L'alcool et le tabac ont de nombreux points communs :
> ce sont des des drogues
> leur action sur la santé est très nocive (évaluation : 45 000 morts par an en France pour l'alcool, hors accidents de la route, 60 000 morts pour le tabac)
> ils ont des effets d'accoutumance et de dépendance très forts.
> ils sont acceptés culturellement, en vente libre, et fortement taxés.
> ils font des victimes indirectes (tabagisme passif dans un cas, accidents et violences dans l'autre)
Pourtant, ces deux fléaux font l'objet de traitements par les pouvoirs publics très différents : le tabac est victime d'une stigmatisation, d'une guerre sans relâche, ce qui est très loin d'être le cas pour l'alcool.
jeudi, mai 31, 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
EMEND est une spécialité pharmaceutique prévenant les nausées et vomissements induits par des chimiothérapies aux sels de plomb (entre autres), comme par exemple le cancer du poumon.
RépondreSupprimerEMEND existe en dosages faible (80 mg) et fort (125 mg), en boîtes de 2 comprimés (en officine) ou de 5 comprimés (à l'hôpital).
EMEND ne traite pas du tout la cause du cancer du poumon et est pris ponctuellement (en gros, deux comprimés avant la chimio).
EMEND 80 mg bte 2 cp coûte 55 €, remboursés à 65% par la Sécu.
Pour le même prix, vous gagnez 28 jours de traitement symptomatiqe d'une cirrhose alcoolique.
Sachant que nous n'envisageons que le cancer des poumons en occultant la langue, les gencives, la gorge et la trachée, et que la chance (haha) de contracter un cancer dû au tabac est 4 à 5 fois (à la louche) plus élevée que celle de voir évoluer sa cirrhose en cancer du foie, faites le calcul, en n'oubliant pas que le traitement de la cirrhose se fait à la maison et que la chimio, dont nous n'avons pas encore envisagé le coût (!), se fait à l'hôpital public.
Ces considérations bassement matérielles mises à part, fumer tue et l'alcool est à consommer avec modération.
Courage, prisons !
RépondreSupprimerJe suis en désaccord sur plusieurs points :
RépondreSupprimer- Les chiffres sont faussés. D'une part parce qu'il y a en France beaucoup plus de buveurs d'alcool que de fumeurs, d'autre part parce que les victimes de l'alcool se trouvent de façon assez répartie dans toute la société (un alcoolique tue un enfant en le frappant, un chauffard massacre une famille, etc.) alors que le tabac est très sélectif : Seuls ceux qui sont mis en contact régulier et durable avec les substances toxiques issues du tabac sont en danger. Un enfant n'est jamais tué par le tabac.
Donc, comaparer 60000 morts à 45000 ne veut rien dire, puisque les ordres de grandeur des populations de départ sont très éloignés.
- Ce n'est pas la seulle erreur dans ce texte, d'ailleurs. Car s'il est fréquent de rencontrer des consommateurs d'alcool non alcooliques, il est déjà nettement plus rare de voir des fumeurs non accros au tabac.
- Cette façon de mettre le tabac et l'alcool sur un pied d'égalité n'est pas équitable, à mon sens. On n'a jamais entendu parler, par exemple, de compagnies viticoles modifiant la composition de l'alcool dans leurs vins pour les rendre plus addictifs, pas plus que d'ajouter sciemment des dizaines de composants toxiques à leurs produits à seule fins de conserver leurs clients plus longtemps... Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
- Enfin, le seul usage grand public du tabac est de se droguer avec, tandis que l'alcool sert à de nombreuses choses. On n'a jamais entendu parler de drogués aux babas au rhum ou à la sauce au vin, par exemple.
Je regrette donc que pour aboutir à une conclusion globalement juste, vous vous soyiez ainsi fourvoyé avec des arguments à mon sens fallacieux.
Au plaisir de vous lire
"On n'a jamais entendu parler, par exemple, de compagnies viticoles modifiant la composition de l'alcool dans leurs vins pour les rendre plus addictifs, pas plus que d'ajouter sciemment des dizaines de composants toxiques à leurs produits à seule fins de conserver leurs clients plus longtemps..."
RépondreSupprimerD'un point de vue uniquement gastronomique, je trouve votre thèse contestable, il me semble qu'au contraire tout l'effort des pinardiers depuis des siècles consistent à rendre leurs produits plus alléchants pour le client.
Je me reconnais un peu de mauvaise foi dans cette manière de présenter les choses.
"le seul usage grand public du tabac est de se droguer avec, tandis que l'alcool sert à de nombreuses choses."
Je conteste, le tabac avait (a encore ?), tout comme l'alcool une fonction sociale.
Les pinardiers, comme vous dites, ont fait leur métier, consistant à fabriquer un produit satisfaisant leur clientèle. Il s'est toujours agi d'améliorer ou de maintenir une qualité gustative, sans empoisonner les gens, du moins à quelques exceptions près, qui, il faut le noter, ont été réprimées (absinthe, alcool frelaté, etc.)
RépondreSupprimerL'histoire du tabac est très différente. Tout d'abord parce qu'en matière de goût, on ne s'est pas contenté d'affiner ceci ou cela : On a ajouté, notamment depuis les années 60, nombre d'additifs qui sont très dangereux pour la santé et qui ont comme unique but d'améliorer le goût du produit.
Ce n'est pas exactement ce que font les pinardiers, et, s'il le faisaient, je le leur reprocherais.
Par ailleurs, à partir du moment où l'industrie du tabac a compris que la nicotine était très addictive, tout fut fait pour en accroître l'effet.
Goût et addiction, voilà les deux raisons pour lesquelles on trouve dans le tabac une soixantaine de produits cancérigènes, et bien d'autres poisons (arsenic, toluidine, acétone, dibenzacridine, polonium 210, goudrons, chlorure de vinyle, benzopyrène, cadmium, etc.)
En tout, plus de 4000 substances chimiques dans la fumée de cigarette d'aujourd'hui..
Ce qui ne fut pas toujours le cas. Si le tabac avait grosso modo la même composition qu'il y a un siècle, comme c'est le cas pour l'alcool et le vin, si l'industrie ne s'était pas évertué à découvrir toujours plus de méthodes pour accrocher le consommateur sans le laisser fuir, on pourrait traiter le tabac comme ou traite l'alcool.
Il ne s'agit donc pas, de ma part, de mauvaise fois, croyez-le bien, mais du résultat d'une étude assez approfondie du phénomène.
Enfin, concernant l'utilité sociale du tabac, je dois admettre qu'elle exista. Ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui, contrairement à l'alcool. Cela étant, ce n'est pas parce qu'on se drogue en société que l'usage principal du produit n'est pas... de se droguer!
Tandis que dans ma daube de sanglier, on ne retrouve plus trace de l'alcool présent à l'origine. Le vin n'entre dans sa composition que pour le goût. Vous noterez la nette différence par rapport à l'effet social de la consommation directe de tabac ou d'alcool.
A lire pour plus d’information sur le sulet
les prémix et autres boissons alcoolisées et sucrées qui ont pour but de séduire les palais non éduqués, jeunes, et femmes ont clairement pour but de donner une habitude de consommation à des personnes qui auraient pu garder une plus grande distance avec l'alcool. De même, on ne peut pas dire que le rcard, composé à partir d'alcool de betterave soit un exemple de la qualité des spiritueux français. Mais c'est le plus consommé.
RépondreSupprimerMême si je suis plutot d'accord avec vous concernant une approche gastronomique (j'ai été caviste et mon frère est en école de cuisine) des vins et spiritueux, je ne peux m'empecher de constater qu'on boit plus de whisky coca en france qu'on ne boit de Crozes Hermitage.