dimanche, mai 31, 2020

La médecine française, ce grand corps malade (de la tête).




Les maux politiques et intellectuels qui ont frappé la France ont été ceux de la plupart des pays occidentaux mais, chez nous, ils furent particulièrement aigus.

Face à l'épidémie, la stratégie à suivre était simple, puisque préparée dans des plans qu'il suffisait d'appliquer : détecter, isoler, soigner. Avec les moyens du bord, faute d'autres moyens. C'est ce que Didier Raoult a fait dans son IHU de Marseille, ajoutant qu'il fallait essayer des médicaments immédiatement disponibles, et non des médicaments expérimentaux,  d'où son essai de la chloroquine associée à l'azythromycine. S'appuyer sur la médecine de ville, comme prévu au plan.

Le raisonnement est limpide, carré. Le reste n'est plus qu'une question d'action et d'organisation.

Alors pourquoi la France a-t-elle fait tout autre chose ? Renvoyer les gens chez eux sans les soigner, décider le confinement généralisé, interdire la chloroquine, empêcher les médecins de ville de travailler ?

Et, surtout, objet de ce billet, pourquoi beaucoup de médecins (souvent très sonores) ont-ils soutenu et soutiennent-ils encore cette politique absolument contraire au bons sens médical le plus élémentaire ?

La polémique s'est concentrée sur Didier Raoult et sur la chloroquine. Mais le sujet est plus vaste, comment se fait-il que des médecins ont défendu la décision de ne pas soigner plutôt que d'utiliser un médicament hyper-connu mais pas validé dans cette indication ? Comment se fait-il que des médecins ont approuvé un confinement qui est une décision irrationnelle du point de vue médical ?

Bien sûr, certains médecins ont sauvé l'honneur et échappé au ridicule, Perronne à Garches, Maudrux sur son blog. Mais, dans l'ensemble, ce n'est pas glorieux : j'ai appris qu'il fallait à tout prix éviter de mettre les pieds à la Pitié-Salpétrière quand on est malade.

Raoult l'explique tout simplement par l'incompétence de ses collègues. Mais d'où vient-elle, cette incompétence, qui semble logée non pas dans le manque de connaissances mais dans une façon de raisonner boiteuse ?

C'est là que la notion de « corruption systémique » de Jean-Dominique Michel intervient. Il ne s'agit pas de corruption financière (même s'il y a un lien) mais de corruption intellectuelle : c'est le scientisme. Cette attitude consiste à considérer que n'est science que ce qui est mesurable et que la médecine est une science et non un art. D'où l'idée que ne serait de la médecine que ce qui est mesurable. Ses partisans baptisent cette croyance « la médecine basée sur les preuves » (comme si les médecins n'avaient de tout temps chercher des preuves. Les scientistes ont en commun d'être très ignorants de la philosophie et de l'histoire).

JD Michel dit avec humour que la seule chose mesurable exhaustivement est le cadavre, que tant que la médecine aura à faire à des hommes vivants, il y aura une part conséquente de non-mesurable.

J'ai eu quatre ou cinq conversations avec des scientistes, sur Twitter et ailleurs, où j'exposais le bon sens de l'asymétrie des risques pour le protocole IHU et, après la réponse systématique « tu n'y connais rien, tu racontes n'importe quoi » (beaucoup de tutoiement, c'est significatif), je posais ma question assassine « Citez moi s'il vous plaît un exemple de découverte majeure permise par 'la médecine basée sur les preuves' ». Pour l'instant, pas un ne m'a répondu.

Je me suis renseigné de mon coté, il y a quelques améliorations mineures, pas négligeables pour les malades qui en ont bénéficié, mais rien d'important.

Bref, la « médecine basée sur les preuves » est une croyance ... sans preuves !

Est-ce que cette épidémie aura l'effet heureux de faire reculer le scientisme ? J'en doute.






Madame de Pompadour, l'amour et la politique (Jacques Levron)


Pierre Gaxotte a beau avoir réhabilité Louis XV, ce n'est pas, de loin, notre plus grand roi.

Mais le choix de ses maitresses, la marquise de Pompadour et la duchesse du Barry, était excellent : contrairement aux calomnies (Michelet s'y est déshonoré), elles étaient des reines de beauté, mais aussi des femmes intelligentes et d'une grande bonté. C'est une des nombreuses taches sur la révolution que d'avoir guillotiné la du Barry (« Encore un instant, monsieur le bourreau »).

Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, a été maitresse du roi 6 ans et son amie 13 ans, avant de mourir à Versailles (c'est unique pour une maitresse) à 43 ans de la tuberculose. La période amicale est la plus originale, et la plus lourde de conséquences.

Louis XV, Dominique Strauss-Kahn versaillais, a des besoins sexuels de plus en plus impérieux et bestiaux à mesure qu'il vieillit. La Pompadour garde son estime non pas en organisant ces débauches sordides, comme le prétendaient ses calomniateurs, mais en s'en tenant plutôt à l'écart.

Elle a beaucoup de goût, le style Louis XV est en réalité le style Pompadour, elle est humainement recommandable et attachante, mais son influence politique a été mitigée.

Le troisième guerre de cent ans

Le règne de  Louis XV est tout entier pris par la troisième guerre de cents ans contre les Anglais, celle pour la suprématie mondiale, qui se termine à Waterloo.

La France a beaucoup d'atouts extérieurs, en particulier ses nombreuses colonies qui, bien utilisées, devraient lui assurer la maitrise des mers, mais son énergie est sapée de l'intérieur par le parti encyclopédiste que soutient dans une certaines mesure la marquise et par les insubordinations récurrentes des bobos de l'époque, les parlementaires.

Cet enculé de Voltaire, un homme cupide, méchant et vicieux, payé  par les Anglais et par les Prussiens, se moque, hélas avec son immense talent pour la méchanceté, de nos colonies, dont nos ennemis ont compris (ils ne sont pas cons) qu'elles étaient un avantage à discréditer à tout prix.

La situation n'est pas très différente d'aujourd'hui à cet égard : nos possessions d'outremer sont un immense avantage stratégique (la France est l'un des trois pays au monde à avoir légitimité sur tous les continents et notre plus longue frontière terrestre est en Amérique du Sud. L'Allemagne restera toujours un nain enfermé en Europe), mais nos ennemis européistes nous poussent à nous en débarrasser et, gouvernés par des traitres, nous cédons peu à peu.

Aujourd'hui comme hier, ses divisions internes, attisées par ses ennemis, qui ne sont pas tous étrangers, empêche la France de déployer une stratégie mondiale.

Les misères de la guerre de sept ans

La marquise écrit des lettres étonnantes de clairvoyance, plus que bien des diplomates et des soldats de profession. Malraux parle du bon sens de Jeanne d'Arc, on peut transposer.

Mme de Maintenon était du parti de l'abandon mais la ténacité de Louis XIV a fini par lasser ses ennemis. Ici, c'est l'inverse : la marquise, tuberculeuse, accablée de maux, vieille à 37 ans, ne cesse de pousser et de tirer un Louis XV capable de courage mais pas de persévérance.

Elle a bien conscience des faiblesses de la France puisqu'elle paye sur sa cassette 18 navires corsaires.

La marquise met son énergie à l'alliance autrichienne, à raison. Mais ce n'est au fond qu'un pis-aller pour la maitrise des mers perdue. Aucune bataille terrestre n'est décisive en Europe. Tous les printemps, c'est le même cinéma : trois armées désunies se présentent face à Frédéric II, qui les bat successivement, à la manière de Napoléon, et Voltaire, qui apprécie beaucoup l'or et les flatteries du roi de Prusse, lui tresse des louanges.

Les Français se foutent de cette guerre lointaine et ne sont préoccupés que des affaires intérieures, on est très loin des mobilisations générales de la république.

Montcalm battu au Canada, Lally-Tolendal aux Indes, la guerre est perdue. On peut rêver à ce qui serait arrivé si les priorités entre la terre et la mer avaient été inversées.

La perte du Canada est une petite habileté stratégique : Choiseul a prévu que la perte de leur ennemi commun provoquerait l'éloignement des Américains et des Anglais puis une guerre ouverte entre eux. Certes, il a eu raison, mais quel bénéfice pour la France ?

 



La France souffre terriblement de la médiocrité de son commandement.

Problème fondamental qui nous mine encore, ô combien, aujourd'hui. La France ne sait pas sélectionner et renouveler ses élites. Le seul véritable renouvellement des élites que nous ayons vécu dans notre histoire est la révolution : un seul général de Napoléon vaut tous les maréchaux de Louis XV.

La France souffre également d'un parti traitre, celui des encyclopédistes, Voltaire en tête, qui en pincent pour la Prusse et se réjouissent ouvertement des défaites françaises. Comme d'habitude, la désunion interne et la défaite extérieure s'alimentent l'une l'autre.

Vers la fin

La marquise meurt à 43 ans, le dimanche des Rameaux 1763, avec la dignité qui sied à une grande dame.

Le roi regarde passer son cortège funèbre de son balcon en écrasant une larme. Peut-être la seule fidélité, à part à ses enfants, qu'il ait eu de sa vie.

Elle eut été la maitresse d'un grand roi, elle brillerait au firmament de notre histoire, mais elle ne fut que la maitresse de Louis XV. Il ne reste d'elle qu'une rose et un style, même pas baptisé de son nom mais de celui du roi.

Laissons lui la parole. Ardemment catholique et patriote, elle fut l'ami de Voltaire et des encyclopédistes, et pourtant, dans une de ses dernières lettres au duc d'Aiguillon : 

« Je suis dans le désespoir, parce qu'il n'est rien qui en cause que l'excès d'humiliation. Est-il possible d'en éprouver de plus forte ? Etre battu n'est qu'un malheur. Ne pas se battre est un opprobre. Qu'est devenue notre nation ? Les Parlements, les encyclopédistes, etc. l'ont changée absolument. Quand on manque assez de principes pour ne reconnaitre ni divinité ni maître, on devient le rebut de la nature, et c'est ce qui nous arrive. Je suis mille fois plus effrayée de notre avilissement que je ne l'aurais été de la perte de toute l'escadre ».






samedi, mai 30, 2020

Anti-scientisme


Du scientisme à l’apocalypse

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Le scientisme est-il d'ailleurs compatible avec l'intelligence ? Je ne crois pas, ayant plutôt l'impression qu'il vient combler un manque... d'intuition ou de jugeote, comme on dit.
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vendredi, mai 29, 2020

Boudard plutôt qu'Audiard ? Vas-y Fonfonse !

Je préfère largement Alphonse Boudard à Michel Audiard, dont nous fêtons le centenaire.
Ils ont des parcours similaires : l'un né en 1925 et élevé (faut le dire vite) dans le 13ème, ouvrier typographe. L'autre est né en 1920 et élevé dans le 14ème, livreur de journaux. Tous deux plus ou moins abandonnés par leurs parents (on remarquera que l'école de l'époque donnait tout de même aux mauvais élèves quelques bases qui manquent bien maintenant).

Mais l'un est, à mes yeux, beaucoup plus attachant que l'autre.

Boudard a un caractère entier, tandis qu'Audiard est louvoyant. L'un est un authentique Résistant, blessé et médaillé de guerre, même s'il nous expliquera ensuite que c'est un pur hasard (on est libre de ne pas tout à fait le croire). L'autre est un trafiquant de marché noir vaguement collabo (et anti-gaulliste toute sa vie) qui fait passer de pauvres chats de gouttière pour du lapin.

L'un est un authentique truand alors que l'autre se donne juste l'air canaille.

Et puis, surtout, l'un est un écrivain tandis que l'autre est un dialoguiste de cinéma, certes de grand talent.

Bref, vous l'avez compris, je préfère Boudard à Audiard.

Je relis Les vacances de la vie.

Je vous encourage très vivement à lire Boudard : on trouve la liste de ses oeuvres sur Wikipedia (conseil : La fermeture, L'étrange M. Joseph, La cerise ...). Très faciles d'accès d'occasion.


Une excellente parodie de western


jeudi, mai 28, 2020

COVID-19 : hypocrites ou menteurs ?

The REAL meaning behind Dominic Cummings breaking lockdown. From Ferguson to Cuomo to Cummings, the high profile Lockdown violations show the establishment don’t believe their own hype.

Très bon article : il montre que, par leur comportement (pas de masque, pas de distanciation physique, ruptures de confinement), nos dirigeants ne croient pas à ce qu'ils nous racontent sur le COVID-19.

N'écoutez pas ce qu'ils disent, regardez ce qu'ils font.



Une histoire de France (Edouard Husson, Michel Pinton)

Une recension un peu longue, je vous en présente mes excuses par avance.

Ce livre de 1999, à deux mains entre Edouard Husson et Michel Pinton, fait partie des petits bonheurs des occasions sur internet.

Les auteurs sont des hommes intelligents, ils balayent d'un revers de main les palinodies chiraco-progressistes disant que les racines de la France ne sont pas chrétiennes : l'histoire de France est un dialogue, souvent une lutte, quelquefois une guerre, entre le pouvoir spirituel du christianisme et le pouvoir politique.

Difficile de résumer un livre aussi dense. Quelques idées fortes seulement :

La nation de Clovis

Dieu ne se manifeste pas à des hommes mais à des nations. D'abord, à Israël, puis à toutes les nations. Le Nouveau Testament ne dit pas « Allez parmi les hommes » mais « Allez parmi les nations » (L'Eglise droit-de-lhommiste que dirige le pape François Zéro est anti-nationale et, par là même, hérétique).

A la nation s'oppose l'empire (et la tribu, mais ils n'en parlent pas). L'empire, c'est la violence, le mensonge et l'oppression. Ce sont les outils indispensables pour faire tenir ensemble des peuples qui n'ont aucune raison de vivre ensemble (si ça vous rappelle des choses ...). L'empire romain en est mort : à l'heure du péril existentiel, il ne s'est pas trouvé grand'monde pour le défendre. La nation, c'est la liberté et la vérité.

Michel Pinton pense que la fascination de l'empire romain a été très néfaste à la France.

C'est à son christianisme que la France doit ses figures de jeunes femmes qu'on ne retrouve dans aucune autre histoire : Sainte Blandine, Sainte Geneviève, Sainte Jeanne.

Plus qu’héritiers d’Athènes et de Rome, les peuples européens, au premier rang la France, sont héritiers de la notion juive de peuple élu.

Chaque nation européenne est constituée par son sentiment profond d’être l’Elue de la Providence. Avec, comme corollaire qu’on ne retrouve pas dans les autres cultures, le droit pour le prophète de se lever et d’engueuler le prince et le peuple qui trahissent cette vocation.

Ce droit de chacun à être prophète et à en remontrer à la nation entière est ce qui fonde la liberté européenne, bien plus que l’imitation des esclavagistes Athènes et Rome. Socrate a accepté la loi qui le mettait à mort, il n’a pas invoqué sa liberté de conscience.

Le chrétien, selon la formule du baptême que j’aime beaucoup, est « prêtre, prophète et roi ». On comprend que les candidats à la tyrannie n’ont rien de plus pressé que de déchristianiser.

Clovis, en se faisant baptiser catholique alors que la mode était à l'arianisme, a inauguré le principe de la neutralité religieuse de l'Etat français. Principe malheureusement rompu par les interventions directes et brutales de Louis XIV dans la querelle du jansénisme. Il a quand même eu l'ignominie de faire labourer les tombes de Port-Royal ! Les historiens sont aujourd'hui d'accord pour dire que la violence de la polémique janséniste a décridibilisé l'Eglise en France et préparé le terrain pour notre sanglante et sacrilège révolution (un peu de la même façon que les querelles théologiques en Afrique du Nord ont préparé l'installation de l'islam). Les très surfaites Lumières sont les héritières du jansénisme (notamment, de son mépris du peuple).



La mer toujours recommencée

Les auteurs insistent lourdement (vous savez que rien ne peut me faire plus plaisir) sur la vocation ultramarine de notre pays, commencée avec Saint Louis. Chaque fois que la France s'est (comme aujourd'hui) laissée enfermer sur le continent européen, elle y a perdu (la France n'est pas le nain allemand). Ils accusent Louis XIV, que décidément ils n'aiment pas, d'avoir trop négligé les conquêtes coloniales et en font même une des causes de notre sanglante révolution : si notre énergie avait été tournée vers l'extérieur par des princes avisés, elle ne nous aurait pas dévorés de l'intérieur.

On en revient à la remarque géniale de Chateaubriand (dont il ne faut pas oublier qu'il fut un bon ministre des affaires étrangères de la Restauration) : si Louis XIV s'était plus investi outremer et moins sur le continent, la France aurait pu conquérir sans effrayer ses voisins cette frontière sur le Rhin qui manque tant à sa sécurité. François-René ne connaissait pas nos désastres de 1870, 1914 et 1940 mais il en avait la prémonition.

Et puis, ça nous aurait évité ce non-pays ridicule qu'est la Belgique et ce pays de mangeurs de harengs ladres que sont les Pays-Bas.

Bien sûr, le traitre Voltaire se réjouit de la perte du Canada en 1763. On peut prendre cette date comme repère de la haine de la classe dirigeante pour notre pays.




La trahison des élites françaises

Michel Pinton et Edouard Husson tombent d'accord (et moi aussi !) que les élites françaises ont une propension exceptionnelle à la trahison : les Bourguignons, la Ligue, la Fronde, les Lumières, les Emigrés, les Versaillais, les Pétainistes ... Aujourd'hui, ce sont les macronistes : le vote Macron (de premier ou de deuxième tour, peu importe) est un vote de trahison (très proche du pétainisme).

Cette continuité n'est pas artificielle : j'ai lu dans les années 2 000 une critique de Jeanne d'Arc, venue des Bourguignons, reprise par Voltaire, reprise au XIXème siècle, disant qu'elle a empêché une grande confédération franco-anglaise qui aurait régné sur le monde.

Dans aucun autre pays d'Europe (c'est différent en Amérique du Sud, par exemple), on ne retrouve une telle inclination des élites à la trahison.

Pourquoi ?

Une explication qui en vaut une autre : coincée très tôt entre le pouvoir royal et le peuple, l'aristocratie a été déresponsabilisée de la nation, elle s'est construite dans l'opposition et dans la trahison. La bourgeoisie a pris le relais par mimétisme.

C'est une évidence que nous sommes dans une de ces périodes basses du patriotisme de la classe dirigeante. A cette trahison, somme toute classique, s'ajoute un élément original : l'effondrement intellectuel de la classe dirigeante. On n'imagine pas le maréchal Pétain prenant Sibeth Ndayie comme porte-parole, et pas seulement à cause de sa couleur.

Les trois conditions de la grande politique française

1) Un dirigeant à la main ferme avec une bonne politique (si possible, maritime à l'extérieur et anti-groupes de pression à l'intérieur).

2) Un peuple uni.

3) L'élite qui fait courroie de transmission à cette politique nationale.

Sous Louis XIV, le 2 a manqué à cause des séquelles des guerres de religion (révocation de l'édit de Nantes et querelle du jansénisme).

La IIIème république a presque constamment manqué du 1 et souvent du 3.

De Gaulle a manqué du 3.

Nous manquons de 1, 2 et 3. Tout va bien.

La France ne supporte pas l'imposture

La France ne supporte pas l'imposture, car les ferments de division sont trop puissants. Comme imposteur, ils citent Voltaire. Nous nous rejoignons dans nos détestations !

Dans notre actualité, je pense que c'est la raison du succès populaire de Raoult : dans un espace public rempli d'imposteurs, il n'en est pas un. Il dévoile les impostures. En effet, il joue un personnage, mais tout le monde sent bien que ce personnage, c'est lui-même.

C'est le contraire de Macron : il joue tous les personnages sauf un, lui-même (dont on finit par se dire qu'il n'existe pas).





Graham Allison : « La crise sanitaire pourrait radicaliser la rivalité Pékin-Washington »


Graham Allison: « La crise sanitaire pourrait radicaliser la rivalité Pékin-Washington »


Il est midi.

Il est midi et le Figaro n'a toujours pas signalé que 4 Etats (Espagne, Algérie, Maroc, Australie) ont contesté l'étude du Lancet ayant justifié l'interdiction express de la chloroquine en France (l'Australie a carrément porté plainte), que le Lancet fait marche arrière et que l'auteur principal reconnait des « problèmes ».

Pourtant, cette semaine le Figaro a publié 11 articles/entrefilets pour faire de la publicité à cette étude foireuse.

C'est intéressant parce que ça met bien en exergue le pouvoir principal des medias, le pouvoir d'occultation ou d'exaltation : en parler ou pas. Pas besoin de mentir (sauf que c'est au fond un mensonge par omission).

Les medias vous créent, que vous le vouliez ou non, un paysage mental de creux et de bosses, c'est spécialement vrai des informations en continu, qui vous assaillent et vous débordent. Conseil de Volkoff : aucune information en continu. Zéro, nada (je ne regarde aucune émission en direct, pas même Zemmour).

Allo, Pital, on a problème !

Factuellement, la situation du traitement général du COVID-19 (il y a aussi un traitement pour la phase grave) est assez simple : la chloroquine n'est peut-être pas très efficace mais comme elle a des effets secondaires bien connus et maitrisés, il fallait tenter le coup. 

Il se trouve qu'on sait maintenant que le protocole IHU complet (PCR, scanner, électrocardiogramme, isolement, choloroquine +antibio) ça marche (0 morts de moins de 74 ans à l'IHU, 22 % en région parisienne).

La focalisation sur la chloroquine (le protocole de l'IHU ne se résume pas à la chloroquine, d'ailleurs certains malades de l'IHU n'en ont pas reçu) et sur la personne de Raoult (ils font la même chose au Sénégal, au Maroc, en Algérie, dans la moitié des états américains), c'est de la désinformation.

Tout le reste, c'est un brouillard de mots, soit d'imbéciles qui ne comprennent pas qu'ils se font bourrer le mou (il y en a beaucoup) soit de salauds (il y a des dizaines de milliards en jeu, il faut bien que les politiques, les bureaucrates médecins et les médecins de plateaux télé puissent changer la Porsche tous les 5 ans.

Le problème est plus général que Raoult et la chloroquine puisqu'on estime qu'entre un tiers et la moitié des médicaments mis sur le marché depuis trente ans n'apportent aucun avantage par rapport aux médicaments anciens). 

Le plus affligeant, c'est que la mise en cause de l'étude du Lancet sur laquelle se sont basés nos connards petits marquis de l'administration et du gouvernement prend de la vitesse : le Lancet lui-même a demandé des comptes aux auteurs et le gouvernement australien a porté plainte.


Hydroxychloroquine : Raoult mis à l’index et banni par la noblesse et le clergé républicains.

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Alors que Didier Raoult sort d’une tournée médiatique à Paris, où il s’est allègrement assis sur ses opposants (puisqu’opposants, désormais, il y a), un décret interdit désormais la prescription de l’hydroxychloroquine contre le coronavirus, au mépris de l’arrêt du Conseil d’État qui a rappelé la liberté de prescription du médecin. Voilà un beau flash totalitaire par lequel la noblesse et le clergé républicains s’asseyent sur le droit pour se venger de l’humiliation que le va-nu pied Raoult leur a infligée.

Didier Raoult (en tout cas son oeuvre) est désormais mis à l’index, façon Ancien Régime, par cette noblesse et ce clergé républicains qui ont décidé qu’ils détenaient la vérité sur terre. Eux qui ont été incapables de commander des masques contre le virus alors même que le Haut Conseil de Santé le leur demandait depuis mai 2019, n’ont pas mis une après-midi à publier un décret interdisant une solution thérapeutique qu’ils combattent depuis plusieurs semaines, et qu’une étude américaine très critiquée et très critiquable a remis en cause. Voilà un deux poids deux mesures qui montrent comment la haine des élites pour ceux qu’elles ne contrôlent pas peut être vivace, acide, totalitaire et disproportionnée.

Le décret qui vient d’être publié interdisant l’hydroxychloroquine quelques heures seulement après l’avis du Haut Conseil constitue une sorte d’apogée et même de caricature des ces flashs totalitaires devenus monnaie courante dans notre démocratie macronienne illibérale. Alors que certains décrets rendus obligatoires par des lois votées depuis plusieurs années ne sont toujours pas rédigés, l’interdiction de l’hydroxychloroquine est intervenue en quelques minutes seulement. On n’avait pas vu pareille mobilisation de l’appareil d’État au service de l’acrimonie des élites depuis longtemps.

Or ce décret pose un problème rappelé par le Conseil d’État à la fin du mois d’avril : les médecins sont libres de prescrire, et ce n’est pas au gouvernement de dire comment on soigne les malades en France. Il est vrai que le rappel du Conseil avait été ambigu. Mais quand même…
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Le décret anti-choloroquine est symptomatique d'une sortie de la démocratie : la démocratie ce sont des libertés, dont la liberté de prescrire en concertation avec le malade.

Que c'est pénible d'être dirigé par une ploutocratie condescendante et décadente.




Une fois de plus, la France va être ridicule à cause de son gouvernement de petits marquis hargneux et incompétents :

lundi, mai 25, 2020

Raoult du jour


La réflexion de Raoult sur l'hostilité des medias à la réalité me parait fondamentale pour comprendre cette folie collective.

J'en ai parlé dans de récents commentaires sans en faire de billet : cette épidémie et la polémique chloroquine sont une lutte à mort entre ceux qui subissent la réalité (en  gros les Gilets Jaunes) et ceux qui tiennent leur pouvoir de leur capacité à maquiller et à nier la réalité, et de ce fait à en profiter sans que cela se voie (en gros les mondialistes, les macronistes).

La réalité se faisant de plus en plus pressante, ces derniers sont obligés de réprimer son expression de plus en plus brutalement.

D'où la belle liberté californienne :

 

samedi, mai 23, 2020

Les premiers chapitres du livre de JD Michel

Covid : anatomie d'une crise sanitaire


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Quelles auraient été les « meilleures pratiques » à adopter ?

La réponse à cette question est simple, et c’est peut-être ce qui l’a rendue inatteignable. Je m’explique : un des nombreux adages qui m’ont aidé dans mon métier d’anthropologue comme dans la vie est : « Si c’était compliqué, tout le monde y arriverait. » Au lieu d’appliquer (comme les Allemands) les bonnes pratiques connues de tous, sans trop nous poser de questions, nous nous sommes enferrés dans des logiques de guerre civile intellectuelle et de complications ad nauseam. Occupation (sans doute) délicieuse pour tromper l’ennui dans un salon en ville, mais fatale quand il s’agit d’agir vite et bien pour sauver sa peau et celle des autres. 
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Le pourrisssement des élites

Pourrissement des élites

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Il faut faire un constat terrible : celui de la décomposition accélérée des élites. En rajeunissant le personnel politique et en contribuant à l’éjection d’une bonne partie de la vieille classe politique, le macronisme a mis en lumière l’extraordinaire effondrement du niveau intellectuel des élites instruites dans notre pays. La bêtise crasse, la vulgarité, l’absence de tout sens moral et l’incompétence accablante dominent ces nouvelles élites, cette classe des « crétins éduqués » si bien caractérisée par Emmanuel Todd. Chaque jour, pres­que chaque heure, un des personnages haut placés du gouvernement profère quelque énormité qui va alimenter les réseaux sociaux.
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vendredi, mai 22, 2020

COVID : arrêtez les conneries et recommencez à vivre comme avant.

‘We could open up again and forget the whole thing’ Epidemiologist Knut Wittkowski on the deadly consequences of lockdown.

Le confinement généralisé est probablement une catastrophe sanitaire et assurément une catastrophe économique.

Comment une telle folie collective a-t-elle été possible pour ce qui n'est, dans l'ordre de grandeur de la mortalité et dans la typologie des morts, qu'une grippe un peu vicieuse ?

Les pays qui s'en sortent bien en occident (quand on prend tout en compte, pas seulement l'obsession sanitaire) sont l'Islande, la Suède, l'Allemagne, les pays de l'est. Pour les autres, ça oscille entre le catastrophique (Belgique, France, Espagne, Italie, Grande-Bretagne) et le moyen (Etats-Unis).

Trump a été pas trop mal, Johnson très décevant, Macron égal à lui-même, le Destructeur.

Bien sûr, il y a l'explication très macroscopique : les occidentaux, en particulier leur classe dirigeante, sont devenus comme  cons des balais. Je crois très fermement à cette explication tout simplement parce que j'ai le point de comparaison des grippes asiatiques des années 50-60 : les réactions étaient mille fois plus intelligentes que les nôtres, que ce soit les pékins interrogés dans la rue ou les gouvernants.

Mais cette explication très générale n'épuise pas le sujet.

J'ai relu mes billets tout au long de l'épidémie : j'ai commis une grosse erreur, m'y intéresser seulement le 20 février (Michel Onfray, lui, c'était le 15 janvier). Mais, pour le reste, j'ai plutôt lieu d'être fier de moi : je n'ai commis aucune faute majeure d'analyse, les décisions que je préconisais étaient, rétrospectivement, les bonnes. Certes, j'ai été favorisé par une situation personnelle qui me clouait à la maison, ce qui fait que j'ai eu beaucoup de temps pour me renseigner.

Quel gouffre par rapport à Macron ! Le gouvernement et l'Etat n'ont pas été seulement inefficaces (ça serait un moindre mal), ils ont été anti-efficaces, nocifs, activement bloquants. Si, le 20 mars, Macron avait déclaré : « L'Etat et le gouvernement ne s'occupent plus de rien, faites ce que vous voulez, démerdez vous », le bilan, sanitaire et économique, serait bien meilleur.

Comment expliquer cette incapacité à comprendre et à bien décider alors que toutes les informations importantes étaient publiques ?

Pourquoi ? Pourquoi Johnson a été aussi nul ? Pourquoi d'autres ont été nettement meilleurs ?




jeudi, mai 21, 2020

La liberté en temps de technocratie.

Octobre 2019, ça a d'autant plus de sel : 
 


Je ne suis pas d'accord avec lui sur tout mais ...

Petit rappel :

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

L'identitarisme contre le bien commun. Autopsie d'une société sans objet. (Michel Pinton).


Un billet un peu long mais je pense que ce livre et surtout son auteur en valent la peine.

Michel Pinton a un parcours original, c'est un fondateur de l'UDF qui a voté Non aux deux référendums (1992 et 2005) et contre le PACS.

Ce livre de 2018 explique remarquablement la crise du coronavirus !

Vu d'en haut

La « société libérale avancée » giscardienne a triomphé (Macron est un Giscard bis)  (1). Il n'y a plus de bien commun, il n'y a que des intérêts individuels (le vote Macron a ceci de frappant que, comme l'explique C. Guilluy, même au second tour, c'est un vote de classe, un vote égoïste).

Mais au lieu d'apporter la paix imaginée par les giscardiens (2), cette dissolution du bien commun, donc de la politique, a amené la guerre de tous contre tous, par l'intermédiaire des minorités et des groupes de pression. Les politiques, dont la raison d'être est de gouverner le bien commun, sont dépossédés de leur légitimité puisqu'il n'y a plus de bien commun, ils gèrent donc les futilités, comme la sécurité routière.

Les politiques effacés, restent comme arbitres les experts, (faussement) supposés impartiaux et compétents (par vénération scientiste). Or, ils ont deux caractéristiques :

1) Ils ont une vision très étroite, voire franchement bornée. Ils sont aux antipodes de la vision large que nécessite la politique.

2) Ils sont incapables de reconnaitre leurs erreurs.

Ce règne des experts est, pour Michel Pinton, une démission scandaleuse des politiciens et grosse de catastrophes (pas mal vu, non ?). Les princes d'antan seraient scandalisés par cette démission de nos gouvernants face aux experts (Pinton écrit cela avant d'avoir vécu le comportement indigne de Macron et de Johnson pendant l'actuelle épidémie. Il doit être fumasse dans son village creusois en ce moment).

Le portrait qu'il dresse de Jean-Claude Trichet s'adapte remarquablement à Salomon, Delfraissy et Barré-Senoussi !

Bien entendu, cet apolitisme expert cédant tout aux désirs individuels s'articule merveilleusement avec l'européisme.

Le bien commun se définit simplement : sécurité extérieure, sécurité intérieure, justice vis-à-vis des puissances, notamment des puissances d'argent.

Sur ces trois points, les gouvernements depuis 1974 sont défaillants. Pas étonnant que les Français soient bougons. Dès qu'un candidat y revient, Chirac en 1995 avec la fracture sociale, Sarkozy en 2007 avec la sécurité intérieure, il fait un triomphe électoral. Hélas, pas suivi d'effets.

La classe dirigeante passe son temps à insulter les Français (« irrationnels, influençables, puérils, bêtes, racistes, xénophobes etc. ») sans jamais s'interroger sur sa propre défaillance à remplir sa mission, c'est-à-dire à défendre le bien commun.

Après sa défaite, Giscard téléphone à Pierre Juillet pour lui demander pourquoi il a perdu. Celui-ci répond abruptement : « A cause de vos fautes ». Long silence de Giscard, puis : « Je n'ai commis aucune faute ». Et il raccroche.

Je ressens la même impression qu'à la lecture de ce dialogue quand je discute avec des bourgeois  installés qui se disent « forcés » de voter Macron contre Le Pen.

Michel Pinton explique  très bien comment ce régime est devenue une oligarchie tyrannique à force de manipulations des lois électorales : scrutins de liste, financement des partis, 500 signatures, quinquennat etc.


Vu d'en bas.

Pour décrire les effets de la « société libérale avancée » giscardienne vu d'en bas, Michel Pinton prend l'exemple de l'usine de filaments d'Aubusson.

Cette entreprise, d'abord indépendante et prospère, devient, de rachat en rachat, propriété du groupe néerlandais Philips. Elle ferme en 1987 parce qu'elle est moins rentable que l'usine de Taïwan. Comme Philips se veut « sociale », les conditions de licenciement sont avantageuses par rapport au standard. Philips promet aussi d'attirer des usines de remplacement.

Trente ans plus tard, les usines de remplacement ne sont jamais venues, elles sont plutôt en Chine, et les avantages des conditions de licenciement ont été vite épuisés. Aubusson, comme tant de villes françaises, est désindustrialisée et dévastée comme si elle sortait d'une guerre et c'est effectivement une sorte de guerre qui est menée contre cette France moyenne.

Michel Pinton a l'humanité de suivre quelques destins : la chef comptable devenue caissière après des années de chômage, ceux qui ont accepté les mutations de Philips qui se retrouvent dans des usines qui ferment à leur tour ... Finalement, beaucoup ont préféré des retraites anticipées de misère après avoir enchainé des boulots précaires usants. Certains ont sombré dans l'alcool.

Citons l'auteur :

« Vue d'en bas, le libéralisme avancé signifie éclatement des liens sociaux, solitude et précarité. C'est pourquoi il est beaucoup moins populaire qu'on l'imagine en haut. Mais cette vérité simple a beaucoup de mal à faire son chemin dans notre classe dirigeante ».

Nos élites n'ont rien à se reprocher

Les membres de la classe dirigeante ne se sentent aucun remords, aucune culpabilité : ils ont fait de leur mieux. Ils ont fait de leur mieux, certes, mais dans le cadre d'idées et de principes mauvais (c'est marrant comme un pondéré fondateur de l'UDF peut tenir, sans avoir l'air d'y toucher, des propos subversifs). C'est l'éternelle histoire du gentil gardien de camp de concentration : il est gentil, certes, mais il est tout de même gardien de camp de concentration.

Michel Pinton expose avec acidité les mécanismes d'auto-justification de ces élites locales et nationales qui ont failli à leurs devoirs vis-à-vis du peuple et du pays (j'ai l'impression de revivre des conversations familières !) (3).

Société sans objet, communautés sans objet.

Les fêtes communales ou nationales ont encore des spectateurs mais plus d'acteurs, les bénévoles ont disparu, on est obligé de faire appel à des professionnels : les Français n'ont plus de raison de faire des choses ensemble.

Avec audace, Michel Pinton compare une fête de famille chez des cas sociaux et chez un trader richissime multi-expatrié (Singapour, Londres, New-York, ...). Même ennui mortel par absence de liens : multi-divorcé, pas un enfant de la même mère, pas d'enracinement ... des déchets humains. Même le trader fait pitié, on se dit « pauvre type ! », dans les deux sens qu'on peut donner à cette expression. L'argent ne fait donc rien à l'affaire.

Il suffit d’avoir une vague idée des assommantes soirées entre expatriés pour comprendre le point de vue de l’auteur.

Je ne sais pas si Michel Pinton connaît la phrase de Bernanos disant que le crime de la modernité est de produire des hommes de type inférieur mais sa description y fait immédiatement penser.

Pinton est particulièrement inquiet des violences « gratuites » des jeunes, dont il comprend qu’elles n’ont absolument rien de gratuit mais sont au contraire une déclaration de guerre.

Communautarisme et identitarisme

Les droits de l’homme ont gagné : Danielle Mitterrand a ramené de Turquie, aux frais de la république, une centaine de réfugiés kurdes qu’elle a installés, toujours aux frais de la république, dans un village de la Creuse. Elle est partie, la conscience en paix, le sentiment du devoir accompli. Les caméras et les projecteurs aussi.

Et les Kurdes ? Malgré les efforts d’accueil des autochtones, ils se sont avérés inaptes à rien faire. La première génération a vécu des minima sociaux. La deuxième génération a émigré pour la métropole voisine où elle oscille entre délinquance et intégrisme musulman.

Cet exemple illustre à merveille le mélange d’arrogance et de naïveté de notre classe dirigeante.

Ensuite, on passe aux Turcs de Creuse (rien que la notion de Turcs de Creuse dit que nous sommes complètement cinglés). Ils profitent à fond de tous les aspects utilitaires de la France mais ne s’y intègrent absolument pas, en arguant de l’individualisme libéral « Vous me dites de m’épanouir comme individu. Hé bien, mon épanouissement, c’est d’être Turc parmi les Turcs ». Imparable.

Une société multi-culturelle est une société multi-conflictuelle.

Felletin

Suivant un parcours peu commun, Michel Pinton a été élu local après avoir exercé des responsabilités nationales.

La commune creusoise de Felletin compte 2 000 habitants. Mais on y retrouve tous les problèmes d'une société aliénée, notamment une technocratie envahissante puisque n'ayant plus le bien commun pour guide, elle n'a plus comme seul objectif que son propre renforcement.

Après le départ de Michel Pinton, qui ramait à contre-courant, les dépenses et les effectifs d'intercommunalité se sont générés eux-mêmes et ont explosé, avec un résultat minime pour les habitants. Et comme le préfet est désengagé, plus occupé à lutter contre le racisme et « l'égalité femmes-hommes », les choses sont allées jusqu'à la faillite.

Ecologiste et éleveur intensif

Michel Pinton remarque que l'écologiste et l'éleveur intensif, pour ennemis qu'ils se déclarent, ont au fond la même mentalité : celle de l'accomplissement personnel sans souci de s'intégrer dans une communauté humaine, son histoire, ses traditions, ses us et coutumes.

L'écologiste se croit opposant à la « société libérale avancée » alors qu'il en est le pur produit. Son souci abstrait et lointain de « la planète » n'est qu'un alibi, c'est un déraciné comme les autres.

Avenir sombre

Après deux mandats, Michel Pinton est battue par une socialiste qui se livre au clientélisme partisan débridé et, aux bout de deux ans, la commune de Felletin est mise sous tutelle. Je me demande (poser la question, c'est presque y répondre) si Michel Pinton n'est pas un maire trop bien pour les Felletinois.


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(1) : Giscard a perdu les élections mais ses idées ont gagné le pouvoir. C'est un schéma assez fréquent.

(2) : Pinton raconte une conversation avec Giscard où celui-ci semble réellement croire qu'en épanouissant les libertés individuelles, on éteindra les passions collectives et donc les conflits.

(3) : là encore, éternelle histoire humaine : combien de Français sous Vichy ont été des Résistants, actifs ou passifs ? Ce n'est jamais facile d'être un homme libre. Bien peu sont prêts à payer le prix de la liberté.




L'inaction coupable des évêques de France : le ralliement, encore et toujours.

La révolte des élites est partout, y compris dans l'Eglise. Les évêques de France se sentent plus de solidarité (de classe) avec les hauts fonctionnaires qu'avec leurs ouailles.
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L'inaction coupable des évêques de France : le ralliement, encore et toujours

Par Gaspar de Quiroga / Jeudi 21 mai 2020 à 12:000

Alors que tout rassemblement au sein des lieux de culte était interdit encore ce lundi, le Conseil d'Etat s'est prononcé à l'encontre du décret du gouvernement, rétablissant ainsi la liberté de tenir des cérémonies religieuses. Une bataille médiatique et juridique dans laquelle l'épiscopat français s'est illustré par son absence, sa timidité et son manque coupable d'abnégation. Il n’y a plus d’épiscopat en France, juste des syndics de faillite, dénonce Gaspar de Quiroga, prêtre sous pseudonyme.

Le gouvernement avait ainsi, par décret, voulu appliquer un régime dérogatoire aux lieux de culte durant le déconfinement. Tandis que supermarchés et écoles ouvraient pour accueillir leur habituelle population, les lieux de cultes pouvaient rester ouverts, mais n’accueillir aucun rassemblement, ni, évidemment, culte public. Une première depuis la Terreur. Et la reprise des cultes n’était envisagée que début juin, au-mieux – ce qui permettait de faire d’une pierre, deux coups : frustrer les chrétiens des fêtes de l’Ascension, et de Pentecôte, et permettre aux forces de l’ordre de contenir, autant que possible, les coûteuses joyeusetés qui accompagnent systématiquement la fin du ramadan, la fête de l’Aïd.

Quelques évêques français s’en sont émus. Mgr Rougé de Nanterre, dans une analyse assez juste, évoquait un manque de respect pour les croyants et parlait de « tropisme anticatholique », Mgr Aillet, à Bayonne tweetait le 30 avril : « En soi, l'Eglise n'a pas à demander l'autorisation de reprendre le culte public, mais à faire valoir un droit à la liberté de culte », Mgr Touvet, à Chalons-en-Champagne, Mgr Le Gall à Toulouse, Mgr Lebrun, à Rouen, et bien d’autres y allaient de l’expression de leur déception des annonces du Premier ministre. Quelques menaces furent même lancées par Mgr Aupetit, à Paris, à l’occasion d’une intrusion de la police dans une église. Dénonçant cette intrusion violente et illégale – d’autant que l’église en question était privée, et non communale –, il affirme : « Il faut garder la tête froide et arrêter ce cirque. Sinon on va prendre la parole et [...] aboyer très fort ! »

Magnifique, nous sommes-nous dit, les droits des fidèles à recevoir les sacrements de la part de leurs pasteurs et les droits de Dieu à être honoré publiquement par un culte convenable vont être respectés, en même temps que les justes précautions demandées pour assurer la santé publique : il y a de nouveau des évêques en France ! Las ! Notre béatitude fut de courte durée. Pas un seul de ces épiscopes à la dent dure, au verbe haut, à la formule acérée n’a fait autre chose que nous asséner des rodomontades. Du blabla. Voilà ce que sont les saillies épiscopales.

Sont-ils simplement bêtes ou aveugles, ou franchement mauvais ?

Ils se plaignent des atteintes à la liberté de culte, de conscience, du mauvais traitement fait aux croyants en général, aux catholiques en particulier, mais dans les actes ? Le vide sidéral. L’Eglise est « dialoguante », soucieuse de trouver un terrain d’entente avec ce gouvernement, comme avec les autres. Sont-ils simplement bêtes ou aveugles, ou franchement mauvais ? Dès avant le confinement, lors des auditions au parlement, au sujet des lois bioéthiques, Mgr d’Ornellas a réalisé avec stupéfaction que son discours n’intéressait personne et qu’il n’était là que comme alibi. Dans le cadre de la crise sanitaire, tel autre évêque imagine qu’il va obtenir, du fait de ses bonnes relations avec le préfet, des aménagements pour son diocèse, oubliant que le préfet ne peut prendre ce genre de décision, hors de son pouvoir, d’une part, mais aussi certainement peu propice à l’avancement de sa carrière.

Quant à l’archevêque de Paris, la caravane est passée, et il n’a pas pris la peine d’aboyer. Dans tels autres diocèses, des maires, au mépris de la loi, prennent l’initiative de sonner les cloches des églises le soir à 20h00, pour saluer le personnel soignant – qui aurait sans doute préféré des moyens matériels et de la considération plutôt que des applaudissements grotesques et des sonneries de cloches – et sont rappelés à l’ordre par les évêques… sans que cessent les sonneries illégales, et que l’on saisisse la juridiction administrative. Tels autres, après avoir manifesté sur les réseaux sociaux leur désagrément des décisions gouvernementales, finissent par s’en accommoder et proposent, pèle-mêle, la messe à domicile, la messe en « drive-in », la messe à la télévision…c’est à celui qui trouvera la formule la plus originale. Une solution à portée de main, hygiénique, légale, de bon sens n’a pas été envisagée : la saisine du Conseil d’Etat pour contester la légalité du décret limitant l’exercice du culte sans aucune proportion avec l’objectif de préservation de la santé publique. C’est tellement important de garder de bonnes relations avec des gouvernements qui, depuis plus de deux siècles se montrent si bienveillants et compréhensifs avec l’Eglise !

Non, ce qui était important, c’était de ne pas briser le beau consensualisme qui habite la Conférence des évêques de France.

Nous avons de véritables moulins à vent, qui justifient leur inaction par le « Rendez à César ». Ils étaient moins regardants quand il s’agissait de livrer – ou surtout de ne pas livrer – au bras séculier, et même à leurs propres tribunaux ecclésiastiques, les prêtres scandaleux, libidineux, voleurs, concussionnaires, etc. Non, ce qui était important, c’était de ne pas briser le beau consensualisme qui habite la Conférence des évêques de France. D’ailleurs, quand des laïques ayant encore le sens des choses, ainsi que quelques congrégations religieuses ou assimilées, d’obédience « traditionnelle » – pas des « conservateurs » donc, c’est-à-dire ceux qui défendent le « juste milieu », les accommodements raisonnables, en liturgie, en morale, en théologie, et en politique – ont souhaité défendre le droit naturel à pratiquer le culte en public, leurs Excellences s’en sont quelque peu offusquées, estimant que cette démarche était une rupture de communion, puisqu’elles n’avaient pas été consultées ni donné leur accord. Mais c’est là une conception vétéro-concilaire de l’épiscopat ! Il s’agirait de grandir ! Place au laïcat adulte et conscient de lui-même, mort au cléricalisme !

Leur idée ? Ou on y va tous, ou on n’y va pas ! A l’heure où nous écrivons, Mgr de Moulins-Beaufort, le charismatique et énergique président de la Conférence des évêques de France, auquel a été proposé d’ester devant le Conseil d’Etat, réfléchit encore…Mais la haute juridiction administrative, sollicitée par des personnes qui savent encore ce qu’est un droit objectif, qui savent qu’une loi ne mérite ce titre et l’obéissance que si elle est une « certaine ordination de la raison au bien commun » (1), et qu’il ne suffit pas qu’elle sorte de la main d’un titulaire de la potestas, qui savent que le bien commun temporel ne peut être séparé ou opposée au bien commun éternel auquel il est ordonné, a rendu son verdict : l’interdiction générale et inconditionnelle des cultes est bien une atteinte manifestement et gravement illégale à la liberté de conscience et à la liberté des cultes. Quelques évêques ont évidemment réagi : ils viennent au secours de la victoire et essaient naturellement de « tirer la couverture à eux ».

Tous les moyens licites doivent être mis en œuvre pour obtenir la victoire


L’un d’entre eux a tout de même exprimé des remerciements, quoiqu’il ne soit pas certain qu’ils s’adressent aux auteurs de la saisine du Conseil d’Etat, lesquels, par la victoire obtenue au bénéfice de tous les catholiques, mettent dans l’embarras l’épiscopat français… Car c’est bien de cela qu’il s’agit : en ne voulant pas envisager que les fidèles ont des droits qu’il appartient aux pasteurs de défendre, ne voulant pas plus envisager que Dieu a le droit d’être publiquement honoré et adoré, et que, là-aussi, c’est normalement entre les mains des évêques qu’a été remise la responsabilité ordinaire de le défendre, ces derniers, après la décision du Conseil d’Etat, apparaissent tels qu’ils sont : inexistants, inconsistants, pusillanimes. Le 27 mars 1908, Maurras achevait sa chronique politique dans le journal L’Action française par ces mots : « La devise de notre Action française est d'agir, d'avancer, de manifester par tous les moyens, même légaux. » Point besoin d’être maurrassien pour s’approprier cette idée : tous les moyens licites doivent être mis en œuvre pour obtenir la victoire. Comment prétendre l’obtenir si l’on n’essaie même pas !?

Et tandis que les « tradis » sont rentrés dans l’histoire de la jurisprudence administrative, les évêques, eux, sont sortis de l’Histoire A cet égard, nous partageons assez l’analyse que fait Jean-Pierre Denis. Le lendemain de l’arrêt du Conseil d’Etat restaurant la liberté de culte (2), il écrit : « Il est donc regrettable que l’action ait été une nouvelle fois abandonnée à une poignée de requérants et à des organisations disons… peu représentatives du catholicisme de ce pays. Ce sont eux et elles, heureusement mais hélas qui ont défendu nos libertés maltraitées. » Les requérants sont effectivement peu représentatifs du catholicisme français [de moins en moins : ils sont la puissance montante]. Et on ne peut que s’en réjouir [non]. Le « catholicisme français » de Jean-Pierre Denis et de la CEF est une coquille vide, et les évêques peinent à s’en rendre compte : ils sont encore dans des référentiels des années 60, où le catholicisme jouit de moyens matériels, d’une forte présence ecclésiastique et religieuse, d’une certaine aura dans la société, d’un taux de pratique bien plus imposant qu’aujourd’hui, quoique déjà diminué. Ils se pensent encore « quelque chose » dans la société, « quelqu’un » vis-à-vis des autorités politiques. La preuve vient d’être faite : ils ne sont plus rien. Et leur inertie dans le combat pour défendre les libertés des fidèles et les droits de Dieu n’a fait que confirmer au gouvernement de la république ce qu’il subodorait : il n’y a plus d’épiscopat en France, juste des syndics de faillite. Et tandis que les « tradis » sont rentrés dans l’histoire de la jurisprudence administrative, les évêques, eux, sont sortis de l’Histoire. Tout court.

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1 (S. Thomas d’Aquin, Somme théologique, q. 90, a.4)

(2) Même si le délai de huit jours qu’il octroie au gouvernement pour rédiger un nouveau texte rend cette décision, dans l’ordre pratique, peu utile. Du moins, les principes sont affirmés.


mercredi, mai 20, 2020

Robert Sarah : « L’épidémie du Covid-19 ramène l’Église à sa responsabilité première : la foi »

Robert Sarah : « L’épidémie du Covid-19 ramène l’Église à sa responsabilité première: la foi »

TRIBUNE - Trop souvent, l’Église a voulu prouver qu’elle était «de ce monde» en se consacrant à des causes consensuelles plutôt qu’à l’apostolat, déplore le cardinal guinéen*.

Le cardinal Robert Sarah.
Le cardinal Robert Sarah. Clairefond

L’Église a-t-elle encore une place en temps d’épidémie au XXIe siècle? Contrairement aux siècles passés, l’essentiel des soins médicaux est désormais assumé par l’État et le personnel de santé. La modernité a ses héros sécularisés en blouse blanche, et ils sont admirables. Elle n’a plus besoin des bataillons charitables des chrétiens pour soigner les malades et enterrer les morts. L’Église serait-elle devenue inutile à la société?

Le Covid-19 reconduit les chrétiens à l’essentiel. En effet, depuis longtemps, l’Église est entrée dans un rapport faussé au monde. Confrontés à une société qui prétendait n’avoir pas besoin d’eux, les chrétiens, par pédagogie, se sont efforcés de démontrer qu’ils pouvaient lui être utiles. L’Église s’est montrée éducatrice, mère des pauvres, «experte en humanité» selon l’expression de Paul VI. Elle avait bien raison de le faire. Mais peu à peu les chrétiens ont fini par oublier la raison de cette expertise. Ils ont fini par oublier que si l’Église peut aider l’homme à être plus humain, c’est en définitive parce qu’elle a reçu de Dieu les paroles de la vie éternelle.

L’Église s’est engagée dans les luttes pour un monde meilleur. À bon droit, elle a soutenu l’écologie, la paix, le dialogue, la solidarité, et l’équitable répartition des richesses. Tous ces combats sont justes. Mais ils pourraient faire oublier la parole de Jésus: «Mon royaume n’est pas de ce monde». L’Église a des messages pour ce monde, mais uniquement parce qu’elle a les clefs de l’autre monde. Les chrétiens ont parfois pensé l’Église comme une aide donnée par Dieu à l’humanité pour améliorer sa vie d’ici-bas. Et ils ne manquaient pas d’arguments tant la foi en la vie éternelle éclaire la juste manière de vivre en ce siècle.

Mourir de désespoir et de solitude

Le Covid-19 a mis à nu une maladie insidieuse qui rongeait l’Église: elle se pensait comme «de ce monde». Elle voulait se sentir légitime à ses yeux et selon ses critères. Mais un fait radicalement nouveau est apparu. La modernité triomphante s’est effondrée devant la mort. Ce virus a révélé que, malgré ses assurances et ses sécurités, le monde d’ici-bas restait paralysé par la peur de la mort. Le monde peut résoudre des crises sanitaires. Il viendra certainement à bout de la crise économique. Mais il ne résoudra jamais l’énigme de la mort. La foi seule a la réponse.

Illustrons ce propos très concrètement. En France, comme en Italie, la question des maisons de retraite, les fameux Ehpad, a été un point crucial. Pourquoi? Parce que se posait directement la question de la mort. Les résidents âgés devaient-ils être confinés dans leur chambre au risque de mourir de désespoir et de solitude? Devaient-ils rester en contact avec leurs familles, au risque de mourir du virus? On ne savait pas répondre.

L’épidémie a frappé les sociétés occidentales au point le plus vulnérable. Celles-ci avaient été organisées pour nier la mort, la cacher, l’ignorer

L’État, emmuré dans une laïcité qui choisit par principe d’ignorer l’espérance et de renvoyer les cultes au domaine privé, était condamné au silence. Pour lui, la seule solution était de fuir à tout prix la mort physique, quitte à condamner à la mort morale. La réponse ne pouvait être qu’une réponse de foi: accompagner les personnes âgées vers une mort probable, dans la dignité et surtout l’espérance de la vie éternelle.

L’épidémie a frappé les sociétés occidentales au point le plus vulnérable. Celles-ci avaient été organisées pour nier la mort, la cacher, l’ignorer. Elle est rentrée par la grande porte! Qui n’a vu ces morgues géantes à Bergame ou à Madrid? Voilà les images d’une société qui promettait il y a peu un homme augmenté et immortel.

Oublier la peur

Les promesses de la technique permettent d’oublier un instant la peur, mais elles finissent par se révéler illusoires quand la mort frappe. Même la philosophie ne fait que rendre un peu de dignité à une raison humaine submergée par l’absurdité de la mort. Mais elle est impuissante à consoler les cœurs et à donner un sens à ce qui semble en être définitivement privé.

Face à la mort, il n’est aucune réponse humaine qui tienne. Seule l’espérance d’une vie éternelle permet de surmonter le scandale. Mais quel homme osera prêcher l’espérance? Il faut la parole révélée de Dieu pour oser croire en une vie sans fin. Il faut une parole de foi pour oser l’espérer pour soi et les siens. L’Église catholique se voit donc reconduite à sa responsabilité première. Le monde attend d’elle une parole de foi qui lui permette de surmonter le traumatisme de ce face-à-face avec la mort qu’il vient de vivre. Sans une parole claire de foi et d’espérance, le monde peut sombrer dans une culpabilité morbide ou dans une rage impuissante face à l’absurdité de sa condition. Elle seule peut lui permettre de donner sens à ces décès de personnes aimées, mortes dans la solitude et enterrées à la va-vite.

Mais alors, l’Église doit changer. Elle doit cesser d’avoir peur de choquer et d’être à contre-courant. Elle doit renoncer à se penser comme une institution du monde. Elle doit revenir à son unique raison d’être: la foi. L’Église est là pour annoncer que Jésus a vaincu la mort par sa résurrection. C’est le cœur de son message.«Si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vaine, notre foi est trompeuse et nous sommes les plus misérables de tous les hommes.» (1 Corinthiens 15, 14-19). Tout le reste n’en est qu’une conséquence.

Nos sociétés sortiront fragilisées de cette crise. Elles auront besoin de psychologues pour surmonter le traumatisme de n’avoir pas pu accompagner les plus anciens et les mourants dans leur tombeau mais elles auront plus encore besoin de prêtres qui leur apprennent à prier et à espérer. La crise révèle que nos sociétés, sans le savoir, souffrent profondément d’un mal spirituel: elles ne savent pas donner un sens à la souffrance, à la finitude et à la mort.

* Le cardinal Sarah est préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements au sein de la Curie romaine.

mardi, mai 19, 2020

Raoult défend presque le gouvernement ... et traite les Français de fous !


Je suis d'accord avec Raoult que la France est frappée de folie.

Raoult sur Radio Classique le 19 mai 2020

Assurément, la France n'est pas le seul pays que le virus a rendu fou, mais il est l'un des plus touchés et le seul qui m'intéresse vraiment (les autres pays m'aident à comprendre ce qui se passe en France).

Pour faire vite, je pense qu'il y a un double mouvement, par en haut et par en bas, le point commun étant l'effondrement intellectuel, l'abrutissement :

1) par en bas, la déchristianisation et l'abrutissement engendrent une peur panique de la mort, hors de toutes proportions. La bêtise empêche de faire le tri et de remettre les choses en perspective. Dans mon entourage (heureusement pas trop proche), j'ai entendu des choses hallucinantes : j'ai du regarder autour de moi pour vérifier que ne s'empilaient les morts d'un truc pire que la peste noire.

2) par en haut, l'abrutissement, l'effondrement intellectuel de la classe dirigeante, l'a empêché d'aborder les difficultés avec courage et bon sens. Elle a été prise de panique et a tout bloqué.

Il y a eu un aiguillage des pays très précoce : d'un coté, les pays mal dirigés qui sont passés instantanément de « Rien à foutre du virus » à « Panique totale », le cercle vicieux de la panique générale s'est enclenché ; de l'autre, les pays comme la Corée et Taïwan qui ont pris très tôt les bonnes mesures et le cercle vertueux de la confiance a fonctionné.

Pour le coup, la métaphore guerrière est appropriée : quand l'ennemi attaque, si les premières mesures sont bonnes, il y a des chances que ça se finisse bien. Si elles sont mauvaises ...

Une claque pour les évêques français ? Pas grave si ça leur sert de leçon.



Une claque pour les évêques français ? Pas grave si ça leur sert de leçon.

Malheureusement, j'ai perdu confiance dans les évêques français (à part une ou deux exceptions) : ce sont des mitres molles soumises au monde.

Leur seul caractère combatif sert à engueuler les traditionnalistes, là ils ont le feu sacré. Bref, ce sont des progressistes comme les autres. Ils ne présentent aucun intérêt, ni intellectuel, ni spirituel.

Ils sont à mille lieues d'assumer que la république française est l'ennemi du Christ par essence (lire Jean Dumont). Ce ne sont pas tant des imbéciles que des lâches. Les petites compromissions avec l'administration ouvrent la voie aux grandes trahisons.

Ils abandonnent leurs ouailles, ils sont comme toutes les élites du monde occidental : révoltés contre leur peuple. La trahison de la classe dirigeante, c'est aussi dans l'Eglise.

Que faire ? Les aider à trouver le courage qui leur manque, en gardant l'espoir que leurs successeurs seront mieux.

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Victoire !

PAR RENAISSANCE CATHOLIQUE · 19 MAI 2020

lundi, mai 18, 2020

Ferrari 412




J'aime bien les Ferrari mal aimées. Et puis, l'idée de ce spécialiste Ferrari au fin fond de l'Auvergne, c'est sympa. En plus, c'est la même boite que le Classic Racing School sur le circuit de Charade où on peut apprendre à piloter une vieille voiture.

samedi, mai 16, 2020

En lisant Shirer : conclusion.

C'est y est, j'ai fini The collapse of the third republic, du journaliste américain (francophile) William Shirer. Vous avez pu suivre ma lecture au fil des billets.

C'est tout du long un crève-coeur pour un Français. Quelques remarques en guise de conclusion :

1) Shirer ne comprend pas l'habileté d'Hitler (qu'il a rencontré plusieurs fois).

2) Les politiques de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis dans les années 20 et 30, isolationnistes et accommodantes avec l'Allemagne, ont été des fautes  majeures qui n'ont pas peu contribué aux succès hitlériens. Churchill l'a d'ailleurs reconnu.

3) La France faisait peine à voir. Une classe politique débile, une bourgeoisie égoïste, une classe ouvrière pas franchement mieux, un grand pays devenu veule.

4) Parmi nos politiciens, Paul Reynaud fut le plus défaillant alors qu'on avait placé en lui beaucoup d'espoirs. Il ne sut s'élever à aucun moment à la hauteur des tragiques événements.

C'est celui dont mon opinion a le plus souffert avec ce livre. Pourtant, je ne le tenais déjà pas en haute estime. Shirer insiste trop sur l'influence maléfique de Mme de Portes (la arch-défaitiste maitresse de Reynaud dont De Gaulle dira « Comme toutes les femmes en politique, c'était une dinde »), mais il montre aussi que Reynaud n'a pas su ou voulu saisir les perches que Churchill lui tendait et que son ultime message à Roosevelt était juste pour couvrir ses intentions défaitistes.

L'entourage choisi par Reynaud était, à part De Gaulle, pourri de défaitistes, c'est (au moins) une erreur de jugement funeste de sa part et sans doute plus que cela : un indice de ses pensées profondes.



5) Pétain et Weygand sont des traitres et des imbéciles. Ils font partie des très rares Français pour lesquels Shirer n'a aucune indulgence. Il est plus précis : ils sont traitres parce qu'imbéciles. Ils manquent d'imagination : l'un se croit au lendemain d'Iéna, l'autre est obsédé par une révolution communiste improbable. Ils ont en commun d'être incapables d'imaginer un conflit mondial (1). Deux crétins, on comprend qu'Hitler ait fait mumuse avec facilement.

Shirer est particulièrement choqué par la scène hystérique (évidemment pour réclamer un armistice immédiat) que Weygand fait au conseil des ministres du 13 juin. Shirer juge très sévèrement Reynaud (voir mon point précédent) de ne pas l'avoir remis à sa place.

Ces généraux qui rivalisent d'ingéniosité et d'énergie pour rendre les armes le plus rapidement et le plus totalement possible seraient comiques s'il ne s'agissait pas d'une trahison.

6) Le personnel politique ne sort pas grandi de l'épreuve : les minables Chautemps, Baudouin, Bouthilllier, Laval et compagnie s'entendent comme larrons en foire pour manoeuvrer, biaiser, filouter. Tout ça, c'est franc comme un âne qui recule.

Je n'ai pas eu le coeur de vous raconter juillet 1940, quand Laval achète les députés en leur promettant qu'ils continueront à toucher leur retraite et garderont leur franchise postale.

Moralement, ce n'est pas très reluisant. Mais intellectuellement, c'est guère mieux : ces gens ont fréquenté Churchill pendant un mois. Aucun (à part Reynaud) ne semble s'être posé la question « Que se passera-t-il pour la France si Churchill s'accroche au pouvoir et que la Grande-Bretagne n'a pas "le cou tordu comme un poulet dans trois semaines" ? (comme ce crétin de Weygand prédisait) ». Question que nous savons très pertinente puisque c'est ce qui se passera en réalité.

La classe dirigeante française, militaires et politiques confondus, a été en-dessous de tout. Un tel naufrage, si radical, si total, interroge.

On remarquera que les coloniaux qui, par leur position, avaient moins le nez sur l'événement et une vue plus étendue, ont manifesté plus de velléités résistantes mais ont très peu basculé dans la dissidence.

7) Darlan est une énorme déception, comme Churchill l'explique dans ses mémoires : si, plutôt que De Gaulle, Darlan avait appelé à la résistance depuis la Grande-Bretagne, après l'avoir rejointe avec toute la flotte, ça aurait eu une sacrée gueule. Au lieu de cela, la moitié de cette magnifique flotte qui n'a pas combattu a été coulée par les Anglais à Oran et l'autre moitié s'est sabordée à Toulon. Une ratée, comme Darlan.

Conclusion de la conclusion

Pourtant, malgré la bassesse de notre classe dirigeante, un autre destin était possible.

Le 16 juin, juste avant de démissionner pour laisser la place à Pétain et à la politique que l'on sait, Paul Reynaud jouait avec l'idée de démettre Weygand de son commandement (2). Il n'a pas trouvé le courage de le faire.

Il n'a pas non plus trouvé le courage de soumettre au vote du conseil des ministres l'option résistante (refus de l'armistice, passage en Afrique du Nord) alors que des témoins avertis pensent, pointage fait, qu'elle était encore majoritaire parmi les ministres. Les raisons que Reynaud donne à cette absence de vote sont vaseuses.

Cette période décisive est jalonnée des lâchetés, petites et grandes, de Reynaud. Pourquoi ? Je pense que Reynaud était au fond aussi défaitiste que Pétain et Weygand mais que lui avait compris (contrairement aux deux vieilles badernes) que la Grande-Bretagne ne déposerait pas les armes rapidement et que la situation de la France si la guerre continuait serait très délicate.

Reynaud était le mauvais homme, au mauvais moment, au mauvais endroit. Mais y en avait-il d'autres ?






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(1) : la clairvoyance de l'appel du 18 juin fait un violent contraste. Elle repose sur des analyses concrètes : De Gaulle avait compris que Churchill et la Grande-Bretagne ne se rendraient pas, ou pas facilement. Reynaud avait cette idée aussi mais n'a pas eu le courage d'en tirer toutes les conséquences. Pendant ce temps, Weygand répétait que l'Angleterre allait avoir le cou tordu comme un poulet. Un génie.

(2) : ce qu'il aurait du faire depuis deux semaines, dès qu'il ait apparu que Weygand poursuivait un but qui n'était pas le succès des armes de la France. D'ailleurs, Reynaud n'aurait pas du le nommer. Un Doumenc aurait probablement été beaucoup mieux, Reynaud n'a pas eu cette audace.







Post-mortem épidémie COVID-19 (1)

Cet article est le premier d'une série qui sera sans doute longue, au fil de ce que je glanerai :

Covid : Allemagne – France : 2 – 0

Beaucoup avaient dit que la politique gouvernementale « Rentrez chez vous, prenez un Doliprane et revenez nous voir si ça s'aggrave » était pire qu'idiote, criminelle. Ca et l'interdiction de la chloroquine.

Bon, bin voilà, ils avaient raison.

Le plus dérangeant, c'est que plan sanitaire après plan sanitaire, tout le monde disait qu'en cas d'épidémie, il faudrait s'appuyer sur la médecine de ville. L'épidémie arrive et, paf, la première chose que le gouvernement fait, c'est de ligoter la médecine de ville pour l'empêcher de soigner.

Au-delà de tous les conflits d'intérêt et des tripatouillages louches avec Big Pharma, il y a une faute intellectuelle, un crime contre le bon sens, qui ne laisse pas d'interroger.

Bien sûr, la réponse macro est évidente : nous somme dirigés par des ânes diplômés (Macron, Philippe, Véran, Buzyn, Lévy, Salomon, Delfraissy, Barré-Senoussi, etc.) extrêmement dangereux, plus vénéneux que le cyanure.

Il n'en demeure pas moins, que lorsqu'on quitte la macro pour la micro, les questions s'accumulent : comment sont-ils parvenus à ces positions de pouvoir ? Pourquoi des gens plus aptes n'ont pas émergés ? Par quels relais réussissent-ils à entrainer notre pays dans le plus mauvais choix possible ? Etc .


jeudi, mai 14, 2020

Une bombe de Raoult.




D’après une étude espagnole, les personnes qui ont continué à travailler seraient moins contaminées que celles qui ont été confinées.

Si c’est vrai :

1) Le confinement n’a évité aucune contamination.

2) Il provoque une catastrophe sanitaire à cause de toutes les autres maladies non-traitées.

3) Il provoque une catastrophe économique.

A vrai dire, ce n’est pas une grande surprise : Raoult est loin d’être le seul infectiologue à dire depuis le début que le confinement fait plus de mal que de bien. Je rappelle (car c'est important pour répondre à ceux qui disent que les anti-confinements sont des farfelus) que l'administration elle-même a fait des plans pour anticiper l'épidémie que nous vivons, exactement les mêmes ordres de grandeur, et que jamais, jamais, jamais, elle n'a préconisé un confinement généralisé, tout simplement parce que c'est débile.

Bref, c’est pour la France la pire décision depuis l’armistice 1940. Bravo Macron. Maintenant c’est sûr : avec Le Pen, ça aurait été pire.

France : problème simple, solution compliquée.

Le problème de la France est simple : les élites décadentes au pouvoir depuis Giscard haïssent la France et font tout ce qu'elles peuvent pour la détruire.

Giscard lui-même nous l'a bien expliqué : la France est désormais une « puissance moyenne ». Propos facile à interpréter : Giscard et ses semblables se considérant rien moins que moyens, notre beau pays ne les mérite pas.

Cette haine de la France est devenue explicite avec le Giscard-bis qu'est Macron.

Notre problème est donc simple à poser : nous ne devons pas nous débarrasser de quelques politiciens mais de tout une classe dirigeante.

Ce n'est pas seulement un problème de classe mais aussi de génération. L'exemple de De Gaulle est parlant : ceux qui l'ont rallié appartenaient à la génération suivant la génération faillie. Par exemple, un Kérillis, dont on pouvait s'attendre, vu ses idées, qu'il rejoigne De Gaulle, tombe du coté de sa génération et développe une véritable haine de De Gaulle (alors que son fils a trouvé la mort du coté gaulliste).

Voilà le problème de la France posé. Mais comment le résoudre ?


mardi, mai 12, 2020

Le Raoult du jour : « La médecine, c'est de soigner les gens ».

Rendons hommage à un évêque français qui n'est pas une couille molle.

Alors que tant d'évêques français sont des couilles molles (sauf pour fulminer contre les quelques courageux qui s'opposent à leur couillemollisme - lire la lettre de Yann de Caqueray) à commencer par le premier d'entre eux, probablement promu en raison même de son couillemollisme.

Rendons hommage à un des très rares évêques français qui ne soient pas une couille molle mais il  va, hélas, partir à la retraite : Mgr Ginoux.

lundi, mai 11, 2020

Macron en pratique



Un article plein d'humour et de vérité d'Edourd Husson :


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Emmanuel Macron est le président insupportablement bavard d’une nation désindustrialisée.Il n’aurait pas pu être élu dans un pays qui soit resté une grande nation industrielle. A une époque où notre politique monétaire est décidée à Francfort, où ce qui reste de notre industrie est soit délocalisé soit racheté par des capitaux étrangers, nos classes moyennes supérieures ont porté au pouvoir un président qui parle d’autant plus qu’il ne peut rien faire - et qu’il ne sait rien faire (on ne peut pas former des hauts fonctionnaires capables en leur ayant inculqué que la souveraineté, l'indépendance et le savoir-faire français n’existaient plus). Nos classes populaires sont condamnées à une autre parole, plus réaliste mais impuissante car une grande partie d’entre les Français qui ont voté Marine Le Pen ou qui ont alimenté le mouvement des Gilets Jaunes n’ont aucune prise solide dans un pays désindustrialisé. Ce qui reste de savoir-faire français c’est un bel artisanat: un peu partout en France, on s’est mis à fabriquer des masques, avec les moyens du bord.

[…]

La situation est bien plus terrible que ce que nous imaginions. Ce n’est pas que Cetautomatix ait été simplement kidnappé et qu’il soit facile de le libérer. Nous sommes face à une situation cauchemardesque. Le village gaulois est méconnaissable. Les enfants d’Astérix et d’Abraracourcix ont mal tourné. J’imagine que l’un d’eux a proposé, un jour, une trêve avec les camps romains environnants. Peut-être sous l’influence de Tullius Detritus qui s’était dit que, puisque la zizanie n’avait pas marché, on allait essayer l’amitié entre les peuples et le vivre-ensemble au sein d’un « village global », un concept qui a tout de suite plu à une partie des Gaulois. Et puis on a signé des accords de bonne entente. C’est remonté jusqu’à Rome, où l’on a proposé aux irréductibles Gaulois d’être subventionnés pourvu qu’ils arrêtent de fabriquer la potion magique et d’attaquer les camps romains. Le village est devenu un lieu touristique. Pour accompagner les touristes, on a formé des dizaines de bardes. Un jour, ils se sont emparés de Cetautomatix et ils l’ont bâillonné.
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Tout cet entretien de Jean-Yves le Gallou est à lire :


Covid-19. Jean-Yves Le Gallou : « Personne n’aurait pu faire pire que Macron ! »


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Jean-Yves Le Gallou : Oui, nous cumulons désastre sanitaire et dictature sanitaire.

Avec l’un des confinements les plus longs, la France est (au 24 avril 2020) en 4e place pour le nombre de morts par habitant (et en 61e place pour le nombre de masques par habitants !). Avec Macron, les Français ont un champion du monde !

Ce type est totalement inapte au commandement. C’est un mégalomane narcissique qui organise des mises en scène de communication mais n’impulse pas à temps les bonnes décisions. D’où le maintien des frontières ouvertes en février/mars, d’où le manque de gels, de masques, de tests, de respirateurs et j’en passe. D’où les mensonges répétés. « Est souverain celui qui décide des circonstances exceptionnelles » mais Macron a été aux abonnés absents. Était-il possible de faire pire ? Je ne le crois pas si on compare avec les autres pays européens ou les pays d’Asie.

[…]

Le gouvernement a eu tout faux. Si l’on prend comme point de départ du comptage le premier mort constaté, le gouvernement français a pris toutes ses décisions avec 5 à 20 jours de retard par rapport aux pays européens voisins ou au pays asiatiques (hors Chine).

Cinq reproches :
– pas de fermeture des frontières,
– pénurie de gels,
– pénurie de masques,
– pénurie de tests,
– mise en cause de la liberté médicale.

Riposte Laïque : Pensez-vous que nous avons affaire à de vrais incompétents, ou à des cyniques mondialistes, qui ont profité des circonstances pour détruire la France et son État-Nation, pour mieux imposer une gouvernance mondiale ?

Jean-Yves Le Gallou : Les deux. Incompétents d’abord. Utilisant ensuite avec cynisme leur incompétence.

Macron a une inaptitude totale à la fonction présidentielle. Au commandement en situation de crise. Seul dans son palais avec deux ou trois conseillers, il court-circuite en permanence les responsables, créant le chaos administratif. Et puis il se met en scène dans des déplacements aussi chronophages qu’inutiles. Sarkozy aurait été bien meilleur. Mais personne, absolument personne, n’aurait pu faire pire ! Les médias et les CSP++ qui nous ont expliqué que Macron, c’était « le choix du sérieux » devraient faire repentance !

Cela n’empêche pas l’oligarchie d’utiliser la crise pour faire avancer ses lubies idéologiques :

– sortir les détenus des prisons,
– renvoyer dans la nature les clandestins,
– maintenir ouverte les demandes d’asile,
– élargir jusqu’à trois mois les dates limites pour les avortements,
– développer la société de surveillance et le contrôle numérique de la population,
– limiter la liberté d’aller et venir (sauf dans les quartiers de l’immigration),
– réduire avec l’aide des Gafa la liberté d’expression,
– modifier le droit social.

Comme le dit Michel Geoffroy, « le chaos épidémique est mis au service de l’agenda de la superclasse mondiale ». 

Riposte Laïque : Vous êtes membre de la fonction publique, passé par l’Ena. Le moins qu’on puisse dire est que dans cette période, certains préfets se sont particulièrement distingués, par des décisions répressives pour le moins étonnantes. Cela vous a-t-il surpris ?

Jean-Yves Le Gallou : Non ! Qu’est-ce qu’un bon préfet ? Ce n’est pas seulement quelqu’un qui exécute les consignes du gouvernement, c’est plus que cela, c’est quelqu’un qui anticipe et qui fait ce qu’il pense qui fera plaisir au gouvernement : – ménager les quartiers de l’immigration (surtout pas de vagues !), – réprimer abusivement les Français de souche : pas grave, ils n’ont pas de relais dans les médias et cela fait passer le message de la dictature sanitaire, – interdire la vente d’alcool pour « éviter les violences conjugales » avec l’espoir de plaire à Marlène Schiappa.

Riposte Laïque : Faites-vous un parallèle entre la féroce répression qui a frappé les Gilets jaunes, et les 10 millions de contrôles, ponctués par 950 000 amendes, en un mois, dont parait très fier Castaner ?

Jean-Yves Le Gallou : Oui, l’État est devenu un instrument contre la France et contre les Français [c'est un point fondamental : tant que les Français attendront de l'Etat qu'il les protège (certes, c'est sa mission, mais comme il trahit sa mission ...), ils ne pourront sortir de l'impasse].  
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Et notre Etat nazi mou s'est bien débarrassé des vieux dans la plus grande déshumanisation : 

Oui, la France a bien trié les patients sur des critères d’âge pour entrer en réanimation