jeudi, juin 28, 2018

Il n’y a pas de « crise migratoire » en Europe

Je voudrais rappeler une vérité toute simple : il n’y a pas de « crise migratoire », comme nous la présentent les médias du Système, sorte de calamité naturelle due au différentiel démographique entre l’Afrique et l’Europe.

En effet, il suffit de secourir les candidats à l’immigration si nécessaire et de les renvoyer d’où ils viennent. Et s’ils refusent de dire d’où le viennent (cas fréquent), de les renvoyer dans le pays le plus vraisemblable, qui saura les traiter comme il convient.

Cela ne pose aucune difficulté insurmontable. C’est pourquoi il n’y a pas de crise migratoire.

En revanche, il y a bien une crise, que l’expression « crise migratoire » vise à dissimuler. Elle est politique. C’est la crise des gouvernants européens, notamment français, allemands (c’est la même chose) et espagnols, qui, par idéologie, trahissent sciemment leur devoir élémentaire de défense des frontières.

Il y a donc à la tête de pays européens des gens qui méritent de passer en Haute Cour. Pas étonnant que cela provoque une crise ! On en a connu pour moins cela !

Mais ce n’est pas une crise migratoire. C’est une crise politique de la caste dirigeante qui « occupe cette place depuis trop longtemps pour le peu de bien qu’elle y a fait ».

Dois-je rappeler que cette célèbre citation de Cromwell, utilisée en mai 1940 pour chasser le gouvernement Chamberlain, commence par « Au nom de Dieu, partez ! Quittez cette place que vous occupez ... » ?

mardi, juin 26, 2018

La férocité de la bobosphère



On nous effraie avec une prétendue « fachosphère », qui ne peut pas exister, faute de pouvoir médiatique, mais il existe sans doute aucun une bobosphère, filiale française de la mondialosphère, dont la férocité n’a pas de bornes.

Il est aisé de constater que les journalistes contemporains se comportent non comme des journalistes au sens classique mais comme des commissaires politiques. La balle qu’ils vous mettent dans la nuque est médiatique mais on voit à l’œuvre la même pulsion d’élimination, de néantisation, des contradicteurs.

Ce totalitarisme mou, cette tyrannie rampante, sont des inventions politiques géniales : Lénine et Hitler apparaissent par comparaison comme grossiers.


mercredi, juin 20, 2018

Lendemain de 18 juin : collabo un jour, collabo toujours

Le sommet Merkel-Macron accouche d’une souris

Edouard Husson définit bien le problème : les technocrates français, qui exercent aujourd’hui un pouvoir absolu (mais en grande partie illusoire) en France, ont vendu ce qui leur tient lieu d’âme à l’Allemagne. Plus précisément, c’est parce qu’ils n’ont pas d’âme qu’ils se sont vendus, et la France avec, à l’Allemagne, croyant emprunter aux Germains une part de leur âme moribonde.

Comme, pour eux, la politique, la vraie, n’existe pas, ils croient que tous les problèmes se résolvent par des manœuvres de couloir et d’interminables textes abscons. Ils sont donc incapables de sortir du piège mental et politique dans lequel ils se sont eux-mêmes enfermés, et la France avec.

Le salut ne pourra donc venir que de l’extérieur.

C’est frappant de voir à quel point, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les choses se répètent. Un Emmanuel Macron peut se comparer à un Jean Bichelonne : une mécanique intellectuelle tournant faux par absence d’âme. Comme lui, il croit que tout est négociable, surtout le salut de la patrie.

La Résistance avait renouvelé partiellement les élites. Mais ce sursaut étant passé, le naturel est revenu au galop : nous subissons le problème de la sélection des élites, auquel nous nous heurtons depuis le XVIIIème siècle.

Nous sélectionnons des forts en thème, qui sont allés à l’école jusqu’à ce qu’elle ferme, dont le diplôme garantit (statistiquement. Bien sûr, on peut toujours trouver des exceptions) l’inadaptation à la vraie vie, notamment politique.

Le diplôme est le contraire d’un brevet d’intelligence pratique. Tant que nous ne préférerons pas les faiseurs aux causeurs, nous échouerons, sauvés de temps à autre de nos errements par un homme providentiel.


lundi, juin 18, 2018

Un certain 18 juin 1940

J’apprécie que les commémorations officielles de l’appel du 18 juin soient réduites au minimum. La France officielle s’est depuis longtemps déshonorée, elle ne mérite plus de parler de cet appel, elle le salirait.

Que ceux qui sont couchés devant l’Allemagne se taisent, c’est très bien. Même de Villiers fait des mamours à Macron.

Il y a quelques années, j’ai écrit que les Français étaient abandonnés et trahis par leurs élites. Que devrais-je écrire aujourd’hui ?

Alors, Français fidèles, trouvons réconfort dans cet appel d’un général inconnu :



vendredi, juin 15, 2018

SNCF : capitalisme de connivence

LA REPRISE DE LA DETTE DE LA SNCF, ANALYSE

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La première des choses à souligner c’est l’escamotage d’un intervenant essentiel : le porteur de la dette de la SNCF. Tout est fait, tout est dit pour escamoter le fait que quelqu’un, des banques, des marchés portent les créances sur la SNCF! La dette est sacrée, elle est portée par … le ciel.

Pourtant il y a bien un ou des créanciers,  et ces créanciers, dans un régime qui ne serait ni kleptocratique ni « monopolistique d’état et de banque centrale réunis », ces créanciers devraient perdre de l’argent, ils devraient déprécier leur créance sur la SNCF puisque celle ci n’est pas solvable.

La reprise de la dette est une entourloupe, un sauvetage contraire au règles libérales dont se gargarisent les gouvernants. C’est un cadeau aux banques et aux marchés. C’est un peu semblable à ce qui s’est passé au profit des Rothschild, sur les chemins de fer [à la création de la SNCF], on nationalise quand cela ne rapporte plus.

On vous présente le problème de façon tronquée et c’est cela le système : l’escamotage. Il y a les créanciers, l’état, les salariés et les clients. C’est à dire les contribuables, les salariés et les clients. La justice, la logique, l’efficacité systémique voudraient que les dettes de la SNCF soient mises à leur juste prix, la logique libérale dont nos zozos se réclament voudrait que la vérité des prix s’applique aux créances et donc quelles soient amputées, mises à leur vraie valeur. Donc qu’elles soient restrcuturées et euthanasiées partiellement. Après tout, ceux qui ont prêté à la SNCF sont des professionnels, des gens équipés, sophistiqués et ils savaient rien qu’en regardant les bilans et les comptes d’exploitation que la SNCF était non solvable. Donc ils ont pris leurs responsabilités. Comme l’ont fait en leur temps ceux qui ont prêté à la Grèce. La SNCF c’est une sorte de Grèce. D’ailleurs au début du problème grec, les chiffres de dettes en cause étaient du même ordre de grandeur que ceux dont on parle pour la SNCF.

Malheureusement, dans notre système dissymétrique d’empochement des gains et de socialisation des pertes, ces responsables ne sont pas punis, ils vont toucher plein pot. On sacrifie les salariés, les clients, les services de la La SNCF pour comme d’habitude faire des cadeaux aux créanciers. Pour qui regarde de haut, ce que l’on fait avec la SNCF est une sorte de modèle réduit de ce que l’on fait en France.
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L'histoire brisée (A. Schiavone)

J'aime bien Aldo Schiavone.

Il commence par constater qu'il y eut bien une chute de l'empire romain, contrairement à ce que prétendent les amis du désastre, que la rupture est nette, qu'il n'y a pas une mutation très lente et finalement bénigne. Puisqu'on est dans une époque qui ne croit qu'aux chiffres, rappelons qu'il a fallu plus de dix siècles pour retrouver le même kilométrage de routes pavées, d'égouts et d'adduction d'eau, ou encore de surface couverte en dur des bâtiments, que sous Hadrien.

Schiavone pose la question de manière originale. Je prends sur Wikipedia : « Il y soulève une grande question : pourquoi l'Empire romain, cette "économie-monde" qui avait tous les atouts pour connaître un décollage économique, a-t-il plafonné avant de s'écrouler, retardant de dix siècles le grand bond en avant de l'Occident ? [...] auquel Aldo Schiavone répond avec brio. Et tant pis s'il enfreint au passage l'un des tabous de la science historique, en imaginant le scénario d'une histoire qui n'est pas advenue ! ».

Matériellement, on peut effacer quatorze siècles. On passe facilement par la pensée du siècle des Antonins au siècle de Louis XIV. Alors, pourquoi ne sommes nous pas passés effectivement de l'un à l'autre ? Pourquoi l'empire romain a-t-il stagné (puis s'est écroulé) au lieu de se développer de manière continue comme le feront les économies occidentales à partir du moyen-âge ?

Schiavone remarque que les antiques, grecs et romains, n'ont pas de notion de l'économie. Ils ont inventé le mot, mais dans un sens différent du nôtre. Ils n'étudient pas les rapports du travail et du capital, les flux d'échanges, la concurrence, la monnaie etc. Dans la plupart des cas, ils n'ont même pas de mots pour cela.

Pourquoi ? Parce que la production est un travail d'esclaves. Augmenter la production, c'est avoir plus d'esclaves ou les frapper plus fort.

L'esclavage est le grand non-dit de l'antiquité. Les splendeurs d'Athènes et de Rome n'existeraient pas sans les atroces souffrances de millions d'esclaves. Admirez le Colisée, mais n'oubliez pas d'avoir une pensée pour les esclaves. Socrate est bien gentil, mais s'il n'y avait pas eu d'esclaves pour travailler aux champs et le nourrir, il aurait été en peine de philosopher.

Or, comme Tocqueville le remarquait à propos du Sud de l'Amérique, l'esclavage déforme la société, la traumatise, apparaît comme une obsession même dans les endroits les plus improbables. Au moins, dans le Sud, l'esclavage n'était pas tabou, on en parlait, pour le condamner ou pour le défendre.

Dans l'antiquité romaine, ceux qui travaillent et ceux qui pensent sont strictement séparés. Si tu travailles, c'est que tu ne peux pas (et tu ne dois pas) penser. Si tu penses, tu ne dois pas travailler. Donc ceux qui pensent ne parlent pas des esclaves, ce sont des non-êtres, des fantômes, comme dans un univers parallèle. L'esclavage est tabou. On n'en parle pas.

Dans ces conditions, on comprend que l'économie (au sens moderne) soit un non-sujet, puisqu'elle concerne principalement des non-personnes.

Certains ont expliqué sommairement la chute de l'empire romain par le manque d'esclaves : moins de conquêtes, moins d'esclaves, patatra ! Mais, alors, pourquoi ne pas avoir recouru aux machines ? Les machines, mis à part les machines de guerre, ne semblent avoir intéressé personne. Il y a l'omniprésente chèvre et c'est tout.


Pourquoi les antiques n'ont-ils pas inventé les outils agricoles, puis industriels, que nous avons inventés ? Après tout, les médiévaux se sont beaucoup servis des traités antiques.

Il y a l'esclavage parce qu'il n'y a pas de machines. Il n'y a pas de machines parce qu'il y a l'esclavage.

De ces deux propositions en sens inverse, la deuxième est la plus riche de réflexions.

Schiavone fait une longue étude sur les rapports romains entre monde et esprit, travail et philosophie.

Je vous livre le résultat : les Romains avaient tellement séparé la vie noble de l'esprit et la vile vie du travail que l'aller-retour moderne entre réflexion et expérimentation devient impossible.

C'est ainsi qu'on voit des antiques avoir des idées de machines pas idiotes, mais tout cela reste toujours théorique ou ludique. Ainsi l'éolipyle d'Héron d'Alexandrie, qui aurait pu être l'ancêtre de nos machines à vapeur (excusez du peu) :


Pourquoi a-t-il fallu attendre Denis Papin ? Pourquoi les Romains n'ont-ils pas travaillé à partir de l'idée de la force de la vapeur ?

Parce qu'il faut pour cela avoir l'idée qu'on peut changer la nature et même la nature des choses physiquement, que la connaissance n'est pas simple spéculation, même très poussée, mais aussi expérimentation.

Or, les Romains vivaient dans un monde intellectuel fermé, ils n'avaient pas du tout l'idée de progrès.

Ce qui fait que la démarche expérimentale qui nous paraît si naturelle (mais qui est en réalité propre à notre civilisation) leur est complètement étrangère : « La vapeur fait tourner la boule. C'est rigolo ». Et ? Et c'est tout.

Schiavone n'est pas déterministe, il essaie de voir s'il aurait pu en être autrement.

Il remarque qu'il y a des potentialités : la haute antiquité, avec des dieux artisans, notamment Hephaistos, n'était pas si rétive à l'artisanat.

Schiavone pense qu'au moment des turbulences de la fin de la république romaine aurait pu émerger une classe moyenne urbaine artisanale. Le bordel ambiant libérait des occasions, notamment en ouvrant la possibilité d'une autonomie plus grandes des municipalités. Mais la réforme augustéenne a refermé tout cela et a privé l'empire romain d'horizon.

Au moment de sa plus grande splendeur, l'empire romain était déjà condamné, faute d'avoir un moteur intellectuel pour se projeter dans l'avenir. Les Romains voyaient l'avenir comme la préservation de l'existant, sans cesse menacé, c'est très insuffisant pour se perpétuer.

Alors, aurait-on pu passer d'Auguste à Louis XIV ? Non, il manquait l'idée de progrès et de l'étude expérimentale.

Et les similitudes ? C'est simple, mais il faut les voir dans l'autre sens. Ce n'est pas l'antiquité qui ressemble à notre monde. C'est notre monde qui ressemble à l'antiquité, tout simplement parce que nous en avons hérité beaucoup, notamment en politique et en droit.


jeudi, juin 14, 2018

Une video sympatoche de Lugan

Néo-capitalisme fou

BILLET . « MODERNISER LE CAPITALISME »

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La logique de ce système, dominé par les marchés, l’économie marginale, la théorie de l’efficacité des marchés, la théorie des anticipations rationnelles, l’ingénierie financière, les buy-backs, les distribution de dividendes et réserves, les fusions acquisitions, les opérations de Private Equity, les introductions en Bourse, la logique de ce système est imparable.

La logique microéconomique masque une folie macroéconomique.

L’ennui est que si on déplace l’angle de vue, le point d’observation on s’aperçoit que ce système est fou. Il remplace le tout , qui est l’activité économique productrice par la minuscule partie, la dérivée, la progression du bénéfice par action et la production de capital plus ou moins fictif. Et au fil du temps de plus en plus fictif. Par ce capitalisme devenu vicieux, nos sociétés deviennent inadaptées.

[…]

La banque centrale permet d’externaliser le coût du capital en pillant la » monnaie-bien public ». La différence entre le coût minuscule des dettes et les bénéfices par action est empochée par les actionnaires. Le « tout » paie pour la « partie ». La base paie pour la « pointe » du triangle! La masse paie pour une classe sociale privilégiée que depuis longtems je designe comme klepto. Tout ceci pour dire que dans le système une grande partie du profit par action apparent est subventionnée et que c’est un vol de la collectivité.
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Qu'est-ce qui coûte un pognon dingue ? L'immigration.

Emmanuel Macron a fait une de ses déclarations dont il a le secret, qui font bander les bourgeois centristes, tout à leur haine de classe, qui ne comprennent rien à rien et ne veulent surtout rien comprendre. Paraît-il que les aides sociales couteraient un « pognon dingue ».

Sauf que séparer les « aides sociales » de l'immigration et de la mondialisation est totalement artificiel.

Car les « aides sociales » sont à la fois une pompe à immigrés et le baume sur les douleurs de la mondialisation.

Mais, justement, le grand tabou de Macron est là : il est indifférent à la France et aux Français. Pour lui ce sont des vestiges du passé et le passé, c'est mal. La mondialisation et l'immigrationnisme, c'est l'avenir, donc c'est bien. Fondamentalement, Macron est un président de la république qui ne croit pas à la France mais à l'Europe, l'Europe, l'Europe.

Or, il se trouve (Christophe Guilluy et compagnie) que les Français d'en bas sont de plus en plus hostiles aux aides sociales car ils trouvent qu'elles profitent trop aux immigrés.

Mais ce n'est pas du tout comme cela que l'entend Macron, il est hostile aux aides sociales parce qu'il trouve qu'elles profitent trop aux Français d'en bas (c'est la seule interprétation possible si l'on considère l'ensemble de son oeuvre).

Bref, c'est du Macron habituel : au premier degré, il fait plaisir aux imbéciles. Mais, au second degré, c'est l'anti-France pur jus. Et les cons centristes bourgeois tombent dans le panneau parce qu'ils sont aussi, hypocritement, à leur manière centriste, l'anti-France.

mercredi, juin 13, 2018

Propaganda : la fabrique du consentement

Un documentaire passionnant sur la propagande en démocratie :

 

Comme le fait remarquer un des intervenants, la fabrique du consentement est tellement puissante que, même lorsque le marionnettiste explique ses trucs (il n’y a rien de caché, les fondateurs, Bernays et compagnie, ont écrit des tonnes de bouquins), les gens ne peuvent pas s’empêcher de tomber dans le panneau. C’est le même truc que les rires enregistrés sur les émissions comiques : les gens disent les détester, mais quand on fait la comparaison, on s’aperçoit qu’ils préfèrent quand même celles où il y a les rires enregistrés.

Faire une pub « Achetez mon produit, c’est le meilleur », c’est grossier.

Il y a beaucoup plus fin.

Les leaders d’opinion, par exemple. Une profession respectée, les médecins. Si les médecins vous conseillent de faire un solide petit-déjeuner, vous allez les écouter, n’est-ce pas ? Et vous ne saurez jamais que l’étude était financée par un fabricant de bacon (qui a fait fortune). Hé oui, le petit-déjeuner américain bacon and eggs, qui paraît si évident, si traditionnel, est une création marketing des années 20.

L’humour. Les blagues de blondes, c’est spontané, n’est-ce pas ? Il ne vous viendrait pas à l’idée que c’est la création d’un vendeur de teinture noire ? Et pourtant …

Le merveilleux de tout cela, c’est que c’est consenti, non-contraint. Mais est-ce la liberté ?

Vous me direz : « Et si le fabricant de décolorant fait des blagues sur les brunes ? Tout cela s’équilibre ». Non, car la propagande coûte cher et, dans la propagande, il y a une prime au premier. Tout cela favorise outrageusement les puissances établies. Ce n’est pas un hasard si, depuis ces techniques, il n’y a pas eu de révolution (là encore, je n’invente rien, je ne fantasme pas : ce sont les professionnels qui s’en vantent).

La solution est connue, mais hélas hors de portée psychologique de la plupart : débrancher. C’est pourquoi on rationalise, on se raconte des conneries du genre « Oui, mais moi, je filtre » qui font bien rire les professionnels.

Vraiment, les blagues de blondes, vous filtrez en pensant que c'est un coup de marchand de teinture ? Vous vous foutez de ma gueule ? Orwell était moins naïf : quand on écoute Big Brother, volontairement ou non, il en reste toujours quelque chose.

Il y a aussi la variante de Volkoff : échantillonner à basse fréquence. Lire l’Huma et Minute une fois par semaine.

Le mythe du sauveur américain 1917-1918 (D. Lormier)

Lormier analyse la contribution matérielle des Américains à la victoire de 1918. Soyons clairs : elle est nulle (je ne m’étends pas sur le sujet, cela me semble une évidence. Mais il faut juste la rappeler : l'armement des Américains était produit ... par les Français et les effectifs opérationnels étaient négligeables).

Il y a cependant une influence politique de l’entrée en guerre américaine (que Lormier néglige) : si la guerre se poursuit en 1919, l’Allemagne aura un ennemi de plus sur les bras.

Par contre, la propagande en a fait des tonnes pour remonter le moral des Européens. Et l’image, totalement fausse, du sauveur américain est restée.




En revanche, il y a une contribution majeure qui a été complètement négligée par la propagande : celle des Italiens, qui ont vaincu l’empire austro-hongrois dans des conditions épouvantables, à travers les Alpes. Cette victoire d’octobre 1917 laisse l’Allemagne sans allié. Elle est décisive (et les chars Renault aussi) et non l'arrivée des Américains.



Je comprends que c’est un premier tome et qu’il y en aura un deuxième.

Mais si l’on s’attache à la deuxième guerre mondiale, comparez Le jour le plus long de Zanuck et Le soldat Ryan de Spielberg. Quelle est la différence ? Le second néglige complètement les contributions anglaises, canadiennes et françaises.

Et qui, bombardé par la propagande hollywoodienne, sait ou se souvient que le plus gros contributeur de la victoire à l’ouest est, de très loin, la Russie et à l’est la Chine, qui a immobilisé pendant toute la guerre les trois quarts des divisions japonaises ?

Trump à la fourmi allemande : « Vous avez amassé tout l’été, hé bien maintenant, payez »

L’Europe est devenue, à la quatrième tentative, un Reich allemand par deux mécanismes que vous devez connaître, sinon vous ne comprenez rien à l’actualité :

1) L’Euro est une monnaie sous-évaluée de 30 % pour les Allemands, ce qui leur permet de faire une concurrence déloyale au monde entier. En interne européen, parce que les parités d’entrée dans l’Euro étaient trop favorables à l’Allemagne (merci les inspecteurs du trésor français. Il faut être sur-diplomé pour faire des conneries de cette taille. Un homme ordinaire n’arrive pas à être aussi con), ce qui leur a permis de tuer l’industrie française et de blesser à mort l’industrie italienne. En externe, parce que les pays méditerranéens plombent l’Euro. Parlez en aux Chinois et aux Américains. Les Allemands devraient tous les jours dirent merci à genoux aux Grecs et aux Espagnols (1).

La preuve que l’Euro est le tabou de la domination allemande : Merkel ne fait pas chier Macron parce que, lui, il reste soumis, il ne parle pas de contourner de l’Euro. En revanche, dès que les Grecs et les Italiens évoquent la remise en cause de l’Euro, c’est la schlague.

2) Par des accords de libre-échange avec le monde entier qui permettent aux Allemands de profiter à plein de leur monnaie sous-évaluée en même temps qu’ils achèvent les autres industries européennes.
v Or, ce sont ces deux instruments de la domination allemande que Trump retourne contre l’Allemagne.

L’Euro est sous-évalué, Trump en tire la conséquence en mettant des droits de douane sur les voitures européennes (et non seulement allemandes, c’est la punition collective) qui compensent cette sous-évaluation et, en plus, les accords de libre-échange que nous avons signés se retournent contre nous et nous empêchent de faire des rétorsions ciblées.

Et pendant ce temps-là, le Brexit fait tanguer un des marchés les plus importants pour l’automobile allemande. Le moment est bien choisi pour attaquer.

Ceux qui taxent Trump d’incohérence me font bien marrer, c’est comme s’ils se baladaient avec une pancarte « Je suis con comme un balai. Je ne comprends rien à Trump, je me laisse avoir par son cinéma ». D'ailleurs, les journaux français l'ont passé sous silence : au G7, Trump a proposé d'abolir tous les droits de douane. Merkel s'est empressé de faire la sourde oreille.

Cela fait des années que j’écris que le mercantilisme allemand finira mal. La Deutsche Bank est un risque majeur, hénaurme, pour toute l’économie mondiale et c’est en relation directe avec le mercantilisme. Si, au lieu d’amasser les bons du trésor grecs, italiens, français, qui ne vaudront bientôt plus rien et feront couler la DB, les Allemands avaient consommé l’argent gagné avec leurs BMW et leurs Mercedes ou s’ils l’avaient redonné aux pays méditerranéens, ils ne seraient pas au bord du cataclysme financier.

Si le gouvernement italien est habile, il va profiter de l’été pour creuser à la pelleteuse le déficit public, plaçant les Allemands devant un dilemme : soit la BCE paye et c’est la fête du slip, l’Euro dévalue encore plus (2) et cette fois trop pour les Allemands, dont les économies deviennent de la monnaie de singe, soit la BCE refuse de payer, l’Italie fait banqueroute et la Deutsche Bank saute. Il se pourrait bien que les Italiens apprennent aux Allemands le dicton de Bernard Tapie « Quand vous devez 10 000 € à votre banque, la banque vous tient. Quand vous lui devez un trillion, c’est vous qui tenez la banque ».

Evidemment, le clou du spectacle, le bouquet final, serait que les Italiens répudient de toute façon, quelle que soit la réaction allemande, une partie de leur dette. Nous n’en sommes pas là. Mais ce genre de choses arrive plus vite qu’on ne pense.

Tsipras et May ont manqué de couilles face aux coups de force européistes parce qu’ils n’avaient pas une vision claire de leur ennemi. Ce n’est pas le cas du nouveau gouvernement italien, dont les déclarations sont nettes. Reste à passer aux actes.

La France, elle, est dans les choux, avec une classe dirigeante qui ne croit pas qu’il soit souhaitable et possible de s’opposer à l’Allemagne. Collabo un jour, collabo toujours .


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(1) : je vous rappelle le texte sans ambiguïtés le texte de Bruno Bertez :

Avant toute chose il faut souligner le comportement honteux des Allemands.

Le Spiegel ose écrire que « l’Italie peut être comparée à un mendiant qui tend la main mais qui oublie de dire merci ».

Les Allemands ont perdu tout contrôle, ils sont hors d’eux et cela les conduit à dire n’importe quoi.

Le pire est qu’ils sont tellement intoxiqués par leur idéologie et leur culture qu’ils ne voient même pas en quoi ils sont scandaleux. Ce n’est pas une question de politesse et de respect, bien que cette question de pose, non c’est une question de capacité de raisonnement ; les Allemands sont incapables de comprendre que ce sont eux qui devraient dire merci : nous les laissons faire , parce que nous sommes lâches. Ils pillent notre demande, ils détruisent nos économies et notre tissu social et ils se permettent de nous insulter !

Les excédents allemands sont contraire à la nature du système international fondé sur les changes flottants. Ils sont d’un autre temps, du temps ancien du mercantilisme, ils sont contraires au présupposé d’interdépendance. Le système actuel implique que les déséquilibres se corrigent par les mouvements du change, si vous êtes excédentaire, votre change s’apprécie. si vous êtes déficitaire, votre change faiblit et le retour à l’équilibre se fait par le mouvement du change, c ‘est cela le système. Il n’y a normalement pas de place pour des excédents considérables durables sauf chez les pays voyous.

Les Allemands sont des pillards, des profiteurs. Ils appartiennent à un système monétaire de changes flottants mais leur change ne s’apprécie pas malgré des excédents jamais vus dans l’histoire.

Pourquoi ? Parce que en même temps ce change est celui des italiens, des Espagnols, des Français et grâce à cette situation le change européen est une péréquation, il est maintenu bas, très bas, anormalement bas, c’est un change de dumping.

Les Allemands bénéficient en quelque sorte d’un change qui n’est pas le leur! Si les Allemands avaient leur propre change, il ne serait pas à 1, 17 contre le dollar, il serait à 1,70 !

Cette situation qui a été fort justement relevée par les conseillers de Trump et les think tanks américains permet aux Allemands des excédents considérables. Les excédents des Allemands sont bonifiés … par les faiblesses des pays déficitaires. Les Allemands devraient dire merci, mille fois merci, à genoux, à ces pays et singulièrement à l’Italie car c’est grâce à elle qu’ils sont hyper-prospères. C’est l’Italie qui en quelque sorte leur donne les moyens d’être arrogants.

Les mouvements de change doivent corriger déséquilibres, c’est la règle du jeu dans notre système ; mais les Allemands ne respectent nullement les règles de base du système , ce sont des tricheurs ils jouent dans un système et en profitent mais en même temps ils n’acceptent pas les responsabilités qui en découlent.

Car dans ce système européen idiot il faut le dire et le redire, conçu par des incapables, dans ce système pour être corrects et combler les déséquilibres, les Allemands devraient entretenir un niveau de demande interne bien supérieur au niveau qu’ils entretiennent. Ils devraient être non pas en excédent budgétaire mais en déficit chronique afin de soutenir la demande de l’eurozone et ainsi faciliter les rééquilibrages des pays dits faibles. Mais que non, non seulement on triche sur la monnaie et le change mais en plus on fait une politique de déflation dont la conséquence ne peut être que l’asphyxie des économies partenaires. 


(2) : l’alternative à la dévaluation monétaire, c’est la déflation salariale. Et ça ne marche jamais, jamais, jamais. Cela mène toujours aux drames et aux révolutions (en ce moment, la sécession catalane). La raison en est très simple : la dévaluation monétaire porte sur tout le monde et reste, relativement, indolore tandis que la déflation salariale porte sur les seuls salariés et est douloureuse. Entre une solution juste et indolore et une solution injuste et douloureuse, laquelle à votre avis est la meilleure ? Il n’y a même pas besoin d’être intelligent pour le comprendre, il suffit de connaître l’histoire (Allemagne et France années 30, par exemple). Les Allemands de Schröder ont fait une fausse déflation salariale puisqu’ils ont été aidés par la sous-évaluation de l’Euro (toujours la même leçon de l’histoire, De Gaulle 1958, Thatcher 1978, Suède 1990 : il est impossible de faire passer de vraies réformes sans dévaluation monétaire, c’est trop douloureux).

mardi, juin 12, 2018

Donald et Kim

Par le simple le fait qu'il ait eu lieu, le sommet Corée du Nord-Etats Unis d'aujourd'hui est une victoire politique pour les deux protagonistes.

La gifle aux contempteurs de Trump, qui vont du bourgeois coincé à la Finkielkraut ou à la Bilger au gauchiste rabique, (toutes gens pour lesquelles j'ai très peu d'affection) est une joie sans mélange.

Mais, sur le fond de cette rencontre et sur ses conséquences, je n'ai pas d'avis.

lundi, juin 11, 2018

La leçon du Brexit raté : nous sommes en guerre idéologique totale.

La leçon du Brexit raté est simple : les mondialistes sont en guerre idéologique totale, ils se battent pour leur survie sociale et politique, tous les coups sont permis.

Il est étonnant que les Farage, Johnson et compagnie aient eu la candeur de penser que le plus dur était fait avec leur victoire au référendum. Ils sont un peu blanc-bec, pied tendre.

Les européistes (représentants européens de l’hyper-classe mondialiste) n’abandonnent jamais, jamais, jamais. Ils se battent à la fois pour leurs prébendes et pour leur raison d’être. Cinquante ans qu’ils méprisent les peuples et les nations et un simple référendum aurait suffi à les faire lâcher prise ? Quelle naïveté !

Cela fait dix ans que la Banque centrale Européenne enfreint ses statuts sans retenue aucune au vu et au su du monde entier et vous voudriez que ces gens se couchent sagement devant un référendum ?

Ce sont des fauves. Des chiens enragés. La seule manière de leur faire lâcher prise, c’est de leur foutre des coups de poing dans la gueule sans retenue, toujours et encore, et quand ils sont à terre, passer aux coups de pied dans le ventre, façon Trump ou Orban. La force brute est le seul langage que comprennent ces autistes. Ce sont eux qui ont parlé d’instruments de torture (1), on ne peut être plus clair, il suffit de les écouter.

Ils mélangent grignotage, cinquième colonne et coups de force, les Anglais sont en train de se faire baiser. A court terme, je suis très pessimiste. Mais à long terme, je n’imagine pas que les Anglais restent très longtemps sous un joug étranger, surtout allemand.

Edouard Husson se trompe de vocabulaire (en quoi un Macron est-il « libéral » ?) mais il a raison sur le fond :

La guerre civile qui affaiblit l’Occident

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Il est extrêmement impressionnant de constater que les libéraux ne bougent pas d’un iota, depuis le Brexit et l’élection de Donald Trump. Loin de les conduire au réalisme, le basculement que connaît actuellement une partie de de l’Occident les pousse à plus d’idéologie. Regardez comme la Commission Européenne, avec le soutien de Madame Merkel, mène les négociations sur le Brexit dans un esprit punitif : il s’agit de dissuader un autre pays de sortir de l’Union Européenne - et a fortiori de la zone euro. C’est le même état d’esprit qui maintient beaucoup de dirigeants de l’Union Européenne et des grandes organisations internationales dans l’illusion que M. Trump puisse être « empêché » ; ou qui les empêche de traiter avec le président russe.




Il y a en l’occurrence quelque chose de religieux dans l’attitude de tous ces libéraux. Ils mènent une guerre des croyances. le libre-échange est pour eux un dogme, tout comme l’absence de contrôle aux frontières pour les personnes ou le droit absolu de transgresser les codes éthiques. Si vous voulez identifier de manièrte quasi-infaillible, qui est libéral et qui ne l’est pas, posez la question du droit à limiter la liberté d’expression. Il fut un temps où être libéral était synonyme de générosité et de liberté. Mais aujourd’hui, cela veut dire traquer les fake news, c’est-à-dire en fait interdire potentiellement toutes les idées et les déclarations qui pourraient mettre en danger la domination des libéraux sur les leviers du pouvoir et l’organisation de la société. C’est une véritable guerre - guerre civile à l’échelle de l’Occident, guerre à l’échelle du monde - que mènent les libéraux. Ils l’ont déclenchée au lendemain de la chute du Mur de Berlin. L’effondrement du communisme soviétique les débarrassait d’un ennemi, le socialisme ; ils ont décidé d’écarter par la même occasion le conservatisme. Contre l’évidence de l’histoire en train de se faire (nation et démocratie avaient été unies dans la lutte contre l’oppression socialiste), les libéraux ont décidé de s’opposer systématiquement à une organisation du monde fondée sur la liberté des peuples et la libre expression du suffrage universel.




Que l’on égrène la sinistre série des guerres d’ingérence américaines ou que l’on analyse en détail la construction de l’Union Européenne et de la zone euro, on croisera toujours les mêmes tendances : mépris religieux de la souveraineté des Etats, haine métaphysique des frontières, idolâtrie des droits de l’individu, croyance dans la toute-puissance de la création monétaire occidentale. Les libéraux sont engagés dans une véritable guerre de religion ; Et plus les faits viennent contredire leur dogmatisme plus ils intensifient le conflit qu’ils mènent contre leurs ennemis. Les années 2007-2009 ont marqué un tournant, dans la mesure où la finance libérale est venue se briser sur la réalité de l’économie mondiale. Qu’à cela ne tienne : les dirigeants libéraux ont accru encore la création monétaire à l’origine de la crise, en limitant simplement le cercle de ceux qui y ont accès ; ils ont poussé les droits de l’individu à leur paroxysme en faisant adopter l’idéologie du genre comme une sorte de doctrine officielle ; ils ont ouvert les frontières aux mouvements de personnes comme ils ne l’avaient encore jamais fait ; ils ont piétiné plus que jamais la souveraineté des Etats qui résistaient aux dogmes libéraux et qui avaient le malheur de ne pas être assez gros ni assez puissants pour dissuader d’une attaque.
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Il semble, d’après leurs déclarations, que les nouveaux dirigeants italiens ont compris. Mais, entre comprendre et agir, il y a le caractère et l’intelligence. Qui vivra verra.

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(1) : Juncker : « Nous avons des instruments de torture dans la cave ». Un financier allemand : « Nous torturons les Grecs pour que les Italiens et les Français entendent leurs cris ».

dimanche, juin 10, 2018

« Vichysme mental » : Thibaud Collin appelle à la dissidence!



Je trouve excellente sa définition du « Vichysme mental » qu'il a donnée plus clairement dans une interview : « Le vichysme mental consiste à croire possible de négocier et à négocier ce qui n'est pas négociable ».

C'est historiquement exact. L'analogie est valable.

Collin est hypocrite : c'est à la fois une analogie et une insulte. Une insulte méritée.



samedi, juin 09, 2018

Hé bin oui, mon gars, c'est la question

Georges Bensoussan: « Pourquoi les musulmans de France n’ont pas crié ‘Pas en notre nom’ ? »

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En février 1994, à Hébron, un activiste juif, Baruch Goldstein, tue 28 musulmans dans une mosquée de la ville au nom de sa conception particulière de la foi de ses pères. Des Israéliens, en masse, descendent alors dans les rues du pays pour crier : « Pas en notre nom ! » Merah, Nemmouche, les frères Kouachi, Coulibaly, Bouhlel et les autres ont dit tuer « au nom de l’islam ». Pourquoi les musulmans de France, à l’instar des Israéliens de 1994, ne sont-ils pas descendus dans la rue pour crier : « Pas en notre nom ! » puisque ces assassins se revendiquaient d’une foi qui leur est commune ?

[…]

Permettez-nous une question personnelle. Pensez-vous qu’un jour vous quitterez la France ?

Je l’ignore. Je sais seulement que ce procès, gagné une seconde fois en appel, a sonné pour moi le divorce avec la France qui était mienne par sa langue, son histoire et ses héros. Par sa littérature et ses monuments aux morts comme par ses paysages, de Charente en Aubrac. Je comprends mieux aujourd’hui l’exil volontaire de Bernanos en 1938. À un certain stade de veulerie, la tentation de l’exil s’offre comme un salut.
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vendredi, juin 08, 2018

Un peu en retard pour le 6 juin : une autre vue sur la stratégie alliée à l’ouest

Blitzkrieg manqué or a new kind of war? Interpreting the Allied Victory in the Normandy campaign

Aujourd’hui, l’idée communément admise est que la Wehrmacht était nettement meilleure dans tous les domaines (troupes, encadrement, commandement, armement) que les alliés, sauf la quantité de matériels et la troisième dimension (qui faisait dire aux Allemands qu’ils étaient en permanence contournés par le haut).

Mais il y a deux points et une conséquence qui permettent de mieux comprendre cette médiocrité tactique des alliés :

♘ La qualité des troupes au sol était très moyenne. Certes, la méthode de sélection et d’écrémage y ait pour quelque chose (les meilleurs sont pilotes, puis conducteurs de chars, puis commandos, ne restent pour les divisions d’infanterie normales que le fond du panier) mais pas seulement : il est difficile de faire risquer leurs vies à des conscrits qui sont déjà dans le confort moderne et qui savent la victoire proche.

♘ La qualité de l’armement allié à l’ouest (issu d’études de temps de paix) était sensiblement inférieure à celle de l’armement allemand de 1944, qui tirait les leçons des premières années de guerre (par exemple, entre le Sturmgewehr 44 et le Garand M1, il y a un monde, comme entre le Tigre et le Sherman). Une section d’infanterie allemande avait une puissance de feu trois à quatre fois plus élevée que son ennemi.


Dans ces conditions, le recours massif à l’arme aérienne est une conséquence logique. On compense l’infériorité terrestre par un usage intense du bombardement tactique. Anecdote : un régiment canadien coincé sur une colline et à bout de munitions a pu résister parce que la radio fonctionnait. Les bombardements et mitraillages incessants ont eu raison des attaques allemandes, les troupes au sol assurant la désignation d’objectif.



Remarquerons que ces questions ont été aussi posées après guerre : si l’Armée Rouge attaque, les bidasses occidentaux se battront-ils très fort ? Et la réponse a été identique, un ordre de grandeur au-dessus : le bombardement atomique tactique. Je vous rappelle le Davy Crockett :

Davy Crockett (arme nucléaire)



Allez, une petite dernière pour la route, on ne voit ça qu'aux USA :





jeudi, juin 07, 2018

Campagnol 385 Le dominant moderne affecte d'être soumis pour mieux manipuler

Ah, quelle inquiétude, ma chère ...

1) Série d’articles dans le Figaro sur le thème « Ah, mais que va-t-on faire doudou dis don’ des 500 islamistes qui sont en train de sortir de nos prisons ? Ah mais, que c’est inquiétant, ma bonne dame ! ».

Bien sûr, quand on ne veut pas appliquer les vraies solutions, on cause, on cause, on cause, au lieu d’agir et on transforme les faux problèmes en vrais problèmes. Et ceux qui ajoutent à ces bavasseries, comme le Figaro, sont complices de la procrastination.

La solution est pourtant simple : on expulse, on déporte (très saine, la vie aux Kerguelen) ou on exécute (1).

Mais, quand on est lâche, tout devient compliqué.

Je soupçonne d’ailleurs que, de la part de nos gouvernants, c’est plus que de la lâcheté : dans leurs petites têtes, doit trainer l’idée que, du fait de la démographie, l’islam, c’est l’avenir et, en bons communistes, ils vont dans le sens (présumé) de l’histoire.

2) Article dans le Telegraph : Weep for Brexit. Les Brexiters ont laissé aux opposants le temps de se reprendre et de s’organiser, maintenant, c’est foutu, le Brexit est vidé de sa substance. Pire encore : la Grande-Bretagne risque d’être soumise à un régime colonial, c’est-à-dire subordonnée à l’UE et à la CJUE, parce que restant dans le marché commun, mais sans plus avoir de représentants dans ces institutions. Un régime plus vassal qu’avant le référendum. Un comble !

C’est la dispute qui opposa Condorcet et Turgot : Turgot voulait faire du pas à pas, Condorcet voulait brusquer. C’est Condorcet qui avait raison, Turgot a fini par être viré (voir La disgrâce de Turgot, d’Edgar Faure).

3) Une bonne nouvelle, enfin, encore italienne : la Ferrari Modulo (qui paraît tout droit sortie de Cosmos 1999 – c’est la même époque) est en cours de restauration.



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(1) : le catéchisme justifie la peine de mort. Ses raisons sont excellentes.

Jean Lassale s'énerve






Jean Lassalle, au-delà de son coté folklorique, a parfaitement raison.

Mais cela fait bien longtemps que l'assemblée nationale n'est plus qu'un passe-temps pour des parasites sans scrupules et sans intérêt (intellectuel. L'intérêt pécuniaire, ils en ont beaucoup).

Les cris « C'est le règlement ! » sont parfaitement idiots et dignes de la puérilité des macronistes : le Reichstag et le Soviet Suprême avaient aussi un règlement. La question est de savoir s'il est juste.

Que la tendance de la macronie soit à la tyrannie n'est pas une découverte non plus.

Cette séquence est donc à la fois amusante et navrante.


mercredi, juin 06, 2018

La soeur latine campagnolise








On remarquera que toute l'actualité n'arrive pas jusqu'à Campagnol, puisque Combaz semble ignorer qu'il n'y aura pas d'élections en septembre !

mardi, juin 05, 2018

L'envers de la grandeur romaine

En 61 ap. JC, sous le principat de Néron, peu avant la retraite de Sénèque, Lucius Pedanius Secundus, un richissime aristocrate, est assassiné dans son palais romain par un de ses esclaves. Le mobile est obscur : rivalité amoureuse pour un éphèbe ? Promesse d'affranchissement non tenue ?



Toujours est-il que la loi en vigueur prévoit que l'ensemble des esclaves vivant sous le toit  du maitre assassiné est torturé et mis à mort. On comprend bien l'objet d'une telle loi : rendre les esclaves solidairement responsables de la vie de leur maître, sous peine de leur propre vie.

Mais Pedanius avait un nombre considérable d'esclaves dans son palais, 400 ! La loi demande donc un massacre. L'affaire émeut même la plèbe, dont il est tout à fait inhabituel qu'elle se préoccupe du sort des esclaves. Il faut imaginer qu'il y a, parmi ces esclaves, des intendants, des coursiers, des gens en relation avec l'extérieur, qui ont des amis, des connaissances. Puis, il y a des femmes et des enfants.

Le Sénat s'empare donc du cas, comme c'est son droit. Il semble que l'empereur lui-même ne verrait pas d'un mauvais oeil la clémence.

Hé bien, il suffit d'un discours du sénateur Caius Cassius Longin expliquant que, si le Sénat cédait aux sentiments pour cette fois, jamais plus un Romain ne pourrait se sentir en sécurité parmi ses esclaves, pour que les tenants de la mansuétude se taisent.

La loi a été appliquée : les 400 esclaves ont été torturés et exécutés.

C'est dire à quel point les Romains vivaient dans la peur de leurs esclaves. Le film Spartacus, de Stanley Kubrick, malgré tous ses cotés hollywoodiens assez comiques (1), rend bien cette terreur.

Mais Rome ne pouvait vivre sans esclaves. Quand la prise d'esclaves diminua, Rome périt.

La guerre des Gaules a rapporté à Rome entre quatre cent mille et un million d'esclaves.

Alors, on peut être d'accord avec Camille :



Pourtant, Montaigne fut tout fier de son certificat de citoyen romain d'honneur.

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(1) : les révoltés qui se lèvent à la fin en clamant l'un après l'autre « I am Spartacus ! ». Franchement ... Par contre, Charles Laughton, très bien.

lundi, juin 04, 2018

Macron = Gorbatchev ?

Emmanuel Macron sera-t-il le Gorbatchev de l’Union Européenne ?

Certes, comparaison n'est pas raison. Elle permet toutefois de réfléchir.

Je suis curieux de savoir combien de banques, publiques ou privées, se préparent sérieusement à un éclatement de l'Euro. Toutes, j'espère. Pourtant, j'en doute sérieusement.

Nos grands voisins (Etats-Unis, Chine, Russie) se comportent comme s'ils croyaient qu'une Europe faible et divisée est dans leur intérêt (je ne suis pas sûr qu'ils aient raison, mais c'est un autre problème). Or, il n'y a pas aujourd'hui, ironie de l'histoire, de facteurs de division de l'Europe plus efficaces que l'UE et l'Euro.

A propos des élites françaises follement européistes et immigrationnistes, Edouard Husson écrit souvent qu'une classe dirigeante qui, à ce point, méprise son peuple, reste sourd à ses préoccupations et insensible à ses souffrances et le met en accusation plutôt que d'en assumer la responsabilité (on n'insistera jamais assez sur la charge de mépris et de séparation que révèle l'accession de « populiste » au statut d'insulte suprême) , ne saurait durer et sera tôt ou tard remplacée.

J'aimerais partager ce relatif optimisme.

Je crois que le peule français n'existe plus vraiment ou que, s'il existe encore, il n'est plus qu'une « communauté » parmi d'autres, habitant un territoire administratif qui se trouve être par hasard celui sur lequel vivait naguère un pays appelé France. Cet effacement du peuple français explique que nos élites ne reçoivent pas le gigantesque coup de pied au cul qu'elles méritent.

Mais bon, il ne faut pas non plus désespérer trop vite d'une vieille nation. Nous n'avons plus l'énergie pour nous reprendre de nous-mêmes, mais si d'autres nous montrent le chemin ...

Pendant ce temps, Charles Gave a peur :

Vous savez quoi ? J’ai la trouille.

samedi, juin 02, 2018

Jugement de la Liga sur les Allemands

Il y a des peuples qui se battent jusqu’à la victoire (1). Les Allemands, eux, se battent jusqu’à la défaite.

Je ne sais pas s’ils ont trouvé ça tous seuls, mais c’est très bien vu. C’est une manière spirituelle de dire ce que je vous répète, que les Allemands sont bons en tactique et nuls en stratégie.

En 1918 et en 1945, le courage du peuple allemand fut admirable, mais quoi ? C’était dans la défaite.

Les Allemands nous ont vendu leurs voitures puis, au lieu de remettre cet argent dans leur économie ou de nous le redonner, ils nous l’ont prêté pour qu’on continue à leur acheter des bagnoles.

Aujourd’hui, ils sont assis sur un tas gigantesque de bons du trésor grecs, italiens et français qui ne vaudront bientôt plus rien, quand ces pays auront fait banqueroute.

Ils font leur numéro préféré de gestapistes génocidaires, menant à la schlague leurs débiteurs en utilisant la menace de fermer le robinet à crédit comme instrument de torture, sans état d’âme ni réflexion.

Mais le jour où les débiteurs récusent leurs dettes (et ce jour approche), qui est-ce qui se retrouve avec des bons du trésor qui ne valent plus rien ? Adieu veaux, vaches, cochons, économies, retraites ... Et après ? Ils envoient les panzers ? Ce jour là, on se dira qu’ils auraient pu couler leurs BMW et leurs Mercedes dans le port de Hambourg, le résultat aurait été le même. Il n’y a rien de nouveau : depuis Colbert, on sait que le mercantilisme se termine en catastrophe. Seuls les Allemands et les énarques l’ignorent.

Les Allemands se seront battu, une fois de plus, jusqu’à la défaite.

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(1) : on songe aux Anglais et aux Russes.

vendredi, juin 01, 2018

Euro-tyrannie : les Italiens ont baissé leur froc ... pour cette fois.

Ca y est les Italiens ont cédé. Le nouveau gouvernement Conte a atténué ses éléments les plus anti-Euro. Il a donc reconnu la légitimité de l'européisme. Entre la vérité et l'erreur, il n'y a pas de troisième voie (leçon de Soljenitsyne : un compromis avec le mensonge est toujours une compromission). Il est foutu.

Il y a toujours cela de gagné : l'idée que l'UE est une tyrannie est de plus en plus évidente.

Mais il y aura d'autres manches, jusqu'à ce que, à la fin, l'européisme s'écroule, comme l'URSS.