mercredi, janvier 30, 2008

JMA et la Générale

JM Aphatie a écrit ce que j'aurais pu écrire, je ne vais donc pas me fatiguer à le faire.

Longtemps, je me suis dit que mes conceptions valaient bien celles de nos politiciens, mais que, au moins, ils avaient des qualités de saltimbanques et de manoeuvriers que je n'avais pas. Mais, même cela, je commence à en douter.

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L'extraordinaire tempête déclenchée par le trader Kerviel n'aura donc pas été inutile. Voilà un gouvernement et plus largement des élites qui plaident tous les jours auprès des citoyens de ce pays les bienfaits de l'Europe, les nécessités de l'Europe, l'intérêt philosophique, stratégique, historique, de la construction européenne. Et sitôt que pointe un problème, le réflexe, donc la nature, la vérité cachée par le vernis, surgit: la solution doit être française, la réponse française, la banque française.

[...]

Le discours public ne peut inspirer la confiance que s'il porte en lui un haut niveau de cohérence. Il y a bientôt vingt ans, les gouvernants français ont conçu le projet d'une monnaie commune, et de fait unique, avec d'autres pays. Il n'existe pas, dans la hiérarchie des symboles et des outils, d'instrument supérieur à la monnaie dans l'expression de la souveraineté. Abandonner la monnaie nationale, la fondre dans un espace plus vaste que celui de la Nation, n'a de sens que si, ensuite, dans la vie de tous les jours comme dans les discours des grands jours, la référence à la Nation intègre ce changement majeur. Être Français aujourd'hui a du sens et une signification. C'est une culture, une manière d'être, tout cela façonné par une histoire, une longue et belle histoire. Mais déjà, le futur doit se penser différemment pour tenir compte de cette décision si importante qui a engagé la communauté, une décision prise par la communauté elle même, en 1992, au travers d'un référendum, l'acte politique assurément le plus important dans la vie de ce peuple durant ces cinquante dernières années.

Or, qu'a-t-on vu hier? Que le futur pouvait se penser selon l'ancien schéma, puisque la banque doit rester française. Pourquoi pas? Mais alors, qu'elle est la sincérité, le degré d'adhésion réel des gouvernants vis-à-vis de l'Europe et de son expression monétaire, c'est à dire l'euro? Et si eux n'y croient pas, comment veulent-ils que les citoyens, le peuple, y croient?

L'expression de "double discours" est souvent employée, à propos de beaucoup de choses et finalement de pas grand chose. Si elle trouve à s'exprimer, c'est pourtant bien ici. Il existe, dans cette matière fondamentale de la monnaie, deux discours. Existe-t-il beaucoup de choses plus fragiles que la monnaie? Son essence et son existence procèdent de la confiance, et d'elle seule.
Hier après-midi, à l'Assemblée nationale, alors qu'il ne s'agissait que de l'avenir d'une banque, le chef du gouvernement français a bien dit quelque chose d'important et de fondamental sur ce projet politique que nous poursuivons depuis des années et qui apparaît tout à coup comme une chimère puisque ceux là mêmes qui disent vouloir le construire s'en détournent dans un réflexe révélateur de la distance abyssale qui sépare la parole de la pensée.

A ceux qui cherchent la faille de la politique et les raisons de son rejet, ceci : elle est là.


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lundi, janvier 28, 2008

Eric Dupin : révélateur Attali

Un article d'Eric Dupin qui explique que les réactions au rapport Attali sont révélatrices de la classe politique :

Eric Dupin : révélateur Attali


Qu'en conclut E. Dupin ? Que c'est au pied du rapport iconoclaste et de la décision difficile qu'on juge l'ouvrier politique. et que le rapport Attali révèle-t-il ? Que la classe politique française est unanime dans le conservatisme, Sarkozy compris.

dimanche, janvier 27, 2008

Préférer un CDD à un CDI

Je suis un incurable naïf sur les réalités sociales de notre pays.

Je pensais bêtement que tout le monde préférait un Contrat à Durée Indéterminé à un Contrat à Durée Déterminé.

J'ai découvert que c'était loin d'être cas : dans les professions sans chômage (car il y a des professions sans chômage en France), le bâtiment par exemple, il est avantageux d'avoir un CDD. Le revenu est plus élevé à cause de la prime de précarité. Et, à la fin du contrat, les ASSEDICs payent quelques semaines de vacances.

Chacun est libre de faire ce qu'il lui plaît, mais, l'occurrence, les vacances sont tout de même payées par la collectivité.

vendredi, janvier 25, 2008

Ce que les Anglais de la City pensent de la fraude à Société Générale

Je trouve Le Monde de plus en plus nul, mais cet article a un intérêt, même si il est caricatural.

J'ai beaucoup ri de la réaction des abonnés du Monde qui trouvent «scandaleux que quelqu'un soit payé pour jouer avec l'argent des autres.»

Comme c'est ce que font les banquiers depuis sept siècles que la banque a pris naissance, je me demande qu'elles sont les relations de ces gens avec leur banquier.

On peut contester les risques que prennent certaines banques, mais le métier de banquier, c'est bien d'emprunter l'argent du dépositaire pour en faire un autre usage que de le laisser dormir sur un compte.

Quand on dit que les Français sont nuls en économie, ce n'est pas exagéré !


Pour les experts de la City, les dirigeants de la Société générale ont commis des erreurs grossières


LE MONDE | 25.01.08 | 15h12 • Mis à jour le 25.01.08 | 15h12
LONDRES CORRESPONDANT

Une histoire incroyable, qui a conduit à la déconfiture de l'une des plus prestigieuses institutions financières européennes. Une histoire dans l'air du temps, celle d'un trader supposé escroc, Jérôme Kerviel, et d'une direction que les événements ont dépassée. A la City de Londres, l'évocation de la mésaventure de la Société générale fait revivre le spectre de la faillite de la Barings, en 1995, causée par le trader fou, Nick Leeson.

"Les bras m'en tombent : en dépit du précédent Barings, un simple informaticien devenu courtier junior a été autorisé à faire du négoce sur des produits complexes et très risqués, comme les indices des actions européennes. A Londres ou à Wall Street, ce serait impensable. La carrière d'un trader est progressive et étroitement surveillée. Avec son niveau de rémunération faible pour le secteur, il aurait dû être cantonné aux transactions dites "vanille", faciles, au risque minimal, et impossibles à cacher." Venu de la Banque d'Angleterre, notre interlocuteur a été pendant plusieurs années déontologue au sein de la filiale londonienne d'une grande banque française, avant de jeter l'éponge devant le refus du siège parisien à prendre en compte ses recommandations en matière de contrôle des risques. Il s'exprime sous couvert d'anonymat, exigé par les conditions de son départ.

A l'écouter, la séparation établie à la Société générale entre les activités de trading, essentiellement basées à Londres, et l'administration chargée de contrôler ces opérations de marché, installée à Paris, a accentué les risques de fraude.

Aujourd'hui dans le collimateur des analystes, le directeur général de la banque d'affaires SG-CIB, Jean-Pierre Mustier, et le responsable des marchés, Christophe Mianné, partageaient leur temps entre Paris, la City et les autres grandes places financières. Ils étaient trop occupés pour suivre le détail des opérations dont ils ont la supervision. Le magazine britannique Financial News a beau jeu, aujourd'hui, de rappeler le grand projet prêté à M. Mustier de créer en 2008... une classe de méditation dans sa salle de marché de Londres !

"Les supérieurs de l'individu en question lui ont-ils demandé un compte rendu quotidien de ses positions ? Même si c'était le cas, les ont-ils lus ? J'en doute, dit notre interlocuteur. Aimant jouer solo, les traders ne font jamais allégeance aux banquiers, encore moins aux services administratifs chargés de les contrôler. Entre Paris et Londres, il y a un fossé culturel. La première n'aime pas les procédures écrites ou s'en moque. Par ailleurs, la formation des traders, utiles pour qu'ils se coulent dans l'esprit d'équipe afin de servir l'intérêt de l'employeur, ne semble pas être la priorité des établissements français."

Autre problème : la marge de manoeuvre des déontologues est limitée aux conflits d'intérêt et aux abus de marché, et leur compétence ne s'étend pas au contrôle des opérations de marché, laissé au "back office" (activités d'administration de la banque). "Dire que le trader (qui a mis en danger la Société générale) était très subtil et savait jouer avec le système pour dissimuler les positions est une explication lamentable. A l'évidence, la direction ne comprend rien à ce que font ses traders", ajoute notre interlocuteur.

Ancien responsable des activités d'investissement de CityCorp, Peter Hahn, professeur à l'école de commerce londonienne Cass Business School, a été stagiaire à la Société générale, en 1980 : "Si cela peut arriver à une banque innovatrice et bien gérée comme cette institution, il est clair que les banques sont amenées aujourd'hui à prendre trop de risques. L'augmentation de capital pour se prémunir contre les mauvaises surprises de ce type est plus que jamais à l'ordre du jour."

Les déboires de la Société générale jettent en tout cas le discrédit sur l'ensemble des banques françaises dans la City, déjà échaudée par les mésaventures passées de Calyon ou de l'ex-Crédit lyonnais. BNP Paribas, qui a fait le choix de décentraliser toutes ses opérations européennes dans la capitale britannique, semble pour l'instant échapper à cet opprobre.

En 2002, lors d'un entretien au Monde, Nick Leeson avait déploré qu'"aucune leçon n'ait été tirée" de son cas. Devenu directeur général de Galway United, club irlandais de football de première division, l'ancien trader soutient aujourd'hui Jérôme Kerviel, "victime comme (lui) d'un système centré sur la création de revenus au détriment des contrôles. L'âpreté au gain, c'est eux, pas lui".

Marc Roche
Article paru dans l'édition du 26.01.08

La politique des records

Dans le dernier Fana de l'aviation, il y a un article intéressant sur la politique des records.

Dans les années 20 et 30, les gouvernements français ont compris qu'ils n'avaient guère les moyens d'entretenir une industrie aéronautique performante.

Ils ont donc choisi une politique de records. Il s'agissait de financer des records de distance et de durée, de manière à entretenir un minimum de savoir-faire et de créativité technique dans les bureaux d'études.

De nombreux records furent battus, cette politique se révéla pourtant un échec complet :

> conçus pour une tâche trop spécifique, sans application pratique, les avions de record poussèrent au maximum des techniques connues mais n'innovèrent pas. Le Blériot 110 est un grand motoplaneur, détenteur de nombreux records mais sans aucun intérêt technique.

> aucun progrès lié à la production en série et aux moteurs ne fut enregistré. Or, c'est bien ces domaines qui constituent la grande différence des aviations «dans le coup» à la fin des années 30 (Allemagne, GB, USA - avec un peu de retard).

> de grosses sommes furent néanmoins englouties qui auraient pu être mieux employées ailleurs.

La politique française des années 20 et 30, spécialement celle de l'aéronautique semble maudite. Si l'on regarde maintenant du coté non plus des machines mais des hommes, l'aviation populaire, lancée par Pierre Cot à grands frais, fut également un échec dispendieux.

On peut s'interroger sur cette suite de politiques mal pensées. Cela ressort peut-être plus du domaine du philosophe en politique que de l'historien.

En tous les cas, je me demande si nous ne sommes pas en train de refaire des erreurs similaires. Des Etats européens ont lancé le programme de drone de combat Neuron, mené par Dassault. Ce drone n'est qu'un démonstrateur. N'étant prévu ni pour être réellement utilisé en opérations (ce n'est pas la même chose de faire comme si), ni pour être produit en série, ce drone pourrait se révéler une impasse. Je n'en sais rien, mais j'ai des doutes.

jeudi, janvier 24, 2008

La Société Générale n'est pas le Crédit Lyonnais


La Société Générale annonce une perte de 5 Md d'€ pour une indélicatesse d'un trader (c'est la cause officielle) plus 2 Md d'€ de dépréciations d'actifs.

Aussitôt, nos anti-libéraux et nos étatistes, c'est-à-dire 90 % de ceux qu'on entend dans les medias, d'entonner la mine gourmande l'air du «capitalisme fou qu'heureusement que l'Etat est là pour réguler et papati et patata».



C'est la poutre qui se fout de la paille.

Rappelons quelques vérités :

> la perte annoncée est le tiers de la perte du Crédit Lyonnais

> elle sera compensée par les actionnaires et non par les contribuables. Je sais bien que, pour les étatistes du genre d'Henri Guaino, qui considèrent que tout ce qui est aux contribuables est à l'Etat, cette différence est minime, mais , à mes yeux, elle est importante.

> la Société Générale sera tout de même bénéficiaire, faiblement, en 2007.

Donc, si cette affaire de la Générale révèle bien quelque chose, c'est que, même dans ses errements, la gestion privée fait meilleure figure que la gestion publique.

La Société Générale ne dit probablement pas toute la vérité : il n'y a pas eu de grosses turbulences sur le marché des changes, il est donc douteux que cette perte ait été faite récemment. De plus, il est difficile de croire que cela soit le fait d'un homme seul.

La banque y perdra sans doute son indépendance, mais c'est moins grave que de ponctionner des milliards aux contribuables, non ?

mercredi, janvier 23, 2008

Piqué sur le blog de Guy Sorman

Attali, une maladie française

Le seul nombre des propositions d'Attali devrait inquiéter : il y a là un trouble de l'esprit qui participe d'une vision synarchique de la société : la dictature des meilleurs ou supposés tels.

Peu importe en effet que telle ou telle proposition d'Attali, soit farfelue ou imaginative : c'est la méthode qui est contestable. Elle relève de ce que Hayek appelait le constructivisme, une perversité fatale ancrée dans la tradition despotique, n' imaginant la société que décrétée d'en haut, par une technocratie éclairée.

Mais aucune nation moderne ne se développe ainsi ; toutes ou presque , ont admis qu'il revenait à l'Etat de créer des institutions limitées, à l'intérieur desquelles s'épanouit ou non un ordre spontané. En clair, Attali ne peut pas décréter que le prochain Microsot sera français ; il pourrait seulement suggérer que l'Etat se retire suffisemment de l'économie pour que spontanément se forment des universités ou des entreprises qui engendreront le prochain Microsoft.

La philsophie d'Attali est donc profondément anti libérale, ce qu'il admet, même si certaines de ces propositions ont un parfum libéral ; son rapport est en phase avec le Sarkozysme, un volontarisme trés français, napoléonien, étranger à une compréhension de ce qu'est la modernité, de ce que sont les racines du changement spontané.

Atttali qui invente de la croissance , un point c'est sûr , ignore aussi et enfin qu'il existe une science de l'économie , qu'il ne saurait à lui seul , la nier ou la réinventer : aucun économiste sérieux n'oserait annoncer à l'avance un taux de croissance.

Au total, un rapport "inutile et incertain", pour reprendre les qaulificatifs de Blaise Pascal dont Attali naguére signait la biographie. Il est vrai aussi que son tout premier essai s'intitulait, déja, L'Antiéconomique. Puis il soutint les nationalisations avec ferveur: Attali ne varie pas dans son désir démiurgique de façonner la France, en l'accomodant à sa recette du moment. Cela effraie un peu .

Amara, en arrière toute

Fadela Amara devrait retourner au Parti socialiste, section archaïque, pour avoir annoncé la création de 45 000 emplois en banlieue. Quand serons-nous débarrassés de ces effets d'annonce grotesques ? L'économie en crève, les banlieues ricanent, la politique en perd toute légitimité.

Seuls les entrepreneurs créent des vrais emplois, quand l'Etat cesse de les accabler ; et si l'on veut parler des enfants de l'immigration, appelons-les par leur nom, favorisons leur éducation, détruisons l'économie paralléle , légiférons pour un Code du travail qui incite à les recruter [je ne suis pas d'accord : le code du travail n'a pas à se mêler du choix des employeurs].

mardi, janvier 22, 2008

Les trois grandes énigmes ésotériques

1) Où est caché le trésor des Templiers ?

2) Y-a-t-il une chambre secrète dans la pyramide de Khéops ?

3) Quelle est la politique économique du gouvernement Sarkozy ?

lundi, janvier 21, 2008

Une taxe pour sauver le patrimoine !

Décidément, on aura tout vu.

D'après le Figaro, le gouvernement envisage sérieusement une taxe sur les nuits dans les grands hotels (comme c'est délicieusement démagogique) pour sauver le patrimoine.

Moi qui pensais naïvement que dans les milliers de milliards d'euros d'impots payés tous les ans il y avait de quoi entretenir le patrimoine, me voilà surpris !

Elle est belle, la rupture : si il y a bien un domaine où la continuité est parfaite, c'est dans la créativité fiscale de l'administration.

Non seulement, l'Etat manque à ses missions élémentaires, mais en plus il trouve le moyen de nous faire porter le fardeau de son gaspillage.

dimanche, janvier 20, 2008

France Télévisions : pourquoi ne supprime-t-on pas l'audiovisuel public ?

On nous parle de supprimer la publicité à la télévision publique, mais pourquoi ne pas supprimer la télévision publique ?

J'aimerais bien qu'on m'explique ce qui justifie en 2008 que l'Etat ait des radios et des télévisions, bien entendu payés par les impôts.

Franchement, je ne vois pas.

vendredi, janvier 18, 2008

Caprice sarkozyen : France Télévisions privé de pub

A ce lien, vous trouverez le commentaire du journaliste JM Apahtie :

Réflexions sur une décision


Je n'ai, hélas, rien à ajouter à cette analyse accablante.

Extrait :

«Il y a d'abord la pensée sous jacente, informulée mais perceptible. Un théorème la résume: service public, argent public, qualité de programmes. On peut donc en déduire le théorème inverse: entreprise privée, argent privé, donc publicité, donc médiocrité des programmes. Un constat sur l'appropriation de ces théorèmes: la pensée transcende les clivages entre la droite et la gauche.

Cette pensée est une pensée que les élites françaises ont en partage. Une conclusion sur ce point: cette vision des choses est absurde, fausse, étrangère à la complexité d'une société développée, insultante pour une partie de ses acteurs.

Comprendre que, dans ses soubassements, la décision annoncée par Nicolas Sarkozy mardi dernier lors de sa conférence de presse, repose sur cette pensée conditionne évidemment le regard que l'on porte sur la sphère publique et sur son mode de fonctionnement (1).

[...]

Il a pris une décision. Il va voir maintenant si elle est praticable. Notez bien que l'inverse est plus rationnel. Mais si la politique était rationnelle, surtout en France, elle nous ennuierait. On aime bien l'idée, surtout en France, que la politique défie la rationalité.

Ce genre de chose, le pragmatisme, l'observation des faits, tout ça, on les laisse aux roastbeefs.

Donc, maintenant, il faut trouver les sous. Pas beaucoup, juste un milliard d'euros, une paille vu qu'on n'en a déjà quarante de déficit, alors un de plus ou un de moins.

[...]

Officiellement, la décision prise doit épargner la médiocrité à France Télévisions. Mais les historiens de la médecine le savent, parfois, le remède est pire que le mal.»

(1) : cette pensée explique pourquoi la crise du logement ne sera jamais résolue en France : l'intrusion de l'Etat en est la cause, or nos politiciens sont persuadés que l'Etat est la solution. On n'en sortira pas.

jeudi, janvier 17, 2008

En mai 1940, fallait il entrer en Belgique ? (Bruno Chaix)

C'est en fait une thèse étoffée pour l'édition.

Je vous rappelle le problème : le 10 mai 1940, une fraction de l'armée allemande attaque la Belgique et la Hollande. Le meilleur des armées anglaises et françaises se porte à la rencontre de l'ennemi.

Simultanément, l'élite blindée de l'armée allemande passe les Ardennes, la Meuse, et, en quelques jours, encercle le gros des armées alliées imprudemment engagées en Belgique.

Les pertes sont trop importantes, aucune nouvelle «bataille de la Marne» n'est possible, la bataille de France est militairement terminée sur le sol métropolitain : le problème devient politique.

La question de savoir si il fallait entrer en Belgique est donc légitime.

Bruno Chaix s'en tient à l'aspect militaire.

Il fait plusieurs remarques :

> des exercices avant guerre avaient mis en lumière la vulnérabilité de la manoeuvre belge à un contournement par des unités blindés. Il n'en a pas été tenu compte.

> la manoeuvre belge, offensive destinée à établir une nouvelle ligne de défense, est en partie en contradiction avec la doctrine statique de l'armée française.

> bien que les meilleures troupes françaises fussent engagées en Belgique, leurs performances face à l'armée allemande dont les meilleures troupes étaient ailleurs ne furent pas éblouissantes.

En conclusion :

> la vulnérabilité d'une doctrine défensive statique est qu'elle laisse toute initiative à l'ennemi d'attaquer les points faibles d'une ligne continue et étirée. (De Gaulle avait insisté en vain sur la nécessité d'un corps blindé capable de repousser ce genre de coups).

> la supériorité de l'armée allemande en matériels (en qualité et en quantité), en effectifs, en doctrine d'emploi tactique, était telle que l'Allemagne pouvait prendre tous les risques et la France aucun.

La France a gaspillé les maigres chances qu'elle avait en entrant en Belgique. Gamelin n'a pas été Napoléon, très loin de là : pas d'imagination, pas de caractère, pas de charisme, pas de chance. Mais, au fond, l'issue était presque fatale, Belgique ou pas.

A défaut d'être intelligents (1), les généraux français auraient pu être accrocheurs. Mais c'est là qu'entre en scène le génie politique d'Hitler : il a su si bien cajoler et terrifier, souffler le chaud et le froid qu'il a découragé toute velleité de continuer le combat outremer (sauf quelques fous qui ont sauvé l'honneur).

Au fond, ce qui m'intrigue le plus, ce sont non pas les événement de mai 1940, mais ceux de juin.
En effet, Weygand choisit de nouveau la défense statique, alors qu'elle vient d'échouer. Je sais bien qu'il est limité par ses maigres moyens, bien évidemment encore plus que Gamelin. Mais tout de même.

Les autres idées (réduit breton, outremer, défense sur la Loire, etc.) étaient certes aventureuses, mais, entre une solution connue dont la défaite est certaine (Weygand n'avait aucun doute) et des solutions aventureuses mais qui préservent un espoir, le choix aurait pu être différent.

Je connais l'explication habituelle : Weygand a fait de la politique au lieu de faire la guerre, il a voulu rendre la défaite irrémédiable pour forcer un armistice.

Qu'il me soit permis de considérer cela comme une trahison. D'ailleurs, il n'a échappé à un procès après-guerre que parce que De Gaulle estimait le procès Pétain suffisant et qu'il voulait passer à autre chose.

On notera cependant que De Gaulle, président, a refusé pour son enterrement les honneurs militaires et la messe aux Invalides, refus qui me semble pleinement justifié.

Je ne juge pas Weygand et Gamelin de la même manière : Gamelin a fait preuve d'incapacité, pas de malice ; Weygand a trahi.

Je suis en train de lire Les fossoyeurs, de Pertinax.


(1) : je sais bien que la critique rétrospective est facile, mais quand on voit ce qu'ont su faire des gens comme Leclerc, Patton, Joukov, Von Manstein ou Rommel, quelquefois avec des moyens dérisoires, on se dit que, tout de même, nos généraux de 1940 n'étaient pas des flèches.

La Cigale Récamier

N'Y ALLEZ PAS !

Nous avions été attirés par ce restaurant qui se fait une spécialité de soufflés. Ca paraissait alléchant.

Quand nous sommes arrivés, notre réservation avait été oubliée. On nous a demandé d'attendre, ce qui nous a permis de nous faire une idée.

Clientèle : vieux bourgeois pseudo-branchés, genre soixante-huitards friqués sur le retour, Libé ou Le Monde sous le bras.

Restaurant serré et bruyant.

Serveurs agités qui pètent plus haut que leur cul (donnent clairement l'impression de se considérer plus importants dans le restaurant que les clients. Ce qui confirme mes expériences précédentes: comment reconnaître un restaurant branché ? Les serveurs sont odieux, on y mange mal et c'est cher.)

Au bout de vingt-cinq minutes d'attente, nous sommes partis.

Nous avons fini au bar du Lutetia tout proche, c'est autre chose : service agréable et stylé, espace luxueux et confortable, musique, et pour pas plus cher.

Les soufflés, je les ferai moi-même.

Vous pouvez trouver sévère de juger un restaurant sans avoir gouté la cuisine, mais quoi ? On ne va pas au restaurant pour être traité comme des chiens.

mercredi, janvier 16, 2008

L'internationale des braillards se porte bien, merci pour elle

Mégaphones


mschifres@lefigaro.fr

16/01/2008 | Mise à jour : 11:19 Le billet de Michel Schifres du 16 janvier.

Faute, selon elle, de pouvoir être entendue, l'opposition utilise des mégaphones lors des séances du conseil municipal d'Asnières. Ce folklore fait grand bruit. Non seulement dans la mairie où les délibérations prennent des allures de manifestations. Mais aussi sur le Net où ces images rencontrent un succès considérable chez les sites spécialisés dans la diffusion des vidéos de la vie quotidienne : Asnières est, du coup, devenue une star de la Toile. Voilà, n'en doutons pas, qui renforce l'espoir quant à l'avenir de la démocratie et bouscule des idées reçues. Oui, la politique passionne : encore doit-elle donner de la voix et utiliser les méthodes des discothèques. Si, il faut hurler pour être écouté. Oui, l'internationale des braillards a le vent en poupe. Il est vrai qu'en ce domaine, le terrain est quelque peu encombré.

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Dans ce monde de fous et d'imbéciles, il fait bon lire en silence. Amis lecteurs silencieux, bien le bonjour.

lundi, janvier 14, 2008

Rationalité et décisions politiques

L'interdiction de la culture commerciale des OGMs (1) en France est totalement irrationnelle quand on se place d'un point de vue des principes : si l'on suivait les principes qui ont conduit à l'interdiction des OGMs, on interdirait les voitures.

Ca donne l'occasion de réfléchir à notre façon de faire de la politique.

La démocratie représentative reposait sur le principe suivant. Tous les citoyens ne sont pas aptes à avoir un avis fondé sur tout, par contre, tous sont aptes à juger les hommes et les idées générales.

C'est pourquoi on élisait des gouvernants à qui on confiait le pouvoir pour un temps limité. Le mandat impératif était interdit. L'opinion avait certes une influence, mais il était encore possible de passer outre.

Sous l'influence des medias et des sondages permanents sur tout et sur n'importe quoi, bien que les textes n'aient pas changé, nous sommes passés à ce qu'on appelle faute de mieux «la démocratie d'opinion».

Or, celle ci repose sur des prémisses faux :

> tout le monde à un avis sur tout.

> tous les avis se valent et sont également légitimes.

La traduction concrète de ces prémisses est le sondage :

> Le nombre de «sans opinion», quel que soit le sujet, est ridiculement bas : tout le monde à un avis sur tout.

> Les réponses sont toutes considérées de la même manière : tous les avis se valent et sont également légitimes.

Tout le monde, ou presque, donne une réponse aux sondages, car il faut faire un effort d'honnêteté intellectuelle pour avouer qu'en réalité, on s'en fout et qu'on est «sans opinion».

Pourtant, pas besoin des montagnes de bon sens pour imaginer que cette hypothèse «tout le monde a un avis sur tout» ne tient pas la route trente secondes.

Quant à la deuxième hypothèse, «tous les avis se valent», là encore, il ne faut pas avoir fait de la sociologie pendant vingt ans pour savoir que c'est faux. J'espère pour vous que vous n'attachez pas la même importance aux avis de votre boulangère et à ceux de votre médecin concernant votre santé (et inversement concernant votre pain de campagne).

Ainsi, les bases de la démocratie représentative sont sapées par de nouvelles pratiques et habitudes dont les principes sont erronés.

Peu m'importe que 99 % des Français jugent que les OGMs sont dangereux, si, dans le 1 % qui reste, il y a 90 % des gens qui ont pris la peine de se renseigner sur les OGMs.

Alors que faire ?

Etre précautionneux quand on donne des avis sur des sujets qu'on ne connait pas ou peu. C'est important sur un blog, mais ailleurs aussi. J'ai conscience de me laisser quelquefois emporter, cependant, il ne me viendrait jamais à l'idée de donner mon opinion sur de la musique par exemple, sujet où je suis profondément ignare.

Mais, à part ça, je ne vois pas bien. J'avoue un certain fatalisme : j'ai bien peur que le troupeau et sa bêtise influent de plus en plus sur les décisions collectives.

Il y avait de la sagesse dans la manière dont les institutions ont été conçues. Cette sagesse a, à l'évidence, été perdue ; en partie par la force des choses et en partie par un mnque d'esprit démocratique.

Enfin, notons un dernier point de cette «démocratie» d'opinion : le débat y est confus, au profit de ceux, comme José Bové, qui savent parti de cette confusion.

Puisque nous parlons institutions et pratiques démocratiques, je vous confie cet article :

Triste anniversaire

Un bon résumé est cette citation :

«Les constituants français ont voulu bâtir rationnellement les droits des citoyens à partir d'un pouvoir parfait au lieu de protéger les droits de l'homme contre un pouvoir nécessairement imparfait.»

Nous ne sommes toujours pas guéris de cette erreur originelle. Quand on entend les politiciens de droite comme de gauche, l'Etat est toujours bon et bien intentionné, même si l'on est forcé de reconnaitre des errements en pratique.

Mais que l'Etat et le pouvoir puissent être par essence imparfaits et dangereux pour les libertés publiques, qu'ils soient un mal, nécessaire, mais mal cependant, voilà une notion qui n'effleure pas nos gouvernants.

Pourtant, l'un des premiers à développer ces notions, dans un essai de jeunesse lumineux comme un éclair dans un ciel d'orage, Le discours de la servitude volontaire, fut un Français, Etienne de la Boetie.

Comme il date de 1548, nos politiciens n'ont 460 ans de retard. Qu'est-ce que c'est pour un pays qui s'enorgueillit d'être millénaire ? Une paille !

Les Anglo-Saxons nous ont devancé dans l'intelligence de la démocratie ? Fi des estrangers ! Qu'ils aillent au diable, dit le coq perché sur son fumier.

(1) : ce n'est pas exactement la décision qui a été rendue, mais, en pratique, c'est bien à cela que ça revient.

Swaminathan, c'est quand même autre chose que Bové

J'ai presque honte de mettre Swaminathan et Bové dans le même message.

Monkumbu S. Swaminathan est le père de la révolution verte en Inde, généticien, il a créé et fait la promotion de plantes hybrides dans les années 60, sauvant des millions d'Indiens de la famine.

Pour vous situer le personnage, les Indiens disent de lui :«Gandhi gave us freedom, Swaminathan gave us food.»

Il a présidé la commission chargée de donner un avis sur l'introduction des OGMs en Inde (qui est contestée par les urbains et demandée par les paysans).

En juin 2004, cette commission a rendu un avis favorable sous certaines conditions de contrôle. Elle donnait entre autres des motivations écologiques (économies d'eau et de polluants).

Mais bon, si il était au courant, notre José national n'en serait pas plus perturbé que cela : cet homme est sans doute à la solde des lobbys semenciers et puis, de toute façon, ce qui est bon pour les Indiens n'est pas forcément bon pour les Français (un petit peu de racisme n'a jamais effrayé José Bové, bien que ce soit habituellement sous la forme d'un antisémitisme puant.)

Nous avons les héros que nous méritons.

La victoire de José Bové

Maintenant que la culture commerciale d'OGMs en France est de fait interdite, José Bové tient sa victoire politique :

> soit, sous la pression de la réalité, le gouvernement revient sur cette interdiction. Mais c'est la démocratie représentative «bourgeoise» qui est discréditée.

> soit le gouvernement temporise des années, l'agriculture souffre et la mondialisation et «l'ultra-libéralisme» sont accusés.

Bref, José gagne à tout coup.

Bien sûr, il y a une troisième option : convaincre l'opinion et les medias que cette décision d'interdiction est absurde, que José est de mauvais conseil, et revenir sur cette décision avec l'assentiment populaire.

Ca serait la voie de la vérité, de la sagesse, de la raison, mais il ne faut pas y compter : le matraquage anti-OGM a été bien trop intense et prolongé.

Qu'est-ce que cela prouve ? Que la science n'est pas compréhensible par tous (1), que la peur est un levier politique fort puissant, que les medias, spécialement audiovisuels, sont d'une faiblesse intellectuelle insigne, que le pouvoir politique est à la merci d'un habile agitateur.

Ca n'est pas très brillant, mais, au moins, nous savons où nous en sommes.

(1) : il y a une parenté certaine avec le réchauffisme. Il est quasi impossible de convaincre un homme ordinaire, je veux dire n'ayant pas de connaissances scientifiques particulières, que les modèles climatiques numériques ne sont pas de bons prédicteurs : c'est joli, il y a plein de couleurs, ceux qui les présentent ont des titres longs comme le bras, donc c'est vrai.

dimanche, janvier 13, 2008

L'interdiction des OGMs en France (2)

Je crains que cette pétition soit presque inutile :

Respecter les paroles scientifiques


En effet, l'obscurantisme (des écolos) et la démagogie (du gouvernement), basés sur le délire émotionnel à base de paranoïa, ne sont pas attaquables par des discours raisonnables, raisonnés et adultes.

J'ai pourtant la certitude que les plantes, et peut-être des animaux, OGMs seront un jour produits à l'air libre en France.

Mais il faudra pour cela que l'agriculture française soit distancée et menacée de mort. Quand elle passera enfin aux OGMs, elle sera sous la dépendance technique de nations étrangère, USA, Brésil, peut-être Inde et Chine.

Beau succès bovésien !

Finalement, le seul intérêt de cette pétition n'est pas faire changer d'avis les écolos, c'est de conforter ceux qui trouvent cette psychose OGM absurde en leur signalant que, même en France, ils ne sont pas seuls.

vendredi, janvier 11, 2008

L'interdiction des OGMs en France

On se dirige tout droit vers l'interdiction de fait (un moratoire jusqu'à la St Glinglin) de la culture d'OGMs en France.

Je ne suis pas surpris : je dénonce depuis des années une atrophie de la pensée en France, je trouve donc dans la suite normale des choses que l'obscurantisme finisse par gagner.

Rappelons quelques faits simples :

> les OGMs sont mieux connus qu'à leurs débuts les chemins de fer, l'aviation ou le nucléaire.

Il n'y a qu'une seule manière de mieux connaître encore, c'est de sortir des laboratoires et de faire à grande échelle. Il y aura sans doute des difficultés mais ainsi va la vie. Si les OGMs se révèlent avantageux, ils perdureront, sinon ils disparaitront.

Le dirigeable a disparu après un certain nombre de catastrophes, l'avion s'est développé malgré les catastrophes. Il a fallu expérimenter pour savoir et se perfectionner, et choisir en connaissance de cause.

S'il avait fallu attendre que les risques de l'automobile, de l'avion ou du dirigeable soient maitrisés en laboratoire pour diffuser ces inventions, nous n'aurions jamais eu assez d'expérience et nous ne les aurions jamais diffusées, ni le dirigeable qui a été abandonné, ni l'avion qui a été développé.

L'interdiction des OGMs ne dit rien sur les OGMs et beaucoup sur notre frilosité décadente.

> la culture commerciale des OGMs va être interdite en France mais pas la vente, pour une raison élémentaire : les OGMs sont cultivés ailleurs dans le monde par millions d'hectares. Le seul moyen de garantir une agriculture française libre d'OGMs serait l'autarcie, je ne doute pas que certains en seraient ravis, mais ça serait tout de même pousser un peu loin et de manière trop visible la folie.

Ainsi, comme je ne doute pas la créativité de l'homme, il y a de fortes chances que les OGMs finissent par bénéficier aux pays qui les cultiveront. La France n'en fera pas partie.

Nota : je signale un trait comique qui ne pourra qu'éclairer votre grisaille quotidienne : Joseph Bové, père de notre moustachu (qui porte le même nom, car «José» n'est qu'un diminutif), est généticien et défenseur du riz transgénique (« Au Moyen-Age, on brûlait les sorcières. Aujourd’hui, on brûle les plants transgéniques »). Les repas de famille chez les Bové, ça doit être quelque chose.

Je suis assez partisan de se cotiser pour payer à José une psychanalyse et qu'il arrête de nous pomper l'air avec ses lubies.

Ajout de 13/12 : j'ai oublié de vous citer un exemple, pour vous montrer à quel nos écolos en tiennent une couche.

Les ogms permettent d'éliminer certains pesticides dans des conditions économiques acceptables (c'est cet avantage qui explique que presque 100 % du maïs et du soja américain est ogm), ce que ne permet pas l'interdiction simultanée des ogms et des pesticides dont rêvent nos ayatollahs verts.

En cela, ils sont cohérents dans l'imbécilité : pastèques, verts dehors, rouges dedans, la plupart fantasment de détruire l'économie libre, l'écologie n'étant qu'un prétexte, ce que ne perçoivent pas toujours les naïfs.

mercredi, janvier 09, 2008

On croit avoir tout vu (2)

Extrait d'une dépêche de l'AFP :

Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi souhaiter qu'"un tiers" des profits des entreprises soit réservé aux salariés, les mêmes proportions allant aux actionnaires d'une part et à l'investissement d'autre part, assurant qu'il ne "se désintéresse" pas du thème du pouvoir d'achat.

Nous serions le 1er avril, nous pourrions croire à une blague. Depuis quand le président de la République est-il compétent et légitime pour décider comment doivent être répartis les profits ?

Espérons que cette imbécilité reste un «souhait».

Avec un tel pédagogue, comment être surpris que les Français soient ignares en économie ?

Education nationale : effectivement, on croit avoir tout vu

On croit avoir tout vu

N'est-elle pas merveilleuse cette université française qu'il ne faut surtout pas réformer tellement elle est parfaite ?

Ah si JMA lisait plus souvent la Lime ...

Encore un extrait du blog de JM Aphatie :

On a pu mesurer, d'ailleurs, combien la politique avançait dissimulée en ces matières, hier, lors de la conférence de presse du président de la République.

Dans un long discours introductif et volontariste, Nicolas Sarkozy a additionné les projets, les envies, les souhaits. Et puis, plus tard, à l'occasion d'une réponse à une question sur le pouvoir d'achat, le président a indiqué qu'il ne pouvait pas "vider des caisses déjà vides". Ces mots là sont venus dans sa bouche, spontanément, parce qu'ils sont dans son esprit.

Les caisses sont vides. Il en avait déjà fait l'aveu, de la même manière, impromptue, inattendue, le 29 novembre dernier, lors d'un entretien télévisé. Et cette manière même de faire pose plusieurs questions. Pourquoi le président, presque malgré lui, y revient-il toujours? Quelle est l'intensité, la fréquence, des informations que ses services lui fournissent sur le sujet?

L'un de mes interlocuteurs récents m'a assuré, lors d'une conversation téléphonique, que les services de Bercy avaient produits plusieurs notes alarmistes à la fin de l'année sur une faiblesse des rentrées fiscales susceptibles de créer un effet de ciseaux dramatique pour des finances publiques sans cesses sollicitées en faveur de dépenses nouvelles. Le même me décrivait une forme d'affolement, parfois, dans les allées du pouvoir, devant cette menace. J'ai demandé à cet interlocuteur s'il pouvait me procurer une telle note. Il m'a répondu que non, qu'il ne le souhaitait pas.

Je me suis donc fait à l'idée qu'en cette matière, une partie de l'information demeure dans l'ombre et il m'a semblé qu'une part de cette ombre, justement, occupait, voire préoccupait, l'esprit présidentiel. "Vider des caisses déjà vides." La formule a quelque chose d'horrible en ceci qu'elle signale le dénuement, source du désarroi. Ne s'agit-il pas là, sous une forme surprenante et peu habituelle sur la scène politique, d'un appel à l'aide? Un peu comme si l'angoisse débordait? Ne pouvait plus être cantonnée à l'intérieur même du corps dont elle s'échappe? Et nous même, pourquoi donc, sur ce point précis, refusons-nous d'entendre la parole présidentielle? Nous l'entendons sur les 35 heures et sur le reste et là, rien, pas un commentaire, personne qui le relève vraiment.

Les caisses sont vides, nous a dit hier, pour la deuxième fois, le président de la République. Comment mener une action politique quand les caisses sont vides? Ou pire, quelle action la politique doit-elle mener quand les caisses sont vides? Voilà bien la question à laquelle, tôt ou tard, les dirigeants de ce pays devront répondre.

Hé bien, si JMA fréquentait plus souvent ce blog, il aurait les réponses à ses questions :-)

Je ne sais pas si le déficit de l'Etat (c'est-à-dire le déficit officiel, sans oublier qu'il y a des déficits publics cachés) atteindra 40, 50 60 Md€ en 2008. Et, au fond, cela n'a guère d'importance : la vitesse à laquelle chute le sauteur sans parachute ne compte pas vraiment, c'est la chute elle-même qu'il faut interrompre par un moyen ou un autre.

Pour le reste, les conséquences de déficits structurels accumulés sur plusieurs décennies ne sont pas un mystère: un Etat à la fois couteux, inefficace et dangereux.

Avec une bonne vue, dans les comptes d'une nation, on lit sa vie : dans ceux de l'Etat français, on lit le laxisme, le clientélisme, la lâcheté, les conceptions fausses, les idées généreuses mal menées.

mardi, janvier 08, 2008

La baisse du taux de chomage, une mauvaise nouvelle ?

J'aime bien les paradoxes, mais celui-ci est si important qu'il vaut qu'on l'examine.

A court terme, quelques trimestres, la baisse du taux de chômage actuelle est une bonne nouvelle.

Mais à plus long terme, quelques années ?

Examinons en les causes :

> l'effet générationnel : les classes âgées, et qui partent à la retraite plus tôt en France que partout ailleurs, sont remplacés par des classes moins nombreuses.

Si l'effet transitoire est positif, il n'y a aucun doute que l'effet établi est très négatif : il n'est de richesses que d'hommes, moins il y a d'actifs dans un pays, plus celui-ci s'appauvrit.

> l'effet capacités saturées : les capacités de production sont saturées en France. Très mauvaise nouvelle car cela ne vient d'une soudaine augmentation des parts de marché françaises mais d'un sous-investissement dans l'appareil productif qui dure depuis des années.

Autrement dit, on ne peut que se réjouir de la baisse du taux de chômage, à condition de ne pas oublier qu'elle a des origines porteuses de graves menaces pour l'avenir.

Comme gouverner c'est prévoir, je ne doute pas que le gouvernement phosphore sur le sujet.

Pour ne pas être négatif, il faut ajouter que, même issue de mauvaises raisons, cette baisse du chomage a des effets positifs sur les comptes sociaux que des réformes judicieuses pourraient faire perdurer.

JMA nous fait un exercice d'admiration

Du blog de JM Aphatie :

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Obama est la coqueluche de cette rentrée. Il perce aux Etats-Unis, ce qui est le problème des Américains, et il séduit en France, ce qui est le problème des Français. Reprenons. Comme à chaque fois, ce grand pays qu'est les États-Unis se livre à un exercice démocratique dont la puissance ne peut que forcer l'admiration.

Chaque pays a ses travers et ses défauts mais tout de même, quelle passion du débat et de la vie publique faut-il pour organiser durant autant de temps, à travers tout un vaste territoire, autant de débats, de confrontations, de moments forts où chacun réfléchit et s'informe sur les problèmes de son pays.

Bien sûr, il trouvera ici ou là, ici c'est sûr, un censeur aux sourcils froncés pour rappeler que le taux d'abstention lors des élections américaines, et d'autres choses encore, doivent considérablement modérer l'enthousiasme et même déboucher sur une position critique que quand même les Américains, on les emmerde. Certes, certes, mais leur parti démocrate, c'est autre chose que notre parti socialiste, au hasard Balthazar.

Ah ce n'est pas chez nous que l'on verrait un petit jeune construire sur son talent, en quelques mois, un discours, un espoir, des attentes. Chez nous, il faut blanchir sur le harnois, durer, cumuler. Chez eux, l'aventure peut se produire. Fondamentalement, c'est cela l'espoir. Chez nous, c'est très improbable. C'est ça le désespoir.
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Les Américains me donnent quelquefois envie de leur distribuer des paires de claques, mais, en matière d'esprit démocratique, si personne n'est parfait, eux sont tout de même meilleurs que nous.

Le présidentialisme, l'inexistence des ministres, l'incompétence des cabinets

Il y a dans les vieux pays certaines choses qui ont une mémoire extrêmement longue. L'organisation territoriale et les habitudes politiques en font partie.

La France est dans les textes une République démocratique, mais, dans les comportements, tant des gouvernants que des gouvernés, il demeure beaucoup d'une monarchie.

Ayant assisté un jour à la visite d'un ministre, j'ai été étonné , malgré mon peu d'illusions, de la servilité des hôtes, ce qui n'empêche pas par ailleurs d'exiger de lui tout et le reste, comme si il était Dieu le père descendu parmi les chasseurs de subventions.

Je regrette ce que je considère être une forme d'immaturité démocratique, mais c'est ainsi, il faut en prendre son parti.

Cependant, ce fond monarchique peut avoir d'autres conséquences.

J'entendais ce matin une responsable syndicale patronale, peu suspecte d'anti-sarkozisme aigu, expliquer que le caractère frappant du gouvernement actuel est l'incompétence des cabinets et l'indécision des ministres.

L'indécision des ministres vient de ce que tout doit remonter à la présidence, Nicolas Sarkozy décide-t-il de la taille des crayons de papier ?, et que, évidemment, celle-ci étant engorgée, ça traine, ça traine.

On remarquera que l'administration louisquatorzienne avait déjà connu les mêmes difficultés, comme quoi il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

Quant à l'incompétence des cabinets, la patronne s'est moins étendue sur le sujet. C'est dommage, c'était peut-être plus intéressant.

Je soupçonne la plupart des ministres de n'être pas des aigles : ils ont été sélectionnés essentiellement sur des critères médiatiques, ont peu d'expérience administrative ou politique et ne semblent pas, pour ce qu'on en devine, qui est peu, avoir un caractère ou une intelligence hors du commun.

Seuls Xavier Bertrand, Xavier Darcos et Michèle Alliot-Marie ne portent pas un fort parfum d'amateurisme ou un vague air d'insignifiance.

Dans ces conditions, il serait extraordinaire que les cabinets ministériels, s'élevant au-dessus de leur condition, soient bons. Néanmoins, on peut imaginer un mauvais ministre servi par un bon cabinet, c'est pourquoi il aurait été instructif d'entrer dans le détail du processus de constitution d'un cabinet ministériel.

Le scénario politique que j'envisage pour 2008 est assez noir : une crise économique européenne s'installe (1). Entre la rigueur budgétaire et sa cote de popularité (son «lien avec le peuple» comme on dit pompeusement), Nicolas Sarkozy choisit la facilité et la popularité, repoussant ainsi la résolution des problèmes du pays, idéalement, pour lui, après les élections présidentielles de 2012.

Quant à l'opposition, est-ce bien la peine de s'y éterniser ?

(1) : l'économie européenne est fondamentalement plus malsaine que l'économie américaine (retraites non financées, forts déficits publics, bénéfices faibles, investissements faibles, chomage élevé). Même si le choc vient des USA, l'Europe risque de plus souffrir et plus longtemps.

lundi, janvier 07, 2008

«Idéologiquement»

Je n'ai guère de temps, je vous fais donc un collage que je vous laisse le soin de disséquer :

Extrait du Figaro :

Souvent critiqué par la droite qui lui reproche une vision négative du monde de l'entreprise, l'enseignement de l'économie au lycée est désormais voué aux gémonies par l'ex-premier ministre socialiste Michel Rocard, membre de la commission Pochard, chargée de réfléchir à l'évolution du métier d'enseignant.

Lors d'une réunion, ce dernier a récemment qualifié l'état de l'enseignement de l'économie de «catastrophe ambulante» et le rend «responsable du blocage du dialogue social dans notre pays». Lors de la même réunion, Bernard Thomas, ancien directeur de cabinet de Gilles de Robien, a considéré que le contenu de cet enseignement devait être modifié. Un lycéen doit apprendre «à connaître le monde du travail, de l'entreprise, la situation de l'emploi au plan national, européen et régional», a-t-il dit.

Ces propos ont provoqué l'émoi des professeurs de sciences économiques et sociales. L'association qui les représente (Apses) affirme que «les sciences économiques servent à comprendre la société et non à faire aimer ou à faire détester l'entreprise». L'Apses sera reçue aujourd'hui par la commission Pochard.

Michel Rocard, submergé de lettres d'enseignants, a adressé fin décembre un mot d'excuse, sans renier ses propos : «J'ai cru bon d'exprimer une manière de colère […] sur l'inculture économique de la France. Nous sommes le seul pays d'Europe où le dialogue social n'existe à peu près pas, où l'action publique est lourdement entravée par le manque de conscience collective de vérités comme : la gratuité n'existe pas, tout service a toujours un coût.» Tout en reconnaissant « mal connaître » le sujet, Michel Rocard dit avoir été «effrayé» après avoir rencontré des lycéens qui avaient une vision de l'économie dont «le degré d'abstraction et de dogmatisme interdisait toute utilisation dans la pratique sociale».

Extrait du blog de JM Aphatie :

Le Monde de dimanche a publié une intéressante interview de Jean-François Kahn. [...] Jean-François Kahn explique notamment que "idéologiquement", l'adverbe lui est attribué, il est favorable au système de distribution des journaux et des magazines par les NMPP (Nouvelles messageries parisiennes) qui "permet à tous d'être distribués partout." Mais, ajoute-t-il, "c'est quand Marianne a quitté les NMPP, début 2000, que nous en sommes sortis: 8 millions de francs de coût en moins." Autrement dit, le système qui permet à tout le monde d'être partout est le système qui coule les journaux parce qu'il coûte horriblement cher. Et malgré tout, JFK, qui sait de quoi il parle, continue d'être "idéologiquement" pour ce système. J'y ai vu comme un raccourci de tous les maux dont souffre ce pays, qui entretient mille et une choses "idéologiquement" formidables mais pratiquement désastreuse.

samedi, janvier 05, 2008

Mon bilan (aéronautique) 2007

66 vols qui se décomposent comme suit (vive Excel) :

> 57 h 31 de vol dont dont 37 h 35 comme commandant de bord.

> 159 atterrissages dont 56 en CDB (encore pas mal de tours de piste en J3 et en DR220)

> 52 passagers (en fait, c'est toujours les mêmes)

> 4h 14 de J3, 14 h40 de DR 220, 00 h 30 de Cessna 150 hydravion, 13 h 55 de DR 315, le reste en DR 400.

Jeu-concours : où la photo a-t-elle été prise ? (Pour répondre, il faut une carte aéronautique). Prix : une balade Toussus-Rambouillet-St-Arnoult-Dourdan-retour (faut espérer).

Comparaison du coût d'une maison solaire en France et aux USA

Grâce à un lien transmis par un lecteur :

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Le prix des maisons en France et aux Etats-Unis

La maison individuelle américaine revient presque deux fois moins cher que sa jumelle française avec, pourtant, l'emploi de matériaux similaires. La raison ? Des taxes et charges plus basses aux Etats-Unis.

Comparaison du prix de revient d'une maison individuelle en France et aux Etats-Unis (en euros).

France
Etats-Unis

Coût des matériaux

30 185 Euro

30 185 Euro

Salaires nets des ouvriers

39 180 Euro

41 925 Euro

Charges sociales

30 795 Euro

6 250 Euro

Assurances obligatoires

8 537 Euro

Néant

TVA

23 935 Euro

Néant

Taxes diverses

8 537 Euro

1 068 Euro

Frais administratifs

11 280 Euro

1 525 Euro

Total

152 449 Euro

80 953 Euro

Source : Fédération nationale des constructeurs
Donc aux U.S.A., une maison coûte presque deux fois moins cher, pourtant on est un peu mieux payé pour la construire, les matériaux sont de meilleure qualité....

Aux U.S.A., la situation foncière est bien meilleure qu'en France où les terrains ont presque tripé en 2 - 3 ans...!!!


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Mon commentaire :

Or les USA n'ont pratiquement pas de politique étaique de logement (du moins, si l'on compare avec la France).

C'est bizarre autant qu'étrange. Cette comparaison est totalement à contre-courant de ce qu'on entend en France qui est à peu près :

«Heureusement que l'Etat intervient fortement avec sa politique du logement, sinon les prix grimperaient et les plus faibles ne pourraient plus se loger. La politique étatique de logement très interventionniste est une nécessité sociale. D'ailleurs, l'Etat n'intervient pas assez.»

Nous mentirait-on ou ceux qui tiennent ce discours seraient-ils incompétents ? Je m'interroge.

vendredi, janvier 04, 2008

Les injonctions paradoxales : arme de manipulations étatiques

Puisque j'en suis à parler Jacques Rueff, voici une citation :

«Toutes les turpitudes de notre régime, j'en ai toujours trouvé la source dans des interventions de l'État. Les systèmes malthusiens donnent à leurs auteurs toutes les apparences de l'action généreuse, alors qu'ils organisent la misère et la ruine.»

Bien entendu, elle s'applique admirablement aux politiques dites du logement ou de l'emploi.

Mais cela fait partie d'une habitude étatique plus vaste.

Les psys connaissent bien l'injonction paradoxale, qui est un excellent moyen de contrôle et de manipulation. La femme qui dit à son mari : «Sois plus viril.» le coince, le met en état d'être manipulé.

En effet, soit il se montre plus «viril», mais il ne fait alors qu'obéïr à sa femme, ce qui n'est pas très viril. Soit il désobéit et il reste une loppe.

Or, l'Etat français use et abuse de l'injonction paradoxale, peut-être même pas consciemment, tout comme la femme que je prenais en exemple, tout simplement parce que, là encore tout comme la femme, il manque de respect, par réflexe, par habitude, par dureté, par bêtise, à son interlocuteur.

Prenons un exemple, vous allez vite comprendre, ensuite, vous en trouverez vingt ou trente vous-mêmes, ils abondent.

Le I de RMI signifie Insertion. Autrement dit, on enjoint à l'allocataire de s'insérer tout en lui donnant les moyens de se désinsérer.

Autre exemple : la DGAC clame à tous les vents qu'il faut que les pilotes privés se responsabilisent. Soit. Que fait-elle ? Elle les encadre de réglements tellement abondants qu'ils sont toutes les raisons de se sentir déresponsabilisés.

Et ainsi du reste.

Je peux même lancer un concours auprès de mes commentateurs parisiens : celui qui donnera l'injonction paradoxale étatique que je trouverai la plus plaisante (je suis seul juge) gagnera une galette individelle des rois Pierre Hermé à retirer rue de Vaugirard (métro Pasteur).

La banqueroute de l'Etat français ouvrira la porte à toutes les folies

Si jamais la catastrophe économique française que je pressens (pas seul, d'ailleurs) arrive, il sera bon de se souvenir de ce que Jacques Rueff expliquait des solutions anglaise et allemande à la crise de changes des années 30 :

Souvenirs et réflexions sur l'âge de l'inflation


Il distingue la bonne solution, anglaise, qui préserve les libertés, de la mauvaise solution, allemande, qui passe par le totalitarisme.

L'inculture économique et le penchant liberticide des Français et de leurs dirigeants font craindre le pire, mais nous n'en sommes pas encore là: l'histoire ne réserve pas que de mauvaises surprises, il y en a aussi quelques bonnes.

Ségolène Royal : telle qu'en elle-même 2008 la change

Verbatim :

«Je sens qu'il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui se tournent vers moi. [...] J'ai reçu beaucoup d'amour, j'en ai aussi beaucoup donné au peuple français.»

José Bové et Ségolène Royal font des efforts louables pour que 2008 soit l'année du rire.

Néanmoins, je me demande si ils tiendront la distance, il est vrai que ce sont des champions dans leur catégorie. On se sent un peu minables avec nos blagues faciles face à telles pointures.

jeudi, janvier 03, 2008

José Bové : tel qu'en lui-même 2008 le change

José Bové ou le libre plus tout à fait malgré lui

José Bové est vraiment un triste sire, sinistre personnage : menteur, hâbleur, péteux, foireux. Sa cote de popularité est une bonne mesure de la bêtise humaine.

Nota : le bouffon Bové entame une grève de la faim (après les fêtes, c'est plus facile) pour obtenir l'interdiction des OGMs. Inutile d'insister sur le caractère anti-démocratique, voire, tout simplement, irrespectueux et grossier, d'une telle démarche : moi qui trouve que la bureaucratie fait courir un danger majeur à l'aviation générale, j'entame après Paques une grève de la faim pour obtenir la suppression de la DGAC.

Où irait-on si chacun se mettait à jeuner pour obtenir que ses préoccupations aient la priorité ? Le premier qui répond «Vers une baisse de la mortalité due à l'excès de graisse», je le censure.

mercredi, janvier 02, 2008

Commencez 2008 en beauté : gagnez 150 000 $

Le site Junk Science.com promet 150 000 $ à qui lui démontrera avant le 1er décembre 2008 qu'il existe un réchauffement climatique global d'origine humaine.

Bien sûr, d'après le règlement du concours, les gens de Junk Science sont seuls juges et il n'y a qu'à lire leur site pour comprendre que l'hypothèse du réchauffement climatique de main d'homme n'a pas leurs faveurs.

Mais, toujours d'après le règlement, les contributions seront publiées : comme je ne doute pas qu'il y aura abondance de travaux probants, la mauvaise foi des organisateurs éclatera si ils n'attribuent pas le prix.

J'entends depuis des années que «le débat est clos» et que «il y a consensus», j'en déduis l'existence d'une foule de preuves.

Autrement dit, c'est un travail de compilation et de mise en forme, rien qui soit hors de la portée d'un étudiant moyennement doué, motivé pour payer ses études.

Je me demande si je ne vais pas m'y mettre. Seule question : le prix est-il imposable ?

mardi, janvier 01, 2008

France politiquement correcte : qu'est-ce qu'on se marre !

La dernière promotion dans l'ordre de la légion d'honneur n'a pas été publiée parce que la parité hommes/femmes n'y était pas respectée.

Après avoir vérifié cette information pour m'assurer que ce n'était point un canular, je ne peux que souhaiter que la jeune année 2008 continue sur cette lancée, car, alors, ça sera une des années où l'on aura le plus ri dans toute l'histoire de France.

Le progrès fait rage.