de chances de devenir cadre qu'il y a 20 ans. D'une manière générale les situations se sont encore plus figées en deux décennies : un enfant de cadre a plus de chances d'être cadre, un enfant d'ouvrier d'être ouvrier, un enfant de prof d'être prof, un enfant de fonctionnaire d'être fonctionnaire et un enfant de chomeur d'être chomeur.
Cette segrégation sociale, appelons les choses par leur nom : ces classes sociales persistentes, gangrène toute la société française : école, travail, intégration, politique.
Pour résoudre ce problème, il faut introduire plus de souplesse, plus de libéralisme économique raisonné, réchauffer la banquise sociale. Mais cela dérange tous ceux qui sont bien placés dans le système actuel.
Ce n'est pas un hasard si l'électorat de la gauche, qui s'oppose désormais au libéralisme (1), a basculé des ouvriers aux fonctionnaires et aux salariés d'entreprises publiques. Ils constituent la grande masse des gagnants de la France actuelle. Ils en sont, au vrai sens du mot, les privilégiés, puisqu'ils bénéficient de privilèges les mettant à part de la loi commune sur l'emploi et sur les retraites, sans autre justification que leur influence sur les gouvernants.
Ceux qu'on appelle à tort des privilégiés, alors qu'ils ne bénéficient d'aucun privilège, mais qui sont simplement des riches et des nantis, sont, d'une part, trop peu nombreux pour être le moteur de l'immobilisme, auquel il convient de mettre un frein (désolé, ça me fait rire), d'autre part, prompts à s'adapter à toutes les situations.
Il est dommage que la gauche ne soit pas plus constructive, d'autant que la droite montre chaque jour une incapacité désolante à dépasser le stade du slogan bon marché.
C'est de ce vide que se nourrit l'exclusion de la vie politique que sont l'abstention et les votes extrêmes.
Lien : Une faillite intellectuelle nationale
(1) : ça n'a pas toujours été le cas, Jaurès pensait au début du XXème siècle que le concurrence accrue était favorble aupouvoir d'achat des ouvriers
Quelques films recommandés
Il serait trop long de vous recommander tous les films que j'aime, je ne vous cite que quelques films que je trouve exceptionnels, cette sélection est forcément très incomplète, j'ai ajouté des films au fur et à mesure jusqu'à m'arrêter arbitrairement :
La règle du jeu
Un (Le ?) chef d'oeuvre du cinéma français. Renoir opposait classicisme et romantisme. Pour lui, le classicisme, représenté par les personnages de Molière aux noms bizarres, est bien plus vrai, plus réaliste, que le romantisme dont le réalisme n'est que de façade. C'est pourquoi sa peinture de la société française de 1939, avec toutes ses invraisemblances apparentes (un acteur juif jouant un aristo), a provoqué un rejet aussi violent : elle traduisait une vérité profonde insupportable à la France d'avant-guerre, "vaincue d'avance".
De plus, et c'est une autre des lignes de force de La règle du jeu, les sentiments, même de bonne foi, abandonnés à eux-mêmes, sans le secours de la raison, sont dévastateurs en période de crise. Thème très actuel, à notre époque où toute sensiblerie est considérée comme positive, de la Star Académy en passant par les procès (seules les malheureuses victimes ont droit à la parole dans les media -ras la casquette de ces poncifs sur le "nécessaire travail de deuil") jusqu'à la politique. Les pleurnicheries ou les roulades, suivant que la situation est triste ou joyeuse, s'étalent partout. Chacun s'estime le droit de faire étalage des soubresauts de son petit moi. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que plus en accord avec Renoir qu'avec notre époque.
Epuiser les richesses de La règle du jeu est impossible en quelques lignes.
Les enfants du paradis
En quelque sorte, l'opposé de La règle du jeu : aucun réalisme, que de la poésie. Le génie de la Régle du jeu est visuel alors que l'attrait des Enfants du paradis est dans les dialogues. La règle du jeu se regarde, Les enfants du paradis s'écoutent.
Othello
J'aime la version d'Orson Welles
Le dictateur
Premier film parlant de Chaplin. Morceau d'anthologie : le discours d'Hinkel aux enfants de la double croix.
The party
Loufoquerie à tous les étages. Un sommet du délire sans queue ni tête, du moins au premier abord, car, en réalité, l'escalade destructrice, style horloge déréglée, est très ordonnée.
Jour de fête
Mon préféré de Tati
Barry Lindon
La vie est belle
Tour de force de Begnini : faire une comédie à l'italienne sur les camps de la mort et l'antisémitisme. Une réussite à la hauteur du défi.
Casablanca
Umberto Eco : "Quand il y a quelques clichés, c'est un navet. Dans Casablanca, il y a mille clichés : c'est un chef d'oeuvre."A noter, une parodie de Bugs Bunny : Carrotblanca
Le voyage de Chihiro
J'en ai pris un parmi d'autres, mais en fait, je trouve tous les films de Miyazaki formidables.
Nosferatu
Une question me turlupine chaque fois que je vois ce film : comment Bela Lugosi faisait-il ses courses avec une gueule pareille ?
Metropolis
Un coté mélo des fois un peu énervant, amis un film attachant tout de même.
Vacances romaines
Tant qu'il y aura des hommes
Un peu l'équivalent américain de La règle du jeu : la danse au-dessus du volcan. Les petites histoires de militaires américains qui s'ennuient ferme à Hawaï, la veille de l'attaque de Pearl Harbour. Mais La règle du jeu était prémonitoire, alors que Tant qu'il y aura des hommes a été tournée en 1953.
Le ciel peut attendre
Un sommet de la comédie romantique hollywoodienne.
La boutique au coin de la rue
Probablement que sans Lubitsch, la moyenne de temps de rire par être humain baisserait de quelques points.
Un condamné à mort s'est échappé
Un des rares films optimistes de Robert Bresson.
L'armée des ombres
Muri par Melville pendant vingt ans, ce film, fruit de son passage dans la Résistance, offre à Simone Signoret un superbe personnage.
Kirikou
Preuve qu'on peut faire un film pour enfants sans les prendre pour des demeurés, n'est ce pas,Walt D. ?
La règle du jeu
Un (Le ?) chef d'oeuvre du cinéma français. Renoir opposait classicisme et romantisme. Pour lui, le classicisme, représenté par les personnages de Molière aux noms bizarres, est bien plus vrai, plus réaliste, que le romantisme dont le réalisme n'est que de façade. C'est pourquoi sa peinture de la société française de 1939, avec toutes ses invraisemblances apparentes (un acteur juif jouant un aristo), a provoqué un rejet aussi violent : elle traduisait une vérité profonde insupportable à la France d'avant-guerre, "vaincue d'avance".
De plus, et c'est une autre des lignes de force de La règle du jeu, les sentiments, même de bonne foi, abandonnés à eux-mêmes, sans le secours de la raison, sont dévastateurs en période de crise. Thème très actuel, à notre époque où toute sensiblerie est considérée comme positive, de la Star Académy en passant par les procès (seules les malheureuses victimes ont droit à la parole dans les media -ras la casquette de ces poncifs sur le "nécessaire travail de deuil") jusqu'à la politique. Les pleurnicheries ou les roulades, suivant que la situation est triste ou joyeuse, s'étalent partout. Chacun s'estime le droit de faire étalage des soubresauts de son petit moi. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que plus en accord avec Renoir qu'avec notre époque.
Epuiser les richesses de La règle du jeu est impossible en quelques lignes.
Les enfants du paradis
En quelque sorte, l'opposé de La règle du jeu : aucun réalisme, que de la poésie. Le génie de la Régle du jeu est visuel alors que l'attrait des Enfants du paradis est dans les dialogues. La règle du jeu se regarde, Les enfants du paradis s'écoutent.
Othello
J'aime la version d'Orson Welles
Le dictateur
Premier film parlant de Chaplin. Morceau d'anthologie : le discours d'Hinkel aux enfants de la double croix.
The party
Loufoquerie à tous les étages. Un sommet du délire sans queue ni tête, du moins au premier abord, car, en réalité, l'escalade destructrice, style horloge déréglée, est très ordonnée.
Jour de fête
Mon préféré de Tati
Barry Lindon
La vie est belle
Tour de force de Begnini : faire une comédie à l'italienne sur les camps de la mort et l'antisémitisme. Une réussite à la hauteur du défi.
Casablanca
Umberto Eco : "Quand il y a quelques clichés, c'est un navet. Dans Casablanca, il y a mille clichés : c'est un chef d'oeuvre."A noter, une parodie de Bugs Bunny : Carrotblanca
Le voyage de Chihiro
J'en ai pris un parmi d'autres, mais en fait, je trouve tous les films de Miyazaki formidables.
Nosferatu
Une question me turlupine chaque fois que je vois ce film : comment Bela Lugosi faisait-il ses courses avec une gueule pareille ?
Metropolis
Un coté mélo des fois un peu énervant, amis un film attachant tout de même.
Vacances romaines
Tant qu'il y aura des hommes
Un peu l'équivalent américain de La règle du jeu : la danse au-dessus du volcan. Les petites histoires de militaires américains qui s'ennuient ferme à Hawaï, la veille de l'attaque de Pearl Harbour. Mais La règle du jeu était prémonitoire, alors que Tant qu'il y aura des hommes a été tournée en 1953.
Le ciel peut attendre
Un sommet de la comédie romantique hollywoodienne.
La boutique au coin de la rue
Probablement que sans Lubitsch, la moyenne de temps de rire par être humain baisserait de quelques points.
Un condamné à mort s'est échappé
Un des rares films optimistes de Robert Bresson.
L'armée des ombres
Muri par Melville pendant vingt ans, ce film, fruit de son passage dans la Résistance, offre à Simone Signoret un superbe personnage.
Kirikou
Preuve qu'on peut faire un film pour enfants sans les prendre pour des demeurés, n'est ce pas,Walt D. ?
Fort de café turc
Tiraillé par des prises de postion opposées bien argumentées, dubitatif face à une question complexe, impressionné par l'enjeu, j'ai mis du temps à me décider sur la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE.
Un point est clair pour tout le monde depuis le début : cette question déborde la simple adhésion d'un pays, elle sous-entend deux questions fondamentales.
1) Qu'est-ce que l'Union Européenne (1) ?
2) Comment voyons nous l'UE dans plusieurs décennies ?
L'Union Européenne, c'est l'adhésion à des valeurs communes : démocratie, droit des individus, laïcité, protection sociale. C'est la Turquie qui doit adhérer à l'UE, non l'UE qui doit adhérer à la Turquie.
Quand la Turquie répondra aux critères définis par ces valeurs, je ne vois aucune raison de la refuser, que m'importe que les Turcs soient musulmans si ils ont le respect de la séparation du politique et de la religion.
Poussons le raisonnement à l'extrême : si la Nouvelle-Zélande, qui est à l'autre bout de la terre veut adhérer à l'UE le peut-elle ? Oui, en en faisant la demande et en respectant les critères. D'ailleurs en tant que pays du Commonwealth, elle a déjà certains droits préférentiels.
La dynamique d'élargissement est positive. Une Union Européenne qui se replierait sur elle-même s'enfermerait dans une impasse faite de vieillissement, d'isolement, de peurs. Ca ne me convient pas.
Deux objections :
1) la différence culturelle. Elle existe, mais l'utiliser comme argument de refus et non comme un point à travailler est raciste et xénophobe, on en a l'expérience historique : dans les années 1900, les journaux expliquaient que les Italiens étaient inassimilables en France du fait de la différence culturelle.
2) le poids politique de la Turquie et l'impossibilité de créer une Europe politiquement intégrée avec la Turquie dans l'UE. L'union politique est déjà repoussée de plusieurs décennies par des pays comme le Royaume-Uni, la Pologne, les Pays-Bas et d'autres qui veulent éviter tout ce qui pourrait apparaître comme un contrepoids aux USA. La présence de la Turquie ne'y changera pas grand-chose.
L'union politique se fera non par une volonté européenne mais quand les USA le décideront, par exemple en versant dans l'isolationnisme. C'est triste à dire mais c'est ainsi.
Pour l'instant, il faut se résigner à ce que l'UE soit avant tout une vaste zone de libre-échange et la Turquie y a sa place.
(1) et non pas l'Europe. L'Europe, c'est de la géographie. L'Union Européenne, c'est de la politique.
Un point est clair pour tout le monde depuis le début : cette question déborde la simple adhésion d'un pays, elle sous-entend deux questions fondamentales.
1) Qu'est-ce que l'Union Européenne (1) ?
2) Comment voyons nous l'UE dans plusieurs décennies ?
L'Union Européenne, c'est l'adhésion à des valeurs communes : démocratie, droit des individus, laïcité, protection sociale. C'est la Turquie qui doit adhérer à l'UE, non l'UE qui doit adhérer à la Turquie.
Quand la Turquie répondra aux critères définis par ces valeurs, je ne vois aucune raison de la refuser, que m'importe que les Turcs soient musulmans si ils ont le respect de la séparation du politique et de la religion.
Poussons le raisonnement à l'extrême : si la Nouvelle-Zélande, qui est à l'autre bout de la terre veut adhérer à l'UE le peut-elle ? Oui, en en faisant la demande et en respectant les critères. D'ailleurs en tant que pays du Commonwealth, elle a déjà certains droits préférentiels.
La dynamique d'élargissement est positive. Une Union Européenne qui se replierait sur elle-même s'enfermerait dans une impasse faite de vieillissement, d'isolement, de peurs. Ca ne me convient pas.
Deux objections :
1) la différence culturelle. Elle existe, mais l'utiliser comme argument de refus et non comme un point à travailler est raciste et xénophobe, on en a l'expérience historique : dans les années 1900, les journaux expliquaient que les Italiens étaient inassimilables en France du fait de la différence culturelle.
2) le poids politique de la Turquie et l'impossibilité de créer une Europe politiquement intégrée avec la Turquie dans l'UE. L'union politique est déjà repoussée de plusieurs décennies par des pays comme le Royaume-Uni, la Pologne, les Pays-Bas et d'autres qui veulent éviter tout ce qui pourrait apparaître comme un contrepoids aux USA. La présence de la Turquie ne'y changera pas grand-chose.
L'union politique se fera non par une volonté européenne mais quand les USA le décideront, par exemple en versant dans l'isolationnisme. C'est triste à dire mais c'est ainsi.
Pour l'instant, il faut se résigner à ce que l'UE soit avant tout une vaste zone de libre-échange et la Turquie y a sa place.
(1) et non pas l'Europe. L'Europe, c'est de la géographie. L'Union Européenne, c'est de la politique.
mardi, décembre 14, 2004
A propos des "raisonnements purement financiers"
Lorsque je dis que les déficits publics étouffent l'avenir de la France, que l'Etat français dépense trop pour ce qu'il fait et que les traitements de personnel et les retraites coûtent trop cher, on me répond souvent que c'est là un "raisonnement purement financier", comme si c'était là la suprême insulte, l'argument définitif qui devait me clouer le bec.
Réfléchissons : qu'est ce que l'argent ? C'est un moyen d'échange et d'allocations des ressources. Ce que je paye par exemple en TVA, c'est ça de moins que j'ai pour acheter une plus belle voiture.
L'argument du "raisonnement purement financier" sous-entend qu'il est mesquin et tatillon, un peu étroit d'esprit, de demander des comptes à l'Etat, dont l'argent n'est à personne.
Bien au contraire, l'argent de l'Etat est à tout le monde. Chaque centime dépensé par l'Etat provient virtuellement de la TVA sur le steak du smicard. Alors c'est la moindre des choses d'exiger qu'il soit utilisé au mieux.
Bien sûr, il serait vain d'attendre ce genre de considérations, de pareils scrupules des gouvernants qui font du lard dans les palais de la République, qui considèrent les dépenses somptuaires comme un du.
En disant cela, je ne verse pas dans un populisme de mauvais aloi, il suffit de regarder agir nos politiciens : la morale à géométrie variable, l'honnêteté relative, les caprices avec l'argent du contribuable, l'avidité à profiter, la brigue incessante, la courtisanerie servile, le népotisme républicain, les déclarations solennelles aussi vite oubliées qu'émises (comme par exemple "si j'encours une peine infamante, je me retire de la vie politique"), le jeu des apparences, des "images" et des "postures", j'en passe et des meilleures.
Cependant, rien n'oblige les citoyens à s'abaisser au niveau de leurs gouvernants et ils ont le droit de se montrer exigeants.
Réfléchissons : qu'est ce que l'argent ? C'est un moyen d'échange et d'allocations des ressources. Ce que je paye par exemple en TVA, c'est ça de moins que j'ai pour acheter une plus belle voiture.
L'argument du "raisonnement purement financier" sous-entend qu'il est mesquin et tatillon, un peu étroit d'esprit, de demander des comptes à l'Etat, dont l'argent n'est à personne.
Bien au contraire, l'argent de l'Etat est à tout le monde. Chaque centime dépensé par l'Etat provient virtuellement de la TVA sur le steak du smicard. Alors c'est la moindre des choses d'exiger qu'il soit utilisé au mieux.
Bien sûr, il serait vain d'attendre ce genre de considérations, de pareils scrupules des gouvernants qui font du lard dans les palais de la République, qui considèrent les dépenses somptuaires comme un du.
En disant cela, je ne verse pas dans un populisme de mauvais aloi, il suffit de regarder agir nos politiciens : la morale à géométrie variable, l'honnêteté relative, les caprices avec l'argent du contribuable, l'avidité à profiter, la brigue incessante, la courtisanerie servile, le népotisme républicain, les déclarations solennelles aussi vite oubliées qu'émises (comme par exemple "si j'encours une peine infamante, je me retire de la vie politique"), le jeu des apparences, des "images" et des "postures", j'en passe et des meilleures.
Cependant, rien n'oblige les citoyens à s'abaisser au niveau de leurs gouvernants et ils ont le droit de se montrer exigeants.
lundi, décembre 13, 2004
L'épineuse question turque
Après mûre réflexion, je suis pour l'adhésion de la Turquie à l'UE si elle respecte les critères.
J'argumenterai quand j'aurai le temps.
J'argumenterai quand j'aurai le temps.
Le PS est-il social-traitre ?
J'ai un collègue et néanmoins ami communiste qui parle toujours de la social-démocratie avec mépris. Tony Blair et l'Antechrist sont pour lui une seule et même figure.
Quelle est le crime de la social-démocratie ? D'avoir réussi quelques réformes sociales, pas assez nombreuses il est vrai, sans avoir cherché à renverser le capitalisme.
Tandis que le communisme a pour lui des réussites formidables, comme par exemple ... euh ... comme par exemple ... j'ai un trou de mémoire d'un coup, ça doit être le manque de glucose ... comme par exemple ... Leonid Brejnev ? Fidel castro ? Pol Pot ?
Bien sûr, je connais aussi l'argument de l'aiguillon : "Le parti communiste n'a rien fait par lui-même mais, par la pression qu'il a mis, il a fait adopter de bonnes réformes sociales."
Je remarque tout d'abord que cet argument est contraire à la théorie communiste qui vise non pas à réformer le capitalisme mais à le renverser. Arlette Laguiller, cohérente avec la théorie, refuse en tant que parlementaire européenne toutes les lois sociales qui pourraient "permettre au capitalisme de survivre", comme par exemple la taxe Tobin. Elle vote seulement en faveur des lois qui font visiblement mal aux patrons.
Ensuite, cet argument me paraît douteux. Je n'ai pas cherché à approfondir ce point, si quelqu'un pouvait m'aider, ça me ferait plaisir. Un historien doit bien avoir une thèse sur l'argument de l'aiguillon.
Est-ce à dire que le PCF n'a servi à rien ? Non, il a servi à encadrer les ouvriers, à leur donner une voix et une dignité. Simplement, on peut constater qu'il s'est survécu trop longtemps, que la voix des ouvriers, il l'a bien souvent étouffée à son profit, et qu'il verse maintenant dans un achaïsme conceptuel qui n'est pas sans influencer fâcheusement le parti socialiste.
L'heure est au réformisme, le parti socialiste y vient petit à petit. Pas assez vite à mon goût.
J'entends dire qu'il n'y a plus d'utopie, qu'il manque aux militants une motivation. Je m'étonne.
A-t-on été si déformé par les idéologies totalitaires que, lorsqu'on ne peut plus expliquer le monde en deux ou trois slogans simplistes, du genre "lutte des classes", on en soit à considérer que le monde est fou, qu'aucune ambition, qu'aucun projet ne sont possibles ?
Et la justice alors ! N'est ce pas une assez belle ambition ? N'est elle pas suffisante pour guider une politique ?
Si toutes les décisions, si toutes les lois, étaient sincèrement passées à ce tamis : "Cela est-il juste ?", on verrait plus de changements en un an de petites décisons qu'en cent révolutions.
Vous me direz : "Chacun voit midi à sa porte" et une fois qu'on a dit "Justice !", on n'est pas très avancé, chacun ayant sa définition de la justice. En êtes vous si sûrs ? Si une majorité a cette idée en tête, n'améliorera-t-on pas le monde ?
Avec la justice, va la dignité, comme la liberté va avec l'égalité ; sans cela, ces valeurs deviennent oppressives, totalitaires.
Justice, dignité, c'est déjà un bien vaste programme ! Allez, au boulot, citoyens !
Quelle est le crime de la social-démocratie ? D'avoir réussi quelques réformes sociales, pas assez nombreuses il est vrai, sans avoir cherché à renverser le capitalisme.
Tandis que le communisme a pour lui des réussites formidables, comme par exemple ... euh ... comme par exemple ... j'ai un trou de mémoire d'un coup, ça doit être le manque de glucose ... comme par exemple ... Leonid Brejnev ? Fidel castro ? Pol Pot ?
Bien sûr, je connais aussi l'argument de l'aiguillon : "Le parti communiste n'a rien fait par lui-même mais, par la pression qu'il a mis, il a fait adopter de bonnes réformes sociales."
Je remarque tout d'abord que cet argument est contraire à la théorie communiste qui vise non pas à réformer le capitalisme mais à le renverser. Arlette Laguiller, cohérente avec la théorie, refuse en tant que parlementaire européenne toutes les lois sociales qui pourraient "permettre au capitalisme de survivre", comme par exemple la taxe Tobin. Elle vote seulement en faveur des lois qui font visiblement mal aux patrons.
Ensuite, cet argument me paraît douteux. Je n'ai pas cherché à approfondir ce point, si quelqu'un pouvait m'aider, ça me ferait plaisir. Un historien doit bien avoir une thèse sur l'argument de l'aiguillon.
Est-ce à dire que le PCF n'a servi à rien ? Non, il a servi à encadrer les ouvriers, à leur donner une voix et une dignité. Simplement, on peut constater qu'il s'est survécu trop longtemps, que la voix des ouvriers, il l'a bien souvent étouffée à son profit, et qu'il verse maintenant dans un achaïsme conceptuel qui n'est pas sans influencer fâcheusement le parti socialiste.
L'heure est au réformisme, le parti socialiste y vient petit à petit. Pas assez vite à mon goût.
J'entends dire qu'il n'y a plus d'utopie, qu'il manque aux militants une motivation. Je m'étonne.
A-t-on été si déformé par les idéologies totalitaires que, lorsqu'on ne peut plus expliquer le monde en deux ou trois slogans simplistes, du genre "lutte des classes", on en soit à considérer que le monde est fou, qu'aucune ambition, qu'aucun projet ne sont possibles ?
Et la justice alors ! N'est ce pas une assez belle ambition ? N'est elle pas suffisante pour guider une politique ?
Si toutes les décisions, si toutes les lois, étaient sincèrement passées à ce tamis : "Cela est-il juste ?", on verrait plus de changements en un an de petites décisons qu'en cent révolutions.
Vous me direz : "Chacun voit midi à sa porte" et une fois qu'on a dit "Justice !", on n'est pas très avancé, chacun ayant sa définition de la justice. En êtes vous si sûrs ? Si une majorité a cette idée en tête, n'améliorera-t-on pas le monde ?
Avec la justice, va la dignité, comme la liberté va avec l'égalité ; sans cela, ces valeurs deviennent oppressives, totalitaires.
Justice, dignité, c'est déjà un bien vaste programme ! Allez, au boulot, citoyens !
Galileo : la politique de défense européenne est morte
Le protocole du système positionnement par satellite auropéen Galileo a été signé aujourd'hui.
Sous la pression du Royaume-Uni et des Pays-Bas, il a été acté que son usage sera exclusivement civil. Le seul système de positionnement par satellite à usage militaire, à part le Glonass russe, reste donc le GPS américain.
Bien sûr, une opération militaire est possible en théorie sans système de positionnement par satellite. En pratique, c'est plus que douteux.
Autrement dit, aucune opération militaire européenne ne pourra se faire sans, au minimum, la neutralité bienveillante des Américains.
La défense européenne indépendante, c'est fini avant que d'avoir commencé.
Sous la pression du Royaume-Uni et des Pays-Bas, il a été acté que son usage sera exclusivement civil. Le seul système de positionnement par satellite à usage militaire, à part le Glonass russe, reste donc le GPS américain.
Bien sûr, une opération militaire est possible en théorie sans système de positionnement par satellite. En pratique, c'est plus que douteux.
Autrement dit, aucune opération militaire européenne ne pourra se faire sans, au minimum, la neutralité bienveillante des Américains.
La défense européenne indépendante, c'est fini avant que d'avoir commencé.
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