Tout le monde connaît la raison négative de voter Fillon : faire barrage (expression à la mode) à Emmanuel Hollande.
Mais je n'en connaissais pas de positive (je vous rappelle que je considère qu'aucun candidat n'est digne de confiance, donc j'attache peu d'importance à ce qu'ils disent et je regarde leur entourage).
Or, je viens de m'apercevoir que Malika Sorel, pour qui j'ai le plus grand respect, fait partie de cet entourage.
Est-ce que cela suffit à trancher mon choix (Le Pen, Fillon ou abstention) en faveur de Fillon ? Non. Hélas pour le forcené de la Sarthe, mon choix reste plutôt entre les deux autres propositions, mais Fillon remonte.
vendredi, mars 31, 2017
Macron, héritier de Hollande : enfin !
La grande manœuvre : comment Hollande pousse secrètement Macron
Ca fait des semaines que j'attendais ce genre d'articles.
Je ne comprends pas pourquoi l'équipe de Fillon ne se répand pas sur la toile avec ça, ne fait pas le « buzz ». Ou plutôt si, je comprends : il n'y a pas d'équipe Fillon.
François Fillon est un homme seul, il se retrouve bien malgré lui opposant au Système alors que ses soutiens supposés en sont des piliers. Ils font donc le service minimum. Beaucoup des prétendus soutiens de Fillon seraient finalement moins gênés d'une victoire de Macron que du risque que les choses changent.
Je trouve souvent que la réflexion de Finkielkraut manque de finesse, mais là, il faut juste avoir la franchise de dire ce que l'on voit, il est parfait :
Alain Finkielkraut : « Il ne s'agit plus, en votant, de choisir, mais d'obéir »
****************
LE FIGARO. - À trois semaines du premier tour, que pensez-vous de cette élection présidentielle ? Qu'est-ce qui la caractérise ?
Alain FINKIELKRAUT. - Jamais une ambiance aussi lourdement prescriptive n'a pesé sur une élection présidentielle. On n'attend pas comme naguère le verdict des urnes, on attend la confirmation dans les urnes d'un verdict déjà rendu. Les citoyens que nous sommes sont mis en demeure de valider ce scénario écrit d'avance: éliminer au premier tour le candidat de la droite et du centre discrédité par les affaires, puis élire au second le candidat d'En marche! pour faire barrage au Front national. Il ne s'agit plus, en votant, de choisir, mais d'obéir.
Rien de tel ne serait arrivé, me dira-t-on, et nous n'étoufferions pas sous le règne humiliant de cette injonction permanente, si Fillon n'avait pas lui-même dérogé à son image d'homme irréprochable. Il a fallu l'accaparement familial de son enveloppe parlementaire et les largesses consenties à son épouse par la Revue des deux mondes pour que se mette en place le scénario de l'élection obligatoire. C'est vrai. Ayant moi-même été très choqué de l'entendre dire: « Qui imaginerait le général de Gaulle mis en examen ? », car cette phrase ne respectait ni la présomption d'innocence ni la séparation des pouvoirs dans la mesure où elle conférait à la justice le soin d'arbitrer sa rivalité avec Nicolas Sarkozy, je me suis remémoré, dans les premiers jours du « Penelopegate » ce sage proverbe africain: « Quand on monte au cocotier, il vaut mieux avoir le cul propre.»
Mais je me demande aujourd'hui ce qui rend la justice si expéditive et les journalistes si hargneux. Parce qu'il ne disposait pas d'éléments assez graves et concordants pour renvoyer François Fillon devant un tribunal correctionnel, le parquet national financier a confié le dossier à trois magistrats instructeurs. Saisis le 24 février, soit deux jours avant l'entrée en vigueur de la loi qui aurait provoqué la prescription de la plupart des faits incriminés, ces juges ont épluché le dossier pendant le week-end, alors même que les policiers n'avaient pas eu le temps de produire un rapport de synthèse, ce qui, selon le journal Le Monde lui-même, est très inhabituel en procédure. Dès le lundi, c'est-à-dire sans avoir procédé à la moindre investigation, les magistrats envoyaient une lettre recommandée aux époux Fillon en vue d'une mise en examen. Et François Fillon était convoqué le 15 mars, soit deux jours avant la clôture des parrainages. Cette précipitation n'a pas été plus critiquée que la médiatisation instantanée des procès-verbaux des auditions. On y a même vu un acte de salubrité publique. Peu importe le respect des règles : tout devait être fait pour empêcher la vénalité d'entrer à l'Élysée. C'est le mandat moral que s'est assigné la plus grande partie de la presse. Ainsi, le lendemain de la mise en examen de Penelope Fillon, a-t-on appris au journal télévisé de France 2 qu'elle risquait dix ans de prison pour ses abominables forfaits.
[…] je me suis dit que ce qui se joue dans l'affaire Fillon ce ne sont pas les infractions qu'il a pu commettre. On déteste en lui non les médiocres magouilles ni l'argent qu'il a amassé (Macron s'est enrichi beaucoup plus et beaucoup plus vite), mais le côté vieille France. Nos sociétés se partagent désormais entre planétaires et sédentaires, globaux et locaux, hors sol et autochtones, ouverts à toutes les innovations et attachés aux traditions. Du fait même de leur mode d'être et d'agir, la majorité des journalistes appartiennent à la première catégorie et Fillon, aussi geek, aussi connecté qu'il se veuille, représente à leurs yeux le monde d'avant. C'est à ce monde qu'à travers lui ils ont le sentiment de donner tous ensemble le coup de grâce.
[…]
Si aujourd'hui vous avez le malheur de dire que dans tel ou tel domaine la situation empire, les choses se dégradent, le journaliste qui vous questionne vous regarde interloqué et s'exclame: « Vous n'allez tout de même pas prétendre que c'était mieux avant ! » C'était mieux avant est la phrase que la doxa vous interdit de prononcer sous peine de passer pour le dernier des cons. Pangloss mène la danse et persécute la nostalgie. Macron est le candidat de Pangloss. À l'heure où la langue française dépérit, où la nation se disloque, où l'école s'effondre, où la production animale remplace l'élevage fermier et fait disparaître veaux, vaches, cochons, couvées, il explique doctement que le vieux clivage droite-gauche doit être remplacé par l'opposition des progressistes et des conservateurs.
Et qu'est-ce que le progrès pour Emmanuel Macron ? C'est d'abord de ne jamais oublier de dire « celles et ceux » quand il désigne une pluralité d'individus, c'est ensuite la dissolution de toute permanence, la liquidation de tout ce qui est solide, la libération de tous les flux. Les flux contre l'identité, la circulation contre l'héritage, l'avenir ubérisé contre l'expérience partagée, la diversité et la mobilité contre l'idée même d'une culture française et d'un art français : avec ses « helpers », ses « coworkers » et son « pôle event », Emmanuel Macron ne conçoit pas la France comme une nation, il la voit comme un open space.
Mais il n'est pas seul en cause. J'ai été frappé par l'indigence du premier débat présidentiel sur la question éducative. Aucun candidat n'a pris la mesure du désastre. François Fillon a certes insisté sur la nécessité de revenir «aux fondamentaux», mais ce mot, «fondamentaux», est un éteignoir bureaucratique. Il faut nommer les choses pour prendre conscience de leur disparition.
[…]
Mais qu'advient-il à la civilisation quand deux corporations se soustraient à l'obligation de rendre des comptes ? Des juges et des journalistes peuvent saccager des vies, il ne leur arrive rien, ils ne répondent de rien, et si l'on s'avise de s'interroger sur leurs pratiques, on tombe dans la trumpisation. Un nouveau syllogisme est à l'œuvre: Trump critique les médias, Trump critique les magistrats ; critiquer les médias et les magistrats, c'est donc se ranger sous la bannière du mégalomane infantile qui met la planète en danger. C'est trop facile. Et pour ma part, je ne vois rien de trumpiste dans la volonté de connaître l'origine des fuites qui ont déclenché l'affaire Fillon. Une telle information ne peut en aucun cas lui servir d'excuse, mais, comme dit Edwy Plenel, nous avons le droit de savoir. La démocratie ne saurait s'accommoder d'une investigation à géométrie variable. Cessons donc de dénoncer le complotisme pour justifier l'incuriosité et laissons Trump là où il est. Imaginez, en effet, qu'il émette demain un jugement négatif sur Staline ou Pol Pot. Faudra-t-il, pour montrer de quel bois on se chauffe, envisager leur réhabilitation ?
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Ca fait des semaines que j'attendais ce genre d'articles.
Je ne comprends pas pourquoi l'équipe de Fillon ne se répand pas sur la toile avec ça, ne fait pas le « buzz ». Ou plutôt si, je comprends : il n'y a pas d'équipe Fillon.
François Fillon est un homme seul, il se retrouve bien malgré lui opposant au Système alors que ses soutiens supposés en sont des piliers. Ils font donc le service minimum. Beaucoup des prétendus soutiens de Fillon seraient finalement moins gênés d'une victoire de Macron que du risque que les choses changent.
Je trouve souvent que la réflexion de Finkielkraut manque de finesse, mais là, il faut juste avoir la franchise de dire ce que l'on voit, il est parfait :
Alain Finkielkraut : « Il ne s'agit plus, en votant, de choisir, mais d'obéir »
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LE FIGARO. - À trois semaines du premier tour, que pensez-vous de cette élection présidentielle ? Qu'est-ce qui la caractérise ?
Alain FINKIELKRAUT. - Jamais une ambiance aussi lourdement prescriptive n'a pesé sur une élection présidentielle. On n'attend pas comme naguère le verdict des urnes, on attend la confirmation dans les urnes d'un verdict déjà rendu. Les citoyens que nous sommes sont mis en demeure de valider ce scénario écrit d'avance: éliminer au premier tour le candidat de la droite et du centre discrédité par les affaires, puis élire au second le candidat d'En marche! pour faire barrage au Front national. Il ne s'agit plus, en votant, de choisir, mais d'obéir.
Rien de tel ne serait arrivé, me dira-t-on, et nous n'étoufferions pas sous le règne humiliant de cette injonction permanente, si Fillon n'avait pas lui-même dérogé à son image d'homme irréprochable. Il a fallu l'accaparement familial de son enveloppe parlementaire et les largesses consenties à son épouse par la Revue des deux mondes pour que se mette en place le scénario de l'élection obligatoire. C'est vrai. Ayant moi-même été très choqué de l'entendre dire: « Qui imaginerait le général de Gaulle mis en examen ? », car cette phrase ne respectait ni la présomption d'innocence ni la séparation des pouvoirs dans la mesure où elle conférait à la justice le soin d'arbitrer sa rivalité avec Nicolas Sarkozy, je me suis remémoré, dans les premiers jours du « Penelopegate » ce sage proverbe africain: « Quand on monte au cocotier, il vaut mieux avoir le cul propre.»
Mais je me demande aujourd'hui ce qui rend la justice si expéditive et les journalistes si hargneux. Parce qu'il ne disposait pas d'éléments assez graves et concordants pour renvoyer François Fillon devant un tribunal correctionnel, le parquet national financier a confié le dossier à trois magistrats instructeurs. Saisis le 24 février, soit deux jours avant l'entrée en vigueur de la loi qui aurait provoqué la prescription de la plupart des faits incriminés, ces juges ont épluché le dossier pendant le week-end, alors même que les policiers n'avaient pas eu le temps de produire un rapport de synthèse, ce qui, selon le journal Le Monde lui-même, est très inhabituel en procédure. Dès le lundi, c'est-à-dire sans avoir procédé à la moindre investigation, les magistrats envoyaient une lettre recommandée aux époux Fillon en vue d'une mise en examen. Et François Fillon était convoqué le 15 mars, soit deux jours avant la clôture des parrainages. Cette précipitation n'a pas été plus critiquée que la médiatisation instantanée des procès-verbaux des auditions. On y a même vu un acte de salubrité publique. Peu importe le respect des règles : tout devait être fait pour empêcher la vénalité d'entrer à l'Élysée. C'est le mandat moral que s'est assigné la plus grande partie de la presse. Ainsi, le lendemain de la mise en examen de Penelope Fillon, a-t-on appris au journal télévisé de France 2 qu'elle risquait dix ans de prison pour ses abominables forfaits.
[…] je me suis dit que ce qui se joue dans l'affaire Fillon ce ne sont pas les infractions qu'il a pu commettre. On déteste en lui non les médiocres magouilles ni l'argent qu'il a amassé (Macron s'est enrichi beaucoup plus et beaucoup plus vite), mais le côté vieille France. Nos sociétés se partagent désormais entre planétaires et sédentaires, globaux et locaux, hors sol et autochtones, ouverts à toutes les innovations et attachés aux traditions. Du fait même de leur mode d'être et d'agir, la majorité des journalistes appartiennent à la première catégorie et Fillon, aussi geek, aussi connecté qu'il se veuille, représente à leurs yeux le monde d'avant. C'est à ce monde qu'à travers lui ils ont le sentiment de donner tous ensemble le coup de grâce.
[…]
Si aujourd'hui vous avez le malheur de dire que dans tel ou tel domaine la situation empire, les choses se dégradent, le journaliste qui vous questionne vous regarde interloqué et s'exclame: « Vous n'allez tout de même pas prétendre que c'était mieux avant ! » C'était mieux avant est la phrase que la doxa vous interdit de prononcer sous peine de passer pour le dernier des cons. Pangloss mène la danse et persécute la nostalgie. Macron est le candidat de Pangloss. À l'heure où la langue française dépérit, où la nation se disloque, où l'école s'effondre, où la production animale remplace l'élevage fermier et fait disparaître veaux, vaches, cochons, couvées, il explique doctement que le vieux clivage droite-gauche doit être remplacé par l'opposition des progressistes et des conservateurs.
Et qu'est-ce que le progrès pour Emmanuel Macron ? C'est d'abord de ne jamais oublier de dire « celles et ceux » quand il désigne une pluralité d'individus, c'est ensuite la dissolution de toute permanence, la liquidation de tout ce qui est solide, la libération de tous les flux. Les flux contre l'identité, la circulation contre l'héritage, l'avenir ubérisé contre l'expérience partagée, la diversité et la mobilité contre l'idée même d'une culture française et d'un art français : avec ses « helpers », ses « coworkers » et son « pôle event », Emmanuel Macron ne conçoit pas la France comme une nation, il la voit comme un open space.
Mais il n'est pas seul en cause. J'ai été frappé par l'indigence du premier débat présidentiel sur la question éducative. Aucun candidat n'a pris la mesure du désastre. François Fillon a certes insisté sur la nécessité de revenir «aux fondamentaux», mais ce mot, «fondamentaux», est un éteignoir bureaucratique. Il faut nommer les choses pour prendre conscience de leur disparition.
[…]
Mais qu'advient-il à la civilisation quand deux corporations se soustraient à l'obligation de rendre des comptes ? Des juges et des journalistes peuvent saccager des vies, il ne leur arrive rien, ils ne répondent de rien, et si l'on s'avise de s'interroger sur leurs pratiques, on tombe dans la trumpisation. Un nouveau syllogisme est à l'œuvre: Trump critique les médias, Trump critique les magistrats ; critiquer les médias et les magistrats, c'est donc se ranger sous la bannière du mégalomane infantile qui met la planète en danger. C'est trop facile. Et pour ma part, je ne vois rien de trumpiste dans la volonté de connaître l'origine des fuites qui ont déclenché l'affaire Fillon. Une telle information ne peut en aucun cas lui servir d'excuse, mais, comme dit Edwy Plenel, nous avons le droit de savoir. La démocratie ne saurait s'accommoder d'une investigation à géométrie variable. Cessons donc de dénoncer le complotisme pour justifier l'incuriosité et laissons Trump là où il est. Imaginez, en effet, qu'il émette demain un jugement négatif sur Staline ou Pol Pot. Faudra-t-il, pour montrer de quel bois on se chauffe, envisager leur réhabilitation ?
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jeudi, mars 30, 2017
La joie par l'ordre
L'homme est un noeud de liens. Liens dans le temps, vers le passé et vers l'avenir ; liens dans l'espace.
Certains liens sont hérités et généralement irrévocables (patrie, famille, culture, ...). D'autres sont transmis (paternité, maternité, ...). D'autres encore sont choisis, certains irrévocables (mariage, ...), d'autres choisis et révocables (liens contractuels).
Notre société, à la suite d'une évolution commencée à la Renaissance, considère aujourd'hui que les seuls liens admissibles sont de type contractuel : choisis et révocables. Elle traite donc tous les liens comme s'ils étaient de ce type, jusqu'au ridicule. Inutile que j'insiste, l'actualité est pleine d'exemples.
Je ne peux que citer Philippe Bénéton :
************
Qui es-tu ? À cette question, un homme d'autrefois n'avait guère de peine à répondre: je suis François M, fils de Jacques M et de Suzanne D, époux de Jeanne D, père de deux enfants, natif de Normandie, citoyen français, de religion catholique (ou protestante, ou juive)…
Mais que doit répondre un homme d'aujourd'hui s'il se conforme à l'esprit du temps ? Qui je suis, mais je suis Moi, un être qui se fait tout seul et ne doit rien à personne... Mais quel est ce Moi insaisissable ? Où s'accrocher quand les rôles traditionnels (de fils, de père, de mari...) ont perdu leur force ? À quoi se dévouer, se donner quand tout se vaut ? Qu'est-ce qui mérite d'être respecté quand la grossièreté et la vulgarité dégoulinent sur les écrans ? Que faut-il opposer aux fanatiques de l'Islam qui dénoncent cet Occident qui n'est que débauche et faiblesse, qui exhibe des corps en rut et ne voit rien qui mérite de risquer sa vie ?
************
Mais ce comportement d'enfant dans le fantasme de la toute-puissance et de l'auto-engendrement rend les hommes malheureux. Pas malheureux style « Je vais prendre une deuxième part de clafoutis et ça ira mieux », malheureux style « Je vais m'abrutir avec tout ce que je peux, télévision, radio, réseaux sociaux, petites pilules, etc. Ma vie est vide ? Hé bien, je vais la remplir de grands riens et de petits riens ... et je serai encore plus malheureux mais je n'aurai pas le temps de m'en apercevoir ». Le divertissement pascalien puissance dix.
Pour une raison fort simple : ne prendre que les liens révocables est une amputation. A la fin, l'homme meurt : les liens irrévocables (patrie, culture, famille, ...) sont ceux qui lui survivent. Si même ces liens sont révocables, il n'est plus qu'une bulle de savon, il est né de rien et ne laisse rien derrière lui.
C'est un grand désordre dans la nature humaine.
Rétablir l'ordre ramène la joie.
L'ordre, ce sont des choses simples, qui passent souvent par la loi tellement nos moeurs ont perdu la tête : ne pas choisir n'importe quel prénom pour ses enfants, assumer ses responsabilités, filiales (ne pas se débarrasser de mémé), matrimoniales (ne pas divorcer sur un coup de tête), parentales (ne pas laisser ses enfants à eux-mêmes), locales mais aussi nationales. Parler une langue correcte (ce qui ne veut pas pas dire châtiée !), ne pas manger n'importe quoi n'importe quand (il y a de plus en plus d'humains touchés par une maladie qui s'apparente au foie gras des canards !) ...
Les exemples sont légion.
Mais il y a aussi l'ordre collectif qui naît des liens assumés : la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur, la justice, le respect ...
Là où il y a un désordre, il y a un ordre à rétablir.
Comprenez moi bien, je ne parle pas de l'ordre superficiel des sociétés totalitaires. Je parle de cette ordre profond qui fait que chaque homme est à sa place, avec ses droits et ses devoirs (et pas seulement ses droits).
J'aime bien cette citation de Pierre-Jakez Heliaz :
************
La politesse paysanne qui fut la mienne consiste à donner à chacun son dû et à lui réclamer le nôtre. Aimer les gens à leur place exacte dans les familles et les petites sociétés rurales, ce n’est pas un jeu mais une justice. Il ne s’agit pas de rendre les rapports humains plus faciles mais de les maintenir ou de les établir comme ils doivent être. (…) Quand chacun se conduit comme il faut, il y a honneur. Quand une faute est faite, il y a honte. Des deux côtés.
************
Ainsi, on retombe sur ce bon vieux Péguy :
« L'ordre, et l'ordre seul, fait en définitive la liberté, le désordre la servitude ».
Certains liens sont hérités et généralement irrévocables (patrie, famille, culture, ...). D'autres sont transmis (paternité, maternité, ...). D'autres encore sont choisis, certains irrévocables (mariage, ...), d'autres choisis et révocables (liens contractuels).
Notre société, à la suite d'une évolution commencée à la Renaissance, considère aujourd'hui que les seuls liens admissibles sont de type contractuel : choisis et révocables. Elle traite donc tous les liens comme s'ils étaient de ce type, jusqu'au ridicule. Inutile que j'insiste, l'actualité est pleine d'exemples.
Je ne peux que citer Philippe Bénéton :
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Qui es-tu ? À cette question, un homme d'autrefois n'avait guère de peine à répondre: je suis François M, fils de Jacques M et de Suzanne D, époux de Jeanne D, père de deux enfants, natif de Normandie, citoyen français, de religion catholique (ou protestante, ou juive)…
Mais que doit répondre un homme d'aujourd'hui s'il se conforme à l'esprit du temps ? Qui je suis, mais je suis Moi, un être qui se fait tout seul et ne doit rien à personne... Mais quel est ce Moi insaisissable ? Où s'accrocher quand les rôles traditionnels (de fils, de père, de mari...) ont perdu leur force ? À quoi se dévouer, se donner quand tout se vaut ? Qu'est-ce qui mérite d'être respecté quand la grossièreté et la vulgarité dégoulinent sur les écrans ? Que faut-il opposer aux fanatiques de l'Islam qui dénoncent cet Occident qui n'est que débauche et faiblesse, qui exhibe des corps en rut et ne voit rien qui mérite de risquer sa vie ?
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Mais ce comportement d'enfant dans le fantasme de la toute-puissance et de l'auto-engendrement rend les hommes malheureux. Pas malheureux style « Je vais prendre une deuxième part de clafoutis et ça ira mieux », malheureux style « Je vais m'abrutir avec tout ce que je peux, télévision, radio, réseaux sociaux, petites pilules, etc. Ma vie est vide ? Hé bien, je vais la remplir de grands riens et de petits riens ... et je serai encore plus malheureux mais je n'aurai pas le temps de m'en apercevoir ». Le divertissement pascalien puissance dix.
Pour une raison fort simple : ne prendre que les liens révocables est une amputation. A la fin, l'homme meurt : les liens irrévocables (patrie, culture, famille, ...) sont ceux qui lui survivent. Si même ces liens sont révocables, il n'est plus qu'une bulle de savon, il est né de rien et ne laisse rien derrière lui.
C'est un grand désordre dans la nature humaine.
Rétablir l'ordre ramène la joie.
L'ordre, ce sont des choses simples, qui passent souvent par la loi tellement nos moeurs ont perdu la tête : ne pas choisir n'importe quel prénom pour ses enfants, assumer ses responsabilités, filiales (ne pas se débarrasser de mémé), matrimoniales (ne pas divorcer sur un coup de tête), parentales (ne pas laisser ses enfants à eux-mêmes), locales mais aussi nationales. Parler une langue correcte (ce qui ne veut pas pas dire châtiée !), ne pas manger n'importe quoi n'importe quand (il y a de plus en plus d'humains touchés par une maladie qui s'apparente au foie gras des canards !) ...
Les exemples sont légion.
Mais il y a aussi l'ordre collectif qui naît des liens assumés : la sécurité à l'intérieur et à l'extérieur, la justice, le respect ...
Là où il y a un désordre, il y a un ordre à rétablir.
Comprenez moi bien, je ne parle pas de l'ordre superficiel des sociétés totalitaires. Je parle de cette ordre profond qui fait que chaque homme est à sa place, avec ses droits et ses devoirs (et pas seulement ses droits).
J'aime bien cette citation de Pierre-Jakez Heliaz :
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La politesse paysanne qui fut la mienne consiste à donner à chacun son dû et à lui réclamer le nôtre. Aimer les gens à leur place exacte dans les familles et les petites sociétés rurales, ce n’est pas un jeu mais une justice. Il ne s’agit pas de rendre les rapports humains plus faciles mais de les maintenir ou de les établir comme ils doivent être. (…) Quand chacun se conduit comme il faut, il y a honneur. Quand une faute est faite, il y a honte. Des deux côtés.
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Ainsi, on retombe sur ce bon vieux Péguy :
« L'ordre, et l'ordre seul, fait en définitive la liberté, le désordre la servitude ».
mercredi, mars 29, 2017
La sortie de l'européisme : un problème de compétences
Le coût d’un maintien dans l’euro
La BCE ne pourra pas maintenir continuellement la zone euro sous perfusion
La fin de l'Euro et de l'UE, que je souhaite, et que je crois inévitable à un horizon que je n'arrive pas à évaluer, posera un problème simple mais ardu, comme les Britanniques viennent de le constater avec le Brexit : le manque de compétences pour gouverner.
A force de déléguer sa souveraineté à Bruxelles, les compétences finissent par manquer pour le travail gouvernemental de haut niveau.
Oh, bien sûr, la bureaucratie française sera toujours la meilleure du monde pour nous sortir des règlements pinailleurs et des circulaires à la con afin de pourrir la vie des petites gens. C'est facile. C'est même une honteuse facilité. Mais il ne s'agit pas de cela.
Non, il s'agit des questions de guerre et de paix, de négociation des traités.
Evidemment, il est plus facile d'emmerder un smicard parce que son chauffe-eau n'est pas aux normes que d'aller affronter la Chine.
La BCE ne pourra pas maintenir continuellement la zone euro sous perfusion
La fin de l'Euro et de l'UE, que je souhaite, et que je crois inévitable à un horizon que je n'arrive pas à évaluer, posera un problème simple mais ardu, comme les Britanniques viennent de le constater avec le Brexit : le manque de compétences pour gouverner.
A force de déléguer sa souveraineté à Bruxelles, les compétences finissent par manquer pour le travail gouvernemental de haut niveau.
Oh, bien sûr, la bureaucratie française sera toujours la meilleure du monde pour nous sortir des règlements pinailleurs et des circulaires à la con afin de pourrir la vie des petites gens. C'est facile. C'est même une honteuse facilité. Mais il ne s'agit pas de cela.
Non, il s'agit des questions de guerre et de paix, de négociation des traités.
Evidemment, il est plus facile d'emmerder un smicard parce que son chauffe-eau n'est pas aux normes que d'aller affronter la Chine.
mardi, mars 28, 2017
Vers une union des droites ?
Patrick Buisson prétend qu'il y a une baisse tendancielle de la droite molle. J'ai donc fait l'exercice sur les scores présidentiels (en pourcentages) de premier tour (un peu audacieusement, puisque j'y ai mis de Villiers, ce qui ne lui ferait pas plaisir) :
La tendance n'est pas flagrante. En revanche, dès qu'on compare aux scores de la vraie droite, la différence saute aux yeux :
Plusieurs remarques :
♘ La droite est majoritaire en France (si l'on fait l'hypothèse que droite dure et droite molle peuvent s'additionner).
♘ Avec le recul, on constate que la création de l'UMP (les hommes du RPR avec les idées de l'UDF) fut une imbécilité. Alain Juppé, principal instigateur de cette catastrophe, mérite amplement son statut de plus con d'entre eux.
♘ 2007 fut une élection singulière et la trahison de Sarkozy une occasion manquée dont on parlera peut-être dans quelques années de la même façon qu'on parle de l'occasion manquée de la remilitarisation de la Rhénanie. L'histoire ne repasse pas les plats.
♘ François Fillon ayant été connivent à la trahison du séguinisme que fut la création de l'UMP et ayant plus que sa part dans la trahison des électeurs de droite de 2007, il y a une justice à ce qu'il en soit aujourd'hui la victime.
Tout cela peut aussi se déduire de la sociologie : le centre mou et la gauche mondialiste parleront toujours mieux aux vainqueurs de la mondialisation que le droite molle. Le FN parlera toujours mieux aux vaincus de la mondialisation que la droite molle. Bref, la droite molle n'a plus beaucoup d'espace.
Finalement, je me demande s'il ne faut pas souhaiter pour la France un second tour Macron - Le Pen, quitte à prendre le risque de la victoire d'Emmanuel Macron (nullement certaine). Cela permettrait une recomposition de la droite, à condition que Marine Le Pen sache accueillir les nouveaux venus, ce qui n'est vraiment pas gagné (se souvenir de l'épisode Mégret).
Le principal obstacle à une union des droites, l'UE et l'Euro, est en train de s'estomper. L'UE est de moins en moins populaire et il ne manque pas grand'chose pour qu'un éclatement de l'Euro apparaisse comme inévitable.
La tendance n'est pas flagrante. En revanche, dès qu'on compare aux scores de la vraie droite, la différence saute aux yeux :
Plusieurs remarques :
♘ La droite est majoritaire en France (si l'on fait l'hypothèse que droite dure et droite molle peuvent s'additionner).
♘ Avec le recul, on constate que la création de l'UMP (les hommes du RPR avec les idées de l'UDF) fut une imbécilité. Alain Juppé, principal instigateur de cette catastrophe, mérite amplement son statut de plus con d'entre eux.
♘ 2007 fut une élection singulière et la trahison de Sarkozy une occasion manquée dont on parlera peut-être dans quelques années de la même façon qu'on parle de l'occasion manquée de la remilitarisation de la Rhénanie. L'histoire ne repasse pas les plats.
♘ François Fillon ayant été connivent à la trahison du séguinisme que fut la création de l'UMP et ayant plus que sa part dans la trahison des électeurs de droite de 2007, il y a une justice à ce qu'il en soit aujourd'hui la victime.
Tout cela peut aussi se déduire de la sociologie : le centre mou et la gauche mondialiste parleront toujours mieux aux vainqueurs de la mondialisation que le droite molle. Le FN parlera toujours mieux aux vaincus de la mondialisation que la droite molle. Bref, la droite molle n'a plus beaucoup d'espace.
Finalement, je me demande s'il ne faut pas souhaiter pour la France un second tour Macron - Le Pen, quitte à prendre le risque de la victoire d'Emmanuel Macron (nullement certaine). Cela permettrait une recomposition de la droite, à condition que Marine Le Pen sache accueillir les nouveaux venus, ce qui n'est vraiment pas gagné (se souvenir de l'épisode Mégret).
Le principal obstacle à une union des droites, l'UE et l'Euro, est en train de s'estomper. L'UE est de moins en moins populaire et il ne manque pas grand'chose pour qu'un éclatement de l'Euro apparaisse comme inévitable.
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Qui relèvera la fortune de France ?
Une bande d'individus moralement faillis (1) a porté atteinte d'une manière inadmissible à la sincérité du scrutin du printemps. Les faits manquent de preuves, c'est vrai, mais on a cependant un tableau assez complet.
Nous nous dirigeons vers un scrutin confisqué par la France d'en haut (2) avec la complicité du quart de Français qui se foutent de la France et privilégient leur petit confort. (Jérôme Sainte-Marie : « Macron, révélateur du vote de classe »).
Les responsabilités politiques sont partagées : la droite molle n'a jamais fait dans la magistrature et dans la presse le ménage qu'il était de son devoir de faire et n'a jamais combattu pied à pied les magouilles de la gauche, pensant qu'un jour les mêmes techniques pourraient lui servir.
Il n'en demeure pas moins que la prochaine élection présidentielle est désormais frappée d'illégitimité.
Le coeur de la démocratie est l'acceptation par les minoritaires de la légitimité de l'élu de la majorité, parce que les procédures ont été respectées et les choix clairement posés.
Après tant de magouilles et de parti-pris d'organismes censés garantir la bonne marche des institutions et la sincérité de l'élection, 49 % des Français auront de solides raisons, pas seulement des fantasmes et de la rancoeur, de considérer que qu'ils ne sont pas tenus d'accepter les décisions de la nouvelle majorité. C'est une catastrophe.
Et après ?
En mai, nous aurons un président mal élu (et j'en veux à tous les acteurs et à tous les commentateurs qui n'ont pas fait preuve de droiture) et qui aura ou n'aura pas de majorité parlementaire en juin. A moins que l'élu (aujourd'hui, les plus probables sont Fillon, Le Pen ou Macron - dans l'ordre alphabétique) révèle des capacités exceptionnelles, son quinquennat sera celui de l'impuissance, de l'anarchie et de décisions étroitement partisanes, assez semblable au quinquennat Hollande.
La France pourra-t-elle le supporter sans graves dommages ?
Qu'il me soit permis de m'en inquiéter.
Ensuite, la place sera dégagée pour Marine Le Pen (si ce n'est pas elle qui est élue dans deux mois). Donc la situation qui se dessine, c'est Le Pen, en 2017 ou en 2022 ? Mais c'est une justice : puisque personne ne règle les problèmes qui font monter Marine Le Pen (lire C. Guilluy), il est bien normal qu'elle finisse par arriver au pouvoir et qu'on voit enfin si elle est capable de les régler. Personne ne détient en démocratie le pouvoir de droit divin et il est normal que ceux qui ont échoué soient remplacés par ceux qui n'ont pas encore échoué et qui pourraient réussir.
***********
(1) : François Hollande mérite la Haute Cour, certains magistrats la révocation et la presse la suppression de ses subventions (Fillon, Macron : un traitement médiatique à deux vitesses). Et je ne parle pas du CSA ou de la HATVP. Je sais bien que rien de cela n'arrivera pas, mais il faut garder en tête ce qui est juste, même si le monde est un vase d'iniquité.
(2) : j'ai dit à quel point j'étais surpris qu'il ne se trouve pas en France des hommes de bien, au-dessus des intérêts partisans, pour dénoncer la cabale contre François Fillon. A ma connaissance, parmi ceux qui sont en désaccord politique avec Fillon, seuls Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Jacques Julliard ont eu un mot de soutien (et pas tous sans arrière-pensée). C'est peu, et c'est aussi un signe que notre pays est très malade.
Nous nous dirigeons vers un scrutin confisqué par la France d'en haut (2) avec la complicité du quart de Français qui se foutent de la France et privilégient leur petit confort. (Jérôme Sainte-Marie : « Macron, révélateur du vote de classe »).
Les responsabilités politiques sont partagées : la droite molle n'a jamais fait dans la magistrature et dans la presse le ménage qu'il était de son devoir de faire et n'a jamais combattu pied à pied les magouilles de la gauche, pensant qu'un jour les mêmes techniques pourraient lui servir.
Il n'en demeure pas moins que la prochaine élection présidentielle est désormais frappée d'illégitimité.
Le coeur de la démocratie est l'acceptation par les minoritaires de la légitimité de l'élu de la majorité, parce que les procédures ont été respectées et les choix clairement posés.
Après tant de magouilles et de parti-pris d'organismes censés garantir la bonne marche des institutions et la sincérité de l'élection, 49 % des Français auront de solides raisons, pas seulement des fantasmes et de la rancoeur, de considérer que qu'ils ne sont pas tenus d'accepter les décisions de la nouvelle majorité. C'est une catastrophe.
Et après ?
En mai, nous aurons un président mal élu (et j'en veux à tous les acteurs et à tous les commentateurs qui n'ont pas fait preuve de droiture) et qui aura ou n'aura pas de majorité parlementaire en juin. A moins que l'élu (aujourd'hui, les plus probables sont Fillon, Le Pen ou Macron - dans l'ordre alphabétique) révèle des capacités exceptionnelles, son quinquennat sera celui de l'impuissance, de l'anarchie et de décisions étroitement partisanes, assez semblable au quinquennat Hollande.
La France pourra-t-elle le supporter sans graves dommages ?
Qu'il me soit permis de m'en inquiéter.
Ensuite, la place sera dégagée pour Marine Le Pen (si ce n'est pas elle qui est élue dans deux mois). Donc la situation qui se dessine, c'est Le Pen, en 2017 ou en 2022 ? Mais c'est une justice : puisque personne ne règle les problèmes qui font monter Marine Le Pen (lire C. Guilluy), il est bien normal qu'elle finisse par arriver au pouvoir et qu'on voit enfin si elle est capable de les régler. Personne ne détient en démocratie le pouvoir de droit divin et il est normal que ceux qui ont échoué soient remplacés par ceux qui n'ont pas encore échoué et qui pourraient réussir.
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(1) : François Hollande mérite la Haute Cour, certains magistrats la révocation et la presse la suppression de ses subventions (Fillon, Macron : un traitement médiatique à deux vitesses). Et je ne parle pas du CSA ou de la HATVP. Je sais bien que rien de cela n'arrivera pas, mais il faut garder en tête ce qui est juste, même si le monde est un vase d'iniquité.
(2) : j'ai dit à quel point j'étais surpris qu'il ne se trouve pas en France des hommes de bien, au-dessus des intérêts partisans, pour dénoncer la cabale contre François Fillon. A ma connaissance, parmi ceux qui sont en désaccord politique avec Fillon, seuls Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Jacques Julliard ont eu un mot de soutien (et pas tous sans arrière-pensée). C'est peu, et c'est aussi un signe que notre pays est très malade.
Serge Galam : Le Pen peut gagner
Je pense que je suis un des premiers (un peu d'auto-congratulations ne fait pas de mal) à avoir suivi Serge Galam. Il a prédit la défaite de Juppé et l'élection de Trump.
Un des points les plus importants de son modèle sociophysique est qu'il prend en compte le temps, contrairement à la plupart des autres. Si la campagne dure six mois ou deux ans, le résultat n'est pas le même. Or, j'ai souligné, à propos de Trump, à quel point la gestion du calendrier me paraissait essentielle à la réussite d'une campagne électorale (une des défaites de Fillon est qu'il se fait imposer son tempo par les affaires).
Or, ne voilà-t-il pas qu'il nous explique qu'il est possible d'envisager une victoire de Marine Le Pen sans faire d'hypothèses tirées par les cheveux ?
Pourquoi et comment Marine Le Pen peut gagner avec moins de 50% d’intentions de vote
Moi-même, j'évolue. Je suis beaucoup moins hostile à une victoire de Marine Le Pen que je ne l'étais il y a quelques mois.
François Fillon a confirmé toutes les craintes politiques qu'on pouvait avoir sur lui (« le Rotary à l'heure de l'apéritif ») et Emmanuel Macron se révèle dans toute sa nocivité. Une victoire de Marine Le Pen en devient, par comparaison, beaucoup plus acceptable.
Un des points les plus importants de son modèle sociophysique est qu'il prend en compte le temps, contrairement à la plupart des autres. Si la campagne dure six mois ou deux ans, le résultat n'est pas le même. Or, j'ai souligné, à propos de Trump, à quel point la gestion du calendrier me paraissait essentielle à la réussite d'une campagne électorale (une des défaites de Fillon est qu'il se fait imposer son tempo par les affaires).
Or, ne voilà-t-il pas qu'il nous explique qu'il est possible d'envisager une victoire de Marine Le Pen sans faire d'hypothèses tirées par les cheveux ?
Pourquoi et comment Marine Le Pen peut gagner avec moins de 50% d’intentions de vote
Moi-même, j'évolue. Je suis beaucoup moins hostile à une victoire de Marine Le Pen que je ne l'étais il y a quelques mois.
François Fillon a confirmé toutes les craintes politiques qu'on pouvait avoir sur lui (« le Rotary à l'heure de l'apéritif ») et Emmanuel Macron se révèle dans toute sa nocivité. Une victoire de Marine Le Pen en devient, par comparaison, beaucoup plus acceptable.
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lundi, mars 27, 2017
Jutice : un président ne devrait pas faire ça
Je vous incite à passer un peu de temps sur le blog de Castelnau. Il est instructif.
JUSTICE : UN PRÉSIDENT NE DEVRAIT PAS FAIRE ÇA
Genèse d’une bombe à fragmentation involontaire
Les journalistes d’investigation se considèrent comme une sorte d’aristocratie de la profession. Ils ont tendance à toiser leurs confrères rubricards, comme les conducteurs de l’Eurostar le font avec leurs collègues du TGV Sud-Est. Ce n’est pourtant pas un métier bien compliqué, il suffit d’avoir le numéro de portable de quelques policiers, voire d’obtenir celui d’un magistrat pour devenir « enquêteur » comme le Monde qualifie ses prestigieux Plic & Ploc. Le fait d’écrire avec ses pieds et l’analphabétisme juridique ne sont pas des handicaps, au contraire. Tous ces gens publient force livres, vite faits, vite lus, vite oubliés qui témoignent de la culture qui leur est commune : une fascination pour les képis. « Bienvenue place Beauvau » sous-titré « Police : les secrets inavouables d’un quinquennat » n’échappe pas à la règle avec la description minutieuse des agissements de « l’État profond » dans ses pratiques barbouzardes accompagné d’un name-dropping considérable. Tout ceci n’aurait rien eu de spécialement original si ce n’est l’existence de trois facteurs qui font de cette publication, une bombe à fragmentation. Tout d’abord si ce que l’on nous raconte est vrai, François Hollande qui nous avait bassinés avec sa normalité, apparaît comme un manipulateur sans morale, sans scrupule et sans aucun principe. Ensuite, les auteurs, probablement involontairement, nous font la démonstration de l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes. Enfin, la publication survient en pleine campagne présidentielle au moment du déferlement politico-médiatico-judiciaire contre François Fillon. Donnant complètement corps à l’accusation d’une opération téléguidée visant à favoriser l’accès de Macron héritier de François Hollande, à la Présidence de la République. À la lumière de ces trois éléments, la lecture en devient saisissante.
Dès la préface les auteurs démarrent fort et nous préviennent : « comme leurs prédécesseurs, mais avec moins de talent et de rouerie, Hollande, Valls, Cazeneuve et les autres ont joué avec l’appareil judiciaire à des fins souvent électorales. » Il faut quand même se foutre du monde pour prétendre que cette attitude aurait été absente dans la conduite politique et judiciaire de l’affaire Fillon. Tout d’un coup, les trois manipulateurs précités auraient été touchés par la grâce ? Et pourtant, mesurant tardivement l’impact politique meurtrier de tout ce qu’ils racontent les journalistes n’ont pas hésité à des rétro-pédalages pathétiques sur tous les plateaux. En fait, on peut penser qu’habitués aux manipulations policières du pouvoir d’État, et dépourvus d’une véritable culture juridique et judiciaire, ils n’avaient pas mesuré le caractère dévastateur de ce qu’ils écrivaient.
Cabinet noir or not ?
Et d’ailleurs après la préface ça continue. Le premier chapitre décrit avec force détails comment Hollande a travaillé à récupérer la police considérée comme toujours dans la main de Nicolas Sarkozy. Il nous apprend que l’existence d’un « cabinet noir » est probable : « il n’est pas possible d’en apporter la preuve formelle. Comme il n’est pas possible de prouver le contraire ! Mais l’addition d’indices troublants, de témoignages étonnants interroge. Plusieurs observateurs bien placés dans l’appareil policier nous ont ainsi décrit par le menu l’existence d’une structure clandestine, aux ramifications complexes, et dont le rayon d’action ne serait pas cantonné aux seuls renseignements territoriaux ».
On ne saurait être plus clair, surtout que la description continue avec l’endroit : « pour orchestrer les affaires judiciaires il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable. Hollande a su en tirer profit….. la plupart des affaires judiciaires qui ont empoisonné Sarko et les siens ont trouvé leurs racines ici dans cet immeuble ultra sécurisé du neuvième arrondissement de Paris ». La recette maintenant, comment instrumentaliser la justice : « afin d’allumer la mèche d’une affaire politique ou financière, il suffit que Tracfin pêche au bon endroit, remonte dans ses filets une infraction, et la transmettent officiellement la justice. Ou officieusement un service enquêteur qui se chargera de mener « une enquête d’initiatives » avant qu’un magistrat ne la reprenne à son compte. »
Donc, si l’on comprend bien les fonctionnaires d’État mâchent le boulot, et quand la soupe est prête on va donner le dossier au parquet pour qu’il saisisse un juge d’instruction. Mais qui sont les magistrats saisis ? Il faut savoir que les juges d’instruction sont des juges du siège qui doivent instruire à charge et à décharge et donc leur impartialité doit être insoupçonnable. Et il existe un principe fondamental dans le fonctionnement de la justice, celui « qu’on ne choisit pas son juge ». Mais avec Hollande et sa fine équipe, si si, nos enquêteurs nous disent qu’ils les choisissent :
« chaque fois, ce sont les mêmes juges d’instructions qui sont désignées pour les affaires qui intéressent le Château ils sont moins de cinq, dont on retrouve le nom dans tous les dossiers qui concernent Sarkozy… six magistrats qui additionnent les affaires sur le clan Sarkozy sont eux-mêmes alimentés et épaulés par une poignée d’officiers de police judiciaire .» Dont on comprend qu’ils sont toujours les mêmes aussi. Bigre, amis journalistes– enquêteurs, il est difficile d’être plus clair, mesurez-vous le caractère déshonorant pour le président normal que cette description ? Personnellement, j’éprouve une certaine satisfaction en me rappelant comment j’ai prêché dans le désert en relevant l’acharnement judiciaire manipulatoire contre Nicolas Sarkozy dans ces colonnes. Et, pourquoi le cacher une certaine jubilation pour avoir décrit à l’avance ce qui allait arriver à François Fillon, ce qui m’a valu force qualifications de « complotiste », nouveau point Godwin du camp du bien.
Les amis qu’on ménage
La lecture du livre met également en lumière la pratique de la mansuétude ciblée, qui consiste à épargner à certains des poursuites judiciaires, en pensant à l’avenir. Certains ralliements à Emmanuel Macron sont de ce point de vue savoureux. « Le Château est passé maître dans l’art de pousser ou ralentir le feu sous les casseroles judiciaires. Pour enterrer sans classer, il suffit de donner consigne de continuer à creuser en préliminaire ad vitam aeternam. Dans ce cas le dossier reste sous contrôle direct de la chancellerie ». On cite Jean-Louis Borloo, ou Dominique de Villepin dont on annonce le ralliement imminent à Emmanuel Macron aurait paraît-il bénéficié de certaines complaisance : « les enquêteurs n’ont pas cru bon d’entendre ce bibliophile avisé qui, ces dernières années a empoché 5 millions d’euros pour la seule vente de ses livres. De même qu’aucune des procédures dans lesquelles Villepin apparaît à l’étranger ne semble susciter la curiosité des magistrats français. » Tout le livre n’est qu’un long florilège des outils et de l’exécution de ces basses œuvres. On en ressort édifié, sur l’imposture Hollandienne en matière de respect des principes et des libertés publiques.
Croyant lui trouver des excuses les auteurs enfoncent François Hollande un peu plus : « l’impréparation, la méconnaissance de l’appareil policier et judiciaire ainsi que les circonstances ont très vite amené François Hollande à renier ses principes et à adopter des méthodes qui n’ont rien à envier à celle de ses prédécesseurs. » La nullité, comme excuse des turpitudes, il fallait oser. Le problème, est que cette fois-ci, ces méthodes sont utilisées pour fausser sans vergogne l’élection principale de la Ve République. Privant désormais, son résultat de toute légitimité démocratique. Ceux qui ont pris cette responsabilité devront en répondre.
Il faudra répondre de tout cela
En répondre parce que nous prenons connaissance dans ce livre, non seulement d’affirmations mais d’accusations très graves dirigées contre l’institution judiciaire. Il n’y a pas beaucoup d’illusions à se faire sur l’attitude des organisations syndicales de magistrats dont on est à peu près sûr, qu’elles vont rester muettes.
Et parce que des élus LR auraient fait au PNF et au parquet de Paris, à propos du livre ce qu’on appelle un « signalement article 40 » par référence à l’article du code de procédure pénale qui fait obligation aux agents publics de signaler au procureur tous faits dont ils ont eu connaissance et susceptibles de recevoir une qualification pénale. L’épisode va être intéressant, car si les auteurs ont dit vrai, c’est en nombre que se comptent les infractions pénales établies. La présentation dans un tableau des extraits du livre au regard des incriminations possibles donne la mesure de la gravité du scandale. Et on ne voit pas comment autre chose qu’une procédure judiciaire pourra séparer le vrai du faux et dégager une vérité opératoire.
Pour avoir lu l’ouvrage, je sais qu’il y a beaucoup d’autres infractions. Le PNF s’est saisi en une heure de l’affaire Fillon sur la base d’un article du Canard enchaîné, pour lancer une enquête TGV multipliant les actes qui se sont bien sûrs immédiatement retrouvés dans la presse. Pour l’instant, huit jours après l’ouverture de l’enquête sur Bruno Le Roux, a priori il ne s’est strictement rien passé. Normal, Le Roux n’est candidat à rien. Le même PNF reste obstinément muet concernant Emmanuel Macron malgré une collection de faits éminemment suspects. Pas beaucoup d’illusions, il y a encore de la honte à boire.
Espérons simplement que le parquet de Paris sauvera l’honneur et fera son devoir.
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Obamacare : qu'il est con, ce Trump !
On dirait que Donald Trump a une capacité inépuisable à faire tomber dans le panneau nos bien-pensants et nos intellos (1).
La bataille de l'Obamacare
Trump and Healthcare
Pour l'instant, Trump n'a pas montré grand'chose. Patientons.
**********
(1) : Alain Finkelkraut se ridiculise une fois de plus en disant, telle une vieille rombière choquée par un manant, que Trump « ne sait qu'éructer ». Il est vrai que mon jugement sur Finkielkraut est fait depuis longtemps : l'homme est plus estimable que le penseur. Un type qui est capable d'écrire un bouquin sur Péguy en expédiant sa conversion au catholicisme en une ligne ne mérite pas qu'on s'attarde trop sur les fulgurances de sa pensée. Il n'a pas un gramme de cet esprit de finesse vanté par Pascal. Il convient bien à notre époque bavarde et prétentieuse.
La bataille de l'Obamacare
Trump and Healthcare
Pour l'instant, Trump n'a pas montré grand'chose. Patientons.
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(1) : Alain Finkelkraut se ridiculise une fois de plus en disant, telle une vieille rombière choquée par un manant, que Trump « ne sait qu'éructer ». Il est vrai que mon jugement sur Finkielkraut est fait depuis longtemps : l'homme est plus estimable que le penseur. Un type qui est capable d'écrire un bouquin sur Péguy en expédiant sa conversion au catholicisme en une ligne ne mérite pas qu'on s'attarde trop sur les fulgurances de sa pensée. Il n'a pas un gramme de cet esprit de finesse vanté par Pascal. Il convient bien à notre époque bavarde et prétentieuse.
Emmanuel Macron et le mensonge technocratique
Les ralliements à Emmanuel Macron sont d'une ampleur spectaculaire mais le fond en est très ordinaire.
Le fond d'Emmanuel Macron, c'est le mensonge technocratique. L'idée, erronée, que la politique est une impasse, que la droite et la gauche ne comptent pas, que le gouvernement moderne est une question de technique et qu'il suffit de laisser les commandes aux meilleurs techniciens (sélectionnés comment ?) pour que les choses aillent mieux.
Cette idée remonte aux années 30 et a trouvé sa concrétisation dans le gouvernement de Vichy. Depuis les années 70, c'est l'idéal qu'on nous sert : Giscard et Barre, Fabius et Bérégovoy, Juppé, Macron lui-même nous ont été présentés comme de super-techniciens du gouvernement.
Mais c'est un mensonge : le gouvernement technocratique est aussi un choix politique, et non technique. Et ça fait quarante ans qu'on nous emmerde avec ça.
C'est pourquoi Emmanuel Macron rassemble à la fois ceux qui ont quelque chose à perdre et ceux qui sont trop lâches pour assumer en face la nature intrinsèquement conflictuelle de la politique, ce sont souvent les mêmes (le blog de P. Bilger m'a beaucoup servi pour le comprendre). La modération politique est le paravent du cynisme et du conservatisme.
On fait semblant de ne pas trancher, de ne pas être brutal, d'être modéré, de se borner à la technique, pour dissimuler un vrai choix politique, qui est en réalité aussi brutal que tout autre choix politique : « La situation actuelle me va bien, je n'ai pas envie qu'on y touche, sauf pour de la cosmétique. Et si des gens en souffrent, si le pays en souffre, c'est bien dommage pour eux, mais je m'en fous, ma priorité c'est de ne pas prendre le risque de perdre mon confort ».
Voilà ce que signifient les ralliements à Macron des Bayrou, Mercier, Madelin et compagnie.
Est-ce que les Français le comprendront en nombre suffisant ? Je n'en désespère pas.
Allez rions un peu :
Le fond d'Emmanuel Macron, c'est le mensonge technocratique. L'idée, erronée, que la politique est une impasse, que la droite et la gauche ne comptent pas, que le gouvernement moderne est une question de technique et qu'il suffit de laisser les commandes aux meilleurs techniciens (sélectionnés comment ?) pour que les choses aillent mieux.
Cette idée remonte aux années 30 et a trouvé sa concrétisation dans le gouvernement de Vichy. Depuis les années 70, c'est l'idéal qu'on nous sert : Giscard et Barre, Fabius et Bérégovoy, Juppé, Macron lui-même nous ont été présentés comme de super-techniciens du gouvernement.
Mais c'est un mensonge : le gouvernement technocratique est aussi un choix politique, et non technique. Et ça fait quarante ans qu'on nous emmerde avec ça.
C'est pourquoi Emmanuel Macron rassemble à la fois ceux qui ont quelque chose à perdre et ceux qui sont trop lâches pour assumer en face la nature intrinsèquement conflictuelle de la politique, ce sont souvent les mêmes (le blog de P. Bilger m'a beaucoup servi pour le comprendre). La modération politique est le paravent du cynisme et du conservatisme.
On fait semblant de ne pas trancher, de ne pas être brutal, d'être modéré, de se borner à la technique, pour dissimuler un vrai choix politique, qui est en réalité aussi brutal que tout autre choix politique : « La situation actuelle me va bien, je n'ai pas envie qu'on y touche, sauf pour de la cosmétique. Et si des gens en souffrent, si le pays en souffre, c'est bien dommage pour eux, mais je m'en fous, ma priorité c'est de ne pas prendre le risque de perdre mon confort ».
Voilà ce que signifient les ralliements à Macron des Bayrou, Mercier, Madelin et compagnie.
Est-ce que les Français le comprendront en nombre suffisant ? Je n'en désespère pas.
Allez rions un peu :
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Benoît Duteurtre: « Christine Angot rabaisse la littérature »
J'aime beaucoup Benoît Duteurtre, un écrivain tout en finesse et en classe (le contraire d'Angot). Ses Ballets roses sont un délice de condamnation de notre époque sans avoir l'air d'y toucher, comme Le retour du Général.
Benoît Duteurtre: « Christine Angot rabaisse la littérature »
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Quant à moi, je déplore cette confusion des genres, et je le proclame : l'art n'est pas au service du lien social ni de la morale publique. Un romancier est moins là pour nous édifier que pour nous émouvoir, nous étonner, nous faire rire, nous révolter, nous donner du plaisir, par ses propres moyens, y compris lorsqu'il s'intéresse à la société qui l'entoure. C'est pourquoi l'histoire artistique et littéraire compte autant de méchants, de salauds, de cyniques, que de gentils passionnés par les grandes causes ; autant de Flaubert, de Céline et de Pound, que d'Hugo, de Prévert ou Saint-Exupéry. Il serait donc urgent que les artistes cessent de se prendre pour des procureurs - ou bien qu'ils le fassent dans des textes argumentés, personnels, qu'on jugera à l'aune de leur talent, et pas seulement de leurs engagements.
Voilà pourquoi l'apparition de Mme Angot à la télévision, l'autre jour, m'a paru si déplacée - quoique conforme aux habitudes de cette femme qui, pour clouer le bec de ses contradicteurs, brandit généralement pour seul argument: « moi, je suis écrivain » ; comme si cette phrase la dotait d'une véritable sainteté … Je ne crois guère à la sainteté des écrivains, mais j'aime trop la littérature pour aimer la voir s'abaisser ainsi dans le débat public.
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Benoît Duteurtre: « Christine Angot rabaisse la littérature »
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Quant à moi, je déplore cette confusion des genres, et je le proclame : l'art n'est pas au service du lien social ni de la morale publique. Un romancier est moins là pour nous édifier que pour nous émouvoir, nous étonner, nous faire rire, nous révolter, nous donner du plaisir, par ses propres moyens, y compris lorsqu'il s'intéresse à la société qui l'entoure. C'est pourquoi l'histoire artistique et littéraire compte autant de méchants, de salauds, de cyniques, que de gentils passionnés par les grandes causes ; autant de Flaubert, de Céline et de Pound, que d'Hugo, de Prévert ou Saint-Exupéry. Il serait donc urgent que les artistes cessent de se prendre pour des procureurs - ou bien qu'ils le fassent dans des textes argumentés, personnels, qu'on jugera à l'aune de leur talent, et pas seulement de leurs engagements.
Voilà pourquoi l'apparition de Mme Angot à la télévision, l'autre jour, m'a paru si déplacée - quoique conforme aux habitudes de cette femme qui, pour clouer le bec de ses contradicteurs, brandit généralement pour seul argument: « moi, je suis écrivain » ; comme si cette phrase la dotait d'une véritable sainteté … Je ne crois guère à la sainteté des écrivains, mais j'aime trop la littérature pour aimer la voir s'abaisser ainsi dans le débat public.
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Sigmaringen (JP Cointet)
J'avais ce livre sur une pile, pas pressé de le lire.
Sigmaringen 1944-1945 : la communauté collaborationniste « réduite aux caquets » dans un chateau hideux du fin fond de l'Allemagne.
Cela n'inspire aucune pitié et n'évoque aucun romantisme. Il faut vraiment être Céline pour en tirer quelque chose.
Ces politiciens déchus se positionnent pour des postes ministériels fantômes, dans l'attente d'une victoire allemande de plus en plus illusoire. Les nouvelles des condamnations par contumace qui arrivent de France achèvent de plomber l'ambiance.
Mais l'aveuglement dure longtemps : Arletty (qui n'était pas à Sigmaringen) s'est brouillée avec sa grande amie, Josée de Chambrun, fille de Pierre laval, à propos de la guerre, au début des années 80.
Sigmaringen 1944-1945 : la communauté collaborationniste « réduite aux caquets » dans un chateau hideux du fin fond de l'Allemagne.
Cela n'inspire aucune pitié et n'évoque aucun romantisme. Il faut vraiment être Céline pour en tirer quelque chose.
Ces politiciens déchus se positionnent pour des postes ministériels fantômes, dans l'attente d'une victoire allemande de plus en plus illusoire. Les nouvelles des condamnations par contumace qui arrivent de France achèvent de plomber l'ambiance.
Mais l'aveuglement dure longtemps : Arletty (qui n'était pas à Sigmaringen) s'est brouillée avec sa grande amie, Josée de Chambrun, fille de Pierre laval, à propos de la guerre, au début des années 80.
samedi, mars 25, 2017
Mme Pédante contre le sire de Joinville
Camille Pascal : Saint louis et son chêne expliqué aux « historiens de garde »
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En s'interrogeant sur la «crédibilité» de ce témoignage, madame de Cock a fait preuve en vérité d'un très grand mépris non seulement pour le roi Saint-Louis, le sire de Joinville, mais au-delà pour tous ceux de nos ancêtres qui ont eu le tort, à ses yeux, de vivre au XIIIème siècle, de croire en Dieu et même en la Mission Divine de la France qui justifiait, alors, les Croisades. Il est vrai que les sujets du Roi Saint-Louis n'avaient pas la chance de lire Libération tous les jours ni même de pouvoir profiter de l'enseignement de madame de Cock.
Ce dont cette enseignante, certainement dévouée [mais à quoi ?], n'a semble-t-il pas pris tout à fait conscience c'est qu'en s'interrogeant publiquement et d'un petit ton d'ironie sur la crédibilité d'un épisode parfaitement authentique de l'histoire du Roi Saint-Louis, elle a posé sur la civilisation française du XIIIème siècle le regard «colonial» que la IIIème République et ses instituteurs portaient sur les cultures, les récits et les croyances «indigènes» au début du XXème siècle. Regard condescendant et méfiant que cette historienne du «fait colonial» est, n'en doutons pas, la première à condamner.
**********
Cette grognasse est l'illustration, une fois de plus, que la confusion entre intellectuel et intelligent est l'escroquerie du siècle.
Ces imbéciles me fatiguent mais ils finissent souvent, en raison même de leur imbécillité, par obtenir gain de cause, à l'usure, parce qu'il faut dix fois plus d'énergie pour réfuter une connerie que pour l'émettre.
Attaquer Saint Louis n'est pas innocent, c'est la plus haute figure de l'ancienne France. Ce sont plus que des imbéciles, ce sont des salauds.
Les crimes contre l'esprit ne sont pas de moins de conséquence que les crimes contre la chair, ils ne sont donc pas moins punissables. A la libération, je fusillerais bien trois ou quatre des plus éminents de ces vandales contre la France, son esprit, sa fierté et son histoire.
On a fusillé Brasillach, qui les valait bien tous.
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En s'interrogeant sur la «crédibilité» de ce témoignage, madame de Cock a fait preuve en vérité d'un très grand mépris non seulement pour le roi Saint-Louis, le sire de Joinville, mais au-delà pour tous ceux de nos ancêtres qui ont eu le tort, à ses yeux, de vivre au XIIIème siècle, de croire en Dieu et même en la Mission Divine de la France qui justifiait, alors, les Croisades. Il est vrai que les sujets du Roi Saint-Louis n'avaient pas la chance de lire Libération tous les jours ni même de pouvoir profiter de l'enseignement de madame de Cock.
Ce dont cette enseignante, certainement dévouée [mais à quoi ?], n'a semble-t-il pas pris tout à fait conscience c'est qu'en s'interrogeant publiquement et d'un petit ton d'ironie sur la crédibilité d'un épisode parfaitement authentique de l'histoire du Roi Saint-Louis, elle a posé sur la civilisation française du XIIIème siècle le regard «colonial» que la IIIème République et ses instituteurs portaient sur les cultures, les récits et les croyances «indigènes» au début du XXème siècle. Regard condescendant et méfiant que cette historienne du «fait colonial» est, n'en doutons pas, la première à condamner.
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Cette grognasse est l'illustration, une fois de plus, que la confusion entre intellectuel et intelligent est l'escroquerie du siècle.
Ces imbéciles me fatiguent mais ils finissent souvent, en raison même de leur imbécillité, par obtenir gain de cause, à l'usure, parce qu'il faut dix fois plus d'énergie pour réfuter une connerie que pour l'émettre.
Attaquer Saint Louis n'est pas innocent, c'est la plus haute figure de l'ancienne France. Ce sont plus que des imbéciles, ce sont des salauds.
Les crimes contre l'esprit ne sont pas de moins de conséquence que les crimes contre la chair, ils ne sont donc pas moins punissables. A la libération, je fusillerais bien trois ou quatre des plus éminents de ces vandales contre la France, son esprit, sa fierté et son histoire.
On a fusillé Brasillach, qui les valait bien tous.
vendredi, mars 24, 2017
Eclatement de l'Euro : le Project Fear et la réalité
A l’intention des français inquiets d’une sortie de l’Euro et qui n’ont aucune raison de l’être
Je laisse à Jacques Sapir les arguments techniques, mais, vu en gros et de loin, il y a une bizarrerie à prétendre que le retour au Franc serait une catastrophe.
Comment le retour d'une liberté nationale, la liberté monétaire, pourrait-elle être une catastrophe ?
La liberté, on peut en faire bon usage. Si la Corse prenait son indépendance, tout le monde trouverait naturel qu'elle ait sa monnaie.
C'est pourquoi je crois qu'il y a chez les opposants à l'éclatement de l'Euro un non-dit très fort : que les Français laissés à eux-mêmes ne font que des conneries, qu'il faut les mettre sous tutelle. C'est une variante du regret qui taraude nos élites depuis trois siècles que les Français ne soient ni des Anglais ni des Allemands (même Pompidou, contrairement à De Gaulle, avait ce regret).
Je laisse à Jacques Sapir les arguments techniques, mais, vu en gros et de loin, il y a une bizarrerie à prétendre que le retour au Franc serait une catastrophe.
Comment le retour d'une liberté nationale, la liberté monétaire, pourrait-elle être une catastrophe ?
La liberté, on peut en faire bon usage. Si la Corse prenait son indépendance, tout le monde trouverait naturel qu'elle ait sa monnaie.
C'est pourquoi je crois qu'il y a chez les opposants à l'éclatement de l'Euro un non-dit très fort : que les Français laissés à eux-mêmes ne font que des conneries, qu'il faut les mettre sous tutelle. C'est une variante du regret qui taraude nos élites depuis trois siècles que les Français ne soient ni des Anglais ni des Allemands (même Pompidou, contrairement à De Gaulle, avait ce regret).
Libellés :
Euro ou démocratie ils ont choisi pour vous
Le problème de Fillon
David Desgouilles : « L'Émission politique nous a fait honte »
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Sur le fond, cette émission peut-elle permettre à François Fillon de rebondir ?
Je ne crois pas. Certes, la confrontation avec Madame Angot a pu lui rendre service mais la seule bonne séquence de l'émission - le reportage en immersion dans le milieu hospitalier- a mis en évidence le problème de base de sa campagne bien avant le premier article du Canard Enchaîné: l'impression de sécheresse qu'il semble donner par rapport à l'état social de notre pays. Lorsqu'un médecin urgentiste (certes représentant CGT) lui explique l'état psychologique des personnels hospitaliers et qu'il rétorque qu'il s'agit là de considérations «idéologiques», on perçoit sinon l'impossibilité pour lui d'être élu, mais au moins l'impossibilité future de François Fillon de gouverner s'il l'était. Entre lui et une majorité écrasante des Français, on peut penser qu'il existe, désormais, un gouffre d'incompréhension.
***********
Comme je le dis depuis le début, le problème de Fillon est politique : il ne parle pas à la France des perdants de la mondialisation.
Un commentateur a résumé encore plus brutalement, à propos de Jean Lasssalle : « Lui au moins n'a pas une calculatrice à la place de la tête ».
L'économisme rend les analystes et les politiciens cons comme des balais et François Fillon est l'un des plus touchés.
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Sur le fond, cette émission peut-elle permettre à François Fillon de rebondir ?
Je ne crois pas. Certes, la confrontation avec Madame Angot a pu lui rendre service mais la seule bonne séquence de l'émission - le reportage en immersion dans le milieu hospitalier- a mis en évidence le problème de base de sa campagne bien avant le premier article du Canard Enchaîné: l'impression de sécheresse qu'il semble donner par rapport à l'état social de notre pays. Lorsqu'un médecin urgentiste (certes représentant CGT) lui explique l'état psychologique des personnels hospitaliers et qu'il rétorque qu'il s'agit là de considérations «idéologiques», on perçoit sinon l'impossibilité pour lui d'être élu, mais au moins l'impossibilité future de François Fillon de gouverner s'il l'était. Entre lui et une majorité écrasante des Français, on peut penser qu'il existe, désormais, un gouffre d'incompréhension.
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Comme je le dis depuis le début, le problème de Fillon est politique : il ne parle pas à la France des perdants de la mondialisation.
Un commentateur a résumé encore plus brutalement, à propos de Jean Lasssalle : « Lui au moins n'a pas une calculatrice à la place de la tête ».
L'économisme rend les analystes et les politiciens cons comme des balais et François Fillon est l'un des plus touchés.
La règle du jeu
Certains disent que c'est le meilleur film français de tous les temps. Je n'aime pas trop ce jeu du « meilleur de tous les temps » mais c'est un excellent film.
C'est aussi un film atroce, dégueulasse, la comédie sociale dans toute sa cruauté, sa bassesse, pas un pour rattraper l'autre. Le seul type bien du film est tué à la fin.
Si Renoir a pu faire ce film, c'est peut-être que c'était lui-même un grand dégueulasse.
Gabin est gentil quand il explique que, s'il trouve que Renoir est un cinéaste de génie mais pas un type bien, c'est parce qu'il ne pardonne pas au fils d'Auguste Renoir d'avoir pris la nationalité américaine. Il devait savoir qu'il avait écrit quelques lettres aux autorités en 1940 pour expliquer qu'il y avait trop de juifs dans le cinéma français (quand on pense à tous ceux qu'il a employés ...).
C'est aussi un film atroce, dégueulasse, la comédie sociale dans toute sa cruauté, sa bassesse, pas un pour rattraper l'autre. Le seul type bien du film est tué à la fin.
Si Renoir a pu faire ce film, c'est peut-être que c'était lui-même un grand dégueulasse.
Gabin est gentil quand il explique que, s'il trouve que Renoir est un cinéaste de génie mais pas un type bien, c'est parce qu'il ne pardonne pas au fils d'Auguste Renoir d'avoir pris la nationalité américaine. Il devait savoir qu'il avait écrit quelques lettres aux autorités en 1940 pour expliquer qu'il y avait trop de juifs dans le cinéma français (quand on pense à tous ceux qu'il a employés ...).
La Vème République n'est pas la maladie mais le remède
Une thèse à la mode chez les bobos parisiens et les bourgeois de province : la Vème République est à bout de souffle. On entend Naulleau, Hamon, Mélenchon, Tandonnet et compagnie.
Tous rêvent d'un retour au régime exclusif des partis, avec ses poisons et délices, où les oligarques réseautant, les biens introduits (dans tous les sens du terme !), se sentent si l'aise, si bien protégés du peuple et de ses lubies prolétariennes.
Mais la Vème République n'a pas pu faillir, pour une raison simple : elle n'existe déjà plus. On accuse un cadavre. Comme c'est pratique !
Elle a été dévoyée par petites touches, du quinquennat à la réforme de l'article 16. Plus que tout, c'est l'abandon de la souveraineté à des organismes judiciaires et administratifs, nationaux et supra-nationaux (conseil constitutionnel, commission de Bruxelles, BCE, CJUE, CEDH, etc.), qui la vide de sa substance.
Puisque la France n'est plus souveraine, les politiciens n'ont plus de pouvoir et la politique n'intéresse plus que les arrivistes minables, les Hollande, Fillon, Macron et consorts.
Rétablissez la souveraineté française, les politiques retrouveront du pouvoir et vous verrez les hommes de qualité s'y intéresser à nouveau.
Mais, aujourd'hui, le combat de la souveraineté est indissociable de l'identité : cela n'a aucun sens de se battre pour la souveraineté de la France si elle n'a plus d'identité et devient un terrain vague sous contrôle bureaucratique.
Et par la même occasion, c'est le combat de l'éducation : un peuple d'abrutis n'a pas d'identité.
Bien sûr, tous ces combats doivent être menés de front car ils se soutiennent l'un l'autre, forment un tout.
Tous rêvent d'un retour au régime exclusif des partis, avec ses poisons et délices, où les oligarques réseautant, les biens introduits (dans tous les sens du terme !), se sentent si l'aise, si bien protégés du peuple et de ses lubies prolétariennes.
Mais la Vème République n'a pas pu faillir, pour une raison simple : elle n'existe déjà plus. On accuse un cadavre. Comme c'est pratique !
Elle a été dévoyée par petites touches, du quinquennat à la réforme de l'article 16. Plus que tout, c'est l'abandon de la souveraineté à des organismes judiciaires et administratifs, nationaux et supra-nationaux (conseil constitutionnel, commission de Bruxelles, BCE, CJUE, CEDH, etc.), qui la vide de sa substance.
Puisque la France n'est plus souveraine, les politiciens n'ont plus de pouvoir et la politique n'intéresse plus que les arrivistes minables, les Hollande, Fillon, Macron et consorts.
Rétablissez la souveraineté française, les politiques retrouveront du pouvoir et vous verrez les hommes de qualité s'y intéresser à nouveau.
Mais, aujourd'hui, le combat de la souveraineté est indissociable de l'identité : cela n'a aucun sens de se battre pour la souveraineté de la France si elle n'a plus d'identité et devient un terrain vague sous contrôle bureaucratique.
Et par la même occasion, c'est le combat de l'éducation : un peuple d'abrutis n'a pas d'identité.
Bien sûr, tous ces combats doivent être menés de front car ils se soutiennent l'un l'autre, forment un tout.
BCG
BCG : vaccin bilié de Calmette-Guérin. Vaccin contre la tuberculose.
J'ai une grande admiration pour cette première génération de pasteuriens, les Roux, Calmette, Guérin. Ils ont sauvé plus de vies qu'Hitler, Staline et Mao n'en ont perdues, ce qui n'est pas un mince exploit.
Travailleurs acharnés, expérimentateurs inlassables, observateurs exceptionnels, ils étaient des empiriques purs, avec des connaissances théoriques d'immunologie et de biologie moléculaire quasi-nulles. Ils lançaient des dizaines d'expériences en parallèle, sur plusieurs années, testant parfois les remèdes sur eux-mêmes.
Le BCG, un vaccin né de la ténacité
J'ai une grande admiration pour cette première génération de pasteuriens, les Roux, Calmette, Guérin. Ils ont sauvé plus de vies qu'Hitler, Staline et Mao n'en ont perdues, ce qui n'est pas un mince exploit.
Travailleurs acharnés, expérimentateurs inlassables, observateurs exceptionnels, ils étaient des empiriques purs, avec des connaissances théoriques d'immunologie et de biologie moléculaire quasi-nulles. Ils lançaient des dizaines d'expériences en parallèle, sur plusieurs années, testant parfois les remèdes sur eux-mêmes.
Le BCG, un vaccin né de la ténacité
Y a-t-il un cabinet noir à l'Elysée ?
François Fillon ayant déclaré publiquement qu'il était victime du cabinet noir de l'Elysée, toute la bien-pensance lui tombe dessus sur le thème « il fantasme, il n'a pas de preuve ». On ne savait pas ces gens si rigoureux dans la quête de l'information !
Alors, y a-t-il un cabinet noir de l'Elysée ?
Bien sûr.
Comme la planète Neptune a été découverte par l'analyse des perturbations d'orbites qu'elle induisait sur les autres planètes, l'existence du cabinet noir de l'Elysée se déduit de l'avalanche inédite d'ennuis qui s'abat sur les opposants. Tout cela est trop articulé, trop cadencé, pour ne pas être orchestré. Et pour orchestrer, il faut quelqu'un à la baguette. On peut même être plus précis : il est probable qu'il s'organise autour de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée.
Citons, une fois de plus, de Castelnau :
« Tout au long de son mandat, François Hollande a passé son temps à abîmer les institutions et saper l’autorité de l’État. À croire qu’il a décidé de complètement les détruire. C’est une situation grosse de dangers. L’opération Macron est une tentative avérée de continuer comme si de rien n’était. Dire que le télévangéliste est l’héritier en tout point de l’actuel président de la république est une évidence. Mais les méthodes utilisées pour le faire advenir à base de violations des libertés publiques et des principes républicains constituent un précédent très grave. Les institutions démocratiques en sortiront lourdement affaiblies, quel que soit le résultat. »
Ce cabinet noir n'est qu'un élément de la descente de la politique française au niveau non plus du caniveau mais de l'égoût. Et François Fillon, avec ses petits arrangements cupides, a plus que sa part dans cette descente.
Ouais. Je vais voter Lassalle.
Alors, y a-t-il un cabinet noir de l'Elysée ?
Bien sûr.
Comme la planète Neptune a été découverte par l'analyse des perturbations d'orbites qu'elle induisait sur les autres planètes, l'existence du cabinet noir de l'Elysée se déduit de l'avalanche inédite d'ennuis qui s'abat sur les opposants. Tout cela est trop articulé, trop cadencé, pour ne pas être orchestré. Et pour orchestrer, il faut quelqu'un à la baguette. On peut même être plus précis : il est probable qu'il s'organise autour de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée.
Citons, une fois de plus, de Castelnau :
« Tout au long de son mandat, François Hollande a passé son temps à abîmer les institutions et saper l’autorité de l’État. À croire qu’il a décidé de complètement les détruire. C’est une situation grosse de dangers. L’opération Macron est une tentative avérée de continuer comme si de rien n’était. Dire que le télévangéliste est l’héritier en tout point de l’actuel président de la république est une évidence. Mais les méthodes utilisées pour le faire advenir à base de violations des libertés publiques et des principes républicains constituent un précédent très grave. Les institutions démocratiques en sortiront lourdement affaiblies, quel que soit le résultat. »
Ce cabinet noir n'est qu'un élément de la descente de la politique française au niveau non plus du caniveau mais de l'égoût. Et François Fillon, avec ses petits arrangements cupides, a plus que sa part dans cette descente.
Ouais. Je vais voter Lassalle.
Libellés :
Joseph Djougachvili Hollande,
La lie
jeudi, mars 23, 2017
La bourgeoisie compradore et l'éclatement de l'Euro
L'idée que l'Euro est un boulet pour la France fait son chemin.
Mais elle se heurte à la bourgeoisie compradore (j'aime bien ce mot) qui s'inquiète pour son patrimoine parce qu'elle est bête. Les bourgeois français ne brillent pas par leur intelligence, la bourgeoisie anglais me semble plus futée.
Cette bourgeoisie s'apprête à voter Macron ou Fillon, les candidats européistes.
Mais son calcul est faux : la perte de patrimoine provoquée par l'éclatement de l'Euro, elle la paiera d'une autre manière si nous restons dans l'Euro, par l'assistanat pour toutes les victimes de l'Euro. et elle l'aura bien mérité, à cause de sa bêtise. Alors que patriote, perdue pour perdue, elle penserait à la France et choisirait l'éclatement de l'Euro.
Mais c'est cette bourgeoisie qui depuis deux siècles trahit la France avec une régularité de métronome et toujours pour la même raison : erreur égoïste de calcul, incapacité à voir plus loin que le bout de son nez, de son portefeuille.
Pierre Gaxotte, qui n'était pas un gauchiste, répondit à un pétainiste qui lui disait suivre le maréchal aveuglément : « Aveuglément ? Bien sûr, comment pourriez vous le suivre autrement ? ».
Louis-Philippe, Pétain, Macron, la continuité dans l'erreur et la trahison.
Mais elle se heurte à la bourgeoisie compradore (j'aime bien ce mot) qui s'inquiète pour son patrimoine parce qu'elle est bête. Les bourgeois français ne brillent pas par leur intelligence, la bourgeoisie anglais me semble plus futée.
Cette bourgeoisie s'apprête à voter Macron ou Fillon, les candidats européistes.
Mais son calcul est faux : la perte de patrimoine provoquée par l'éclatement de l'Euro, elle la paiera d'une autre manière si nous restons dans l'Euro, par l'assistanat pour toutes les victimes de l'Euro. et elle l'aura bien mérité, à cause de sa bêtise. Alors que patriote, perdue pour perdue, elle penserait à la France et choisirait l'éclatement de l'Euro.
Mais c'est cette bourgeoisie qui depuis deux siècles trahit la France avec une régularité de métronome et toujours pour la même raison : erreur égoïste de calcul, incapacité à voir plus loin que le bout de son nez, de son portefeuille.
Pierre Gaxotte, qui n'était pas un gauchiste, répondit à un pétainiste qui lui disait suivre le maréchal aveuglément : « Aveuglément ? Bien sûr, comment pourriez vous le suivre autrement ? ».
Louis-Philippe, Pétain, Macron, la continuité dans l'erreur et la trahison.
Et si je votais Lassalle ?
Un député dont le fils préfère être rugbyman plutôt qu'assistant parlementaire ne peut être mauvais.
De tous les candidats que j'ai vus jusqu'à maintenant, Jean Lassalle est celui qui me paraît correspondre à l'honnête homme.
Puis, je ne comprends rien à son programme, je ne suis même pas sûr qu'il en ait vraiment un. Vu tout le mal que je pense des autres candidats et de leurs programmes, c'est un bon point.
C'est le seul candidat pour lequel je n'aurais pas honte de voter.
De tous les candidats que j'ai vus jusqu'à maintenant, Jean Lassalle est celui qui me paraît correspondre à l'honnête homme.
Puis, je ne comprends rien à son programme, je ne suis même pas sûr qu'il en ait vraiment un. Vu tout le mal que je pense des autres candidats et de leurs programmes, c'est un bon point.
C'est le seul candidat pour lequel je n'aurais pas honte de voter.
Libellés :
2017 cinq ans de merde,
Jean Lassalle
Mais si, Mrs May, il faut avoir peur
Theresa May déclare, à propos de l'attentat musulman d'hier : « Nous n'avons pas peur ».
Qu'est-ce que cela signifie ? Elle est morte de trouille. Pas du terrorisme musulman, mais du politiquement, du tribunal médiatique, de faire ce qu'il faut faire.
Et puis, qui est ce « nous » ? Les ministres et les députés hyper-protégés ? C'est facile de ne pas avoir peur.
Les gens ont raison d'avoir peur de l'islam et des musulmans.
Je préfère à ces matamores Clemenceau et Churchill dont les entourages s'inquiétaient qu'ils s'exposent trop au front. On connaît l'histoire de Churchill ravi de se faire tirer dessus lors d'une inspection sur le Rhin ... et de son entourage beaucoup moins ravi (on se demande pourquoi !).
Qu'est-ce que cela signifie ? Elle est morte de trouille. Pas du terrorisme musulman, mais du politiquement, du tribunal médiatique, de faire ce qu'il faut faire.
Et puis, qui est ce « nous » ? Les ministres et les députés hyper-protégés ? C'est facile de ne pas avoir peur.
Les gens ont raison d'avoir peur de l'islam et des musulmans.
Je préfère à ces matamores Clemenceau et Churchill dont les entourages s'inquiétaient qu'ils s'exposent trop au front. On connaît l'histoire de Churchill ravi de se faire tirer dessus lors d'une inspection sur le Rhin ... et de son entourage beaucoup moins ravi (on se demande pourquoi !).
J’aime bien de Castelnau
Justice: l’impartialité ne se proclame pas, elle se prouve. Le Roux, Fillon… à quand l’affaire Macron ?
Je suis pas toujours d’accord avec lui (il se dit communiste ! Ce que, entre nous, j’ai du mal à croire). Mais il est clair et sensé.
1) Il y a bien une cabale contre Fillon, c’est l’évidence même, il suffit de regarder le calendrier : des affaires vieilles de plusieurs années ne ressortent pas avec un scénario précisément échelonné de révélations et de mises en cause sans qu’il y ait une volonté qui organise tout cela. Cette volonté n’est d’ailleurs pas très mystérieuse : plusieurs journaux ont comment on passe de l’Elysée au PNF.
Il est navrant qu’il y ait si peu d’hommes de bien en France que les partisans de Fillon sont quasiment les seuls à le dire, comme si l’esprit de parti emportait toute droiture, tout devoir de vérité (Naulleau, niant l’évidence, a été particulièrement lamentable face à Zemmour). Mélenchon, Le Pen tante et nièce et Julliard sont les seuls non-partisans de Fillon à avoir eu quelques mots justes (si Hollande était un homme de bien, il défendrait Le Pen et Fillon au nom de la sincérité du scrutin, en tant que garant des institutions, mais nous savons ce qu'est Hollande).
2) Le Canard Enchainé, la presse en général et la justice se font les instruments consentants, voire actifs, de cette cabale. Le discrédit qui les frappe est donc justifié.
3) Fillon n’est pas innocent des conséquences politiques de ce qui lui arrive (c’est lui qui a axé sa campagne des primaires sur la morale et c’est lui qui n’arrive pas à définir une politique mobilisatrice). Regardez Marine Le Pen : tout le monde se fout de ses affaires.
Je suis pas toujours d’accord avec lui (il se dit communiste ! Ce que, entre nous, j’ai du mal à croire). Mais il est clair et sensé.
1) Il y a bien une cabale contre Fillon, c’est l’évidence même, il suffit de regarder le calendrier : des affaires vieilles de plusieurs années ne ressortent pas avec un scénario précisément échelonné de révélations et de mises en cause sans qu’il y ait une volonté qui organise tout cela. Cette volonté n’est d’ailleurs pas très mystérieuse : plusieurs journaux ont comment on passe de l’Elysée au PNF.
Il est navrant qu’il y ait si peu d’hommes de bien en France que les partisans de Fillon sont quasiment les seuls à le dire, comme si l’esprit de parti emportait toute droiture, tout devoir de vérité (Naulleau, niant l’évidence, a été particulièrement lamentable face à Zemmour). Mélenchon, Le Pen tante et nièce et Julliard sont les seuls non-partisans de Fillon à avoir eu quelques mots justes (si Hollande était un homme de bien, il défendrait Le Pen et Fillon au nom de la sincérité du scrutin, en tant que garant des institutions, mais nous savons ce qu'est Hollande).
2) Le Canard Enchainé, la presse en général et la justice se font les instruments consentants, voire actifs, de cette cabale. Le discrédit qui les frappe est donc justifié.
3) Fillon n’est pas innocent des conséquences politiques de ce qui lui arrive (c’est lui qui a axé sa campagne des primaires sur la morale et c’est lui qui n’arrive pas à définir une politique mobilisatrice). Regardez Marine Le Pen : tout le monde se fout de ses affaires.
Libellés :
dictature du Bien,
trahison de la classe dirigeante
Le coup d’Etat socialiste rampant
Que cela soit à la justice, dans la presse, au CSA, au conseil constitutionnel, tous les organes qui sont censés être des contre-pouvoirs et montrer une certaine impartialité, penchent ouvertement à gauche et, encore plus précisément, pro-Macron.
C’est dégueulasse. Mais ce n’est que la continuité « hard » de ce que les professionnels en communication répètent depuis des décennies : donner aux gens l’impression de choisir quand ils votent, mais, en réalité, les manipuler grâce aux techniques qu’ils vendent très cher pour qu’ils votent comme leurs commanditaires le veulent et non comme c’est leur intérêt. C’est toute la théorie d’Edward Bernays, le fondateur de la propagande politique moderne (wikipedia : Bernays considère qu'une minorité intelligente doit avoir le pouvoir « démocratique » et que la masse populaire doit être modelée pour l'accepter). C’est ce qu’il appelle la fabrique du consentement.
Malheureusement, le résultat de cette politique géniale n’est pas très bon (1), alors les gens votent de plus en plus « mal ».
Alors c’est la panique, il faut recourir à des méthodes de moins en moins douces et de plus en plus voyantes. D’où les affaires en cours.
************
(1) : le résultat n’est pas très bon tout simplement parce que le postulat technocratique de Bernays est faux : la minorité intelligente qui saurait mieux que la foule ce qui est bon pour elle n’existe pas. La classe au pouvoir est une classe comme les autres, qui a ses intérêts de classe, mais qui n’est pas plus intelligente ni presciente (ne rigolez pas : mon affirmation est révolutionnaire. La plupart des gens croient que l’élite éclairée existe. Je suis un vrai démocrate !). Un gouvernement peut, par exception, regrouper des personnalités brillantes, mais c’est temporaire et ne constitue pas une classe. Il y a des gens supérieurement intelligents mais il ne se trouve pas dans une classe précise.
C’est dégueulasse. Mais ce n’est que la continuité « hard » de ce que les professionnels en communication répètent depuis des décennies : donner aux gens l’impression de choisir quand ils votent, mais, en réalité, les manipuler grâce aux techniques qu’ils vendent très cher pour qu’ils votent comme leurs commanditaires le veulent et non comme c’est leur intérêt. C’est toute la théorie d’Edward Bernays, le fondateur de la propagande politique moderne (wikipedia : Bernays considère qu'une minorité intelligente doit avoir le pouvoir « démocratique » et que la masse populaire doit être modelée pour l'accepter). C’est ce qu’il appelle la fabrique du consentement.
Malheureusement, le résultat de cette politique géniale n’est pas très bon (1), alors les gens votent de plus en plus « mal ».
Alors c’est la panique, il faut recourir à des méthodes de moins en moins douces et de plus en plus voyantes. D’où les affaires en cours.
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(1) : le résultat n’est pas très bon tout simplement parce que le postulat technocratique de Bernays est faux : la minorité intelligente qui saurait mieux que la foule ce qui est bon pour elle n’existe pas. La classe au pouvoir est une classe comme les autres, qui a ses intérêts de classe, mais qui n’est pas plus intelligente ni presciente (ne rigolez pas : mon affirmation est révolutionnaire. La plupart des gens croient que l’élite éclairée existe. Je suis un vrai démocrate !). Un gouvernement peut, par exception, regrouper des personnalités brillantes, mais c’est temporaire et ne constitue pas une classe. Il y a des gens supérieurement intelligents mais il ne se trouve pas dans une classe précise.
Assis, debout, couché
Eric Zemmour fait une remarque anecdotique et révélatrice, comme souvent. Les candidats à la présidentielle étaient debout lors du débat télévisé. Or, le roi est assis sur le trône. Le roi est debout à la guerre (et encore, il est plutôt assis sur un cheval. Et Turenne a été tué sur sa chaise de commandement –on peut voir le boulet fatal aux Invalides), mais en assemblée, le roi est assis et les autres debout et c’est un privilège insigne que de s’asseoir en présence de Sa Majesté. De Gaulle, Pompidou, faisaient leurs conférences de presse assis.
Les candidats debout montrent donc qu’ils ont perdu le pouvoir. Rien de nouveau, ils n’ont plus ni autorité ni pouvoir : l’autorité est à BFM TV et le pouvoir à Bruxelles (de Villiers). Les candidats sont debout comme des élèves à l’arrivée de la maîtresse.
Nos politiciens, après avoir été assis, se sont mis debout. Il manque juste une position : couché. Mais ça, c’est déjà fait. Ca fait longtemps que nos politiciens vivent couchés : devant Bruxelles, devant Berlin, devant les médias, devant le politiquement correct …
Les attentats de Londres et le déni des candidats à la présidence française face à l'islamisme
Les candidats debout montrent donc qu’ils ont perdu le pouvoir. Rien de nouveau, ils n’ont plus ni autorité ni pouvoir : l’autorité est à BFM TV et le pouvoir à Bruxelles (de Villiers). Les candidats sont debout comme des élèves à l’arrivée de la maîtresse.
Nos politiciens, après avoir été assis, se sont mis debout. Il manque juste une position : couché. Mais ça, c’est déjà fait. Ca fait longtemps que nos politiciens vivent couchés : devant Bruxelles, devant Berlin, devant les médias, devant le politiquement correct …
Les attentats de Londres et le déni des candidats à la présidence française face à l'islamisme
mercredi, mars 22, 2017
Une étrange défaite de plus
Emmanuel Macron est une baudruche médiatique. Aux yeux de certains électeurs (en gros, ceux qui ont voté Hollande ou Juppé), ce n’est pas un inconvénient mais un avantage : la garantie qu’il ne changera rien de fondamental au système où ils sont confortablement installés.
Et si Emmanuel Macron peut donner à cet immobilisme, criminel pour notre pays, une figure avenante qui console les éventuels scrupules, tant mieux.
Ensuite, ils nous joueront le même sketch hypocrite qu’avec Hollande « Notre bonne foi a été abusée, nous voulions vraiment le changement », mais, à supposer que ce soit vrai (c’est très douteux), ils ont d’autant moins d’excuses que ça sera la deuxième fois. On peut trouver des circonstances atténuantes quand on se fait tromper une fois. Mais la deuxième fois, c’est parce qu’on le veut bien, ou qu’on ment, qu’il n’y a pas eu vraiment tromperie. Et les mêmes seront prêts à voter comme un seul homme en 2022 pour un Hollande-ter, un Macron-bis.
Faut-il désespérer ? Oui, un petit peu : si ce scénario se réalise, la France va encore perdre cinq ans. Mais pas trop : la politique ne changerait pas, les opinions continueraient cependant à mûrir. J’ai longtemps pensé que la « dédiabolisation » de Marine Le Pen était une erreur, un renoncement dommageable à tenir ses positions. En lisant Christophe Guilluy, je m’interroge. Il est clair : les idées de Marine Le Pen sont majoritaires en France, mais la « diabolisation » fonctionne, elle l’empêche d’atteindre la majorité des voix. Cinq ans d’opposition supplémentaires lui donneraient le temps de faire enfin éclater la droite molle et de sortir du piège mitterrandien de la division des droites. Pour y parvenir, elle devrait faire de la place dans son parti pour des ténors de la droite ex-molle. Le FN cesserait d’être une PME familiale, c’est aussi probablement le point le plus difficile : jusqu’à maintenant, ceux qui s’y sont essayés, Mégret et compagnie, ont été expulsés. Et le plafond de verre serait brisé.
Pourtant, le risque, en perdant cinq ans de plus, est énorme, l’histoire risque de nous rattraper plus vite que les opinions mûrissent. J’utilise souvent cette citation de Chantal Delsol :
« L’incapacité d’agir, l’attitude qu’on dit velléitaire ou attentiste, aura les mêmes conséquences pour un peuple que pour un individu, pour un gouvernant que pour un particulier. Si votre enfant ne fait rien à l’école et que par pusillanimité ou par paresse ou par indifférence, vous ne tentez pas de réagir, ce sont les événements qui décideront à votre place : l’enfant sera finalement renvoyé, par exemple. Autrement dit, si vous ne menez pas votre destin, c’est votre destin qui vous mènera par le nez. Il en va de même pour un pays. A force de mettre au pouvoir des gouvernements attentiste et pusillanimes, il se produira je ne sais quelle catastrophe qui viendra pour ainsi dire tout résoudre. »
La France en serait réduite, comme en 1940, à attendre son salut de l’étranger, faute d’avoir su prendre en main son destin.
Nota 1 : je remarque avec un certain amusement que M. Lémarché a choisi son camp : toute indication d’une victoire de Macron fait monter la bourse, une défaite la fait descendre. Mais à part ça, Macron n’est pas le candidat du grand capital de connivence mondialisé.
Nota 2 : deux articles sur les affaires. Mazarin président ! et Scandales.
Et si Emmanuel Macron peut donner à cet immobilisme, criminel pour notre pays, une figure avenante qui console les éventuels scrupules, tant mieux.
Ensuite, ils nous joueront le même sketch hypocrite qu’avec Hollande « Notre bonne foi a été abusée, nous voulions vraiment le changement », mais, à supposer que ce soit vrai (c’est très douteux), ils ont d’autant moins d’excuses que ça sera la deuxième fois. On peut trouver des circonstances atténuantes quand on se fait tromper une fois. Mais la deuxième fois, c’est parce qu’on le veut bien, ou qu’on ment, qu’il n’y a pas eu vraiment tromperie. Et les mêmes seront prêts à voter comme un seul homme en 2022 pour un Hollande-ter, un Macron-bis.
Faut-il désespérer ? Oui, un petit peu : si ce scénario se réalise, la France va encore perdre cinq ans. Mais pas trop : la politique ne changerait pas, les opinions continueraient cependant à mûrir. J’ai longtemps pensé que la « dédiabolisation » de Marine Le Pen était une erreur, un renoncement dommageable à tenir ses positions. En lisant Christophe Guilluy, je m’interroge. Il est clair : les idées de Marine Le Pen sont majoritaires en France, mais la « diabolisation » fonctionne, elle l’empêche d’atteindre la majorité des voix. Cinq ans d’opposition supplémentaires lui donneraient le temps de faire enfin éclater la droite molle et de sortir du piège mitterrandien de la division des droites. Pour y parvenir, elle devrait faire de la place dans son parti pour des ténors de la droite ex-molle. Le FN cesserait d’être une PME familiale, c’est aussi probablement le point le plus difficile : jusqu’à maintenant, ceux qui s’y sont essayés, Mégret et compagnie, ont été expulsés. Et le plafond de verre serait brisé.
Pourtant, le risque, en perdant cinq ans de plus, est énorme, l’histoire risque de nous rattraper plus vite que les opinions mûrissent. J’utilise souvent cette citation de Chantal Delsol :
« L’incapacité d’agir, l’attitude qu’on dit velléitaire ou attentiste, aura les mêmes conséquences pour un peuple que pour un individu, pour un gouvernant que pour un particulier. Si votre enfant ne fait rien à l’école et que par pusillanimité ou par paresse ou par indifférence, vous ne tentez pas de réagir, ce sont les événements qui décideront à votre place : l’enfant sera finalement renvoyé, par exemple. Autrement dit, si vous ne menez pas votre destin, c’est votre destin qui vous mènera par le nez. Il en va de même pour un pays. A force de mettre au pouvoir des gouvernements attentiste et pusillanimes, il se produira je ne sais quelle catastrophe qui viendra pour ainsi dire tout résoudre. »
La France en serait réduite, comme en 1940, à attendre son salut de l’étranger, faute d’avoir su prendre en main son destin.
Nota 1 : je remarque avec un certain amusement que M. Lémarché a choisi son camp : toute indication d’une victoire de Macron fait monter la bourse, une défaite la fait descendre. Mais à part ça, Macron n’est pas le candidat du grand capital de connivence mondialisé.
Nota 2 : deux articles sur les affaires. Mazarin président ! et Scandales.
Libellés :
2017 cinq ans de merde,
Macrollande,
Marine Le Pen
Contre le totalitarisme (A. Suarès)
La recension de Zemmour étant bonne, je ne vais pas y ajouter grand’chose :
Eric Zemmour : « Un auteur des années trente ressuscité »
Des idées très actuelles. Un style un peu lourd, trop académique.
Avec Suarès, on mesure le gouffre entre un homme rigoureux qui pense juste et nos « pros de la com ». Comme une bonne théologie, une attention minutieuse aux mots préserve des pires errements idéologiques. C’est pourquoi tout l’effort de la post-modernité est tendu vers la perversion du vocabulaire, la post-modernité est un effort constant pour vider les mots de leur sens ou leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient (le « mariage pour tous » est, de ce point de vue, une trouvaille).
Eric Zemmour : « Un auteur des années trente ressuscité »
Des idées très actuelles. Un style un peu lourd, trop académique.
Avec Suarès, on mesure le gouffre entre un homme rigoureux qui pense juste et nos « pros de la com ». Comme une bonne théologie, une attention minutieuse aux mots préserve des pires errements idéologiques. C’est pourquoi tout l’effort de la post-modernité est tendu vers la perversion du vocabulaire, la post-modernité est un effort constant pour vider les mots de leur sens ou leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient (le « mariage pour tous » est, de ce point de vue, une trouvaille).
lundi, mars 20, 2017
La mort en direct de la démocratie
La campagne électorale française pour les présidentielles est en train d’avorter, tuée par les journalistes, les politiciens et, ne surtout pas les oublier, les oligarques mondialistes (Bergé, Niel, Drahi et compagnie).
Bien sûr, les électeurs de droite peuvent en vouloir à la collusion de Hollande, du Canard Enchaîné et du PNF d’avoir rendu leur candidat inaudible. Mais les électeurs de gauche n’ont guère plus de raisons de se réjouir, avec Hamon et Mélenchon bâillonnés de fait. Quant aux électeurs des « petits » candidats, ils ont de quoi être désespérés . Pour finir, une unique thématique stérilisera tout le débat médiatique : quel niveau atteindra le FN ? Qui « fait le jeu », ou pas, du FN ? Aucun candidat n’a pu contourner ce barrage médiatique comme Trump l’a fait avec Twitter, mais il est vrai que son audience était assurée par sa position en tant qu’un des deux candidats dans le système américain bi-partisan.
Si nous vivions dans une démocratie en état de marche, les choses se passeraient ainsi. Un débat politique aurait lieu, avec ses outrances, mais aussi avec ses moments d'intelligence. La politique ferait un grand virage à droite et, si la situation des électeurs les plus désespérés ne s’améliorait pas instantanément, ils n’en auraient pas moins la satisfaction d’être entendus.
Au lieu de quoi, nous avons la gauche-castor (qui comprend d’ailleurs une bonne partie de la droite) dont le seul projet est de « faire barrage » au FN, autrement dit, qui n’a plus aucun autre projet politique que de se cramponner à ses places quelques années de plus.
Les Français ne sont pas coupables : les sondages, les discussions de café, tout indique qu’ils aimeraient qu’on cesse, au moins un petit peu, de les prendre pour des cons. Leurs réactions, plaçant les politiciens, les juges et les journalistes dans les professions les moins crédibles et les moins respectables, montrent qu’ils ne sont dupes de rien.
Mais ils sont quand même responsables, au moins de ne pas se révolter. On connaît le mécanisme : pour l’instant, la révolte n’est pas dans la rue, tant qu’il y a l’espoir (l’illusion ?) que cette révolte puisse se faire dans les urnes, en votant Le Pen.
Mais si cet espoir, faute de se concrétiser, se dissipait ? Les bonnets rouges puissance dix ?
Cependant, il y a un autre scénario, peut-être meilleur, peut-être pire : les changements de politique forcés par l’extérieur. La fin du mondialisme par le retour du protectionnisme, la fin de l’européisme par éclatement de l’Euro, etc. Le problème est toujours le même : il est idiot de compter sur les hommes qui ont créé les problèmes pour les résoudre. Comment croire que des hommes qui ont plus que leur part dans le Système seraient les mieux placés pour en gouverner la sortie, d’autant plus si cette sortie se faisait sous la pression des circonstances et non par un choix délibéré ?
Et puis, il ne faut jamais oublier l’épée de Damocles de la dette publique. Les révolutions commencent toujours par une crise financière (ou une défaite) pour une raison simple : les finances sont (avec la guerre) le seul domaine de la politique où on ne peut mentir indéfiniment. Quand les taux d’intérêt sont stratosphériques, ça merdoie grave.
Mais tout cela est à l'horizon de quelques mois, ce qui, en ces temps d'accélération de l'histoire, est long.
Aujourd'hui, à court terme, nous assistons à la mise à mort de la démocratie française et les raisons n'en sont pas mystérieuses, elles sont même limpides pour qui a des yeux pour voir : le refus de la classe dominante du libre jeu démocratique, parce qu'il l'emmène vers une politique qui la défavorise, et l'impuissance des forces démocratiques, en gros les classes moyennes, à le lui imposer :
« En 2017 ou en 2022, la France périphérique fera basculer la présidentielle ». Entretien avec le géographe social Christophe Guilluy
Je vous propose d'analyser dans les semaines et les mois qui viennent le destin de la France à l'aide du schéma classique (de Pareto, me semble-t-il). Les problèmes politiques non résolus ne disparaissent pas, ils se posent de loin en loin, chaque fois plus aigus jusqu'à aboutir à l'une des trois issues :
♘ les élites arrivent à résoudre les problèmes par tâtonnements (cas de la Reconquista espagnole).
♘ on change d'élites jusqu'à trouver des élites capables de résoudre les problème (cas de la révolution française).
♘ l'entité politique incapable de changer d'élites et de résoudre les problèmes disparaît (cas de l'empire aztèque).
Bien sûr, les électeurs de droite peuvent en vouloir à la collusion de Hollande, du Canard Enchaîné et du PNF d’avoir rendu leur candidat inaudible. Mais les électeurs de gauche n’ont guère plus de raisons de se réjouir, avec Hamon et Mélenchon bâillonnés de fait. Quant aux électeurs des « petits » candidats, ils ont de quoi être désespérés . Pour finir, une unique thématique stérilisera tout le débat médiatique : quel niveau atteindra le FN ? Qui « fait le jeu », ou pas, du FN ? Aucun candidat n’a pu contourner ce barrage médiatique comme Trump l’a fait avec Twitter, mais il est vrai que son audience était assurée par sa position en tant qu’un des deux candidats dans le système américain bi-partisan.
Si nous vivions dans une démocratie en état de marche, les choses se passeraient ainsi. Un débat politique aurait lieu, avec ses outrances, mais aussi avec ses moments d'intelligence. La politique ferait un grand virage à droite et, si la situation des électeurs les plus désespérés ne s’améliorait pas instantanément, ils n’en auraient pas moins la satisfaction d’être entendus.
Au lieu de quoi, nous avons la gauche-castor (qui comprend d’ailleurs une bonne partie de la droite) dont le seul projet est de « faire barrage » au FN, autrement dit, qui n’a plus aucun autre projet politique que de se cramponner à ses places quelques années de plus.
Les Français ne sont pas coupables : les sondages, les discussions de café, tout indique qu’ils aimeraient qu’on cesse, au moins un petit peu, de les prendre pour des cons. Leurs réactions, plaçant les politiciens, les juges et les journalistes dans les professions les moins crédibles et les moins respectables, montrent qu’ils ne sont dupes de rien.
Mais ils sont quand même responsables, au moins de ne pas se révolter. On connaît le mécanisme : pour l’instant, la révolte n’est pas dans la rue, tant qu’il y a l’espoir (l’illusion ?) que cette révolte puisse se faire dans les urnes, en votant Le Pen.
Mais si cet espoir, faute de se concrétiser, se dissipait ? Les bonnets rouges puissance dix ?
Cependant, il y a un autre scénario, peut-être meilleur, peut-être pire : les changements de politique forcés par l’extérieur. La fin du mondialisme par le retour du protectionnisme, la fin de l’européisme par éclatement de l’Euro, etc. Le problème est toujours le même : il est idiot de compter sur les hommes qui ont créé les problèmes pour les résoudre. Comment croire que des hommes qui ont plus que leur part dans le Système seraient les mieux placés pour en gouverner la sortie, d’autant plus si cette sortie se faisait sous la pression des circonstances et non par un choix délibéré ?
Et puis, il ne faut jamais oublier l’épée de Damocles de la dette publique. Les révolutions commencent toujours par une crise financière (ou une défaite) pour une raison simple : les finances sont (avec la guerre) le seul domaine de la politique où on ne peut mentir indéfiniment. Quand les taux d’intérêt sont stratosphériques, ça merdoie grave.
Mais tout cela est à l'horizon de quelques mois, ce qui, en ces temps d'accélération de l'histoire, est long.
Aujourd'hui, à court terme, nous assistons à la mise à mort de la démocratie française et les raisons n'en sont pas mystérieuses, elles sont même limpides pour qui a des yeux pour voir : le refus de la classe dominante du libre jeu démocratique, parce qu'il l'emmène vers une politique qui la défavorise, et l'impuissance des forces démocratiques, en gros les classes moyennes, à le lui imposer :
« En 2017 ou en 2022, la France périphérique fera basculer la présidentielle ». Entretien avec le géographe social Christophe Guilluy
Je vous propose d'analyser dans les semaines et les mois qui viennent le destin de la France à l'aide du schéma classique (de Pareto, me semble-t-il). Les problèmes politiques non résolus ne disparaissent pas, ils se posent de loin en loin, chaque fois plus aigus jusqu'à aboutir à l'une des trois issues :
♘ les élites arrivent à résoudre les problèmes par tâtonnements (cas de la Reconquista espagnole).
♘ on change d'élites jusqu'à trouver des élites capables de résoudre les problème (cas de la révolution française).
♘ l'entité politique incapable de changer d'élites et de résoudre les problèmes disparaît (cas de l'empire aztèque).
dimanche, mars 19, 2017
Qu'est-ce que la France ?
D'après Emmanuel Macron, la France, c'est la langue française.
Définition absurde, puisque qu'un Québecquois ou un Sénégalais seraient à ce compte aussi français qu'un Auvergnat.
Bien sûr, on sait que la définition légale ne répond à rien. Il y a des Français de papiers qu'il serait absurde, sauf aux yeux des pires idéologues, de considérer comme Français (d'ailleurs, eux-mêmes prennent cela comme une insulte).
Déjà, une dérive : on passe de « qu'est-ce que la France ? » à « qu'est-ce qu'être Français ? ».
Mais, en fait, la réponse à ces deux questions, pour peu qu'on les regarde en face sans haine et sans crainte, est simple. La France est un pays avec une histoire et une culture. Etre Français, c'est faire sien tout entier cet héritage, s'en sentir responsable, en hériter, le préserver et le transmettre.
Un mondialiste expatrié à New-York n'est pas plus français qu'un descendant d'Algérien qui massacre des enfants juifs, puisque ni l'un ni l'autre n'assument d'hériter de la France. Un indépendantiste corse, qui se place finalement dans le cadre politique français, est plus français.
Définition absurde, puisque qu'un Québecquois ou un Sénégalais seraient à ce compte aussi français qu'un Auvergnat.
Bien sûr, on sait que la définition légale ne répond à rien. Il y a des Français de papiers qu'il serait absurde, sauf aux yeux des pires idéologues, de considérer comme Français (d'ailleurs, eux-mêmes prennent cela comme une insulte).
Déjà, une dérive : on passe de « qu'est-ce que la France ? » à « qu'est-ce qu'être Français ? ».
Mais, en fait, la réponse à ces deux questions, pour peu qu'on les regarde en face sans haine et sans crainte, est simple. La France est un pays avec une histoire et une culture. Etre Français, c'est faire sien tout entier cet héritage, s'en sentir responsable, en hériter, le préserver et le transmettre.
Un mondialiste expatrié à New-York n'est pas plus français qu'un descendant d'Algérien qui massacre des enfants juifs, puisque ni l'un ni l'autre n'assument d'hériter de la France. Un indépendantiste corse, qui se place finalement dans le cadre politique français, est plus français.
Dupont-Aignan quitte le plateau de TF1
Nicolas Dupont-Aignan quitte le plateau de TF1 par info24fr
Dupont-Aignan cherche à faire parler de lui, certes, mais il a raison, fondamentalement raison : cette notion d'équité de temps de parole, pour tuer l'égalité, est un crime contre la démocratie, ni plus ni moins. Chaque candidat a égale légitimité à se présenter devant les électeurs, chaque inégalité du temps de parole au nom d'une équité perverse est une atteinte à la démocratie.
Les imbéciles me diront : « C'est légal, validé par le conseil d'état ». Oui, mais les crimes du nazisme et du stalinisme étaient tous légaux, couverts par des lois votées à cet effet.
Quand la légalité trahit l'esprit de justice, c'est toute la légitimité du droit qui est remise en question. Et peu à peu, toute la confiance qui soude la société est atteinte : puisque le Système tord les lois dans un sens qui l'arrange, pourquoi respecteré-je le code de la route, après tout il est peut-être aussi injuste puisque voté par les mêmes ?
Bien sûr, mon raccourci est provocateur pour les besoins de la démonstration, mais je le crois, dans la vérité des choses, juste.
Paul, François, Emmanuel et les autres : dis moi de qui tu t'entoures ...
J'ai souvent dit qu'il y avait un parallèle frappant entre Paul Reynaud et Nicolas Sarkozy : petit nerveux complexé, avocat, dominé par sa « mégérie », faux-dur, flanche sur l'essentiel ...
Or, il y a une leçon de Paul Reynaud qui vaut pour tous.
Les mots ne coûtent pas cher aux politiciens (rengaine connue), la vérité d'un homme politique est mieux révélée par son entourage que par ses discours. Quand le colonel De Gaulle se plaint de l'entourage défaitiste de Reynaud, il a droit à quelques paroles apaisantes. Pourtant, c'est bien son jugement à partir de l'entourage qui est juste.
Que nous dit l'entourage de François Fillon ? Une grande médiocrité et pas de vraies différences entre lui et Ali Juppé.
Que nous dit l'entourage d'Emmanuel Macron ? C'est bien l'homme de la finance de connivence, mondialisée, apatride et anti-nationale.
Que nous dit l'entourage de Marine Le Pen ? Là c'est plus compliqué. Justement, un manque de clarté.
Or, il y a une leçon de Paul Reynaud qui vaut pour tous.
Les mots ne coûtent pas cher aux politiciens (rengaine connue), la vérité d'un homme politique est mieux révélée par son entourage que par ses discours. Quand le colonel De Gaulle se plaint de l'entourage défaitiste de Reynaud, il a droit à quelques paroles apaisantes. Pourtant, c'est bien son jugement à partir de l'entourage qui est juste.
Que nous dit l'entourage de François Fillon ? Une grande médiocrité et pas de vraies différences entre lui et Ali Juppé.
Que nous dit l'entourage d'Emmanuel Macron ? C'est bien l'homme de la finance de connivence, mondialisée, apatride et anti-nationale.
Que nous dit l'entourage de Marine Le Pen ? Là c'est plus compliqué. Justement, un manque de clarté.
samedi, mars 18, 2017
Pourquoi je ne voterai pas pour François Fillon
A un mois du premier tour des élections présidentielles, je me méfie plus que jamais des discours des candidats : les mots ne coutent pas cher. En revanche, je regarde leurs actes.
François Fillon vient d'accorder des investitures pour les élections législatives qui donnent une minorité de blocage aux couilles molles de l'UDI (en particulier, au détriment de Xavier Lemoine, maire de Montfermeil pour qui j'ai la plus grande estime).
Ce fait suffit à le classer et à décider de mon attitude à son égard.
Après, il pourra justifier cette décision de toutes les manières, encore une fois, les mots sont bon marché. Mon opinion est faite (l'honnêteté m'oblige à dire que je n'avais guère de doutes : j'ai de l'estime pour sa manière de résister à la cabale montée contre lui, mais pour la politique, je crois son intelligence et son caractère fort médiocres, très conventionnels et sans une once d'originalité et de rectitude : c'est quand même le type qui a trahi Seguin pour rejoindre l'opinion dominante).
François Fillon vient d'accorder des investitures pour les élections législatives qui donnent une minorité de blocage aux couilles molles de l'UDI (en particulier, au détriment de Xavier Lemoine, maire de Montfermeil pour qui j'ai la plus grande estime).
Ce fait suffit à le classer et à décider de mon attitude à son égard.
Après, il pourra justifier cette décision de toutes les manières, encore une fois, les mots sont bon marché. Mon opinion est faite (l'honnêteté m'oblige à dire que je n'avais guère de doutes : j'ai de l'estime pour sa manière de résister à la cabale montée contre lui, mais pour la politique, je crois son intelligence et son caractère fort médiocres, très conventionnels et sans une once d'originalité et de rectitude : c'est quand même le type qui a trahi Seguin pour rejoindre l'opinion dominante).
Libellés :
2017 cinq ans de merde,
Fillon
Un scandale français : les bidasses qui flinguent des poivrots
Ce matin, à Orly, s'est produit un accident qui devient trop fréquent dans notre belle France pour ne pas être scandaleux.
Un gentil poivrot, en manque, donc énervé, s'est dirigé vers des militaires en patrouille en criant « Où est l'bar ? Où est l'bar ?». Aussi sec, ils lui ont tiré dessus, le blessant mortellement.
Moi je dis : si on doit flinguer tous les poivrots qui cherchent un rade, on s'en sort plus.
Que fait le gouvernement pour faire cesser ce scandale ?
Un gentil poivrot, en manque, donc énervé, s'est dirigé vers des militaires en patrouille en criant « Où est l'bar ? Où est l'bar ?». Aussi sec, ils lui ont tiré dessus, le blessant mortellement.
Moi je dis : si on doit flinguer tous les poivrots qui cherchent un rade, on s'en sort plus.
Que fait le gouvernement pour faire cesser ce scandale ?
Libellés :
Humour post-moderne,
règne du mensonge
mardi, mars 14, 2017
Bugatti Queen
J'ai un avis mitigé sur cette biographie un peu romancée.
Elle est assez mal écrite, oscille entre le sentimentalisme de midinette et le féminisme de harpie. C'est bien dommage car le sujet est passionnant.
Hellé Nice (Hélène Delangle de son vrai nom) est une danseuse-strip teaseuse qui se retrouve au volant d'une Bugatti (Caudron, à la même époque, a compris l'intérêt publicitaire des pilotes féminins), ne se débrouille pas si mal, et collectionne les amants, riches de préférence.
Avec la guerre, son univers s'effondre, des accusations probablement sans fondements de collaboration, elle finit dans l'anonymat et la pauvreté à Nice.
Elle est assez mal écrite, oscille entre le sentimentalisme de midinette et le féminisme de harpie. C'est bien dommage car le sujet est passionnant.
Hellé Nice (Hélène Delangle de son vrai nom) est une danseuse-strip teaseuse qui se retrouve au volant d'une Bugatti (Caudron, à la même époque, a compris l'intérêt publicitaire des pilotes féminins), ne se débrouille pas si mal, et collectionne les amants, riches de préférence.
Avec la guerre, son univers s'effondre, des accusations probablement sans fondements de collaboration, elle finit dans l'anonymat et la pauvreté à Nice.
dimanche, mars 12, 2017
Le retour de la morgue
Morgue : attitude hautaine, méprisante : Homme plein de morgue. (Larousse)
Partout en occident, la morgue est de retour.
Le mépris des gens d'en haut pour les gens d'en bas atteint un sommet jamais vu sous nos latitudes (sauf peut-être pendant la Régence), parce que les gens d'en haut ne se sentent que des droits et plus aucun devoir.
N'importe quel merdeux, parce qu'il a hérité de l'argent de papa ou qu'il a vendu son âme au diable pour faire consultant, journaliste ou ministre (ou n'importe quel autre métier d'escroc compulsif), n'importe quel vieux crouton refusant de vieillir et pété de thunes plus ou moins mal acquises, se croit autorisé à traiter avec un mépris d'airain un valet chenu, un paysan courbé sous le faix ou une pauvre secrétaire, parce que ces gens n'ont pas (soit qu'ils n'y aient pas pensé, soit qu'ils n'aient pas eu l'occasion) vendu leur âme.
La morgue est la fille du « sympa » et du « cool ».
Le « sympa » est le contraire de la sympathie. La sympathie signifie que, par delà nos différences, nous avons conscience de partager les rigueurs de l'humaine condition. Le « sympa », c'est l'inverse : on affiche une convivialité de façade, « Pas de tutoiement entre nous, appelle moi Bob », pour mieux se débarrasser de tout ce qui pourrait ressembler, quelle horreur !, à des rapports vrais.
Une fois que le « sympa » a nivelé les rapports sociaux, miracle, comme un tour de prestidigitation, Gérard Majax puissance dix : les maîtres, les dominants, n'ont plus de devoirs. « Démerde toi. On se tutoie, tu es un grand garçon comme moi. Et vlan, tiens, pendant que j'y suis, je te donne un coup de pied sur la tronche pour t'enfoncer la tête dans le sable ».
On peut en voir des archétypes dans Jacques Chirac et François Hollande, par exemple : une jovialité de façade dissimulant un cynisme d'acier, un égoïsme de bronze et un mépris de granit. On n'invente pas l'expression les « sans-dents » par hasard.
A l'autre extrémité de l'univers, on n'imagine pas le Guépard « sympa » avec son personnel, mais on ne l'imagine pas non plus se dérobant à ses devoirs vis-à-vis de celui-ci.
Nous n'avons plus de guépards ni de lions, nous n'avons que des hyènes et des chacals, et qui s'en font une fierté.
Partout en occident, la morgue est de retour.
Le mépris des gens d'en haut pour les gens d'en bas atteint un sommet jamais vu sous nos latitudes (sauf peut-être pendant la Régence), parce que les gens d'en haut ne se sentent que des droits et plus aucun devoir.
N'importe quel merdeux, parce qu'il a hérité de l'argent de papa ou qu'il a vendu son âme au diable pour faire consultant, journaliste ou ministre (ou n'importe quel autre métier d'escroc compulsif), n'importe quel vieux crouton refusant de vieillir et pété de thunes plus ou moins mal acquises, se croit autorisé à traiter avec un mépris d'airain un valet chenu, un paysan courbé sous le faix ou une pauvre secrétaire, parce que ces gens n'ont pas (soit qu'ils n'y aient pas pensé, soit qu'ils n'aient pas eu l'occasion) vendu leur âme.
La morgue est la fille du « sympa » et du « cool ».
Le « sympa » est le contraire de la sympathie. La sympathie signifie que, par delà nos différences, nous avons conscience de partager les rigueurs de l'humaine condition. Le « sympa », c'est l'inverse : on affiche une convivialité de façade, « Pas de tutoiement entre nous, appelle moi Bob », pour mieux se débarrasser de tout ce qui pourrait ressembler, quelle horreur !, à des rapports vrais.
Une fois que le « sympa » a nivelé les rapports sociaux, miracle, comme un tour de prestidigitation, Gérard Majax puissance dix : les maîtres, les dominants, n'ont plus de devoirs. « Démerde toi. On se tutoie, tu es un grand garçon comme moi. Et vlan, tiens, pendant que j'y suis, je te donne un coup de pied sur la tronche pour t'enfoncer la tête dans le sable ».
On peut en voir des archétypes dans Jacques Chirac et François Hollande, par exemple : une jovialité de façade dissimulant un cynisme d'acier, un égoïsme de bronze et un mépris de granit. On n'invente pas l'expression les « sans-dents » par hasard.
A l'autre extrémité de l'univers, on n'imagine pas le Guépard « sympa » avec son personnel, mais on ne l'imagine pas non plus se dérobant à ses devoirs vis-à-vis de celui-ci.
Nous n'avons plus de guépards ni de lions, nous n'avons que des hyènes et des chacals, et qui s'en font une fierté.
vendredi, mars 10, 2017
De Port Aviation à Orly
Ceux qui ne connaissent pas l'excellente revue Icare ne savent pas ce qu'ils perdent.
C'est un peu le pendant institutionnel du Fana de l'aviation : Le Fana parlent surtout des pilotes et des machines, Icare plus des compagnies aériennes et des aérodromes.
Le numéro sur Orly me rappelle à quel point notre société qui s'enorgueillit de ses communications ultra-rapides est devenue lente, figée, immobile, incapable de la moindre décision.
Comparer l'histoire d'Orly et de Notre Dame Des Landes (1) est une flagellation pour les Français d'aujourd'hui. Inutile d'insister.
Icare, comme toute revue, est inégale, les sujets intéressent plus ou moins, mais c'est toujours un plaisir.
***********
(1) : je ne me prononce pas sur le bien-fondé, je n'en sais rien, mais la lenteur de décision, dans un sens ou dans l'autre, est choquante.
C'est un peu le pendant institutionnel du Fana de l'aviation : Le Fana parlent surtout des pilotes et des machines, Icare plus des compagnies aériennes et des aérodromes.
Le numéro sur Orly me rappelle à quel point notre société qui s'enorgueillit de ses communications ultra-rapides est devenue lente, figée, immobile, incapable de la moindre décision.
Comparer l'histoire d'Orly et de Notre Dame Des Landes (1) est une flagellation pour les Français d'aujourd'hui. Inutile d'insister.
Icare, comme toute revue, est inégale, les sujets intéressent plus ou moins, mais c'est toujours un plaisir.
***********
(1) : je ne me prononce pas sur le bien-fondé, je n'en sais rien, mais la lenteur de décision, dans un sens ou dans l'autre, est choquante.
jeudi, mars 09, 2017
Primaires : le progrès fait rage
La tradition française était de trahir ses électeurs après les élections.
Les primaires introduisent une innovation qui mériterait un prix Nobel de la politique si ça existait : désormais, comme l'illustre abondamment François Fillon, on trahit ses électeurs avant les élections.
Le progrès fait rage.
C'est la merde électorale
Pas de peuple, pas de nation, pas de souverain (et vice-versa) et c’est pourquoi on ne trouve plus d’hommes d’Etat.
Vous connaissez ma conviction : peuple, souveraineté et démocratie sont intimement liés.
L’européisme a sapé la souveraineté. L’hyper-individualisme et l’immigration ont fracturé le peuple en communautés. C’est pourquoi notre démocratie est très malade. Ceci explique aussi qu’on ne trouve plus d’hommes d’Etat : il ne peut y avoir d'hommes d'Etat où il n'y a plus ni peuple ni nation.
Napoléon demandait des sacrifices au nom de la gloire de la France, De Gaulle demandait des efforts au nom du redressement de la France. Qui aujourd'hui sacrifierait quoi que ce soit pour la France, à part quelques fous ?
Cette thèse est soutenue par exemple par Zemmour et de Villiers.
Zemmour et Naulleau 08 mars 2017
(Naulleau est à un sommet de connerie, Pastureau est excellent).
Éric Zemmour : "Comme les Dalton, les candidats à la présidentielle ont leurs boulets"
La conclusion possible ? Il est vain d’attendre quoi que ce soit de cette élection.
Mais c’est excessif. Tous les candidats ne se valent pas. Du moins, la passion mise par certains est ridicule. Il est beaucoup plus utile de maintenir autant que faire ce peut la vie sociale française.
Une fois que l'on a compris que le vrai changement de politique, c'est-à-dire la dissolution de l'Euro et de l'UE, ne pouvait plus venir que de l'extérieur, on peut commenter les prochaines élections comme un genre de match de foot.
Allons y.
Toute le monde sait que Macron ou Fillon ne seront pas au second tour, entrainant leur famille politique avec dans leur faillite.
Il y a un mois, après les primaires de la droite molle et du centre (mou par nature), j'aurais parié que l'éliminé était Macron : c'est une outre gonflée de son propre vent, soutenue de manière un peu trop voyante par le Système. il a pour lui le quart de Français qui ont intérêt à ce que rien ne bouge vraiment et qui se donnent des slogans par antiphrases « Le changement, c'est maintenant », « En marche ! » pour dissimuler leur immobilisme forcené.
Seulement voilà : le mois écoulé a été cruel pour François Fillon, il a révélé à ceux qui l'ignoraient (dont j'étais en partie, malgré ma lecture de Buisson) qu'il est con et pusillanime.
Comme l'analyse un article de la triplette (Atlantico, Figaro Vox, Causeur), l'affaire Pénélope n'a été si dévastatrice que parce que ses partisans ne sont pas fermement accrochés.
Regardez Marine Le Pen : les affaires glissent sur elle comme sur les plumes d'un canard, une raison majeure en est que ses partisans ne doutent pas, ils sont convaincus qu'elle est ce qu'il faut à la France avec le programme qu'il faut et que les affaires pèsent peu face à cette certitude.
Inversement, si François Fillon s'est placé sur le terrain de la morale, choix qui lui est revenu avec justice en pleine gueule, c'est parce qu'il n'arrivait pas à se différencier sur celui de la politique.
Fillon est con : il n'a pas compris son électorat, malgré des analyses disponibles partout. Il a un programme très « France d'en haut », on ne gagne pas une élection avec ça.
Zemmour le dit fort justement face à Valérie Boyer et dans sa chronique RTL, ses électeurs ne veulent pas un recentrage mais une droitisation. Il n'a pas semblé remarquer qu'au Trocadéro, Macron était plus sifflé que Le Pen.
Et vient le deuxième défaut : Fillon est pusillanime. Tenace, mais sans courage, ni audace. Son premier réflexe a été de faire le toutou obéissant face à la presse et à l'appareil judiciaire, ce qui lui a inspiré le malheureux « Si je suis en examen, j'arrête ».
Il s'est repris depuis, mais pas complètement, il est toujours deux ou trois tons en-dessous de ce qu'il faudrait. Par exemple, au Trocadéro, il n'a pas cité un seul nom de juge, de journal ou de journaliste. C'est impardonnable : un combattant nomme ses ennemis, il ne reste pas dans les généralités vagues du genre « Mon ennemi, c'est la finance » (Fillon n'est même pas allé jusque là).
Comme tous les politicards de profession, il essaie de s'en sortir en louvoyant, en jouant sur l'ambiguïté, en godillant. Technique très vulnérable.
Bref, sans tête et sans couilles, il est mal barré.
Mais les dés continue à rouler, la baudruche Macron peut éclater à tout moment. Les jeux ne sont pas faits.
Vous connaissez ma conviction : peuple, souveraineté et démocratie sont intimement liés.
L’européisme a sapé la souveraineté. L’hyper-individualisme et l’immigration ont fracturé le peuple en communautés. C’est pourquoi notre démocratie est très malade. Ceci explique aussi qu’on ne trouve plus d’hommes d’Etat : il ne peut y avoir d'hommes d'Etat où il n'y a plus ni peuple ni nation.
Napoléon demandait des sacrifices au nom de la gloire de la France, De Gaulle demandait des efforts au nom du redressement de la France. Qui aujourd'hui sacrifierait quoi que ce soit pour la France, à part quelques fous ?
Cette thèse est soutenue par exemple par Zemmour et de Villiers.
Zemmour et Naulleau 08 mars 2017
(Naulleau est à un sommet de connerie, Pastureau est excellent).
Éric Zemmour : "Comme les Dalton, les candidats à la présidentielle ont leurs boulets"
La conclusion possible ? Il est vain d’attendre quoi que ce soit de cette élection.
Mais c’est excessif. Tous les candidats ne se valent pas. Du moins, la passion mise par certains est ridicule. Il est beaucoup plus utile de maintenir autant que faire ce peut la vie sociale française.
Une fois que l'on a compris que le vrai changement de politique, c'est-à-dire la dissolution de l'Euro et de l'UE, ne pouvait plus venir que de l'extérieur, on peut commenter les prochaines élections comme un genre de match de foot.
Allons y.
Toute le monde sait que Macron ou Fillon ne seront pas au second tour, entrainant leur famille politique avec dans leur faillite.
Il y a un mois, après les primaires de la droite molle et du centre (mou par nature), j'aurais parié que l'éliminé était Macron : c'est une outre gonflée de son propre vent, soutenue de manière un peu trop voyante par le Système. il a pour lui le quart de Français qui ont intérêt à ce que rien ne bouge vraiment et qui se donnent des slogans par antiphrases « Le changement, c'est maintenant », « En marche ! » pour dissimuler leur immobilisme forcené.
Seulement voilà : le mois écoulé a été cruel pour François Fillon, il a révélé à ceux qui l'ignoraient (dont j'étais en partie, malgré ma lecture de Buisson) qu'il est con et pusillanime.
Comme l'analyse un article de la triplette (Atlantico, Figaro Vox, Causeur), l'affaire Pénélope n'a été si dévastatrice que parce que ses partisans ne sont pas fermement accrochés.
Regardez Marine Le Pen : les affaires glissent sur elle comme sur les plumes d'un canard, une raison majeure en est que ses partisans ne doutent pas, ils sont convaincus qu'elle est ce qu'il faut à la France avec le programme qu'il faut et que les affaires pèsent peu face à cette certitude.
Inversement, si François Fillon s'est placé sur le terrain de la morale, choix qui lui est revenu avec justice en pleine gueule, c'est parce qu'il n'arrivait pas à se différencier sur celui de la politique.
Fillon est con : il n'a pas compris son électorat, malgré des analyses disponibles partout. Il a un programme très « France d'en haut », on ne gagne pas une élection avec ça.
Zemmour le dit fort justement face à Valérie Boyer et dans sa chronique RTL, ses électeurs ne veulent pas un recentrage mais une droitisation. Il n'a pas semblé remarquer qu'au Trocadéro, Macron était plus sifflé que Le Pen.
Et vient le deuxième défaut : Fillon est pusillanime. Tenace, mais sans courage, ni audace. Son premier réflexe a été de faire le toutou obéissant face à la presse et à l'appareil judiciaire, ce qui lui a inspiré le malheureux « Si je suis en examen, j'arrête ».
Il s'est repris depuis, mais pas complètement, il est toujours deux ou trois tons en-dessous de ce qu'il faudrait. Par exemple, au Trocadéro, il n'a pas cité un seul nom de juge, de journal ou de journaliste. C'est impardonnable : un combattant nomme ses ennemis, il ne reste pas dans les généralités vagues du genre « Mon ennemi, c'est la finance » (Fillon n'est même pas allé jusque là).
Comme tous les politicards de profession, il essaie de s'en sortir en louvoyant, en jouant sur l'ambiguïté, en godillant. Technique très vulnérable.
Bref, sans tête et sans couilles, il est mal barré.
Mais les dés continue à rouler, la baudruche Macron peut éclater à tout moment. Les jeux ne sont pas faits.
Programme économique du FN : écoutons les experts, vraiment ?
Gros tir de barrage dans les Echos et le Figaro contre le programme économique du FN. Les experts affirment : le protectionnisme c'est la guerre, la sortie de l'Euro c'est la misère.
Il y a juste quelques petits problèmes :
1) Les « experts » en question, ne sont-ce pas les mêmes qui n'ont pas vu la crise de 2008 et nous prédisaient des catastrophes en cas de Brexit et de Trump ? Crédibilité zéro. Et pour une raison claire : ils sont payés par des organismes (banques, instituts du grand patronat) qui ont intérêt à nous convaincre que nous vivons dans le meilleur des mondes, puisqu'ils en profitent avec une cupidité insatiable, et que nous ne devons surtout rien changer (des fois qu'ils profiteraient moins du nouveau monde).
Je préfère un Charles Gave à mille de ces « experts », qui depuis longtemps ont vendu leur âme pour un plat de lentilles.
2) Il y a dans tous les raisonnements de ces pseudo-experts un biais. Ils pensent toujours toutes choses égales par ailleurs. Or, c'est justement l'objet d'un vrai changement de politique de changer tout ou presque. Ainsi, la sortie de la France de l'Euro, ça n'existe pas. La France ne resterait pas isolée face à des pays restés dans l'Euro. Si la France revenait au Franc, l'Euro éclaterait. Il ne peut donc y avoir sortie de la France de l'Euro mais seulement disparition de l'Euro.
Tous ces scénarios catastrophes des « experts » ne tiennent guère la route. Ils remplissent une fonction d'idéologie et de propagande, pas d'honnête débat.
Cela ne veut pas dire que la situation ne peut pas être pire qu'aujourd'hui. Cela veut juste dire que continuer dans la voie actuelle est le chemin de l'horreur économique sans fin, ce qui est un excellent moyen d'empirer notre situation. Alors, on peut choisir la fin de l'horreur, même si elle comporte de gros risques, le risque c'est la vie.
Sur le coté étatiste du programme du FN, je suis plus réservé, c'est le moins qu'on puisse dire, mais, comme par hasard, c'est la partie le moins attaquée (les connivents profitent beaucoup de l'Etat).
Il y a juste quelques petits problèmes :
1) Les « experts » en question, ne sont-ce pas les mêmes qui n'ont pas vu la crise de 2008 et nous prédisaient des catastrophes en cas de Brexit et de Trump ? Crédibilité zéro. Et pour une raison claire : ils sont payés par des organismes (banques, instituts du grand patronat) qui ont intérêt à nous convaincre que nous vivons dans le meilleur des mondes, puisqu'ils en profitent avec une cupidité insatiable, et que nous ne devons surtout rien changer (des fois qu'ils profiteraient moins du nouveau monde).
Je préfère un Charles Gave à mille de ces « experts », qui depuis longtemps ont vendu leur âme pour un plat de lentilles.
2) Il y a dans tous les raisonnements de ces pseudo-experts un biais. Ils pensent toujours toutes choses égales par ailleurs. Or, c'est justement l'objet d'un vrai changement de politique de changer tout ou presque. Ainsi, la sortie de la France de l'Euro, ça n'existe pas. La France ne resterait pas isolée face à des pays restés dans l'Euro. Si la France revenait au Franc, l'Euro éclaterait. Il ne peut donc y avoir sortie de la France de l'Euro mais seulement disparition de l'Euro.
Tous ces scénarios catastrophes des « experts » ne tiennent guère la route. Ils remplissent une fonction d'idéologie et de propagande, pas d'honnête débat.
Cela ne veut pas dire que la situation ne peut pas être pire qu'aujourd'hui. Cela veut juste dire que continuer dans la voie actuelle est le chemin de l'horreur économique sans fin, ce qui est un excellent moyen d'empirer notre situation. Alors, on peut choisir la fin de l'horreur, même si elle comporte de gros risques, le risque c'est la vie.
Sur le coté étatiste du programme du FN, je suis plus réservé, c'est le moins qu'on puisse dire, mais, comme par hasard, c'est la partie le moins attaquée (les connivents profitent beaucoup de l'Etat).
mardi, mars 07, 2017
Elections 2017 : faites sauter la banque !
La victoire de Marine Le Pen me semble moins improbable qu'il y a mois.
Deux gros arguments contre Marine Le Pen :
1) C'est un Hitler en jupons.
Ceux qui répandent cet argument usé jusqu'à la corde sont de moins en moins crédibles et l'affaire Fillon n'a pas arrangé les choses. De plus, les Français sont de moins en moins hostiles à une Mussolini en jupons (Hitler, c'est pousser le bouchon un peu loin).
2) Le Pen, c'est le saut dans l'inconnu.
Mais pas plus que le Brexit ou Trump, et il y a de plus en plus de Français qui préfèrent un saut dans l'inconnu à la continuation de la politique actuelle.
Deux gros arguments contre Marine Le Pen :
1) C'est un Hitler en jupons.
Ceux qui répandent cet argument usé jusqu'à la corde sont de moins en moins crédibles et l'affaire Fillon n'a pas arrangé les choses. De plus, les Français sont de moins en moins hostiles à une Mussolini en jupons (Hitler, c'est pousser le bouchon un peu loin).
2) Le Pen, c'est le saut dans l'inconnu.
Mais pas plus que le Brexit ou Trump, et il y a de plus en plus de Français qui préfèrent un saut dans l'inconnu à la continuation de la politique actuelle.
lundi, mars 06, 2017
Le fond de Fillon
L’affaire Fillon n’est pas si anecdotique qu’il y paraît. Bien sûr, les faits reprochés à François Fillon sont par eux-mêmes anecdotiques (même s’il finit par être condamné, ce qui est très loin d’être certain), ceux qui poussent des hurlements de douleur et se déchirent la poitrine sont des comédiens. En revanche, ce qui n’est pas anecdotique, c’est de savoir qui est souverain : la collusion des juges, de la presse et des notables ou le peuple français ?
D’après Carl Schmitt, est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. Pour moi, cela règle la question de l’avenir de François Fillon : si on est démocrate, on doit considérer que le seul habilité à juger François Fillon est le peuple français. C’est à lui de décider s’il veut faire une exception pour François Fillon ou non.
Le sauve-qui-peut autour de François Fillon, est hallucinant : cette fuite éperdue, sous la pression de juges, de sondages et de médias discrédités -le mot est faible, passe au premier abord pour une hallucination, tellement ce comportement est veule, lâche et mesquin. On se pince pour y croire. Et cette racaille veut être député, ministre ?
Bien malgré lui, Fillon se trumpise. Espérons pour lui qu'il saura le comprendre et l'assumer.
Le coup de pied de l’âne de Juppé nuira-t-il vraiment à un Fillon trumpisé ?
S'il y arrive, il aura autant de chances de l'emporter que Trump.
J'espère que vous goûterez comme moi les gazouillis de Jean-Marie Le Pen. Le menhir est en forme :
Quelques articles bien saignants :
1) Juppé s'est montré égal à lui même, c'est-à-dire un pauvre con, sans noblesse ni envergure, mesquin, rancunier un petit mec, ce qui est navrant à son âge (si Juppé a été un jour gaulliste, moi j'ai été indien guarani avec une plume dans le cul) :
« Des militants radicalisés » : le jour où Alain Juppé a cessé d'être gaulliste
*************
Alain Juppé sait qu'il n'incarne ni « l'exemplarité » ni le « renouvellement » qu'attendent les Français. «Il est trop tard», reconnaît-il. Il ne se présentera pas. Mais, au lieu d'appeler au rassemblement, à la cohésion, le voilà qui se livre à un dégommage en règle du candidat Fillon. Il pointe son « obstination » ; il critique «l'impasse» de sa stratégie de défense dénonçant un « prétendu complot » et un «assassinat politique» (ce que le principal intéressé a tempéré au Trocadéro) ; il lui reproche de n'avoir conservé derrière lui qu'un « noyau radicalisé » (!) des sympathisants LR. Bref, il dilapide la moitié de son intervention télévisée à carboniser l'image de François Fillon. Cette posture fait écho aux déclarations de Nicolas Sarkozy, qui propose une réunion dans l'urgence pour préparer une « voie de sortie digne ». Digne ? La dignité se logerait-elle de nos jours dans les trahisons en série, les revirements opportunistes, les sabotages perfides, les dérobades décomplexées ?
Ainsi en a décidé la meute. Coûte que coûte, elle torpille celui dont elle ne voulait pas et que personne n'avait vu venir, elle crache sur sa ténacité, elle prophétise son éviction du second tour en agitant le chiffon rouge du « fanatisme » du FN ou de « l'immaturité » de celui qui fut « l'instigateur de la politique économique » de François Hollande. En somme, si la droite perd, ce sera exclusivement la faute de Fillon. Chacun s'exonère en amont de sa part de responsabilités avant même les résultats du scrutin. Les bourgeonnements printaniers de la fausse vertu puisent leur engrais dans la couardise. Alain Juppé va jusqu'à caricaturer l'électorat du Trocadéro, qui ne serait donc qu'un vulgaire ramassis de réacs cathos. « Radicalisés ! » pour une foule calme qui agite des drapeaux tricolores ! Avec ce terme il a confirmé qu'il n'avait plus grand-chose d'un gaulliste.
*************
Gilles-William Goldnadel : « En France, la justice et les médias sont intouchables »
*************
Qui pourrait me montrer le texte légal qui proscrirait la critique du système judiciaire ou médiatique ou celle de certains juges ou journalistes ? Il est certes prohibé de jeter le discrédit sur une décision de justice particulière, et ce en termes méprisants. La dernière fois qu'il m'a été donné d'entendre critiquer un jugement, c'était M. Benoît Hamon qui y procédait, en des termes sévères, au micro de France Inter.
[…]
Qui pourrait m'indiquer pour quelles raisons morales, seuls les journalistes et les juges, pour qui n'existe déjà aucun véritable contre-pouvoir, et le système qui les régit, seraient incritiquables ou intouchables, à l'instar des vaches sacrées ?
[…]
On peut sans doute tout faire au peuple de France. Le désinformer, l'empêcher de se réformer, de défendre son identité, sa culture ou son intégrité. Fausser le jeu démocratique et judiciaire. Tout, sauf le droit de l'empêcher de dire qu'il n'est pas dupe de la duperie d'un procédé et de la duplicité d'un système.
*************
François Hollande, la droite et le FN : le retour du pompier-président-pyromane !
*************
Il est des grands classiques de la politicaillerie mitterrandiste qu'aucun dirigeant socialiste digne de ce nom n'entend négliger. Agiter l'épouvantail du FN après voir tout fait pour le voir monter est une de ces figures obligées, comme on en trouve en patinage artistique.
Sauf que la piste est de plus en plus glissante, les patins de plus en plus rouillés et le patineur de plus en plus fatigué. C'est donc en athlète en bout de course que François Hollande a mis pour la énième fois en garde les électeurs contre le danger que le ventre fécond accouche d'une bête immonde qui finira par naître vieillarde à force de voir sa mise au monde annoncée puis retardée.
[…]
On peut aller plus loin et se demander si Hollande, à la veille d'être congédié de l'Élysée, n'est pas secrètement tenté de jouer la tactique de la terre brûlée. À force de crier au loup, il signale à cette bête intelligente que la porte de la ville est dégarnie de défense et prépare les esprits des bourgeois à la voir arriver. C'est une sorte d'anticipation auto-réalisatrice sur fond de rouerie politicarde.
Mais il y a peut-être une autre explication. François Hollande est soupçonné d'aider Macron en sous-main. Le report des voix de droite « républicaine » sur le télévangéliste de l'oligarchie dans une deuxième tour face à Le Pen est moins qu'assuré. Si Fillon est sèchement éliminé, la fureur de son électorat pourrait le conduire à voter pour la candidate du Front national au second tour. Il ne faut pas oublier que la France est aujourd'hui majoritairement de droite, toute nuance confondue. Il suffirait donc que Marine Le Pen parvienne à adoucir son image et à assimiler Macron à Hollande pour que les sondages soient cruellement démentis, de la même manière qu'ils l'ont été aux États-Unis ou en Grande-Bretagne récemment.
Mais, ici aussi, François Hollande joue avec le feu. Plus il soutiendra Macron ouvertement, plus il fera partager la détestation populaire qui l'accable à ce successeur éventuel et quasi-fils spirituel.
En contribuant à faire battre Macron, François Hollande aura alors achevé en apothéose son entreprise de destruction de la Ve république et même de l'Union européenne. Et le tout en paraissant œuvrer pour le contraire !
Un vrai triomphe historique pour cet enfumeur-né …
*************
D’après Carl Schmitt, est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. Pour moi, cela règle la question de l’avenir de François Fillon : si on est démocrate, on doit considérer que le seul habilité à juger François Fillon est le peuple français. C’est à lui de décider s’il veut faire une exception pour François Fillon ou non.
Le sauve-qui-peut autour de François Fillon, est hallucinant : cette fuite éperdue, sous la pression de juges, de sondages et de médias discrédités -le mot est faible, passe au premier abord pour une hallucination, tellement ce comportement est veule, lâche et mesquin. On se pince pour y croire. Et cette racaille veut être député, ministre ?
Bien malgré lui, Fillon se trumpise. Espérons pour lui qu'il saura le comprendre et l'assumer.
Le coup de pied de l’âne de Juppé nuira-t-il vraiment à un Fillon trumpisé ?
S'il y arrive, il aura autant de chances de l'emporter que Trump.
J'espère que vous goûterez comme moi les gazouillis de Jean-Marie Le Pen. Le menhir est en forme :
Quelques articles bien saignants :
1) Juppé s'est montré égal à lui même, c'est-à-dire un pauvre con, sans noblesse ni envergure, mesquin, rancunier un petit mec, ce qui est navrant à son âge (si Juppé a été un jour gaulliste, moi j'ai été indien guarani avec une plume dans le cul) :
« Des militants radicalisés » : le jour où Alain Juppé a cessé d'être gaulliste
*************
Alain Juppé sait qu'il n'incarne ni « l'exemplarité » ni le « renouvellement » qu'attendent les Français. «Il est trop tard», reconnaît-il. Il ne se présentera pas. Mais, au lieu d'appeler au rassemblement, à la cohésion, le voilà qui se livre à un dégommage en règle du candidat Fillon. Il pointe son « obstination » ; il critique «l'impasse» de sa stratégie de défense dénonçant un « prétendu complot » et un «assassinat politique» (ce que le principal intéressé a tempéré au Trocadéro) ; il lui reproche de n'avoir conservé derrière lui qu'un « noyau radicalisé » (!) des sympathisants LR. Bref, il dilapide la moitié de son intervention télévisée à carboniser l'image de François Fillon. Cette posture fait écho aux déclarations de Nicolas Sarkozy, qui propose une réunion dans l'urgence pour préparer une « voie de sortie digne ». Digne ? La dignité se logerait-elle de nos jours dans les trahisons en série, les revirements opportunistes, les sabotages perfides, les dérobades décomplexées ?
Ainsi en a décidé la meute. Coûte que coûte, elle torpille celui dont elle ne voulait pas et que personne n'avait vu venir, elle crache sur sa ténacité, elle prophétise son éviction du second tour en agitant le chiffon rouge du « fanatisme » du FN ou de « l'immaturité » de celui qui fut « l'instigateur de la politique économique » de François Hollande. En somme, si la droite perd, ce sera exclusivement la faute de Fillon. Chacun s'exonère en amont de sa part de responsabilités avant même les résultats du scrutin. Les bourgeonnements printaniers de la fausse vertu puisent leur engrais dans la couardise. Alain Juppé va jusqu'à caricaturer l'électorat du Trocadéro, qui ne serait donc qu'un vulgaire ramassis de réacs cathos. « Radicalisés ! » pour une foule calme qui agite des drapeaux tricolores ! Avec ce terme il a confirmé qu'il n'avait plus grand-chose d'un gaulliste.
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Gilles-William Goldnadel : « En France, la justice et les médias sont intouchables »
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Qui pourrait me montrer le texte légal qui proscrirait la critique du système judiciaire ou médiatique ou celle de certains juges ou journalistes ? Il est certes prohibé de jeter le discrédit sur une décision de justice particulière, et ce en termes méprisants. La dernière fois qu'il m'a été donné d'entendre critiquer un jugement, c'était M. Benoît Hamon qui y procédait, en des termes sévères, au micro de France Inter.
[…]
Qui pourrait m'indiquer pour quelles raisons morales, seuls les journalistes et les juges, pour qui n'existe déjà aucun véritable contre-pouvoir, et le système qui les régit, seraient incritiquables ou intouchables, à l'instar des vaches sacrées ?
[…]
On peut sans doute tout faire au peuple de France. Le désinformer, l'empêcher de se réformer, de défendre son identité, sa culture ou son intégrité. Fausser le jeu démocratique et judiciaire. Tout, sauf le droit de l'empêcher de dire qu'il n'est pas dupe de la duperie d'un procédé et de la duplicité d'un système.
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François Hollande, la droite et le FN : le retour du pompier-président-pyromane !
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Il est des grands classiques de la politicaillerie mitterrandiste qu'aucun dirigeant socialiste digne de ce nom n'entend négliger. Agiter l'épouvantail du FN après voir tout fait pour le voir monter est une de ces figures obligées, comme on en trouve en patinage artistique.
Sauf que la piste est de plus en plus glissante, les patins de plus en plus rouillés et le patineur de plus en plus fatigué. C'est donc en athlète en bout de course que François Hollande a mis pour la énième fois en garde les électeurs contre le danger que le ventre fécond accouche d'une bête immonde qui finira par naître vieillarde à force de voir sa mise au monde annoncée puis retardée.
[…]
On peut aller plus loin et se demander si Hollande, à la veille d'être congédié de l'Élysée, n'est pas secrètement tenté de jouer la tactique de la terre brûlée. À force de crier au loup, il signale à cette bête intelligente que la porte de la ville est dégarnie de défense et prépare les esprits des bourgeois à la voir arriver. C'est une sorte d'anticipation auto-réalisatrice sur fond de rouerie politicarde.
Mais il y a peut-être une autre explication. François Hollande est soupçonné d'aider Macron en sous-main. Le report des voix de droite « républicaine » sur le télévangéliste de l'oligarchie dans une deuxième tour face à Le Pen est moins qu'assuré. Si Fillon est sèchement éliminé, la fureur de son électorat pourrait le conduire à voter pour la candidate du Front national au second tour. Il ne faut pas oublier que la France est aujourd'hui majoritairement de droite, toute nuance confondue. Il suffirait donc que Marine Le Pen parvienne à adoucir son image et à assimiler Macron à Hollande pour que les sondages soient cruellement démentis, de la même manière qu'ils l'ont été aux États-Unis ou en Grande-Bretagne récemment.
Mais, ici aussi, François Hollande joue avec le feu. Plus il soutiendra Macron ouvertement, plus il fera partager la détestation populaire qui l'accable à ce successeur éventuel et quasi-fils spirituel.
En contribuant à faire battre Macron, François Hollande aura alors achevé en apothéose son entreprise de destruction de la Ve république et même de l'Union européenne. Et le tout en paraissant œuvrer pour le contraire !
Un vrai triomphe historique pour cet enfumeur-né …
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