mercredi, octobre 31, 2018

Autrefois, les plaisirs de la vie étaient plus forts (2)

Je retrouve ce texte d'il y a cinq ans, il est plus que jamais d'actualité :



Philosophant de comptoir avec un ami, évoquant les interdictions de fumer, de stationner, de rouler vite, de piloter où on veut etc. qui entravent nos vies, nous constatâmes qu'autrefois les plaisirs de la vie étaient plus forts et les libertés plus grandes.

Les gens étaient mieux habillés et les mariages duraient trois jours.

On pourrait multiplier les comparaisons. Je ne pense pas que cela soit seulement une poussée de nostalgie de vieux cons.

Bien sûr, la guerre, la maladie, l'accident et la mort étaient plus présents.  Ce n'est pas contradictoire.

Nous sommes en quelque sorte devant le dilemme d'Achille revisité : voulons nous une vie courte et intense ou une vie longue et morne ?

Comme nous ne croyons plus en rien de spirituel, que nous célébrons le culte du matérialisme, nous plaçons notre vie biologique au-dessus de toute autre considération. C'est pourquoi nous choisissons collectivement une vie longue et morne.

Autrement dit, entre une vie de chevalier et une vie de cheval, nous avons choisi la seconde, nous avons choisi l'animalité contre la civilisation. Comme disait Philippe Muray, nous allons vers des lendemains qui rampent.

Il est donc dans l'ordre des choses que l'on bride les plaisirs typiquement humains. Un boeuf à l'étable n'a jamais ressenti le besoin de fumer un havane après le déjeuner.


Bernard Lugan sur le Mali

Comme d'habitude, c'est limpide :


1) Si pour l’armée française les ennemis sont les islamistes, pour Bamako, ces derniers sont au contraire des « alliés » contre les séparatistes touareg.

2) Comment donner une conscience « nationale » aux populations de cet Etat sans Nation qu’est le Mali où, légitimé par l’ethno-mathématique électorale, le régime sudiste refuse de prendre en compte les revendications nordistes ?

3) Comment prétendre faire vivre ensemble les agriculteurs noirs sédentaires du sud, les nomades berbères ou arabes du nord et les éleveurs peul du centre quand le contentieux qui les oppose est à la fois inscrit dans la nuit des temps et amplifié par la suicidaire démographie régionale ?

La question malienne, et plus généralement celle du Sahel, est donc sans issue à court et à moyen terme. Quant au « développement », il s’agit d’une illusion à destination des gogos. Le déversement de ses populations vers le nord de la méditerranée est donc programmé.

Pour l’Europe, l’urgence est alors d’établir des partenariats avec les pays d’Afrique du Nord qui constituent sa première frontière, tout en adoptant des mesures militaires d’une absolue fermeté contre les passeurs et ceux qui les aident.



mardi, octobre 30, 2018

Charles Gave : « Banques : panique allemande ! »



Charles Gave fait des analyses qui rejoignent celles de Bruno Bertez.

Elle se venge ... (la décivilisation par les connasses)



Finalement, donner la parole et l'indépendance aux femmes n'était pas une bonne idée : avant, nous étions cerné par les cons, aujourd'hui il faut y ajouter les connes. Ca fait double encerclement.

Les rappels de l’affaire Kashoggi

Le Canard Enchainé s’est amusé à titrer « Affaire Kashoggi : une enquête en dents de scie ».

Trêve de plaisanteries, l’affaire Kashoggi rappelle deux choses (si, pour vous, ce ne sont pas des rappels mais des informations, c’est dommage) :

1) L’Arabie Saoudite est un DAECH qui a du pétrole et un siège à l’ONU. Ce sont des animaux sadiques. C’est une honte et un danger pour n’importe quel pays occidental d’avoir une relation quelconque avec ce pays autre que l’hostilité ouverte.

2) Conséquence directe du premier point, les pays occidentaux n’ont absolument plus aucun crédit moral (comparez par exemple les traitements des affaires Skripal et Kashoggi). C'est un point essentiel






Le néo-féminisme en action (et après, vous me direz que nous ne sommes pas cernés par les cons)



Je me pose tout de même une question : cette connasse débile a un chose avec des trucs entre les jambes (je n'ose écrire « un homme »), le père de son enfant ? Et il ne lui a pas passé un savon d'anthologie ?

Nota : le titre de ce billet porte « cernés par les cons » et pas « cernés par les connes » parce que, chez les néo-féministes abrutis, les hommes et les femmes se valent dans la bêtise crasse.

Addendum : je m'aperçois que le hasard du blog fait que ce billet est juste au-dessus de celui cur Neil Armstrong. Il ne peut y avoir contraste plus saisissant entre cet homme modeste et taiseux qui fait son devoir et de grandes choses et cette poule bavarde, narcissique et creuse.

dimanche, octobre 28, 2018

First man



Excellent film.

J'ai un faible pour Neil Armstrong. C'était un taiseux à l'ancienne, loin du blabla obligatoire pour magazines féminins des hommes « sensibles ». C'était un homme de peu de mots. Bien que cela ne soit pas tout le thème du film, on pense à Milan Kundera  : « les misogynes n'aiment pas la féminité. Les machistes aiment la féminité mais ne s'y soumettent pas ». Armstrong est un mec classe, le type du decent man, common man. Il ne ramène pas sa fraise, il fait son devoir, y compris quand il consiste à risquer sa vie.

Le film en fait peut-être un peu trop sur la petite fille d'Armstrong morte d'une tumeur au cerveau.

Mais c'était un pilote extraordinaire, d'un sang-froid à la limite de la distraction. Il n'a pas été choisi pour être le premier homme sur la Lune simplement parce qu'il avait une bonne tête.

Ce film a été plutôt un flop aux Etats-Unis, ce qui n'est pas péjoratif à mes yeux : vu les thèmes à la mode, s'en abstenir mérite louange.

J'ai un petit point commun avec Neil Armstrong mais je le garde pour moi.




Et un documentaire sur cet avion extraordinaire que ce fut le X15 (un pilote de X15 se plaignait récemment « J'ai 90 ans et mes records n'ont toujours pas été battus »).


La censure




Et la censure n'est pas près de s'arrêter.

Demain, les voitures autonomes ne censuront-elles pas les endroits où nous n'avons pas le droit d'aller ?

De la même manière que Google ne nous propose pas certaines pages, les voitures ne nous proposeront par certaines destinations, nous ne saurons même pas qu'elles existent.

Et encore :

samedi, octobre 27, 2018

Bonnes 17 premières minutes de Zemmour




A partie de 25', on en apprend de belles sur « Mimi » Marchand, la grande amie de la vioque. Toujours ce penchant macronien pour la racaille. Décidément, ces gens-là sont égaux à eux-mêmes. Le bourgeois minable qui compense son manque de virilité en s'encanaillant, un grand classique.

Et on a honte. Parce que ce pauvre type n'est pas resté ce qu'il est, un petit bourgeois d'Amiens, mais est devenu président de la république.

Comment est née la Mazda MX5 ?

Mazda MX-5 NA : japonaise à l’anglaise

C'est le cabriolet de plus vendu de tous les temps (plus d'1 million !).

Cette histoire est instructive : elle invalide toutes les études marketing. Mais Steve Jobs a déjà tout dit : « Si vous croyez aux études marketing, vous faites un téléphone avec des touches plus grosses, pas l’Iphone ».




jeudi, octobre 25, 2018

Résumé de l'Arabie Saoudite

Hélas en anglais :



Ne tournons pas autour du pot : le monde se porterait mieux si l'islam n'existait pas. Et si cela n'est pas possible, le monde se porterait mieux si l'Arabie Saoudite n'existait pas.

La situation est claire : c'est une course de vitesse. L'Arabie Saoudite est née du pétrole et disparaitra lorsque le transport se passera du pétrole et que nous aurons trouvé des sources alternatives de pétrole pour la chimie. Aura-t-elle réussi à islamiser l'Europe avant ?

mercredi, octobre 24, 2018

Sermon de Saint Thomas d'Aquin aux enfants et aux robots (S. Lapaque)

Sous prétexte d'apparition de Saint Thomas d'Aquin à une émission de « débat » télévisuel, Sébastien Lapaque utilise l'aquinate pour dézinguer le transhumanisme.

Il flingue aussi les petits marquis de l'écran, on reconnaît assez bien Ardisson et d'Ormesson par exemple.

Le coeur de l'argument est que le transhumanisme n'a rien de nouveau, qu'il y a eu toujours des hommes qui ont fantasmé d'échapper à la mort et de vivre éternellement.

Mais Saint Thomas a montré, démontré, que l'âme et le corps sont inséparables en ce monde, ce qui le transhumanisme vain.

J'avoue me sentir de moins en moins concerné par notre monde de cinglés. Je sais bien que lui ne me laissera pas en paix. Je fais avec.

J'ai une dilection particulière pour les saints de cette époque : Saint Louis, Saint François D'Assise, Saint Thomas d'Aquin ...

Ils ont une pureté d'être : ils sont pleinement ce qu'ils sont.

Commémorons le 11 novembre 1918 avec un peu d’avance, à notre manière

Sur l'excellente suggestion d'un lecteur.

Ca a une autre gueule que l'adolescent attardé de la vioque. J'ai honte d'un tel parallèle.

Allons :




Je ne suis pas pétainiste et je n'aime pas les nostalgiques du pétainisme. Mais dans mon argumentation, j'essaie d'utiliser des idées de l'époque, de manière à ne pas tomber dans le péché d'anachronisme.

Ceux qui exècrent Pétain aujourd'hui me dégoûtent, ce sont de minables salopards.

Conformistes et serviles comme ils sont, ils ne donnent aucune raison de douter qu'ils auraient été les premiers à lécher le cul du Maréchal. On connaît cette race des sycophantes, toujours au service du pouvoir. Les Joffrin (de son vrai nom Mouchard !) et compagnie auraient couru à Vichy.

Alors, que ces connards se taisent !

Il n'y a rien à changer à ce que dit De Gaulle de Pétain. Pendant la première guerre mondiale, Philippe Pétain a bien mérité de la patrie :

mardi, octobre 23, 2018

Commémorations du 11 novembre 2018 : le traitre Macron s'approprie l'histoire de France

Macron refuse d’honorer les maréchaux de la Grande guerre et veut partager l’arme nucléaire avec l’Allemagne.

Le Salon Beige nous fait son couplet pétainiste habituel (c'est un utile rappel que la connerie est éternelle) mais, à part ça, vous savez ce que je pense : Emmanuel Macron est un traitre au plein sens du terme, qui, dans un monde bien fait, conduit après procès au peloton d'exécution au fort de Montrouge.

Bien sûr, cette traitrise est, comme d'habitude dans les hautes sphères, parée des plus nobles justifications, on connaît le numéro. Mais les citoyens doivent regarder les choses en face, au-delà des boniments médiatiques.

Macron rajoute l'ignominie à la traitrise, en traitant par une communication abjecte, les Poilus comme des victimes, des petits lapinous sans défense. Juste pour remettre les choses à leur place : dans sa section en 1914, Maurice Genevoix avait un Français de Californie ayant dépassé les 50 ans, revenu exprès, alors qu'aucune crainte ne l'y obligeait (les pandores ne seraient pas allés le chercher à Los Angeles) pour faire son devoir. Ce n'était un petit lapinou sans défense. Macron est bien Hollande en pire.




Il y a toujours les fayots de service comme Dary ou Merchet, mais dans l'ensemble, les réactions sont saines :



Une des manières de rendre hommage aux soldats de 14-18 est de réfléchir à ce qu'ils ont fait. Puisque je vous parle de Michel Goya :


Les Poilus et l'anti-fragilité

Je me permets de citer Michel Goya intégralement avec quelques commentaires :

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A quelques semaines de la fin des célébrations de la Grande guerre, à la sempiternelle question « comment ont-ils tenu ? » je préfère m’interroger sur la manière dont ils ont vaincu. L’armée française ne s’est pas contentée de résister, faisant effectivement preuve d’une solidité extraordinaire, elle s’est également totalement transformée en l’espace de quatre années  seulement pour devenir la plus puissante du monde. Elle illustre ainsi parfaitement le concept développée par Nassim Nicholas Taleb d’organisation anti-fragile [excellent bouquin], c’est-à-dire de structure qui ne se dégrade pas avec les épreuves mais au contraire se renforce et se développe.

L’enracinement dans les ressources de la nation

Il faut d’abord rappeler que parmi les grandes nations belligérantes, c’est la France qui avait le moindre potentiel économique et démographique, potentiel encore amoindri par l’occupation allemande de régions industrielles. Au moment de l’armistice, c’est pourtant l’armée de cette même France qui, malgré les pertes immenses, domine. Elle surclasse une armée allemande en cours de désagrégation rapide et dépasse de loin la jeune armée américaine (équipée en grande partie par la France et dont un tiers des équipages de chars ou des servants d’artillerie sont français). L’armée britannique connait une progression de puissance très rapide mais elle ne représente encore que 60 % de la puissance française à la fin de la guerre.

Cette révolution repose d’abord sur une mobilisation sans égale de la nation. Cette nation vieillie et au régime politique instable a pourtant réussi, non sans douleurs et tensions, à mobiliser ses ressources humaines et économiques comme aucune autre dans le monde. Elle a été capable aussi d’orienter cet effort intelligemment grâce à de nombreux liens entre les mondes civil et militaire. S’il comprend quelques inconvénients le régime parlementaire oblige aussi les représentants de la nation à s’intéresser à la chose militaire. Il suffit de consulter les débats parlementaires d’avant-guerre ou simplement de lire L’armée nouvelle de Jean Jaurès pour appréhender le niveau de compétence technique des députés et sénateurs de l’époque. Beaucoup d’entre eux rejoignent d’ailleurs le front d’où ils continuent à assurer le lien avec le Parlement [par exemple, Driant tué au bois des Caures le premier jour de la bataille de Verdun].

L’armée qui se mobilise en 1914 est aussi en grande majorité composée de civils prenant l’uniforme. Ces civils viennent avec leur capital de compétences particulières dont beaucoup seront très utiles lorsque la guerre se transformera à la fin de 1914. Au printemps 1915, le lieutenant de réserve Cailloux récupère deux tracteurs à chenilles qu’il possédait dans son exploitation agricole de Tunisie et les offre à son régiment pour tracter des pièces d’artillerie lourde dans les Vosges. C’est probablement le premier emploi militaire en France d’engins à chenilles. D’un autre côté, la grande majorité des officiers possède également une culture scientifique, technique chez les Polytechniciens qui servent alors en nombre dans l’artillerie et le génie mais aussi chez les officiers des armes de mêlée qui se passionnent souvent pour les sciences humaines. Le colonel Estienne, artilleur et scientifique, pionnier à la fois de l’aviation et des chars, est l’exemple parfait de ces « connecteurs ». Malgré les apparences conservatrices, l’armée française est alors une armée ouverte.

La circulation des idées

L’information circule vite et beaucoup dans l’armée française. On ne fait en réalité qu’adapter au contexte de guerre des habitudes prises dans le temps de paix, lorsqu’après la guerre de 1870 on a créé 400 bibliothèques de garnison, plusieurs revues militaires et surtout incité les militaires, en fait les officiers, à écrire. Contrairement à la période précédente où le maréchal Mac Mahon « rayait de l’avancement tout officier qui a son nom sur un livre », il est désormais de bon ton d’avoir écrit. Les officiers brevetés de l’Ecole supérieure de guerre se présentent en donnant le nom de leur éditeur. De fait, jamais les militaires français n’ont autant écrit et débattu qu’entre 1871 et 1914. Cela ne va sans problèmes, entre effets de groupthink de la part d’hommes issus du même milieu et de la même formation ou au contraire débats violents. C’est avec un collage de doctrines peu compatibles que l’armée française entre en guerre en août 1914 mais beaucoup d’officiers ont pris l’habitude d’analyser systématiquement les choses et d’exprimer leurs idées, et cette habitude perdure pendant la guerre.

Chaque opération, chaque combat fait l’objet d’un compte-rendu, on parlerait aujourd’hui de retour d’expérience (retex), et quand on examine ces documents on est frappé par leur honnêteté voire parfois leur impertinence. Cela permet, avec le système des officiers de liaison, au Grand quartier général, d’avoir une vision assez juste des évènements. Dès les 16 et 22 août 1914, le GQG peut édicter des notes destinées à corriger les premières déficiences constatées. Ces rapports circulent aussi très vite entre divisions voisines ou par le biais de lettre et de télégrammes entre les différents réseaux de camarades des différentes promotions.

Lorsque la guerre de tranchées apparaît, les débats persistent et ne sont pas considérés comme des trahisons ou des « atteintes au moral » pour reprendre une expression récente du chef d’état-major des armées. Lorsque domine le paradigme de « l’attaque brusquée » en 1915 (la percée du front allemand par une seule grand offensive), Foch et plusieurs autres polytechniciens proposent plutôt la « conduite scientifique de la bataille » (une série de préparations-assaut pour chaque position successive jusqu’à la percée) tandis que Pétain ébauche l’idée de la « bataille latérale » (des attaques limitées sur plusieurs points séparés du front pour l’ébranler et non le percer). Lorsqu’en septembre 1915 l’offensive de Champagne marque l’impasse de l’ »attaque brusquée », on fait appel à l’ « opposition » de Foch pour conduire la grande bataille suivante sur la Somme. Après son échec relatif, c’est le modèle de Nivelle (le retour de l’attaque brusquée avec des moyens modernes) qui s’impose puis celui de Pétain.

Pétain, généralissime, organise lui-même les débats, parfois sous la direction d’un de ses adjoints pour les questions importantes (« faut-il imiter les Allemands en créant des troupes d’assaut ? » dirigé par le général Debeney) ou par le biais de la section études du GQG pour les questions plus techniques (« comment organiser le groupe de combat d’infanterie » à l’été 1917). Encore une fois, on se trompe, on se dispute mais ça bouillonne d’idées.

L’exploitation des idées

Cette manière de faire permet d’exploiter les idées et d’abord toutes celles qui ont été accumulées avant la guerre. Il faut bien comprendre que l’armée française n’a pu vaincre que parce que avant-guerre elle a consacré des ressources à des projets alternatifs. Dans un contexte de ressources rares relativement à l’Allemagne, l’armée française a accepté de « gâcher » du temps, de l’argent, quelques munitions, etc. en laissant des originaux tester des méthodes non réglementaires ou créer des prototypes. Elle a ensuite vécu toute la guerre sur cette « réserve » d’idées. Cela a d’abord été sensible pendant les premières semaines de la guerre lorsqu’après les désastres de la bataille des frontières, il a fallu innover à grande vitesse. Toutes ces idées plus ou moins cachées apparaissent au grand jour, sont testées en grandeur nature et lorsqu’elles réussissent, elles se diffuent très vite. C’est un des secrets du "miracle de la Marne" qui permet à l’armée française de compenser son infériorité en moyens disponibles pour l’entraînement des forces (les effectifs sont les mêmes pour un budget inférieur presque de moitié à celui de l’Allemagne).  

L’armée française qui se bat début septembre n’est plus la même que celle qui se battait deux semaines plus tôt. L’aviation qui n’était censée faire que l’observation apprend, avec l’aérostation retirée des places-fortes, à faire du réglage d’artillerie. Elle commence à frapper les ennemis au sol et même à engager le combat contre les autres avions. Très loin de son règlement de manœuvre, l’artillerie de campagne prépare les attaques, pratique le tir indirect, de nuit, les barrages fixes et même roulants. Ses capitaines guident les tirs à distance (quitte à écumer la France et la Suisse pour trouver du câble téléphonique). L’infanterie a appris à coordonner son action avec les artilleurs, à s’accrocher au sol et même le creuser, à diluer ses dispositifs d’attaque. La cavalerie improvise les premières automitrailleuses, se dote (parfois en les volant) d’outils afin de tenir le terrain et dope sa puissance de feu en récupérant des mitrailleuses dans les dépôts.  

A cette première phase, qui concerne surtout les innovations de méthodes, succède la nécessaire adaptation à la guerre de tranchées, qui peu ont anticipé. Cette adaptation se fait à récupérant sur « étagère » tous les prototypes techniques utiles en les perfectionnant éventuellement. L’artillerie française fonctionne ainsi avec des pièces qui ont toutes été inventées avant-guerre. L’armement de l’infanterie de tranchées est également tout entier développé à partir de prototypes déjà existants (fusil-mitrailleur Chauchat, mortiers, canon de 37 mm et même fusils semi-automatiques) ou utilisées à petite échelle dans d’autres armes (les grenades du génie).

Les équipements vraiment nouveaux viennent de l’industrie des communications et surtout de l’automobile, domaines dans lesquels la France est en pointe. La France va terminer la guerre avec 80 000 camions, 2 000 chars et 400 automitrailleuses (plus que tous les autres belligérants réunis dans les trois cas) et plus de 3 500 avions en ligne (plus que les Allemands). L’armée française est la seule à disposer de 37 régiments automobiles d’artillerie de campagne. C’est cette mobilité opérative qui va permettre de concentrer les forces d’un point à l’autre du front plus vite que toute autre armée, stopper les offensives allemandes du printemps 1918 puis de prendre et conserver l’initiative des opérations offensives.

Le soutien aux entrepreneurs

Derrière des innovations, il y a toujours des innovateurs ou plus exactement des entrepreneurs capables de porter des projets face aux difficultés de toutes sortes.

Ces entrepreneurs peuvent être des tacticiens qui, on l’a vu, proposent des modes d’action différents. Or l’armée française, plutôt rigide dans son avancement dans le temps de paix (il suffit généralement de réussir le concours de Saint-Cyr ou de Polytechnique et de ne pas se faire remarquer en mal pour y faire une brillante carrière) devient une vraie  méritocratie en temps de guerre. Plus de 40 % des généraux d’août 1914 sont limogés avant la fin de l’année et parmi les grands chefs qui conduiront l’armée vers la victoire, beaucoup ne sont que colonels (Pétain, Fayolle, Debeney ou même Nivelle) au début du conflit.

Ce sont aussi des techniciens. Le GQG est assailli de nombreuses propositions. Certaines sont peu sérieuses, comme le projet du soldat Raffray du 103e RI sur un appareillage assez fantaisiste destiné à remplacer les hommes de liaison ou celui du sous-lieutenant Malassenet proposant un nouvel alphabet télégraphique pour remplacer le morse. Ces projets sont rejetés mais ils ont été, étudiés avec soin. D’autres dossiers sont beaucoup plus importants et sérieux. En novembre 1914, le commandant du génie Duchêne propose un mortier de tranchée qui aboutit en janvier 1915 au canon de tranchée de 58 mm. Par ses multiples propositions le capitaine Sacconey réorganise à peu près complètement l’aérostation française. Les entrepreneurs les plus célèbres restent cependant les grands organisateurs des transmissions (colonel Férrié et commandant Fracque) de l’aéronautique (commandant Barès, colonel Duval), du service automobile (commandant Doumenc) et des chars (colonel Estienne), parrainés directement par le général en chef et dont ils deviennent les conseillers directs. On notera au passage le grade modeste de ces hommes à qui cette armée de plus de 330 généraux fait confiance.

Les ressources nouvelles dont disposent les armées permettent à ces hommes de créer des laboratoires tactiques où ils expérimentent leurs idées. Ces laboratoires où l’on pratique l’écoute et la stimulation mutuelle peuvent être spontanés, comme en 1915 l’escadrille MS3 des Roland Garros, Guynemer et Brocard qui expérimente le combat aérien, ou aidés par le GQG lorsque l’investissement est trop important, comme le groupement de chasse du commandant de Rose à Verdun en février 1916 ou l’Artillerie spéciale du colonel Estienne en septembre 1916 (il lui aura fallu dix mois pour créer la première unité de chars en partant de rien).

Lorsque ces laboratoires, souvent après avoir surmonté quelques déboires initiaux, obtiennent des succès, leurs procédés sont généralisés. Le groupement de Rose donne naissance aux groupes de chasse affectés à chaque armée ou à la division aérienne de 1918. La voie sacrée de Doumenc est reproduite sur la Somme puis à plusieurs exemplaires simultanés lors des offensives de 1918. La première génération de chars de 1917, très imparfaite, fait place aux 21 bataillons du remarquable char léger FT-17 de 1918 qui redonne de la puissance offensive à l’infanterie française. On est alors très près de créer des divisions blindées françaises.

Il ne suffit pas d’innover, il faut aussi faire en sorte que les nouveautés efficaces remplacent les habitudes dépassées. Dans ce processus de destruction créatrice, la régulation est assurée par un réseau d’inspections d’armes et d’écoles qui se met en place pendant la guerre avec une systématisation avec l’arrivée de Pétain à la tête de l’armée.  Chaque spécialité a ainsi son école où on recueille et synthétise les retours d’expérience et les idées avant de les transformer en règlements, bulletins et surtout en cours dispensés à tous. Les inspecteurs d’armes, qui dirigent aussi souvent ces établissements sont les conseillers directs du général en chef.

Au bilan, malgré les pertes terribles, les échecs, les tensions internes, l’armée française résiste et apprend. Même les mutineries de 1917 peuvent apparaître comme la colère de soldats professionnels qui font grève pour protester contre la manière dont ils sont utilisés. A partir du printemps 1916, les Français font jeu égal avec les Allemands et à partir de 1917, ils développent un modèle propre qui en fait l’armée la plus moderne du monde. 

La victoire est le résultat de la volonté mais aussi et surtout de l’intelligence. Ce sont aussi la liberté d’expression, les débats, le bouillonnement d’idées, la culture scientifique du corps des officiers, la culture militaire des élites civiles, l’acceptation du « gaspillage » de ressources pour les projets alternatifs qui ont rendu la victoire possible. C’était il y a cent ans.

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dimanche, octobre 21, 2018

« Je méprise ceux qui estiment que nous n’avons pas assez expié pour la colonisation » Entretien avec l'essayiste Benoît Rayski





Causeur. Les Bâtards de Sartre, quel titre étrange !
Benoît Rayski. Ce livre vient d’un autre livre Les Damnés de la Terre de Frantz Fanon, avec une préface de Jean-Paul Sartre. Nous sommes dans les années 60. Dans sa préface, Sartre écrit : « Un Européen mort est un Européen libre. » Il s’agit tout simplement d’un appel au meurtre. Dans le livre, Fanon écrit, lui, que le rêve du colonisé c’est de prendre la maison du colon et de dormir dans le lit du colon, de préférence avec sa femme. Cela s’appelle un appel au viol. L’outrance des propos de Sartre et de Fanon est passée à l’époque comme une lettre à la poste. La colonisation, notre colonisation, n’avait pas été tendre. Hélas, depuis, Sartre et Fanon ont fait des petits. Des nains difformes comparés à ces deux géants détestables.
Parlez-nous de ces petits.
Il y a les bâtards de Sartre. Et les bâtards de Fanon. Ces derniers cultivent la haine du pays dans lequel ils vivent : les Indigènes de la République, le CRAN, des associations antiracistes, Rokhaya Diallo, Tariq Ramadan (heureusement dévalorisé de nos jours), Pascal Boniface qui fait couple avec le rappeur Médine. Pour eux le Français, le Blanc, est éternellement voué à être haï. Pour eux, l’islam est une religion préférable à toute autre. Nous avons été colonisateurs un jour : nous sommes colonisateurs pour toujours.
Et les bâtards de Sartre ?
Ils sont légion.  Il y en a dans les universités, dans les médias, dans l’édition, dans l’enseignement. Sartre aimait Fanon. Eux aiment ceux qui haïssent la France. Vous voulez des noms ? Ils sont dans mon livre : Edwy Plenel, Libération, Jauffret, Télérama, Virginie Despentes, L’Obs, et tant d’autres… Ils estiment que plus de soixante ans après nous n’avons pas assez expié pour la colonisation.
Êtes-vous en guerre contre eux ?
Pas vraiment. Le mépris me suffit. Ils disparaîtront et mourront de leur belle mort. La réalité aura raison d’eux. La réalité c’est la violence affreuse qui ravage les cités,  les horreurs de l’islamisme, les kalachnikovs, le trafic de drogue, les prêches haineux de certains imams… leur fin est actée.
Mais que voulez-vous au juste ?
Au temps de Louis XIV, il y eut une émeute place de Grève. Un officier fut envoyé avec la garde pour la mater. Il s’adressa à la foule : « J’ai reçu l’ordre de tirer sur la canaille, que les honnêtes gens se dispersent. » Les honnêtes gens se dispersèrent. Ne restèrent que quelques malandrins. Comme cet officier, je tire sur la canaille, la canaille bien-pensante. 
Les Bâtards de Sartre, Benoit Rayski. Éditions Pierre-Guillaume de Roux.



Les frontières de l'homme

D'abord, rions un peu des gauchistes avec Stéphane Montabert.

Un article qui se moque de leur sectarisme :

Personnages Non Joueurs

Puis de leur obsession raciale digne d'Hitler (si vous connaissez les gauchistes, vous savez que je n'exagère pas ) :

Elizabeth Warren et l'ADN de la bêtise

De telles choses ne sont possibles qu'à une époque où la crétinerie est aussi profondément ancrée dans la communauté que la teinture dans le tissu. Comme le fait remarquer Jean-Paul Brighelli, l'intelligence est collective, la bêtise également. Nous avons le malheur de vivre une époque où la bêtise collective l'emporte, envahit tout. Cela ne nous empêche pas de vivre, la respiration est juste un peu plus difficile. A titre individuel, nous pouvons prendre des mesures prophylactiques : éteindre la télé et la radio, débrancher les écrans, lire les auteurs anciens, préserver les vieux principes en les vivant et en les transmettant sans esprit de recul ...

L'intelligence artificielle, l'opium du XXIe siècle

D'un point de vue darwinien, l'intelligence sert à survivre et à se reproduire. Les idiots disparaîtront le jour où, à force d'idiotie, la vie sera redevenue difficile et que nous ne pourrons plus entretenir comme aujourd'hui des troupeaux de crétins.

Dans les articles suivants, c'est moi qui souligne et commente (le gras et les crochets, comme chez le charcutier) :

Et vlan : une étude internationale montre que les pays où l’égalité femmes-hommes est la mieux respectée sont aussi ceux ou il existe de plus grandes différences comportementales entre les sexes.


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Vu que le fossé comportemental entre les hommes et les femmes ne rétrécit pas – mais, au contraire, s'élargit – dans les pays les plus économiquement développés et les plus socialement, politiquement et juridiquement égalitaires, on peut faire l'hypothèse que, dans ces sociétés, les hommes et les femmes ont d'autant plus d'espace pour développer les différences d'aptitudes, d'intérêts et de profils psychologiques innées existant entre les deux sexes et qui sont aujourd'hui très bien documentées.

Cette étude – qui est certes sans doute l'une des plus conséquentes sur le sujet, mais qui est loin d'être la seule, ce faisceau de preuves a aujourd'hui une bonne trentaine d'années – est évidemment contradictoire avec ce que nous disent les féministes orthodoxes, à savoir que les différences hommes-femmes sont une pure construction socioculturelle issue de l'arbitraire d'un rapport de force « systémique » voulu par et pour les hommes et maintenant les femmes dans une position dominée où elles n'ont pas la moindre [pouvoir]. C'est une lecture qui ne tient plus face aux faits et qui, dès lors, devrait être radicalement amendée. Mais on connaît malheureusement la force de l'inertie intellectuelle, notamment dans les milieux militants... [c'est mignon pour dire que les néo-féministes sont cons comme des balais. Et c'est pas gentil pour les balais.]
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L’euthanasisme n’est pas un humanisme

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Dans tous les cas, des discours dont l’intention initiale pouvait sembler louable (l’amour des autres et la tolérance, préserver les animaux maltraités, soulager les mourants), on aboutit à des conséquences qui ne sont pas qu’absurdes, mais « abjectes » : changer au choix d’identité, pratiquer la zoophilie et l’expérimentation sur les humains, légitimer l’infanticide de confort et la marchandisation des cadavres. Ces conséquences heurtent ce qu’Orwell appelait la « décence ordinaire » et on peut leur appliquer la formule du même Orwell : « Il faut être un intellectuel pour croire une chose pareille : quelqu’un d’ordinaire ne pourrait jamais atteindre une telle jobardise. » [vous savez ce que je pense : la massification de l'enseignement supérieur, c'est les 150 plaies d'Egypte. Nous nous retrouvons avec des hordes d'ânes savants. Des débiles vaniteux et sentencieux, bons-à-rien qui n'existent que par leur pouvoir de nuisance et de destruction et, sur ce plan seulement, ils ne chôment pas.] Ce qu’Auguste Comte, auteur cher à Braunstein qui le connaît bien, rejette comme « l’abus de la logique déductive » trouve là sa condamnation.

Ce qu’ont ensuite de commun les trois cas de « philosophie » en folie (théorie du genre, antispécisme, euthanasisme), c’est une « volonté déterminée d’effacer, au sens strict, toutes les frontières. Celle, fondamentale, de la dualité des sexes. Celle, traditionnelle, qui sépare l’homme de l’animal. Celle, sacrée, qui pour les humains trace la ligne entre vivant et mort ». Les différences doivent disparaître dans ce que Donna Haraway présente comme le véritable état de l’humanité : du compost. La même, qui ne doute de rien quand il s’agit de proférer des non-sens, prétend qu’il faut donc dériver humanité non de homo, l’homme phallique, mais de humus, pour que l’humanité se retrouve dans « la fabrication du sol et de la terre » !

« Ce sont les frontières qui font que l’humanité existe comme telle » Braunstein, philosophe ordinaire et sans faux-semblant, s’en tient à l’acquis commun de plusieurs siècles de philosophie : « L’humanité ne se constitue que par la mise en place de limites et de frontières. Ce sont les frontières qui font que l’humanité existe comme telle ». Tout l’effort de la connaissance, dans le langage et la pensée rationnelle (logos) est d’établir les distinctions nécessaires pour nommer et penser la diversité des choses et pour constituer, pour chacune d’entre elles, son identité véritable. « Ce sont les frontières qui préservent cette diversité qui fait la beauté du monde, qu’il soit humain ou animal. Au contraire, pour la pensée politiquement correcte, la diversité est d’autant plus célébrée qu’elle est niée dans une recherche pathétique du même qui aboutit à plaquer sur la vie animale les exigences d’universitaires américains totalement déconnectés de la réalité. [Je ferais retrouver le sens des réalités à tous ces salopards en les envoyant casser des cailloux pendant vingt ans à Cayenne. Vous voyez là une fois de plus mon coeur tendre puisque Socrate, lui, a été condamné à mort, à raison, pour avoir perverti la jeunesse athénienne] » Les identités n’existent que par les délimitations qui les séparent. Au demeurant, comme le savait Nietzsche, et comme l’a souligné aussi à l’occasion Michel Foucault, il n’y a pas de transgression possible ni, plus généralement, de dépassement ou de déplacement des limites si celles-ci ne sont pas d’abord reconnues dans leur réalité, qui ne les réduit pas à un artifice ou une construction arbitraire qui pourraient être niés par « performativité ».

Assurément, Braunstein se range ainsi parmi les antimodernes, et il n’est pas surprenant qu’on retrouve dans ses remarques conclusives un écho de ce sur quoi, dans une remarquable conversation récente, Pierre Manent et Jean-Claude Michéa tombaient d’accord : la modernité, sous sa forme la plus « avancée », est une fuite dans l’illimité, qui est un autre nom de la confusion générale où les différences sont abolies. L’individualisme réduit les droits de l’homme à la dictature du « C’est mon choix » dans ce que Michéa appelle joliment un « Sartre pour les nuls », dont la logique conduit, comme le dit cette fois Manent, à ce qu’on exige aujourd’hui de la loi, qu’ « au nom des droits humains [elle] condamne les composants du monde humain, les contenus de notre vie, à une existence spectrale ». Le constat de ces convergences donne cependant une raison d’espérer que tout n’est pas perdu et que le vieux monde a encore des ressources de résistance.
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vendredi, octobre 19, 2018

Le temps des crétins

Il y a quelques années, Jean-Paul Brighelli a écrit à propos de l’école un livre intitulé La fabrique du crétin. Bien sûr, les crétins ont grandi et se sont répandus dans la société.

Dans les deux dernières minutes de cette vidéo, Eric Zemmour déclare qu’il n’aime pas notre époque parce qu’elle est idiote, que le sentimentalisme remplace la raison, l’invective et l’anathème remplacent le débat.

Yves Michaud, après avoir noté que le néo-féminisme est lesbien et pédéraste, qu’il est donc le fait de femmes qui n’aiment pas les hommes et d’hommes qui n’aiment pas les femmes (discutant avec de jeunes femmes, je note deux tendances, celles qui sont intoxiquées par ce néo-féminisme et déjà aigries et celles qui ont compris, sans toujours le formuler exactement, qu'il ne faisait pas le bonheur des femmes), rappelle la nullité intellectuelle des militants style de Haas. Mais on peut généraliser (vegans, sans-frontiéristes et compagnie, c’est pas mal non plus).

La grande mode à Hollywood, c’est de condamner les contes sous prétexte que le Prince Charmant ne demande son consentement à Blanche Neige et à la Belle au Bois Dormant pour les embrasser (je n’invente rien). A ce stade de connerie, il devient inutile d’argumenter.

Ne nous attardons pas trop que cette « communauté éducative » qui refuse que son lycée soit baptisé Honoré d'Estienne d'Orves (le conseil général a passé outre, il a bien fait. Enfin des gens de droite qui ont compris qu'il ne faut rien céder). L'éducation nationale est, pour notre malheur, un réservoir de crétins particulièrement gratinés.

H16 nous détaille la navrante médiocrité de nos politiciens. Autre exemple : Julie Le Goïc, la bêtise arrogante rattrapée par le réel (elle a une belle tronche de vainqueur).

Et nous passerons vite sur l'islam et ce qu'en dit Houellebecq.

Bref, la bêtise est le trait le plus pénible de notre époque :  pas une douce bêtise gentillette, une bêtise crasse, à front de taureau, bien méchante, bien hargneuse, arrogante, sentencieuse, donneuse de leçons. Complétée par le règne du mensonge.

Mensonge et bêtise marchent du même pas. Je n’aime pas notre époque parce que ceux qui ont la parole sont des cons, des pauvres cons, des gros cons, des méchants cons, des connes excitées, des connes hystériques …

Ce n'est hélas pas une question de divergence d'opinions. Si c'était juste que je trouve idiots ceux qui ne pensent pas comme moi, ça serait un moindre mal. Mais non, l'incapacité à construire un raisonnement juste  et de bonne foi sur des faits pertinents est attestée partout.

Cette bêtise envahissante est vraiment terrible. Soljenitsyne disait que le plus usant en URSS était le mensonge permanent, intériorisé. On peut dire la même chose de la bêtise contemporaine.



Dernière remarque : à partir de 1h14, Zemmour explique que nous vivons dans une société de plus en plus totalitaire. Ce crétin de Naulleau s’offusque, ce qui est le signe infaillible que Zemmour a parfaitement raison. Le rapport avec la bêtise est évident.

Encore une video en ce sens :



Nos maitres ont intérêt à plonger et à maintenir les gens dans la connerie et il faut bien reconnaître qu'ils y réussissent. Malheureusement, ils sont aussi contaminés.

mercredi, octobre 17, 2018

DÉRIVES LIBERTICIDES : QUAND C’EST LE TOUR DE MÉLENCHON

DÉRIVES LIBERTICIDES : QUAND C’EST LE TOUR DE MÉLENCHON

Tout communiste (ou ex-communiste, on ne sait plus très bien) qu'il est, Régis de Castelnau est excellent (quand il s'abstient de nous faire part de son penchant pour les révolutionnaires sanguinaires) :

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Eh oui cher Jean-Luc Mélenchon, avec ce pouvoir et la partie de l’appareil judiciaire qui le suit, la perquisition, comme la guerre, est la continuation de la politique par d’autres moyens. Mais camarade, tout ceci était parfaitement prévisible. Le problème c’est que vous avez applaudi quand c’est Nicolas Sarkozy qui a connu ces méthodes indignes. Je vous renvoie aux dizaines d’articles écrits sur ce sujet dans ces colonnes. Vous avez pris un air pincé sans dire grand-chose sur celles infligées à François Fillon. Alors même que le raid médiatico-judiciaire lancé contre celui-ci a purement et simplement faussé l’élection présidentielle et permis l’accession au pouvoir d’un inconnu dont nous mesurons aujourd’hui la dangerosité. Certes Clémentine Autain a ensuite sauvé l’honneur en refusant de voter la mainlevée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen car elle avait compris le pourquoi des demandes utilisées contre celle-ci. Mais elle fut bien seule. Je pourrais multiplier les exemples qui démontrent que vous n’avez pas mesuré le danger de cette instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Ce qui est en cause n’est pas ce qui pourra arriver à la fin des procédures si celles-ci arrivent un jour à une fin. Le problème est celui de l’utilisation de la justice par des initiatives procédurales immédiatement médiatisées, prises en fonction des impératifs politiques du jour. Pourquoi croyez-vous que la perquisition dont vous avez été l’objet est intervenue le jour de l’annonce du remaniement ? Pourquoi croyez-vous que les procédures concernant Nicolas Sarkozy durent pour certaines depuis 25 ans comme l’affaire de Karachi ? N’hésitez pas à vérifier le contexte politique dans lequel sont répercutés telle mise en examen, telle perquisition, tel scoop relayé par la presse amie, telle publication de procès-verbaux trafiqués etc. etc. Pour avoir suivi tout cela de très près pendant des années, je sais à quel point c’est édifiant.

La liberté ne se divise pas Jean-Luc Mélenchon et je dois dire que je ne comprends pas pourquoi vous avez été muet face à l’énorme injustice dont a été victime Esteban Morillo. Comme sur le scandale toujours sans conséquence disciplinaire du célèbre « mur des cons ». Car cette partialité à l’encontre des adversaires politiques s’accompagne depuis l’arrivée de François Hollande à la présidence de la république d’une étonnante mansuétude pour ceux qui sont du côté du manche. Que sont devenues les affaires Arif, Lamdaoui, Le Roux ? Vous n’avez pas d’avis ? Et vous ne vous êtes pas beaucoup mobilisé non plus pour protester contre les protections étonnantes dont bénéficient aujourd’hui Emmanuel Macron et son entourage de la part du haut appareil judiciaire. Les comptes de campagne du petit roi, l’affaire du coffre de Benalla, la soudaine garde à vue et les poursuites à l’encontre d’une vingtaine de passants présents le 1er mai sur la place de la contrescarpe, l’impunité de Muriel Pénicaud malgré deux délits de favoritisme évidents, l’incroyable dépaysement à Lille de l’affaire Ferrand, la tranquillité assurée à Ismael Emelien malgré de lourds soupçons de recel des cassettes illégalement remises à Benalla, l’égale tranquillité d’Alexis Kohler, toute cette passivité étrange mériterait un traitement politique. Comme contre la façon dont Emmanuel Macron est intervenu dans la procédure de nomination du nouveau procureur du tribunal de grande instance de Paris.

On vous l’avait dit pourtant que viendrait votre tour. Et que l’oligarchie dont Macron est le fondé de pouvoir n’aurait aucune retenue pour instrumentaliser la justice à des fins politiques. Il ne sert à rien comme vous l’avez fait, d’interpeller Madame Belloubet qui n’est là que pour mettre en œuvre les décisions du Château.
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mardi, octobre 16, 2018

Comme c'est beau, la démocratie « nouveau monde » !

La macronie en action : tous les partis d'opposition décapités ou harcelés par la justice

Et une réflexion plus générale :

EDITORIAL : LES ÉLITES VEULENT LE MONOPOLE DU MENSONGE, LE MONOPOLE DE LA FAUSSE MONNAIE, LE MONOPOLE …

Et quelques remèdes :

BILLET. PLAIDOYER POUR LE RETOUR EN FORCE DES SYNDICATS ET POUR LE CLIVAGE DES GENRES ET DES SEXES ! CONTRE LA MASSIFICATION FASCISTE. CONTRE LE CENTRISME.



Un enfant de 12 ans tué à coups de barre de fer aux Lilas : la loi du plus fort

Je publie cet article par acquis de conscience. Je sais bien que rien de ce qui devrait être fait ne sera fait.

Ceux qui espèrent le contraire ne comprennent pas qui sont nos politiciens ni l’idéologie qui les meut.

Je suis toujours surpris quand on me dit que nos politiciens sont de purs carriéristes et n’ont aucune idéologie. C’est contraire à ce qu’on voit : toutes leurs actions sont imprégnées d’idéologie, aucune n’est rationnelle dans un système de principes et de valeurs classiques. Bien sûr, comme l’idéologie est ce qui pense à votre place, il n’y a pas besoin qu’ils en soient conscients, quoiqu’il ne faille pas exagérer l’excuse de l’inconscience : ils méritent tout de même d’être fusillés.

D'ailleurs, un autre article évoque le rôle de l'effacement des familles dans cette barbarie. Mais qui a oeuvré méthodiquement à la destruction de la famille depuis 60 ans, si ce n'est les tenants d'une certaine idéologie ?

Un enfant de 12 ans tué à coups de barre de fer aux Lilas : la loi du plus forts


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La terrible vérité est qu'en dépit de quelques discours guerriers et coups de menton destinés à rassurer les téléspectateurs, les pouvoirs publics ont bel et bien démissionné, faute de savoir quoi faire. Ceux qui nous gouvernent sont solidairement responsables de cette politique d'abandon, mais certains plus que d'autres. Rien de comparable entre un Nicolas Sarkozy qui n'a certes pas tenu sa promesse de karchériser les voyous, mais qui a tout fait pour, et un François Hollande qui s'est méthodiquement employé à désarmer notre pays sur le plan pénal. Il est sans doute encore un peu tôt pour juger Emmanuel Macron, mais un an après son élection, rien ne laisse penser qu'il ait pris la mesure du problème.

Le constat de Gérard Collomb est à la fois méritoire et affligeant. Pas seulement parce que c'est celui d'un ministre de l'Intérieur qui, la veille de sa déclaration, était encore aux affaires. Mais surtout parce qu'en 2018, nos dirigeants en sont toujours à diagnostiquer une situation qui n'est ignorée d'aucun Français depuis vingt ans, y compris au sommet de l'État.
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dimanche, octobre 14, 2018

Mesdames, messieurs, vous vous foutez de notre gueule !

Christian Combaz republie malicieusement cette chronique d'avril 2017 :

Hillary et Donald : moi aussi, je me suis trompé

Charles Gave regrette de s'être trompé, moi aussi :

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A deux reprises déjà, j’ai entretenu les lecteurs de l’IDL des difficultés judiciaires que risquaient de connaitre le parti Démocrate aux Etats-Unis. Et là, je dois confesser un peu de naïveté. Je m’attendais à ce que le tir soit concentré sur madame Clinton, tant elle avait commis de crimes et de fautes.

En réalité, ce n’est pas ce qui s’est passé.

Dans les faits, monsieur Trump s’est rendu compte que les trois grandes organisations qui contrôlent la vie judiciaire aux USA, c’est-à-dire le Ministère de la Justice, le FBI et la CIA avaient été soigneusement noyautées par l’administration Obama, selon les bons vieux principes de ses maitres Trotskystes, Frank Marshall Davis, Saul Alinsky et Bill Ayers.

A l’évidence, ces trois organisations travaillant en étroite collaboration les unes avec les autres avaient monté une vraie opération de commando, d’abord pour empêcher monsieur Trump d’être élu (raté) et ensuite, une fois leur ennemi élu, pour l’empêcher de gouverner et si possible pour le faire révoquer au nom d’une soi-disant entente avec la Russie grâce a la procédure de « l’impeachment ».

Semblent être compromis dans cette opération, l’ancienne ministre de la Justice du Président Obama aux USA, les numéros deux et trois du même ministère, les numéros un deux, trois et quatre du FBI, l’ex numéro un de la CIA (un ancien membre du parti communiste américain) et pas mal de petit fretin.

Déjà, les numéros un du FBI et de la CIA ont été virés de leurs positions et seraient l’objet d’enquêtes diverses et variées. Le numéro deux du FBI a lui aussi été viré, et a perdu tous ses droits à la retraite, tout en étant l’objet d’une enquête judiciaire qui risque de l’amener en prison pour au moins vingt ans, le numéro trois vient d’être viré, le numéro quatre, chef des services juridiques a donné sa démission, mais serait en train de témoigner à charge (plea- bargain) contre ses anciens complices devant un Jury spécial qui aurait été installé à l’intérieur même du DOJ.


Bref, ça sent le sapin. Watergate va apparaitre comme de la roupie de sansonnet car cette fois ci, il s’agit non pas de quelqu’un qui cherche à couvrir maladroitement des malversations de ses subordonnés mais bel et bien de la première tentative de coup d’Etat dans l’histoire des USA.

Je ne sais pas si le lecteur a remarqué, mais personne ne parle de tout cela en France. On se demande pourquoi ?
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Je croyais que Trump faisait exprès de laisser pisser les enquêtes sur sa prétendue collusion russe pour que celles-ci finissent par déboucher sur la mise en cause d'Hillary Clinton (qui a beaucoup trempé dans ces histoires) pile-poil pour les élections de mi-mandat. Je me suis trompé.

Je m'aperçois que non, que le problème est encore plus grave que ce que je pensais. Trump a presque tout l'appareil d'Etat américain contre lui.

Prenant le temps de lire des journaux anglais et américains, je confirme que Charles Gave ne se trompe pas sur les faits.

La suite ? C'est une question de temps pour que les vrais conservateurs reprennent la main sur l'Etat profond, c'est pourquoi les démocrates transforment chaque élection, chaque nomination (on l'a encore vu récemment avec Kavanaugh) en une bataille à mort : chaque mois gagné par Trump est un coup sur les doigts pour leur faire lâcher le manche. Et les mois passent.

Prochaine étape : les élections de mi-mandat.

Les enjeux sont clairs : Trump (ce fou qui ne sait pas ce qu'il fait, si l'on en croit la presse française. Mais bon, si vous croyez la presse française, vous avez l'âge mental d'un enfant qui croit au Père Noël) veut démondialiser, considérant d'une part que la mondialisation ne profite plus à l'ouvrier américain, d'autre part que la mondialisation profite trop à la Chine, le grand rival, et qu'il faut lui couper l'herbe sous le pied avant qu'il soit trop tard (pas étonnant que les analyses les plus subtiles de Trump nous viennent de Chine. L'Europe étant vassale des Etats-Unis, elle n'a plus aucune stratégie, donc plus besoin d'analyses, les caricatures suffisent). On notera que le mouvement de démondialisation a commencé sous Obama (depuis 2008, les échanges internationaux de biens ont diminué d'un tiers, plus qu'après la crise de 1929).

Les ennemis de Trump sont la petite coterie d'hyper-milliardaires (ceux qui ont fait élire Macron en France) qui profite réellement de la mondialisation et la bourgeoisie mondialisée, beaucoup plus nombreuse, qui croit en profiter (j'en ai plein autour de moi. Vous savez, ceux qui envoient leurs enfants étudier à l'étranger).

Le match n'est pas tranché et va durer encore longtemps. Pour l'instant, la démondialisation a le vent en poupe dans les opinions publiques mais cela tarde à se traduire par des pertes de pouvoir effectives des mondialisateurs. Nous vivons des temps intéressants (en Italie aussi, ce qui se passe est intéressant. Par contre, en France, nous sommes en retard sur les événements).







samedi, octobre 13, 2018

« Vous n'avez pas honte ? J'espère que le pays ne vous le pardonnera pas ! »



Il ne faut pas se cacher la part de démagogie dans les propos de Ruffin.

Cependant, je crois qu'il exprime le ras-le-bol d'une bonne partie du pays devant les macronistes. Ils allient la médiocrité et la condescendance ; l'inefficacité et le mépris de classe ; le pouvoir absolu et la morgue. Et il ne faut pas réfléchir longtemps pour y ajouter la trahison. Ca commence tout de même à faire beaucoup.

Il se peut que les blessures d'honneur soient plus cruelles que les plaies d'argent, qu'on supporte moins le mépris des grands que leurs taxes.

Un gouvernement de trahison

Vous connaissez mon analyse de la situation.

Emmanuel Macron est un président de la république française, élu par la bourgeoisie mondialisée, suite à un coup d'Etat médiatico-judiciaire, au service d'intérêts qui ne sont pas ceux de la France. Au sens exact du terme, c'est un traitre. Il devrait au minimum être évident aux yeux de tous que c'est le président des Autres.

Ceci se lit dans ses décisions et dans son comportement.

Il est impossible de justifier la privatisation d'Engie, de la Française des Jeux et d'Aéroports de Paris par des arguments d'intérêts de la France, même quand on est libéral. Cet article l'explique très bien :

« Privatiser la Française des jeux et Aéroports de Paris est inutile et dangereux ! »

En revanche, il est très facile de comprendre ces décisions en faisant intervenir deux explications :

1) l'appétit de destruction de la France. La volonté de créer des situations irréversibles qui privent peu à peu la France de ses atouts. Cette interprétation est bien étayée par le bradage d'Alstom, la fusion des chantiers navals français avec Fincantieri (qu'on va peut-être éviter parce que cela intéresse peu les Italiens) ou le projet de partage de notre siège au conseil de sécurité de l'ONU avec l'Allemagne.

Il est toujours difficile de croire qu'un gouvernement trahit, qu'il est sciemment anti-français. On préfère évoquer l'incompétence, c'est moins inquiétant. Mais non, d'ailleurs Emmanuel Macron a la franchise (et le mépris) de nous dire quasiment tous les jours qu'il n'aime ni la France ni les Français. Il faut vraiment faire de gros efforts pour ne pas l'entendre. Prenez le au mot, croyez ce qu'il s'échine à vous dire.

2) la corruption. Personne, dans ce gouvernement de narcissiques matérialistes qui s'affranchissent si facilement de la déontologie, ne retirerait d'avantage sonnant et trébuchant à ces privatisations ? Laissez moi rire.

Bien sûr, le gouvernement Macron trahit aussi la démocratie, c'est dans l'ordre des choses :

« La présidence Macron ne sera pas plus transparente que les précédentes »

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N'ayant pas de connaissances du monde parlementaire (le chef de l'État n'a concouru pour aucune élection à part celle de la fonction suprême), Emmanuel Macron a voulu limiter au maximum le débat d'idées dans le groupe parlementaire En Marche, au risque de transformer l'hémicycle en une simple « machine à voter » les lois proposées par le gouvernement. Le travail parlementaire s'est malheureusement réduit à cela en début de quinquennat: les députés se sont vus uniquement comme des législateurs, négligeant parfois le travail de terrain en circonscription et le lien qu'ils sont censés faire entre les territoires et l'hémicycle.

[…]

Il est donc évident que le début du mandat du chef de l'État prouve un fait : non, Emmanuel Macron ne fera pas un «quinquennat plus transparent» que ses prédécesseurs. Si l'on s'en tient strictement aux faits, la comparaison est même cruelle. En quinze mois de présidence, sept ministres, dont trois régaliens, ont quitté le gouvernement. Pire que François Hollande à la même époque ! Le quatrième personnage de l'État, Richard Ferrand, est mis en cause dans l'affaire des mutuelles de Bretagne. Trois juges d'instructions ont été désignés en milieu de semaine pour instruire l'affaire ! Ce même Richard Ferrand qui, il a y quelques semaines, a affirmé qu'il ne démissionnerait pas de sa fonction de président de l'Assemblée s'il était mis en examen. Et on parle de moralisation de la vie publique ?

[…]

Les débuts ont été extrêmement compliqués : des nouveaux députés lisant mot pour mot ce que leur assistant parlementaire leur avait écrit sur une fiche, des relations sous tension entre « ancien » et «nouveau» monde, ce dernier étant accusé d'être souvent suffisant, pour ne pas dire arrogant … De plus, les parlementaires ayant déjà eu l'expérience d'au moins un mandat ont cet avantage d'être rodés à l'exercice. Quand on arrive dans un lieu dont il faut maîtriser les codes très vite pour se mettre au travail rapidement, que les mots « amendement », « suspension de séance»  ou « commission » vous sont étrangers, c'est normal qu'il y ait des ratés. Ce qui est moins normal, en revanche, c'est le ton et les propos de certains parlementaires fraîchement élus à l'égard des « anciens ». Une attitude parfois condescendante, l'air de dire, « poussez-vous, vous êtes ringards, nous on sait mieux faire ».

Beaucoup de députés l'ont très mal vécu. Ces blessures d'ego infligées, de plus, sont révélatrices de la doctrine d'En Marche, où tout ce qui aurait été fait avant n'est pas digne d'intérêt, et que ce renouvellement inédit dans une législature sous la Ve République allait révolutionner le travail parlementaire en mieux. Avec d'autres néo-députés -qu'importe le parti !- il n'y a jamais eu ces attitudes parfois hautaines ou légèrement méprisantes …

[…]

Peu de Français ont conscience de la gravité de la « loi anti fake-news » que le gouvernement et les parlementaires En Marche sont en train d'examiner. Il faut faire très attention à la définition des mots. Car, à nouveau, tout est question de mesure: où met-on le curseur entre vérification et contrôle, voire censure de l'information ? On joue à un jeu très dangereux dès lors que l'État et la puissance publique, ou le pouvoir judiciaire, interviennent pour réguler l'information et, de facto, le travail journalistique.
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Au fait, qui a financé la campagne de Macron ? Il faut aller sur site italien pour trouver :

Chi finanzia Macron – George Soros: 2.365.910,16 €, David Rothschild: 976.126,87 €, Goldman-Sachs: 2.145.100 €.

jeudi, octobre 11, 2018

L'Eglise de François Zéro : drogue, orgie et sodomie, tout va plus que bien.

Au Vatican

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LifeSiteNews rapporte que selon « une source haut placée » au Vatican (trois prêtres différents, en fait), le cardinal Coccopalmerio participait en personne à l’orgie de drogués invertis dans l’appartement de Mgr Luigi Capozzi, secrétaire du cardinal, et que François était au courant. Il s’agit de cette orgie particulière, tellement bruyante, au printemps 2017, que la gendarmerie vaticane avait dû intervenir. Les gendarmes demandèrent au cardinal de partir immédiatement avant de procéder aux arrestations, tandis qu’ils emportaient à l’hôpital Mgr Capozzi, drogué à mort…

Ces révélations sont d’autant plus plausibles qu’elles corroborent ce que l’on savait déjà.
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Le problème est profond (c'est le cas de le dire), il a été révélé (plus que que provoqué) par le concile Vatican 2 : à partir du moment où ne croit plus ni à l'Enfer, ni au Diable, ni au péché, les obligations de l'Eglise deviennent de simples recommandations, dont chacun peut juger par soi-même et certains ont la conscience très compréhensive pour eux-mêmes.

Au moins les Borgia, eux, avaient la classe : « Aimant s'entourer d'œuvres d'art et d'objets précieux, Alexandre VI fut un mécène généreux ; il protégea les artistes (Pinturicchio, notamment, à qui il commande le célèbre décor des appartements Borgia, au Vatican) et montra de grandes capacités dans la remise en ordre de l'administration de l'Église. »

On disait : Rome, sous le pape Alexandre VI, ne connaît « ni loi, ni divinité ; [mais] l'or, la violence et l'empire de Vénus ». On pourrait transposer : sous le pape François Zéro, Rome ne connaît ni loi, ni divinité ; [mais] l'or, la violence et l'empire de Sodome.

Je ne cite pas l'or par hasard. Le laxisme qui a bénéficié aux prélats sodomites américains s'explique beaucoup par l'or qui affluait d'outre-Atlantique dans les caves du Vatican et dont ils avaient eu la bonne idée de se faire les collecteurs.

Pour votre édification, la peine réservée en Enfer aux sodomites, vue par Dante, est de marcher sans pouvoir s'arrêter jamais sous une pluie de feu (charmant). Dante leur adjoint les usuriers qui, eux aussi, contreviennent à l'ordre naturel.



Les simoniaques sont enfermés dans des trous qui rappellent des bourses ; seules les jambes dépassent et sont brulées éternellement. On notera que Dante, parmi les simoniaques, met un pape. Nil novi sub sole.



Tout cela serait très rigolo si l'Eglise de François Zéro n'était pas aussi et surtout l'Eglise du Christ.




Virgile guide Dante aux Enfers.

mardi, octobre 09, 2018

Destin français (E. Zemmour)


Un billet plus long qu'à l'habitude, mais Zemmour le vaut bien.


Dans Destin français, après une introduction personnelle sans précautions excessives, où il compare les banlieues qu'il a connues et les banlieues actuelles, lisant dans cette différence la décomposition de la France, Eric Zemmour nous offre une galerie de portraits historiques.


La trahison des élites

Eric Zemmour écrit plutôt bien et la ligne directrice de son propos me semble juste : les élites françaises ont une tendance spécifique à la trahison dans les périodes difficiles. Je me suis souvent interrogé ici même sur ce trait saillant de l'histoire de France.

Certains de mes aimables commentateurs ont contesté que l'esprit de trahison fût une spécificité des élites françaises. Au moins ai-je un argument d'autorité : Eric Zemmour est d'accord avec moi. Mais, comme il s'agit précisément de critiquer Zemmour, ça n'a pas grande valeur !

Le dernier avatar de cette pente à la trahison des élites françaises est le vote Macron. Il faut bien peu penser au destin national, à ce que devrait être la France dans vingt, trente ou cinquante ans, pour voter Macron. D'ailleurs, pour voter Macron, il ne faut pas penser du tout, il faut juste défendre d'instinct les intérêts patrimoniaux de la bourgeoisie mondialisée.


Les portraits

Le parcours de Zemmour à travers une série de portraits recèle quelques pépites.

Ses exécutions de la de Staël ou du couple Sartre-Beauvoir sont particulièrement réjouissantes.

Zemmour étrille aussi cet empaffé de Voltaire.

Mais le chapitre le plus remarquable est celui sur Catherine de Medicis.


Catherine, Nicolas et Erasme

Zemmour nous délivre, enfin, enfin, de l'anachronisme voltairien et anti-clérical des gentils huguenots persécutés par les méchants catholiques, dirigés par la Jezabel machiavélique, Catherine de Médicis. J'ai d'autant plus plaisir à vous en causer que c'est un des portraits que Causeur a critiqués : mon esprit de contradiction y trouve satisfaction.

J'en veux au très remarquable Fortune de France, de Robert Merle, de s'être fait le propagandiste de ce mensonge (je vous conseille tout de même de le lire -en gardant à l'esprit son penchant pro-huguenot : il n'y a que douze tomes et les personnages sont attachants).

Zemmour remet les choses à leur place.

Catherine de Médicis n'était pas une machiavélique, mais, au contraire, une pacifiste qui, comme tous les pacifistes, réagit beaucoup trop tard et provoque les guerres les plus cruelles. Les huguenots étaient des fouteurs de merde qu'il aurait fallu réprimer beaucoup plus fort dès le début, mais uniquement avec des motifs politiques.

Il m'a fallu une lecture assidue de Montaigne pour le comprendre. Il passe à la fois pour un modéré et un proche des ultra-catholiques du marquis de Trans. Il est consulté pour sa modération et ne cache pas son admiration pour le duc de Guise, tandis que son portrait d'Henri IV est nuancé. Sa seule allusion probable au massacre de la Saint Barthélémy est terrible : « Le bien public requiert qu’on trahisse et qu’on mente et qu’on massacre ». Le bien public requiert qu'on massacre !

Montaigne répugne cependant à le faire lui-même : « Résignons cette commission à gens plus obéissants et plus souples ».

Le fond des choses est donné par Péguy : « L'ordre, et l'ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude ».

Autrement dit, pour Montaigne, il faut ce qu'il faut. L'ordre juste prime tout car il n'y a pas pire que le désordre. Ce qu'Henri IV lui-même disait ainsi : « Il n'y a pire perte que la perte de l'Etat ». Et comme Montaigne, il savait de quoi il parlait. Montaigne reproche implicitement à Catherine de Médicis d'avoir trop louvoyé.

Nul doute que Montaigne et Henri IV condamneraient avec une extrême sévérité les gens qui, au nom de bons sentiments frelatés, laissent s'installer le désordre en France (immigration, délinquance, islamisme, corruption, abus de pouvoir,  « Europe »...). Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, « extrême sévérité » sous ma plume, c'est la peine de mort. Les fossés de Vincennes au petit matin glacial pour quelques énarques soigneusement choisis feraient le plus grand bien à la France.

On comprend alors que nos modernes imbéciles à la Macron (les diplômes ne font rien à l'affaire, au contraire), qui croient pouvoir faire un islam de France, réhabilitent Catherine de Médicis : ils pratiquent la même politique, faussement machiavélique et faussement intelligente, mais vraiment lâche et vraiment funeste.

Nous connaissons donc la fin de l'histoire : Louis XIII et Richelieu, mains de fer dans gants de fer, rétablissent l'ordre d'abord et, en position de force, sur les cadavres des huguenots qui ont refusé de rentrer dans l'obéissance au roi, accordent une certaine tolérance et la paix civile.



Conclusion ?

Si on me disait « Pour rétablir l’ordre français dans les banlieues perdues, il faut quelques milliers de morts, d’un côté et de l’autre », je répondrais « C’est bien dommage, mais il faut ce qu’il faut, y compris si je fais partie des morts. C’est mieux que la guerre civile dans vingt ans et ses centaines de milliers de morts. Ou la servitude. ».

Les lâches, ceux qui refusent toujours de voir les choses en face, argueraient que la situation n’est pas si grave et qu’il faut continuer à procrastiner. C’est ainsi : justement, on redevient maitre de son destin à l’instant même où on cesse d’écouter ces gens.


Napoléon Bonaparte

Zemmour est bonapartiste, plus exactement napoléonien. Je le trouve excessif mais il se défend bien.

Préliminaire : les Français ont totalement intégré la propagande anglaise, l’Ogre Corse et tout le toutim. C’est pourquoi on a aujourd’hui plus de bonapartistes en Angleterre qu'en France : eux ne se laissent pas prendre à leur propre propagande.

Le Napoléon zemmourien est visionnaire. Il a compris avant tout le monde que le temps des nations européennes moyennes finissait, que le temps des empires arrivait, que la France était sur le déclin et qu’il fallait lui bâtir un empire avant qu’il ne soit trop tard.

« Napoléon a été le héros des classes populaires »

Bonaparte est coupable non pas d’avoir fait la guerre mais d’avoir fait la paix chaque fois trop tôt : il n’a pas démantelé la Russie, il n’a pas démantelé l’Autriche, il n’a pas démantelé la Prusse, il n’a pas mis à genoux l’Angleterre, alors qu’après chaque victoire, il en a eu l’occasion.

C’est l’erreur de Clemenceau en 1918 de ne pas avoir démembré l’Allemagne (digression : après l’écroulement de l’Autriche grâce à la victoire italienne de Vittorio Veneto –aucune contribution américaine-, l’armée d’orient avait la voie de Berlin ouverte -les Autrichiens laissaient libre passage- par Budapest, Vienne et Prague, c’est Clemenceau qui a arrêté Franchet d’Espérey. Pétain, lui, avait une offensive toute prête en Lorraine. Quand Foch a annoncé que Clemenceau refusait, Pétain en a pleuré ! Les vainqueurs de 1945 retiendront la leçon et n’auront aucun scrupule à diviser l’Allemagne, ce cancer au centre du continent). Le tsar Alexandre a trahi Napoléon au profit de l’Angleterre alors que l’encre du traité de Tilsitt n’était pas sèche. Joséphine : « Vous humiliez trop et vous ne punissez pas assez ».




Après 1815, c’est fini. Le sceptre continental est définitivement tombé des mains de la France. Désormais, la France vivra dans la peur de ne pouvoir se débrouiller seule et passera son temps à se chercher un tuteur et un protecteur.

L’empire colonial fut une distraction permise par le suzerain anglais, comme l’ont bien compris les anti-colonialistes les plus cyniques : la conquête coloniale gaspillait des ressources bien plus utiles pour reconquérir l’hégémonie continentale.


Talleyrand

Talleyrand est l'anti-Napoléon. Zemmour le déteste et il a bien raison. Son portrait de Talleyrand est aussi sévère que celui qu'en fit De Gaulle.

Notre époque l'adore, spécialement nos technocrates. C'est l'évidence, ils en partagent les vices : immoralisme, venin, absence de vision. Grandes habiletés, petite intelligence.

Petite intelligence, Talleyrand ? Oui, dans cet ordre des choses. Napoléon a compris que le temps des mastodontes arrivait et il a voulu faire à marche forcée de la France l'un d'eux. Talleyrand n'a rien compris, il en est resté à la vision royale (et dépassée) de l'équilibre entre nations de taille raisonnable. Résultat, la France a été écrasée successivement par l'Angleterre, par l'Allemagne et par les Etats-Unis.

Comme nos dirigeants se complaisent dans cette vision servile où la France est toujours dominée par quelque autre puissance, au nom de la raison et de l'équilibre, qui ne sont que de veules prétextes pour éviter le combat, ils vouent un culte au diable boiteux.

Le changement de notre vision de ce sinistre personnage est symptomatique. Tant que la France entretenait l'illusion d'être une puissance, il était fort mal vu. Quand la France a abdiqué sa grandeur, il est devenu un modèle.

De cette soif masochiste de soumission, De Gaulle se moquait en ridiculisant ceux qui sautent comme des cabris en criant « L'Europe ! L'Europe ! ».

Je la connais bien, je la vis au quotidien. Je vois la profondeur de la faille psychologique des élites françaises à ceci : quand je dis à des gens d'en haut que « l'union fait la force » est une illusion, que j'émets l'argument imparable que la Suisse et la Suède sont moins grosses que la France et pourtant plus indépendantes (et je ne parle pas de nos amis anglais qui reprennent leur liberté), ce qui prouve bien que la taille ne fait rien à l'affaire et que l'argument justifiant l'union européenne par la taille est spécieux, on me répond « Oui, mais ... ».

Ce « mais » est tout, il signe la barrière psychologique, le rejet spontané, irréfléchi (la réflexion ne vient qu'après, est un habillage d'une décision déjà prise, celle de refuser le combat), il signifie « Je n'arrive pas à répondre de manière honnête à tes arguments, mais ce n'est pas le problème, ma soumission vient de plus profond que des arguments, elle vient de la veulerie de ma classe sociale depuis des générations, de l'habitude de faire passer les intérêts patrimoniaux individuels avant toute chose, de la trahison que nous avons dans le sang, que nous avons apprise sur les bancs de l'école et dans les repas de famille ».

La sentence de Chateaubriand à propos de Talleyrand s'applique très bien à nos énarques et autres brillants sujets : « Il signait les événements mais ne les faisait pas ».


Le comte de Chambord et le tricolore

Les républicains, fidèles à leur nature, ont été des salopiauds avec la mémoire du comte de Chambord. Ils l'ont ridiculisé en accréditant le mythe qu'il n'était pas devenu roi de France par refus du drapeau tricolore. Ce n'était qu'un prétexte.

Le fond de l'histoire, c'est que le roi était national, catholique et belliciste. Tandis que les républicains étaient devenus pacifistes, car ils avaient besoin de paix pour consolider leur parti (toujours ça la gauche : faire passer les intérêts partisans avant les intérêts de la patrie) et par conséquent germanistes (Gambetta devenu copain comme cochon -comme Cauchon ?- avec l'ambassade d'Allemagne. Mais, vieux débat sur ce blog, qu'attendre d'autre d'un métèque ambitieux ? Qu'il ait la France aux tripes ?) et anti-catholiques.

Bismarck ne s'y est pas trompé, qui a donné l'ordre pressant à son ambassadeur de favoriser les républicains, comme meilleur parti pour empêcher le retour de la France à la grandeur (ce sont les arguments mêmes du chancelier casque-à-pointe).

Le comte de Chambord a refusé de prendre le pouvoir pour pratiquer la politique de grandeur qu'il appelait de ses voeux car il sentait que les Français ne le suivraient pas. C'est un peu plus profond qu'un bout de chiffon blanc.

Zemmour a évolué sur la question de la république. Il n'y a vu longtemps qu'un régime parmi d'autres, celui qui, au moins, avait fait la victoire de 1918 (mais la défaite de 1940). Il réalise aujourd'hui que, pour la France en position de faiblesse, l'universalisme républicain est un virus mortifère. Ce n'est pas un hasard que le discours parle aujourd'hui d'une vague république, mise à toutes les sauces, en oubliant « française ». « République française », ça vous dit quelque chose ?

De plus, il constate que, tout au long de son histoire, la république a été transie d'admiration et pétrifiée de complexe d'infériorité devant l'Allemagne. Ce n'est pas par hasard que le livre anti-napoléonien de Germaine de Staël s'intitulait De l'Allemagne. Même la IIIéme république préparant la revanche prenait modèle outre-Rhin.

Et Zemmour sait bien que le parti-pris germaniste de nos élites élites exaltées de soumission (vous savez le fameux couple franco-allemand qui n'existe que ce coté du Rhin. Si c'est un couple, il est sado-maso) est le pire envisageable pour la France.


La Simone

Ah ! Simone ! De Beauvoir, évidemment.

Zemmour a le courage de dire ce qu’il pense : le féminisme est une lubie de société riche et décadente, c’est la vérole qui finit de désarmer une société suicidaire, ayant perdu l’envie de se battre pour vivre.

Quand vient le temps de la misère et de la guerre, les femmes ont toujours besoin des hommes pour les défendre, parce qu’ils sont plus forts, plus agressifs, parce qu’il faut neuf mois de gestation et quelques années d’éducation pour faire un petit d’homme. La réalité n’est pas féministe. C’est pourquoi les féministes pet-au-casque font un effort désespéré pour détacher leur théorie débile de toute réalité physique.

Zemmour note aussi avec amusement que Simone de Beauvoir, lorsqu’elle tombe amoureuse et trouve une satisfaction sexuelle qu’elle ignorait avec Sartre, pas vraiment monté comme un étalon, jette le féminisme par-dessus les moulins et se comporte avec son amant comme n’importe quelle femme traditionnelle.

De toute façon, le bon sens dit ce que nous n’avons plus le droit de dire : le féminisme militant est un truc de gouines et de mal-baisées. Bien entendu, on naît femme (ou homme), on ne le devient pas puis on apprend à vivre avec. Et les femmes occidentales vivent depuis des siècles dans une culture où elles savent trouver leur place et faire sentir leur pouvoir. Elles n’ont pas attendu nos modernes féministes.


De Gaulle-Pétain

Je ne suis pas d’accord avec Zemmour mais je n’en parlerai pas : la classe jacassante, obsédée par la question juive, qui n’était qu’une question parmi d’autres à l’époque, a pourri ce débat par anachronisme. Je ne veux pas en rajouter sur une polémique convenue.

Zemmour, avec ses erreurs, reste cent fois plus intelligent que ses contradicteurs.


Nommer l'ennemi

Les ennemis d'Eric Zemmour sont toujours les mêmes : l'Europe (l'empire) contre la France, l'universalisme contre le la nation. Et les classes qui portent à travers notre histoire ces ennemis : les féodaux et les bourgeois.

L'histoire de France est tout entière dans ce dilemme : elle est à la fois universaliste et nationale. Soit la nation transcende l'universalisme et cela donne Saint Louis et les soldats de L'an II. Soit l'universalisme dissout la nation, attise les discordes et cela donne les guerres civiles et les défaites honteuses. Et notre état actuel. C'est ainsi qu'il faut comprendre la célèbre phrase de De Gaulle :

« Le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

Mais, comme la grandeur et le destin sont pénibles à porter, il suffit que je donne un coup de pied dans une poubelle ou que je sorte de mon bureau pour trouver cinquante Français qui vont m'expliquer qu'au nom de la générosité, il faut être gentil (c'est-à-dire en réalité se soumettre) avec les Anglais, avec les Allemands, avec les Américains, avec les Serbo-Croates, avec les Australopithèques et avec qui sais-je encore. C'est tellement plus facile d'être citoyen du monde ou de l'Europe que de s'assumer français.

Que veut dire s'assumer Français aujourd'hui ? Par exemple, militer pour l'éclatement de l'Euro, au risque d'y perdre, personnellement, son patrimoine ou sa retraite. Ou accepter de former des médecins français plutôt que de faire venir des Roumains. Ou mettre le prix pour que les poubelles soient ramassées par des blancs plutôt que par des noirs. Les sacrifices ne sont pas tous sur le champ de bataille.


Censurons, censurons, il en restera toujours quelque chose

Hélas, ce tour de d'horizon ne serait pas complet si on oubliait de signaler la vague de bêtise et l'appel à la censure que ce livre a provoqués dans les medias. Slate a publié une critique avouant benoîtement ne pas avoir lu l'ouvrage :  Zemmour, c'est le Mal, alors pourquoi prendre des gants avec pareil personnage ?

Zemmour est banni du service public, pourtant payé avec nos redevances. On ne saurait mieux donner à voir que la télévision de l'Etat français n'est pas la télévision de la France et que l'intérêt de l'Etat français diverge de celui de la France.

Les optimistes arguent que ce déchainement de haine anti-Zemmour, qui ne prend même plus la peine de se cacher, montre que les salauds sont aux abois. Les pessimistes, dont je suis, en l'occurrence, pensent au contraire que le paysage médiatique est tellement dévasté et unilatéral que les enculés n'ont plus besoin de se cacher.

Alors, bien sûr, on peut répéter en consolation « où croît le péril, croît le remède ». Mais, pour l'instant, si le discrédit des médias ne fait aucun doute, on tarde à voir émerger une concurrence fiable et puissante.

Enfin, une critique radicale de Zemmour par Bruno Bertez (Bertez est un des fondateurs du journal La Tribune, pas un mélenchoniste le couteau entre les dents) (1).


Conclusion

Une série d'excellents portraits, et quelques faiblesses gravissimes. Le bonapartisme de Zemmour est excessif mais je reconnais qu’il le défend très bien.

Je n'apprécie pas totalement sa ligne générale, très pessimiste parce que trop mécanique, trop démographique. Cependant, PY Rougeyron et J. Sapir se trompent en niant la dimension religieuse et démographique de nos problèmes actuels (de toute façon, PYR, louant Zemmour pour son portrait positif de Robespierre et le condamnant pour son portrait négatif d'Hugo, deux totems de la gauche, montre ses limites, les méandres de sa pensée lui cachent les évidence les plus simples : l'universalisme de la gauche joue contre la France en position de faiblesse. PYR préfère le snobisme de se prétendre de droite tout en critiquant son camp, c'est une satisfaction d'amour-propre un peu minable).

Sur ce point, Zemmour a raison : l'islam est une maladie mortelle pour la France.

Je vais même plus loin : Zemmour n’est pas assez raciste (ou racialiste, je ne sais pas. Ces mots sont tellement piégés que j’hésite sur le mot juste). Il dit que la France n’est pas une race, c’est faux et archi-faux.

Ce qui est vrai est que, contrairement à l’Allemagne, et si on met Gobineau et quelques autres de côté, la France ne s’est jamais pensé en termes raciaux.

C’est tout simplement que l’homogénéité raciale était telle qu’elle allait de soi, qu’il n’y avait même pas besoin d’y penser, c’était une donnée. Mais cela ne signifie pas qu’elle n’existait pas et qu’elle n’avait aucune importance, bien au contraire.

Toutes les histoires de Zemmour « cette nation, qui n'est ni une race, ni une ethnie, ni même une géographie, est une construction tout artificielle, toute politique, qui doit tout aux hommes et rien aux éléments » ne prennent pas en compte que, dans l’ancienne France, la race allait de soi. On ne parlait pas de race, non point parce qu’on y avait pensé et qu’on avait conclu que ça ne comptait pas, mais parce que la question ne se posait pas et qu’on n’y avait pas pensé.

Or, l’hétérogénéité raciale porte la violence sociale (cf le Brésil et les Etats-Unis) voire la guerre civile, comme la nuée porte l’orage. C’est humain. La race est un facteur plus fondamental que n’importe quelle politique, surtout quand les différences raciales sont aussi des différences culturelles.

Il faut donc compléter la phrase de Zemmour : « cette nation, qui n'est ni une race, ni une ethnie, ni même une géographie, est une construction tout artificielle, toute politique, qui doit tout aux hommes et rien aux éléments à condition qu’elle soit peuplée en proportion écrasante de blancs catholiques ».

De Gaulle et sa fameuse phrase tant citée « nous sommes un peuple de race blanche, de culture gréco-latine, de religion catholique … » était plus lucide.

En fouillant sur internet pour trouver une critique solide de Zemmour, je tombe sur ceci : La France se fonde-t-elle sur une ethnie ? Sur une erreur majeure d'Eric Zemmour. J’en ai profité pour remanier un peu les quelques lignes ci-dessus.

Le livre de Zemmour est peu vulnérable sur le style et sur le contenu. Il est très agréablement écrit, il a un style, lui,  dont je comprends que ces collègues écrivassiers, journalistes ou politocards, soient jaloux. Sur les faits, il fait son travail très sérieusement. On peut, en revanche, critiquer la ligne générale, comme je viens de le faire.

E. Zemmour va répétant qu'il fait de la politique puisqu'il mène la bataille des idées politiques. Mais on dirait qu'il n'y croit pas vraiment. En effet, il parle finalement assez peu des grandes idées politiques. Il croit que la démographie est tout.

Or, la France a toujours été aussi une idée, celle de la monarchie de droit divin, le nouvel Israël, le royaume du fils ainé de l'Eglise. Eric Zemmour n'a visiblement pas assez réfléchi à ce que représente le lys.

Tous les autres pays ont pour symbole des animaux agressifs, lion, ours, aigle, léopard ... La France, c'est le lys, cette fleur fragile et immaculée, interprétée comme un symbole christique. Zemmour qui, bien évidemment, ne l'ignore pas, aurait du plus y songer : on n'abat pas le royaume des lys facilement, parce que rien n'est résistant comme l'humilité. Comme le disait Chesterton, il est facile de vaincre une armée où tous se prennent pour César, c'est plus difficile de vaincre une armée où chacun est prêt à se sacrifier pour la victoire.

Les Français d'aujourd'hui ne sont plus capables de sacrifice ? Pas si sûr : il manque une voix qui les y appelle. C'est au final ce qui manque à Zemmour. Toutes les critiques que j'ai lues ou entendues me convainquent peu : ce livre est bien écrit et les portraits sont excellents. En revanche, il lui manque d'ouvrir des perspectives entrainantes, qui existent toujours. Il a en partage le noir pessimisme de De Gaulle mais sans qu'il soit compensé par le génie de l'action.

Or, l'action, pour la France d'aujourd'hui, consiste à s'arracher à la mélasse européiste, à regarder vers le grand large. Zemmour ne nous soumet aucun plan en ce sens. Pourtant, il en existe un : abandonner l'Allemagne à ses turpitudes, abndonner l'Euro, refaire une politique mondiale ...

Conclusion de la conclusion : lisez Zemmour. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais c’est fort bien écrit (il ne fréquente pas les meilleurs auteurs en vain) et profond. Il y a une vraie réflexion personnelle sur le destin français. On est loin des poncifs médiatiques.






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(1) : Bruno Bertez  :

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Je n’aime pas Zemmour car c’est un rebellocrate au sens de Muray. Il fait profession d’être rebelle. Et puis j’ai passé l’âge d’être chevènementiste, même si j’ai une tendresse pour Jean Pierre. Pour moi la souveraineté c’est pas celle de la Nation mais celle du peuple, celle des individus concrets, ceux qui existent. La réification de l’Idée de Nation, très peu pour moi.

Je n’apprécie guère les gens qui glosent sur le monde mais contribuent au maintien de ce que j’appelle le désordre, l’ordre pervers actuel qui fait marcher les gens à côté de leurs pompes, les aliène. Les rend étrangers à eux mêmes.


Je me plais cependant à répéter que je n’ai aucun ennemi du côté des contestataires du système.


Le gros problème de ces gens que j’ai cité est qu’ils croient tous que l’on peut lutter contre le système en profitant des facilités qu’il offre. Ils s’attendent tous à ce que le système les laisse utiliser la logistique qu’il a construite, pour lui même pour se reproduire et se maintenir. C’est pure naïveté, le système sait que nous sommes en guerre, une guerre « soft » d’accord, mais une guerre à mort: lui lutte pour sa survie et il a tout à perdre. Ces contestataires quasi officiels voudraient qu’il , le système, les laisse se servir de ses propres armes pour le détruire! Les médias, la culture, l’audiovisuel public, France Culture etc.


Marine et Mélenchon partagent la même naïveté: croire que le système va leur offrir une Tribune pour autre chose que les utiliser à son profit!


Michel Clouscard a bien analysé le phénomène autour duquel je tourne : le système produit les propres moyens de sa reproduction. Il produit le peuple qui lui convient, la société civile qui permet sa reproduction et au passage il annexe sa propre contestation. Il vit, il dure de sa dénonciation. Le système est composé à la fois de ceux qui en font la louange et de ceux qui le critiquent. C’est une médaille à deux faces.


J’ai souvent reproché à tous ces gens d’être des intellectuels, des spiritualistes à la Berkeley, qui croient que la vérité s’impose d’elle même. Ils parlent, écrivent, critiquent mais croient que la vérité s’impose d’elle même par un pouvoir magique, ce fut très net pour le chevènementisme qui a dégénéré en une fonction tribunitienne.


Lénine a résolu le problème de l’impuissance des intellectuels en considérant qu’il faut que la vérité pratique, la praxis soit incarnée dans des groupes sociaux, des fers de lance. On a vu de quelle façon cette philosophie politique a débouché sur une réalisation historique nomenklaturiste encore pire que celle qu’elle était censé combattre.


Je n’ai bien sur pas la solution, mais au moins je suggère que le problème se pose: comment faire de la politique, comment contester efficacement à notre époque ?

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Mes fidèles lecteurs reconnaîtront une vieille critique que je fais à Zemmour (voir ce billet de 2010), même si je ne l'ai pas rappelée depuis quelques années : quiconque passe à la télévision entretient l'illusion que le Système laisse des espaces de liberté et qu'il est réformable (alors qu'il ne peut être que combattu à mort et détruit, ce qu'a très bien compris Trump) : Zemmour est, qu'il le veuille ou non, un pilier du Système, il est absorbé par lui et le sert.

Les vrais ennemis du Système ne participent pas à ses médias, ils les court-circuitent (Trump avec Twitter) ou les concurrencent (TV Libertés).

Alors, ceux qui veulent censurer Zemmour feraient-ils une erreur stratégique, ? Ne feraient-ils pas mieux de le laisser parler pour entretenir le mythe que nous vivons en démocratie ? Je le crois.

Pour conclure, j'ai un point de désaccord avec Bruno Bertez :

Je ne suis pas d'accord, dans le cas particulier de la France, pour mettre le peuple au-dessus de la nation. Sans nation française, il n'y a plus de peuple français, les ferments de divisions sont trop forts. Sans nation française, il n'y a plus que des Bretons et des Basques, des Savoisiens et des Corses et aussi des Noirs et des Blancs, des Chrétiens et des Maures.

C'est d'ailleurs ce qui est en train d'advenir : l'effacement de la nation française nous conduit à la guerre civile des communautés.

Alors, mettre le peuple au-dessus de la nation, c'est une idée. Mais la pratique risque de se solder par des rivières de sang. Bien sûr, comme les Français ont oublié que l'histoire est tragique, je vais me faire traiter de fada.

Mais c'est oublier que si j'avais dit à un Français de 1530 que trente ans plus tard, la France serait à feu et à sang, il m'aurait aussi pris pour un fada.