Les ralliements à Emmanuel Macron sont d'une ampleur spectaculaire mais le fond en est très ordinaire.
Le fond d'Emmanuel Macron, c'est le mensonge technocratique. L'idée, erronée, que la politique est une impasse, que la droite et la gauche ne comptent pas, que le gouvernement moderne est une question de technique et qu'il suffit de laisser les commandes aux meilleurs techniciens (sélectionnés comment ?) pour que les choses aillent mieux.
Cette idée remonte aux années 30 et a trouvé sa concrétisation dans le gouvernement de Vichy. Depuis les années 70, c'est l'idéal qu'on nous sert : Giscard et Barre, Fabius et Bérégovoy, Juppé, Macron lui-même nous ont été présentés comme de super-techniciens du gouvernement.
Mais c'est un mensonge : le gouvernement technocratique est aussi un choix politique, et non technique. Et ça fait quarante ans qu'on nous emmerde avec ça.
C'est pourquoi Emmanuel Macron rassemble à la fois ceux qui ont quelque chose à perdre et ceux qui sont trop lâches pour assumer en face la nature intrinsèquement conflictuelle de la politique, ce sont souvent les mêmes (le blog de P. Bilger m'a beaucoup servi pour le comprendre). La modération politique est le paravent du cynisme et du conservatisme.
On fait semblant de ne pas trancher, de ne pas être brutal, d'être modéré, de se borner à la technique, pour dissimuler un vrai choix politique, qui est en réalité aussi brutal que tout autre choix politique : « La situation actuelle me va bien, je n'ai pas envie qu'on y touche, sauf pour de la cosmétique. Et si des gens en souffrent, si le pays en souffre, c'est bien dommage pour eux, mais je m'en fous, ma priorité c'est de ne pas prendre le risque de perdre mon confort ».
Voilà ce que signifient les ralliements à Macron des Bayrou, Mercier, Madelin et compagnie.
Est-ce que les Français le comprendront en nombre suffisant ? Je n'en désespère pas.
Allez rions un peu :
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