Citation de Sir Peter Medawar piquée sur un autre blog :
«Just as compulsory primary education created a market catered for by cheap dailies and weeklies, so the spread of secondary and latterly tertiary education has created a large population of people, often with well-developed literary and scholarly tastes, who have been educated far beyond their capacity to undertake analytical thought.»
Traduction :
Tout comme l'éducation primaire obligatoire a créé un marché fourni par des quotidiens et des hebdomadaires à bas prix, la diffusion de l'instruction secondaire puis tertiaire a créé une grande population de gens au goût littéraire et savant développé qui ont été instruits bien au-delà de leur capacité à soutenir une pensée analytique.
Cette phrase explique assez bien pourquoi certains membres de populations instruites, je pense notamment à des enseignants et à des journalistes, montrent parfois des faiblesses d'analyse étonnantes.
Je ne vois guère de manière de prévenir ces faiblesses si ce n'est d'avoir la modestie de ne pas s'aventurer sur des terrains trop complexes (1).
Par exemple, pour comprendre le libéralisme, je sens bien que mes notions de thermodynamique statistique sont de puissantes aides, car l'idée comme quoi à partir de quelques objets simples, on peut obtenir des ensembles ordonnés très complexes n'est pas intuitive.
Or, si je fais le compte, il m'a bien fallu six ans d'école (à partir de la terminale) plus quelques années qui ont suivi pour me sentir à l'aise avec ces concepts. Il n'est donc pas étonnant que ceux dont les études n'avaient pour objet ces modes d'analyse ne les maitrisent pas.
(1) : pour ma part, j'avoue que les problèmes liés à l'immigration ou à la religion me laissent perplexes et que je m'y colle avec difficulté. J'ai quelquefois du mal à comprendre des stratégies politiques à 36 000 bandes.
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RépondreSupprimerAh, Franck, vous avez le don pour vous faire des amis... mais qu'est-ce que je rigole ;)) Merci pour ce bon moment d'émotion.
RépondreSupprimerCeci étant, je souscris malheureusement à ce constat : en tant qu'enseignant, je peux quasiment chaque jour constater à quel point certains élèves ne sont pas faits pour le système scolaire actuel, combien ils perdent leur temps sur les bancs de l'école et qu'on laisse passer de classe en classe parce que sinon on ne saurait quoi en faire ni quel autre choix leur proposer... quelle chance auront-ils de se former de façon adéquate pour réussir au mieux leur parcours et trouver un métier qui les satisfasse?
Le futur terreau d'un totalitarisme?
P.S. Désolé pour ce petit "ratage"
problème de l'école ou de l'écolier ? Mon frère a 'subi' une scolarité manifestement pas faite pour lui...
RépondreSupprimerAprès 5 ans de lycée, il aterrit dans un IUT où il s'éclate et qui le catapulte 3 ans plus tard dans une des meilleures écoles de commerce en France.
Comment un gamin jugé 'perdu' par ses profs en 6ème (et qui lui ont fait redoublé) peut-il sortir diplomé d'une grande école 15 ans plus tard ?
Je ne pense pas, comme son employeur actuel d'ailleurs, que le jugement de la grande école soit à remettre en cause...
J'ai voté blanc au second tour de l'élection présidentielle .
RépondreSupprimerAutrement dit, tout ceux qui ne sont pas d'accord avec vous sur le libéralisme sont simplement trop con pour comprendre de quoi il est question...
RépondreSupprimerCa va les chevilles ? Ca n'enfle pas trop ?
@ bartlett1
RépondreSupprimerIl fallait bien que quelqu'un la fasse cette réflexion, c'est tombé sur vous. Voilà.
On passe à autre chose ?
Ce messsage est de Bartlett1( probléme compte Google)
RépondreSupprimer"On passe à autre chose ?"
Merci Monsieur Boizard mais non, on a déja fait le tour....
Vous ne tomberiez pas un peu dans le scientisme là ? (qui est une forme d'ethnocentrisme pour les scientifiques): Estimer que votre compréhension du libéralisme repose sur des acquis scientifiques solides et indiscutables comme la thermo dynamique dont acte. Je suis assez d'accord. La porosité intellectuelle est une réalité souvent observée. Par contre considérer, par inférence, que si la thermo dynamique est bonne .... pour de bonnes raisons .... alors le libéralisme le sera pour les mêmes raisons. La ca coince. C'est un peu le drame de W.Friedmann : trés bon matheux (il y a, je crois de mémoire, un test ou une loi de W Friedman en statistique, assez puissante). Mais sa modélisation du marché comme modèle de sociéte est trop stricte. Trop d'abstraction. Il y a dans un de ses livres (la tyrannie du status quo il me semble), une phrase qui dit : "le marché sera toujours optimum si tout le monde en ait convaincu" (citation un peu approximative, je le concède). C'est bien le hic...si tout le monde y croit.
RépondreSupprimerBref le débat est large. Pour revenir à Medawar, son idée est assez proche de celle développée par JF Revel sur les Connaissances inutiles. Trop d'info sans logiciels d'analyse ne sert à rien sinon à se croire détenteur infaillible d'un savoir en carton. Je me souviens d'un séminaire professionnel (finance) avec un intervenant citant des données toutes les 30 sec. Une vrai base de données. je lui ai fait remarquer que ses statistiques étaient toutes des moyennes et les moyennes sans écart type... Il ne savait pas vraiment ce que signifait un écart type. Dommage. Tout ca pour dire quoi ? D'abord à 45 ans, je m'apercois que je commence un peu à comprendre.