mercredi, janvier 31, 2007

Des ravages de l'esprit de chapelle

Michel Wieviorka, historien, a écrit l'article suivant dans Libération :

Ségolène Royal met la gauche intellectuelle en panne

Ce qui me frappe, c'est que, tout au long de son article, il dit ou sous-entend qu'il faut faire gagner la gauche, sans jamais s'interroger sur ce que c'est qu'être de gauche, sur pourquoi il faudrait si absolument faire gagner la gauche.

Pour lui, il semble qu'une donnée du problème sur laquelle il ne vaut pas pas la peine de se triturer le cervelet, c'est que la gauche serait intrinsèquement le Bien et la droite le Mal, indépendamment des discours, des idées, des débats.

Ainsi, il parle des "intellectuels de gauche" comme d'une catégorie ontologique. On n'est pas un intellectuel (pour vague que soit ce terme) qui aujourd'hui exprime des opinions plutôt à gauche mais qui demain, au gré des circonstances et des réflexions, pourra adopter des idées de droite.

Non, on est d'abord de gauche, quasiment de naissance, ensuite, on réfléchit.

Naïvement, moi qui ne suis pas un grand intellectuel, je pensais qu'on réfléchissait d'abord. Il est vrai que je ne suis pas un de ces esprits supérieurs bateleurs d'estrades médiatico-universitaires et que, par conséquent, la compréhension de ces lumières célestes m'est inaccessible.

J'arrête d'ironiser une seconde : ces gens qui sont obligés de prendre une "posture" pour se faire de la publicité (dont il ont besoin pour se faire une réputation, vendre leurs livres et leurs travaux, donc, au fond, pour manger) m'inspirent quelquefois du mépris, mais aussi bien souvent une grande pitié.

On sait à quel point, pour faire carrière dans l'université française gangrenée par l'idéologie (notamment dans le secteurs des"(pseudo) sciences humaines"), il convient d'afficher les "bonnes" opinions (L'affaire du jury d'agrégation présidé par Pascal Salin suffirait à le rappeler).

mardi, janvier 30, 2007

Contre "les écologistes profonds"

Les "écologistes profonds" considèrent que l'homme est une nuisance pour la nature, qu'en conséquence, puisqu'ils vénèrent la dite nature, il convient de réduire de quelques milliards la population humaine.

Ils ne disent jamais comment, mais on devine d'après leurs propos que c'est par la famine et la misère.

Ces gens sont incohérents : il s dépensent énormément d'énergie pour leur propagande (un de leurs gourous, John Zernan vit comme un homme des cavernes, sauf que, dans la maison d'en face, il y a une bande d'activistes reliés à une centrale électrique, au téléphone, à internet, etc .)

Pourquoi vous parler de ces excités ? Parce que leurs thèses sont à la mode, même si, évidemment, il n'est pas "médiatiquement correct" d'aller jusqu'au bout des conséquences de ces thèses.

Par exemple, je connais des gens autour de moi qui sont prêts à souscrire en toute naïveté à "L'homme fait du mal à la nature" sans comprendre que cette personnification de la nature est déjà grosse en soi d'anti-humanisme.

Ou encore "Vive la décroissance" sous sa forme "Oh bin voui alors, nous consommons trop". Mais la décroissance ici, c'est la misère pour des millions de personnes là bas.

Contre l'écologie profonde

lundi, janvier 29, 2007

La France est-elle prête pour la réforme ?

Débat censé être optimiste qui n'est qu'à moitié rassurant :

La France est-elle prête pour la réforme ?

Je crois que la France en est restée au moteur à explosions.

Pour une fois que je suis d'accord avec Allègre, je vous fais partager

Le pacte de Nicolas Hulot est dangereux, par Claude Allègre

Claude Allègre est professeur émérite à l'université Denis-Diderot et à l'Institut de physique du globe (IPG) de Paris et ancien ministre de l'Éducation nationale.

Le Figaro, 29 janvier 2007

Nous sommes entrés dans la frénésie de l’écologiquement correct. Plus les écologistes baissent dans les consultations électorales, victimes de l’image de politique politicienne qu’ils affichent à toute occasion, plus les citoyens se veulent écologistes. Et comme il s’agit d’un mouvement qui enfourche les peurs millénaristes, on ne réfléchit même pas, on avale tout !

Ainsi de nombreux de candidats à l’élection présidentielle ont-ils signé le programme de M. Hulot, sans même en analyser le contenu. « L’écologie ? Sauver la Planète ? On est pour ! »

Or, lorsqu’on lit le programme et qu’on réfléchit un peu, on est obligé de conclure que ce programme est dangereux. Il est fondé sur l’idée de la décroissance économique, il dénature le mot développement durable en prônant le l’anti-développement, il tourne le dos au progrès scientifique et social. Il s’appuie sur la peur, sur l’idée de culpabilité de l’homme et en contrepartie sur la punition.

Je ferai l’analyse détaillée de ce programme ailleurs dans un livre qui va paraître ; je vais seulement ici en souligner quelques traits majeurs.

Le pacte de M. Hulot est fondé sur trois piliers : la lutte contre le réchauffement climatique, le refus des OGM, et le refus du nucléaire comme source d’énergie électrique.

Pour ce qui est du réchauffement climatique, sujet à la mode, et dont les scénarios catastrophistes, comme le film d’Al Gore ou quelques articles de journaux, masquent l’ampleur et les incertitudes réelles, il faut cesser de paniquer.

Le changement climatique est une réalité. Sa cause est peut-être humaine ou naturelle, mais ce n’est pas ici le sujet du débat, puisque suivant les « experts » eux-mêmes les mesures prises aujourd’hui n’auront d’effet que dans cinquante ans ou plus et qu’il s’agit en un siècle « que » d’un réchauffement possible de 2 à 3° degrés et d’une élévation du niveau de la mer de 30 à 40 centimètres !

Or, en face de cela, on propose dans l’urgence de réduire des 3/4 les émissions de gaz à effet de serre. L’application d’une telle mesure conduirait mécaniquement à créer en France 200 mille chômeurs par an.

Au moment où l’on sort péniblement du chômage, on y replongerait.

Il faudrait alors mettre en place une politique de rationnement comme certains l’évoquent. Chaque français aurait droit à un voyage en avion et 2000 km en voiture à 40 km à l’heure par an ! La suppression de tous les chauffages au gaz et au mazout, etc….

Lorsque, quelques années plus tard, il faudrait sortir du nucléaire, la restriction énergétique s’amplifierait. Les TGV fonctionneraient au vent !

Pendant ce temps que feraient la Chine et l’Inde ? Il faudrait les convaincre de modérer leur développement dit-on ! On croit rêver.

Si les Etats-Unis n’ont pas signé le protocole de Kyoto, ce n’est pas parce que Georges Bush est un cynique, c’est parce que ce protocole est une pénalisation pour l’économie américaine estimée à 370 milliards de dollars et un million de chômeurs, comme l’a montré la réunion qui s’est tenue à l’Université de Stanford en 1999 et ce pour gagner au plus 0,5 degrés de moins par siècle. C’est pourquoi Bill Clinton ne l’a pas signé : à cette époque, c’était lui le Président et Al Gore le vice-Président !

Quant aux OGM. Je renvoie à l’excellent livre de Sophie Lepault . Tout y est expliqué. Comme le dit très bien le philosophe Dominique Lecourt, c’est le symbole d’un sentiment qui se répand. « Le catastrophisme technophobe et son sous-produit le journalisme d’épouvante ».

Non seulement aucun accident ou incident n’a été observé sur les OGM, mais ils constituent un espoir immense pour l’agriculture, mais aussi pour la médecine, pour nos pays comme pour les pays sous-développés.

Songez que l’on va pouvoir dans quelques années se passer de pesticides, d’insecticides, d’une partie des engrais, on va pouvoir utiliser moins d’eau et fabriquer des aliments pour combattre les épidémies (et la faim) dans les pays du tiers-monde.

Le Monde entier l’a bien compris et développe ses cultures OGM. Pendant ce temps, la France les détruit ou les interdit, mais… en importe, comme le soja transgénique venant d’Argentine.

Je précise que l’agroalimentaire est le second poste d’exportation pour la France. Veut-on le détruire ? Et soit dit en passant, en ce qui concerne l’écologie, M. Hulot ne parle pas dans ses priorités ni de l’eau ni des déchets urbains, ni de l’océan qui sont les plus grandes urgences actuelle. 50.000 personnes meurent chaque semaine par manque d’eau potable ! 7 milliards d’hommes vivront dans les villes en 2030, produisant chacun 1,5 kg de déchets par jour !

La philosophie de M. Hulot est la même qu’elle qu’exprimait en 1970 le Club de Rome avec ce slogan « Halte à la croissance ». On sait ce que sont devenues les prédictions. Mais plus encore cette stratégie est un danger pour la démocratie. Une société du rationnement et de régression économique serait refusée par les citoyens, il faudrait donc l’imposer et on sait où ont mené les sociétés qui voulaient faire le bien des gens malgré eux !

Toute cette stratégie est l’inverse de ce qu’il faut faire. Bien sûr qu’il y a des problèmes écologiques à résoudre. Il faut les prendre à bras le corps et en faire au contraire les éléments d’une nouvelle croissance. Car c’est en faisant entrer l’écologie dans l’économie qu’on sauvera la planète et les hommes qui y vivent.

Limiter les émissions de CO2 ? Développons les techniques de séquestration (qui sont presque au point) du CO2, imposons la voiture hybride ou électrique dans les villes, accélérons l’utilisation des piles à hydrogène.

Le nucléaire n’est pas assez sûr en ce qui concerne les déchets ?Développons les réacteurs de 4ème génération. Développons les OGM qui permettront aux plantes de résister à l’eau et d’éviter les engrais. Apprenons à stocker l’eau l’hiver pour l’utiliser l’été, à gérer les rivières en minimisant les dégâts des inondations. Reconquérons la biodiversité dans nos rivières et nos forêts.

Au lieu de brûler ou d’enterrer les déchets urbains, développons vigoureusement l’industrie du recyclage. Encourageons une architecture économique en énergie en combinant solaire, pompe à chaleur et domotique etc….

Les énergies renouvelables doivent bien sûr se développer mais dans des conditions économiques, sociétales et environnementales acceptable.

Dans le passé, nous avons déjà résolu bien des problèmes écologiques.

Nous avons su remplacer le Plomb de l’essence par un substitut non toxique, nous avons banni les CFC pour protéger la couche d’ozone en les remplaçant par un autre produit, nous avons diminué les pluies acides de 70% ! Dans chaque cas, nous avons créé des emplois et stimulé l’économie. Ce sont là les exemples à suivre !

Vive l’écologie moteur de la croissance ! A bas l’écologie du déclin !

La République est fondée sur la confiance dans le progrès scientifique, moteur du progrès économique et de la justice sociale. Personne ne peut se réclamer de la gauche s’il n’a pas cette Philosophie !

© Le Figaro, 2007

dimanche, janvier 28, 2007

Procterisme politique

Vous trouverez au lien ci-dessous un article qui analyse la politique à l'aide des techniques de marketing définies par Procter & Gamble pour vendre des lessives.

Protecrisme politique


Vous ne serez pas étonnés de lire que la force politique principale en France est constituée par les fonctionnaires.

Depuis longtemps, je pense que l'Etat est au service des fonctionnaires et qu'il distribue des subventions pour s'acheter des votes de complices non-fonctionnaires, de manière à maintenir cette situation néfaste pour la France le plus longtemps possible.

samedi, janvier 27, 2007

Tuer cinquante innocents ?

Je citais récemment sur un autre blog la phrase de Taine sur Louis XVI et les aristocrates : "Ils avaient oublié qu'il faut, pour que l'ordre soit respecté, parfois tuer cinquante innocents qui s'apprêtent à lyncher un coupable."

Aujourd'hui, nous en serions plutôt à essayer d'acquitter cinquante coupables qui tentaient de tuer un innocent. C'est dire si l'ordre est respecté, alors ensuite, étonnez vous que les agitateurs de peur qui font campagne sur l'insécurité aient du succès.

Le témoignage du policier auteur du coup de feu contre un supporteur du PSG

Décidément, elle m'énerve ...

Ségolène Royal a déclaré en Martinique : "J'espère être la présidente d'une France métissée."

Me permettez vous d'être choqué ? De considérer que cette ambition de métissage pour la France est une forme à peine déguisée de mépris pour la France et sa culture ?

vendredi, janvier 26, 2007

jeudi, janvier 25, 2007

Le pacifisme des militaires


Le pacifisme des militaires

Je me doute bien que ce message extrait du blog de Ludovic Monnerat en chiffonnera certains, y compris des militaires. Tant pis, je suis d'accord avec notre bloggueur militaire suisse ; même si le cas de l'armée française est légèrement différent de celui de l'armée suisse.

De Gaulle sous le casque : Abbeville 1940 (Henri de Wailly)


FF

Ouvrage assez peu flatteur pour Charles De Gaulle. On sent par ailleurs au ton que l'auteur n'est pas un gaulliste forcené.

Avec la 4ème DCR, les 28,29,30 mai 1940, le général De Gaulle s'est créé l'occasion de reprendre Abbeville et l'a laissé passée. Très handicapé par l'absence de liaisons radio, il n'a pas su sentir le moment où les Allemands flanchaient et leur a donné le temps de se reprendre. Bref, il n'a pas eu d'inspiration napoléonienne ; pas de Montmirail pour la campagne de France de 1940.

De plus, il a attaqué de front, négligeant les conseils, qu'on peut estimer meilleurs a posteriori, de manoeuvrer. Il a été arrêté principalement par 3 canons de 88 mm judicieusement placés : les chars privés d'infanterie à cause de mauvaises liaisons ont été tirés comme des lapins.

Henri de Wailly n'hésite pas à faire le parallèle avec Crécy : les Français, supérieurs en nombre, attaquent follement, de front et à répétition, un ennemi bien retranché et doté d'armes nouvelles à longue portée (longbows dans un cas, 88 mm dans l'autre), préférant le courage et la charge à la réflexion et à la manoeuvre.

Enfin, De Gaulle a été cassant et injuste, voire odieux, avec ses subordonnées (ce qui explique je pense qu'aucun de ses officiers n'ait rejoint la France Libre, certains ont fait partie des armées de la Libération.)

Tout cela ne devrait pas étonner outre mesure : De gaulle était plus un théoricien, un stratège et un politicien qu'un tacticien et un meneur d'hommes. Son expérience du combat était d'ailleurs assez limitée (il a été blessé très vite en 1916).

A la lumière de ce qu'on a appris depuis de l'engagement de blindés, en connaissant ce que d'autres ont fait, on ne peut toutefois s'empêcher de penser que cet homme là pouvait mieux faire. Une des qualités de De Gaulle est sa capacité à apprendre, peut-être, si il avait poursuivi une carrière militaire, se serait-il amélioré.

Il s'est tout de même montré énergique et résolu, cependant, on aurait pu espérer mieux sur le terrain d'un prophète de l'arme blindée.

Ainsi, le destin de De Gaulle a basculé : lui qui hésitait encore entre destin militaire et destin politique avant Abbeville, a choisi la politique.

Enfin, tout cela s'incrit dans un tableau plus général. Sur le front de la Somme, à la fin mai, les Alliés avaient la supériorité numérique en chars, les blindés allemands étant concentrés autour de Dunkerque. Pourtant, aucun engagement ne fut victorieux.

De Gaulle, et on retrouve le stratège, aurait préféré éviter ces couteuses escarmouches et retirer les blindés en deux corps, au nord et au sud de Paris, de manière à menacer l'attaque allemande à prévoir en juin. Et, effectivement, les quelques 500 chars perdus vainement fin mai ont cruellement manqué une semaine plus tard.

On peut se demander si cette bataille de la Somme ne s'inscrit pas déjà dans la stratégie de Weygand de tout mettre en avant, de ne garder aucune réserve, afin qu'en cas de défaite, prévisible, l'armistice soit inévitable.

On a accusé Pétain de trahison, mais Weygand ne fut, hélas, pas un mauvais précurseur, car n'est-ce pas traitrise de la part d'un chef que de se battre en anticipant de se rendre ?

Au fond de la défaite de 1940, il reste un mystère. Certes, Hitler avait bien préparé le terrain politique, mais un tel effondrement moral, notamment des chefs, comment fut-ce possible ?

Puisqu'on parle de campagne de France, on peut faire la comparaison avec celle de Napoléon, il a été vaincu par la trahison de Marmont et par son infériorité numérique, mais tous s'accordent à considérer qu'il y a montré du génie.

A contrario, lors de la campagne de 1940, on a vu d'admirables actes d'héroïsme mais les chefs sont tous plus ou moins passés pour des minables et ceux qui ne l'étaient pas avaient le défaut d'être à des postes assez subalternes, ce que l'on peut, en des circonstances aussi dramatiques, leur reprocher. De Gaulle avait compris que, dans les situations de périls, les routines du temps de paix, le respect du protocole, la voie hiérarchique, pouvaient très bien accélérer le désastre. Or, à ma connaissance, à part De Gaulle, il ne s'est trouvé personne pour rompre avec les habitudes. Le mieux placé était évidemment P. Reynaud, il n'a pas été Clémenceau ; G. Mandel non plus.

Aujourd'hui, ne sommes nous pas dans la même situation ? La politique à suivre en 2007 est bien plus claire qu'en 1940, c'est celle qui a déjà été suivie avec profit par tant de pays : réduire drastiquement et rapidement la dépense publique, en mettant les fonctionnaires en mesure de choisir et de prendre leurs responsabilités. Pourtant, on ne trouve personne pour porter cette politique limpide.

J'espérais, naïvement je le reconnais, que la campagne présidentielle nous permettrait de jauger la capacité de N. Sarkozy. Malheureusement, son adversaire socialiste est si nulle qu'il n'y a pas de débat.

Il est vrai qu'une défaite militaire est un fait visible pour tous et donc suscite des réactions. Une défaite économique comme celle que nous vivons (si nous avions eu la même croissance que la Suède ces 15 dernières années, le salaire moyen annuel serait plus élevé de 6000 € (à vérifier, mais c'est l'ordre de grandeur)) peut être niéé, maquillée, contournée, dissimulée ; d'où les discours sur la "mondialisation ultra-libérale" qui serait une catastrophe ("naturelle" ou affreux complot, au choix) venant de l'extérieur. Il est tout de même bizarre que ça soit une catastrophe seulement pour l'Europe continentale, et encore, essentiellement dans sa partie ouest (un affreux complot anti-européen, quoi !!!).

"Démocratie participative", qu'elle dit ....

Ca commence sérieusement à me courir ces histoires de "démocratie participative".

La démocratie est par essence participative. Tout ce qui sort du principe "un citoyen, un vote", c'est la porte ouverte aux groupes de pression, aux lobbys, aux excités de toutes sortes.

Les citoyens ne participent pas assez ? C'est que la politique ne les intéresse pas, c'est leur choix.

Et si on transfère du pouvoir aux seuls passionnés de la politique, ceux qui trouvent le temps d'aller aux comités consultatifs Théodule, on entre dans une forme d'oligarchie.

Pétrole : j' m'avions point trop gouré

Dans le message Bientôt le pétrole à 20 $ le baril ? du 7 novembre dernier, je prédisais que, selon l'adage boursier, le cours du pétrole ne monterait pas jusqu'au ciel.

Il est aujourd'hui redescendu à 50 $ le baril, ce n'est pas encore mes 20 $, mais c'en est plus près que les 100 $ prédit par certains "experts".

Je suis assez content de moi (si je ne le dis pas qui le dira ?).

Bon maintenant, il ne reste plus qu'à valider mon interprétation du réchauffisme. Au fait, j'ai oublié de vous dire : d'après la NASA, la planète Mars se réchauffe, il est urgent que les Martiens adoptent le protocole de Kyoto !

mardi, janvier 23, 2007

Je n'ai pas attendu longtemps

J'ai fait voeu de ne plus vous parler de Ségolène Royal sauf pour vous faire rire, je n'en ai pas attendu longtemps l'occasion. Mais je me demande si ce n'est pas plus à pleurer qu'à rire.

Faut-il revoter la loi du 4 avril 2006 ?


Les revenus de ceux qui n'aiment pas les riches

lundi, janvier 22, 2007

L'abbé me laisse de pierre

Au milieu de la surenchère lacrymale médiatique consécutive à la mort de l'abbé Pierre, je reste de marbre. Ces larmes de crocodile, qui ne sont pas sans rappeler celles versées pour feu la princesse de Galles, me trouvent froid comme le granit.

L'homme inspire le respect, mais pas cet excès de douleur démonstrative.

Laissons le reposer en paix, il l'a bien mérité.

Le secret de l'abbé Pierre

Vanité, tout est vanité.

Entre couragisme et fébrilitude

J'ai surtout écrit ce message pour le plaisir du titre.

Pour le reste, N. Sarkozy et S. Royal nous promettent chacun une forme de rupture. Ca serait courageux si ce n'était pas de la fébrilité médiatique.

Le cas de S. Royal est réglé : elle est grotesque, elle sombre dans le ridiculage. Cela n'est pas un obstacle majeur pour une élection : nous(ou plutôt, vous) avons bien élu Jacques Chirac et ses pommes.

Le cas de N. Sarkozy est encore en débat, mais je suis guère optimiste.

Nota : réaction d'un abonné du Monde à un article sur SR :

Au-delà de l’ événement politique, c’est de tout autre chose dont il est question. Il s'agit d'écoute féminine et d'attention maternelle. Il se fait que S. Royal est une femme et une mère : ce sont ces qualités qui lui font entrevoir autrement la gestion du pays.

Faut-il en rire ou pleurer ?

On peut donc imaginer que homme et père sont des défauts politiques pour ce commentateur.

Ca me frappe que ça soit un homme qui ait ainsi adopté la vulgate ultra-féministe la plus idiote, dénoncée par Eric Zemmour dans Premier sexe et Elisabeth Badinter dans Fausse route.

En tout cas, il faudrait que ce monsieur m'explique ce que les politiques de Catherine de Médicis, Thérèse d'Autriche, Catherine de Russie, Indira Gandhi et Margaret Thatcher, "femmes et mères" ont eu de spécifiquement féminin.

Heureux les simples d'esprit ?

Enfin, un petit lien pour vous prouver (si besoin était) que Ségolène Royal raconte vraiment n'importe quoi : Ségolène dans la lune.

Maintenant, puisque Ségolène Royal est totalement dénuée d'intérêt, je fais voeu de ne plus vous en parler que pour vous faire rire (vu le rigorisme de la Sainte Vierge du néosocialisme, je risque de rester muet un moment).

jeudi, janvier 18, 2007

Le problème Royal

L'incident Montebourg (voir ci-dessous) n'est pas une catastrophe en soi, Montebourg est insupportable, cela lui fera du bien (si il est capable de se remettre en cause, ce qui n'est pas gagné).

Certes, cet accroc tend à prouver le manque d'humour et de sang-froid de la candidate socialiste, mais il fallait vraiment être envoûté par son offensive médiatique pour ne pas s'apercevoir de ses limites.

Plus grave, un membre du bureau politique du PS a ouvert son portable pendant une réunion de campagne à huis-clos de manière à ce qu'une journaliste du Monde puisse espionner les conversations. En plus, d'être un procédé détestable pouvant briser une équipe en installant la défiance, il témoigne d'un manque d'organisation, de prudence et d'autorité.

Nous sommes là au coeur du problème Royal. Il commence à être connu que, féroce ambitieuse, elle a été lancée comme une savonnette, ou plutôt comme un Sarkozy, par l'agence de publicité Ogilvy.

Il se pourrait bien, comme l'ont dit, insinué, répété, en vain, les éléphants socialistes, que le phénomène Royal ne soit qu'une bulle médiatique.

En tout cas, elle est complètement novice en matière de direction politique. Il y a un gouffre énorme, on le voit aussi avec Villepin, entre avoir hanté les allées du pouvoir en courtisane et l'avoir exercé réellement.

Un poste de ministre des couches-culottes, où elle n'a d'ailleurs pas été terrible, ou une carrière d'autocrate picto-charentaise ne sont pas des expériences suffisantes.

Ségolène Royal est-elle capable de diriger un pays ? Je ne sais pas. Mais si on cherche un début de réponse dans une autre question : "Ségolène Royal est-elle capable de diriger sa campagne électorale ?", on n'est guère enclin à l'optimisme.

L'image de Ségolène Royal est remarquablement construite, il se peut qu'elle gagne les élections.

Cependant, même si elle les perd, ce que je souhaite, il est possible que, par la conjonction de sa stratégie médiatique et de ses faibles capacités, elle tue le nécessaire débat présidentiel en se réfugiant dans le socialisme compassionnel.

Dans ce cas, nous serions coincés entre un Sarkozy au programme brouillé, auquel manquerait l'éclairage d'une dispute, et une Royal, bornée, sectaire, aux capacités aussi limitées que l'ambition est grande.

Ca serait tomber de Charybde en Scylla.

Addendum du 19/01 : je comprends les socialistes, il y en a, qui souffrent de se sentir si mal représentés. Je les comprends mais je ne les plains pas : ils ont laissé s'installer le vide intellectuel qui a permis à Mme Royal de s'imposer. JM Bockel les avait pourtant prévenus : sa mention a fait moins de 1 % au dernier congrès.


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L'incident Montebourg :

Montebourg suspendu de ses fonctions par Royal

PARIS, 18 janvier (Reuters) - Ségolène Royal a suspendu jeudi Arnaud Montebourg de ses fonctions de porte-parole, après un commentaire qui se voulait humoristique sur François Hollande présenté comme "seul défaut" de la candidate présidentielle.

Arnaud Montebourg est "suspendu", il ne parlera pas au nom de Ségolène Royal "pendant un mois", après les propos qu'il a tenus sur Canal+ concernant le premier secrétaire du Parti socialiste, a-t-on dit dans l'entourage de la candidate du PS.

Arnaud Montebourg avait auparavant fait savoir, dans un communiqué, qu'il avait "remis ce matin à la première heure à Ségolène ses fonctions de porte-parole dont elle disposera".

Interrogé mercredi soir sur le plateau du Grand Journal de Canal+ sur le principal défaut de la candidate socialiste dans la course à l'Elysée, le député de Saône-et-Loire avait répondu : "Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, son compagnon".

Face à l'incrédulité générale suscitée par ses propos, il avait ajouté : "Je pensais vous faire rire. C'était pour rire", parlant aussi de "boutade".

Dans son communiqué, Arnaud Montebourg redit que ses propos avaient une "vocation humoristique" et qu'ils ont été "malheureusement mal interprétés". Il précise avoir présenté dès mercredi soir ses excuses à François Hollande et Ségolène Royal.

Arnaud Montebourg fut l'un des trois porte-parole de Ségolène Royal pendant la campagne interne pour l'investiture socialiste. Depuis l'annonce de son organigramme de campagne présidentielle, en décembre, la candidate n'a pas confirmé les noms de ses porte-parole officiels. Dans son état-major, Julien Dray occupe la fonction de "coordinateur des porte-parole".

Ce dernier a relativisé cet apparent nouveau "couac" de campagne, qui s'ajoute aux tiraillements des derniers jours entre la candidate et son compagnon, à la polémique sur leur patrimoine née de rumeurs diffusées sur internet et aux inquiétudes sur le tempo de la campagne socialiste.

"Cela s'appelle de l'humour", a assuré Julien Dray au micro d'Europe 1.

Un responsable socialiste n'a pas fait la même analyse.

"Déjà qu'il avait failli nous faire déclarer la guerre avec la Suisse, c'est consternant", a-t-il dit en référence aux propos d'Arnaud Montebourg contre le "paradis fiscal" helvète.

Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande et député européen, a, de la même manière, jugé les propos d'Arnaud Montebourg "inadmissibles".

"C'est une faute", a-t-il déclaré à Reuters. "Une campagne longue et dure a commencé, comme le prouvent les attaques de la droite et leurs méthodes sur internet. Tout le monde au Parti socialiste doit avoir le sens des responsabilités", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a, pour sa part, réagi sur le mode ironique.

"Franchement, quand j'ai entendu ça, je me suis dit, heureusement qu'il est le porte-parole de la candidate", a dit à la presse le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle.

"Parce que, un porte-parole pareil ...", a-t-il ajouté dans un sourire, lors d'un déplacement sur le plateau de Saclay, dans l'Essonne, en tant que ministre de l'Aménagement du Territoire.

Source : Reuters 18/01/2007 12:56

mercredi, janvier 17, 2007

Le couple Hollande-Royal à la dérive ?

On apprend que Ségolène Royal est assujettie à l'ISF, tant mieux pour elle si elle a le patrimoine pour.

Mais n'a-t-elle pas pour compagnon un homme qui a déclaré : "Je n'aime pas les riches." ?

Il serait donc logique que le "pauvre" n'aime pas la "riche". Ceci expliquerait les déclarations contradictoires du couple.

mardi, janvier 16, 2007

Quelques citations d'actualité

Un site qui démonte les mensonges de nos hommes politiques :

La pieuse démagogie de nos hommes politiques


Une citation de JF Revel de 1996 qui garde toute sa fraîcheur 11 ans après :

Le politiquement correct revient à ne rendre personne responsable de ses actes. Il s’agit d’une tendance à la déresponsabilisation. Par exemple, s’il faut venir en aide à des populations réduites à la misère, il n’en reste pas moins que l’on doit reconnaître qu’elles portent parfois une certaine responsabilité. Si on s’est embourbé ans des guêpiers comme en Somalie, c’est parce qu’on n’a pas voulu, admettre que si les Somaliens mouraient de faim c’était parce que les chefs des bandes détournaient l’aide alimentaire pour la vendre au Kenya contre des armes!

La déresponsabilisation, c’est considérer qu’il n’y a que des victimes, sauf le gouvernement, sauf Chirac, sauf Juppé.

Le problème de l’immigration se pose dans les mêmes termes. Je suis Marseillais. J’ai grandi dans une ville d’immigration. Les parents de mes petits camarades de classe parlaient à peine le français. Mais je peux vous garantir qu’ils étaient d’une sévérité extrême avec leurs enfants à propos des études. Le problème des banlieues, aujourd’hui, c’est que les parents ne s’intéressent absolument pas aux études de leurs enfants. D’autre part, pour que les professeurs commencent à réagir en cas de coups portés par les élèves, il faut vraiment que les limites du supportable aient été dépassées. Avant cela, ils considèrent que leurs élèves ne sont pas responsables, que ce sont de pauvres victimes.

On vous dit que les garçons des banlieues se braquent à cause de l’attitude des policiers, et que c’est pour cela qu’ils s’attaquent aux supermarchés ou aux habitants de leurs quartiers. Mais, quand ils dégradent les autobus, ça n’a rien à voir avec la police ! Et, quand ils se plaignent de ne plus avoir d’autobus pour aller à Paris, personne n’a le courage de les engueuler !


Et puis cette citation de Taine que je remets une fois par an sur mon blog, je ne me lasse pas de m'en désespérer, elle est toujours d'actualité qu'elle que soit le jour où on la cite :



Même quand l’État respecte ou fournit la dotation du service, par cela seul qu’il le régit, il y a des chances pour qu’il le pervertisse.

Presque toujours, lorsque les gouvernements mettent la main sur une institution, c’est pour l’exploiter à leur profit et à son détriment; ils y font prévaloir leurs intérêts [on peut pas ne pas évoquer les corruptions de la culture à la Mitterrand ou de l’immobilier à la Chirac] ou leurs théories; ils y importent leurs passions; ils y déforment quelque pièce ou rouage essentiel; ils en faussent le jeu, ils en détraquent le mécanisme; ils font d’elle un engin fiscal, électoral ou doctrinal, un instrument de règne ou de secte.[…]

Même quand les gouvernants ne subordonnent pas les intérêts de l’institution à leurs passions, à leurs théories, à leurs intérêts propres, même quand ils évitent de la mutiler et de la dénaturer, même quand ils remplissent loyalement et de leur mieux le mandat surérogatoire qu’ils se sont adjugé, infailliblement ils le remplissent mal, plus mal que les corps spontanés et spéciaux auxquels ils se substituent; car la structure de ces corps et la structure de l’État sont différentes.

Unique en son genre, ayant seul l’épée, agissant de haut et de loin, par autorité et contrainte, l’État opère à la fois sur le territoire entier, par des lois uniformes, par des règlements impératifs et circonstanciés, par une hiérarchie de fonctionnaires obéissants qu’il maintient sous des consignes strictes.

C’est pourquoi il est impropre aux besognes qui, pour être faites, exigent des ressorts et des procédés d’une autre espèce. Son ressort, tout extérieur, est insuffisant et trop faible pour soutenir et pousser les oeuvres qui ont besoin d’un moteur interne, comme l’intérêt privé, le patriotisme local, les affections de famille, la curiosité scientifique, l’instinct de charité, la foi religieuse. Son procédé, trop mécanique, est trop rigide et trop borné pour faire marcher les entreprises qui demandent à l’entrepreneur le tact alerte et sûr, la souplesse de main, l’appréciation des circonstances, l’adaptation changeante des moyens au but, l’invention continue, l’initiative et l’indépendance.

Partant, l’État est mauvais chef de famille, mauvais industriel, agriculteur et commerçant, mauvais distributeur du travail et des subsistances, mauvais régulateur de la production, des échanges et de la consommation, médiocre administrateur de la province et de la commune, philanthrope sans discernement, directeur incompétent des beaux-arts, de la science, de l’enseignement et des cultes.

En tous ces offices, son action est lente ou maladroite, routinière ou cassante, toujours dispendieuse, de petit effet et de faible rendement, toujours à côté et au-delà des besoins réels qu’elle prétend satisfaire. C’est qu’elle part de trop haut et s’étend sur un cercle trop vaste.

Transmise par la filière hiérarchique, elle s’y attarde dans les formalités et s’y empêtre dans les paperasses. Arrivée au terme et sur place, elle applique sur tous les terrains le même programme, un programme fabriqué d’avance, dans le cabinet, tout d’une pièce, sans le tâtonnement expérimental et les raccords nécessaires, un programme qui, calculé par à peu près, sur la moyenne et pour l’ordinaire, ne convient exactement à aucun cas particulier, un programme qui impose aux choses son uniformité fixe, au lieu de s’ajuster à la diversité et à la mobilité des choses, sorte d’habit-modèle, d’étoffe et de coupe obligatoires, que le gouvernement expédie du centre aux provinces, par milliers d’exemplaires, pour être endossé et porté, bon gré mal gré, par toutes les tailles, en toute saison.

vendredi, janvier 12, 2007

Quand Ségolène Royal, en plus d'être idiote et incompétente, devient odieuse ...

Un projet de réforme de la justice par Ségolène Royal

NB : quand je dis que Ségolène Royal est incompétente et idiote (et vice-versa), je me limite aux matières concernant la gestion d'un pays, qui ne semblent pas beaucoup la passionner. Quand il s'agit de construire son image et de d'orienter les médias, c'est différent, elle fait même preuve d'une certaine maestria.

J'en profite pour récolter du même blog une bonne latte contre José Bové, qui lui n'est pas un idiot, seulement un salaud :

José Bové, le libre malgré lui

La fameuse impartialité des médias français

Le téléfilm d'Arte "L'embrasement" bénéficie d'un soutien exceptionnel.

C'est du moins ce que nous raconte Le Monde.

Or, ce téléfilm, d'après la critique même du Monde, raconte de manière partiale des événements, la mort de deux "jeunes" à Clichy-sous-bois, mettant en cause le ministre de l'intérieur, qui est par ailleurs candidat à la l'élection présidentielle.

C'est par le plus grand des hasards que cette diffusion bénéficiant "d'un soutien exceptionnel" tombe en début de campagne présidentielle. Il est assez comique de penser que cette initiative, pas partisane pour deux sous, est le fait d'une chaîne d'Etat.

Vous serez moins étonnés quand vous saurez que, d'après un sondage de l'hebdomadaire Marianne, seuls 20 % des journalistes du Figaro, journal réputé de droite, déclarent voter à droite et que plus de la moitié des journalistes du Monde, journal classé modéré, déclare voter pour un candidat d'extrême-gauche.

La gauche a réussi une chose de manière éclatante ces dernières décennies, il ne s'agit ni de l'économie ni du social, où elle est allée de désastres en catastrophes, il s'agit du noyautage.

Celui des administrations est remarquable et l'éducation nationale en est la perle, au point que je suis désormais agréablement surpris quand je rencontre un prof tenant des propos politiques sensés (je ne dis pas de droite, seulement sensés me suffit).

Mais le noyautage des milieux journalistiques est aussi très réussi. Si si, messieurs de gauche, ne soyez pas modestes : c'est vraiment époustouflant ; à coté de vous, vos adversaires paraissent vraiment des amateurs.

Savez vous qu'il existe un cercle Gramsci dont le but est de noyauter le journalisme (ils décrivent cela en termes plus nobles) dont Florence Aubenas est le membre le plus célèbre ?

Imagine-t-on un cercle Goebbels ? (oui, oui, je sais, on me dira encore que ce n'est pas bien de considérer communisme et fascisme comme équivalents, et si, moi, malgré tout, je le pense ?)

Incorrigible droite (chronique commentée)

[chronique d'Yvan Rioufol dans Le Figaro, mes commentaires entre crochets]

C'est dit, redit : les Français ne veulent plus de Jacques Chirac. Ils étaient encore 81 % à souhaiter qu'il ne se représente pas, dans le dernier sondage du Journal du Dimanche. Mais le président feint, tel Harpagon avec sa cassette, de mal entendre pour ne rien lâcher. Il est un des obstacles à la marche vers l'Élysée de Nicolas Sarkozy, désigné ce dimanche par l'UMP. La rupture que revendique le candidat devra-t-elle aussi passer par le divorce ? Incorrigible droite [Chirac est à droite ? Première nouvelle ! D'ailleurs, on peut se demander si il est quelque part.].

Les chiraquiens ont sorti leurs pétoires à tirer dans les coins : Dominique de Villepin affiche les réticences que lui inspire son ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré ne cache pas son aversion, Michèle Alliot-Marie ses réserves [Bref, l'élite de la classe politique française, je respecte MAM, mais Villepin n'est qu'un intrigant exalté et Debré un imbécile]. Cependant, la poignée d'irréductibles ne peut contredire Sarkozy qu'en défendant un modèle social en ruine, ce que fait Chirac lors de ses voeux. Ce positionnement rejoint celui de la gauche [Hélas, hélas, il n'est pire démagogie que de nier la réalité pour éviter les épreuves, on finit par avoir et les épreuves et le déshonneur].

Le procès contre Sarkozy « libéral » [si seulement, il pouvait être libéral], ouvert mercredi sur le site du PS, confirme la momification idéologique de ce parti [momification d'autant plus condamnable qu'elle est en partie volontaire : on ne remet en cause un discours dont se doute tout de même qu'il est dépassé parce qu'on pense qu'il rapporte encore des voix. Et puis il y a les idiots, qui y croient vraiment ...]. Ségolène Royal ignore même le droit de propriété, quand elle justifie la surtaxation de logements inoccupés et le recours aux acquisitions-réquisitions [le jour où un socialiste comprendra l'importance du droit de propriété pour la sauvegarde des libertés, il ne sera plus socialiste.]. Alors que l'État croule sous les dettes, la gauche défend encore une économie fermée. Idem pour les chiraquiens, qui viennent de faire supporter au budget les 111,5 millions d'euros supplémentaires, débloqués pour 2007 pour les sans-abri au nom du « droit opposable ».

Cependant, il serait inexact de croire les Français incapables d'envisager autre chose qu'un système d'assistanat public et d'ayants droit. Le matraquage antilibéral, organisé dès l'école [voire mon message précédent], a certes fait des dégâts : en 2005, 76 % des 15-30 ans jugeaient attractifs d'être fonctionnaires [affligeant : il y a d'honorables métiers de fonctionnaires, mais vouloir être fonctionnaire, comme ça, dans l'abstrait, c'est vouloir ne rien de sa vie professionnelle] ; en 2006, seuls 36 % des sondés disaient faire confiance à la libre entreprise.

Néanmoins, le besoin d'air frais laisse sa place à une révolution des mentalités.

Il ne suffit pas d'être femme [marrant cette tendance de certains à voir dans le fait d'être une femme une qualité en soi : ne serait-ce pas de la discrimination ?] et d'inventer des mots («bravitude») pour incarner le changement, ce que prétend Royal avec un toupet qui aurait « stupéfactionné » le sapeur Camenbert. Les gens sont à l'affût d'idées et de pratiques nouvelles. L'irruption dans le débat politique de Nicolas Hulot (écologie) ou des Enfants de Don Quichotte (SDF) [le tapage médiatique pour promouvoir une idée idiote n'est pas véritablement une nouveauté !] illustre l'attente pour des approches innovantes. Elles ne sont portées ni par des « gaullistes » statufiés, ni par un PS pétrifié [ni par Sarkozy].

« Sécession territoriale »


2007 peut être une chance, pour la France ankylosée, d'entrer dans le XXIe siècle : celui de la mondialisation et du libre-échange, mais aussi des civilisations et des identités. Ces thèmes, capitaux pour l'avenir de la nation et de l'Europe, devraient être au coeur des débats, à cent jours du scrutin. Or, à voir politiques et médias s'affairer sur le quotidien, parfois au gré des pressions de la rue, se profile la crainte de passer à côté d'enjeux autrement plus importants que le chikungunya, la grippe aviaire ou l'affaire Clearstream, ces mirages qui auront égaré l'opinion en 2006.

D'autres faux débats pourraient bien faire oublier, sous prétexte de « désamorcer des peurs et des idées reçues » (Jacques Chirac, hier), l'état de l'enseignement, de la recherche, de la fiscalité, des retraites, de la sécurité sociale, etc. Déjà, l'immigration semble être sortie des préoccupations, à en croire les sondages. La menace islamiste, ravivée cette semaine par un groupe salafiste algérien appelant à s'en prendre aux Français, serait aussi passée aux oubliettes, au point de ne plus rendre audible Philippe de Villiers.

Or il faut lire la démographe Michèle Tribalat, dans le numéro de janvier de la Revue générale de stratégie, pour se convaincre de la légèreté de ceux qui, comme le directeur de l'Institut national d'études démographiques, François Héran, dans Le Nouvel Observateur du 4 janvier, chantent « Le temps des immigrés ». Pour la Seine-Saint-Denis, Tribalat remarque que « la conjonction d'une formidable croissance de la jeunesse d'origine étrangère et d'un recul de celle d'origine française dessine un processus de substitution démographique qui marque d'ailleurs Paris et l'ensemble de la petite couronne ». [c'est évident : il suffit de se promener hors des beaux quartiers pour savoir qu'il y a des endroits de France où l'on n'est plus en France. Mais en France, on s'intéresse au respect et à la préservation de toutes les identités sauf de la nôtre, qui n'est pourtant pas si honteuse : qu'on me montre donc le Marcel Proust des Guarani, le Poussin des aborigènes, le De Broglie des arabes.]

La démographe, s'appuyant sur des chiffres officiels de 1999 (qui ont augmenté depuis), estime que ce changement de population gagne de nombreuses villes ou arrondissements et crée des « phénomènes de sécession territoriale ». Ces concentrations ethniques, surtout issues de pays musulmans, « risquent de déboucher sur des enclaves où pourraient apparaître des revendications politiques d'un droit dérogatoire sur base ethnico-religieuse et, plus généralement, sur la formulation d'exigence de conformité visant l'ensemble de la société française ». [c'est très bien ainsi : on vous l'a dit et répété, les valeurs universelles, c'est de l'escroquerie, à chacun ses valeurs. Et si les valeurs de l'autre exigent qu'il te soumette aux siennes (par exemple, pas de porc dans les cantines), tu dois t'incliner sinon tu es un salaud de colonialiste, de raciste, un émule d'Hitler, au moins.] Attendre qu'il soit trop tard pour s'en inquiéter ?

Pensée correcte (suite)


D'évidence, la pensée correcte n'a pas capitulé. En 2006, elle aura honteusement ménagé les islamistes dans l'affaire des caricatures de Mahomet, dans la mise en cause du Pape pour son discours de Ratisbone, pour la fatwa contre Robert Redeker (dont l'auteur vient d'être arrêté au Maroc). Personne n'ose élever la voix contre les djihads engagés, un peu partout dans le monde contre des chrétiens, des juifs, des hindous, des bouddhistes, des musulmans (en Tunisie et Somalie, ces jours-ci). En revanche, ça se bouscule, Jacques Chirac et gauche en tête, pour accabler George Bush et ses rares alliés, dont Nicolas Sarkozy. Comme prévu, l'annonce de Bush, hier, d'envoyer 21 500 soldats supplémentaires en Irak a été unanimement critiquée. [de toute façon, si il vait fait le contraire, on aurait aussi citiqué : on aurait que c'était précipité, mal fait, etc...] Faudrait-il ramper devant le totalitarisme coranique ? [mais oui mon prince, c'est déjà fait]

Ultime plan Bush


Une raison, une seule, peut faire réussir l'ultime plan Bush, qui veut responsabiliser les Irakiens : ceux-ci ne peuvent se reconnaître dans la caricature qu'ils donnent au monde, d'un peuple musulman s'entre-tuant et refusant la liberté et la démocratie. [Excellente raison mais qui n'incite pas à l'optimisme. Cependant, il n'est pas si évident que nous le serinent nos bien-pensants que Bush ait fait le mauvais choix : en l'état actuel des choses, si les Américains partaient, les Irakiens ne seraient pas libres pour autant, ils seraient en pleine anarchie, opprimés par différents groupes appuyés par les états limitrophes, une sorte de Liban bis. A tout prendre, je considère que l'occupation par l'armée américaine est un moindre mal. Il se pourrait bien que la décision de Bush soit bonne pour les Irakiens et mauvaise pour les Américains.]

irioufol@lefigaro.fr

jeudi, janvier 11, 2007

Racisme anti-enseignants ?

François Delpla se plaint sur un autre blog du "racisme anti-enseignants". Puisque les enseignants se reproduisent entre eux, il n'est pas absurde de leur appliquer le concept de race, simplement, il serait sage d'attendre quelques milliers d'années !

Acceptons pour ce message qu'il existe un "racisme anti-enseignants" et non de justes reproches.

Je vous avais posté il y un an un message :

Pourquoi les Français ont-ils peur ?

Alain Besançon y explique que les Français prennent peur quand l'Etat est trop puissant, trop envahissant.

Or, les "profs" sont des caricatures de fonctionnaires : pas débordés par le travail (je peux vous donner les horaires d'une coiffeuse si vous souhaitez comparer), à l'abri de maintes vicissitudes guettant le commun des mortels (voir Les avantages exorbitants des fonctionnaires et les commentaires qui vont avec), grévistes sans pudeur ni scrupules pour un oui pour un non, s'imposant dans la vie des autres (ils décident de l'avenir des enfants), enfermés dans leur monde.

Comme toutes les caricatures, celle-ci est excessive, mais aussi révélatrice.

J'émets l'hypothèse que le "racisme anti-enseignant" n'est que l'expression plus ou moins consciente du ras-le-bol de l'Etat envahissant et des privilèges de la fonction publique, une forme de jalousie, conjuguée à une certaine crainte.

Si il s'agissait d'une résurgence d'anti-intellectualisme, ce qui n'est pas exclu, il faudrait dire pourquoi maintenant, alors que si il s'agit de l'expression d'un ressentiment vis-à-vis des fonctionnaires, cela s'explique : ils sont de plus en plus nombreux.

Que l'Etat revienne à de plus justes proportions, que l'enseignement en France soit vraiment libre, et le "racisme anti-enseignant" disparaîtra.

Moi aussi je suis moderne, voire post-moderne

Je ne suis pas ségoléniste, je ne suis pas anti-raciste (ce qui ne veut pas dire que je suis raciste), je m'intéresse peu aux gadgets genre téléphone-agenda-vibromasseur, la Star Ac m'indiffère autant que la philosophie kantienne indiffère une Holstein regardant passer les trains, je n'ai pas de psy.
Bref, j'avais un sévère problème de modernité

Heureusement, désormais, je souffre du dos à ne pas pouvoir aligner trois pas, or j'ai vu dans le magazine "Mal de dos, le mal moderne". Je suis sauvé. Si je continue sur cette pente très glissante de la modernité, je vais finir par voter Ségo.

C'est pas le tout, les choux : je vais me bourrer de médicaments jusqu'à ce que je puisse marcher jusqu'à chez le médecin puis on verra (le diagnostic est connu et pas trop grave : c'est de l'arthrose sur une vieille fracture de vertèbre, le problème est comment soigner, et le mal, et la douleur ?).

En attendant, j'ai Assurance sur la mort et Le facteur sonne toujours deux fois en DVD. J'aime bien les films noirs, comme ça coûte peu d'éditer un DVD, on trouve à tout ou presque. Un si doux visage est particulièrement noir.

Et puis il me reste un coffret Marx brothers, les seuls Marx fréquentables.

mercredi, janvier 10, 2007

Un blog ami

Blog rigolo :

Le gauchiste repenti

"Me taire serait mentir"

Très beau texte sur la blog de Pierre Assouline :

Le discours de Salamanque reconstitué

Dans un autre domaine -mais est-ce vraiment un autre domaine ? La démagogie, les promesses creuses, ne sont-elles pas une forme de mensonge ? - enfin un article intelligent dans le journal Le Monde sur le logement :

Logement : expulser plus ?

Je suis toujours effaré de constater l'inculture économique en France. Il s'agit là pourtant d'un phénomène élémentaire : plus la protection empêchant la sortie d'une situation donnée est forte, plus les barrières à l'entrée de cette situation sont élevées.

C'est valable pour le logement, mais aussi par exemple pour l'emploi. Donc, cet article ne fait état que d'une évidence. Mais comme, en France, sous couvert de "social", on préfère toujours protéger les situations acquises au détriment des plus démunis, on fait mine de l'ignorer. Car enfin, un mauvais payeur expulsé, c'est une place libre pour un bon payeur.

Et si les propriétaires ont moins peur de l'impayé (un mois d'impayé tous les 3 ans suffit à faire du locatif un placement peu attractif), il y aura plus de logements.

Autre chose, le témoignage d'une amie dont devinerez le métier (le titre est d'elle) :

Y a-t-il un cerveau en salle des profs ?

Et enfin, pour terminer en apothéose ce message, un petit commentaire sur l'Irak et la France :

Entre la justice des Iraquiens et la prose des alliés du gazeur

Je trouve ces propos excessifs car ni Le Monde ni le gouvernement ne représentent à eux seuls la France, mais je partage l'esprit de cette critique acerbe.

lundi, janvier 08, 2007

Une photo de Spit

Cette superbe photo du Spit 19 de Christophe Jacquard :



Vous remarquerez l'antenne radio inclinée par la vitesse et bien sûr la seule hélice contre-rotative encore en état de vol sur un Spit.

Le Spitfire 19 était un avion désarmé de reconnaissance à haute altitude. Il bénéficie d'une cabine pressurisée, son pare-brise n'est pas blindé, les techniques de l'époque ne permettant pas de monter un pare-brise blindé étanche.

Son moteur est un Griffon, descendant du célèbre Merlin, de 36 l de cylindrée (soit 3 l par cylindre !) et développe la bagatelle de 2300 cv (consommation inconnue, je préfère ne pas savoir -230 l/h ne m'étonnerait pas.).

Christophe Jacquard raconte dans le dernier Aviasport que l'huile est vidangée et analysée après chaque vol de manière à détecter une usure de pièce. Il emploie deux mécaniciens et fait refaire les pièces à la demande. Ca exige beaucoup de temps et un très solide compte en banque, les warbirds.

Un truc pour les amateurs : si volez très près d'un nuage (sans entrer dedans) en étant intercalé entre ce nuage et le soleil, vous avez des chances de voir l'image de votre avion diffractée sur le nuage dans un joli halo arc-en-ciel, c'est du plus bel effet.

Si vous avez l'occasion d'essayer (en respectant le règlement bien entendu), n'hésitez pas.

(Jeffrey Quill, le plus célèbre pilote d'essai de Spitfire, est mort de vieillesse en 1996, ce qui confirme mon opinion: quand l'aviation ne tue pas, elle conserve.)

En lisant la NRH

La NRH est une revue d'histoire fort droitière, à l'anti-gaullisme obsessionnel excessif et un rien ridicule.

Mais, à l'heure où l'idéologie compassionnelle envahit tout ou presque (à notre insu d'après la NRH, mais qu'elle se rassure, nous sommes quelques uns à nous en être aperçus), cela fait du bien de lire régulièrement cette revue en contrepoint du discours médiatique unique à forte tendance communautariste et étatiste.

Vous aurez deviné que le bonheur par le métissage, les repentances de tous genres, l'assistanat généralisé (la "solidarité" en novlangue) et bien d'autres thèmes de la vulgate pseudo-humaniste à la mode ne sont pas vraiment en odeur de sainteté à la NRH.

C'est l'occasion de faire quelques découvertes. La "tolérance" et "l'ouverture aux autres" chères à nos amis gauchistes sont le comble de l'hypocrisie, nous le savions, rien n'est plus irritant que l'intolérance au nom d'une tolérance à oeillères.

Un digne représentant de la nation helvétique, bien naïf, vous allez voir, enivré par l'atmosphère compassionnelle et repentante qui sévit de ce coté-ci des Alpes, a demandé à ce que soit inaugurée une plaque commérative à la Chapelle Expiatoire en souvenir des gardes suisses massacrés par la populace jacobine lors de la journée du 10 aout 1792.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, appuyé par le ministre de la culture (car de chaque coté de la division droite-gauche, les mêmes oeillères sont en usage), n'écoutant que son humanisme, a vigoureusement refusé. Depuis, la plaque dort, probablement à tout jamais, dans les réserves des Invalides.

Il y a bien une pétition qui circule : pour la reconnaissance du sacrifice des gardes suisses, mais, à mon jugement désabusé, elle n'a aucune chance d'aboutir.

D'où on en conclut qu'un manifestant algérien jeté à la Seine par la police est digne d'hommage mais qu'un Suisse massacré par la tourbe de Paris est indigne d'hommage.

Qu'est-ce qui justifie cette différence de traitement ? L'identité des victimes ou celle des criminels (1) ? Est-on plus humain quand on est algérien que quand on est suisse ? Un massacre par des traine-savates de cabaret est-il moins atroce que la noyade par des fonctionnaires assermentés ?

Il y a les bons massacres, ceux estampillés de gauche, qu'on doit passer sous silence, car perpétrés pour le plus grand Bien de l'Humanité, et les mauvais massacres, ceux estampillés de droite, donc démoniaques, dont on doit sans cesse se repentir.

Mieux vaut ne rien commémorer que subir ces commémorations borgnes.

Cette affaire minuscule en révèle un bon bout sur les préjugés des uns et des autres ; et aussi que la droite en France est prisonnière des oukases idéologiques de la gauche.

Quelquefois, il faut beaucoup de bravitude pour supporter tous ces énergumènes.

(1) : Michelet, Taine, Cochin, Furet ne permettent aucun doute : les massacreurs d'aout et les septembriseurs furent la lie de Paris, piliers de comptoir, oisifs de club, excités de la pique, harangueurs de carrefour, brutes et bouchers. Les images à la Renoir, je pense à La Marseillaise, sont jolies mais très éloignées de la réalité.

samedi, janvier 06, 2007

Droit au logement : la bêtise, nouvelle passion française ?

Une idée partant d'un mauvais principe ne peut se révéler bonne en pratique.

Les droits-créances, les "droits à" (travail, logement, voiture avec chauffeur etc.), sont des créances que certains individus auraient, grâce à la loi, sur la société, représentée par l'Etat. Or, l'Etat est une entitée abstraite, on cache sous ce terme d'autres individus, essentiellement les contribuables. Les droits-créances sont donc un camouflage pour dissimuler une extorsion étatique.

Ils sont par conception communistes, c'est pourquoi il est tout à fait logique qu'ils aient été introduits dans la Constitution française en 1946, au moment où le Parti (celui qui a une majuscule et pas d'attribut) était au plus haut.

A l'opposé, les droits-libertés, ou droits négatifs, les droits "de ne pas" (être opprimé, détenu sans jugement, etc.) n'ayant besoin pour fonctionner que de l'abstention de mauvaises actions délimitent sans violence de principe les frontières entre les hommes.

Voilà pour les principes.

Examinons la pratique.

Marie Noëlle Lienemann est une socialiste à la française de la plus belle espèce. C'est-à-dire, elle est sectaire par orgueil : Marie-Noëlle Lienemann étant une amie du peuple autoproclamée, tout contradicteur de Marie-Noëlle Lienemann est un ennemi du peuple, à faire taire par tous les moyens. Elle est bête par dogmatisme : le dogme étant parfait, nul besoin de réfléchir, il suffit de proférer les slogans de la secte. Bref, une Ségolène Royal bis, en moins médiatiquement avisée.

Que nous dit cette dame du "droit au logement" ? Texto :" Il suffit de voter une loi puis on déroulera l'action publique."

La vérité sort-elle de la bouche des socialistes comme de celle des enfants ? On en viendrait presque à le croire.

Passons vite sur le "Il suffit de voter une loi", il est si bête qu'il ne nécessite pas de commentaire.

Plus intéressant, le "puis on déroulera l'action publique." Il évoque irrésistiblement l'invention d'un ingénieur de génie civil fou, le croisement d'un rouleau compresseur et d'une niveleuse.

Et c'est bien de cela qu'il s'agit : à l'aide d'une loi pour tous, c'est-à-dire indaptée à chacun, des centaines, plus probablement des milliers, de fonctionnaires et de politiciens se mêleront de savoir qui a droit à un logement et, par soustraction, qui n'y a pas droit.

Les propriétaires, affolés qu'on puisse leur imposer des locataires insolvables, et probablement asociaux, préféreront garder leurs locataires actuels ou rendre leurs logement inhabitables. On baptisera cela "effet pervers", on mettra en cause la mauvaise volonté des propriétaires voire leur incivisme et leurs coeurs de pierre.

Les investisseurs privés se méfieront encore plus de l'investissement locatif, surtout bas de gamme. Le "droit au logement", bien loin de régler les problèmes, les aggravera.

D'autre part, la population des "mal logés", donc demandant à bénéficier de ce nouveau droit, va tout d'un coup connaître une augmentation aussi mystérieuse que fulgurante.

Alors, bien entendu, selon une habitude bien française, on se tournera vers l'Etat. Mais que fera l'Etat, aux ressources limitées quoiqu'on en dise, pour éviter l'afflux de demandes ? Il construira des cages à lapin (il sait faire), si possible au milieu de nulle part, pour être bien certain que ceux qui occupent ces logements ne songeront quà les fuir. Quel progrès !

Voilà ce qui se passe quand une idée idiote rencontre une campagne électorale.

Au fait, que ferai-je pour lutter contre la crise du logement ? L'Etat est comme un constructeur de chemin de fer abusant de champignons hallucinogènes : il met des obstacles sur les voies puis invente des subventions, des aides et des droits pour aider à franchir les obstacles : supprimons les obstacles (permis de construire, impots, taxes, etc.). Cela ne fera pas un monde parfait, seulement meilleur.

Et pour verser dans l'anti-chiraquisme primaire :

Pour le droit au sérieux opposable

NB : si la campagne électorale se maintient à ce niveau, je fais la grève des commentaires : inutile d'user mon clavier à contredire des fadaises pareilles. Je l'ai fait pour le "droit au logement" parce qu'en ce début d'année, je suis encore patient et de bonne humeur, mais ça ne va pas durer.

Addendum du 9/01/2007 : je me suis renseigné sur l'expérience écossaise de droit au logement :
> le nombre de SDF déclarés a très fortement augmenté jusqu'à atteindre 1 % de la population. Il se peut que le droit au logement ait amené au jour des SDF ignorés, mais il est tout aussi sûr qu'il a créé des vocations de SDF.

> on s'aperçoit que les SDF souffrent d'autres problèmes que de celui du logement : alcoolisme, toxicomanie, désinsertion et que d'avoir un logement contribue moins à résoudre ces autres problèmes qu'on l'espérait. Bref, on redécouvre l'eau chaude : l'Etat ne peut pas faire la vie des gens à leur place.

> il semble qu'on ait pas encore mis les résultats plutôt maigres en rapport avec les coûts.

Rien qu'on n'aurait pu anticipé : comme je disais en tête de ce message : un principe mauvais ne peut donner un bon résultat en pratique.

Lettre d'un locataire à son propriétaire

mardi, janvier 02, 2007

Puisque 2007 commence bien ...

Cet article montre que 2007 ne sera guère différent de 2006, vous en doutiez ?

Reliez les points

Pour commencer 2007

Si ma lecture très sombre de la situation politique française se révèle exacte, 2007 sera l'année où une pseudo-rupture dans la forme déguisera une continuation dans le fond, c'est-à-dire la poursuite du déclin, faute de vouloir rompre avec le maternage étatique et les privilèges associés.

Cependant, tout n'est pas dans la politique, et surtout pas l'essentiel, c'est pourquoi, je vous souhaite individuellement plein de bonnes choses pour 2007.

Merry Christmas et toute cette sorte de choses